(1905) Recherches cliniques et thérapeutiques sur l'épilepsie, l'hystérie et l'idiotie : Compte-rendu du service des enfants idiots, épileptiques et arriérés de Bicêtre pendant l'année 1904
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(1905) Recherches cliniques et thérapeutiques sur l'épilepsie, l'hystérie et l'idiotie : Compte-rendu du service des enfants idiots, épileptiques et arriérés de Bicêtre pendant l'année 1904

PUBLICATIONS DU PROGRÈS MÉDICAL

RECHERCHES

CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES

SUIl

L'ÉPILEPSIE, L'HYSTÉRIE

ET L'IDIOTIE

compte-rendu du service des enfants idiots, épileptiques et arriérés de bicêtre pendant l/année 1904

BOURNEVILLE

Arec lu collaboration de DURAND, FRIEDEL PERRIN.

Volume xxv Avec 17 figures dans le texte.

PARIS

aux nunnAUx m;

PROGRÈS MÉDICAL

rue îles Carmes, 14

Félix ALCAN

EDITEUR

108, Boulevard St-Germain, 108

PREMIÈRE PARTIE

Histoire du service pendant l'année 4904

(Bicêtre et Fondation Vallée)

PREMIÈRE PARTIE

Section I : Bicêtre.

Histoire du Service pendant l'année 1904.

I.

Situation du service. — Enseignement primaire.

Les enfants de la quatrième section du quartier des aliénés de l'hospice de Bicêtre sont répartis en trois groupesprincipaux : 1° Les enfants idiots, gâteux, épi-leptiques ou non, mais invalides (Bâtiment Séguin); — 2° les enfants idiots, gâteux ou non, mais valides ; ?— 3° les enfants propres, valides, idiots améliorés, venus des deux premiers groupes, imbéciles, arrié-rés, instables, pjervers (amoraux), épileptiques et hystériques ou non.

I. Enfants idiots, gâteux, épileptiques ou non, mais invalides. — Ce premier groupe est subdivisé ( il deux catégories. La première se compose des enfants idiots complets, ne parlant, ni ne marchant, considérés généralement, à tort comme tout à fait

incurables. La plupart d'entre eux sont, contraire-ment à l'opinion courante, susceptibles d'amélioration, même à un degré très notable, au point d'arriver à ne plus être considérés que comme des arriérés. Dans ce groupe sont compris les diplégiques, les athétosi-ques, les paraplégiques spasmodiques, dont les infir-mités rendent l'amélioration plus difficile.

Voici en quoi consiste le traitement de ces idiots complets, c'est-à-dire semblables à des êtres végéta-tifs, ne se tenant pas debout, ne se servant pas de leurs mains, dépourvus d'attention, ne prononçant aucun mot, tiqueux, gâteux: On fortifie leurs jambes aveclbalançoire-tremplin; on leur apprend ensuite à se tenir debout à l'aide des barres parallèles ; à mar-cher, soit en les tenant sous les bras, soit à l'aide du chariot; on fortifie leurs membres en exerçant succes-sivement chaque jour toutes les articulations (exer-cices des jointures), en leur faisant des frictions stimulantes, du massage, etc.

Pour régulariser la marche de ceux qui ont des mouvements irréguliers, incoordonnés, précipités, nous les faisons marcher sur une échelle plate appliquée sur le sol et dont les montants et les échelons sont remplacés par des planches de 15 à 20 centimètres de largeur, espacées de 12 centimètres. On leur ensei-gne la montée et la descente d'un escalier avec un petit escalier double.

En 1904, trois enfants ont appris à marcher (1) ; trois enfants ont été guéris du gâtisme (2) et deux ont appris h manger seuls (3). Avec une meilleure utilisation du personnel, avec plus de zèle et de régu-larité, il serait certainement possible d'obtenir de plus nombreuses améliorations. (Voir les notes p. v).

(1) Bonnov..., Jeun..., Colvint... — (2) Bonnav..., Rio.., Mart... — (3) Bonnav..., Jeun...

Dès qu'un enfant marche sans aide, il doit être envoyé à la Petite École, le matin pendant une heure ou deux, puis toute la journée, aussitôt que ses forces le permettent. Tous ces enfants sont placés sur les petits fauteuils spéciaux, fauteuils de gâteux, que nous avons décrits (1).

La seconde catégorie comprend deux subdivi-sions : Io les idiots absolument incurables, en beau-coup plus petit nombre qu'on ne le croit d'habitude, et qui pourrait être réduit si on apportait plus de per-sévérance à appliquer tous les exercices que nous indi-quons, notamment le massage ; 2° les épileptiques devenus déments et gâteux sous l'influence des accès ou des poussées congestives qui les compliquent ; ils ne peuvent plus être que l'objet de soins hygiéniques et doivent former un groupe spécial. Aussi sont-ils réunis et surveillés dans un sous-sol aménagé pour eux, durant le jour, en mauvaise saison, car, lorsque le temps le permet, ils sont promenés dans les jardins. Ce sous-sol sert également à d'autres enfants, qui nous arrivent tardivement à 15, 16, et même 17 ans, idiots ou épileptiques en déchéance, dont Yincurabi-lité est reconnue et que nous avions été obligé, jus-qu'en 1901, de maintenir dans les écoles, où ils étaient une occasionde trouble, qu'ils contribuaient à encom-brer, même à infecter par leur gâtisme, sans aucun bénéfice pour eux et au grand détriment des enfants éducables. Ces malades absolument incurables sont au nombre de douze. Nous les examinons de temps en temps et lorsqu'il se produit chez l'un d'eux un arrêt dans la déchéance, une sorte d'amélioration, nous le faisons remonter dans la quatrième classe de la grande école, pour redescendre de nouveau aux incu-rables en cas de rechute.

(1) Voir Compte-rendu de 1903, pages X et XI.

+

II. Enfants idiots gâteux ou non gâteux, êpilep-tiques ou non, mais valides (Petite École). — Ces enfants fréquentent la petite école, confiée exclusive-ment à des femmes. Ce sont elles qui sont le mieux à même de donner à cea enfants les soins nécessaires à tous les points de vue.

Dans le courant de l'année, 194 enfants y ont été inscrits. Sur ce nombre, 9 sont décédés, 4 sont sortis définitivement, 3 ont été transférés, 10 sont passés à la grande école.

Sur 160 enfants qui restaient à la petite école au 31 décembre 1904, 8 ne mangent pas seuls, 100 se servent de la cuiller, 32 de la cuiller et de la fourchette et 20 se servent de la cuiller, de la fourchette et du couteau. — Sept enfants de ce groupe sont devenus propres (1) ; 6 ont appris à manger seuls (2) ; 3 ont appris à lire couramment (3)et 8 sont en bonne voie (4).

Le traitement du gâtisme, qui consiste à placer, au lever, au coucher, au milieu delà nuit et après chaque repas, les enfants gâteux sur les sièges d'aisance, prati-quequi a pour but principal d'amener l'enfant gâteuxà devenir propre, fait également réaliser à l'Adminis-tration des économies notables de blanchissage. Comme les années passées, nous avons fait faire par l'une des surveillantes du service, le relevé des enfants ayaut déféqué au siège après les repas, durant les 5 premiers jours de chaque mois. Voici le relevé qui a porté sur une moyenne de 50 enfants gâteux. (Tableau).

(1) Band.., Cohn.., Wal.., Phili..., Duv..., Bruel.., Lanpri...

(2) Dentehm..., Berta..., Coll..., Schneid.., Dupo..., Pier...

(3) Desnoy..., Prov..., Clo...

(4) Lemai...,de Scho.., Thieb.., Lesue.., Boulang.., Déri.., Carn.., Mans...

Mois.

Janvier

Février____

Mars......

Avril.......

Mai........

Juin.......

Juillet_____

Août.......

Septembre Octobre ... Novembre Décembre

Jours.

20 21 25 27 25 28 29 30 30 31 30

2. 3. 4. 5.

28 23 24 26 126

27 30 25 27 129

25 20 24 23 113

28 24 24 26 127 28 25 25 26 131

27 22 28 24 126 31 26 26 27 138

28 28 30 26 141

26 26 29 27 138 25 28 23 29 135 28 28 30 27 144 28 30 29 31 148

329 310 317 319 1.596

Total.

Comme on le voit, en 60 jours, nous avons fait une économie de blanchissage de 1.600 chemises, soit pour l'année plus de 9.700 chemises, sans compter les éco-nomies réalisées, au dortoir, la nuit pour les chemi-ses et les draps, par la pose des enfants sur les sièges, au coucher, au milieu de la nuit et au lever, ainsi que nous l'avons dit plus haut. Il en est ainsi depuis 1880.

D'où une économie de blanchissage de 1.600 chemi-ses pour 12 fois 5 jours, ou 2 mois, et pour toute l'an-née de plus de 9.700 chemises (1). Or le blanchissage de 100 chemises coûtant 5 fr. 50, nous épargnons une dépense de 533 fr., sans compter, nous le répétons, ¿es éco?iorm'es de blanchissage du linge de la nuit.

Tous les enfants de la Petite école sont exercés

(1) On pourrait, comme nous l'avons dit maintes fois, faire de même dans tous les services de gâteux des hospices et des asiles. On ne le fait que dans un petit nombre d'établissements.

1.

Totaux .........

321

au saut, à la montée et à la descente des escaliers, à la gymnastique des échelles et des ressorts, sauf ceux qui, venus du premier groupe, c'est-à-dire des invalides, étant encore trop infirmes, n'ont pu y pren-dre part. Cinquante-deux enfants de lapetite école etde lpetite école complémentaire, dontnous allonsparler plus loin, ont fait régulièrement les exercices de la grande gymnastique. Treize enfants ont travaillé cette année dans les différents ateliers : tailleurs, cordonniers, vanniers, brossiers, serruriers, menui-siers et jardiniers.

La petite école comprend : 1° le traitement du gâtisme, exposé précédemment ; 2° les leçons de toi-lette qui consistent à apprendre aux enfants à se laver la figure et les mains, à s'habiller, se déshabiller, brosser, ranger leurs vêtements ; 3° les leçons de table qui consistent à leur enseigner à manger seuls, à se laver la bouche, à se gargariser (1), etc. ; 4° les exercices pour l'éducation de la main, des sens et de la parole ; 5° les exercices élémentaires relatifs à l'enseignement primaire, pour lesquels nous nous servons de la Nouvelle méthode de M. J. Boyer, l'un de nos plus anciens et dévoués collaborateurs, pour l'enseignement de la lecture, de l'Alphabet du dessin de MmB Bru, comme préparation à l'écriture ; 6° les leçons de choses, soit à l'école, soit dans les jardins (avec le tableau roulant), soit au Musée scolaire, soit aux afeJiers, soit enfin dans les promenades (2).

Voici quelques détails sur plusieurs des enfants

(1) Toutes les mères devraient apprendre le plus tôt possible à leurs enfants la manière de se gargariser, ce qui rendrait plus commode le traitement des angines.

(2) Voir les précédents Compte-rendus, surtout celui de 1899 pour tous les procédés en usage à la section des enfants arriérés et épileptiques.

les plus malades (idiots profonds), améliorés à la petite écolo, par Mllos Blanche àgnus, Àmandino Bohain et leurs collaboratrices.

Idiotie complète. — Guttef. .. (Charles), 10 ans 1/2— S'est amélioré d'une façon très satisfaisante. A l'entrée (14 Dec. 1896), il ne morchnit pas, ne parlait pas, et ne mangeait pas seul; il était grand gâteux. Actuellement, il marche, parle, raisonne même bien, s'habille et se déshabille seul. Sa tenue est bonne. Il travaille bien à la classe, et suit les exercices de la grande gymnastique. Le caractère de l'enfant est à mentionner comme mauvais, menteur à l'excès et voleur.

Idiotie profonde. — Jul... (Henri), 7 ans. L'enfant, men-tionné déjà l'année dernière {Compte-rendu de 1903, p. XIV), comme s'étant notablement, amélioré, continue à donner de la satisfaction. Il n'est plus aussi méchant qu'autrefois et, s'il frappe c'est avec à propos. Il continue aussi de bien travailler à la classe, suit les exercices de la grande gymnastique. Il apporte cependant une certaine lenteur pour apprendre les lettres et les chiffres. Il a appris à se laver seul et sa tenue est meilleure.

Idiotie complète. — Lam... (Gaston), 13 ans. — Signalé dans le Compte-rendu de 1903 (p. XIV), continue do s'amé-liorer. Il est moins timide ; son travail à la classe est bon ; il n'y a guère que pour calculer que l'enfant ne progresse pas-Est bon élève au solfège, au dessin et à la gymnastique. Apprenti tailleur, il donne bon espoir. Sa tenue est bonne et l'enfant n'a pas de mauvais instincts.

Idiotie complète. — Prov... (Edmond), 14 ans. (Voir Compte-rendu de 1903, p. XIV). A continué de s'améliorer d'une façon satisfaisante. Il a été mis à la grande école sachant lire, écrire et commençant mémo à écrire, sous la dictée, des mots usuels; il fait les quatre opérations de l'arithmétique avec une certaine facilité, le calcul, du reste, ayant toujours été préféré par lui. Bon élève au dessin, au chant, à la gymnastique et très-bon apprenti à l'atelier du tailleur. Le caractère n'a de défectueux qu'un peu d'entêtement.

Idiotie profonde.— Souch.. (Lucien), 10 ans. Mentionné l'an dernier (p. XIV), a continué de s'améliorer. Il exécute bien aujourd'hui tous les exercices de la classe. Est bien

moins obstiné et se bat moins. Travaille bien à la gymnas-tique, suit même les exorcices de la grande gymnastique. — Est plus fort sur ses jambes. Reconnaît aujourd'hui toutes les lettres, les surfaces, les couleurs. Sa tenue est satisfai-sante.

Idiotie profonde — IIour . (Charles). (Voirie Cple-rendu de 1903, p. XIII), 10 ans 1/2, continue de s'améliorer; men-tionné déjà l'an dernier. Cette année, il parle très-bien, tient bien une conversation et, malgré sa grande turbulence, il suit avec assez d'idée les exercice* de la classe. Sait se laver seul, s'habille un peu mieux, mais a gardé ses habitudes de malpropreté.

Idiotie profonde. — Lecourt ..., (Charles), 11 ans. — L'enfant à l'entrée était atteint de gâtisme, avec privation de la parole et compréhension nulle. — Actuellement, il est propre, la parole est bien développée; l'enfant raconte ce qu'il voit faire et interroge sur ce qu'il ne sait pas. Il travaille assez bien à la classe,-sait nouer, lacer, boutonner et faire les trois premiers mouvements de la gymnastique.

Idiotie profonde. — Maff.... (René), 9 ans. Entré le 6 novembre 1901. Atteint d'idiotie avec gâtisme et langage très défectueux. —• Aujourd'hui l'amélioration est notable au point de vue de la parole et de la compréhension. Il est tout a fait propre.

A la classe, il s'y prend bien pour faire tous les exercices, noue, lace, boutonne, place les lettres, les chiffres et les couleurs sans dificulté. Est courageux et voudrait toujours que ce soit lui qu'on fasse travailler. — Il suit la grande gym-nastique.

Idiotie — Thiéb.... (Marcel), 13 ans 1/2. — A Ventrée, idio-tie avec gâtisme et colères fréquentes. Ecolage nul. — Aujourd'hui, l'enfant ne gâte plus, il se tient même très-propre, et les colères sont moins fréquentes et plus motivées. A la classe, il travaille bien, son écriture est lisible; il com-mence à syllaber, à additionner, va au solfège et au dessin et y apporte beaucoup de goût. 11 suit les exercices de la grande gymnastique.

Nous pourrions citer d'autres enfants du même groupe qui, eux aussi, ont été améliorés, mais à un

moindre degré. Si nous choisissons de préférence les enfants les plus malades, c'est pour bien faire voir, aux plus incrédules, que s'il est possible de les améliorer, à plus forte raison peut-on obtenir des ré-sultats meilleurs chez des enfants moins malades, les imbéciles et les arriérés.

Lorsqu'on parvient, chez un idiot complet, à lui apprendre à se tenir debout, à marcher, à être pro-pre, à se laver la figure et les mains, à manger seul, à parler n'est-ce pas déjà un résultat digne d'être rele-vé ?

Petite école complémentaire. — Cette école est confiée à Mma Bonnet, qui, depuis 11 années, s'est mise gracieusement à notre disposition. Elle est aidée par Mrao Randier, première infirmière. Quarante enfants composent cette école. Trois infirmières, dont 2 de veille, et 1 infirmier, M. Lejeune, sont en outre adjointes à ce service pour la surveillance des enfants (réfectoire, dortoir, promenades). Voici quel-ques-uns des résultats obtenus au cours de l'année 1903, résumés d'après les notes de Mm0 Bonnet.

Deux enfants ont été rendus propres le jour et la nuit: Gro... (Maurice), Mich... (Victor). Six enfants ont été améliorés pour la parole: Gro..., Itziko..., Fél..., Le Bih..., (Cyrile), Gava... (Emile), Chai... (Louis) et Pardo... (Marcel). — Quatre enfants se sont développés intellectuellement d'une façon notable : Gro..., Le Bih..., Bouvign... (Georges), De va... (Lucien). Cinq élèves ont réalisé des progrès scolai-res très sensibles: Faito..., Gava..., Marcill..., Mill..., Bauti.... Deux enfants ont appris à lire cou-ramment: Dûmes... (André) et Margil... (André).

Idiotie profonde. — Gro... (Albert), huit ans. Cet enfant qui nous avait été confié en juillet 1902 a été repris par ses parents un mois après : ils l'ont gardé un an et en octobre

1903 il est revenu clans le service : gâteux, bredouillant d'une façon inintelligible avec une petite voix de fausset, la bouche toujours entr'ouverte, le regard vague, très maladroit de ses mains, ne sachant ni s'habiller, ni se laver, ne s'intéressant à rien.

Nous nous sommes occupés de lui pendant de longs mois sa?is parvenir à attirer son attention; puis peu à peu son ho-rizon a semblé s'éclairer; le regard s'est mieux fixé, la phy-sionomie a perdu l'expression d'hébétude qui la caracté-risait. L'amour-propre s'est éveillé ; notre petit malade a ex-primé ses besoins et tout heureux venait chaque jour nous annoncer qu'il n'avait pas souillé ses vêtements ; il est devenu propre nuit et jour. Il s'est prêté avec docilité à nos exerci-ces d'articulation et grâce à eux ses nombreux défauts ont diminué. Il y a peu de temps encore en m'appelant il disait; ma Tavet, maintenant il dit fort bien Madame Bonnet. Sa parole devient de jour en jour plus intelligible.

Aujourd'hui il s'habille seul, sait lacer, boutonner, nouer. Il nomme les différentes parties de son corps, distingue les couleurs et les surfaces, montre des images, les explique, lit les lettres et les chiffres. Nous éprouvons de la difficulté pour l'écriture, c'est avec grand peine qu'il forme quelques lettres,, telles que i, t et o.

Cet enfant est très heureux de dire des mots grossiers, et il trouve moyen de satisfaire son désir, sans en encourir la responsabilité : lorsque ses camarades en disent, il s'empresse de nous avertir et trouve ainsi le moyen de les répéter plu-sieurs fois.

A son entrée nous diagnostiquions : Idiotie pro-fonde, aujourd'hui nous dirions : Idiotie légère.

Hydrocéphalie, nanisme, idiotie simple. — Mich... (Vic-tor), 11 ans. A son arrivée, gâtait toutes les nuits et souvent le jour, marchait avec p'ine, parlait avec volubilité, comme un perroquet, répétant des phrases toutes faites dont il ne comprenait pas le sens.

Actuellement, il est propre le jour et la nuit, est moins loquace, parle avec plus do lucidité; la somnolence que nous avons eu à vaincre au début a presque disparu. Victor tra-vaille avec plaisir en classe, est en bonne voie pour la lectu-re, trace toutes les lettres et les chiffres et ébauche même l'addition.

Notre malade apporte de l'attention et ferait des progrès

beaucoup plus rapides si sa mémoire était plus fidèle: mais ce qu'il sait parfaitement un jour est oublié le lendemain, ce qui nous oblige à revenir souvent en arrière.

Hémiplégie droite. Idiotie profonde. —Pard... (Marcel), (9 ans). Front déprimé, strabisme convergent, bouche ouver-te, physionomie douce mais sans expression, gâtant nuit et jour, parole nulle, attention impossible à obtenir; tel était cet enfant lorsqu'il nous fût confié il y a six ans.

Nous avons déjà signalé dans les Comptes-rendus précé-dents son amélioration pour le gâtisme et la parole ; le déve-loppement de l'intellect continue lentement mais sans arrêt; l'attention est encore peu soutenue : nous sommes cepen-dant arrivées à le faire s'habiller, lacer, boutonner, nouer: il nomme toutes lettres et les chiffres, commence à syllaber distingue les couleurs, les surfaces, les animaux. Il trace des bâtons et les lettres qui s'en rapprochent. La parole est pres-que normale; l'écholalie n'existe plus, il faitparfois quelques réflexions ;la volonté, nulle jusqu'alors, commence à se mani-fester et nons fait présager de la continuité dans l'amélio-ration. (Voir Compte-rendu de 1902, p. XIII).

Idiotie. — Itziko. .. (Félix), 9 ans, dont nous avons parlé déjà l'an dernier (p. XVI) conlinue de s'améliorer pour la paro-le. Les progrès ont marché de pair pour l'écriture et la lec-ture ; il établit une relation entre le chiffre et la quantité.

Idiotie, mutilé. — Le Bm... (Cyrille), 5 ans, signalé éga-lement l'année dernière comme rendu propre (p. XVlII) a beau-coup gagné pour la parole et l'adresse de ses mains. Il sait lacer, nouer, boutonner, distingue les couleurs, reconnaît quelques lettres et quelques chiffres.

Idiotie microcéphalie. — Chai. .. (Louis), 13ans, dont nous avons parlé plusieurs fois dans les Comptes-rendus précé-dents (1) a été très amélioré pour la parole qui n'a plus com-me défaut qu'un chuintement assez prononcé et que nous ne sommes pas encore parvenues à corriger. Il y a plus de stabilité; dans sa conversation, nous constatons de la suite dans les idées, du raisonnement.

Travailleur, actif, il aime à rendre des services ménagers. Il a moins de goût pour la classe ; il trace toutes les lettres

(1) Voir le Comyla-rendu de 1003, p. XVII.

et les chiffres, fait l'addition et la soustraction. La mémoire lui fait totalement défaut, de sorte que 'nous craignons que la lecture courante ne soit longue à obtenir.

Imbécillité. — Dûmes... (André), 10 ans. Est arrivé à lire couramment et à conprendre ce qn'il lit. Pendant toute l'année cet élève a travaillé avec une ardeur que nous ne rencontrons pas souvent chez nos élèves, aussi-a-t-il réa-lisé des progrès sensibles pour tous les exercices scolaires. Il commence à faire dictées, verbes, analyses, fait l'addition et la soustration avec retenues, ébauche la multiplication (1).

Arriération mentale, choree.— Marcil... (André), 11 ans. L'état nerveux de cet enfant s'est modifié favorablement : la chorée n'existe pour ainsi dire plus. Très en retard pour son âge, André a bien travaillé pendant l'année, il lit couram-ment et pour tous les exercices scolaires a fait des progrès notables ; il fait les trois premières opérations et commence à en faire l'application. Il calcule assez vite mentalement et est un de nos plus habiles dans le jeu du marchand.

Imbécillité, Hémiplégie droite. — Bouvign. .. (G.), 8 ans. Cet enfant, d'une physionomie expressive tout à fait trom-peuse, était à sou arrivée d'une instabilité absolue. Il était impossible de fixer son attention un instant ; aussi, au dire de ses parents, avait-il toujours été renvoyé des écoles comme trouble-classe et incapable de rien apprendre ; son bagage scolaire était des plus minces : il ne connaissait rien. Lorsque nous avons essayé au début de le faire tenir assis et d'ébau-cher les premiers exercices, cola a été des scènes de pleurs, de rages, notre élève déchirait ses vêtements, se mordait les mains et ne voulait rien faire. D'une grande indocilité, il lassait la patience de toutes.

Pendant plusieurs mois, nous n'avons rien obtenu que l'im-mobilité assise ; sans nous décourager cependant, nous avons persisté et nous sommes arrivées à vaincre la volonté néga-tive de Georges.

Actuellement, il est transformé et rempli de zèle pour apprendre; dès que j'entre dans la classe, ses yeux et ses mains me demandent instamment de le prendre près de moi.

Il est en bonne voie pour la lecture, établit une relation

(1) En 1899, p. VI et VIII ; en 1901, p. X.

entre le chiffre et la quantité; fait l'addition simple. Il y a de grands efforts à faire pour écrire, la main droite étant para-lysée et la gauche très maladroite; il trace plus ou moins bien toutes les lettres. L'instabilité mentale quoique amoin-drie existe encore. Pour la vaincre, il faut que notre malade sente peser sur lui une volonté et un regard qui ne le quittent pas.

Imbécillité, hémiplégie gauche.— Deva. .. (Lucien), 11 ans. Physionomie peu expressive, rictus continuel, parole affectée d'un chuintement prononcé. Lucien, beaucoup plus dépourvu qu'il ne le parait, ne possédait aucune notion scolaire à son entrée; malgré cela, d'un esprit vaniteux, très satisfait de lui-même, il était toujours prêt à se moquer de ses camarades. Si on lui posait une question, il s'empressait de dire: Oh moi, je sais et lorsqu'on s'adressait à lui, il était incapable de répondre. Le naturel vaniteux subsiste encore quoique atténué, mais l'intellect de notre malade s'est beaucoup développé au prix de grands efforts, car il est très mal doué. Avec difîi-culé il est parvenu à tracer toutes les lettres et les chiffres, établit une relation entre eux et la quantité, ébauche l'addi-tion, mais c'est surtout pour la lecture qu'il a beaucoup gagné, il est en très bonne voie et a un grand désir de lire couram-ment. Nous remarquons une disposition naturelle pour l'or-thographe des mots.

« Tous nos grands élèves signalés les années précé-dentes ont continué à so développer intellectuelle-ment et moralement et je constate avec plaisir que l'affection respectueuse et confiante qu'ils m'ont témoignée dès leur enfance n'a fait que croître avec les années. L'un d'eux Robi... (Maurice), 17 ans, a obtenu cette année son certificat d'études primaires. Un autre Poirs... (Marcel) a été placé chez un phar-macien du Kremlin qui en est satisfait. »

Nous avons fait remarquer maintes fois combien il était difficile de se prononcer sur Vincurabilité et partant le degré d'éducabilité des enfants idiots et insisté sur la nécessité de continuer longtemps le

traitement médico-pédagogique, avant de se pronon-cer. En effet, dans certains cas, ce n'est qu'au bout de 2 ou 3 ans que l'on obtient des résultats sérieux qui nous récompensent de nos persévérants efforts. D'autres fois, des accidents imprévus-viennent com-promettre la marche en avant qui s'annonçait comme définitive. Tel est le cas de Cour... .

Imbécillité prononcée. — Couria... (Georges), dont nous avons les années précédentes signalé l'amélioration notable, tombe depuis quelques mois dans un travers tout à fait bi-zarre : il simule la folie à plaisir, affecte de dire des bêtises; et lorsqu'on veut lui faire une observation ou exiger de lui un travail qui lui déplaît soit à l'atelier, soit au dessin ou au solfège, il répond que tout lui est permis et qu'il ne peut rien faire attendu qu'il est fou. Nous qui vivons dans son intimité et savons ce qu'on peut obtenir de lui nous nous rendons parfaitement compte qu'il sait très bien ce qu'il dit et ce qu'il fait, et que ce n'est qu'un prétexte employé pour ne faire que ce qu'il veut. Du reste ce n'est pas la première fois que nous constatons ce travers chez nos enfants, nous l'avons déjà rencontré chez certains d'entre eux (1).

Au mois de décembre 1904, M. le Dr Janicot et sa sœur sont venus visiter notre section. Ils nous ont entretenu d'une Nouvelle méthode de lecture faite par M110 Janicot, méthode à leur avis beaucoup plus rapide que celles employées jusqu'à ce jour. ? Mm° Bonnet sur notre invitation a choisi un groupe d'une douzaine d'enfants de différents niveaux intellectuels et a com-mencé l'expérimentation de la nouvelle méthode (2).

Parmi nos malades, et nous en avons déjà fait la remarque, il en est dont la physionomie est agréable, expressive môme, trompeuse en ce sens que les per-sonnes qui ne les connaissent pas se demandent pour-

(1) Note de M1»- Bonnet.

(2) A différentes reprises, nous avons essayé la méthode phono-mique de Grosselin, que nous avions vu employer à la Salpêtrière

quoi ils sont au milieu d'idiots. Or, ils sont souvent mal doues et bien inférieurs à d'autres qui ont une physionomie ingrate, inexpressive. (Bouv..., p. xiv; Dev..., p. xv.)

Nous avons également expérimenté la méthode de Mllc Janicot à l'Institut médico-pédagogique, avec le concours de notre dévoué collaborateur, M. J.Boyer qui a bien voulu rappeler, dans une note que nous croyons utile de reproduire, notre expérience et la sienne tant à Bicêtro qu'à l'Institut, relativement à l'enseignemeyit de la lecture.

Il y a déjà bien longtemps que l'on s'est occupé de lecture avec les enfants arriérés : le premier essai fut tenté par Itard avec le Sauvage de l'Aveyron (I), ctdepuis, lousccuxqui ont fait quelque chose en faveur des idiots, n'ont pas manqué de viser à leur apprendre à lire. Parcourez le livre d'E. Séguin, vous y verrez que dans le milieu du siècle dernier, ce grand pédagogue arrivait à faire lire ces malheureux, par des pro-cédés que les auteurs de méthodes, dites nouvelles, n'ont pas même soupçonnés. Dans le service du Dr Bourneville à Bicè-tre, existe depuis 25 ans une organisation scolaire complète, dans laquelle tiennent respectivement leur place toutes les matières de l'enseignement, au point que chaque année un certain nombre d'arriérés peuvent affronter avec succès les épreuves du certificat d'études primaires. Et depuis Ferrus on apprend à lire à Bicêtro.

La méthode employée? Mais c'est celle de Séguin, amélio-rée, développée, mise en harmonie avec les progrès de la science, par M. Bourneville et ses collaborateurs. C'est celle

par notre maitre M. Delasiauvc. Il y a quelques années, nous avons demandé à M"" Bonnet de l'expérimenter à son tour. « Nous n'avons pu la continuer, dit-elle, nos enfants étant pour la plupart alToctés de nombreux tics, nous avons trouvé que sous l'inllucnee de la méthode ils augmentaient au lieu de disparaître. »

(1) Les rapports d'Itard sur le Saunige de l'Accyron ont été réimprimés dans notre Bibliolltèque d'éducation spéciale.

Bourneville, Bicêtre, 1904. **

qui consiste à tenir compte du caractère particulier des mala-des auxquels elle s'adresse, à ne prendre pour guide qu'une expérience de tous les jours. Telle méthode excellente, sans doute, pour les enfants ordinaires et pour les adultes illettrés, pourrait très-bien ne pas trouver son application chez nos malades.

Aux idiots, en effet, il ne s'agit pas seulement d'appren-dre la valeur de certains signes, et de les leur faire traduire en sons articulés (quand il ne reste plus que cela à leur ensei-gner, la moitié du chemin est parcourue) ; il faut aussi dans beaucoup dé cas leur apprendre à parler, ou tout au moins à corriger une articulation défectueuse,, il faut toujours ren-dre possible, chez eux, l'imitation et partant Y attention, il faut les habituer à savoir vouloir, toutes choses qui chez l'enfant normal et chez l'adulte illettré se sont en quelque sorte spon-tanément développées.

De là ces procédés particuliers, inspirés par une longue pratique, qui constituent les préliminaires indispensables de l'apprentissage de la lecture :

Projections lumineuses pour fixer un regard errant ;— Imi-tation des grands mouvements pour arriver insensiblement à l'imitation des mouvements plus restreints, et plus.difficile-ment imitables, intéressant les organes phonateurs (1) ; — Exercices des couleurs ; — Superposition de planchettes à forme simple (cercle, carré, triangle), sur leur représen-tation en creux d'abord, et leur dessin ensuite ; exercices nécessitant au préalable l'éducation proprement dite de la main, pour lui apprendre à saisir, garder, lâcher un objet ; — Compréhension des images graduées.

Ce n'est que lorsque l'idiot en est arivé à pouvoir regar-der, imiter, à saisir les rapports d'une image avec l'objet représenté, que nous abordons les signes conventionnels représentant des sons. Là encore, nous procédons par con-traste. De même que nous avons opposé le cercle au carré, nous opposerons, pour débuter, le signe o au signe i, pré-sentés sous la forme concrète de lettres en bois. Nous nous garderons bien de présenter i à côté de u, pour éviter une ressemblance favorable à la confusion ; nous ne nous y résoudrons que lorsque nous serons certain d'avoir fait acquérir de façon durable la reconnaissance des deux pre-

(1) Exercices de respiration, des lèvres, de la langue, du souffle, etc.

miers signes. Pour les consonnes, mêmes précautions; m sera la première à montrer, parce que la plus facile à imiter, encore ne la montrerons nous que suivie d'une voyelle, car, quoi qu'on en dise, nous ne l'appelons ni emme ni me, et nous n'avons recours en aucun cas à l'épcllation, depuis longtemps abandonnée.

Ne perdant jamais de vue que nous avons affaire à des malades qui ne savent pas parler ou qui parlent mal, qui ne commencent qu'à savoir regarder et imiter, nous faisons acquérir toutes les articulations fortes (ma, pa, ta, ha, fa, etc.) avant de nous occuper des faibles correspondantes (na, ba, da, ija, va, etc.), moins faciles à donner puisque moins bru-yantes. Comme nous avons en même temps à apprendre à parler, répétons-le encore, les articulations complexes (pra, jdo, etc.) si pénibles à fournir, même avec « l'enroulement » ne viennent qu'après, de même que les déformations, les équivalences, les exceptions. Ces principes sont du reste exposés plus longuement clans la préface de la Méthode de lecture dont nous nous servons (1).

Aussitôt que possible, dès les premières leçons, nous recou-rons aux exemples (papa, ami, etc.) ; ces mots simples, isolés sur de petits cartons, nous les faisons rechercher et recon-naître, et, lorsque le mot s'y prête (pipe, épi, etc.) nous le faisons placer sur l'objet qu'ils désignent, pour bien faire saisir les rapports de l'idée avec le mot.

A chaque séance de lecture, nous n'oublions pas de faire exécuter une véritable gymnastique vocale, consistant dans le redoublement des syllabe-i simples (marna, momo, etc.) pour maintenir et augmenter la souplesse des organes. Doit-on prendre ces précautions avec des normaux, enfants ou adultes, avec des sujets qui peuvent, savent et surtout veu-lent ?

Nous aussi, nous menons de front la lecture, l'écriture, l'orthographe, et nous ajouterons, la parole. Pour l'écriture le tracé de verticales, d'horizontales, de leurs combinaisons, avec on sans double-règle, le dessin d'un triangle, d'un carré, d'un cercle constituent les exercices préliminaires et lorsque

(1) J. Boycr. — Nouvelle Méthode pour l'enseignement de la lecture à l'usage des enfants arriérés et présentant des troubles de la parole. — Paris, 1901. Progrès Médical, 14, rue des Carmes et Félix Alcan, Boul. Saint-Germain.

nous obtenons ces figures de façon reconnaissablo, nous passons à la lettre proprement dite, en suivant le même ordre que pour la lecture.

C'est par ces procédés qui se trouvent au moins ébauchés, souvent on entier dans Séguin, que nous sommes arrivé en beaucoup de cas à tirer de malheureux idiots d'un mutisme "complet et d'une torpeur intellectuelle qu'on aurait pu croire incurables.

III. Enfants propres et valides, imbéciles, arriérés instables,pervers, épileptiqueset hystériques ou non. (Grande école).— La population de cette écolo, con-fiée à des instituteurs, était de 150 enfants au lor jan-vier 1904. Tous, sauf 13 qui ne peuvent travailler, ont fréquenté les ateliers par grande série; 14 possédant le certificat d'études, forment une division supérieure, ne vont à l'école qu'une demi-journée par semaine et restent les autres jours, le matin et le soir, à l'atelier. Les enfants non pourvus du certificat d'études sont répartis en 4 classes (51, 27. 30 et 42 enfants), Aux examens du certificat d'études, qui ont ou lieu à Villejuif le 27 mars, six enfants ont subi les épreuves avec succès (1).

Cette année encore, nos instituteurs et leurs aides, ainsi que les sous employés attachés aux écoles (section de Bicêtre et Fondation Vallée), afin d'être mieux en mesure d'améliorer la prononciation des enfants et de développer leur parole, ont été envoyés successi-vement, par série, au nombre d'une vingtaine, à 17ns-lilulion nationale des Sourds-Muets. De plus, comme nous avons un certain nombre d'aveugles, nos auxi-liaires sont également allés à l'Institution nationale des jeunes aveugles et à l'école Braille, dépendant

(1) Contrairement aux années précédentes aucun infirmier et aucune infirmière n'ont subi cet examen.

du département. Leur devoir est de profiter des notions médico-pédagogique, qu'ils acquièrent dans ces visites pour nous seconder sérieusement dans le traitement médico-pédagogique des enfants de notre service.

Aux instituteurs et aux surveillantes institutrices à comprendre ce que nous faisons pour le dévcloppe-de leur instruction pédagogique. A l'Administration d'en exiger l'application. Nous no saurions trop remer-cier MM. Robin et Collignon de leur précieux concours.

Nous avons indiqué bien des fois les inconvénients de l'absence des instituteurs pendant les vacances. Les enfants, eux, restent à l'Asilo-Écolc, n'ayant plus que doux instituteurs, au lieu de quatre, d'où un arrêt dans la partie pédagogique du traitement. On pourrait les remplacer par des instituteurs de bonne volonté qui'viendraient faire une sorte de stage pour se ren-dre aptes à être de bons éducateurs des enfants anor-maux, le jour, qui semble se préparer, où l'on créera des classes ou dos écoles spéciales pour eux.

Notre but en procédant ainsi, nous le répétons, est de perfectionner l'instruction pédagogique de nos colla-borateurs et collaboratrices, de faire dans la mesure de nos relations ce qui devrait être fait pour tous les pédagogues d'enfants anormaux Nous avons des idiots sourds et muets, des idiots aveugles, des idiots atteints de nombreux vices de prononciation qui doivent profi-ter de l'instruction supplémentaire que nous essayons de procurera notre personnel enseignant. Les péda-gogues de chacun des groupes spéciaux d'enfants anormaux profiteraient, croyons-nous, de leur passage plus oumoinsprolongé, dans les autres établissements d'anormaux. Un modique crédit sur le pari mutuel ou sur les fonds du ministère de l'intérieur permettrait la

réalisation de cotte modeste réforme. Jusqu'ici nos indications, à cet égard, ont passé inaperçues. L'un des obstacles qui s'opposent à la création de sections spé-ciales d'enfants, annexées aux asiles, ou à la création d'asiles-écoles, et de classes ou écoles spéciales pour les arriérés, c'est assurément l'absence d'un person-nel enseignant. Cette difficulté s'est présentée, il y a quelques années pour M. le Dr Giraud, médecin-direc-teur de l'asile de Saint-Yon (Seine Inférieure), et il y a deux ans pour l'asile de Clermont (Oise) dont les médecins en chef, MM. Boiteux et Thivet, et le directeur M. Lesvier, ont voulu organiser le traite-ment médico-pédagogique pour une centaines d'idiotes qui existent clans leur établissement. (Voir p. 15.)

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Voici quelques notes concernant les enfants de la Grande-école :

Grande-École : lro Classe. — Arriération intellectuelle. Instabilité, irritabilité. — Benvegn... (Louis), (17 ans). Dans les derniers mois de l'année l'enfant s'est considérable-ment amélioré au point de vue de la conduite et du travail. Il était auparavant grincheux, hargneux, irritable à l'excès, tou-jours en train de chicaner, de disputer et de se battre. Il est devenu plus doux, plus calme, plus tolérant et beaucoup moins irritable. Son caractère s'est transformé, il est beaucoup plus gai qu'autrefois et il joue moins brutalement.

Son travail en classe était mauvais. Il n'avait aucune per-sévérance, jetait ou déchirait ses cahiers au moindre échec et ne pouvait croire qu'il s'était trompé. Aujourd'hui, il reçoit sans récriminer les observations, et recommence plusieurs fois un travail mal fait ou un problème faux. Est employé actuel-lement et s'acquitte bien de sa tache au service de la salu-brité et du ménage dans la section.

Imbécillité, épilepsie, onycophagie. —Noé.. (Louis) 15 ans. A fait des progrès assez considérables au point de vue des exercices pratiques. A son entrée il était très faible en ortho-

graphe et en calcul. Ses notions d'histoire et de géographie étaient assez confuses. Il s'est appliqué à ses devoirs en classe et les exhortations et les bons conseils aidant, la persévérance est venue et l'enfant a passé avec succès l'examen du certi-ficat d'études primaires. A l'atelier des tailleurs son patron n'est pas mécontent de son travail. Malheureusement les accès sont assez fréquents. Ses parents l'ont pris on congé d'essai pendant assez longtemps, et à la fin de l'année l'amélioration était arrêtée.

Arriérationintellectuelle; inslabilitéphysique.—Jeanno.. (Auguste), 17 ans. A son entrée à l'école il ne pouvait rester en place. Il était taquin, très joueur et bavard, il dérangeait tout le monde, Il s'est amélioré , a pris goût à l'étude, s'est appliqué de plus on plus et est parvenu à obtenir le certificat d'études primaires. Il travaille maintenant toute lajournée à l'atelier de l'imprimerie. Son patron n'est pas mécontent de lui. Il compose assez bien, lait les corrodions et a un goût particulier pour le travail a la machine (minerve) dont il a appris à se servir en très peu de temps. Caractère très gai. On ne lui reproche que son manque do propreté.

2'110 Classe. — Imbécillité ; alcoolisme. — Delth... (Alexan-dre), 19 ans. A fait des progrès très sensibles, surtout en fran çais. Les principales règles de grammaire sont sues et assez bien appliquées. Les fautes d'orthographe sont relativement peu nombreuses. La mémoire et l'intelligence se sont dévelop-pées, peut-être plus qu'on était en droit de l'espérer. Belth... écoute attentivement les leçons qui sont faites, demande des explications quand il ne croit pas avoir suffisamment compris et arrive à faire des devoirs tout à fait passables. Il apprend bien ses résumés d'histoire et répond par écrit d'une façon satisfaisante aux petits questionnaires qui suivent chaque leçon de géographie. Bon caractère : enfant poli et docile, n'a pas eu d'accidents épileptiques depuis longtemps ; pourrait être placé dehors avec profit pour l'employeur même (Belth... est un des meilleurs apprentis jardiniers) si ce dernier ne visait uniquement le rendement pécunier mais avait à cœur de continuer l'œuvre de relèvement moral qui est le but poursuivi à l'établissement.

Imbécillité. — Fauc... Progrès sensibles en français et en arithmétique. Savait à peine lire et compter il y a 2 ans. Suit

la dictée aujourd'hui et écrit lui-même maintenant les lettres à ses parents. Fait les 4 opérations et de petits problèmes d'application.

L'intelligence est suffisamment développée pour que l'élève puisse comprendre ce qui se fait on classe. La mémoire serait bonne si elle était moins paresseuse.

Pourra arriver, avec un peu plus d'énergie cependant, à subvenir, par la suite, à ses besoins.

Im.bécillité, épilepsie. — Schar..., (Gustave), 14 ans. Cet élève, déjà amélioré par son séjour à la 3° classe de l'école, est entré en 2°, fin juin. Depuis cette époque les progrès ont continué d'une façon sensible. Schar... lit très couramment et a une écriture régulière, même assez jolie. 11 fait une dictée sans grosses fautes d'orthographe, connaît les 4 opérations fondamentales de l'arithmétique, les mesures do longueur, de surface, et réussit bien les petits problèmes composés en vue des nécessités journalières de la vie: achats, ventes, sommes à donner, à recevoir sur un compte non liquidé, etc.

Il a retenu quelques grands faits saillants d'histoire et ac-quis certaines questions de géographie sur les montagnes et cours d'eau.

Son caractère s'est assez modifié clans le bon sens. Schar... est moins dissipé, pjus tranquille en classe.

Était inscrit pour passer prochainement on 1™ classe (cours moyen de l'école) quand sa famille a demandé et obtenu pour lui, vu son état, un congé d'essai.

Èpilepsie, hémiplégie droite. — Poite... (Georges), 18 ans Contiuue à faire des progrès. S'applique de son mieux. Cher-che à bien faire, aussi peut-on constater chez cet élève une amélioration très sensible.

Poite... fait les opérations fondamentales de l'arithméti-que, fait bien la dictée, et sait déterminer le rôl3 des mots dans une phrase. Il apprend bien les résumés d'histoire qui suivent chaque leçon et répond d'une façon suffisante aux petites questions géographiques.

Poite... est assez bon apprenti menuisier. Il a bon carac-tère, est poli et tranquille.

Pourrait être placé dehors, et faire un bon sujet si le patron qui l'emploierait avait pour lui la sollicitude crue sa famille semble lui refuser. Placé comme apprenti clans un départe-ment, lanière, à qui il n'envoyait pas assez d'argent le fit

réintégrer à Ricètro. Elle l'a repris à nouveau il y a G mois et le fait travailler avec elle.

Arriération intellectuelle et épilepsie.— Béni.... (Edouard 15 ans). — Progrès sensibles. Les connaissances générales portant sur les objets usuels, les métiers, la lecture, la gram-maire, le calcul se développent de jour en jour. Beaucoup d'application .dans les devoirs écrits. Il apprend souvent quelques petites leçons. Enfant docile et attentif. — Amélio-ration notable au point de vue moral, bon caractère; senti-ments affectueux. Toujours disposé à l'aire plaisir. Pas de mauvaises habitudes.

Epilepsie. — Torail.., (Adrien, 13 ans 1[2. — Bien qu'ayant souvenl des accès, cet enfant l'ait des progrès appréciables. Développement progressif des connaissances usuelles. Beau-coup d'application dans les devoirs qui sont toujours bien faits. Apprend et récite des leçons et des petites fables. Docile et attentif en classe. Bon caractère sensible aux récom-penses. Est passé en 2e classe.

Arriéralionintellectuelle.— Géra...,(Louis,) 18ans.— A fait des progrès assez, sensibles au point de vue des connaissan-ces générales. Fait un peu mieux ses devoirs, commence à faire la division. Il est un peu plus attentif et moins turbu-lent que par le passé. Avec un peu de bonne volonté, il peut mieux l'aire. Également passé en 2° classe. Toujours impul-sif. Le caractère s'est peu amélioré.

Imbécillité légère.— Gill... (Louis), 15 ans.— Progrès assez sensibles portant sur toutes les connaissances générales : métiers, objets usuels, lecture, grammaire, calcul, etc.. Un peu plus attentif que par le passé et met un peu plus d'appli-cation clans ses devoirs écrits. — A perdu l'habitude du vol, qu'il avait très prononcée. Caractère vif et toujours gai, très serviable. Pas de mauvaises habitudes. — Bon apprenti ser-rurier.

Imbécillité et perversions instinctives. — Car... (Ernest, Jeannicc), lôans. —Cet enfant a fait de sérieux progrès au point de vue primaire. La lecture pour laquelle il a éprouvé de sérieuses rïilïicultés sera bientôt courante s'il persiste avec la même application. Fait mieux les devoirs écrits et sait faire l'addition, la soustraction et la multiplication. Les con-

naissances générales se développent progressivement, il comprend les explications données et apporte une meilleure bonne volonté qu'autrefois pour les mettre à profit. Il y a amélioration au point de vue moral.— Apprenti tailleur pas-sable.

Imbécillité.— Bout... (Ernest, Désiré), 14 ans. — Ce malade est parvenu à lire couramment. Il l'ait bien les devoirs écrits, réussit l'addition et de petites soustractions. Il apporte une grande attention en classe, comprend les explications données et fait son possible pour en profiter. Bon caractère, très docile. L'application n'ayant jamais fait défaut chez ce malade il y a espoir que les progrès iront en s'accentuant et qu'il fera, avec le temps, un excellent élève. — Apprenti brossier encore médiocre.

Imbécillité. — Meulna..., (Louis), 16 ans. Ce malade complètement ignorant, en arrivant clans le service, est parve-nu, à force d'attention et do persévérance à d'assez bons résultats au point de vue primaire. Ne connaissant aucune lettre de l'alphabet, il sait maintenant lire de petites phrases ne comportant pas trop de difficultés et par une aplication soutenue aprrivera aune lecture courante. Sait faire l'addition et a commencé la soustraction, alors qu'au début il ne pou-vait donner la valeur d'un chiffre. Bon caractère ; docile en classe. — Apprenti tailleur médiocre.

Imbécillité prononcée, épilepsie. — MesL ... (Georges), 11 ans. A force d'application, ce malade est arrivé à faire l'addi-tion avec retenues ej;la soustraction. La lecture est malheu-reusement plm en retard et malgré toute la bonne volonté apportée, l'enfant syllabe assez difficilement. L'écriture se modifie et devient bonne. Les connaissances générales, sur les personnes, les animaux, les choses se développent de jour en jour. Bon caractère ; très docile, très serviable, ap-prenti tailleur débutant.

Épilepsie. arriération intellectuelle.— Lecharpent... (Georges,), 18 ans. Progrès très sensibles au point de vue du caractère et du travail manuel. Il étaiD autrefois fantasque, grossier, orgueilleux. Il est devenu poli. Il n'a plus d'accès de colère et n'emploie plus d'expression déplacées. Son carac-tère n'est plus ce qu'il était autrefois que pendant les deux ou trois jours qui précèdent l'accès mensuel. Au point de vue du

travail (Menuiserie), il est devenu très courageux. Il prend seul ses mesures, trace son bois, le découpe, en assemble les par-ties et finit seul son travail en montrant beaucoup de goût. Pourrait être placé sans crainte au dehors s'il n'avait pas d'ac-cès. Propre et même coquet sur sa personne et ses vête-ments.

D'année en année, nous avons augmenté le nombre de ces notices sommaires. L'idéal serait d'en donner sur tous les enfants ; mais temps, aides et crédit nous font défaut. Nous sommes donc obligé de nous bor-ner.

Dans certains cas de troubles intellectuels, d'excita-tion, d'hébétude survenant chez les enfants idiots ou épileptiques, il y a nécessité de suspendre complète-ment les exercices scolaires, le travail manuel, la gymnastique, etc. D'autres fois, ils peuvent être con-tinués, mais diminués dans un proportion variable. Par exemple, au lieu de faire faire à ces enfants des exercices de gymnastiques prolongés, comme à leurs camarades, il convient d'en raccourcir la durée, d'en supprimer même quelques-uns, sans qu'il soit utile d'en donner la raison aux malades eux-mêmes. C'est pourquoi il faut que les auxiliaires du médecin, dont le rôle dans les asiles-écoles doit être prépondérant, puisqu'il s'agit de malades, soient bien au courant de l'état mental des enfants. C'est pourquoi aussi nous avons insisté sur la nécessité de faire suivre au personnel enseignant des ateliers les cours des écoles d'infirmières et de faire accomplir un stage, comme infirmiers, dans les services d'aliénés. Dans un éta-blissement hospitalier, tout le monde devrait être au moins, secouriste ou mieux infirmier ou infirmière diplômé.

Obligations des instituteurs. Les surveillantes institutrices, les instituteurs doivent lire les certificats

médicaux qui accompagne les enfants à l'entrée pour en vérifier les dires. Ils doivent lire la partie de nos observations concernant les antécédents, surtout les antécédents personnels, et nous faire part de leurs remarques, quand ils établissent les notes pour le certificat de quinzaine et les certificats semestriels.

Direction des classes. A la petite école, M"0 Blanche Agnus a la direction de toutes les classes. C'est elle qui transmet nos instructions à ses auxiliaires : elle a la surveillance générale. Pendant longtemps, il en était de memo àia grande écolo. Le plus ancien .des instituteurs, M. Boutillier, avait la haute direction des classes. Après son départ, nous avons demandé que cette direction fut confiée à M. Mesnard, qui était devenu le plus ancien. Par suite de circonstances peu utiles à rappeler, notre réclamation à cet effet est demeurée sans solution. Aussi, n'avons-nous pas à la grande école tous les résultats que nous pourrions obtenir, au détriment dos enfants.

Enseignement du chant, solbtège et fanfare. —; Cet enseignement est fait par M. Sutter, maitre de chant. De môme que les années précédentes tous les enfants susceptibles de profiter de cet enseignement y ont pris part. Les enfants de la pelile école au nombre d'unecentaine, école Bonnet comprise, et un nombre égal de la grande école ont suivi les leçons de chant. En maintes circonstances et les samedis principalement où nous recevons des visiteurs, nous.réunissons les petites filles de la Fondation Vallée et nous les faisons chanter. Les voix, en général, sont assez justes et les chants sont exécutés avec beaucoup d'entrain et de brio. Les meilleures voix sont désignées pour faire partie do l'orphéon. La note suivante du professeur de chant, dont nous respectons la rédaction, marque les résultats obtenus.

Solfège et théorie musicale. — Vingt-cinq enfants de la petite école ont pris part aux leçons do solfège etsur ce nom-

10 enfants savent à peu près lire la musique, connaissent la valeur des notes, des repos, les mesures de quatre, trois et deux temps, le pouvoir des accidents, l'armature des tonalités. Par une nouvelle manière, je suis arrivé assez, rapidement à faire comprendre la durée d'une note de musique aux enfants, Voici quelques noms d'enfants ayant suivi les leçons de solfège.

Rob... Lecture très bonne, fait partie de la Fanfare comme 2U baryton. — Georg... Lecture très bonne, fait partie de la fanfare comme 3° baryton; ces deux enfants travaillent sérieu-sement leurs instruments. — Desnoy, .. Lecture très bonne,

11 l'ait partie de la fanfare comme élève piston.— Lesuc.. Lec-ture assez bonne, cet enfant ne sait pas lire, mais est arrivé à lire la musique assez bien, fait partie de la fanfare comme élève alto.-— Gard... Cet enfant commence un peu à lire les notes sur la partie. Mas... Commence un pou àlirc les notes mais il a de la peine à reconnaître leur valeur.— Thiéb.. Même observation que pour l'enfant Mas...—• Guon.., Thés..., Carn.., Dufo.. et Corn... commencent à lire la musique.— Gard... ne sait pas lire la musique, mais il retient bien le nom des notes, il sait qu'il a la note do sur lui (le dos), que l'on marche sur le (.soi),que Za, si (la scie) est chez le menui-sier, et que le (fa), se trouve au (sous-sol) parce que la note (fa) se trouve sous la note (soi) ce qui fait sous-sol. — Beaud.., Cour.., Mill... commencent un peu à lire la musi-que.—Désert... . Assez bonne lecture, cet enfant connait aussi la valeur des notes des musique et de silences. Rog.. sait lire la musique.— Benni... Assez bonne lecture, connait un peu la valeur des notes de musique et des silences.— Broch.. Mar/..., Gar... commencent à lire un peu la musique.— Les enfants Chois. ., Lam.. cl Clous... connaissent seulement le nom des notes de musique. Les notes pour eux au lieu d'être sur une partie de musique, sont sur eux-mêmes. La note do, s'est le (dos), le ré est sur le derrière de la tête, le mi, sur le sommet de la tète, le fa, est sur le nez, etc. En leur montrant une note de musique sur la portée il suffît de les toucher et ils répondent de suite.

Pendant l'année 1904 les enfants do la petite école ont appris une soixantaine de pages du Recueil de chants. Remarque curieuse. Parmi les plus idiots

quelques-uns ont parfaitement retenu les airs. Il y en a un de l'école Bonnet (René G'se . .) qui retient non seulement l'air et les paroles, mais aussi la page où se trouve tel ou tel chant. Les idiots en gé-néral retiennent assez facilement un air et ils aiment le chant et la musique. C'est là un fait connu d'ail-leurs.

Fanfare. — 27 enfants font partie de la fanfare. 20 exécutants, 7 élèves et 9 administrés (deux anciens enfants Colombi... et Picar... Colombi... est très utile, il prend les enfants deux fois par semaine, le vendredi soir pendant la classe de chant et le di-manche matin et les fait travailler.

La fanfare prend part aux visites du samedi, elle accompagne les exercices de gymnastique, fait défiler à la fin de ces exercices les enfants aux sons d'une marche, participe au Concert Lionnet, etc.

Concerts. — La Fanfare et l'Orphéon avec le concours des fillettes de la fondation Vallée, organi-sent des concerts et des bals. Le mardi gras et à la mi-carême la fanfare précède le défilé des enfants déguisés dans les cours do l'établissement et à la fondation Vallée.

Pendant l'année 1904, nous avons organisé huit concerts et trois bals. Une petite tombola a été tirée à la fin d'un concert-bal et sur la recette nous avons donné une somme de 20 fr. à la petite école et à la fondation Vallée pour achat de déguisements. Concerts et bals font grand plaisir aux enfants et à leurs parents qui sont autorisés à y assister. Le prestidigitateur, Albert Gai, un de nos anciens malades, a prêté son concours à toutes nos fêtes.

La Lyre Hospitalière a organisé une grande ma-

tinéo sous la présidence do M. l'inspecteur Nielly, assisté de M. Paul Bru, vice-président delà Lyre et de M. Mulheim, directeur de l'établissement. La fanfare et l'orphéon se sont fait entendre ainsi que quelques artistes de Paris. Ces fêtes sont organisées sans frais par les enfants, qui font eux-mêmes les décors et les programmes, vendus au bénéfice de la caisse de la fan-fare et de celle des déguisements.

La fanfare des enfants a pris part à la fête de gym-nastique du Kremlin-Bicêtre, elle a obtenu une médaille et une somme de 25 fr. offerte par la muni-cipalité. Elle n'a participé à aucun concours musi-cal parce qu'il y en a pas eu cette année dans les envi-rons. La promenade annuelle à Robinson a été faite au mois de juin. Cette promenade est une récompense accordée à l'orphéon et à la fanfare.

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Enseignement du dessin. Grande école.— Cet ensei-gnement est fait par M. Dumont depuis le 17 avril 1901. Conformément à nos instructions il s'est occupé successivement de tous les enfants en mesure de pro-fiter de cet enseignement. Voici des notes.

1° Grande école. -— 70 élèves divisés en 2 séries y assistent. Le cours comprend : 1° l'enseignement du dessin géométrique, 2° l'enseignement du dessin d'art. La géométrie est enseignée aux jeunes garçons qui suivent les cours de travail manuel. Le cours de dessin d'art est également suivi par les élèves du second groupe, enfants qui dessinent d'après nature des plâ-tres, représentant des feuilles de lierre, de vigne, de lau-rier, de chêne, des rinceaux et des objets usuels tels que entonnoir, arrosoir, etc..

2°Petite école. — 25 élèves ont participe à cet ensei-gnement; ils sont divisés en deux séries. La première

série est composée des élèves qui ont suivi les cours de dessin l'année précédente. La deuxième série est composée de jeunes débutants.

Los premiers exécutent déjà de jolis dessins faits d'après nature, représentant des figures géométriques, des feuilles de lierre, do chêne, de laurier ou des objets usuels très simples.

Comme ces jeunes enfants montrent un goût réel et un véritable empressement à suivre les leçons de dessin, nous ne doutons pas de les voir arriver à d'excellents résultats.

Gymnastique. — La gymnastique des enfants sous la direction de M. Van-Kerberghen, secondé par M. Gélin, fut pendant le cours do l'année 1904, rigoureusement suivie par 143 élèves, dont 95 pour la grande école, 33 pour la petite école et 15 pour l'école complémentaire. Ces élèves sont divisés en deux séries et travaillent en trois groupes différents.

Le premier groupe ou grand rang, au nombre de 70 élèves, se compose d'enfants valides améliorés. Ces élèves exécutent des exercices d'assouplissement, exercices gradués aux appareils, marches. Tous ces exercices se font aussi, avec chant et musique (har-monium, tambour, fanfare).

Grande école. — Parmi les 20 enfants qui ont fait les progrès les plus notables, citons Gra.. qui, malgré un bras hémirnélique et sa surdité, a fait preuve d'un courage, d'une adresse et d'une assiduité remarqua-bles.

Petite école et école complémentaire. — Des..., Co..., Thi..., Poir..., Beau..., Dum..., sont devenus de plus en plus habiles. — Par contre, les malades Ville... et Le... déchéants sont passés dans un rang inférieur.

2° Groupe. Enfants paralysés et imbéciles. Les

enfants paralysés et arriérés, sont commandés par M. Lemuii. Il sont soumis à des mouvements et exer-cices spéciaux (1). Cinq d'entre eux sont passés au grand rang.

3° Groupe. —Enfsnlslesplus malades. Les enfants très arriérés, idiots et imbéciles, au nombre de 33, sont commandés par M. LeNoacii : ils exécutent des mouve-ments d'assouplissement divers au son du tambour.

Escrime. —? Cet exercice s'est fait régulièrement sousla direction de M. Biette, prévôt au fortdeBicê-trc. Ce militaire s'est acquitté avec beaucoup de zèle et do douceur de ses fonctions. Une centaine d'enfants participent, à des degrés divers, à cet exercice.

Danse. — 121 élèves ont pris part à cet exercice. Sur ce nombre, 83 dansent la polka, 441a polka et la scottish ; 32 la polka, la scottish, et la mazurka, 29 les danses de caractère, 30 les danses de caractèree et le quadrille français.

Tel est le résumé des exercices physiques qui se font depuis 1880 dans notre service et cela d'une façon régulière. Sauf l'escrime à laquelle nous ne tenons que secondairement, tous ces exercices devraient être exécutés dans tous les lycées de filles et garçons et dans les écolesprimaires. La dépense ne serait pas con-sidérable. Les bienfaits de l'éducation physique la compenseraient largement. En tous cas, on pourrait l'expérimenter dans quelques-uns des établissements scolaires.

Musée scolaire. — Ce musée continue à servir aux séa?ices de projection, aux leçons de choses et de salle

(1) Un massage des membres paralysés est exécuté avant la leçon de gymnastique.

Bourneville, Bicèire, 1904 ***

de, lecture. Il s'est enrichi cette année tant au point clc vue de la bibliothèque qu'au point de vue des figures pour projoclions. —• L'administration a acheté en 1903. avec un don (I), 19 volumes, ce qui porte à 625 le nombre des volumes de la Bibliothèque des enfunis. Le l01'janvier 190't, le nombre des vues pour projec-tions était de 199'i, à la lin de l'année ce chiffre attei-gnait 2.027 (20onl été l'ai les par M. Hubert, photographe de la maison, 13 ont clé achetées par l'Administration.) Les collections qui ont le plus profité do ces vues sont la géographie et l'anatomic. (Voir p. xxxvur.)

Pour obtenir encore de meilleurs résultats, plus d'améliorations et de guérisons, il faudrait que les enfants soient rigoureusement occupés ou distraits du lever au coucher et qu'ils ne soient jamais désœu-vrés, que partout et à toute heure maîtres, maîtresses, chefs d'ateliers s'occupent d'eux avec une ponctualité parfaite. Les jours où les maîtres sont en congé, pen-dant les vacances, il y a des querelles, des disputes, des traumatismes, des pratiques onanistiques, des accès en plus grand nombre. C'est pour obvier à ces accidents, sans causer de préjudice au personnel enseignant que nous avons réclamé, sans l'obtenir, qu'on place dans le service des garçons de classe ayant leur brevet de capacité, des infirmiers ayant exercé la profession de menuisier, serrurier, cordon-nier, etc.. Do la sorte, les instituteurs et les chefs d'atelier pourraient avoir leur congé sans qu'il en résulte un préjudice pour les enfants. En effet, tandis que dans les lycées, les écoles primaires, les élèves sont en congé en môme temps que leurs maîtres, à l'asilc-écolc de Bicôtre, comme dans les services ana-logues, les enfants, eux, restent.

(1) Commission de surveillance des asiles (30 francs). M. Rclicnnc, membre de celle Commission, a l'ail don de plusieurs volumes.

L'organisation de nos écoles offre des lacunes. La petite école, l'école complémentaire (voir p. VI et XI) fonctionnent régulière mon t et même pendant les vacan-ces. Le personnel féminin est composé d'inlirmières-institulrices et d'infirmières. C'est la plus ancienne des surveillantes, M1'"0 Agnus, qui en a la haute direction ; tout le personnel est sous ses ordres. La grande école est confiée à des instituteurs au nombre de quatre qui se considèrent comme absolument indépendants les uns des autres, d'où une foule d'inconvénients qui nous ont fait réclamer sans succès le rétablissement du poste de premier instituteur qui a existé pendant longtemps. La situation de l'Ecole pendant les vacances est déplorable. Il nous est arrivé de n'avoir qu'un seul instituteur pendant une ou deux semaines.

Autrefois les instituteurs n'avaient qu'un mois de vacances. Oubliant que les enfants sont toujours pré-sents, n'ont pas de vacances, que ce sont des malades, l'Administration leur accorde un mois et demi. Nous n'y verrions aucun inconvénient si elle les remplaçait par des suppléants, ou si elle nous fournissait, cnles récompensant, comme garçons de classes, des infir-miers pourvus de brevet de capacité, — il y en a dans les hôpitaux, — mesure qui est tout à fait désirable.

Nous avons bien souvent signalé l'utilité qu'il y aurait à faire créer des instituteurs et des institutrices d'enfants anormaux, qui iraient passer un certain temps dans les institutions d'aveugles, de sourds et muets, d'arriérés, de bègues. Pourquoi ne profite-rait-on pas de l'époque des vacances pour faire appel aux instituteurs et aux institutrices de bonne volonté, désireux de connaître les enfants anormaux, puisque les ressources semblent faire défaut pour créer des bourses spéciales en vue de l'enseignement de la péda-

gogie des enfants anormaux. Les quelques semaines qu'ils séjourneraient dans nos écoles ne seraient cer-tainement pas perdues, les enfants normaux en tire-raient profit et ils seraient mieux à môme do recruter les enfants arriérés pour les classes ou les écoles (l'en-seignement spécial. L'étranger, à cet égard, comme à tant d'autres, en ce qui concerne l'enseignement et l'assistance, nous a devancés.

Aux exercices pédagogiques proprement dits, avec ijçons de choses faites dans les classes, dans les pro-menades, au musée scolaire (projections, etc.), dans les jardins de la section où les arbres, les arbustes, les plantes portent des étiquettes nominatives, s'ajou-tent le travail manuel dans les ateliers, les exercices physiques : gymnastique variée, danse, escrime, jeux divers.

Cet ensemble de procédés constitue notre méthode de traitement médico-pédagogique. Nos visiteurs du samedi nous ont paru toujours l'apprécier d'une manière favorable : la relation de leurs visites publiée dans les journaux scientifiques ou autres en est la preuve. Ce n'est pas toutefois qu'il ne se soit produit des critiques, non point de la part des médecins, mais de la part de quelques conseillers, sans doute mal renseignés, qui ont manifesté une certaine hostilité contre l'organisation que nous avons créée en faveur des enfants idiots, alors que les enfants normaux ne disposaient pas d'avantages semblables. Loin de nous aidera mieux faire, ils auraient demandé volontiers la réduction de nos moyens d'action. A leurs yeux, nous avons trop fait pour de tels enfants. Leurs visites à l'asile-école do Bicêtro devraient,

au contraire, les inciter à introduire progressivement dans les écoles primaires les procédés qui composent notre méthode. Pourquoi les arbres, les arbustes, les fleurs de nos squares, de nos jardins publics ne sont-ils pas dénommés comme dans les jardins de notre service, et comme cela existe dans quelques pays de l'étranger et même dans quelques villes de France ? Pourquoi les exercices de gymnastique, de chant, laissent-ils tant à désirer dans nos établisse-ments d'enseignement ? Pourquoi les instituteurs et les institutrices ne multiplient-ils pas les leçons de choses ? Pourquoi, ainsi que nous l'avons proposé il y a plus de 25 ans, n'utilise-t-on pas les richesses du Muséum d'histoire naturelle et du Jardin d'accli-matation au bénéfice des élèves des lycées et des écoles primaires

En dehors dos heures de classe, de gymnastique, de chant, de dessin, de danse, d'escrime, d'atelier, nous avons toujours essayé de faire participer les enfants aux corvées de tout genre : salubrité, nettoyage des bains, des classes, du musée scolaire, des cours, des ateliers. Il est certain que si tout le personnel nous secondait à cet égard, notre service serait d'une propreté irréprochable dans la mesure que comporte le défaut d'entretien des bâtiments.

Des enfants accompagnent les infirmiers à la cui-sine, à la lingerie, à la buanderie, aident à apporter non seulement leurs aliments, mais aussi ceux des sous-employés qui peuvent ainsi rester dans le servico au lieu de perdre du temps dans les services généraux. Si dans ces courses les infirmiers et les infirmières

(1) Voir le Compte rendu do 1901, p. LXXV.

répondaient à nos désirs, si on nous donnait un personnel de choix, au lieu de nous envoyer souvent les moins habiles, ceux qui, ailleurs, ont fait un service défectueux, ne portent aucun intérêt aux enfants, il y aurait matière à des leçons de choses. En tout cas, ces courses sont une distraction pour les enfants qui se sentent plus libres.

Quelques enfants, avec notre autorisation, et de bonne volonté, rendent do petits services aux sous-employés, montent du charbon, du bois, etc., en parti-culier dans les logements des ateliers. Ils en sont récompensés par demodiquesallocations. Les en pri-ver les affligerait et les priverait du plaisir de se ren-dre utiles aux personnes qui leur sont dévouées.

Plus les enfants sont occupés, plus leurs occupations sont variées, plus leur physique, leur moral et leur intelligence en profitent, moins il y a de querelles, de rixes et de pratiques soliLaires ou autres plus graves.

L'enseignement par les projections est très com-plexe. 11 sert pour les enfants de toutes les catégories : 1° pour les enfants idiots profonds à fixer l'attention (images blanches ou colorées sur fond noir, images blanches sur fond noir), à apprendre les lettres (grandes lettres noires sur fond blanc, puis lettres beaucoup plus petites); pour l'éducation de la parole (syllabes simples ou répétées ou combinées); 2° Pour les idiots déjà un peu améliorés, à reconnaître les objets, les animaux (images graduées) ; 3° Pour les enfants imbéciles, arriérés et épileptiquos, à faire tous les jeudis une conférence dont les séries de vues énumé-rées plus haut donnent une idée suffisante. Lorsqu'un grave événement se produit, nous nous en servons comme texte de ces conférences. Exemples : l'éruption du mont Pelé à la Martinique nous a servi à faire

une conférence sur la Martinique et les i:oleans; —? la guerre russo-japonaise, sur lo Jupon, la Corée, la Mandchou)-le; —l'incident du Maroc, sur la géogra-phie de ce pays, etc.. On devrait procéder de même dans les lycées et les écoles.

Ces vues servent aux conférences du jeudi faites aux enfants les moins malades, aux visites du samedi, jour où nous recevons les étrangers, aux cours d'ana-tomie et cle physiologie des Écoles d'infirmières de Ricêtre, de la Salpétrière et de la Pitié. Enfin tous les ans les internes du service et M. Mesnard s'en servent pour différentes conférences faites aux admi-nistrés, aux infirmiers et inlirmières de l'hospice.

Dans les petites écoles et la grande école, on doit sans cesse s'occuper cle la guérison des Lies, des manies, s'opposer aux pratiques solitaires. Pour tous les enfants, et en particulier pour les imbéciles intel-lectuels avec impulsions et pour les imbéciles moraux à tous les degrés, nous avons recours au traitement moral, ou, pour employer le jargon à la mode, à la snçiçicxtidii à l'état de veille. Tous nos efforts tendon1", à faire comprendre à nos auxiliaires, pédagogues et inlirmicrs, qu'ils ont affaire à des enfants malades, relevant du traitement médico-pédaijnrjupxe, envers lesquels et comme enfants, et comme malades, ils doivent se montrer bienveillants et affectueux, et non pas à des enfants vicieux, dont la place, serait, disent certains administrateurs, plus à tort qu'à raison, dans les prisons ou les maisons de correction qui devraient être transformées en asiles-écoles sur le type plus ou moins modifié de l'asile-ccole de Bicêtre.

Malgré tous nos efforts, et bien qu'aux visites des Commissions officielles, nous essayons montrant les enfants, do mettre en relief les résultats obtenus, nous n'avons pu apporter dans tous les esprits la convic-tion qui nous anime. Que de bien on pourrait faire, que do bénéfices on réaliserait, si l'on voulait ac-complir les réformes que nous indiquons avec une persévérance qui, jusqu'ici, n'a pas trouvé sa récom-pense !

Hygiène sexuelle. — L'un des obstacles qui s'op-posent le plus à l'acquisition de résultats encore plus considérables que ceux que nous enregistrons, c'est l'onanisme relevé comme fréquent chez les enfants. Pour y remédier, nous intervenons sans cesse auprès des enfants, nous recommandons aux instituteurs de veiller à ce que les enfants soient toujours accompa-gnés des infirmiers do classe quand ils vont aux cabi-nets d'aisances (1); de s'opposer à ce qu'ils s'isolent dans les coins ; et d'empêcher les enfants de mettre leurs mains dans les poches de leur pantalon, aux infirmiers et infirmières de veille d'empêcher les enfants de se coucher sur le ventre. Malheureusement, soit indifférence, soit incapacité et absence de con-viction, nous n'obtenons pas de tous le concours indispensable.

Pour appuyer la nécessité de se conformer à nos indications, nous citons l'exemple deu enfants dont l'état mental est dû surtout aux habitudes solitaires. Nous insistons sur les conséquences physiques, intel-lectuelles et morales : amaigrissement, affaiblis-sement progressif des forces, troubles de la marche,

(1) Pour faciliter la surveillance tics enfants aux cabinets d'ai-sances nous avons fait disposer une sorte do petite fenêtre au milieu de la porte, et, de plus, il y a un espace en bas et en haut de l'huis.

tremblements, hébétude de la physionomie (pupilles dilatées, yeux cernés, teint jaunâtre, pustules d'acné, etc.), la diminution do la volonté, do la mémoire, de l'activité intellectuelle, l'inaptitude non seulement au travail scolaire mais aussi au travail manuel, l'indiffé-rence aux jeux; la tendance à l'isolement, la diminu-tion de la sociabilité, des sentiments affectifs envers parents, maîtres, camarades; la disparition de la gaieté, l'énervement, l'irritabilité, la désobéissance. L'onaniste n'a d'énergie que pour se livrer à ses mau-vaises habitudes. Enfin nous nous appuyons sur les conséquences quotidiennes de l'onanisme, apathie pour le travail, et ultérieurement: spèrmatorrhée, impuissance, démence, — pour inciter tous nos au-xiliaires à exercer une surveillance très rigoureuse et de tous les instants.

11 va de soi que, faisant en cola notre devoir de médecin, nous examinons régulièrement les organes génitaux de nos malades afin de voir s'il n'y a pas des irritations locales (accumulation de smegma, con-crétions calcaires, adhérences du prépuce à la base du gland, etc.), ou des malformations, (phimosis, hypo et épispadias, etc.), qui peuvent être le point de départ de l'onanisme ou l'entretenir. En un mot nous veillons et nous faisons veiller à l'hygiène sexuelle, sans toujours être compris, comme il conviendrait, par le personnel, imbu de préjugés et qui considère quelquefois cette surveillance comme impudique.

*

Promenades et distractions. — Les enfants de la grande et ceux de la petite écoles, qui sont propres, ont continué, comme par le passé, à faire des prome-nades soit à Paris, soit aux environs de l'hospice. Dans ces promenades, les instituteurs et les insti-

tutrices doivent donner des leçons de choses et exer-cer les enfants aux différents jeux en plein air (jeu de balles, do ballons, etc.). Nous n'en donnerons pas rémunération cette année : on la trouvera à peu de chose près dans nos Comptes-rendus antérieurs.

Les distractions ont été aussi nombreuses on 1904 que les années précédentes. Notons la distribution desjouets au jour de l'an, donnés par l'Administration; les déguisements du Mardi-gras et de la Mi-carême, la distribution des jouets de Noël, offerts par la société du « Joyeux Xoël». Nous adressons à cette société tous nos remerciements. — A citer aussi le concert organisé par le «Comité dit des frères Lionnet » auquel, comme les années précédentes les artistes des principaux théâtres et concerts de Paris ont prêté leur concours. Tous les enfants valides de Bicêtre et de la Fondation Vallée y ont assisté. — Les familles sont admises seulement aux fêtes organisées par les enfants.

Les enfants ont encore bénéficié de plusieurs repré-sentations gratuites dans les divers cirques et théâtres installés à la fête du Lion de Belfort, à la Place d'Italie, à la Foire au Pain d'épicc et sur l'avenue de Bicêtre. Les jardiniers sont allés avec leur maître M. V Mcs-nard à l'exposition de chrysanthèmes et à l'exposi-tion d'horticulture. Notons aussi plusieurs séances de prestidigitation données par un de nos anciens malades, Cay, séances qui ont beaucoup amusé les en fan ts.

Caisse d'épargne. Elle est confiée au premier de nos instituteurs, M. Mcsnard. Les recettes ont été pour l'année de 53 fr, 45. Le total général des sommes recueillies depuis 1892 s'élève à 2.295 fr. 90.

Visites. — Les enfants ont reçu 8.270 visites : les

visiteurs ont été au nombre de 13.202. Voici la statis-tique des permissions de sortie et des congés.

Permissions cle sortie d'un jour.......i. . 408

— — cle 2 jours......!.. 218

Congés cle 8 jours..........,............ 74

— 5 — ....................... 538

— 8 —....................... 106

— 15 — ........................ 28

— 1 mois....................... 15

Total............ 1.387

Les visites des familles au parloir no sont pas suffi-samment surveillées, répéterons-nous. Trop souvent les parents ne se gênent pas pour introduire des aliments, du vin, qu'ils font absorber en quantité exagérée aux malades. De là des accidents auxquels il faut remédier et une augmentation des accès épilcptiquos. De plus, les parents donnent de l'argent aux enfants, autre abus qui est une source d'ennuis pour tout le monde : rixes, vols, trafics, etc.. Nous signalons encore une fois à l'Administration la nécessité de remédier à tous ces abus regrettables.

Vaccination et revaccination. — Nous avons con-tinué, pratique qui remonte à 1880, la vaccination et la revaccination de tous les malades entrés durant l'année et des enfants dont la revaccination remonte à 6 ou 7 ans. Comme-d'habitude, cotte opération a été faite par les élèves do l'École d'infirmiers et d'infirmières de Bicêtre, et par un certain nombre d'élèves libres des autres écoles sous notre direction et celle de nos internes, avec le concours de la sur-veillante, M110 Jamoulle. Elles ont été au nombre de 81; 5 infirmiers ou infirmières seulement ont con-senti à se faire revacciner. Parmi les malades 33 ont été revaccinés avec succès.

Service dentaire. — M. le Dr Dumont est venu chaque semaine donner dos soins à nos malades au point de vue de la dentition et de l'hygiène de la bouche jusqu'au 19 août 1903. Il a été successivement-remplacé par MM. Foure, Pitsch, Capdepont, Freyet, et M. Nogué.

Rappelons qu'en faisant instituerceserD'/cede?iZaire, en 1880, notre but était do remédier aux nombreuses défectuosités de la dentition chez nos enfants et aussi d'avoir, chaque année, une note, prise par un homme compétent, sur l'évolution de la dentition des enfants anormaux.

Bains et hydrothérapie. — Les bains et les dou-ches, joints à la gymnastique, à l'emploi des bromu-res, surtout de l'élixir polybromuré (formule Yvon), du bromure de camphre (préparations du D1' Clin), et des médicaments antiscrofuloux, ont continué comme parle passé à être, avec les purgatifs, surtout chez les épilcptiqucs, labasedutraitement en 1904.

Il a été donné dans le cours de l'année 28.571 bains, ainsi répartis :

Bains simples............ 24.630

— de son ............ 25

— salés............... 1.730

— amidonnés......... 642

— alcalins............ 416

— au personne]...... 1.128

28.571

Bains de pieds........... 5.370

Potiches................. 57.140

— externes........ 4.210

Soit........... 01.350

Ces chiffres se passent de commentaires. Nous for-mulons le vœu, dans l'intérêt des enfants, que l'Ad-ministration se préoccupe sérieusement de prendre les mesures nécessaires pour assurer le fonctionne-ment régulier de cette partie si importante du ser-vice : 1° en assurant le chauffage des douches; 2° en fournissant chaque jour le linge nécessaire; 3° en faisant, à l'occasion, procéder d'urgence aux répara-tions des baignoires ou à leur remplacement. Dans notre section la propreté ne peut être assurée et la ijuérlson du gâtisme obtenue que parmi service régu-lier des bains généraux, des douches et des bains de pieds (1).

L'hydrothérapie nous rend de très grands services, non seulement au point de vue de l'hygiène mais aussi au point de vue thérapeutique, ainsi que nous le répétons chaque année. Elle n'est pas mise à con-tribution en proportion de son importance. Nous cro-yons pouvoir, entres autres, lui attribuer une part active dans là guérison de nombreux cas d'épilepsie, etc..

Depuis 1882, tous les ans, dans lo Compte-rendu \.c notre service, nous avons indiqué lo nombre des dou-ches et des bains administrés dans l'année.

Le grand nombre de douches données dans le ser-vice nous permet chaque année d'apprendre à tous nos infirmiers et infirmières, à une partie de ceux de l'hospice, aies administrer d'une façon convenable.

(1) Nous avons dit bien des fois que la balnéothérapie, sous les mêmes formes, devrait être appliquée dans tous les lycées, collè-ges et écoles. — Les bains-douches ne remplacent pas toujours les grands bains; il faut en outre un grand bain hebdomadaire. Il no faut pas s'étonncrqucles installationshalnéo-hydrothérapiques soient insulisantes ou nulles dans les pensionnats, quand on sait qu'elles sont mauvaises dans la plupart des établissements hospi-taliers.

Sachant combien les tloucheurs et les doucheuscs des hôpitaux, et il en est de mémo dans beaucoup d'établissements ordinaires de la ville, sont inexpé-rimentés, nous avons demandé à l'Administration de nous envoyer les doucheurs et les doucheuscs des éta-blissements-écoles (Lariboisière, la Pitié, la Salpô-trière). La plupart sont venus et ont pu, à leur tour, enseigner aux élèves des écoles à donner les douches. En faisant ces leçons de douches, aux doucheurs, aux infirmiers et infirmières de la maison, aux élèves libres des écoles, nous pensons avoir été très utile aux malades qui pourront retirer de l'hydrothérapie les bienfaits qu'ils sont en droit d'en attendre.

Tantôt l'hydrothérapie est donnée seule, tantôt, ainsi que nous venons de le dire, nous y joignons divers médicaments surtout les poly-bromures et le bromure de camphre (grand mal et vertiges ou vertiges seuls). Les bains, les douches, ajoutés à la gymnastique (mouvements, agrès), à la danse, à l'escrime, au travail manuel, soit dans les ateliers, soit dans les jardins et dans les dortoirs, constituent, à notre axis, les plus puissants agents thérapeutiques contre les diverses formes du mal caduc et ses complications. Joints aussi aux purgatifs, ils assurent le bon fonctionnement de la peau, l'élimination du bromure. Aussi n'avons-nous jamais de bromisme.

Nous n'avons eu recours aussi, comme les années an-térieures avec des résultats incontestables, ala médica-tion thyroïdienne chez un certainnombre de malades, ?idiots myxœdématcux, mongoliens, nains, et obèses.

Chez un certain nombre de nos épileptiques nous avons supprimé le sel dans le pain et les aliments.

Améliorations diverses. —M"0 Amandinc Bobain, surveillante de 2e classe, aétépromue à la le:0 classe; TNÍ1110 Malcnçon, surveillante de 4° classe a été promue

à la 3e classe : M"10 Lab by, surveillante de 5° classe, acte promue à la 4° classe; M. Chércl, surveillant de 5e classe, baigneur-douclieur, a été promu de 4e classe : c'est la juste récompense des services qu'il rend quotidiennement et en nous aidant avec beaucoup de bonne volonté pour les leçons de douches.

Au nombre des améliorations citons la réfection de la peinture des réfectoires ; — l'agrandissement de l'atelier d'imprimerie; la réfection de.la peinture des 4 salles du pavillon Séguin. — l'installation en cours dans ce pavillon d'appareils hydrothérapiques.

Visites du service. —• La section a été visitée en 1904, par M. Allard; M. le D1' Beurnicr, chirurgien do Bicôtre; M. le Dr Bacchetta, officier sanitaire, méde-cin de l'asile des aliénés de Novarc (Italie); M. le D1' Bonnet, de Paris; Blanc, avocat de Paris; Brumi, avocat de Paris; M"0 Bombois, do Paris; M. le Dr Bystedt, médecin en chef des asiles d'aliénés (Stokolm); M, le D'' Birman, do Paris; M. le Dr Cur-rier (New-York); Crump; M. le D1' Catola, de Florence ; M. le D'' Dabout, de Paris; M. le D1' Demosay-llcgend, (Paraguay); M. lcD'dc Frumerie, professeur de massage aux écoles d'infirmières (Paris); Gonzalves, de Paris; Garcia, étudiant en médecine; lluezo-Virgilio, profes-seur à Madrid; M. le Dr Iiultgcn (Chicago); M. le Dr llamaide, do Paris; M. lo D1' Hesbret-Way, de New-York; M. le Dr'UlloXuercb (Malte); M. le Dr Idei Sohn, de Riga; M. lo D1' lay, do Paris; M. Joël, directeur de "l'Intermédiaire de la presse", de Paris; M"10 Jolivel; M. lo D1' Jay, de Paris; M. le D1' Jacquin, de Paris; M110 Jannicot, publicistc, de Paris; M. le Dr Jannicot, de Paris; M. Kiauss, rédacteur théâtral au Mutin ei à la Revue illustrée; Kœckelcnbergh, instituteur, près Bruxelles; M. Kcrr Grand, professeur au collège

de Melbourne; M"10 la d0,so Koloboff, do St-Pétcrs-bourg.

M. le Dr Lutaud, interne des hôpitaux de Paris; M. lo Dr Logez, de Paris; M. le D1' Lande, de Bordeaux; M. leDr Laurent, de Montpellier ; M. Lahy, attaché au laboratoire de psychologie expérimentale, asile de Villejuif; M. le Dr Lafargc, avocat à la courd'appel de Paris; M. le Dr Max Lewandowsky, de Paris; M. le Dr Morin, médecin des asiles John Bost, à Laforce (Dardogne); M. le Dr Migone (Palagay); M. Medard, inspecteur do la C'° d'assurance sur la vie, de Paris; M"10 A Mario ; M. le Dr Pakowski, externe des hôpitaux de Paris : M. le Dr Pierreson, de Paris; M. le D'' Papil-lon, interné des asiles de la Seine; 'Patry, interne des hôpitaux de Paris ; Quatremain, rédacteur au Temps, de Paris; M. Radiguet président du syndicat du mobilier et du matériel d'enseignement, conseiller du commerce extérieur de la France, de Paris; M. le Dr Rochon, de Paris; M. Souberbiclle, rédacteur à l'Aurore, de Paris ; M. le D1' Anastas Shunda, médecin h l'hospice Marcutza, (Bucarest) ; M. le Dr Shunde, de Bucarest; M. le D1' Targine, de Paris; M. le Dr Tissot, médecin-adjoint, asile de Villejuif; M. Vannier;M. lo D1' Viollet, chef du service Oto-Rhino-Laryngologique de l'hôpital Péan, préparateur d'his-tologie à la Faculté de médecine de Paris; M. le Dr Vanilui, de Roumanie; M. le D1' Vidalin, Corrèzc; M. le Dr Zuberbihlcz, de Buenos-Aires.

Le 25 juin une délégation de la Société internatio-nale pour l'étude des questions d'assistance a visité en entier le service. Elle a assisté aux divers exercices de la méthode médico-pédogicrue. La délégation était composée de :

M. Delpy, secrétaire, M'110 de Maguerie, MM. le D1' Zcnarde de Goisky, Joly, de Paris, Lazard, de

Paris; Toinon, de Paris; E. Bouthor, J. Bouthor, Toi ion.

Le 15 décembre une délégation de la Société péda-gogique des- directeurs et directrices des écoles publiques de la ville de Paris a visité en entier le service. Celte délé gat i o n é t a i t c o ni p O S C 0 de MM. Lcvis-h'c, directeur d'école publique, Arnoult, Maclcuf, Leborgne, Vancy, M"10 Serbie, MM. Martin, Schiilz, i'ihau, directeurs d'écoles publique;- de Paris ;Bcr-naad van Veerssen, ingénieur civil, de St-Mandé.

Nous consacrons d'habitude la matinée du samedi à recevoir les visiteurs. Presque tous ceux dont nous venons de citer les noms sont venus ce jour-là. Nous convoquons à leur intention, les professeurs de chant, de gymnastique, de danse et parfois le maître d'es-crime, dont les heures de leçon ne coïncident pas avec l'heure de notre visite. En leur demandant ce déplacement et on nous imposant la fatigue très grande de montrer, non seulement l'organisation du service des enfants, mais encore son fonctionnement médico-pédagogique dans tous ses détails, notre but est de faire comprendre aux visiteurs l'importance de l'œuvre que nous avons pu réaliser naguère, avec l'appui du Conseil municipal (1882-90), malgré l'oppo-sition de l'Administration .et du Conseil do surveil-lance de l'époque (1), de fournir à beaucoup d'entre eux les arguments qui militent en faveur de l'hos-pitalisation, et de l'éducation de cette catégorie d'enfants anormaux etlcs convaincre de la possibilité de les améliorer et même de les guérir par l'application régulière, méthodique et prolongée du traitement médico-pédagogique. Les visites faites dans la jour-

(l'i Voir : Bourneville, Histoire de la section des enfants de llirélre.

Bourneville, Dicêtre, 1904 ****

née, en dehors de nous, ne permettent pas d'avoir une idée exacte de ce qui se fait dans le service. On aune idée des bâtiments mais non du traitement médico-pédagogique. D'où, de la part des visiteurs de l'après-midi une idée incomplète du service et par conséquent des comptes-rendus insuffisants et parfois erronés.

Nous nous efforcerons de maintenir ces visites du samedi dans le butd'expliquer aux visiteurs, laplupart médecins étrangers, l'organisation du service afin de leur fournir des arguments, des faits, les mettant en mesure de réclamer la fondation dans leurs pays, s'ils en sont dépourvus, d'asilcs-écolcs semblables. Si, nous disparu, notre œuvre périclite ou disparait en France, comme a disparu tout ce que Leuret et Séguin avaient organisé, car nous ne nous faisons pas d'illusion sur l'absence de conviction administra-tive, nous avons le ferme espoir qu'elle sera conti-nuée, développée, perfectionnée dans les autres pays et peut-être aussi en province. Notre plaidoyer en faveur de ceux qui ne peuvent plaider pour eux-mê-mes n'aura donc pas été stérile.

Musée pathologique. — Ce musée s'est notablement enrichi en 1904, ainsi que le montre rénumération sui-vante :

*

Bustes en plâtres...........................

Plâtres divers ..............................

Squelettes entiers..........................

Squelettes de la tète........................

Calottes crâniennes........................

Cerveaux d'idiots et d'épileptiques (enfants

et adultes)

675 113 70 276 419

529

Comme les années antérieures, nous avons repris dans le cimetière de la commune de Gentilly, lors du relèvement des corps de nos malades décèdes cinq ans auparavant, les crânes et les squelettes entiers, quand il s'agit d'hémiplégiques ou de malades dont le sque-lette présente des particularités (exostoses, rachitis-me, etc.). C'est cette pratique qui explique l'enrichis-sement rapide de notre musée depuis l'année 1887.

Le musée reçoit en outre toutes les photographies des malades décédés, leurs observations reliées cha-que année, qui forment actuellement 27 volumes, les photographies des cerveaux qui composent 12 volu-mineux albums, les cahiers scolaires que nous avons institués dès 1880, c'est-à-dire 8 ans avant leur intro-duction dans les écoles publiques. Les visiteurs peu-vent, au moyen du Catalogue que nous avons refait nous-même pour les années 1891 à 1904, avoir tous les renseignements désirables sur les pièces anatomo-pa-thologiques du musée.

II.

Enseignement professionnel.

Cet enseignement a été dirigé en 1904, de même que les années précédentes, par MM. Leroy pour la menuiserie (1882-1904), Allène pour la couture (1883-1904), Dumoulin pour la cordonnerie (1888-1904), Morin pour la uannerie, le paillage et le canaqe des chaises (1889-1904), Maréghallat pour l'imprimerie (1889-190 4), Gaie pour la serrurerie (1895-190 4), Mesnard pour le jardinage (1896-1904), Ganif pour la brosserie (1901-1904).

De môme aussi que les autres années, nous n'avons

qu'à les féliciter tous, non seulement pour le zèle et l'intelligence qu'ils apportent chaque jour à donner Yinslruciionprofessionnelle aux enfants, mais encore pour la bonne direction morale qu'ils essaient de leur imprimer. Le tableau des pages lu et lui met en évi-dence Vss résultats obtenus par eux en 1901 et qui se chiffrent par 21.731 fr.

Les travaux de jardinage seuls ne sont pas évalués, et comme nous l'avons souvent dit et écrit, bien qu'il soit difficile d'en faire une estimation précise, nous croyons que l'Administration aurait intérêt à essayer d'en avoir tout au moins une évaluation approximative.

Évaluation du travail.

. , NOMUIÌE

ANNEES. Travail évalue

d'apprentis

1884 .................................. 01 13.775 »

1885...-.............................. 107 1?.074 »

1880 .................................. 159 17.870 »

18S7................................. 187 18.107 «

18SS.................................. 1S4 21.254 »

1889 .................................. 187 21.752 20

1800.................................. 1S7 29.932 GO

1891 .................................. K',2 31.702 75

1892 .................................. 92 34.242 35

1S91.................................. 198 33.006 23

1894 .................................. 175 27.588 50

1895 ...........'....................... IliS 31.993 50

1890 ................................. 159 30.072 75

1S97 .................................. 150 31.243 90

ATELIERS

DATE de

l'ouveutuhe

«ombre d'apprentis au 31 décembre

Valeur de la main-d'œuvre

d'apprentis an 31 décembre

Valeur de la mam-dVpuve

(Nombre d'apprentis [au 31 décembre

Valeur de la main-d'œuvre

A ombre d'apprentis au 31 décembre

Valeur de la mai n-d'œuvre

iNombre d'apprentis au 31 décembre

Valeur de la mniii-d'ijuivre

d'apprentis au 31 décembre

Valeur de la main-d'œuvre

Nombre d'apprentis au 31 déc.

Valeur de la main-d'œuvre

109Ö

i«99

1000

1901

1902

1903

i90-'i

fflenniserie.. lGsept. 1SS3 20 5147 70 29 4405 » 25 4315 50 20 4147 » 17 3591 » 14 3718 50 1G 4190 50

Serrurerie... lGjanv.1884 15 3844 » 12 3849 » 12 372G » 1G 4039 » 12 4S19 » 0 3075 » 10 30S9 »

Vannerie.... 20 oct. 1SS4 15 2301 55 14 2559 40 10 2014 95 10 1904 G5 12 1S27 25 12 1079 » 8 11S3 05

Rempaillage 16janv.l885 2 179 25 4 405 45 5 3SG » 5 342 50 4 22G 05 5 275 90 4 332 55

Couture..... 8 oct. 1833 47 4701 25 40 4393 50 32 4004 70 34 4035 10 38 407S 40 38 3S0S 10 38 3997 10

Cordonnerie. S oct. 1883 27 3724 75 32 3520 25 21 35GS » 18 294S » 18 2545 50 16 1S7S 75 9 027 75

Brosserie ... 26 nov. 1888 S 4842 30 8 4020 05 8 3410 72 7 5152 S5 S 5414 00 12 2074 S0 10 2892 25

Imprimerie. S juin 1889 10 4509 G0 8 5901 25 10 5777 80 8 7223 85 8 6254 35 9 7144 60 9 8519 »

Totaux.... 144 29310 40 147 2011-4 50 129 27283 07 124 29792 95 117 2S78G 15 1 12 23G54 05 74 2473120

Produits fabriqués dans les ateliers en 1904. Brosserie .

9.566 brosses en tous genres (dont 7.235 pour le Magasin Central des hôpitaux), 111 réparations.

Vannerie.

277 mannes neuves fabriquées, 362 mannes réparées, 296 chaises cannées et rempaillées.

Couture.

705 pantalons, 393 vestons, 317 gilets, 160 robes, 194 mail-lots, dix journées pour les déguisements du Mardi-gras et de la Mi-carême.

Menuiserie.

Fait les marches de l'escalier des ateliers, 4 tremplins, une poutre avec support, barre fixe, sautoir, 4 tableaux, 5 séries de lettres et chiffres, 10 marteaux ; 8 rangs, 2 pieds de marbre, 2 petits rangs, pour l'imprimerie : — 12 coffres pour le jardinier; 6 armoires pour les effets, 3 devant de lavabos, 1 armoire pour les classes, et 1 pour l'infirmerie, 9 tiroirs pour la serrurerie, un buffet étagère pour le réfectoire de la petite école. — Réparé les barres parallèles, cheval de bois, et parquet du gymnase, et toutes les réparations du service, etc., etc.

Serrurerie.

65 porte-vases pour chaises de gâteux, 143 ferrures et char-nières, 137 objets en bois faits au tour : pieds de table, pieds de meubles, poignées, boules, cylindres, chevilles, etc. ; fer-rage de tous les meubles : échelles, coffres divers, tonneanx, boites, etc., confectionnés par la menuiserie, réparations jour-nalières du service, 63 réparations de lits.

Cordonnerie.

146 paires de chaussures neuves, 12 paires sur mesure, 278 ressemelages.

Imprimerie .

Compte-rendu du service de l'année. — Ordres du jour des Commissions. — Affiches diverses. — Entêtes de lettres. — — Divers imprimés pour les Ecoles d'infirmières : Palmarès. Diplômes, etc. — Feuilles d'Alphabet pour les classes. — Travaux divers pour les hôpitaux, pour la Société Amicale des Directeurs et économes de l'A. P. — Fait tous les imprimés pour la Société du Personnel hospitalier de l'A. P., etc. etc., Programmes pour les féte« données par les enfants.

Tel est le résumé de l'enseignement professionnel on 1904. Il importe de ne pas oublier que nos ateliers ne sont nullement comparables à ceux de l'orphelinat Prévost à Cempuis et de l'école d'Alembcrt à Monté-vrain, par exemple, où les apprentis sont des enfants normaux, sains de corps et d'esprit, et même choisis parmi les plus intelligents des candidats, ni même aux établissements d'aveugles ou de sourds-muets.

Nos apprentis, à Bicêtre, sont non seulement des enfants anormaux, mais encore des enfants malades : quand ils ont, les uns des accès épileptiques, con-vulsifs ou psychiques, les autres des impulsions ou dos périodes d'excitation, ces jours-là et les jours qui suivent, ils ne peuvent travailler ni à l'école, ni à l'atelier. Lorsqu'ils ont des accès, le travail est momentanément suspendu; les autres enfants sont distraits et le chef d'atelier est obligé, le plus souvent, de secourir le malade, de le surveiller encore quelque temps après sa crise jusqu'à ce qu'il ait repris toute sa connaissance; d'où l'utilité incontestable d'obliger les chefs d'atelier des asiles-écoles à suivre les cours de l'école d'infirmières, d'avoir leur diplôme, de faire un stage dans un service d'aliénés.

Chaque année un certain nombre de nos apprentis sortent définitivement. Autant que possible nous leur accordons d'abord un congé d'essai et nous engageons leurs familles à s'efforcer de les placer dans un ate-lier correspondant au métier que nous leur avons fait apprendre. Il en est qui écoutent nos conseils. D'autres les placent où on leur offre un salaire relativement plus élevé, inspirés par leur propre intérêt (augmenter leurs ressources immédiatement), plus que par l'inté-rêt de leurs enfants. D'autres de nos apprentis, insuf-fisamment améliorés pour vivre au dehors ou atteints d'épilepsie passsent, à 18 ans, s'ils ont un développe-ment physique normal, dans les sections des aliénés

adultes ou dans les divisions de l'hospice. Tout le monde dans la maison devrait avoir à cœur de no pas laisser perdre le bénéfice de ce qu'ils ont acquis dans leur profession. Ils devraient en conséquence être utilisés en proportion de leur savoir dans les ateliers de la maison. Il est loin d'en être ainsi. Les chefs d'atelier s'en désintéressent trop souvent, ils les décou-ragent au lieu do les encourager. Pour la plus légère désobéissance, ils les renvoient dans leur section où ils restent désœuvrés au grand détriment des finan-ces de l'Administration.

Pourquoi en est-il ainsi? C'est par ce qu'il n'y a pas entente entre les médecins et l'Administration; que celle-ci ne se rend pas compte de l'importance thérapeutique du travail; qu'elle n'intervient pas auprès des malados ci clos chefs d'atelier pour la meil-leure utilisation des malades, que les chefs d'atelier, oubliant qu'ils ont à faire à des malades, les considè-rent comme des ouvriers ordinaires, les renvoient pour le motif le plus futile. Tous nos anciens malades, ayant fréquenté un de nos ateliers, plus ou moins bons ouvriers, devraient être placés dans l'atelier corres-pondant des adultes, recommandés au chef d'atelier qui a l'obligation morale do les perfectionner clans leur métier. Vieux plaidoyer. Efforts perdus.

Un outre fait qui contribue à différencier nos apprentis de ceux que nous avons cités, c'est qu'ils ont des permissions de sorties et des congés, sur la demande des familles, à toutes les époques de l'année, qu'ils ont des visites les jeudis et dimanches souvent trop prolongées, enfin que deux fois par semaine ils font des promenades aux environs de l'hospice ou dans Paris, promenades qui font perdre à un groupe, plus ou moins nombreux, une demi-journée de travail.

Administrative-mont, après avoir douté de la possi-

bilité de faire travailler les enfants idiots, arriérés et épiloptiques, et avoir protesté contre la construction des ateliers, puis contre leurs dimensions, certains auraient de la tendance à vouloir considérer nos mala-des comme des apprentis ordinaires qui, suivant la pratique abusivedes couvents, doivent fournir réguliè-rement une somme de travail fixe. Et on y tend administrativement, car on voudrait leur faire faire tous les travaux d'entretien de la section, oubliant qu'il s'agit d'ateliers d'enseignement et que si le maî-tre et un apprenti sont occupés, par exemple, à réparer une porte, les autres enfants n'ont plus de guide et ne s'instruisent pas.

Nous le redisons encore, ce qui doit primer dans un service comme le nôtre, c'est l'influence morale du travail, qui est l'adjuvant du travail scolaire, des exercices physiques, du traitement médical et non le 'produit lui-même, bien qu'il ne soit pas à dédaigner. Les enfants eux-mêmes sont heureux devoir que leur travail est productif, qu'il se traduit par des résultats pratiques et que tout ce qu'ils font contribue à leur bien-être, à leur enseignement et à l'entretien de leur section.

Nous avons demandé maintes fois à l'Administration de nous donner des infirmiers ayant exercé, avant leur entrée dans les hôpitaux, les professions de me-nuisier, de tailleur, de cordonnier, etc., afin d'avoir des agents pouvant remplacer, en cas de vacances ou de maladie, nos chefs d'atelier, de ne pas interrompre leur apprentissage et de ne pas perdre le bénéfice du travail des enfants. Nous renouvelons notre récla-mation. Jamais il ne devrait y avoir d'interruption dans les occupations scolaires ou professionnelles des enfants.

Statistique. Mouvement de la Population.

Le premier janvier 1904, il y avait clans le service 428 enfants se décomposant ainsi : 411 enfants idiots, imbéciles ou épileptiques, dits aliénés et 17 réputés non aliénés. Cette distinction, qui s'applique aux épileptiques adultes aussi bien qu'aux enfants, est purement administrative et il est difficile de la justifier médicalement. Les épileptiques dits non alié-nés sont placés par l'Assistance publique et sont à la charge du budget municipal ; les épileptiques aliénés sont placés suivant les prescriptions do la loi du 30 juin 1838 (placement volontaire ou placement d'office), et à la charge du budget départemental.

Médicalement cotte distinction ne se justifie pas. Maintes fois il nous est arrivé lors des visites de la Commission de surveillance et de la Commission du Conseil général de mettre, pour lo démontrer en rang, face à face, les éj)ileptiques de ces deux catégories. Dans chacune d'elles, on trouvait les épileptiques su-jets à des troubles intellectuels avant ou après leurs accès, avec intégrité presque parfaite des facultés intel-lectuelles (nous ne parlons pas de l'irritabilité habi-tuelle du caractère) dans l'intervalle, des épileptiques avec période d'excitation ou avec tendance à la déchéance et des épiloptiquc déments. Rien n'a été changé.

Sur ce nombre 149 étaient atteints de gâtisme ; 37 d'mconh'nence nocturne d'urine; 11 de cécité complète ; 8 de cécité incomplète ; 4 de surcli-muti-

té; 6 de surdité; 9 étaient bègues; 19 présentaient du mutisme volontaire; 69 des impulsions violentes ou des accès de colère (non compris les épileptiques); 93 étaient menteurs à un degré vraiment pathologi-que ; 53 étaient atteints de dacnomanie (manie de mordre); 11 de pyromanie; 6 d'écholalie ; 41 do krouomanie; 37 de clastomanie; 37 de coprolalie; 34 de kleptomanie; il d'échokinésie; 7 de rumi-nation; 2 étaient déchireurs d'ongles; 20 étaient flaireurs; 50 étaient baveux; 4 étaient atteints d'7iy-dromanie, 18 d'hydrophobie, 17 de coprophagie; 41 étaient onycophages, 183 onanistes ; 15 présentaient du nystagmus; 51 étaient strabiques ; 5 présentaient de la dépression mélancolique; 29 avaient des tics convulsifs(lèvres, paupières, etc.), 41 avaient le Hcdu balancement du corps avec ou sans rotation de la tête ; 14 avaient un tic coordonné des mains; 9 idiots étaient tourneurs; 15 étaient sauteurs et 31 étaient grimpeurs.

Un enfant était atteint d'hémimélie ; 1 de poly-clactylie, 2 de syndactylie; 9 de malformations patho-logiques de la main, 1 d'encêphalocèle guérie ; 1 de cyphose, 21 présentaient des pieds-bots ; 9 étaient hémiparésiques, 8 paraplégiques, 8 hémiplégiques, 17' diplêgiques ; 9 étaient atteints de maladie de Little ; enfin 8 étaient athêtosiques.

Le tableau suivant résume le mouvement de la population en 1904.

Janvier....... 2 » 1 » » » » 1

l'Y:vrier....... 9 „ „ 8 » 9 » 17

Mars.......... 13 2 2 » » » » k

Avril.......... 7 3 » » » » » 3

Mai........:.. 10 1 2 » » » » 3

Juin.......... 10 1 » « » » » 1

Juillet ........ fi 5 » 1 » » » (i

Août.......... 10 3 » 9 » 10 » 22

Septembre____ Kl 1 | » » » » 2

Octobre....... 10 2 5 » » 3 » 10

Novembre____ 6 2 4 2 » 3 1 12

Décembre..... 10 3 1 1 1 » » G

Totaux........ 103 23 15 21 1 25 1 87

Los renseignements que nous donnons sur le mou-vement de la population ne fournissent pas une idée exacte du nombre des enfants anormaux intellectuels et moi'iux. il serait àsouhùtcr que l'A Iministra1 ion essayât de dresser uno s'alistique pour Paris et le département de la Seine. M. de Sclvcs ferait œuvre utile en tentant cette entreprise (1).

Décès. — Les décès ont été au nombre de 23 durant l'année lOO'i. Le tableau des pages lxii à lxv fournit les renseignements concernant le diagnostic, la date et la cause du décès, ainsi que les principales particu-larités présentées par les malades.

Sorties.—Des 87 malades sortis de la section,

MOTS.

SORTIES.

Entrées Décès.

sur demande.

par transfert.

par évasion.

par passade aux .ail ni tes.

pur passape aux vieillards.

Total des Sorties.

25 ont été dirigés sur l'une des sections d'adultes (1), 21 ont été transférés, 16 ont été rendus à leur famille, guéris ou améliorésousurladcmande do celle-ci, 1 est passé dans une des divisions de l'hospice. Le tableau des pages lxvi à lxxi indique les motifs de la sortie, la nature de l'affection pathologique dont étaient atteints les malades sortis. Comme nous le disions encore l'an dernier, nous désirerions vivement suivre nos malades après leur retour dans leur famille, savoir ce qu'ils deviennent, si l'amélioration réalisée par nous s'est maintenue ou même a augmenté. Malheureusement les moyens nous font défaut.

Nous envoyons le plus possible nos surveillants ou surveillantes visiter un certain nombre d'entre eux. Ils ne les rencontrent pas toujours. Souvent la famille a déménagé et on ne peut avoir sa nouvelle adresse. Nous avons essayé aussi de les convoquer par lettre. La plupart n'ayant pas besoin de nous, ne se rendent pas à notre convocation.

Parmi les enfants sortis, il en est qui sont enlevés

(!) Certains de nos malades améliorés, en élat de se bien con-duire, niais atteints d'infirmités (paralysie, nanisme, etc.) ou de maladies chroniques (cardiopathies, etc.) sont, placés dans la division des incurables de l'hospice. Ces malades, de même que les malades analogues des autres sections de l'asile qui passent, dans l'hospice, devraient être placés dans des dortoirs spéciaux avec plus de surveillance, moins de liberté et obligation de travail-ler dans les ateliers de la maison.

Les uns sont disséminés dans les sections d'adultes à Bieêtre ; les autres sont, à Yillejuif. Ils ne suivent plus aucun exercice sco-laire cl souvent ils ne sont pas dirigés dans l'atelier correspondant à l'atelier qu'ils fréquentaient à Bicélrc; ils vont au jardin, à la buanderie, à la cuisine ou au chantier. Ils ne se perfectionnent donc ni au point de vue intellectuel, ni au point de vue profession-nel ; ils perdent, au contraire, en partie, ce qu'on leur a appris péniblement. Seuls nos apprentis jardiniers continuent leur mé-tier. Pour ce groupe nous avons réclamé la conslruction d'un asile spécial : idiots, imbéciles, épilcptiqucs, avec écoles et aleliers.

NOMS.

De Mones

Chart

Van de Catsy.

Ley

G ail

P é r .

Por

Huis

Vivi

Devis

Alexau

Hat

Riout

AGE.

3 ans. 1/2

à ans. 1/2

2 0 ans.

1 0 ans.

1 4 ans.

5 ans. 1 /2

2 2 ans.

1 8 ans.

5 ans. 1/2

1 5 ans.

1 4 ans.

1G ans.

1 8 ans.

Idiot, complète. Épilp. Cécité.

Idiotie profonde ; diplégie prédominant

au bras droit et à la

jambe gauche". Épilepsic.

Idiotie mongolienne.

Idiotie microcéphalique. Pied

bot.

Imbécillité. Défectuosité de la

p a r o l e .

Idiotie complète.

PARTICULARITES.

Imbécillit é congénitale.

Épilepsic.

Idiotie.

Épilepsic.

Idiotie. Diplégie avec contract

u r e prédominant à droite.

Idiotie complète. Cécité.

Imbécillité. Epilepsic.

CAUSE DU DECES.

Méningite.

Etat de mal.

Tuberculose pulmonaire

chronique.

Broncho- pneumonie.

Tuberculose pulmon

a i r e .

Congestion pulmon

a i r e .

Tuberculose pulmon

a i r e .

État do mal.

Rougeole.

Cachexie.

Congestion pulm. et

infection intest. intoxication

possible.

PARTICULARITES.

Opposition à l'autopsie.

Os du crâne minces et peu durs. — Pas de

synostose. — Inégalité de poids de 1 8 g r.

en faveur de l'h^m. d r o i t ; égalité des hém.

cérébelleux. — É t a t de mal.

Os du c r â n e t r è s minces et peu d u r s . — Synostose

p a r t i e l l e de la s u t u r e i n t e r p a r i é t a l e . —

Méniugo-encéphalite disséminée : état grêle

des circonvolutions. —Tuberculose pulmon

a i r e chronique.

Os du crâne minces ; frontal épais surtout à

droite. — Pas de synostose. — Bronchopneumonie.

Os du crâne assez épais et durs. — Pas de

synostose. — Méningo-encéphalite disséminée.

— Tuberculose pulmonaire.

Os du crâne minces et peu durs. —• Pas de

synostose ; plagiocéphalie prononcée. —

Rien d'apparent à l'oeil nu dans les centres

nerveux. — Congestion pulmonaire.

Opposition à l'autopsie.

Os du crâne assez épais, dur. — Pas de

synostose.

Os du c r â n e p e u durs, peu épais. — P e r s i s t a n ce

de la s u t u r e métopique. — Pas do synostose.

— La p i e - m è r e est l é g è r e m e n t vascularisée.

— Anomalie de l a frontale a s c e n d a n t e et de

la p a r i é t a l e de VU. D.

Crâne peu dur, épais, graisseux avec nombreuses

plaques t r a n s p a r e n t e s . — Vascul.

t r è s fine de la pie-mère. — II. D. en quelques

points il y a des petites adh. de la

s u b s t a n c e grise.

Opposition à l'autopsie.

Opposition à l'autopsie.

Os du c r â n e moy. épais, assez d u r s . — Sur la

coupe; légère plagiocéphalie vascul. d e là

pie-mère des 2 II. — L e cadavre a une apar

e n e c v e r d â t r e a u t o u r des lèvres, coloration

v o r d â t r e au-dessus de l'aine, coloration violacée

des deux cuisses, coloration violacée

de la v e r g e surtout au gland.

DATE DU

DÉCÈS.

G février.

2G mars.

3 1 mars.

t i avril.

1 6 avril.

2 0 avril.

1 3 mai.

1 2 juin.

4 juillet.

•13 j u i l l e t.

1 5 juillet.

1 7 j u i l l e t.

? 3 juillet.

Tuberculose

naire

pulmo-

Caohcxie.

\[ (• n i 11 g i t c h c morrhagique.

Tuberculose

11 aire

Tuberculose

naire.

pulmopulmo-

Cachcxio.

fuberculose pulmonaire.

Tuberculose pulmonaire.

Tuberculose

naire.

pulmo-

FARTICULAR1TES.

Opposition à l'autopsie.

Os du c r â n e minces, t r a n s p a r e n t s . — 2 0 gr. liq.

céph. rachidien s'écoule en enlevant la

moelle. — Tuberculose pulmonaire. —

ITémorrhagie pulmonaire. 5 0 0 gr. de liquide

céphalo-rachidien. — Adh. 1res fortes de la

d u r e - m è r e à la calotte.

Os du c r â n e minces, un peu d u r s , épais. — La

d u r e - m è r e est assez épaissie. — Sang fluide

dans les sinus. — Pas de synostose. —

Cachexie.

Os du crâne peu épais, d u r s . ,— Pas de synost

o s e . — A la surface des II. les méninges

sont épaissies p a r t i c u l i è r e m e n t au niveau

des lobes frontaux et des circonv. motrices.

Méningite hémorrhagique.

Os du c r â n e épais. — La pic-mère est congestionnée.

— II. G. la pie-mère est épaissie et

un peu louche. — E t a t t r è s g r è l e des circonvolutions

du lobe frontal. — Tuberculose

pulmonaire.

Os du c r â n e t r è s minces, nomb. et larges plaques

t r a n s p a r e n t e s , applat. de l'occipital

droit. — Pas de synostose. — II. G. adhér

e n c e s n o m b r e u s e s do l a pie- m è r e s u r la face

convexe. — L é g è r e méningo-encéphalite.—

Tuberculose pulmonaire.

Os du c r â n e minces, peu durs. — P a s de synostose.

— La pie-mère est l é g è r e m e n t vasculariséc.

— Cachexie.

Os du crâne minces, plaques t r a n s p a r e n t es

au niveau de la fontanelle antérieure. —

Pas de synostose. — Tuberculose pulmon

a i r e .

Os du c r â n e , d u r s , minces. — P a s de synostose.

Frontal gaucho un peu aplati. — P i e n au

cerveau à l'oeil nu. — Tuberculose pulmon

a i r e .

Os du crâne mince. — Pas de synoslosc. —

Tuberculose pulmonaire.

BOUIYNEVILLE, Bicêtre, 1904.

NOMS. AGE. PARTICULARITÉS.

DATE DU

DÉCÈS.

C.U:SB DU DÉCÈS.

Dec

Pau

1 5 ans.

9 ans.

Imbécillité.

Idiotie c o n g é n i t a l e . Cécité partielle.

Épilepsie, microphtalmie.

1 0 août.

2 0 août.

Chat 4 ans. Idiotie complète congénitale.

Pied bot.

2 3 août.

Riv , G ans. Imbécillité, épilepsie, gâtisme. 2 6 septem.

Cam 1 4 ans. Epilepsic. 1 6 octobre.

Moril. 4 ans. Imbécillité. 2 2 octobre.

Fauril G ans. Idiotie congénitale. 11 novemb.

Etg 7 ans. Idiotie. Épilepsie. 2 5 novemb.

N a s . 8 ans. 1/2 Idiotie. Hémiplégie gauche. 2 décembre.

Dour. 1 2 ans. Idiotie. 7 décembre.

NOMS. A G E S . P R O F E S S I O N . N A T U R E DE LA MALADIE. C A U S E S DE LA SORTIE.

Bon-Desr..

Hcppl

Bcllanc . ..

Humbl

Roy

H a b s i c g . . .

B e r tr

Gili

Crue

Brcth

Doi

Arber

Cott

Bcauf

J a bn

Sébast

Thiri

Verg

Goeur

N i c o l ( R . ) . .

9 ans.

19 a n s.

20 ans.

19 ans.

18 a n s 1/2

18 ans.

24 ans.

19 ans.

20 ans.

19 ans 1/2

20 ans.

19 ans.

18 ans.

18 a n s 1/2

20 a n s.

•18 a n s .

18 ans.

18 a n s 1/2

14 ans.

16 ans.

Cordonnier

Cordonnier.

Cordonnier

Cordonnier

J a r d i n i er

J a r d i n i er

J a r d i n i e r

Menuisier

Jarclinier

Tailleur

I d i o t i e .

Imbécillité, Épilepsic.

Idiotie, Epilepsic.

Idiotie, Epilepsie.

Idiotie.

Imbécillité, Épilepsic.

Idiotie, Diplégie.

Imbécillité, Épilepsie.

Idiotie, Épilepsic, Déchéance,

Imbécillité, Épilepsie.

Idiotie, Maladie de Littlo.

Idiotie, Paraplégie, Cécité.

Imbécillité, Perversions inst

i n c t i v e s .

Idiotie, Épilepsie.

Idiotie, Épilepsie.

Imbécillité prononcée.

Idiotie complète.

Idiotie complète.

Idiotie légère.

Imbécillité, prononcée.

Rendu à sa famille le 1G janvier.

Amélioration légère.

Passé à la 5° 2 e (adultes), le 19 février.

Môme état.

Passé à la 5° 3 e (adultes), le 19 février.

Même état.

Passé à la 5 e 2 e (adultes), le 19 février.

Amélioration légère.

Passé à la 5 e I e (adultes), le 19 février.

Même état.

Passé à la 5° 3 e (adultes), le 19 février.

Amélioration.

Passé à la 5° 1° (adultes), le 19 février.

Même état.

P a s s é à la 5 e 3 e (adultes), le 19 février.

Amélioration notable.

Passé à la 5 ° 3 e (adultes), le 19 février.

Même état

Passé à la 5° 3 e (adultes), le 19 lévrier.

Amélioration.

Transféré à Villejuif, le 25 février.

Même état.

Transféré à Villejuif, le 25 février.

Même état.

Transféré à Villejuif, le 25 février.

Amélioration l é g è r e.

Transféré à Villejuif, le 25 février.

Même état.

Transféré à Villejuif, le 25 février.

Amélioration légère

Transféré à Villejuif,, le 25 février.

Amélioration.

Transféré' à Villejuif, le 25 février.

Même état.

Transféré à Villejuif, le 25 février.

Même état.

Rendu à la famille, le 3 mars.

Amélioration

Rendu à la famille, le 3 mars.

Amélioration notable.

NOMS.

Bonf

Arb

Vouill

Cuizin

Hanncd . ..

P o u v c r . . . .

Grond

Moun

Rouen

N i c o l ( P ) . . .

Besancon .

Vivi

Crouz

Sir

Rog (M.) ..

Roste

St-Lamb ..

J il

Pat

Trip

H ans.

9 ans.

27 ans.

18 a n s 1/2

18 ans.

18 ans.

18 ans.

19 ans.

18 ans.

18 a n s 1/2

18 a n s.

19 ans.

18 ans.

19 a n s.

18 ans.

19 ans.

21 ans.

19 ans.

20 ans.

18 ans.

P R O F E S S I O N .

J a r d i n i er

Cordonnier

Cordonnier

Vannier

Cordonnier

Cordonnier

«

Cordonnier

Vannier

«

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Vannier

Vannier

N A T U R E DE LA MALADIE.

Imbécillité.

Imbécillit é prononcée.

Imbécillité, Athétose double.

Imbécillité, Perversions inst

i n c t i v e s .

Imbécillité, Epilepsie.

Imbécillité, Epilepsie.

Idiotie complète.

Idiotie complète.

I d i o t i e complète.

Idiotie, Épilepsie.

Imbécillité, Epilepsie.

Imbécillité, Perversions inst

i n c t i v e s .

Idiotie.

Imbécillité, avec_ perversions

i n s t i n c t i v e s , Epilepsie.

Imbécillité, Scaphocéphalie.

Idiotie.

Imbécillité, Épilepsie.

Imbécillité, Épilepsie.

Imbécillité, prononcée.

Imbécillité, Cécité, Incontinence

d'urine.

C A U S E S DE LA SORTIE.

Rendu à sa famille, le 22 mai.

Amélioration

Rendu à sa famille, le 23 mai.

Amélioration légère.

Transféré à l'asile de Bourg (Ain) le

lc>- j u i l l e t . Môme état.

Passé à l a 5° 2 e (adultes), le 10.août.

Amélioration notable.

Passé à la 5° 3 e (adultes), le 10 août.

Même état.

Passé à la 5° 3 e (adultes), le 10 août.

Amélioration notable.

Transféré à Villejuif, le 17 août.

Môme état.

Transféré à Villejuif, le 17 août.

Amélioration légère.

Transféré à 'Villejuif, le 17 août.

M ô m e é t a t.

Transféré à Villejuif, le 17 août.

Amélioration.

Transféré à Villejuif, le 17 août.

Amélioration notable.

Transféré à Villejuif, le 17 août.

Amélioration légère.

Transféré à Villejuif, le 17 août.

Même état.

Transféré à Villejuif, le 17 août.

Amélioration notable.

P a s s é à la 5e 1° (adultes), le 17 août.

Amélioration.

Passé à la 5G I e (adultes), le 17 août.

Amélioration l é g è r e.

Transféré à Villejuif, le 18 août.

Amélioration t r è s notable.

Passé à la 5e 2e (adultes), le 18 août.

Amélioration.

Passé à la 5 e 1 e (adultes), le 18 a o û t.

Amélioration notable.

Passé à la 5 e 1° (adultes), le 24 août.

Même état.

A G E S .

NOMS . AGES. PROFESSION NATURE DE LA MALADIE. CAUSES DE LA SORTIE.

Chalig

Calb

Grandi .

F r i n g n ..

S a b a t e r

Nico . ..

F e u t r ..

Dufrai ..

P e u c .

Saraz

C h e v a l . ,

F a u r .

Blav .

S a u v .

V o r g .

Thier

Sauz .

Opzoom.

Maingu

A d o . . . .

Dur (A.)

Crcsp ..

P e l l e t . .

S e r r u r i e r

19 a n s.

18 a n s.

15 ans.

18 ans.

19 ans.

7 ans.

14 ans.

20 a n s.

2 a n s.

16 ans.

21 ans.

17 a n s .

21 ans.

16 ans.

17 a n s.

7 ans.

17 ans.

Vannier

J a r d i n i e r

Menuisier

Tailleur

Menuisier

Brossier

«

Imprimeur

Tailleur

«

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T a i l l e ur

Menuisier

Vannier

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S e r r u r i e r

«

J a r d i n i er

Imbécillité, Epilepsie.

Imbécillité, Épilepsie, Perversions

i n s t i n c t i v e s , Déchéance.

Idiotie, Épilepsic.

Idiotie, Épilepsic, Trépanation

Déchéance.

Imbécillité.

Imbécillité, Épilepsie.

Imbécillité.

Imbécillité.

Imbécillité prononcée.

Imbécillité, Épilepsie.

Imbécillité.

Imbécillité, Épilepsie.

Epilepsic.

Épilepsie, Hémiplégie gauche.

Idiotie.

Imbécillité, Épilepsie.

Épilepsie, Hémiplégie gauche.

Imbécillité, Épilepsic.

Imbécillité.

Imbécillité prononcée.

Imbécillité, Épilepsie.

Imbécillité.

Imbécillité, Perversion des

i n s t i n c t s .

Passé à la 5e 2° (adultes), le 24 août.

Amélioration légère.

Passé à la 5° 3° (adultes), le 25 août.

Même état.

Passé à la 5° 2 e , le 8 octob. Même état.

Passé à la 5 e 2L' (adultes), le a octobre.

Même état.

Rendu à la famille, le 21 octobre.

Même état.

Rendu à la famille, le 27 octobre.

Notablement amélioré.

Passé à l a 5° 2 e le 29 o c t . T r è s amélioré.

Rendu à la famille, le 30 octobre.

Amélioration.

Rendu à la famille, le 30 octobre.

Amélioration t r è s notable.

Rendu à la famille, le 30 octobre.

Amélioration.

Passé à la 5e 2 e (adultes), le 3 nov.

Amélioration.

Transf. à l'asile Si e Cal h e r i n c (.Y!lier),

le 3 nov. Amélioration légère.

Rendu à l a famille, le 12 novembre.

Amélioration.

P a s s é à la 5 e 2° (adultes), le 15 nov.

Amélioration.

Rendu à la famille, le 20 novembre.

Même é t a t.

Rendu à l a famille, le 21 novembre.

Amélioration notable.

P a s s é à la 5 e 2 e (adultes), le 22 n o v .

Très amélioré.

Rendu aux enfants a s s i s t é s le 26 nov.

Très amélioré.

Passé au q u a r t i e r d'hospice le 27 nov.

Amélioration notable'.

Rendu à la famille, le 27 novembre.

Amélioration.

Passé aux enfants assistés le 1 e r déc.

Amélioration notable.

Rendu à la famille, le 8 décembre.

Même état.

Défalqué à la s u i t e d'évasion le 24 d é c .

Même état.

19 a n s.

19 ans.

18 a n s.

27 ans.

7 ans.

17 ans.

prématurément par leurs parents. Ceux-ci les voyant très améliorés, par rapport à leur situation à l'entrée, les reprennent malgré nos conseils, alors qu'un séjour plus prolongé nous aurait permis d'obtenir des résul-tats plus complets.

Évasions.— Cinq évasions ont eu lieu dans le cou-rant de l'année, celles des enfants Guér.., Pcll.., Hinv.., Gill.., Piém... Une seule évasion a donné lieu à une défalcation, celle de l'enfant Pellet..., malade atteint d'arriération intellectuelle avec perversions instinctives.

Transferts. — Ils ont été au nombre de 21 : 17 à Villejuif, 2 rendus aux Enfants-Assistés, 1 à Bourg (Ain) et 1 dans l'Allier. — Nous avons pour habitude do prendre la température des malades avant leur départ, et cola dans le but d'éviter le transfert de malades sous le coup d'une affection aiguë, de même que nous prenons la température à l'entrée, durant les cinq premiers jours (1) pour savoir si l'enfant n'est pas sous le coup d'une affection aiguë, contagieuse ou non.

Maladies infectieuses. — Une épidémie de vari-celle, ayant porté sur 11 enfants (6 filles et 5 garçons)

(1)A l'entrée «le tous les enfants, aussibienà la Fondation Val-lée qu'à Bieétrc, nous faisons prendre un bain aux malades et exa-miner leur corps au point, de vue des plaies, des contusions, de la icigne, etc., et lelendcma'm au moment du certificat immédiat nous examinons nous-méme l'enfant de la tète aux pieds s'il y a lieu; il en est ainsi depuis 1880, ce que l'Administration ignorait, quand elle nous a envoyé la circulaire relative à la visite des malades ù l'cnlréc.

Monsieur le Directeur. — Mon attention a été appelée, vous savez à la suite de quelle circonstance (a) sur la nécessité de faire exaîmncr les aliénés par l'interne de service à leur arrivée dans votre établissement,

a débuté le 22 février et a pris fin le 5 août; 1 seul cas mortel à signaler, celui de l'enfant Cour... qui a succombé à une infection généralisée. — Une épidé-mie do rougeole, ayant porté sur 21 cas a débuté le 2 juin pour se terminer le 9 août; un seul décès à signa-ler, celui de l'enfant Vivin... qui a succombé à de la lironeho-pnemonie. Trois cas de fièvre typhoïde (dont celui du garçon d'amphithéâtre) ont été soignés au même pavillon ; aucun cas mortel. Deux enfants y ont été également soignés pour la scarlatine; 1 pour la coqueluche ; 1 pour les oreillons, 3 pour érysipèle, et 2 pour la diphtérie, sans suite mortelle pour tous ces cas.

Teigne. — Au premier janvier 1904, il restait clans le service 7 teigneux et 4 teigneuses ; à la fin de l'année, ces chiffres n'avaient pas varié.

Par une lettre de M. Mesureur, en date du 5 février, et d'accord avec nous, onze enfants teigneux du ser-vice furent conduits à l'hôpital Saint-Louis, dans le ser-vice de M. Sabouraud, pour y suivre un traitement nouveau : l'application des rayons X. Un seul d'entre eux, l'enfant Quent..., en raison de sa stabilité put subir le traitement, les autres, trop instables ne furent pas acceptés. Deux surveillantes, deux infirmières et

Dans le cas où l'interne constaterait qu'un aliéné, soumis à son examen, porte des traces de coups ou de blessures, il devra établir un certificat signé par lui et une copie de cette pièce devra être adressée sans retard à l'Administration centrale. —Je vous prie en conséquence de veiller dés la réception de la présente à ce (pic cette mesure soit mise à exécution. — Signé : Mouricr.

(ajXJnc famille étant venue visiter un parent malade, entré quel-ques jours auparavant, avait constaté sur son corps des contusions multiples. Ces contusions avaient-elles été produites à Bioétre ou à l'Asile clinique, on ne savait, D'où la circulaire ci-dessus.

un infirmier du service assistèrent à l'opération (1). Dix-huit jours après, M. Noirct, assistant de M. le D1. Sabouraud, vint dans notre service, et, en présence d'une partie de notre personnel, fit une leçon sur la dépilalion- (2) A la fin do l'année l'enfant Quent... était complètement guéri, mais les cheveux n'étant pas suffisamment repoussés, il a été maintenu au pavillon d'isolement.

Maladies intercurrentes. — 6 enfants ont été atteints A'état de mal épileplique dont 1 a été suivi do décès; — 59 do séries d'accès; — 6 enfants ont été traités pour broncho-pneumonie;-- ùpour pneumonie; —17 pour bronchite; 1 pour congestion pulmonaire; 4 pour angines ; — 1 pour pleurésie ; —7 pour grippe ;

— 15 \)o\iv migraine ; — G pour cachexie épileplique, suivies de décès; — 9 pour tuberculose pulmonaire, dont 7 suivie de décès; — 3 pour tuberculose intes-tinale, dont 1 suivi de décès; 1 pour tuberculose généralisée, suivi de décès; —7 pour des élévation* de températures, non définies; — 6 pour ictère; — 1 pour de l'urticaire; — 4 pour vertiges et secousses continuels; — 1 est décédé asphyxié dans un accès;

— 2 pour tentative de suicide, dont 1 suivie de décès;

— 14 ont été traités pour furoncles et abcès divers;

— 11 pour jilaies et contusions diverses; — 3 pour méningite, dont 1 suivi de décès; — 3 pour des poussées méningitiques, suite d'accès; — 35 pour de la diarrhée; — 2 pour brûlures; — 5 pour engelures ;

— 2 pour chute du rectum; — 3 pour décollement

(1) L'opération a duré deux jours, à raison de 5 séances (de -'iO minutes de durée), pour la première journée et de 4 séances pour la dernière.

('2) Depuis de nombreuses années nous exigeons que tout notre personnel assiste, soit sous noire surveillance, soit sous celle de nos internes aux leçons d'cpilation,

du cuir chevelu; — 1 pour insolation ; — 3 pour affaiblissement; — 13 pour conjonctivite; — 1 pour ophtalmie; — 2 pour luxations; — 2 pour hémop-tysie; — 1 pour fièvre typhoïde; — 3 pour érup-tions diverses; ?— 3 pour embarras gastrique; — 1 pour anémie pernicieuse, suivie do décès; — 2 pour paraphimosis; —1 pour/Vai/eurs; —• 54 pour plaies légères dans les accès.

Consultation du jeudi. — Il n'y avait, autrefois, à Bieêtro, que doux consultations, une do médecine faite parle médecin de l'Infirmerie générale, une de chirur-gie faite par le chirurgien. A notre arrivée à Bicêtre, nous avons établi une consultation non officielle, incon-nue, mémo de l'Administration qui dans son affiche des consultations des hôpitaux, ne la mentionne pas plus d'ailleurs que celle de nos collègues de l'Asile, pour les maladies nerveuses et men taies.

En 1904, 947 personnes se sont présentées : 329 pour renseignements sur le placement d'enfants arriérés ; — 230 pour maladies diverses; — 197 pour assistance. Il s'agit d'anciens malades des asiles ou du service. Nous profitons de la venue de ces derniers pour nous renseigner sur leur état mental ou leur situation sociale. Dans ce groupe figurent ceux qui vont tirer au sort et viennent réclamer un certificat devant aider à leur exemption du service militaire; — 49 pour demandes d'emploi ou de placement clans les hospices : infirmes, vieillards, etc., infirmiers qui réclament leur rentrée dans l'Assistance ; — 142 pour renseignements sur les enfants du service présents ou en congé.

La partie la plus intéressante de notre consultation

est celle qui concerne les enfants nerveux et arriérés. Pour ceux d'entre eux que leur famille ne veut pas placer, il s'ag-it de véritables consultations médico-pédagogiques. Après avoir formulé le traitement, nous faisons voir l'application des procédés que la famille doit employer, clans la mesure de ses possibilités : exercices de la marche, des jointures, massage, gym-nastique, exercices delà parole, etc., etc. Nous l'ai-sons assistcrles parents à une séance d'hydrothérapie alin qu'ils puissent, en ville, exiger que le doucheur se conforme à nos indications et souvent nous admi-nistrons la première douche, que les enfants acceptent en général très bien après avoir vu que nos enfants la prennent sans résistance (Imitation). En maintes circonstances, les parents sont venus à diverses reprises pour se rendre plus aptes à exécuter nos prescriptions. Dans certains cas nous avons eu des résultats excellents, quelquefois des guôrisons d'épi-lepsie.

Population ati31 décembre 19(M. — Ilyavaità cotte époque dans le service 413 enfants, se décomposant ainsi : 42G enfants idiots, imbéciles ou épileptiques, dits aliénés et 17 réputés non aliénés. Sur ces 443 en-fants 201 sont atteints de gâtisme; 48 d'incontinence nocturne d'urine ; 10 de cécité complète ; 8 de cécité incomplète; 7 de surdi-mutité; 5 de surdité; 2 sont bègues; 11 présentent du mutisme volontaire; 47 des impulsions violentes ou des accès de colère; 75 sont menteurs à un degré pathologique ; 14 sont atteints de daenomanie ; 11 de pyromanie ; 7 d'écho-lalie; 20 de krouomanie; 32 de claslomanie ; 20 de coprolalie ; 43 de h.leptomanie ; 4 d'échohinésie. 5 de rumination ; 2 sont déchireurs d'ongles; 7 sont

flaircurs; 52 sont baveux; 5 sont atteints d'hydro-manie ; 7 d'hydrophobie ; 21 de coprophagie ; 57 sont onycophages ; 177 sont onanistes ; 24 présentent du nyslagmus ; 19 sont slrabiques; 3 ont présenté de la dépression mélancolique ; 19 ont des tics convulsifs lèvres, paupières, etc.) ; 47 ont le tic du balancement du corps avec ou sans rotation de la tête; 21 ont un tic coordonné des mains ; 9 enfants idiots sont tour-neurs; 14 sont sauteurs ; 11 sont grimpeurs. Unenfant était atteint d'hémimélie ; 2 de pohjdaclylie ; 1 do syndactylie; 1 do malformations pathologiques de la main; 1 d'encéphalocèle; Idecypiliose; 16 pré-sentent des pieds-bots ; 4 sont hémiparétiques ; 9 sont paraplégiques ; 28 sont hémiplégiques ; 14 sont diplé-giques ; 13 sont atteints de maladie de Litlle ; 7 sont athétosiques.

Personnel du service en 1904. — Le personnel était ainsi composé :

1° Service médical : Un conservateur du Musée, M. le Dr J. Nom. Un interne titulaire, M. Durand ; un interne provisoire, M. Ravmond ; un interne en phar-macie, M. Bonin.

2° Service scolaire : A. Grande École. — 4 insti-tuteurs : MM. Mesnard, Landosse, Camailhag et Deruette; un professeur de chant, M. Sutter; un professeur de gymnastique, M. Vankerperghen : un professeur de dessin, M. Dumonï; un maître de danse, M. Landosse; un maître d'escrime, M. Biette. — B. Petite Ecole. Mu° Agnus, surveillante de 1" classe, M110 Bohain (Amandine), surveillante do 2" classe, M"0 Marquet, surveillante de 5° classe et 15 infir-mières de jour aidant les maîtresses d'école, après avoir terminé le nettoyage de leurs dortoirs respec-tifs et accompli leurs corvées. Le nouveau règlement

du service secondaire qui fait que les veilleurs et les veilleuses quittent le service à fi heures du matin, à été très préjudiciable, en ce sans que le travail qu'il donnaient de la à 10 heures incombe au service do jour qui n'a pas été augmenté dans la proportion qu'exi-geait le travail. La distinction en soignait [s et hommes de peine n'a pas amélioré la situation. Tous les agents de notre service, comme dans les autres sections d'aliénés sont (ou doivent être) des soignants.

3° Enseignement professionnel. — 8 maîtres dont nous avons donné les noms à la page li, plus deux infirmiers de garde. Ces infirmiers remplacent les chefs d'ateliers momentanément absents, par exemple pour faire des réparations dans los salles. Ils inter-viennent quand les enfants ont des querelles, des impulsions, des accès, pour les conduire à l'infirmerie, etc. Ils devraient être choisis, comme nous l'avons dit plus haut, parmi les infirmiers ayant exercé les professions correspondant à celles des chefs d'ateliers, afin, redirons-nous, de remplacer, avec compétence, les chefs d'ateliers en congé ou absents pour cause de maladie. Un perruquier, M. Kraejier.

4° Service hospitalier. — Il se compose de M. Oerder surveillant de 4° classe remplissant les fonctions de sur-veillant général ; de MM. Gelin et Lelièvre, infir-miers de' classe exceptionnelle, faisant les fonc-tions de surveillants de 5° classe, de M"0 Jamouille, faisant les fonctions do surveillante au pavillon de l'infirmerie ; de M"10 Malençon, surveillante de 3° classe (bâtiment Séguin : gâteux) ; de M"10 Labby, surveillante de 4° classe (pavillon d'isolement) ; de Mm0 Boussemaer, surveillante de nuit ; de M. Chérel, surveillant de 4° classe, attaché au service des bains et douches ; de M. Viuou, attaché au musée : d'un

infirmier portier; cle 35 infirmières, 25 de jour et 10 de nuit; de 36 infirmiers, 27dojours et 9 de nuit. Total clu personnel secondaire : 92.

Section II : Fondation Vallée.

Histoire du service pendant l'année 1904.

I.

Situation du service. — Enseignement primaire.

La Fondation Vallée, par les diverses catégories d'enfants qu'elle reçoit, ne correspond pas à la colonie doVaucluse dont, lors de sa création, elle devait être le pendant, c'est-à-dire ne recevoir ni épileptiqucs, ni gâteuses, mais est tout à fait compararable au service des enfants de Bicôtre, où nous recevons, en outre des épileptiqucs et des hystériques, toutes les catégories d'enfants idiots, ainsi que des enfants ou des adoles-centes atteintes d'imbécillité morale, avec toutes les perversions instinctives. Nous avons, à la Fondation, deux groupes principaux : Io les enfants idiotes gâteuses, valides ou non; — 2° les enfants propres valides, — et dans les deux groupes, des épileptiqucs.

Enfants idiotes et gâteuses. — Elles étaient au nombre do 75 le lor janvier 190-4 et de 70 à la fin de l'année. Leurs installations de jour sont dans le sous-sol du pavillon neuf. Au point de vue du traitement les moyens et procédés sont les mômes que ceux décrits dans nos précédents Rapports.

Les idiotes gâteuses se divisent en deux catégo-ries : a) les enfants valides qui sont envoyées à l'école durant une partie de la journée; — b) les enfants inva-lides, qui séjournent dans le sous-sol. Ce sous-sol, en réalité un rez-de-chaussée bien aéré, bien éclairé, donne de plein pied sur une large terrasse, exposée à l'ouest et sur laquelle, en été, on dresse une tente reposant sur un sol cimenté. Chez six d'entre elles, nous avons pu supprimer le gâtisme. Malgré toutes nos démonstrations du samedi à Bicûtre, nos com-munications dans les congrès, beaucoup de médecins doutent encore de la possibilité d'améliorer les enfants idiots. Chaque année nous donnons une notice som-maire non pas sur les enfants imbéciles, considérés naturellement comme plus améliorables, mais sur les yialades les plus profondément atteints. En signalant les progrès réalisés chez eux nous pensons démontrer à fortiori l'utilité incontestable du traitement médi-co-pédagogique, chez les enfants moins malades. Co procédé do démonstration nous paraissant vraiment scientifique nous continuons.

Imbécillité prononcée, nanisme, rachitisme. — Fuch... (Marguerite), 16 ans. — Lors de son entrée en 1891, la phy-sionomie annonçait pou d'intelligence; la parole était bonne mais tout à fait enfantine; elle mangeait seule, mais ne se servait que de la cuillère. Sa démarche était déhanchée, le pied gauche un peu en dehors, mais elle suivait assez facile-ment ses compagnes. Elle ne gâtait pas, était incapable de procéder à son habillement et avait de[mauvaises habitudes. Le caractère était gai, turbulent; elle aimait les jeux bru-yants ; rôdait un peu partout et, malgré son insuffisance, elle savait s'y prendre pour venir en classe le moins possi-ble : elle n'aimait pas l'école. Lettres, chiffres, écriture, tout lui était inconnu; sa faible intelligence paraissait tout à fait impropre à l'étude.

Actuellement, nous constatons chez cette enfant une amé-lioration notable. La physionomie est plus éveillée. F... s'ex-Bourneville, Bicêtre, 1904. ******

prime avec facilité, soutient bien une conversation; on re-marque mime chez cette enfant un certain jugement et des attentions délicates pour les personnes attachées au service. Elle se tient à table comme une personne ordinaire; non seulement elle procède à sa toilette, mais elle aide les plus jeunes avec un soin minutieux et en prend toujours quel-ques-unes sous sa «haute protection». Elle est très travailleu-se de son naturel, a un goût tout particulier pour les soins du ménage, balaie, essuie et lave très bien. — Elle a fait éga-lement quelques progrès en classe: elle a appris à lire des mots., à les écrire lisiblement, à compter (addition), à faire le change de la monnaie. L'enfant a de réelles ditïicultés pour la lecture, nous espérons cependant qu'elle lira couramment à la lin de l'année scolaire. — En résumé, progrès notables sous tous les rapports.

Idiotie avec gâtisme. — Haflig-. .. (Marie), K ans. — A son entrée (septembre 1903), la physionomie était sans expression, le regard sans but. l'aspect était débile et maladif. L'enfant ne prononçait que quelques mots : papa, maman, caca, mais n'avait pas conscience de ce qu'elle disait, ne les répétait pas en temps opportun. Elle ne mangeait pas seule, cherchait à mettre les mains dans son assiette, ainsi que dans celles de ses voisines; la mastication était difficile ; elle se tenait seule, mais tombait à chaque instant, car elle n'était pas solide sur ses jambes. Elle gâtait nuitel jour, pleurait à chaudes larmes, quand il s'agissait do lui donner les soins de propreté.

Aujourd'hui, l'enfant s'est notablement améliorée ; sa phy-sionomie est plus expressive, le regard doux et vif à la fois a remplacé son regard vague, un teint frais et clair a succédé progressivement à son aspect débile et souffreteux. Les senti-ments affectifs se sont considérablement développés, elle aime beaucoup toutes les personnes attachées au service. Elle est amusante dans ses jeux, clic aime les poupées par-dessus tout, ne cesse de les habiller et de les déshabiller, se dit leur petite maman. Elle essaie de répéter tout ce qu'elle entend, elle parle à propos. Elle mange seule, mastique très bien. Elle est devenue tout à fait propre le jour, elle demande on ces termes : «maman j'ai envie et va sur les cabinets»; la nuit il lui arrive rarement d'uriner au lit. — L'enfant marche maintenant seule, elle trottine partout, monte et descend les escaliers sans l'aide de personne. Amélioration notable sous tous les rapports.

Imbécillité et épilepsie — Travail. .. (Georgette), 8 ans. — A son entrée le 28 mars i 901, elle présentait un aspect chétif, sa physionomie était empreinte d'un air triste et maussade, le regard sans vivacité, le teint jaunâtre. La parole était lente, la voix faible, son caractère était maussade et acariâ-tre. Elle ne pouvait supporter le voisinage de ses compagnes et pleurait souvent sans motif. Elle ne fixait son attention sur aucune chose usuelle, un seul point l'intéressait c'était sa toilette. Elle était lente dans sa marche et dans ses mouve-ments. En classe, ellencconnaissa.it aucune lettre et paraissait insouciante de s'instruire.

Mise aussitôt en traitement, elle commençait à s'améliorer devenait plus gaie, parlait avec moins de lenteur et s'expri-mait avec facilité, répondait à ce qu'on lui demandait, commençait à sTiabiller et à se déshabiller seule, s'intéressait beaucoup à la gymnastique : Telle était l'enfant au mois de septembre 1901 (la même année de son entrée), quand une maladie lui survint, maladie qui nécessita un long séjour à l'infirmerie. Ce n'est qu'en juin 1903 que l'enfant revint en classe. A partir de cette .époque elle se remit aux différents exercices ; ses forces revinrent peu à peu ainsi que la gaieté. Elle prit goût à l'étude, l'enfant qui connaissait à peine ses lettres, est parvenue à lire couramment, elle écrit très lisi-blement, fait des copies, apprend la grammaire, récite des fables et sait faire des additions et des soustractions. Elle est fière d'avoir acquis toutes ces connaissances et apporte à tout beaucoup d'attention; lesleçonsde choses l'intéressent également. Ses progrès en classe sont satisfaisants.

Elle n'est plus ni triste, ni maussade, elle est devenue gaie cl; vive. Elle prend part à tous les jeux de ses compagnes. Elle est très affectueuse, a fait de grands progrès en gymnas-tique ; commence à coudre, habille ses poupées, s'habille et se déshabille elle-même, procède entièrement à ses soins de toilette. La parole, autrefois lente, est maintenant très vive, Elle parle beaucoup, raisonne bien et s'exprime de même. La physionomie est éveillée et intelligente, le regard vif et futé. Le teint est rosé. Amélioration notable au point de vue physique et au point de vue intellectuel.

Imbécillité et instabilité mentale. —Choqu... (Marie), 12

(1) Rappelons ici que l'enfant signalée comme ayant des accès épileptiqucs, n'a jamais eu à la Fondation aucun accident nerveux.

ans. — A son entrée (10 août 1902). l'expression de la physio-nomie était dure et effrontée, le regard malicieux, elle par-lait bien, niais rien n'était suivi dans son langage; en un mot elle était tout à fait incohérente. Le caractère était irri-table à l'excès ; taquine au possible, elle était aussi très méchan-te, prenant plaisir à faire pleurer les enfants inoffensives. Kilo exigeait une surveillance de tous les instants, Elle était aussi très menteuse et soutenait le mensonge avec impudence. Elle était nulle pour la classe, no connaissait ni lettres, ni chiffres, ne traçait pas une lettre; on avait toute la peine du monde à la maintenir en classe. Malgré toutes ces difficultés, un changement notable s'est opéré en elle.

Ajourd'hui, le regard est plus doux, malgré l'expression de la physionomie qui conserve encore un air hardi ; le caractère est irritable, mais elle n'est plus aussi turbulente, ni aussi méchante, s'accorde bien avec ses compagnes. Elle est très scrviable. les sentiments affectifs se sont énor-mément développés , de là beaucoup plus d'obéissance et de soumission. Nous ajoutons ici que c'est un des sentiments les plus importants à conquérir chez nos malades, pour obte-nir un réel résultat au point de vue pédagogique ; c'est la pierre de touche du développement intellectuel. —Elle aime faire le ménage, se. rend utile dans les différents travaux de la maison; elle est très propre et très minutieuse dans tout ce qu'elle fait.

En classe, ses progrès ont été lenls parce qu'elle a séjour-né plusieurs années à. l'infirmerie (teigne), mais l'enfant se voyant en retard a redoublé décourage et de bonne volonté. Elle lit couramment, fait des copies, connaît l'addition et la soustraction. — Elle travaille bien dans les ateliers; coud assez bien; lave et repasse comme une grande personne. 11 fallait à cette nature qui paraissait si indomptable, de l'affec-tion et beaucoup d'exercices corporels.

Idiotie légère, paralysie infantile, onanisme, inconti-nence d'urine. —Robe... (M.arccl), 7 ans. — A son entrée (27 janvier 1901), elle offrait un aspect maladif. La physiono-mie était sans expression et n'inspirait que la pitié, le regard était triste et morne, le teint pâle. La parole était défectu-euse, elle avait un défaut de prononciation (bégaiement), elle parlait peu, no se servait que de mots pour dési-gner un objet quelconque, n'employait pas le verbe, ainsi au lieu de dire : donne-moi mes souliers ; elle les désignait d'un geste en disant: mes couliers. Il en était ainsi pour tout ce

qu'elle demandait. Vu sa paralysie, la marche était nulle, elle ne se tenait debout que sur le pied gauche tout en la main-tenant assez fortement, ne pouvait rester longtemps dans cette position. Elle était triste, pleurait pendant des heures entières sans motif déterminé; très entêtée, elle ne cédait ja-mais. En classe elle n'avait aucune connaissance, voire mê-me aucune aptitude.

L'enfant a fait de réels progrès au point de vue physique et intellectuel.

La physionomie est maintenant éveillée, le regard expres-sif. Elle n'a plus de défaut de prononciation, ni de bégaie-ment. Elle construit des phrases et sait tenir une petite conversation; répond directement à ce qu'on lui demande. Elle marche bien, tout en traînant sa jambe malade, ce qui ne l'empêche pas de courir, de sauter, de monter et de des-cendre les escaliers. Elle aime beaucoup jouer à la corde; elle est vive et gaie.

Eu classe, ce n'est que dans le courant de celte année 1901 qu'elle .a commencé à fixer son attention sur ce qui lui était enseigné. Elle a appris à connaître ses lettres, à syllaber et maintenant lit presque couramment. Elle sait écrire et fait des copies ; elle commence à compter. Elle se prête volontiers aux exercices de la gymnastique. Elle est propre nuit et jour et n'a plus d'onanisme. — Cette enfant qui a son entrée était alleinte d'idiolie peut compter maintenant parmi les enfants simplement arriérées, par rapport à son âge naturellement

Imbécillité prononcée, rachitisme. — Mott. .. (Andrée), 13 ans. — A son entrée (20 août 1899), la physionomie manquait d'expression, soii air était hébété ; elle parlait très peu, sa voix était nasillarde; elle mangeait seule, mais ne se servait que de la cuillère ; elle ne gâtait pas, mais ne savait se donner aucun soin de propreté ; il fallait l'aider à s'habiller et à se déshabiller; rien chez cette enfant n'annonçait l'intelligence. Toutes les branches de l'enseignement lui étaient totalement inconnues.

Aujourd'hui, l'enfant s'est notablement améliorée. La phy-sionomie s'est éveillée, le regard est devenu vif, elle s'ex-prime avec facilité, sa voix est beaucoup plus claire, elle aime à fredonner quelques chansons. Elle met beaucoup d'entrain dans tout ce qu'elle fait ; elle se donne les soins de toilette nécessaires, aide au ménage, aime à se rendre utile : c'est un

plaisir pour elle d'aider à habiller et à déshabiller les petites gâteuses.

L'enfant a eu beaucoup de retard pour la classe, à cause des longs séjours qu'elle a faits à l'infirmerie pour des bron-chites, mais, depuis quelque temps, sa santé est meilleure, elle suit régulièrement la classe et y met toute son attention ; elle écrit lisiblement, assemble les lettres, commence à compter et récite quelques fables. A l'ouvroir -es progrès ne sont pas moins rapides, elle commence à faire des ourlets; on la voit souvent aux récréations confectionner des effets pour sa pou-pée . — Elle participe à tous les exercices delà grande gym-nastique.

En somme l'enfant est en bonne voie d'amélioration et ses progrès méritent d'être mentionnés.

Idiotie complète, hydrocéphalie, cécité. — Dur. .. (Marthe), 5 ans. — Entrée en 1903. La physionomie n'annonçait pas d'in-telligence, elle ne parlait pas, ne marchait pas, ne mangeait pas seule, ne savait pas tenir sa cuillère et barbotait dans les assiettes voisines. Elle gâtait nuit et jour, poussait des cris perçants aussitôt qu'on la nettoyait, caractère capricieux et volontaire.

Aujourd'hui, l'ensemble de la physionomie est beaucoup plus éveillé; elle parle très bien et sans aucun défaut de pro-nonciation, comme beaucoup d'enfants aveugles, elle retient les airs de chansons avec une facilité étonnante. Elle marche très bien seule, monte et descend les escaliers tout en s'ap-puyant de la rampe; se déshabille et s'habille seule. Elle se sert de la cuillère et mange proprement. Elle est très propre le jour, va d'elle-même aux cabinets ; il lui arrive rarement de gâter la nuit. Elle joue avec ses petites compagnes, recon-naît les personnes au parler, à la marche. La sensibilité tacti-le est aussi très développée. Elle est affectueuse, aime à être caressée. —Amélioration notable.

Idiotie, épilepsie, gâtisme. — Labad... (Henriette), i ans. — A son entrée (septembre 1903), la physionomie était agréa-ble, mais sans expression, le regard vague et sans but. Elle ne prononçait que quelques syllabes : pipi, bobo, lolo. Elle se tenait seule et faisait quelques pas, mais ses vertiges et ses secousses qui étaient en très grand nombre la faisaient tomber maintes et maintes fois; de sorte que l'enfant hésitait pour faire quelques pas. Néanmoins clic était d'une turbulence

dont rien n'approche, elle sautait par-dessus les barres de son lil, grimpait partout, on était obligé de l'attacher presque continuellement pour éviter des accidents. Elle était si brouillon qu'elle ne prenait même pas le temps de s'alimen-ter, mangeait seule, mais renversait ses aliments partout. Mlle gâtait nuit et jour. Rien ne faisait présager chez elle de grands résultats.

Sous l'influence du traitement, un changement merveilleux pour ainsi dire s'est opéré chez celte enfant. Ses vertiges ont totalement disparu, de là, un grand développement physique et intellectuel. L'expression de la physionnomie est très mobile, elle a toujours un air futé et malicieux, répète tout ce qu'elle entend, connaît les enfants et les personnes de son entourage. Elle marche très bien, court partout comme un vrai furet. Elle est gaie et joueuse, aime beaucoup la balan-çoire-tremplin, ne voudrait jamais céder la place à ses compagnes. Elle s'habille et se déshabille seule, aime à être débarbouillée, essaie même de le faire, conserve bien ses effets, l'enfant a toujours un air propret. Elle mange sans jamais se salir. Elle est très propre le jour, la nuit il lui arrive quelquefois d'uriner au lit. — Elle commence à s'habituer en classe, essaie même de faire quelques bâtons sur l'ardoise. — Amélioration notable.

Idiotie complète. — Gauth... (Marcelle), 5 ans. A son entrée (mai 1903), elle ne parlait pas, ne jetait que quelques cris inarticulés. Elle ne pouvait même pas se tenir assise, son corps se penchait en avant et perdait ainsi l'équilibre, on était obligé de l'attacher sur sa chaise. Elle avait une frayeur épouvantable du chariot; était-ce la peur ou la fai-blesse de ses jambes? Toujours est-il que l'enfant se lais-sait glisser à terre et ne se tenait même pas seule. Elle gâtait nuit et jour; était sale au possible, si elle trouvait des matières fécales à sa portée, elle les prenait avec ses mains, s'en barbouillait la figure et les portait même à sa bouche. Elle jetait des cris perçants quand on lui donnait des soins de propreté. Le caractère était hargneux, toujours grognon, en un mot on ne savait comment la prendre. Au réfectoire, elle ne savait nullement se servir de la cuiller, jetait de tous côtés les aliments qui étaient dans son assiette.

Aujourd'hui, elle s'est améliorée sous bien des rapports; elle marche seule, trottine du matin au soir, fait aller ses

mains à la façon dos marionnettes pour exprimer son conten-tement. Elle prononce quelques mots tels que : papapa, mamaman, pipi, lolo. Elle commence à tenir sa cuillère, ne jette plus les aliments comme elle faisait autrefois, malheu-reusement nous n'avons pu supprimer le gâtisme. Elle se laisse faire sa toilette, rit aux éclats quand on la met dans le bain, joue avec des bouchons ou des éponges. Elle est devenue caressante et aime beaucoup qu'on s'occupe de sa petite personne. Elle tourne autour des infirmières en appel-lent maman pour qu'on s'amuse avec elle, aime à jouer à cache-cache. — Eu somme, l'amélioration est notable au point de vue intellectuel, de la marche et du caractère.

Imbécillité avec turbulence, violences, onanisme, perver-sion des instincts. — Mani. .. (Alphonsine), 7 ans. Entrée en juillet 1903.

Pour toutes ces causes, elle avait été renvoyée de plusieurs écoles. La physionomie était peu expressive, le regard sour-nois, les yeux cernés et le visage pâle. En outre, elle présen-tait de nombreuses anomalies telles que balancements de son corps et de sa tète de droite et de gauche. Pour satisfaire cette manie, elle s'assoyait par terre ou sur un banc, le dos appuyé contre un mur et tâchait de ne pas être vue. Parfois elle avait des moments d'excitation nerveuse et se livrait à des jeux désordonnés et excentriques, elle battait et taquinait ses compagnes, touchait à tout, aimait â détruire. Aucun sen-timent d'affectivité. Elle parlait peu, son vocabulaire ne s'étendait guère qu'en mensonges ou paroles grossières. Indif-férente à tout, ni réprimandes, ni paroles affectueuses, rien ne la touchait. Aucun goût, ni aucune aptitude pour l'étude; en plus elle avait encore de l'incontinence nocturne d'urine.

Sous l'influence du traitement, une véritable transforma-tion s'est opérée chez cette enfant Elle commença à prendre du goût à l'étude; son attention qui paraissait nulle s'éveilla et elle ne tarda pas à connaître ses lettres, puis à syllaber et parvint à lire couramment à la fin de. l'année scolaire 1904.

Actuellement, elle essaie même de donner à sa lecture une bonne intonation. Voit-elle un livre, un papier écrit ou impri-mé, vite elle s'empresse d'en faire la lecture. Lecture et écri-ture ont marché de pair. Elle t'ait de petites dictées, apprend la grammaire, récite des fables et s'intéresse beaucoup aux leçons de choses. Quant au calcul, elle a plus de difficultés, elle ne sait faire que des additions sans retenue, mais c'est

là un petit obstacle que l'enfant surmontera sans doute, car elle y met toute sa bonne volonté ; clic est d'ailleurs très stu-dieuse. En somme, ses progrès classiques ont été rapides.

Cette enfant, qui paraissait si indifférente, s'intéresse à tout maintenant, cherche à comprendre. Au retour de ses prome-nades, elle raconte ce qu'elle a vu et ses réflexions sont celles d'une enfant de son âge. En même temps qu'elle se dévelop-pait intellectuellement, ses mauvais instincts et ses manies iapparaissaient, elle ne dit plus de grossièretés. Son carac-tère, autrefois sombre et sournois, est devenu gai. Elle paraît très affectée si on lui fait une réprimande et très joyeuse si on lui fait un compliment. Elle ne bat plus ses compagnes, est très affectueuse pour ces dernières, pour le personnel et pour ses parents. Ses désordres pathologiques ont disparu; elle n'a plus de périodes d'excitation, plus de balancements, plus d'incontinence nocturne et plus d'onanisme.

Sa physionomie est maintenant timide et intelligente, le regard vif et doux; le teint légèrement coloré. L'enfant est donc en très bonne voie d'amélioration.

Idiotie. — Géua... (Suzanne), 1 ans. —Entrée en octobre 1903. Quand cette enfant est venue parmi nous, elle ne mar-chait pas, ne disait que quelques mots tels que: papa, maman, oui. non. Elle était très lente dans ses mouvements, mettait un temps infini poiir manger sa soupe. Elle était propre le jour, mais il lui arrivait de gâter la nuit. Le caractère était sombre et taciturne, on aurait dit que l'enfant avait conti-nuellement de gros chagrins. Ne connaissait rien comme classe.

Nous constatons aujourd'hui chez cette enfant des pro-grès sous bien des rapports. D'abord la parole : elle commen-ça par dire bien des mots, construisit ensuite quelques phrases; de sorte qu'elle tient à présent des conversations avec ses compagnes. Elle marche bien, monte et descend facilement les escaliers, elle qui, au début, avait beaucoup de peine à faire quelques pas. Elle déploie une certaine activi-té en tout et pour tout. Le caractère est devenu gai et joueur, comme celui d'une enfant ordinaire. Elle est tout à fait pro-pre. C'est surtout sous le rapport de la propreté, de la paro-le et de la marche que les progrès de cette enfant sont sensi-bles.

Imbécillité avec myopie très prononcée. — Crespi...

(Marguerite), l'i ans. — À l'entrée (juin 1900), la physionomie manquait d'expression, n'annonçait qu'une médiocre intelli-gence. G... lisait par syllabes, son écriture était lisible, mais mal formée ; elle ne faisait que des copies, connaissait à peine l'addition. Elle ne savait rien faire comme ouvrage manuel : couture, repassage, soins du ménage tout était inconnu pour elle. La mémoire lui faisait souvent défaut. Comme caractère, elle était aussi turbulente et bavarde, se chargeait de distraire ses compagnes pendant les heures de classe. Elle avait aussi de l'incontinence nocturne d'urine.

L'enfant, soumise au traitement dès le début, s'est amélio-rée insensiblement. Ses progrès n'ont pas été très rapides, mais sûrs et constants. Elle lit très bien aujourd'hui, donne à sa lecture une bonne intonation; son écriture est régulière et méthodique; elle apprend la grammaire, la géographie, suit des dictées du cours moyen, connaît les quatre opérations et fait des problèmes de récapitulation sur les 4 règles. Elle fait bien une rédaction, les leçons de choses l'intéressent vivement. Il y a chez elle, un sentiment d'émulation; elle est très orgueilleuse et fait tout son possible pour arriver la première. Elle s'entend bien dans les soins du ménage, ainsi que pour les ouvrages manuels, travaille bien à l'ou-vroir, repasse et lave avec goût et soin, comme du reste tout ce qu'elle fait. Elle a appris à faire la tapisserie, la dentelle et fait cette dernière admirablement bien.

Comme, caractère, elle est devenue scrviable, complaisante et surtout bien plus tranquille en classe. Elle n'a plus d'in-continence d'urine. — La gymnastique va bien, elle s'efforce même de surpasser ses compagnes. — Amélioration notable.

Cette fillette nons fournit un cas-type des malades que l'on pourrait envoyer de l'asile-école clans une école spéciale (I) s'il y en avait.

Nous reproduisons ici la note d'une de nos malades, Lefebv.. (Marguerite) qui a été citée dans le Compte-Rendu de 1902. Ses progrès toujours croissants sous tous les rapports méritent cï'être

(1) Ou encore Ecole d'enseignement spécial. Peu importe d'ail-leurs l'appellation.

mentionnés cette année. Voici d'abord la note du Compte-Rendu de 1902.

Lefebv.. (Marguerite), 9 ans, entrée à la Fondation en 1890, atteinte d'icliolio et d'épilepsie. Elle parlait peu, mais n'avait pas de défaut. Elle uàlait nuit et jour, ne s'aidait en rien, restait immobile quand il s'agissait de l'habiller et de la déshabiller. Elle était presque toujours grognon, un rien la faisait pleurer, elle restait indifférente à tout. Ses accès et vertiges survenaient par séries et étaient assez nombreux. L'enfant, traitée par le Bromure de camphre, s'est beaucoup améliorée. Elle tombe de plus en plus rarement; il en résulte un développement très sensible. .Son caractère s'est beaucoup modifié, elle n'est plus susceptible et maussade comme au début. Elle est devenue gaie, joueuse, active. Elle est propre nuit et jour, se donne tous les soins nécessaires.

Les progrès au point de vue scolaire n'ont pas été moins rapides; elle lit par syllabes, son écriture est lisible et bien formée. Elle fait des devoirs de grammaire, connaît l'addition, commence à coudre et suit la gymnastique avec facilité.

Nous ajoutons cette année la note suivante :

Lefebv.. (Marguerite), 11 ans continue à s'améliorer à tous les points de vue. Elle travaille bien en classe, y met beaucoup de bonne volonté, de sorte que sa lecture est très courante, son écriture lisible et méthodique. Elle apprend la grammaire, les premiers éléments de la géogra-phie, suit les dictées du cours moyen, connaît les quatre opérations de l'arithmétique; en somme elle est en bonne voie d'amélioration.

Au point de vue du caractère, l'enfant est tout à fait gen-tillette, pas un brin méchante. D'abord elle est toujours polie, très affectueuse et très attachée au personnel; elle est très complaisante et scrviable, fait tout pour faire plaisir, elle possède même une certaine délicatesse de sentiment. Elle sait aussi se faire aimer de toutes ses compagnes qui la réclament dans leurs jeux et dans leurs diverses occupations. Elle sait mettre la paix quand il y a une dispute, de même que c'est elle qui organise les jeux. Avec un certain nombre de ses compagnes, aux heures de récréation, elle forme un petit groupe, c'est pour confectionner les effets de leurs poupées. Marguerite s'y entend très bien, c'est elle qui taille les robes, les jupons, les corsages et les fait passer tour a

tour à ses compagnes: toutes sont heureuses de travailler sous sa direction.

D'après ces quelques détails, il est facile de voir que l'enfant a fait de notables progrès. En couture, elle travaille aux robes et aux tabliers. Elle repasse bien pour son âge, la buanderie ne le cède en rien aux autres ateliers. Marguerite est à la fois bonne élève et sérieuse apprentie. Elle fait très bien la gymnastique et est très souple dans ses mouvements.

Elle n'a pas eu d'accidents épileptiques depuis juillet 1902; de là le développement physique et intellectuel que nous constatons.

A. son entrée elle était atteinte d'idiotie avec gâtisme et èpilepsie, aujourd'hui nous pouvons la placer au nombre des enfants atteintes simplement d arriération intellectuelle.

Lefèv... (Margueritte) est entrée en juillet 1896.

De là au 31 juillet elle a eu 1 accès et G vertiges.

En 1897.......... 3 accès 15 vertiges.

En 1898......... 9 accès 49 vertiges.

En 1899......... 23 accès 90 vertiges.

En 1900......... 10 accès 78 vertiges.

En 1901......... 5 accès 15 vertiges.

En 1902......... 4 accès pas de vertiges.

Elle n'a eu, nous le répétons, aucun accident épi-leptique depuis le 1er juillet 1902, jusqu'à la fin de 1904. Le traitement a consisté en élixir polybro-?muré' (contre les accès), en capsules de bromure de camphre (contre les vertiges), hydrothérapie, bains, gymnastique, etc. Bien que Lef... n'eut plus d'accès ni de vertiges à partir de septembre 1902, nous avons continué l'élixir et le bromure de camphre jusqu'en juin 1903, dans le but de consolider sa guérison. L'hydrothérapie, la gymnastique, le travail manuel continuent.

L'amélioration notable acquise chez ces enfants atteintes d'idiotie complète, d'idiotie profonde ou d'imbécillité très prononcée montre nettement qu'on peut obtenir, à plus forte raison, des résultats plus

considérables, chez desenfants moins malades, imbé-ciles et arriérés. Nous pourrions relater de nombreux exemples du même genre qui n'ajouteraient rien aux précédents, à ceux de la section de Bicêtre (p. 00, 00, 00) que nous considérons tout à fait démonstratifs. Longtemps nous avons cru que, pour l'édification de tous, il suffisait de résumer en termes généraux les résultats de chaque année, d'autant plus que clans les Congrès, dans les visites du samedi, nous montrions des malades, des photographies collectives. Puis, ayant constaté qu'il y avait des doutes, nous avons public de petites notices sur nos enfants non pas absolument guéries — assertion présomptueuse pour les maladies nerveuses — mais améliorées. Et ces notices nous en avons augmenté progressivement le nombre (1).

2° Enfants idiotes, imbéciles, épileptiques, etc., Valides. — Enseignement primaire et enseignement, professionnel. Les procédés employés sont les mômes qu'à la section de Bicêtre. Les améliorations réalisées clans les écoles des garçons sont introduites immédia-tement à la Fondation. L'idéal que nous poursuivons consiste à occuper les enfants du matin jusqu'au soir, promenades, en variant le plus possible les exercices. Les jeux mômes doivent contribuer à leur éducation.

Au lever, on apprend aux enfants à faire leur loilelle, leur lit, à nettoyer leur dortoir, à brosser leurs vête-ments. Aux repas, on surveille les enfants qui savent manger seules et on corrige leurs mauvaises habitu-des ; on apprend aux autres à se servir de la cuiller, de la fourchette, etc. Nous ne cessons de recommander au personnel de surveiller avec le plus grand soin

(1) Le fairc pour nous n'csf pas possible, 1c lemps c( les resour-ces nous faisanl del'aut.

les aliments, d'enlever les fragments d'os ou de tendons, susceptibles de produire des accidents, de couper les aliments en très menus morceaux, de veiller à la mastication et à la déglutition, d'examiner les garde-robes afin de s'assurer que les aliments sont bien digérés, qu'elles ne contiennent ni vers, ni corps étrangers. Sur 230 enfants présentes à la fin do l'année, G5 savent se servir de la cuiller, de la four-chette et du couteau; 70 de la cuiller et de la fourchette; 55 de la cuiller seulement; 40 ne savent pas manger seules. Divers procédés, maintien de bâtons entre les lèvres, electrisation, massage des lèvres, etc., continuent à être employés contre la bave.

220 enfants ont fréquenté l'école et ont été exercées à la gymnastique des échelles et des ressorts; 80 enfants participent aux exercices do la grande gymnastique, sous la direction de M. André Van Kerberghen et de la surveillante M'"° Athénaïs Bohain. Les leçons de M. Van Kerberghen ont lieu une fois par semaine, le jeudi; elles sont répétées les autres jours par M"10 Bohain, M"0 Larevre et leurs aides. Mais, en raison de l'augmentation delà population, il serait nécessaire que le professeur donnât deux leçons par semaine. L'Administration départementale et la Commission de surveillance ont reconnu la légitimité de notre demande, déjà renouvelée plusieurs fois, et l'ont signalée à l'Administration de l'Assistance publique, dont nous attendons toujours la réponse.

Les leçons de choses, multipliées le plus possible, ont lieu à la classe, dans les promenades et surtout dans les jardins dont les arbres, les arbustes, les plan-tes, etc., sont étiquetés. — Les détails dans lesquels nous sommes entré dans nos Rapports de 1890 à 1903 au sujet de l'habillement (mannequin spécial), de

l'éducation de la digestion, de la respiration, de la circulation, nous dispensent d'y revenir cette année. Nous ne reviendrons que sur l'hygiène sexuelle.

Notre personnel surveille attentivement l'appari-tion et le développement de la puberté. Dès l'appa-rition des poils sur lo mont de Vénus, car ce n'est qu'après que se développent le système pileux des ais-selles, elles préviennent les fdlettes qu'il s'agit-là d'un fait naturel dont elles ne doivent pas se tourmen-ter. On évite ainsi certaines inquiétudes et des actes bizarres. Il est, en effet, des fillettes qui s'ingénient à s'arracher les poils sous prétexte que c'est de la malpro-preté, ou qui les coupent. Lorsque les seins ont pris un certain accroissement, que le système pileux devient do plus en plus abondant, on les avertit do prévenir si elles éprouvent des douleurs dans les reins ou le bas-ventre et s'il leur arrive de perdre un peu de sang. A la première apparition des règles, dont elles doivent prévenir, on complète les rensei-gnements et on leur donne des conseils sur les précautions à prendre. Les époques, avec leurs caractères (douloureuses ou non, abondantes ou non, durée, etc.) sont notées ; on nous signale les pertes blanches qui les précèdent ou les suivent ainsi que les suspensions. Enfin on habitue les fillettes aux soins de propreté. C'est ce que les mères de familles, les institutrices, les maîtresses de pension devraient faire toutes. Dans un établissement similaire il nous a été répondu par la directrice qu'on ne se préoccupait pas de l'apparition et du fonctionnement des règles, que c'était l'affaire des infirmières.

De même qu'à Bicêtre, nous procédons à l'examen des organes génitaux et nous suivons l'apparition et l'évolution de lapuberté. Cet examen a lieu à l'entrée, puis tous les ans ou tous les six mois, suivant l'utilité.

Nous sommes aussi en mesure de constater les lésions qui peuvent se produire. L'examen, à l'entrée, nous permet, en cas de rapports sexuels durant les congés, do comparer avec l'état génital de l'enfant à son arrivée et de garantir l'Administration contre des réclamations injustifiées.

Insistons encore. Oui, le personnel attaché aux asiles-écoles comme la Fondation Vallée, comme la Salpêtrière, comme les écoles de St-.Yon, de Clermont do l'Oise, etc., doivent être à la fois infirmières et institutrices, leurs malades inconscientes ont besoin d'une surveillance génitale spéciale, à ce moment elles peuvent être irritables, avoir des impulsions qui les portent à l'onanisme d'autant plus qu'on ne les lave pas (démangeaisons provoquées par le sang desséché sur les poils, sur la face interne des cuisses). — Les malades hystériques et épileptiques ont des crises plus nombreuses, leur caractère est modifié, elles peuvent avoir des périodes d'excitation. Et alors elles doivent savoir que le médecin doit être prévenu.

Enseignement du dessin. — Cet enseignement, est fait par M. Dumont depuis le 17 avril 1901. Con-formément à nos instructions, il s'est occupé succes-sivement de tous les enfants, en mesure do profiter de cet enseignement.

30 fillettes, dit-il, divisées en deux séries y ont participé. La première série est composée des élèves qui avaient suivi le cours de dessin l'année précédente. Ces jeunes filles ont acquis une grande habileté de main et une justesse d'oeil dans la mesure des propor-tions ; dans l'exécution des ombres elles ont montré un goût réel.

La deuxième série exécute déjà de jolis dessins faits

d'après natui'c, représentant des ornements géomé-triques, des feuilles de lierre, de chêne, de laurier, ou des objets usuels très simples, tels que entonnoir, arrosoir, polie, légumier, etc..

Comme ces jeunes élèves montrent un véritable empressement h suivre les leçons de dessin nous ne cloutons pas de les voir arriver à d'excellents résultats.

Enseignement du chant. — La classe de chant est faite par M. Sutter, à titre gracieux, depuis 1895. Kilo se fait le jeudi de 3 h. 1/2 à 5 heures. Une centaine de fillettes y ont pris part, la manière d'enseigner est la môme que chez les garçons (1).

Bien avant mon arrivée à Bi.célro, mon prédécesseur, M. Pény, avait fait réparer les orgues do la 5° division. Cette réparation a coûté la somme de 1.380 fr.. En 1807, j'ai fait avec, mes propres moyens une réparation analogue avec une dépense de 50 fr. J'ai reconstitué l'orgue qui sert actuelle-ment aux enfants, avec un ancien harmonium qui servait de coffre à linge à la petite école. Celte réparation faile par moi, n'a jamais été signalée à l'Administration et je vous prie, M. le Docteur., de la mentionner dans votre prochain compte-rendu.

Danse. — Les exercices de danse ont lieu le mer-credi de 4à5 heures, sous la direction de M. Landosse,

(t) Nous avons toujours eu beaucoup de difficultés pour entrete-nir et remplacer les inslrumcnls de musique. C'est avec des concerts et des tombolas que nous avons pu, en général, le faire. A défaut de piano nous nous sommes servi d'un harmonium, plus ou moins défectueux. La lettre suivante du professeur de chant est instructive à cet égard.

et le dimanche, après la visite des parents, sous la direction de M"10 Boi-iain, surveillante.

*

Enseignement professionnel. — A mesure que les enfants se développent, on leur apprend tous les soins du ménage, à mettre et à retirer le couvert, à nettoyer les réfectoires, laver la vaisselle, etc. Une vingtaine des moins arriérées aident le personnel à apprendre à manger aux enfants incapables de manger seules et à perfectionner celles qui mangent malproprement.

Aux deux ateliers, couture et repassage que nous possédions depuis le commencement de la Fondation est venu s'ajouter la buanderie. Les travaux, commen-cés le 7 avril , ont été terminés le 16 juin, grâce à l'ac-tivité do M. Loiskaus, architecte départemental.

A partir de cette date elle a fonctionné régulièrement comme les deux anciens ateliers. Le travail, évalué par M. Maupré, économe do Bicêtre, d'après le tarif réduit de l'Administration, s'est élevé à 2.581 fr. 10 pour l'atelier de coulure, dirigé par M"10 Ehrmann, à 926 fr. 45 pour l'atelier de repassage, dirigé par Mmo Baruet, à 427 fr. 10 pour la buanderie, dirigé par M"10 Coussy. Total 3.934 fr. 65.

Nous avions essayé de monter, il y a quelques années, un atelier de composition typographique, qui n'a pas réussi faute d'une véritable entente et surtout d'un crédit pour le maître. Nous aurions voulu avoir aussi un atelier de brochage dont l'organisation a rencontré malheureusement aussi des difficultés imprévues

Pour étendre les connaissances pratiques de nos malades, donner plus de variété à leurs travaux de couture et de repassage, nous avons autorisé les sous-employées à faire repasser ou coudre une partie de leurs objets de toilette, bien entendu en dehors

des heures régulières de travail. Le travail, de ce fait, qui n'occasionne pas de surmenage, que les lillet-tes font de bonne grâce, heureuses d'être agréables aux personnes qui les soignent avec un grand dévoue-ment, ne rentre pas naturellement non plus dans les évaluations qui sont faites par l'Administration.

MOIS.

Nombre d'apprenties

Valeur de la main-d'œuvre.

cout.

repass.

buan-derie.

couture.

repassage.

buanderie.

Janvier .. Février...

Mars.....,

Avril.....,

Mai.......

Juin.....,

Juillet____

Août......

Septembre Octobre... Novembre Décembre.

42 44 38 40 43 42 45 40 40 38 36 36

34

36 35 37 39 38 36 34 35 34 32 32

25 30 38 36 40 40

266 189 163 236 221 238 226 237 219 158 188 235

fr. 80

90 60 20 10 30 90

50 80

89 fr. 05

80 » 98

94 05

98 45

96 60

77 30

33 05

107 80

46 25

29 »

66 90

32 fr. 80 69 65 89 10

80 40 73 70

81 . 45

Totaux.

2.581 fr. 10

926 fr. 45

427 fr. 10

En plus des apprenties qui travaillent par séries régulières, 32 ont travaillé une heure par jour. 6 enfants savent faire complètement les layettes ; 16 du crochet et de la dentelle; 4 savent faire de la tapisse-rie ; -4 savent tricoter. Le tableau suivant donne mois par mois le nombre des apprenties régulières et l'évaluation du travail.

Les salaires des maîtresses de couture et de repas-sage sont, par an, de 1.700 fr. auxquels il faut ajouter l'évaluation des avantages en nature, soit -4.000 fr.. Le salaire de la maîtresse buandière, pour six mois, est de 250 fr., plus les avantages en nature, 500 fr.. Au total pour les trois maîtresses : 4.750 fr.. L'évaluation, à prix réduits, du travail des enfants, faite par M. l'économe, s'élève à 3.934,65. D'où il suit que les maîtresses professionnelles ne coûtent rien h l'Administration.

Visites, permissions de sorties, congés d'essai. — Les enfants ont reçu 3.398 visites; les visiteurs ont été au nombre de 5.251. Ces chiffres témoignent de la sollicitude des familles envers leurs malheu-reuses enfants. Il semble que, se rendant compte de la responsabilité héréditaire ou directe (alcoo-lisme) qui leur incombe, elles redoublent d'affection pour elles.

Permissions de sortie d'un jour......... 50

Congés do 2 jours...................... 42

3 - ...................... 22

- 4 -...................... 32

_ 5 _ .................. 4G

_ s — .............. 122

- -10 - ...................... 2T

- 15 - ............•......... 57

- 1 mois...................... 10

Total.... 408

D'une façon générale, sauf quand il s'agit des cou-dés d'essai, h fin de sortie, nous ne tenons pas à accorder des congés de plus de cinq jours, parce que le séjour des enfants dans leurs familles se prolongeant, il est moins facile de les faire rentrer et surtout parce qu'elles reprennent vite, chez elles, leurs anciennes habitudes ; que, ¿1 leur retour, elles seplicnt moins bien à la discipline et travaillent avec moins (l'ardeur. Nous avons demandé maintes fois, sans résultats, à l'Administration de rappeler aux familles qu'elles ne doivent pas, dans l'intérêt môme de leurs enfants, dépasser la durée des congés accordée.

La Commission de surveillance a visité la Fonda-lion Vallée le 10 mai et la Commission du Conseil général le 21 novembre.

Promenades. — Elles ont lieu doux fois par semaine, soit dans les communes voisines, soit à Paris. Le nombre dos enfants qui prennent part à ces prome-nades, avec leçons de choses, varie de 60 à 80.

Distractions. Coéducation des sexes . — Comme les années précédentes, et sans qu'il soit survenu des inconvénients de la présence simultanée à ces réu-nions des enfants des deux sexes, les petites filles de la Fondation Vallée ont participé en 1904, à tou-tes les distractions données aux garçons de Bicetre et dont l'cnumération figure dans le Compte-vendu de la section des garçons de cet établissement. Le mardi-gras et à la mi-carême, 70 fillettes ont été déguisées. Elles ont pris part à la promenade dans les sections d'aliénés, dans les cours de l'hospice et ont dansé dans l'après-midi.

Le nombre des travesties varie de £0 à 60. Ces peti-tes fêtes auxquelles assistent les familles, ne coûtent rien à l'Administration. Nos fillettes, durant l'an-née, donnent 25 cent, par mois. Quelques personnes,

entre autres MM. les Internes en médecine et en pharmacie et le personnel de Vallée remettent un peu d'argent pour accroitre la caisse des enfants. Les dépenses consistent en achat d'étoffes, teinturerie, nettoyages, mousseline, coiffures, fleurs, musiciens, etc.. Les costumes sont confectionnés par les enfants elles-mêmes sous la direction de la maîtresse de l'ou-vroir. Ces fêtes, qui se renouvellent chaque année depuis l'ouverture de la Fondation en 1890, se sont passées dans les meilleures conditions (1).

Améliorations diverses. — Réfection de la pein-ture de la salle des bains et des douches ainsi que de 4 logements de sous-employés. — Construction d'une petite buanderie {Fig. 1 et 2, p. cxv et cxvi.) qui a commencé à fonctionner en juillet (8000 fr.) : Création d'un emploi d'infirmière enseignante (M1,10 Coussy). — Suppression des bains de siège au dortoir du rez-de-chaussée (ancien réfectoire) ainsi qu'au sous-sol des gâteuses. Ces deux bains do siège sont remplacés par-deux baignoires en fonte émaillée. — Réfection de la peinture des dortoirs du bâtiment neuf et de la cage de l'escalier. — Réparations diverses de plomberie et fumisterie. — Installation d'une chaudière à basse pression et revêtement calorifuge de la grosse chau-dière Field.

Teigne. — Quatre enfants ont été soignées pour la teigne au pavillon d'isolement de la section de Bicêtre.

Maladies infectieuses. — Cinq fillettes ont été soi-gnées au même pavillon pour la rougeole ; deux pour un érysipèle, 5 pour varicelle, 1 pour diphtérie (Guill...). Cette dernière est décédée le 2 janvier.

('i) L'administration fournit 100 petites brioches vendues au buf-fet 10 centimes.

Maladies intercurentes. — Une enfant a été soignée à l'Infirmerie pour fièvre typhoïde; 15 pour bron-chites; 10 pour engelures; 2 pour douleurs rhuma-tismales ; 8 pour tuberculose; 6 pour embarras gas-trique; 42 pour série d'accès; 15 pour abcès; 3 pour conjonctivite; 4 pour gourmes ; 5 pour abcès froids; :l pour entorse ; 1 pour angine ; I pour eczéma ; 8 pour diarrhée ; 35 pour migraine ou céphalée.

Glande thyroïde. —19 enfants ont été soumises à la médication thyroïdienne : 6 myxœdémaleuses : Lar.., Harb.., Wath.., Kraém.., Gang-.., Tisse..; — 4 mongoliennes : Mcun..., Le Bri..., Cott.., Jean..; 12 obèses : Lang.., Huss.., More.., Plail... Drieu.., Cuvel..., Taray..., Gauth..., Dur..., Duvc..., Dant..., Choq..., 10 pour nanisme : Neg\. , Fuch..., Delom..., Dor..., Mott..., Vibcr..., Imbeau..., Rideau..., Caza..., Chapeli....

Myxœdcmateuscs................... 6

Mongoliennes......................• 4

Obèses............................. 42

Naines............................. 10

Total : "32"

Vaccinations et Revaccinations. — Elles ont été ou nombre de 10, sans succès. De même qu'à Bicê-

tre, nous revaccinons avec nos infirmières toutes les entrantes et toutes les malades qui sont à la Fondation depuis 5 ou 6 ans.

Bains et hydrothérapie. — Comme les années pré-cédentes, nous avons eu recours dans une large mesure aux bains et aux douches. Chaque année nous assistons plusieurs fois à l'administration des douches afin do nous assurer que l'on continue à se conformer à nos leçons. Quant aux autres moyens de traitement, ils ont été les mêmes que dans notre section de Bicêtre.

Signalons surtout les leçons de choses, soit en classe, soit clans les jardins et les promenades. Nous recom-mandons à notre personnel de veiller le plus possible à l'hygiène sexuelle, principalement pour les petites gâteuses et pour les filles pubères. Les enfants pren-nent leurs douches à la Fondation; ce n'est qu'en cas de réparations qu'elles les prennent à Bicêtre. Les bains de pieds ont été donnes à la Fondation où existe, ainsi que nous l'avons dit, une installation convenable. C'est surtout à cette occasion que l'on procède aux soins des mains, des pieds, des ongles. Voici la statistique des bains et des douches en 1904.

Bains simples....................... 5.507

Bains salés.......................... 47i6

Bains amidonnés.................... 235

Bains pris à Bicêtre................. 893

Total............... 7.081

Douches............................ 33.582

Bains de pieds ..................... 2.509

Service dentaire. — Toutes les filles sont exami-nées au point de vue de leur dentition parle dentiste do Bicôtre. Nous recommandons à notre personnel de surveiller avec soin la bouche des enfants, de nous signaler lcslésionsdeslèvrcs, des gencives, des dents, car elles peuvent être l'occasion de tics de la face; de nous montrer les enfants qui bavent (massage des lèvres, electrisation), d'apprendre aux enfants à se gargariser, ce qui facilite notre tâche en cas d'angine. Mômes recommandations pour l'évolution de la secon-de dentition. C'est parce que nous connaissions les anomalies de la dentition chez les idiots que nous avons demandé la nomination d'un dentiste à Bicôtre et à la Salpêtrière, en 1880, création qui a été le point de départ de l'organisation du service dentaire des hôpitaux et des asiles.

Du 1er novembre au 1er mai, en raison de la fré-quence, chez nos malades, surtout les idiotes, les imbéciles et les arriérées, des accidents lymphatiques et, dans une certaine mesure, de la tuberculose, nous avons l'habitude de leur prescrire l'huile de foie de morue, le sirop d'ioduro de fer, le phosphate et le glycéro-phosphatc de chaux, les bains salés ; du 1er avril au 1er novembre, quelquefois l'hiver quand le chauffage du service balnéo-hydrothérapiquelepcrmct, les douches froides. C'est à ce traitement que nous, attribuons la guérison des manifestations lymphati-ques, l'arrêt, en maintes circonstances, des accidents tuberculeux. Nul doute pour nous que si, chez les enfants et les adolescents menacés de tuberculose, ou au.début, on procédait de môme, non pas une année mais des années jusqu'à 18 ou 20 ans, on ne diminue-rait beaucoup le développement de la tuberculose.

II.

Statistique. — Mouvement de la population.

Le 1er janvier 1904, il restait à la Fondation Vallée 236 enfants se répartissant ainsi :

Idiotes et imbéciles................... 181

Epilcptiqu.es ......................... 54

Hystériques .......................... 1

Total........ 236

Parmi ces enfants on peut en compter 15 atteintes de perversité à un degré prononcé.

Sur ce nombre 75 sont gâteuses; 10 ont de l'in-continence nocturne d'urine; 5 sont atteintes de surdi-mutité; 5 de cécité; 4 présentent du mutisme volontaire; 10 ont des accès de colère ; 20 sont tur-bulentes à un degré pathologique; 15 sont menteuses, à un degré vraiment pathologique ; 3 sont atteintes d'écholalie; 4 de dacnomanie; 2 d'échohinésie; 2 de hrouomanie; 4 de coprolalie ; 3de kleptomanie; 9 de zoophobie; 7 de canophobie; 23 sont onychophages; 20 sont onanistes; 6 sont flaireuses; 2 sont ruminan-tes ; 1 goitreuse; 5 sont atteintes d'impulsions géni-tales anormales; 3 offrent des iics convidsifs de la face; 5 du balancement du ironc; 2 du balancement avec rotation de la tête; 1 est sauteuse; 1 est grim-peuse; 2 sont atteintes d'/ic^ípírrésíe; 13deparap/é(7Íe; 12 d'hémiplégie; 4 ont des pieds-bots; 1 est athétosi-que; 2 choréiques; 6 sont ba-yeuses ; 6 sont microcé-phales a un degré prononcé; 5 sont hydrocéphales; 3 scaphocéphales; 1 acrocéphale; 6 sont myxœdéma-teuses; 9 sont obèses; 5 sont mongoliennes, 6 ont du nystagmus; 13 ont du iiarnsme; 5 sont atteintes do luxations congénitales de la hanche ; 1 est atteinte de coxalgie, 7 ont de la scoliose.

Décès. — Les décès ont été au nombre de 19. Le ta-bleau des pages cvni à exi fournit les renseignements concernant le diagnostic, la date et la cause du décès, ainsi que les principales particularités présentées par les malades.

Sorties. — Les sorties ont été au nombre de 20; le tableau des pages cxxiv, cxxv, indique les motifs de la sortie, la nature de l'affection dont étaient atteintes les malades et leur degré d'amélioration à la sortie.

Entrées. — Elles ont été au nombre de 41.

iran s-

MOIS. ENTREES SORTIES. DECES. tV^ZZ

Janvier........... 6 2 1 »

Février........... 3 1 » 3

Mars............. 3 1 2 »

Avril............. 2 2 4 »

Mai............... 3 » » 1

Juin.............. 2 » 1 3

Juillet............ 7 » 7 »

Août............. 3 2 » »

Septembre........ 2 1 2 »

Octobre.......... 4 » » 1

Novembre........ 2 5 » 1

Décembre........ 4 4 2 1

Totaux........... 41 18 19 10

Évasions. — Comme les années précédentes nous n'avons pas eu d'évasions en 1904.

Transferts. — Ils ont été au nombre de 10 ; 5 à Villejuif; 2 à l'asile de Maison-Blanche: 1 à Châlons; 1 à Clermont (Oise) ; 1 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Population au 31 décembre. — Il restait à la Fon-dation, le 31 décembre 230 enfants, se décomposant ainsi :

Épileptiques..................... 55

Hystériques...................... I

Idiotes ou imbéciles.............. 174

Total......... 230

Les 55 malades épileptiques se répartissent ainsi : épileptiques intelligentes possédant le certificat d'études et en complète déchéance 2; épileptiques non gâteuses en déchéance, 5; épileptiques gâteuses, 17; épileptiques gâteuses et hémiplégiques, 6; épi-leptiques imbéciles, 24; hystérique, 1.

Idiotie mongolienne. 4 mars.

NOMS.

Tard .

Maît

B a r l h o .

13 ans.

13 ans 1/2 Imbécillité. Epilepsie. Hémiplégie

droite.

Imbécillité. Paraplégie et cont

r a c t u r e légère.

Idiotie t r a u m a t i q u e . Températ

u r e d'incubation à l'entrée.

Hérédité épileptique.

Idiotie congénitale. Hémiplégie

gauche. État de mal convulsif.

Idiotie c o n g é n i t a l e . Épilepsie,

Idiotie. Paraplégie.

Idiotie.

29 janvier

29 mars.

8 avril.

13 avril.

26 avril.

30 avril.

12 j u i n.

CAUSE DU DÉCÈS. PATVTICULAMTÉS.

Tuberculose

n a i r e .

pulmo- Os du crâne peu durs ; coté gauche moitié

plus épais q u e le droit. — Pas de synostoso.

— Le nerf optique, le t u b e r c u l e mamillaire,

le pédoncule, du côté g a u c h e sont plus petits

que du coté droit. — Atrophie de î'hômisph.

cérébral gauche et do l'hémisph. cérébelleux

droit. (Hém. c é r é b r a l droit, 580 g r . hém.

c é r é b r a l gauche, 380 gr. ; hém. cérébelleux

droit, 72 g r . ; hém. cérébelleux gauche, 80

gr.). Tuberculose pulmonaire.

Tuberculose

Usée.

g é n é r a - Os du crâne minces et peu d u r s . — Pas do

synostoso. — P e r s i s t a n c e de la s u t u r e métopique

; os épactal. — Méningo-cncéphalite

disséminée. — P e r s i s t a n c e du thymus. —

Tuberculose généralisée.

Tuberculose

n a i r e .

pulmo- Os du crâne durs et épais surtout au niveau

du frontal. — Pas de synostoso. — Méningocncéphalite

disséminée. — Tuberculose pulmonaire.

Cachexie. Opposition à l'autopsie.

Congestion

n a i r e .

pulmo- Os du crâne épais, d u r s . — Synostose presque

complète des s u t u r e s . — Arrêt de développement

des circonvolutions. — Congestion

p u l m o n a i r e .

Congestion

n a i r e .

pulmo- Os du crâne minces et peu durs. — Pas dé

synostose. — P a c o h y m é n i n g i t e . —Méningoencéphalite.

— Hydrocéphalie. — Congestion

pulmonaire.

Cachexie. Os du crâne minces et peu durs. — Pas de

s y n o s t o s e ; plagiocéphalie. — Légère congestion

à la base du poumon droit. —

Cachexie.

Congestion p u l m o naire.

Os du crâne minces, peu durs. — Pas de

synostoso. — Rien de p a r t i c u l i e r dans les

c e n t r e s nerveux. — Poumons congestionnés.

DIAGNOSTIC.

DATE DU

DÉCÈS.

AGE.

13 a n s 1/2

Dérouin 7 ans. 1/2

Jus . 15 a n s 1/2

Cour 9 ans.

Lois 3 ans.

Philipp. 3 a n s . 1/2

PARTICULARITES.

Os du crâne assez durs et assez épais. — Pas

de synostose. — Poumons t r è s congestionnés,

caverne du poumon d r o i t ; infiltration

p u r u l e n t e des deux poumons; nombreux

ganglions t r a c h é o - b r o n c h.

Opposition à l'autopsie.

Os du crâne moyennement épais. — Pas de

synostose.

Adhér. du poumon droit, t u b e r c u l e s sclérosés

et c i c a t r i c e s dans les deux poumons. — Reins

congestionnés, persistance du thymus

volumineux. Ramollissement de la glande

p i t u i t a i r e .

Opposition à l'autopsie.

NOMS. AGE. DIAGNOSTIC.

DATE DU

DÉCÈS.

CAUSE DU DÉCÈS.

Chart

Rossig

Duf

Land.

Langl

Moi.

Escof.

3 ans. i '2

9 a n s . 1/2

16 a n s.

9 a n s.

7 a n s ..

10 ans.

•14 ans.

Épilepsie. P a r é s i e des membres

i n f é r i e u r s .

Épilepsie.

Imbécillité, paraplégie.

Idiotie. Épilepsie.

Idiotie microcéphalique.

Idiotie.

Imbécillité. Hydrocéphalie.

1 e r juillet

13 j u i l l e t.

13 j u i l l e t.

15 j u i l l e t.

18 j u i l l e t.

22 juillet.

24 j u i l l e t.

Tuberculose pulmon

a i r e .

Tuberculose pulmonaire.

Etat de mal.

Hscharre de la région

sacrolombaire, infection

infractus du rein

d r o i t .

Congestion pulmonaire.

Cachexie.

Dubra.

Deliv.

NOMS.

Pichanco

R o u s s e . .

Virl

B ê c h a . . .

Br

Ham

R o u s s e . .

Keus

Thiber ..

V a u d e . . .

Plail

Jaequo ..

Ib

Bau

Dur

Giff

Bord

Vann . . .

H ans.

14 a n s .

19 a n s .

7 a n s .

18 a n s .

18 a n s .

19 a n s.

15 a n s .

.9 a n s .

16 a n s 1/2

14 a n s .

11 a n s .

15 a n s .

14 a n s .

DIAGNOSTICS.

A r r i é r a t i o n intellectuelle cl

d'excitation maniaque.

A r r i é r a t i o n i n t e l l e c t u e l l e ; hyst

é r i e .

Imbécillité prononcée.

Imbécillité, épilepsie.

Imbécillité, épilepsic.

Imbécillité, hébéphrénie.

Idiotie.

Imbécillité morale.

Imbécillité morale, rachitisme.

Idiotie, paraplégie.

Imbécillité.

Imbécillité prononcée.

Idiotie, gâtisme.

Imbécillité.

Idiotie, gâtisme, paraplégie.

Imbécillité, gâtisme.

Imbécillité, épilepsie.

Imbécillité, épilepsie.

Imbécillité, épilepsie.

Imbécillité morale.

C A U S E S DE LA S O R T I E .

Rendue à sa m è r e qui la réclame le

7 j a n v i e r . Amélioration notable.

Rendue à sa m è r e qui la réclame le

22 j a n v i e r . Amélioration.

Transférée à Villejuif, le 13 février.

Amélioration.

Transférée à l'asile de Maison Blanche

le 25 f é v r i e r . Môme état.

Transférée à l'asile de Maison Blanche

le 25 février.

Rendue à sa famille qui la réclame

le 27 février. Déjà t r è s améliorée à

son e n t r é e à la Fondation.

Rendue à s a famille qui la réclame

le 18 mars.. Même clat.

Rendue à sa famille qui la réclame

le 12 a v r i l . Amélioration.

Rendue à sa famille qui la réclame

le 19 a v r i l . Amélioration notable.

Transférée à Clcrmont (Oise), le 31

mai. Même état.

Transférée à Villejuif. le 4 juin.

Amélioration.

Transférée à Villejuif, le 4 j u i n.

Même état.

Transférée à Villejuif, le 4 juin.

Même état.

Rendue à s a famille qui la réclame

le 5 août. Amélioration.

Rendue à s a famille qui s'oppose au

t r a n s f e r t 6 août. Même état.

Rendue à sa famille qui la réclame

le 27 s e p t . Amélioration notable.

Transférée à C l c r m o n t - F e r r a n d , le 7

octobre. Amélioration légère.

Transférée à Chàlons (Marne), le 8

novembre. Même état.

Rendue à sa famille qui la réclame

le 24 novembre. Même état.

Rendue à sa famille qui la réclame

le 27 novembre.

AG E S .

14 a n s .

11 a n s.

48 a n s .

18 a n s .

18 a n s .

14 a n s .

BOURNEVILLE, Bicêtre, 1904.

Noms.

Fri...........

Gouj......

Bouln____----

Re...........

Mil...........

Mey..........

Ni ed.........

Nied.........

; Ages.

i

6 ans.

7 ans.

15 ans.

7 ans.

11 ans.

18 ans.

9 ans.

12 ans.

Diagnostics.

Idiotie, gâtisme. Imbécillité prononcée. Imbécillité légère. Idiotie profonde.

Imbécillité. Idiotie, épilepsie. Arriération intellectuelle. Arriération intellectuelle.

Causes de la sortie.

Rendue à sa famille le 29 novembre. Même état.

Rendue à sa famille qui la réclame le 3 novembre. Même état.

Rendue à sa famille qui la réclame le 30 novembre. Amélioration

Rendue à sa famille qui la réclame le 2 décembre. Même état.

Rendue à sa famille qui la réclame le 2 décembre. Amélioration.

Transférée à Villejuif, le 7 décembre. Même état.

Rendue à sa famille qui la réclame le 7 décembre. Amélioration.

Fig. 1. — Buanderie.

Fig. 2. — Buanderie.

Sur les 174 idiotes ou imbéciles, 50 sont gâteuses; 12 ont de l'incontinence nocturne d'urine; 5 attein-tes de surdi-mudité; 7 de cécité; 4 présentant du mutisme volontaire; 18 ont des accès de colère; 25 sont turbulentes; 20 sont menteuses à un degré vraiement pathologique; 4 sont atteintes d'écholalie; 9 de dacnomanie; 2 d'échohinésie ; 2 de krouomanie; 7 de coprolalie; 12 de kleptomanie; 8 de zoophobie; 7 de cynophobie; 25 sont onychophages; 20 sont onanistes ; 8 flaireuses ; 2 ruminantes ; 1 goitreuse ;

3 sont atteintes d'impulsions génitales anormales;

4 sont atteintes d'otceuié : 5 qui exhibent ieurs orgra-?ies ge'miaiix; 4 offrent des tics convulsifs de la face ;

5 du balancement du tronc; 2 du balancement avec rotation de la íéíe ; 1 du balancement du tronc de droite à gauche en dormant; 1 du balancement de la íéíe de droite à gauche en dormant; 2 sauieitses; 2 grimpeuses; 8 cléchireuses ; ^rongeuses; 2 sont attein-tes d'hémiparésie; 13 depa?"apZe'c7¿e; ? d'hémiplégie ; 4 ont des pieds-bots; 1 double pied-bots; 5 sont choréiques; 3 athétosiques ; 7 sont bauewses; 6 sont microcéphales; 5 hydrocéphales; 5 scaphocéphales; 2 acrocéphales; 6 sont myxœdémateuses; 5 sont mongoliennes; 5 ont du nystagmus; 13 sont obèses; 14 ont du nanisme; 4 sont atteintes de luxation congénitale de la hanche; 1 est atteinte de coxalgie;

6 ont de la scoiiose; 15 enfants présentent des défor-mations des orteils.

Plane..., le 2e11'-0 orteil du pied gauche est en forme de marteau; Lamb..., le 5e orteil du pied gauche repose sur le 4e; Cayr..., les 5CS orteils des deux pieds reposent sur le 4e; Saun..., les gros orteils de chaque pied chevauchent sur le second; Bouss..., le 5° orteil du pied droit chevauche sur le 4°; Dant..., le 2e et 3« orteils des deux pieds sont palmés et le 5° des deux pieds chevauchent sur le 4e; Gar.., le 2° et 3e orteils des deux pieds sont légèrement palmés; Mor..., le 2° et 3° orteils des deux pieds sont légèrement palmés; Vib..

le ic orteil forme une saillie sur la face dorsale du pied (des deux côtés) et repose sur le 3e et 5e orteils, il y a une légère palmature entre le 2° et 3° orteils. Les enfants Radig..., Noir..., Puisség..., Magn..., Davau..., Wei..., présentent à leurs pieds une légère palmature.

Sur les 230 enfants qui existent à la Fondation; 65 savent se servir de la cuillère, de la fourchette et du couteau; 70 de la cuillère et de la fourchette; 55 de la cuillère seulement; 40 ne savent pas manger seu-les. Sept d'entre elles ont appris à manger seules; Mon.., Geh.., Hafl.., Dur.., Lab.., Lem.., Delp..; six d'entre elles ont appris à se servir des deux objets : Ptoz.., Rig.., Gaza.., Noë.., Blanc.,, Rena..; six ont appris à se servir des trois objets : Espon.., Dav.., Robil.., Trav.., Mau.., Robe...

Nous avons pu supprimer le gâtisme à 4 d'entre elles : Lab.., Géha.., Hafl.., Roug...

Personnel. — Il a été composé en 1904 d'un méde-cin, d'un interne titulaire, M. Burgaud remplacé par M. Durand, titulaire; d'une surveillante en chef, Mme Athénaïs Bohain; de 3 surveillantes de 3e classe : Minos Croizelle, Ehrmann, Lapeyre; d'une surveil-lante de 5° classe : Mm0 Quatre; 3 infirmières de classe exceptionnelle : Mmes Baruet, Briot, et Billod-Morel; d'un portier, M. Piéderrière; d'un infirmier, M. Sorieux; de 13 infirmières de jour et de 8 de nuit. Total du personnel secondaire faisant fonction à la fois d'infirmières et d'institutrices, comme il convient dans un asile-école consacré à des enfants idiotes, imbéciles, arriérées, épileptiques, etc. : 31.

Les résultats obtenus encore cette année à la Fondation Vallée sont dignes des plus grands éloges. C'est au personnel, et en premier lieu à Mmu Athénaïs Bohain et MUo Lapeyre et à leurs dévouées collabo-ratrices, citées-plus haut, que nous les devons. Nous

sommes heureux de les signaler à l'attention de l'Administration. Le fonctionnement aussi parfait que possible et très économique, de la Fondation Vallée montre les avantages incontestables des établissements dont la population est limitée et dont il est possible de confier la direction aune surveillante. La Fondation Vallée peut servir de modèle aux administrations départementales qui voudraient construire des asiles-écoles.

Section III. —

Assistance et enseignement.

i.

Commission ministérielle pour l'enseignement et l'assistance des enfants anormaux.

A la suite d'une mission confiée au Dr Gauraud, relative à la situation des enfants arriérés ou anormaux à l'étranger, et dont les résultats l'avaient vivement intéressé, M. Chaumié a chargé M. Marcel Chariot, inspecteur général de l'instruction publique, de lui fournir un rapport sur la situation au point de vue scolaire des anormaux physiques, intellectuels ou moraux. Voici le rapport de M. Marcel Chariot :

Paris, 30 septembre 1904.

Monsieur le ministre,

La loi du 28 mars 1882 dit, dans son article A, que «l'ins-truction primaire est obligatoire pour les enfants des deux sexes âgés de six ans révolus à treize ans révolus». Mais il est une catégorie d'enfants à qui, jusqu'ici, la loi n'a pas été appliquée : ce sont les sujets qui, soit au point de vue physi-que, soit au point de vue intellectuel ou moral, ne se trouvent pas dans des conditions normales pour recevoir l'enseigne-ment commun.

L'instituteur public ne peut accepter ni encore moins garder dans sa classe des enfants incapables de prendre part aux exercices scolaires et dont la présence retarderait la marche des études et serait une cause de désordre, parfois môme de scandale. Ces éliminations s'imposent dans l'intérêt

de l'immense population normale des enfants de nos écoles.

Mais ce n'est pas envers celle-là seulement que l'Etat a des devoirs à remplir. Ses obligations ne sont pas moins strictes, elles ont même un caractère plus impérieux à l'égard des malheureux êtres d'exception : anormaux physiques, anor-maux intellectuels, anormaux moraux. La société a sa part de responsabilité dans des tares qui sont, le plus souvent, le résultat de l'hérédité ou du milieu : elle doit donc prendre à sa charge la réparation ou l'atténuation de ces misères. Et ce qui est son devoir est également son intérêt. Laissés à l'état do nature, les anormaux ne cesseront, pendant toute leur vie, d'être pour la collectivité une lourde dépense. Au contraire, habilement et humainement traités par les nouvel-les méthodes scientifiques, ils ne seront plus condamnés à demeurer irrémédiablement des non-valeurs sociales, des parasites onéreux et nuisibles, mais ils prendront une part, plus ou moins importante, dans le travail commun, et un certain nombre d'entre eux en viendront peut-être un jour à l'aire, pour la société, presque autant qu'elle aura fait pour eux.

Le législateur de 1882 n'avait pas méconnu cette consé-quence de principe d'obligation puisque, l'article 4 de la loi du 28 mars porte, in fine, qu'un « règlement d'administration déterminera les moyens de donner l'instruction primaire aux sourds-muets et aux aveugles». Mais ce règlement, qui reste encore à faire, n'était destiné, comme on le voit, qu'à deux catégories d'anormaux. Il laissait de côté tous ces petits êtres, d'une intelligence lente ou incomplète, qui ne peuvent sans doute s'accommoder de la discipline et des programmes appliqués dans nos écoles ordinaires, mais qui ne sauraient non plus être confondus avec les idiots et les crétins, et traités comme des incurables.

Le silence de la loi scolaire à leur égard s'explique surtout par ce fait qu'il y a vingt deux ans les études psycho-physio-logiques n'avaient pas été poussées aussi loin qu'aujourd'hui, et tenaient moins de compte de la graduation dans le classe-ment des anomalies intellectuelles. Or, c'est précisément l'existence constatée de toutes ces variétés dans les infirmités mentales, et la détermination de leur curabilité, qui adonné à l'Etat enseignant la conscience des devoirs nouveaux, et qui rend indispensable aujourd'hui l'élaboration du règlement attendu, dont les dispositions devront s'étendre à toutes les catégories d'anormaux éducables.

Même en ce qui concerne les sourds-muets et les aveugles,

on est resté sous l'influence de cette idée ancienne, que le soin de leur infirmité relève beaucoup plus de l'assistance que do l'éducation, et que l'intérêt de la société à leur égard doit se manifester surtout par les secours matériels ou l'hos-pitalisation. Quant au devoir de les instruire, l'État s'en remettait et s'en remet encore aujourd'hui presque exclusi-vement à des institutions privées dont la plupart sontcongré-ganistes (1). Le tableau ci-dessous donne la répartition actuelle des aveugles et des sourds-muets des deux sexes entre les diverses maisons d'éducation qui leur sont affectées.

Aveugles.

L'Institution nationale, boulevard des Invalides, reçoit.................... 160 80

L'Ecole Braille (école départementale) à Saint-Mandé (Seine), reçoit...... 90 70

Une vingtaine d'écoles privées, répan-duts dans divers départements re-çoivent environ ..................... 300 200

Garçons......... 550

Filles........... 350

Ensemble............ VÏ00

Sourds-muets.

L'Institution nationale de la rue Saint-Jacques, à Paris, reçoit............. 263 »»

L'Ecole nationale de Bordeaux....... «» 230

L'École nationale de Chambéry...... 80 38

L'Institut départemental d'Asnières.. 180 120 Ci écoles privées, dans divers départe-ments ............................... 1.594 1.5G8

Garçons ........ 2.123

Filles ........... t .046

Ensemble............. 4.069

(l)En toutes circonstances, partout où l'occasion s'en est offerte, même dans nos observations médicales concernant des malades ayant été mal traités, exploités, clans des maisons privées congré-ganistes, nous avons insisté pour que l'État, les Départements, les Communes fassent leur devoir républicain c'est-à-dire créent des établissements laïques pour l'assistance et l'instruction de tous les malheureux du corps ou de l'esprit, enfants, malades, vieillards et infirmes et ne comptent en rien sur l'assistance privée.

Or, bien que le nombre des sourds-muets et et des aveu-gles en âge scolaire n'ait pu être établi d'une façon rigou-reuse, on est d'accord pour reconnaître qu'il s'élève approximativement à sept mille pour les premiers et à quatre ou cinq mille pour les seconds. Ainsi, plus du tiers des sourds-muets et près des quatre cinquièmes des aveugles sont mis, en quelque sorte, hors la loi scolaire, où est ce-pendant inscrit, en termes formels, leur droit à l'instruction. Les arriérés intellectuels et moraux perfectibles, dont le nom-bre est beaucoup plus considérable que celui des aveugles et des sourds-muets (on ne l'évalue pas à moins de quarante mille), sont, au point de vue éducatif, encore plus délaissés

La situation s'agrave chaque jour, et, chaque jour dans les congrès d'enseignement, d'assistance, de médecine, les voix les plus autorisées pressent l'Etat de remplir ses obligations(l). Ce qu'on lui demande, ce n'est pas de supprimer ou de sup-planter l'initiative privée, ni celle des départements et des communes, à laquelle on doit déjà tant de fructueux efforts mais de la considérer simplement comme une auxiliaire dans l'accomplissement d'une tâche qu'il ne saurait décliner, et que lui seul d'ailleurs peut embrasser dans son ensemble.

A quelles méthodes s'arrêtera-t-il? Quelles classifications établira-t-il entre les anormaux éducables? Quel type d'éta-blissement leur destinera-t-on? Comment recrutera-t-il et formera-t-il le personnel enseignant? Comment, pour les élèves sortants, ménagera-t-il la délicate et périlleuse tran-sition entre l'école et la vie? Mais n'aura-t-il pas au préalable, à faire le recensement, aussi rigoureux que possible, des enfants qui ont droit à une de ces éducations spéciales et à étudier scrupuleusement les expériences tentées et les résul-tats obtenus dans les établissements existants.

Quoi qu'il en soit, pour préparer une telle œuvre, l'Etat a les éléments nécessaires : les hommes de science, les éduca-teurs, les praticiens auxquels il fera appel lui apporteront le concours d'un savoir, d'une expérience, d'un dévouement

(1) C'est «congrès d'assistance et de médecine » qu'il conviendrait de dire, car ce sont les médecins qui se sont occupés les premiers depuis un siècle, de l'assistance, du traitement et de l'éducation de ces malades. Ce n'est que clans ces dernières années et surtout depuis notre campagne pour la création des classes ou des écoles spécia-les pour les moins malades (Imbéciles, arriérés et instables) que les Congrès d'enseignement ont commencé à s'occuper d'eux (B.)

auquel aura été rarement fournie une plus belle occasion de servir l'humanité. Veuillez agréer, etc. Marcel Charlot,

Inspecteur général de renseignement-primaire.

Conformément aux conclusions de ce rapport, M. Chaumié a décidé, d'accord avec le président du conseil, d'instituer une commission chargée d'étudier la question. Ont été nommés membres de. cette com-mission :

MM. Léon Bourgeois, député, ancien président du conseil, ancien ministre de l'Instruction publique, président. — Ba-guer, directeur de l'Institut départemental des sourds-muets d'Asnières. — Bédorez, directeur de l'enseignement primaire de la Seine. — Binet, directeur du laboratoire d'études psy-chologiques à la Sorbonne.

Dr Bourneville, membre du conseil supérieur de l'Assistance publique. — Bruman, conseiller d'État, directeur de l'Adminis-tration départementale et communale au ministère de l'Inté-rieur. — Marcel Chariot, inspecteur général de l'Instruction publique. — Jacques Cohen, docteur en droit, chef adjoint du cabinet du ministre de l'Intérieur et des Cultes.

Collignon, directeur de l'Institution nationale des sourds-muets.— Gasquet, directeur de l'enseignement primaire au ministère de l'Instruction publique.— Jost, inspecteur géné-ral honoraire de l'instruction publique. — Lacabe, inspecteur primaire à Paris. — Malapert, professeur de philosophie au lycée Louis-lc-Grand.

Mesureur, directeur de l'administration générale de l'Assis-tance publique, à Paris.— Henri Monod, directeur de l'assis-tance et de l'hygiène publiques au ministère de l'Intérieur. — Pissard, inspecteur général des services administratifs au ministère de l'Intérieur.— Robin, directeur de l'Institution nationale des jeunes aveugles, à Paris.— De Saint-Sauveur, chef du bureau des établissements de bienfaisance au minis-tère de l'Intérieur.— Strauss, sénateur, membre du conseil supérieur de l'Assistance publique. — Mlle Stupuy, directrice d'école enfantine, à Paris. — Dr Jean Gauraud, chargé de mis-sion, secrétaire.

Nous nous bornerons à noter, pour le moment, que

depuis près de vingt ans nous réclamons l'application complète de la loi du 28 mars 1882, qui doit s'appli-quer à tous les enfants, dans la mesure du possible. Or, comme la très grande majorité des idiots est amé-liorable, notre réclamation estjustifiée. Afin d'arriver à ce résultat, nous avons fait adopter en 1889 par la commission parlementaire chargée de l'examen du projet de loi portant revision de la loi du 1838 sur les aliénés, un article imposant aux départements la création d'asiles-écoles pour les enfants anormaux au point de vue intellectuel et moral (idiots, amoraux). Cet article est ainsi conçu :

« Dans un délai de dix ans, les départements devront ouvrir des établissements spéciaux ou des sections spé-ciales destinés au traitement et à l'éducation des enfants, imbéciles, arriérés, crétins, épileptiques et paralytiques. Plusieurs départements pourront se réunir pour créer ces établissements ou sections (1). »

Le même texte a été adopté aussi à la suite du second rapport qui nous avait été confié en 1891.

M. Chariot semble faire encore une exclusion, au détriment des idiots et des crétins, ceux-ci de plus en plus rares, croyons-nous; ceux-là, au contraire, nom-breux et quoiqu'on dise améliorables, même à un degré très prononcé. Nous avons réclamé pour tous les anormaux une statistique qui n'a jamais été faite sérieusement. (Voir p. 3 la statistique partielle que nous avons faite).

Si, dans le monde pédagogique, on ne fait que com-mencer à s'intéresser aux anormaux intellectuels et

(1) Bourneville. — Rapport l'ait (à la chambre des députés) au nom de la commission chargée d'examiner le projet de l'adopté par le Sénat, tendant à la révision de la loi du 30 juin 1838 sur les aliénés, 1889

moraux, il y bien longtemps que les médecins s'en sont occupés, ont réclamé pour eux des soins spéciaux, et tenté leur éducation. On ne peut, avant un essai prolongé du traitement médico-pédagogique, déclarer un enfant incurable

Écoles d'enseignement spécial : Réflexions, commentai-res, programme, etc.;

Par BOL'R.VE VILLE.

Nous compléterons les renseignements que nous avons déjà donnés sur la création des classes ou des écoles spéciales par quelques considérations. Ce ne sera guère d'ailleurs que le Résumé de ce que nous avons dit et écrit tant de fois.

Les maîtres et les maîtresses relèveront naturel-lement de la direction de l'enseignement primaire. Il sera bon de les choisir plutôt jeunes afin qu'elles puissent rendre des services pendant un temps plus long. Elles devront avoir plutôt une physionomie agré-able, afin de mieux impressionner leurs élèves, des malades, n'avoir aucun défaut de prononciation, aucune défectuosité prêtant à la moquerie des enfants. Les uns et les autres devront avoir une indemnité en plus de leur traitement et avoir la possibilité de retourner dans les écoles ordinaires au cas où ils et elles ne s'adapteraient pas à leur milieu anormal.

A l'imitation de ce que nous faisons à Bicêtre pour nos maîtres, mais mieux, ils devront faire un stage dans une institution d'aveugles, une institution de sourds et muets (1) et surtout dans un asile-école consacré aux enfants idiots de toute catégorie. C'est là que leur stage devra être le plus long, puisqu'ils

(1) Voir plus loin le rapport de M. Mesnard (p. cxlvi).

auront à s'occuper principalement d'enfants arriérés et instables qui constituent le groupe le moins malade de la grande catégorie des idiots. Naturellement les cours pour les instituteurs d'anormaux devront être faits avec les malades, être analogues aux cours de clinique médicale. Il serait bon d'inviter les institu-teurs et institutrices à suivre les cours d'une fccole d'infirmières (i).

Quant à la catégorie des enfants malades qui devront être reçus, nous l'avons délimitée bien des fois : arriérés, imbéciles au degré le plus léger, instables sans perversions morales, idiots améliorés des asiles-écoles, c'est à dire devenus simplement imbéciles ou arriérés grâce au traitement médico-pédagogique. Les épileptiques seront exclus, à part, ceux qui n'ont d'accès que la nuit (?).

Aujourd'hui, sauf dans des cas tout à fait exception-nels et pour des raisons particulières, les enfants épi-leptiques sont exclus des écoles ordinaires. Il doit en être de môme pour les Ecoles d'enseignement spécial ou Écoles spéciales : les troubles psychiques, les impulsions, qui surviennent avant ou après les accès, l'aspect souvent terrifiant de ces accès, les soins à donner pendant et après, justifient cette exclusion. Leur place est à l'asile-école où on doit s'occuper d'eux, d'où l'utilité, dans ces asiles-écoles, des classes et des ateliers. Il ne faut pas oublier que si beaucoup restent épileptiques, tombent en clémence, il en est, chaque année, qui guérissent et sont rendus à la Société. Notre devoir est donc de les placer dans les meil-leures conditions possibles.

(1) Los instituteurs et institutrices ordinaires auraient grand intérêt à faire de même, c'est-à-dire à aller aux Écoles d'infirmiè-res, afin de se rendre capables de donner les premiers secours à leurs élèves en cas d'accidents. (Voir p. cxlvi).

Il en est parmi les anormaux qui sont refusés partout, tclestlccas d'un enfant du Loir-et-Cher, GeorgesBau-do..., âgé cle 12 ans, que nous avons vu le 18 octo-bre 1904. Il est sourd-muet ; on l'a placé à Orléans dans un établissement de sourds-muets, comme bour-sier ; on l'a renvoyé parce qu'il ne faisait pas do progrès, par suite sans doute d'un certain degré d'arriération mentale. Ayant obtenu une bourse à l'Institution natio-nale des Sourds-Muets, à Paris, il est encore refusé, parce qu'il est sourd-muet et myope. On nous l'envoie à tout hasard à Bicôtre, mais, comme il est né dans le département du Loir-et-Cher, il ne peut y être admis. Nous le renvoyons pour qu'on le présente à l'asile de Blois; comme il n'est qu'un simple arriéré, sans perversion des instincts, il est à craindre qu'il no soit pas admis et, comme il n'y a pas de traitement médico-pédagogique, le séjour à l'asile ne lui serait probablement guère profitable.

Tel qu'il est, il n'est même pas utilisable chez son porc, cultivateur, parce qu'en raison cle sa myopie, il ne saurait se garer des animaux. Ce cas est à rappro-cher cle la célèbre américaine Anna Kellcr, sourde-muette et aveugle, de naissance, qui avait été aban-donnée comme incurable et que sa maîtresse, M0110 Sullivan, a rendu à la vie intellectuelle.

Où doit-on placer les enfants arriérés, relevablcs des classes spéciales, mais qui ont de l'incontinence d'urine ? Pour les y conserver il faudrait une installa-tion hydrothérapique. Dans le cas contraire l'Asile-école est indiqué puisqu'on peut y prendre des dou-ches, et y suivre un traitement régulier : surveillance, injections d'atropine, etc.

A quel âge ces enfants malades, imbéciles, arriérés, instables, doivent-ils être placés clans les écoles spé-ciales? Dès le début de la période scolaire, ou cle

Bourneville, Bicêtre, 1904. **«««**.*

préférence, aussitôt qu'il est démontré que l'enfant est incapable de marcher de pair avec ses camarades.

Qui fera le choix? Une commission spéciale où le médecin devra avoir une action prépondérante, puisqu'il s'agit de malades, quand il s'agira du place-ment des enfants des Ecoles clans les classes spéciales; les médecins des asiles-écoles pour le placement des enfants idiots améliorés de leurs services, clans ces mômes écoles spéciales.

Le personnel enseignant sera composé surtout do femmes. La cuéducalion des sexes est à recomman-der (U

Dans les écoles ordinaires les enfants de môme âge sont le plus souvent réunis clans la môme classe et suivent les mêmes exercices clans le courant le l'an-née. Pour les idiots, et en particulier pour les enfants qui doivent composer les classes ou les écoles spécia-les, il conviendrait, pour la formation des groupes, de s'appuyer non sur l'âge, mais sur les aptitudes pro-pres : ainsi on pourrait réunir les enfants d'âge divers, empruntés à toutes les classes ayant le même niveau, pour la lecture ; faire de môme pour ceux qui sont de même niveau en arithmétique, etc. Les mêmes enfants feraient partie de classes différentes.

Des craintes ont été exprimées naguère par M. La-bordère, lorsque nous avons soumis la question à la délégation cantonale du V° arrondissement. Les familles, disait-il, ncvoudrontpasmettreleurs enfants clans ces classes spéciales, ils ne voudront pas avouer leur arriération. Nous lui avons répondu que les parents, pris entre la nécessité de garder leurs enfants arriérés

Cl) A Bicètrc, sur 135 enfants, 281 sont confiés à des femmes.

instables, — qu'on renvoie de l'école ordinaire — et la possibilité de les placer dans des classes' mieux ap-propriées à leur état intellectuel, ne tarderaient pas, en face de l'expérience, de se décider à les y envoyer. Et à l'appui nous invoquions ce qui s'était passé pour l'asile-école de Bicêtrc. Autrefois, le quartier des enfants était un véritable dépotoir, pour employer l'expression de Maxime du Camp, croyons-nous. Les parents des enfants, loin d'engager les autres familles, à placer les leurs, les en dissuadaient. Ils ne laissaient les leurs que contraints et forcés. Lorsque les premiers pavillons de la nouvelle section ont été ouverts et qu'on a vu qu'on s'occupait vraiment des enfants, les deman-des ont afflué et aujourd'hui, bien que le nombre des lits réglementaires soitdépassé, il y aune soixantaine d'enfants qui attendent leur tour de placement.

Quant au programme de ces classes spéciales, il devra se rapprocher de celui de Bicétre, avec intro-duction progressive du programme des basses classes des écolesprimaircs. Les exercices devront être courts, très variés, alterner les uns avec les autres, être sépa-rés par des récréations durant lesquelles on devra fairejouer, distraire les enfants. Les exercices physi^ ques seront multipliés, gymnastique de tous genres, des mouvements surtout, danse, chant, promenades avec leçons de choses. Il conviendra à la Commission de les préciser, de les modifier et perfectionner au fur et à mesure do l'expérimentation (1).

L'intervention des éducateurs professionnels, que nous avons provoquée, aura sans doute pour résultat

(l)Nous regrettons que le Conseil municipal, la direction de l'enseignement, la direction des affaires départementales de la Seine n'aient pas entrepris cette réforme que, sur nos communi-cations, la Commission de surveillance a si souvent réclamée.

la création des classes ou école-? spéciales. Probable-ment aussi elle activera l'œuvre humanitaire en voie d'extension, entreprise par les médecins. S'il en était autrement, hypothèse improbable, nous, médecins, regretterions d'avoir eu conliance en eux, d'avoir cru que les médecins et les éducateurs devaient mar-cher la main dans la main.

Ce que nous appelons la petite école et l'école com-plémentaire sont analogues aux écoles maternelles. Naturellement elles sont confiées exclusivement à des femmes, comme l'est laFondalion Vallée tout entière.

Nous avons insisté — sans succès — pour avoir dans ces écoles et à Vallée un personnel de choix sous tous Jes rapports, le dessus du panier des infirmiers et des infirmières: le plus souvent l'Administration nous a imposé des agents n'ayant ni instruction, ni éduca-tion même déjà âgés, non dressables, reconnus inca-pables dans les services où ils étaient. . . mais que l'on estimait sullisants pour donner des soins à des enfants malades physiquement et intellectuellement et aptes à contribuer à leur traitement médico-pjédagogique.

Certains que, par discrétion, nous ne voulons pas nommer pour le moment, oublient, contrairement au devoir scientifique, de citer ou même de faire la moin-dre allusion à nos travaux sur la création des classes spéciales et, allant plus loin, attribuent à d'autres l'ini-tiative de cette réforme (1). C'est pourquoi nous en avons rappelé maintes fois la liste et en particulier dans le n° de juillet 1904 du Bulletin de la Société

(1) Voir l'article de M. J. Ribcrl dans la Solidarité sociale, repro-duit dans la Clinique infantile, 100-1, p. 721.

Pédagogique des directeurs et directrices de la ville de Paris (p. 270.)

Dans l'article de la Solidarité sociale (1904) que nous venons de citer, l'auteur demande qu'on s'occupe des enfants arriérés pour lesquels, «jusqu'ici, l'État n'a rien fait», ... ce qui est un peu inexact. Puis il signale la constitution do la Commission des enfants anormaux, dont nous venons de parler. Cet article a été reproduit dans la Clinique infantile du 1er décembre 1904 (p. 724). Notre distingué collègue, M. le D1' G. Variot, rédacteur en chef de ce journal, y a ajouté les réflexions suivantes:

« Nous ne saurions trop approuver les idées humanitaires développées par l'aulcur de cet article. Les anormaux plus Ou moins arriérés, constituent une catégorie d'enfants pour lesquels on a peu fait jusqu'à présent, parce qu'ils ne sont pas déraisonnables ni dangereux. Cependant, ces enfants sont plus perfectibles que les idiots pour lesquels des millions ont été dépensés à l'instigation de M. Bourncville. A'quand la création d'une organisation scolaire pour les enfants anor-maux? Elle produirait des résultais meilleurs au point de vue social que le luxueux internai de Dicèlre.

Les réflexions qui précèdent venant d'un médecin des hôpitaux et qui mieux est d'un médecin d'un hôpi-tal d'enfants, à priori devant être au courant de tout ce qui concerne l'assistance, la pathologie et le trai-tement des maladies aiguës et chroniques de l'enfance et de l'adolescence, nous ont profondément peiné. Pourquoi, avant de parler, no pas voir, se renseigner ? N'est-ce pas là une règle qui s'impose à i'homme de science ? Tous les samedis nous consacrons notre matinée à montrer notre service, à en faire connaître lefonctionnement, àjessayer de prouver, par les faits, qu'il est possible d'améliorer, de guérir un grand nom-bre des enfants désignés d'une façon générale sous le nom d'idiots. Tâche ingrate, pénible. Beaucoup de

médecins étrangers, quelques médecins de la province viennent se rendre compte de ce que nous faisons. Très rares sont les médecins de Paris. Bicêtre est si loin !

Entre autres réformes dont nous avons pris l'initia-tive, que nous poursuivons depuis bien des années, figure l'assistance, le traitement et l'éducation des enfants idiots, imbéciles, arriérés, intellectuels et amoraux, enfin des épileptiques.

Tout d'abord, nous nous sommes préoccupé des enfants les plus malades : idiots, pervers, instables, épileptiques. D'où la création de l'asilc-écolc de Bicê-tre. Ri M. Variot l'avait visité il aurait pu constater qu'il n'a rien de luxueux, que ses constructions sont au contraire très simples, qu'elles ont été faites, d'après notre programme, détaillé, très économiquement et que bien que le service comprenne gymnase, ateliers, écoles, pavillon d'isolementpourles maladies infectieuses, pavillon des cellules, etc., la dépense n'a été que do 2.185.864 fr. (i). Ce service a été le point de départ de créations diverses, de projets en cours, en France et même à l'étranger.

Puis, nous avons réclamé la création de classes spéciales ou d'écoles spéciales pour les enfants les moins malades, ceux atteints d'imbécillité légère, d'ar-riération intellectuelle, d'instabilité physique et men-tale qui entravent le bon fonctionnement des écoles ordinaires, où ils constituent un poids mort, enfin pour les enfants améliorés, car il y en a etnombreux, des asiles-écoles: Bicêtre, Salpêtrièrc, Fondation Vallée,

(1) La population actuelle est de 438 cnfanls. — Presque tout l'ameublement a été l'ait par les ateliers des enfants et il est entre-tenu et complété par eux.

Colonie de Vaucluso, afin de diminuer les dépenses de l'assistance publique, de désencombrer les asiles-écoles, de donner de la place aux enfants qui atten-dent leur tour de placement, de rendre à la vie fami-liale des enfants qui peuvent être mis en liberté, faisant comprendre ainsi aux parents qu'il ont des devoirs à remplir envers eux (1).

Très multipliées sont nos publications sur cette création des classes spéciales : Délégation canto-nale du V° arrondissement, rapport au Congrès de Lyon (1893), communications aux Congrès, Lettre à M, Dupuy, président du Conseil des ministres, Lettre à M. Cariot. sans compter les communications annuel-les à la Commission de surveillance des asiles d'aliénés, à la Commission du Conseil général •— auxquelles nous faisons voir les enfants améliorés de notre ser-vice que nous jugeons aptes à être admis dans ces écoles (2). Ce que nous avons fait c'est mal, cela ne compte pas. On va plus loin, on en attribue le mérite à d'autres. Après avoir dit que l'État n'a rien fait de ce côté, la Solidarité ajoute que c'est « Ala suite d'une mission confiée au Dr Gauraud, que Von doit consi-dérer comme l'initiateur direct, de grand zèle et de haute compétence sur la situation des enfants arriérés ou anormaux à l'étranger, que M. Chaumié a institué la Commission des anormaux.

Cela promet, et nous devons nous attendre à ce que d'autres s'approprient tout ce que nous avons eu tant de peine à réaliser...

*

Nous ne nous étonnons pas plus qu'il ne convient

(1)D'une façon générale les enfants sont très visités parleurs parents. (Voir p. c)

(2) Voir la liste à peu près complète clans nos Complc-Rciulus i!e Bicêtrc et les Procès verbaux de la Commission de surveillance.

des appréciations... erronées, malveillantes dont l'or-ganisation et le fonctionnement de l'Asile-écolc de Bicêtre est l'objet de la part de personnes qui ne l'ont pas visité, malgré nos invitations réitérées, annoncées publiquement. C'est le lot habituel do tous ceux qui ont eu quelque initiative. N'en a-t-il pas été de même pour les réformes auxquelles nous avons largement contribué : bibliothèques médicales, création des accoucheurs et réorganisation de renseignement des accouchements, assainissement de la Seine et tout à l'égout.. Ecoles d'infirmières, incinération, etc.. Pour en revenir au service de Bicêtre, l'étranger nous a rendu justice. Nous aurions dû reproduire les relations des journaux de tous les pays. De la province même, nous sont venues des apprécintions vraiment équi-tables. La note ci-après, l'article qui lui fait suite, tous deux du Dr Jean Moiun, en sont la preuve.

Au mois de mai dernier, je pus enfin aller passer près d'un mois dans le service du D1' Bourneville, à Bicêtre, et recueillir sur place, auprès de cet infatigable travailleur, doublé d'un homme de grand cœur, des enseignements inou-bliables. Cet enseignement médico-pédagogique, dont 'je vous présentais l'an dernier le plan général, j'ai pu le voir appliqué jour par jour, soit dans le service des enfants à Dicèlre, soit à la Fondation Vallée, soit à l'Institut médico-pédagogique de Vitry et c'est le cas de le dire, toucher du doigt les résultats.

Ce qu'il faut voir c'est une de ces consultations de Bicêtre où l'on commence par entendre les rapports de quinzaine de l'une ou l'autre infirmière du service, sur un enfant entré quelques semaines auparavant ; où l'on voit défiler en quelques minutes tant d'anciens malades du service, qui, inutilisables, pervers, instables, débiles à l'entrée, sont devenus un soldat, un ouvrier, un père de famille, un membre utile de la société. Quand, en écoutant ces garçons, on parcourt le dossier médi-cal que le maître a fait chercher, en remontant leur histoire pathologique, mentale, sociale, en revoyant les photographies successives qui montrent d'année en année, puis de deux en

deux ans, les progrès réalisés, on se demande ce qui l'em-porte ; l'admiration ou le respect.

Il n'y a là rien de magique et, à côté de résultats étonnants, bien des cas qui restent stationnaircs, niais le sentiment que la lutte est possible, que la lutte est utile, que la lutte est un devoir dans tous les cas d'arriération de l'intelligence et quelque soit le degré d'arriération intellectuelle et physique s'impose au cœur, à la conscience, à l'intérêt professionnel du praticien.

Il faut avoir vu ces polîtes écoles du Dr Bourneville quand on vous montre un petit drôle do bonne mine, mangeant tout seul, commençant à .distinguer ses lettres, répondant à l'affection et propre et que deux ans plus tôt cet enfant était gâteux, ne marchait pas, parlait à peine par monosyllabes et semblait destiné à passer sa vie sur un lit de malade, ou sur un fauteuil dans une division d'idiots gâteux, on éprouve un sentiment bien extraordinaire.

Ce n'est pas ici le lieu do s'étendre davantage Un certain nombre de causeries-conférences, en temps utile, feront profiter un bon nombre de nos aides des enseignements recueillis à Bicêtre. (1)

M. le D1' Morin est venu vérifier ce qu'on fait à Bicêtre. Pourquoi nos critiques ont-ils trouvé la dis-tance de Paris à Bicêtre si longue qu'ils n'ont pas voulu se déranger ?

(1) Extrait do la brochure: Les asiles, John Dost, à La Force (Dordogne), compte-rendu .du 'Jjuin l'JO'i, par le Dr Morin,

III.

Appréciation du D1' Morin sur le traitement médico-pédagogique.

L'assistance aux arriérés: Une Œuvre sociale.

Los questions d'assistance sont à l'ordre du jour et c'est d'une question d'assistance que je viens entretenir un moment les lecteurs de celle revue (1). Il s'agit de cette grande catégorie de déshérités qui sont désignés communément sous le nom d'idiots, d'imbéciles, de débiles mentaux, de dégénérés intel-lectuels, d'anormaux, d'amoraux. Je vous propose, pour la facilité de notre élude, de les réunir tous sous la rubrique d'arriérés (physiques, intellectuels ou moraux). Ce terme, plus souple et plus conrpréhensif qu'aucun des autres termes employés et dont plusieurs sont devenus des injures clans le langage courant, a l'avantage d'être rigoureusement scientifique, de s'appliquer à tous les cas, de ménager des susceptibilités parfois légitimes et toujours respectables.

Entre l'idiotie la plus complète et le développement normal, il n'y a pas d'abîme sans fond, de fissure infranchissable, mais une penle douce, une échelle ininterrompue. Quel que soit l'échelon où un pauvre être est arrêté, des soins rationnels, une culture physique, intellectuelle et morale, d'autant plus efficaces qu'ils seront plus hâtifs, le mettront en état de gagner un échelon supérieur et de celui-là le suivant, sans cju'il soit possible de tracer d'avance une limite théorique à cette activité réparatrice.

Autrement dit, entre le plus arriéré et le moins arriéré, il n'y a qu'une différence de degrés, et pour un arriéré pris à temps, il y a toujours un progrès possible.

(1) Foi et Vie, Paris, novembre 100-1.

On conçoit quelle traînée de lumière cotte conception projette sur toutes les questions que soulève ce genre d'assis-tance. C'est un français, Séguin, presque un inconnu clans son pays, qui a allumé ce flambeau, et d'Amérique, sa patrie d'adoption, ses méthodes sont revenues faire autorité dans loutcs les écoles d'Europe. (11.

Par un labeur de plus d'un quart de siècle, à travers des difficultés, des contradictions, des oppositions de toute nature, un autre français, le docteur Bourneville, a fait entrer cette conception dans la pratique, en créant de toutes'pièces l'e?i-seigneme.nl médico-pédagogique devant les résultats duquel les plus scientifiques sont bien forcés de s'incliner. Plus heureux que son illustre compatriote, il a vu son œuvre aboutir en France. A la veille de prendre un repos si bien mérité, cl: bien relatif, il a la satisfaction de laisser derrière lui, avec un enseignement constitué, monument d'esprit scientifique, de ténacité, d'amour des petits, une phalange d'admirateurs, d'imitateurs de eontinua'curs, voire même de plagiaires, oc qui est un hommage de plus

Enlre ces deux noms, nul ne s'étonnera d'entendre le méde-cin des Asiles de La force rappeler celui de John Bost qui l'amassa si fièrement le titre de chef des idiots dont on pensait l'humilier, et prodigua pendant tant d'années aux arriérés do tout genre les trésors de son ardente charité et de son infatigable dévouement.

Ces trois noms, symbolisant trois époques, jalonnent la lis 1 e toujours croissante des bienfaiteurs des arriérés. Je vois dans ces trois activités si remarquables des types autour desquels peuvent se classer tous les autres. Séguin a mis surtout en évidence la valeur intellectuelle de l'arriéré, John Bost, sa valeur morale, Bourneville, par les résultats de son ensei-gnement médico-pédagogique, ?a valeur sociale.

Celte mise en valourde l'arriéré fait de ce genre d'assistance une véritable œuvre sociale dont le service du docteur Bourneville est actuellement en France le meilleur instru-ment.

*

Je suis encore sous le charme, un pou austère, d'un mois

(1) A la suite de nos publications personnelles et de la réimpres-sion de ses œuvres. (B.)

passé dans ce service. Un séjour de sept ans au milieu d'arriérés et d'anormaux do tout genre m'avait bien préparé à profiter de ma visite. J'en voudrais donner une idée à mes lecteurs et leur inspirer le désir d'aller se rendre compte par eux-mêmes.

La grande visite du samedi est le meilleur moyen d'entrer en contact d'un seul coup avec tout le personnel soignant et soigné. Nous trouvons à 9 heures précises dans la grande salle de srymnastique trois cents et quelques enfants de 12 à. 18 ans faisant en silence et en bon ordre des exercices indi-viduels ou d'cnsemble-sous la surveillance du professeur et de nombreux moniteurs. Les trois conditions essentielles de l'éducation des arriérés nous frappent à la fois : discipline, culture physique, enseignement en commun. Un orchestre formé par des pensionnaires ou des infirmes de l'établisse-ment rythme les exercices et conduit le défilé au pas devant les visiteurs à la tin de la séance. De la salle do gymnastique nous nous rendons aux ateliers d'imprimerie, de menuiserie, de brosserie, pour finir chez le maître tailleur. Nous y avons été précédés par les séries de travailleurs, les séries d'écoliers se rendant à leurs classes respectives. Le lendemain les travailleurs deviendront des écoliers et les écoliers des travailleurs. Nous traversons les réfectoires, les classes de la petite école, uniquement dirigées par des surveillantes et des infirmières ; la grande école, où les classes sont tenues par dos instituteurs; les bains et les douches; les jardins et le musée scolaire avec tout leur matériel de leçons de choses, le musée pathologique, avec sa merveilleuse collection do crânes, de moulages, de cerveaux, d'observations de tou. genre et sa bibliothèque spéciale. Cette course rapide nous a donné une idée d'ensemble.

La consultation du jeudi, que le chef fait toujours lui-même, ne ressemble à aucune autre et nous fera toucher du doigt la portée sociale do l'œuvre accomplie à Bicêtre en nous en montrant les racines et les prolongements.

Ne jamais considérer l'arriéré en dehors de ses circonstan-ces de milieu, de famille, d'hérédité, de régime économique ou alimentaire, de son environnement, eût dit Drummond, est la règle absolue. Le premier examen ne peut être trop minutieux, mais cet examen doit être accompagné, pour avoir sa valeur, dctousles renseignements familiaux, économiques, sociaux : rien n'est indifférent.

Laissez-moi vous donner la liste, avec quelques faits, des malades qui se sont uccédé à une des consultations du mois de mai, à laquelle j'assistais.

Io Un enfant de sept ans dans le service depuis quatre ans,, ramené par sa mère après un congé de quelques jours : elle peut à peine réaliser qu'une telle amélioration soit possible. L'enfant est actuellement à la petite école. A l'entrée, il était gâteux, ne pouvait ni parler, ni manger tout seul. Actuelle-ment il est propre, se lave lui-même,, mange seul et reconnaît ses lettres, de grosses lettres en bois découpé.

2° Une fillette de dix-huit mois : les parents sont très tourmentés de ne pas la voir se développer normalement. L'interne vient de prendre une note détaillée sur les anté-cédents. On prescrit un régime alimentaire spécial, des bains, des massages; l'enfant sera ramenée régulièrement, et si l'ainélioralion n'est pas réelle, à deux ans, elle entrera à la Fondation Vallée (le service des filles).

3° Une infirmière du service amène un petit gâteux de (rois ans, entré le mois précédent, et présente son rapport de quin-zaine. L'enfant pesé, toisé, photographié à l'entrée après les cinq jours d'infirmerie réglementaires, a été placé aux gâteux invalides. Avec un questionnaire schéma, soigneusement pré-paré d'avance, la simple infirmière rédige un rapport donnant des renseignements précis sur l'état de l'enfant.

?{• Un jeune soldat, rentrant d'Afrique, libéré après 3 ans, ancien pensionnaire du service, vient demander une place d'infirmier. — Le maître fait chercher son « observation ». Il est entré dans le service à huit ans comme arriéré et vicieux et en est sorti peur s'engager à 18 ans,— nous montre ses photographies d'année en année, puis de deux ans en deux ans, sa feuille de taille et de poids, ses feuilles d'atelier, ses cahiers scolaires, quelques lignes d'écriture chaque mois avec un problème ou un bout de devoir français à mesure qu'il a pu écrire.

5° Un autre, frère du précédent, marié, père de famille, éga-lement ancien pensionnaire de Bicètre, où il a passé 12 ans, vient solliciteriin coup de main pourunc démarche en cours. On nous communique également son dossier, ses photogra-phies successives, son histoire pathologique. Malgré sa débi-lité mentale, il a cependant rendu quelque chose à la société.

6° Un ancien pensionnaire, entré comme instable vicieux, placé d'office, est actuellement bien marié et gagne sa vie comme prestidigitateur. Il vient faire une visite de reconnais-sance à son ancien maître et offrir une représentation gra-cieuse aux pensionnaires du service. Un coloboma (anomalie congénitale de l'iris) lui donne une physionomie très spéciale. Nous parcourons également son dossier détaillé.

7° Une femme, jeune encore, simplement mais proprement mise, amène à la consultation un petit bébé de 15 mois. C'est son quatorzième enfant : elle est la femme d'un ancien pen-sionnaire du service dont le maître nous raconte l'histoire en détail. A la suite des photographies bisannuelles de l'ancien enfant de Bicètrc, il nous montre les photographies de sa famille avec un, deux, quatre, sept enfants. Tous ne sont pas parfaits.

Nous ne faisons en ce moment ni l'apologie, ni la critique. Un fait demeure, c'est que ce pauvre garçon, entré comme arriéré à Bicêtre, est devenu une valeur sociale.

Mentionnons, sans les ônumérer, toutes les consultations sans caractère médical, d'anciens pensionnaires, de parents ou d'amis de ces derniers, venant demander un avis, un con-seil, un encouragement dans une situation délicate.

Tous les nouveaux admis entrent à l'infirmerie pour un séjour obligatoire de 5 jours. Leur observation est complétée: leur degré d'arriération ou d'infirmité les l'ait désigner poul-ies gâteux invalides, la petite école, ou la grande école.

Aux galeux invalides, on lutte exclusivement contre l'ar-riération physique. On commence l'éducation de la propreté et on fait l'éducation de la marche, par l'éducation des réflex-es et en créant des habitudes. Les débuts sont souvent très longs et des mois se passent sans résultat apparent. Dès qu'à l'aide du petit chariot, des barres parallèles où il se cramponne, l'enfant commence à se tenir debout, les progrès sont plus rapides. Il commence à marcher.

A la petite école, où l'enfanl est transféré dès qu'il se tient assez solidement pour ne pas tomber au moindre choo d'un camarade, il trouvera l'équivalent des écoles enfantines adap-té à son degré d'arriération. Il restera dans la première divi-sion jusqu'à ce qu'il sache parler, faisant la gymnastique des échelles, apprenant à monter et à descendre l'escalier, à sau-ter une, deux, trois marches, à se débarbouiller tout seul, à faire de petits exercices d'ensemble, à nouer un lacet, lacer un soulier, boulonner un bouton, agrafer une agrafe, à exer-

cor sa main en serrant des plaquettes de bois, des boules de volume et de poids différents, répétant chaque fois ce mot qu'il entend prononcer et l'associant?, l'objet qu'il a en main : tout devient matériel scolaire.

Dans toutes cette période fondamentale du développement de l'arriéré, le procédé central, le procédé unique peut-on presque dire, c'est l'exercice de deux ou trois sens à la fois. Il s'agit d'impressionner la cire encore molle de ces petits cer-veaux frustes d'une quantité de sensations plus ou moins simultanées, produisant des notions de formes, de poids, de couleurs, de sons, du dimensions, de circonstances. Les con-nexions naturelles intimes des organes des sens entrent en jeu et toute une partie du développement se prépare, s'éla-bore dans ce domaine mystérieux du subconscient. Autre-ment dit, on emmagasine des sensations en les associant, en les variant, en évitantla fatigue ou l'ennui, et c'est le cerveau de l'enfant qui les classe, les compare, en dégage quelques notions générales.

Du matériel scolaire considérable qu'il faut voir à l'œuvre, je vous présenterai deux articles parmi les plus simples qui non- permettront de saisir en pleine action la méthode tou-jours la même (si variées que soient d'aillcur-; ses applica-tions). Ce sont les dominos polychromes et les pe'ils carions.

Imaginez un jeu de dominos où les valeurs différentes sont remplacées par des teintes différentes et voyez tout le parti qu'on en peut tirer. On commencera par ne donner que des teintes franches que l'enfant appareillera facilement et en s'a-musmt, puis à mesure iue son œil s'exercera à bien distin-guer et nommer les couleurs principales, on peut aborder toutes les séries de nuances L'enfant apprendra en se jouant à compter ses dominos, à distinguer, à comparer, enfin à nom-mer les couleurs.

Quand on entre dans un réfectoire de la petite école, on est tout étonné de voir sur les tables de marbre gris une quan-tité de petits cartons de 15 centimètres sur 6 environ, portant en gros caractères le nom des différents objets à côté des-quels ils sont posés : bouteille, carafe, vin, pain, eau, sel, couteau, etc. Au bout d'un certain temps, ces cartons s'iden-tifient si bien avec les objets dont les infirmières répètent constamment et l'ont répéter le nom, que l'enfant avant de savoir lire les reconnaît imperturbablement. J'ai fait l'expé-rience sur plusieurs. A l'un en remettant un paquet de car-

tons, on dira : trouve-moi (a carafe, et il vous la trouve d'un coup d'œil; à l'autre on montrera un carton quelconque et il vous répondra sans hésiter, sans tâtonner, sans lire, comme s'il voyait l'objet lui-même. Voilà déjà qui est intéressant, mais, chose bizarre ! ce mot qui est devenu pour lui une image verbale qu'il ne décompose pas, il le reconnaîtra en caractè-res de dimensions différentes, dans un livre, dans un journal : ce n'est pas l'aspect du carton particulier, c'est le mot qui s'est imprimé et correspond exactement à l'objet.

Dans les dortoirs, dans les jardins, dans le ciragier, autres séries de cartons,d'étiquettes dont l'usage est le même.

Partout nous trouvons ce principe directeur : éduquer l'en-fant en société et par la société, sous un gouvernement affec-tueux. Le caractère affectueux du gouvernement se trouvera atteint avec le minimum de dilliculté par l'emploi de plus en plus général des femmes, pour les soins, la surveillance, l'enseignement. Toutes les femmes ont la fibre maternelle, qui n'exclut pas la fermeté, et par contre fait défaut aux hommes les plus consciencieux et les plus compétents d'ailleurs.

Le gouvernement, la discipline au dortoir, au lavabo, au réfectoire, à l'école sous la personnification aimable et aimée de l'infirmière, de la surveillante, de la maîtresse de leçons de choses, a une valeur qu'il serait puéril de vouloir atténuer.

La société de leurs semblables est, pour les enfants de Bicètre, un élément de bonheur et de progrès tout aussi incontestable.

Les petits idiots indigents élevés au milieu de camarades comme eux, recevant des plus avancés la leçon inconsciente de l'exemple sont plus favorisés que l'enfant arriéré ayant toutes ces ressources que peut assurer la fortune, mais qui est élevé seul. Va? soli ! malheur au solitaire ! Cela est pro-fondément vrai soit pour le bien-être moral de l'enfant, soit pour ses progrès possibles (1).

L'enfant qui marchait a appris à parler, il va entrer dans la classe où des chiffres et des lettres en bois découpés l'initieront en l'amusant aux mystères de la lecture et, de la numération écrite. Les leçons de choses dans les classes,

(I) L'ouverture de l'Institut médico-pédagogique de Vitry a répondu à celte préoccupation en mettant cet enseignement spé-cial en rapport avec certaines nécessités de milieu et de fortune.

los conférences avec projections du jeudi dans la grande salle du musée, les exercices en commun de gymnastique, de chant, de danse, continuent ce travail de développement.

A la grande école, où l'enfant peut être transféré dès qu'ils connaît ses lettres et ses chiffres, il trouve renseignement primaire spécialisé pour les arriérés, et de même qu'il a mis le temps qu'il a fallu pour l'école enfantine, il restera dans les classes, différentes, le temps qu'il faudra (loin d'être le même pour tous). L'âge du travail manuel est arrivé. Le garçon aura à choisir entre les différents ateliers, la fille entre l'ouvroir et la buanderie, sans cesser d'aller à l'école. Avec un retard de 3, k, 5 ans, quelquefois plus, nous retrouverons quelques-uns de nos arriérés titulaires du certificat d'études primaires. Le titre est mince, me direz-vous, et ce sont des exceptions. 11 n'en reste pas moins que, sans le traitement médico-pédagogique, ces quelques-uns seraient restés ce que sont restés bien des enfants dans nos garderies les plus propres, dans certaines familles des mieux intentionnées.

Tous les ans sortent du service de Bicôtre ou de la fonda-tion Vallée un certain nombre de jeunes gens avec un métier au bout des doigts, et en assez bon état physique et mental pour faire leur service militaire, pour entrer utile-ment comme ouvriers ou domestiques, dans la société dont on pouvait les croire définitivement en marge.

En rendant hommage à cette œuvre de patience et d'amour social, nous pouvons nous demander ce qui l'emporte, le respect du travailleur infatigable ou l'admiration du philan-thrope, toujours en éveil pour perfectionner son matériel d'en-seignement ou améliorer ses méthodes.

Devant ce travail essentiellement laïque, devant tous ces dévouements anonymes, nos œuvres confessionnelles doivent s'incliner avec respect dans le sentiment de ce qui leur manque au point de vue scientifique, mais avec le souci légi-time de faire appel à toutes les ressources de l'heure pré-sente pour rendre toujours plus féconde leur activité répara-trice.

Dr Jean MORIN.

Bourneville, Ilicêtre, 1904.

Notes additionnelles.

I.

Asile-école à Rio-de-Janeiro.

Rio-de-Janeiro, le 25 mars 1904. Monsieur et cher maître,

Le gouvernement brésilien vient de fonder à l'hospice d'aliénés de Rio-tle-Janeiro un service d'idiots et d'épilcpti-ques et l'a dénommé très justement d'ailleurs "pavillon Bourne ville ". Il m'a chargé de ce service. Je crois avoir quelque connaissance de la précieuse méthode médico-péda-gogique que vous employez avec tant de succès, mais comme vous devez le comprendre je nie vois dans un grand embarras à cause de l'ignorance presque absolue des infirmières sous ce rapport.

Voilà la raison pour laquelle j'ose m'adresser à vous en vous priant de m'indiquer la façon dont je dois m'y prendre et à quels Irais pour obtenir l'engagement de deux dames suffisamment instruites pour l'enseignement des idiots.

Si vous vouliez avoir la bienveillance de m'envoyer des renseignements détaillés à cet égard, je vous serais très reconnaissant.

Veuillez agréer, très cher maître, l'assurance de mes meilleurs sentiments.

Fernandes Figneira,

Rio-de-Janeiro, Brésil Rua Rosaria, 126 A.

Instruction du personnel enseignant.

Nous avons dit (p. xx) que tous les ans, dans le but de compléter l'instruction pédagogique des maîtres et des maîtresses de notre service ainsi que quelques uns de nos meilleurs infirmiers et infirmières, nous les envoyons à l'institution nationale des sourds et muets, voici à ce sujet, un rapport sommaire de M. Mesnard chargé d'organiser ces visites.

[Monsieur le Docteur,

En conformité de la lettre de M. Collignon, directeur de l'Institution nationale des Sourds - muets, en date du 8 décembre 1904, autorisant les instituteurs et institutrices, garçons et filles de service de la Section des enfants malades de Bicôtre, à suivre les cours professés à l'Institution des Sourds et Muets, rue St-Jacques, lû'i, M. Mesnard s'est entendu avec M. André, censeur, pour les jours et heures des visites qui ont été fixées le mercredi et le samedi de cha-que semaine à partir de 2 heures 1/2.

Le personnel sus désigné comprenant 22 personnes a été divisé en quatre séries de G personnes, M. Mesnard en tète de la première série, la dernière n'en comptant que 4.

Les visites ont eu lieu en décembre et en janvier au nom-bre de six pour chaque série, particulièrement pour la pre-mière, en commençant par les classes enfantines, l10 année, 2° année, etc.

Il est certain que plusieurs personnes convoquées pour suivre ces cours ont jugé mieux à propos de profiter de ces jours do sortie pour aller ailleurs. La faute n'en incombe pas à l'instituteur principal ni au Docteur Bourneville qui fait tout son possible pour développer l'instruction profession-nelle des personnes de son entourage.

Cette pratique existait déjà depuis quelque temps avant mon arrivée à Bicôtre, le 16 mai 1889. C'était alors M. Dubranlc qui recevait les visiteurs. Il faisait à certains jours des cours spéciaux sur les méthodes employées dans l'éta-blissement. Mesnard.

DEUXIEME PARTIE

Statistiques.

Bourneville, Bicêtre, 1904.

i

Statistique et enseignement des enfants idiots et épi-leptiques internés dans les asiles d'aliénés;

Par BOUllNEVIIXE.

En de nombreuses circonstances , nous appuyant sur les faits et sur une longue expérience, nous avons insisté au point de vue social sur la nécessité de l'hos-pitalisation, du traitement et de l'éducation des enfants arriérés et épileptiquos. Nous avons réclamé aussi, pour eux, l'application de la loi scolaire du 28 mars 1882 qui impose l'obligation de l'instruction primaire aux enfants âgés de 6à 13 ans. Nos incessantes publications ontfini par appeler l'attention des pouvoirs publics. M. Chaumié, ministre de l'instruction publique, au mois d'octobre dernier a nommé une commission chargée d'étudier la situation des enfants anormaux, au point de vue surtout de l'application en leur faveur de la loi sur l'obligation de l'instruction primaire.

Sous le titre d'enfants anormaux, on comprend les aveugles, les sourds et muets, les idiots à tous les degrés, de l'idiot com}olet au simple arriéré. Si l'on est à peu près renseigné sur le nombre des sourds et muets et des aveugles, il n'en est pas de même pour les enfants idiots, les plus nombreux des anor-maux. Ayant eu l'occasion de faire appel à nos collè-gues des asiles au sujet d'un rapport au Conseil supé-rieur de l'assistance publique, nous en avons profité pour leur demander quel était le chiffre des enfants idiots et épileptiques présents au 31 décembre 1903 dans leurs services. Les tableaux ci-après résument les renseignements que nous devons à leur obligeance confraternelle.

N O N S

D E S A S I L ES

Ï D I

G.

OTS

F .

É P I L E P -

T I Q U E S

DEUX

S E X E S

I D I O T S

É P I L E P -

T I Q U E S

TOTAL

E N S E I G N E M E N T

Ain

(Ste-Madeleine

et S t - Georges)

Aude

Ces asiles ne reçoivent pas d'enfants.

Voir p. 13.

Aisne

(Prémontré)

4 2 6 12 On les hospitalise à l'hospice départemental

de Montreuil-sous-Laon. (Voir p. 21.)

Allier

(Ste Catherine)

11 8 14 33 66 Néant.

Alpes m a r i t i m e s

(St-Pons)

1 4 1 6 12 Médications variées suivant les cas. Soins de

p r o p r e t é . I n s t r u c t i o n élémentaire (lecture,

écriture) donnée par des gardiens patients

et familiarisés avec les divers procédés

employés.

Ardèche

(Privas)

1 1 2 Néant.

Ariége

(St Lizier)

5 3 1 9 Néant. (Voir p. 23, n° 1.)

Aveyron

(Rodez)

6 2 1 9 Néant.

Bouch. du Rhô.

(Aix et

St-Pierre)

5

20

3

7

2

17

4

17

14

61

Néant.

Néant. Il y a m a t i è r e à un asile-école.

Calvados

(Caen)

9 5 5 4 23 Un a l i é n é , i n s t i t u t e u r , fait la c l a s s e a u x enfants

susceptibles de la suivre.

Cantal

(Aurillac)

6 9 8 5 21 Néant.

Charente

(Breuty)

5 3 1 9 Aucune méthode spéciale. Une religieuse esl

c h a r g é e de l ' i n s t r u c t i o n des enfants, mais

c e t t e t â c h e est souvent stérile.

Charente - Infé.

(Lafond)

1 1 Les enfants sont envoyés à la Roche-sur-Yon.

Un quartier pour j e u n e s idiots est en voie

d ' a m é n a g e m e n t s .

Cher

(Beauregard)

2 1 3 Néant.

Corrèze

(La Cellette)

4 4 g a r ç o n s idiots ou é p i l e p t i q u e s . Un gardien

les forme individuellement à se suffire à

eux-mêmes.

Côte-d'Or

(Dijon)

16 5 8 21 50 Que faire pour des idiots presque profonds?

(Voir p. 14 à 21.)

NOMS

D E S A S I L ES

IDI

G.

O T S

F.

É P I L E P -

T I Q U E S

DEUX

S E X E S

I D I O T S

É P I L E P -

T I Q U E S

TOTAL

E N S E I G N E M E N T

C ô t e s - d u - N o rd

1° St-Brieuc

6 1 7 Une école pour les filles peut recevoir les

malades dociles.

2° Bég ard 4 4 8 Une seule, âgée de 9 ans à son admission, a

pu ê t r e améliorée.

3° Lehon 6 2 8 Néant.

Eure

(Evreux)

3 5 2 1 g. 2 f. 13 On essaie de leur faire apprendre un métier

de les occuper au jardinage.

Eure-et-Loir

(Bonneval)

6 6 3 4 19 On essaie de l e u r apprendre à lire.

F i n i s t è re

1° Quimper

7 4 2 13 Aucune méthode. Un projet de construction

d'un pavillon d'enfants (38.000 fr.). Tout

est à créer pour leur éducation. Ce sera

l'amorce d'une installation plus complète

qui comprendrait l'éducation des pupilles de

l'Assistance publique, difficiles ou vicieux,

mis à la charge des d é p a r t e m e n t s par la loi

du 28 j u i n 1904.

2° Morlaix 5 10 1 6 22 Travail a u t a n t que possible à l'air libre. Promenades.

Garonne (Hl e)

(Braqueville)

2 1 3 On apprend aux enfants à se tenir propres.

Aucune méthode spéciale.

Gers

(Auch)

1 2 2 5 Néant.

Gironde

1° Chaleau-Picon

30 10 40 Une p e t i t e c l a s s e où u n e r e l i g i e u s e i n s t i t u t r i ce

applique le t r a i t e m e n t médico-pédagogique.

Conférence faite en décembre par le D r Jacquin

aux i n s t i t u t e u r s et i n s t i t u t r i c e s pour

m o n t r e r la nécessité de l'Assistance et du

t r a i t e m e n t des enfants a r r i é r é s et sur les

classes spéciales. MM. les D r s Régis et Jac

quin se proposent d'ouvrir une consultat

i on pour ces enfants.

2» Cadillac 16 1 17 Néant.

Hérault

(Montpellier)

1 1 Néant.

Ille et Vilaine

(Rennes)

3 5 8 Pas de méthode d'éducation

I n d r e et Loire

(Tours)

H 3 14 Néant.

NOMS

D E S A S I L ES

I D I

G.

OTS

F.

É P I L E P -

T I Q U E S

DEUX

S E X E S

I D I O T S

B P I L E P -

T I Q U E S

TOTAL

E N S E I G N E M E N T

I s è re

(St-Robert)

3 2 5 Néant.

J u ra

(Ste-Ylie)

11 3 14 Néant.

L o i r - e t - C h e r

(Blois)

10 11 3 24 Nos essais ont été infructueux.

Loire Inférr«

(Nantes)

2 6 3 3 14 Proj et de section spéciale.

Loire ( H ' °)

(Montredon)

3 4 2 9 Néant.

Loiret

(Orléans)

6 6 3 15 Néant.

Lot

(Leyme)

2 1 2 5 Néant.

Lot-et-Garonne

(Montauban)

1 1 2 Néant.

Lozère

(St-Alban)

2 1 3 Néant.

Maino-et- Loire

(Stc-Gcmmcs)

10 5 2 1 18 (Voir p. 29).

Manche

(St-Lô)

(Pontorson)

(Pon t - L ' a b b é-

Picauville)

11

1

3 1

1

3 •18

2

Enfants envoyés à Pontorson.

Néant.

Néant.

Marne

(Châlons)

15 3 9 27 On se borne à essayer d'apprendre à lire aux

imbéciles ; quelques r é s u l t a t s ont été obtenus.

Marne (Hte)

(St-Dizier)

10 9 7 26 Essais de l e c t u r e et écriture, travaux de cult

u r c .

Mayenne

(La Rochc-G andon)

3 3 • 2 1 9 Pas de méthode spéciale.

Meurt.-et-Mos.

(Marêvillc)

24 14 5 7 50 Depuis 26 ans il n'y a plus d ' i n s t i t u t e u r.

Meuse

(Fains)

2 2 2 6 Néant.

Morbihan

(Lcsvellec)

9 8 3 4 24 A peu près a u c u n enseignement, les infirmiers

étant aussi i l l e t t r é s que l e u r s malades.

NOMS

D E S A S I L ES

I D I

G.

OTS

F.

E P I L E P -

T I Q U E S

DEUX

S E X E S

I D I O T S

E P I L E P -

T I Q U E S

TOTAL

E N S E I G N E M E N T

Nièvre

(La Charité)

5 4 5 5 19 Deux q u a r t i e r s spéciaux ont été créés il y a 5

ans, mais reçoivent s u r t o u t des aliénés calmes.

— Aucune méthode.

Nord

(Armcnlières)

(Baillcul)

(Lommelet)

50 43 16 g. et

14 f.

34 g. et

29 f.

2

186

2

Les enfants du Nord sont hospitalisés à

Armcnlières. — Enseignement de la gymnastique.

Oise

(Clcrmont)

35 32 67 Méthode méclico - pédagogique de Bicêtre. —

30 malades a u - d e s s u s de 18 a n s (14 g. et 16 f.)

(Voir p. 14).

Orne

(Alençon)

1 3 1 1 6 Néant.

Pas de Calais

( S a i n t - V e n a n t )

3 3 Néant.

Puy de Dôme

(Clermont-

Ferrand)

2 5 7 Des g a r d i e n s p a t i e n t s l e u r i n c u l q u e n t des soins

de p r o p r e t é et l e u r a p p r e n n e n t à l i r c et é c r i r e.

Hydrothérapie.

Pyrénées (Bas.) 1 2 3 Éducation familiale.

Rhône

(Bron)

5 6 11 Aucun. — On c o n s t r u i t actuellement un pavillon

pour enfants a r r i é r é s . J ' i g n o r e si on y fera

de l ' é d u c a t i o n médico-pédagogique.

S a r t hc

(Le Mans)

Pas de q u a r t i e r d'enfants ou épileptiques ; ils

ne sont pas placés à l'asile.

Savoie

(Basscns)

Pas de q u a r t i e r d'enfants et bien r a r e m e n t des

e n f a n t s i n t e r n é s . Quand il y en a, et suivant

les c a s , on a demandé le placement à l'hospice

de Chambéry.

Seine Inf.

(Saint-Yon)

Q u a t r e m a r es 24

26 8

5

18

10

52

39

Les i n s t i t u t r i c e s s ' a t t a c h e n t à faire l'éducation

des sens. (Voir p. 14).

I n s t r u c t i o n primaire, musique vocale.

Sèvres (Deux)

(Niort)

12 7 6 25 Classe et t r a v a i l manuel. Ce service ne dépend

pas de ma direction ni du médecin direct

e u r .

Somme

(Dury)

Il n'existe pas de q u a r t i e r d'enfants. — Quart

i e r spécial demandé.

Tarn

(Albi)

6 2 2 1 11 Balnéation et travail agricole.

Tarn-et-Garon.

(Montauban)

Néant.

Var

(Pierrefeu)

6 2 3 2 13 Hydrothérapie. Lecture, écriture, et lorsque

leur état physique le permet, ils sont mis en

a p p r e n t i s s a g e dans les ateliers de l'asile.

Vauclusc

(Mont-de-Vergues)

NOMS

DES ASILES

Vendée

La Roche-sur-

Yon)

Vienne (Hte)

(Poitiers)

Vienne (IIe)

Yonnne

(Auxerre).

Aude

(Limoux).

5 P I L E P -

TIQUES

DEUX

S E X E S

1 4

I I

5

IDIOTS

É P I L E P -

TIQUES

3 g. 3 f.

6

TOTAL

1 3

30

2 7

1 5

1 1

ENSEIGNEMENT

Il n'existe pas de pavillon s é p a r é pour ces enfants

qui vivent au milieu des aliénés. N'ayanl

pas de personnel spécial pour les soigner cl

les éduquer, on s'efforce principalement de

les rendre moins t u r b u l e n t s , plus dociles,

de leur donner des habiiudcs de propreté

do politesse. J ' a v a i s demandé la construction

d'un pavillon spécial pour enfants, mais

j u s q u ' à p r é s e n t m a proposition est r e s t é e sans

r é s u l t a t s . Il avait été question également de

les envoyer à l'établissement de Mcyzicux

(Isère) mais le prix de j o u r n é e étant sensi

blemcnt supérieur à celui payé à l'asile,

on a abandonné ce projet.

L'éducation n'est pas organisée officiellement

J'obtiens quelques r é s u l t a t s par les méthodes

o r d i n a i r e s chez certains enfants, gràcc|

à la bonne volonté de mon personnel (lec

t u r e , é c r i t u r e , calcul, dessin, gymnastique).

Les enfants sont conservés à l'hospice des

I n c u r a b l e s .

Néant. Il y a m a t i è r e à u n asile-école.

Enseignement scolaire et a g r i c o l e . Un projet

d'école a été d i s c u t é à la d e r n i è r e s é a n c e du'

Conseil g é n é r a l.

Lecture, écriture, chant.

Le total général des e n f a n t s i d i o t s et é p i l e p t i q

u e s , â g é s de 2 à 18 a n s i n t e r n é s d a n s l e s a s i l e s,

é t a i t , d ' a p r è s ces t a b l e a u x , de 1206, à l a d a t e du

31 d é c e m b r e 1903.

Dans q u e l q u e s - u n s des a s i l e s p u b l i c s , il s e r a it

p o s s i b l e a v e c c h a n c e de s u c c è s d ' o r g a n i s e r , dès

m a i n t e n a n t , le traitement médico-pédagogique :

A r m c n t i ê r e s (186 e n f a n t s ) , Blois (24), R e n n e s (21),

Bonneval (19), M o n t d e v e r g u e s , Q u i m p e r (chacun

13). M e n t i o n n o n s les e s s a i s p r o j e t é s à A u x e r r e,

à Bron, à D u r y - l è s - A m i c n s , à N a n t e s , à Lafond,

d a n s la C h a r e n t e - I n f é r i e u r e , e t c . , et s o u h a i t o ns

v i v e m e n t l e u r s u c c è s.

U enseignement est à peu près nul à l'exception

des asiles de St-Yon près Rouen,

de la Roche-sur-Yon (Vendée), de Clermont

(Oise), de Sainte-Gemmes près Angers où

l'on applique, dans la mesure du possible, ce

que nous désignons d'habitude du nom de

traitement médico-pédagogique. Voici sur

chacun de ces Asiles-écoles les renseignements

que les directeurs ou les médecinsdirecteurs

ont bien voulu nous adresser :

IDIOTS

F.

4 2 4 4

7 9

9

7

l

2

3 2

6

1

Asile-École de Saint-Yon.

L'école ouverte en 1891 pour les enfants placés à l'Asile, disent MM. les D" Giraud, Pochon, Brunet, continue de fonctionner régulièrement. Deux institutrices sont atta-chées à l'école. L'institutrice chargée de la direction de l'école nous a remis le rapport suivant :

« Année 1903. — Pendant l'année 1903, l'école a été suivie par 36 élèves dont : 20 en lre classe, 16 en 2e. — Aujour-d'hui, 31 décembre 1903, 24 élèves seulement sont inscri-tes : 13 en lre classe, 11 en 2e. Cetabaissementdel'effectif est dû à 12 élèves ayant quitté l'asile, dans le courant de l'année, pour les causes suivantes.

Mortes.............................................. 2

Rentrées dans la Société..........,................. 2

Ayant 21 ans........................................ 2

Ne pouvant temporairement être gardées en classe.. 3

Ayant subi avec succès l'examen du certificat d'études. 3

' L'enseignement a donné, pour plusieurs, de bons résul-tats, comme en font foi les trois élèves reçues à l'examen. Il est à remarquer que l'une d'elles a appris à lire à l'Asile et y a donc acquis toute son instruction, les deux autres étaient élèves depuis cinq ans. A la fin de l'année scolaire, 17 élèves savaient lire, écrire et compter. Actuellement, sur les 24 inscrites, 10 lisent, écrivent, comptent et pro-gressent; les 14 autres sont malheureusement peu suscep-tibles de s'instruire, étant donné leur peu d'intelligence ou des infirmités s'ajoutant à leur état mental. Ces enfants prennent une part plus active aux exercices physiques, aux travaux manuels, aux soins domestiques; elles s'édu-quent peu à peu, 9 d'entre elles ont une moyenne d'âge de dix ans.

«Remarque. — Depuis sa fondation, l'école a fait recevoir 9 élèves au certificat d'étude ; d'autre part, 20 l'ont quit-tée pour rentrer définitivement dans la société ; plusieurs sont mariées et mères de famille. »

L'écoJe de Saint-Yon est classée comme école publique, mais comme elle est fréquentée uniquement par des enfants placés à l'asile comme malades, les enfants ne cessent

pas d'être sous la surveillance du corps médical qui a tou-jours libre entrée dans les locaux scolaires. Les enfants sont visités chaque jour comme les autres malades et sont vues soit aux classes, soit à la gymnastique, suivant que l'heure de la classe ou de la gymnastique coïncide avec l'heure de la visite médicale.

Asile-École de Clermont (Oise).

M. Lesvier, directeur de l'Asile, s'exprime ainsi :

Depuis la création du pavillon spécial jusqu'en 1903, les enfants du quartier de Fitz-James (imbéciles, idiots arriérés) ne recevaient d'autres soins que les soins médi-caux. Actuellement, un véritable enseignement médico-pédagogique leur est donné et cette innovation est assurément une des plus heureuses que nous ayons à enregistrer. Il faut avoir vu autrefois ce quartier où de malheureux enfants, dépourvus de toute occupation, de tout amusement, traînaient invariablement une existence incolore et misérable pour apprécier maintenant le bien-être dont ils jouissent. Ainsi que nous le faisions pressentir dans un rapport précédent, les gardiens ont été remplacés par des infirmières et ce changement a donné les meilleurs résultats. La cour de récréation s'est garnie peu à peu de pelouses verdoyantes, de massifs de fleurs. Dans les dor-toirs, on constate une propreté irréprochable ; une salle de bains a été aménagée et la salle d'étude, naguère si délaissée, est aujourd'hui une véritable classe d'école primaire où l'enseignement approprié à des intelligences rudimentaires est attribué à chaque enfant, selon ses apti-tudes par des infirmières-institutrices qui, elles - mêmes, ont reçu à cet effet une éducation particulière dans le service de M. le D1' Bourneville à Bicêtre.

Notre personnel se compose d'une surveillante en chef, d'une infirmière-institutrice et de deux infirmières ordi-naires. Les classes ont lieu le matin et le soir à des heures variables selon la saison. On y enseigne la lecture, l'écri-

turc, le calcul, etc., et cela avec plus de succès qu'on ne croirait tout - d'abord ; nous pourrions citer tel de nos élèves sachant à peine ses lettres il y a quelques mois et lisant aujourd'hui à peu près couramment.

Mais l'instruction de ces enfants arriérés serait de peu d'utilité si l'on se bornait à leur enseigner la lecture et l'écriture ; il ne faut pas perdre de vue que ceux dont l'amélioration mentale permettra un jour la sortie de l'asile auront surtout besoin de notions pratiques lorsqu'ils devront pourvoir à leurs besoins. Aussi les leçons de choses sont elles partie importante du programme ; le jardinage, la culture, y sont fort en honneur et si l'enfant acquiert pendant son séjour à l'asile un développement physique et mental suffisant, rien ne s'oppose à ce qu'on lui enseigne un métier dans les nombreux ateliers de l'établissement.

Entre temps, nos jeunes élèves se livrent, sous la, direc-tion de l'institutrice, à des exercices de gymnastique élémentaire ; ils apprennent le chant, voire même la danse. A titre de récompense, on les conduit en promenade, soit dans les dépendances de l'asile, soit au dehors, et l'on profite de chaque sortie pour solliciter leur attention, tenir leur curiosité en éveil et les renseigner sur le nom, la destination des objets qui frappent leurs regards.

En témoignant notre extrême satisfaction devant une transformation aussi complète, nous sommes heureux de rendre hommage au dévouement de la surveillante en chef du quartier des enfants, et c'est pour nous un devoir de la remercier du concours intelligent qu'elle nous a prêté.

L'organisation, dans le quartier des enfants de Fitz-James, de la méthode médico-pédagogique, nous donne toute satisfaction. Les leçons prises par nos infirmières et par nos surveillantes, dans le beau service de M. le Dr Bourneville, commencent à porter leurs fruits. L'ordre, l'éducation et la santé de nos fillettes en profitent large-ment. Nous espérons même prochainement présenter deux d'entre elles à titre d'encouragement, à l'examen du certificat d'études.

Enseignement médico-pédagogique.

L'enseignement médico-pédagogique, selon la méthode de M. le Dr Bourneville, organisateur de cet enseignement dans la Seine, est donné, depuis bientôt un an, à nos enfants filles et garçons, et les résultats en sont très satis-faisants. Il y avait relativement peu à faire chez les filles, Madame Champy qui les dirige, les ayant toujours très bien tenues, s'en étant toujours occupée avec beaucoup de zèle et de dévouement.

Elle faisait l'école pour celles dont l'intelligence était susceptible de développement, leur apprenait l'écriture, la lecture, le calcul. Elle leur apprenait aussi la couture et à faire de petits travaux de dames. Elles viennent à Cler-mont prendre des leçons de repassage. Chez les garçons, que les infirmiers se contentaient de garder, tout était à faire.

Les résultats sont des plus encourageants. Pour les enfants susceptibles de culture intellectuelle, l'enseigne-ment comprend, en ce moment, lecture, écriture, calcul, leçons de choses, petite gymnastique des membres, danse. Chez les plus déshérités, on s'efforce d'obtenir toute l'amélioration possible, de régulariser certaines fonctions, de manière à faire disparaître ou au moins diminuer le gâtisme.

Le quartier a perdu son aspect nu et peu entretenu, il y a des gazons, corbeilles et plates bandes plantées de fleurs, que les enfants respectent. Ils cultivent eux-mêmes avec beaucoup de soins un petit jardin potager.

En employant le personnel féminin pour les petits gar-çons, on a suivi la pratique et les conseils de M. le Dr Bourneville, les résultats en sont des plus heureux. Il est juste, d'ailleurs, de décerner à Madame Gérard, qui est à la tête de ce service, les plus vifs éloges. Elle s'acquitte de sa mission avec beaucoup d'activité, de zèle et de dévoue-ment. Depuis son stage à Bicêtre, elle y est retournée plusieurs fois, à ses frais, demander des conseils a M. le Dr Bourneville.

Pour compléter l'œuvre, il serait fort utile de faire certains

Bourneville, Bicètre, 1904. 2

travaux et constructions pour lesquels M. l'Architecte départemental a dressé des plans et devis, notamment de construire dans les quartiers des garçons et des fillettes des préaux couverts qui pourraient servir de promenoirs et de salle de gymnase.

M. le Dr Boiteux, médecin en chef de la division des femmes, écrit dans son Rapport :

« L'organisation dans le quartier des enfants de Fitz-James, de la méthode médico-pédagogique, nous donne toute satisfaction. Les leçons prises par nos infirmières et par nos surveillantes, dans le beau service de M. le Dr Bourneville commencent à porter leurs fruits. L'ordre, l'éducation et la santé de nos fillettes en profitent large-ment. Nous espérons même prochainement présenter d'eux d'entre elles, à titre d'encouragement, à l'examen du certificat d'études. »

M. le Dr Thivet, médecin en chef de la division des hommes, expose ainsi les résultats obtenus :

« Depuis la création du pavillon spécial jusqu'en 1903, les enfants du quartier de Fitz-James (imbéciles, idiots, arriérés) ne recevaient d'autres soins que les soins médi-caux. Actuellement un véritable enseignement médico-pédagogique leur est donné et cette innovation est assuré, ment une des plus heureuses que nous ayons à enregistrer-II faut avoir vu autrefois ce quartier où de malheureux enfants, dépourvus de toute occupation, de tout amuse-ment, traînaient invariablement une existence incolore et misérable pour apprécier maintenant le bien-être dont ils jouissent. Ainsi que nous le faisions pressentir dans un rapport précédent, les gardiens ont été remplacés par des infirmières et ce changement a donné les meilleurs résul-tats ; la cour de récréation s'estgarnie peu à peu de pelouses verdoyantes, dé massifs de fleurs ; dans les dortoirs on constate une propreté irréprochable ; une salle de bains a été aménagée et la salle d'étude, naguère si délaissée,

est aujourd'hui une véritable classe d'école primaire où l'enseignement approprié à des intelligences rudimentai-res, est distribue à chaque enfant selon ses aptitudes, par des infirmières institutrices qui, elles-mêmes ont reçu à cet effet une éducation particulière dans le service de M. le Dr Bourneville à Bicêtre.

Notre personnel se compose d'une surveillante en chef, d'une infirmière institutrice, et de deux infirmières ordi-naires. Les classes ont lieu le matin et le soir, à des heu-res variables selon la saison. On y enseigne la lecture, l'é-criture, le calcul, etc., et cela avec plus de succès qu'on ne croirait tout d'abord ; nous pourrions citer tel de nos élè-ves sachant à-peine ses lettres il y a quelque mois et lisant aujourd'hui à peu près couramment. Mais l'instruction de ces enfants arriérés serait de peu d'utilité si l'on se bornait à leur enseigner la lecture et l'écriture ; il ne faut pas per-dre de vue que ceux dont l'amélioration mentale permettra un jour la sortie de l'Asile, auront surtout besoin de notions pratiques lorsqu'ils devront pourvoir à leurs besoins. Aussi les leçons de choses sont elles partie importante du programme; le jardinage, la culture, y sont fort en hon-neur et si l'enfant acquiert, pendant son séjour à l'asile un développement physique et mental suffisant, rien n s'oppose à ce qu'on lui enseigne un métier dans les nom-breux ateliers de l'établissement. Entre-temps, nos jeunes élèves se livrent, sous la direction de l'institutrice, à des exercices de gymnastique élémentaire; ils apprennent le chant, voire même la danse. A titre de récompense, on les conduit en promenade, soit dans les dépendances de l'asile, soit au dehors et l'on profite de chaque sortie pour solli-citer leur attention, tenir leur curiosité en. éveil et les renseigner sur le nom, la destination des objets qui frap-pent leurs regards.

En témoignant notre extrême satisfaction devant une transformation aussi complète, nous sommes heureux de rendre hommage au dévouement de la surveillante en chef du quartier des enfants, et c'est pour nous un devoir de la remercier du concours intelligent qu'elle nous a prêté. »

Asile-École de Sainte-Gemmes (Maine et Loire).

Voici les renseignements que nous a envoyés M. le Dr Petrtjcci, médecin-directeur de l'asile d'aliénés de Sainte-Gemmes.

« Au moyen de ressources budgétaire cependant mini-mes, nous avons pu installer, dans des conditions assez confortables, un quartier provisoire. Le bâtiment est divisé en deux parties égales, d'un coté sont placées les filles, de l'autre les garçons. La surveillance a été confiée à un ménage d'infirmiers dont l'expérience est éprouvée et qui comptait de nombreuses années de service à l'Asile. Leur logement occupe le centre du bâtiment. A côté se trouve une tisanerie et les réfectoires servant de salle d'études et de récréations. Les enfants reçoivent des soins méthodi-ques de gymnastique médicale pour développer leur état physique et des leçons susceptibles de développer dans la limite du possible leurs facultés intellectuelles. Ce soin incombe a une surveillante laïque, laquelle, est en même temps chargée de lasurveillance des salles de lecture et de jeux des pensionnaires.

Les dortoirs situés de chaque côtés'des salles deréunion contiennent chacun 12 lits. Ce chiffre serait, à la rigueur, élevé à 16, ce qui porte à 32 le nombre des enfants pou-vant être hospitalisés dans ces endroits.

La cour des récréations est divisée également en deux parties; au centre deux murs d'un mètre de hauteur, sur lesquels on a placé un grillage, forment couloir commu-niquant avec le chemin de ronde par une porte.

Le couloir, àson arrivée au bâtiment, s'élargit pour for-mer une sorte de rond-point, dans lequel les infirmiers peuvent exercer leur surveillance. Ces cours sont absolu-ment indépendantes l'une de l'autre. Elles ne sont accessi-bles que par les dortoirs pour éviter le mélange des deux sexes.

Les cabinets sont installés au milieu de chaque cour, le

long du mur de clôture et dans un endroit où les petits malades peuvent être constamment surveillés de n'impor-te quel point du pavillon. La méthode médico-pédagogi-que employée pour développer chez les enfants arriérés, qui nous sont confiés, les germes des facultés intellectu-elles et des sentiments, nous a donné des résultats très satisfaisants. Chez deux enfants, en particulier, les résul-tats acquis méritent d'être signalés.

L'un d'eux dont l'instruction, déjà commencée, avait dû être négligée par suite de crises épilepliques, a repris des habitudes de travail, d'ordre et a fait des progrès rapides.

L'autre, plus jeune, arrivé à l'asile dans un état d'idiotie complète, n'ayant jamais pu apprendre à lire, répondant par monosyllabes aux questions qui lui étaient posées, s'est amélioré d'une façon inespérée. Il rjeutlire, écrire, réciter quelques fables. Il travaille régulièrement, s'effor-çant d'aider, dans la mesure de ses forces, l'infirmier chargé de la surveillance du quartier. »

Asile-école de la Roche-sur-Yon.

Notre ami, M. le D1' Cullerre, médecin-directeur de l'asile d'aliénés de la Roche-sur-Yon, nous a adressé la note suivante sur le fonctionnement de son asile-école.

Garçons. Filles. Total.

Existants au 1er janvier 1903.......... 16 8 24

Admis pendant l'année 1903 .......... 4 3 7

Admis pendant l'année 1904 .......... 3 5 8

Totaux des admissions............... 7 8 15

Total des existences et des admissions 23 16 39

Sorties pendant l'année 1903 ......... 1 » 1

Sorties pendant l'année 1904 ......... 1 » 1

Décès pendant l'année 1903 .......... 1 » 1

Décès pendant Tannée 1904.......... » » »

Totaux des sorties et des décès ...... 3 » 3

Passés aux quartiers d'adultes ....... 2 2 4

Total........ '_5 ~~2 ~

Existants au 31 décembre 1904 ....... 18 14 32

Depuis les notes que je vous ai adressées le 11 mars 1903, le nombre des admissions de filles s'est sensiblement accru. Mais la qualité de ces recrues est des plus inférieu-res.

Ce sont pour la plupart des idiotes totales non suscep-tibles d'amélioration.

Une classe est faite par la religieuse du service ; six enfants la suivent et les résultats, pour quelques-unes, sont encourageants. — Le quartier des garçons est toujours tenu d'une façon très satisfaisante parle ménage que j'y ai installé il y a 12 ans. L'aspect en est gai, propre et coquet, les enfants sont bien tenus, ont l'air heureux; l'infirmier les occupe au jardinage et leur fait faire de la gymnastique élémentaire, mouvements, ressorts, échelles, etc.. La femme les habitue à s'habiller, les soigne, sur-veille leurs repas, etc.. Sur ma demándele Préfet a obtenu pour ces préposés très méritants une médaille de bronze de l'Assistance publique.

Une classe est toujours faite par un aliéné ancien insti-tuteur dont l'état mental est peu touché, huit enfants la suivent et quelques-uns ont fait des progrès très remar-quables surtout en dessin et en calcul. En 1904 un enfant est sorti très amélioré ayant appris à l'atelier de serrurier les éléments du métier et capable de gagner sa vie.

Hospice départemental et Dépôt de Mendicité de l'Aisne à Montreuil-sous-Laon.

Le directeur de cet établissement, laïque jusqu'en 1870, ensuite délaïcisé, a eu l'obligeance de nous adresser les renseignements suivants :

Les jeunes idiots et épileptiques de l'âge de 2 à 18 ans,

présents à l'hospice de Montreuil-sous-Laon, sont au nombre de 25, savoir :

Il n'existe pas de personnel pour l'éducation proprement dite, si ce n'est un pensionnaire chargé de donner des notions de lecture et d'écriture aux jeunes garçons les moins dépourvus ; et, en ce qui concerne les filles, une surveillante qui s'efforce de les occuper anx travaux les plus élémentaires du ménage, quand elles ont l'âge voulu. Les résultats obtenus de part et d'autre sont médiocres, sauf de rares exceptions. Cela tient surtout au degré très accentué de débilité mentale de la plupart de nos sujets et à l'absence de toute aptitude chez les autres, sans parler des infirmités et imperfections physiques plus ou moins graves, dont les idiots sont affligés par surcroît.

Asiles-écoles de la Seine.

Le département de la Seine hospitalise, traite et éduque :

A Bicêtre.................

A la colonnie de Vaucluse

A la Salpêtrière...........

A la Fondation Vallée____

440 garçons 250 — 145 filles 235 —

Total...... 1.070

La population du département de la Seine étant de 3,141,595, il s'en suit que la proportion des enfants arrié-rés hospitalisés serait de 3,03 pour 10.000 habitants. Il y a toujours un certain nombre d'expectants, ins-crits à l'Asile clinique, mais combien de familles, par ignorance, ne réclament pas pour leurs malheu-

Idiots .

Épileptiques

12 garçons. 6 filles. 5 garçons. 2 filles.

reux enfants, l'hospitalisation, le traitement et l'édu-cation auxquels ils ont droit?

Aux enfants idiots et épiieptiques des asiles, il fau-drait ajouter ceux qui sont hospitalisés clans les hospices et sur le nombre desquels nous n'avons aucun renseignement. Si nous en jugions par ce que nous avons vu dans nos visites aux hospices, leur chiffre serait probablement plus élevé que celui des asiles.

Les arriérés sont nombreux aussi clans les familles riches ou aisées. Pour l'Institut médico-pédagogique, à Vitry, nous recevons annuellement une centaine de demandes. Ils échappent à une statistique un peu sérieuse.

A Bicêtre, à la Fondation Vallée, on nous amène souvent des enfants arriérés de la province. Nous rece-vons presque toutes les semaines des lettres des départements réclamant l'admission de ces enfants à Bicêtre, ce qui est impossible, les places, insuffisantes, étant réservées aux enfants de la Seine.

Nous en profitons pour recommander aux parents d'intervenir auprès de leurs mandataires, députés, sénateurs, conseillers généraux, afin d'obtenir la créa-tion, dans leur département, d'asiles-écoles. Cette pro-pagande contribuerapeut-être un jour, à la réalisation de cette réforme sociale dont les faits, chaque jour, nous prouvent l'urgence.

Notes. — ? 1. Autrefois l'asile de St-Lizier (Arriège) recevait, en assez grand nombre, des enfants arriérés de la Seine. Il n'en est plus ainsi depuis plusieurs années.

II.

Influence des professions insalubres sur la produc-tion des maladies chroniques du système nerveux;

Par bourneville.

Nous relevons depuis quatre ans (1) certaines pro-fessions, réputées avec raison insalubres, exercées par les parents et ayant une influence indéniablement funeste sur les maladies chroniques du système ner-veux. Nous compléterons cette année notre statistique générale de l'an dernier en y ajoutant les cas nouveaux relevés dans nos observations de 1904.

Si aux 128 familles, figurant dans notre statistique de 1903, et exerçant une profession insalubre, nous ajoutons les 15 cas nouveaux, relevés sur les 146 entrées de 1904 (41 filles et 105 garçons) nous voyons :

1° Que ces 143 familles ont fourni 675 enfants, soit près de 5 enfants par famille ;

2° Que sur ces 675 enfants, 340 sont décédés, soit une mortalité de 50 0/0.

Si aux 340 décèdes, nous ajoutons les 149 enfants idiots, épileptiques, etc. nous voyons que 64 0/0 de ces enfants sont mortellement ou gravement impression-nés par les différentes professions insalubres exer-

(1) Compte-rendu de 1900, p. 131 et suivants. — Dans toutes nos observa-tions, nous notons les professions exercées parles parents.

cées par les parents. Le tableau suivant complète notre ancienne statistique.

Au point de vue des « Professions » ces 143 cas se répartissent ainsi :

Blanc de céruse.

Peintres en bâtiments...................... 52

— décorateurs....................... 5

— en lettres......................... 1

— en voitures........................ 3

— en wagons........................ 1

— sur meubles en fer................

— sur émail.........................

— sur porcelaine....................

Tonnelier dans une fabriquede blanc decéruse Imprimeurs sur papiers peints............

Phosphore.

Allumettes ............................... 2

Mercure.

Chapeliers................................ 8

Mégissiers................................ 2

Fouleurs, apprêteurs de peaux............ 4

Miroitiers................................. 4

Teinturiers................................ 2

Cuivre.

Doreurs.................................. 4

Mouleurs en cuivre........................ 13

Plomb.

Plombiers................................ 6

Poussières.

Tourneurs sur cuivre................... 14

Tabacs ................................... 4

Plumassiers .............................. 4

Matelassières............................. 3

Polisseur sur métaux..................... 2

Essence de térébenthine.

Nacrier................................... 1

Vernisseuse .............................. 1

Ether.

Préparateur de plaques photographiques.. 1

Total...... 143

Le tableau suivant montre les affections auxquel-les ont succombé les enfants :

Fausses-couches.......................... 55

Mort-nés.................................. 26

Convulsions............................... 61

Méningite................................. 57

Diarrhée.................................. 14

Athrepsie................................. 4

Tuberculose pulmonaire................... 16

Broncho-pneumonie....................... 19

Variole.................................... 4

Diphthérie; croup......................... 14

Coqueluche............................... 6

Rougeole................................. 5

Cholérine................................. 4

Carreau................................... 2

Maladies diverses et inconnues.......... 53

340

NOMS. des _ Observations.

du père. de la mère. grossesses. décédés. vivants.

Bel............. Tourneur » 4 ,, Notre malade, idiot. Père et Mère

sur cuivre. excès de boisson.

Belthoi.......... Peintre » 7 5 enfants morts en bas-âge N. m., imbécile. Père excès de

en bâtiments. de méningite. boisson.

Huis............ Mouleur » 6 îgarcons morts en bas-âge. 2 garçons bien portants. »

en cuivre. I f, morte à 4 ans d'un mal N. m., idiot, épileptique.

de Pott.

Mail............. Plombier. » 9 3 g. morts en bas-âge de con-2 g. ophtbalmie purulente. Père excès de

valsions. 1 g. détraqué. boisson.

1 fille morte on ne sait de 1 g. très faible de constitu-quoi. tion.

N. m., idiot.

Beff............. Peintre » 2 » 1 g. nerveux. Père et Mère

décorateur. N. m., idiot, épileptique. excès de boisson.

Gend............ Peintre » 5 1g. mort à 9 mois de mé- 1 f. bien portante. Père excès de

en bâtiments. ningite. N. m., imbécillité, épilepsie boisson.

I g. mort on ne sait de quoi. 1 fausse couche à 5 mois.

Hor.............Ouvrier chapelier. » 6 1 f. et 1 g. morts de cenvul- 3 g. convulsions de l'enfan- »

sions. ce.

N. m., imbécile et épilepti-que.

Simon.......... Peintre en bâtim. » 3 2 g. morts on ne sait de quoi. N. m., imb. et épileptique. »

Môzié........... Peintre » 4 2fausses couches. Un g., né à 7 mois.idiot. Père excès de

en bâtiments. N. m., née à 8 mois, idio- boisson; syphilis.

te. Mère syphilis.

Redl............. Peintre » 5 f. morte à 3 ans 1/2 de 2 g. bien portants. Père excès de

en bâtiments. ironchite. 1 g. convuls. de l'enfance. boisson.

N- m., idiote.

NOMS. des ~~" Observations.

du père. de la mère. grossesses. décédés. vivants.

Bru............. Polisseur » 11 1 Fille morte à 14 mois de 1 Garçon et 1 Fille bien père alcoolique

sur métaux. la coqueluche. portants. invétéré.

I Fille morte à 18 mois de N. m., Epilepsie, la rougeole. I garçon mort à 3 ans 1/2

de la gangrène. 5 fausses couches.

Arb............. Marbrier. Chapelière. 1 | garçon mort à la naissan- N. m., Idiotie, paralysie, Père alcoolique.

Gémellaire. ce paraissait un fœtus de cécité, trois mois ('!).

Chali............ Tourneur » 1 » l Garçon et 5 Filles bien »

sur cuivre. portants.

N. m., Epilepsie.

Tar............. Plombier. Polisseuse. 5 1 garçon mort de méningite. 1 Garçon bien portant. »

2 Fille un peu nerveuse. N. m., Epileptique.

Baut............ Matelassier. Matelassière. 11 3 enfants morts de convul- 1 Garçon et une Fille très Père et Mère

sions. nerveux. alcooliques.

3 fausses couches. 2 autres Filles bien portan-

tes.

JV. m., Débilité mentale, Epilepsie probable.

Itzik............ » Chiffons. H 2 garçons morts de scarlati-2 Filles et 2 Garçons bien »

no à 10 et 22 mois. portants.

N. m., Imbécillité, Microcé-phalie.

Mazo........... Peintre » 2 1 garçon mort à 3 mois AT. m., Imbécillité. »

en bâtiments. d'entérite.

Harp............ Fondeur » 1 I Fille morte à 2 ans de 1 Fille bien portante. »

en caractères. iougeole. N. m., Epilepsie, Idiotie.

Bourneville, Bicêtre, 1904.

NOMS. ~~~~~~"~"~~~des _ Observations.

du père. de la mère. grossesses. décédés. vivants.

Lésa............. Peintre » 2 « 1 g. bien portant. Père excès de

en bâtiments. N. m., imbécile. boisson.

Malt............. Mégissier. « 6 1 g. mort à 9 mois de bron-2 g. et 1 f. bien portants. »

cho-pneumonie. N. m., épileptique.

I f. morte à 5 jours de ca-chexie.

Languill......... « Manufacture des 6 1 g. mort de méningite à 3 1 S- Dien portant. Père excès de

tabacs. jours. N. m. imbécile, athétosique. boisson.

1 g. mort de méningite à 3 jours.

1 f. mort-née.

1 g. mort de tuberculose pulmonaire.

Davi............ Tourneur » 5 I f. morte de péritonite. 2 g. et 1 f. bien portants. »

sur cuivre. N. m., épileptique.

Prév............ » Chiffons. 4 {garçon décédé à 8 mois de 1 fill°. 16 ans- chétive. Père alcoolique,

méningite. 1 garçon 5 ans 1/2, bien por-syphilis probable.

tant.

N. m., arriération mentale.

Dufra........... Fondeur » 1 « N. m., arriération intellec- Mère syphilitique

en caraotères. tuelle, perversion des ins- morte de paralysie

tincts, onanisme. générale.

Pai............. » Plumassière. 3 1 Fille très nerveuse. »

1 Garçon bien portant. N. m., Epilepsie.

Eich............ Mouleur » 3 1 garçon mort de méningi- 1 Fille bien portante. Père alcoolique.

en cuivre. ^ te tuberculeuse. N. m., Epilepsie.

NOMS, des ————— i observations

du père. de la mère. grossesses. décédés. vivants. I

Noe............. » Gaînière. 4 I Fille morte à 4 mois, tuber- 1 Garçon bien portant. »

culcuse. N. m., Imbécillité.

I Fille morte à 3 mois, on ne sait de quoi.

Fria............ » Photographie. 2 » N. m., Idiotie. Père un peu

(Ether) 1 fille, 2 ans 1/2, bien por- alcoolique. ._ ____tante. _

Peyr............ Plombier. « 1 „ ]V. m., hystéro-épilepsie. Père alcoolique

Nés............. « » 2 » i garçon bien portant. Père alcoolique

JV. m., épilepsie.

Blav............ Tourneur » 2 1 fausse couche. N. m., imbécillité. »

sur cuivre

Lanf............ Polisseur » 2 Ifille morte à 6 mois du JV. m., idiotie. Père alcoolique

sur métaux. croup.

Madel........... Teinturier. » 7 1 f. morte à 28 jours. 1 g. et 1 f. bien portants. Père alcoolique

1 g.mort de bronchite. JV. m., idiotie.

2 g. morts de ?

Welt ........... Mégissier. » 5 4 morts de convulsions. JV. m., idiotie, épilepsie. »

Léchas.......... Teinturier. Teinturière 10 |2g. morts du croup. 3 g. et 1 f. bien portants. Père alcoolique

1 g-mort d'entérite. N.m., épilepsie.

1 f. morte à 12 jours (?) I g. mort de la rougeole.

Gœur........... Allumettier. Allumettière. 5 4 morts en, nourrice. JV. m., idiot, épileptique. »

NOMS. ~~""""" des - Observations.

du père. de la mère. grossesses décédés. vivants.

Men............ Plombier. » 5 « 3 f. et 1 g. bien portants. Père alcoolique

N. m., idiot.

Bidoi ........... Plombier. » 5 Hausse couche. 1 fille bien portante. »

Igarçon mort du croup. JV. m., idiotie. I garçon mort à 1 jour.

Jean............ Tourneur » 4 i fausse couche à 4 mois. 1 garçon bien portant. »

sur cuivre. I fille morte de méningite. N. m., idiotie mongolienne.

Man ............ Peintre » 1 « N. m., imbécile. »

en bâtiments.

Roug........... Peintre » 5 1 fille morte du choléra. 1 fille bien portante. Père alcoolique

en bâtiments. 1 garçon mort? l garçon tuberculeux.

I N. m., idiotie, épilepsie.

Maur............ Tourneur « 3 1 garçon mort de convul- { garçon bien portant. »

sur cuivre. lions à 13 mois. N.m., idiotie.

Treps........... Plombier. « 7 3garçons morts de ménin- 1 f. 1 g. bien portants. Père

gite. 1 garçon convulsions. alcoolique.

JV. m., imbécile et épilept.

Feycrt.......... Peintre « 7 2 garçons morts de ménin- 4 garçons bien portants. Père

en bâtiments. gite. N. m., épileptique. alcoolique.

Morill........... Polisseur « 1 « JV. m., imbécile. Père et mère

sur métaux. alcooliques.

Bellcm.......... Peintre « 2 « 1 garçon bien portant. »

en bâtiments. JV. m., épileptique.

NOMS. des " Observations.

du père. de la mère. grossesses. décédés. vivants.

Sta............. Peinter » 7 Is. mort du croup à3 ans. 1 garçon bien portant. Père alcoolique.

en baitmcnts. 11. mort de diarrhée. ar. m., imbécile, épilepti-

Jfausse couche à 3 mois 1/2. que. ïjumeaux morts à 4 mois.

Riviè........... Tourneur » 8 Hausses couches, 2ct3 mois 1 garçon[bicn portant. »

sur cuivre. Iï. mort de méningite à 3

mois.

i ï. mort de conuulsions à

•15 mois. Jjumeaux morts à i3 mois. i f. morte de convulsions à

8 jours.

iY. m., mort de tuberculose à 6 ans.

Baill............ Peintre » 2 i fausse couche à 3 mois. at. m., idiot. Mère syphilis.

en bâtiments.

Duv............ Mouleur » 8 i s. mort de cholérino à 6 3 f. et 2 g. bien portants. Père alcoolique.

sur cuivre. mois. N. m., idiot.

If. morte de coqueluche à ¡1 ans.

March.......... Plombier- » 4 Hausses couches. N. m., idiot épileptique. Père alcoolique.

ferblantier. 1 g. mort de méningite.

Galant.......... Peintre » 1 « N. m., idiot. »

en bâtiments.

Pet............. Peintre » 3 Ihusse couche. N. m., idiot. »

en bâtiments. ( mort de convulsions. '

Si ces statistiques ne laissent aucun doute au sujet de l'action des professions insalubres que nous venons d'énumérer, sur la morbidité et la production des mala-dies nerveuses des enfants, on ne doit pas oublier qu'un autre facteur, plus terrible peut-être que la pro-fession elle-même, entre en ligne de compte, l'aicoo-lisme. En effet, sur 143 familles, 79 pères et 4 mères faisaient des excès de boisson (58 0/0). Notons enfin, pour terminer : 1° que, quelquefois, l'action nocive de la profession se trouve doublée par ce fait qu'elle est exercée par le père et la mère ; — 2° que 4 mères et 4 pères étaient atteints de syphilis. — Ces statisti-ques portent sur 3.133 observations.

Nota. — N. m., signifie : notre malade.

NOMS. des " Observations.

du père. de la mère. grossesses. décédés. vivants.

Sud............. Peintre « 2 Ifausse couche à 5 mois. JV. m., imbécile. »

en bâtiments.

Lherm.......... Tabac. Tabac. 10 2fausses couches. 1 fille bien portante. »

I g. mort-né. N. m., imbécile, épilepti-

1 g. morts de méningite. que. I g. mort à 2 ans Ij2 de con-vulsions.

Guillau......... Tourneur « 1 « JV. m., imbécile. Père aliéné mort à

sur cuivre. l'asile de Ville-

Evrard.

III.

Note statistique sur le rôle de la consanguinité dans l'étiologie de l'épilepsie, de l'hystérie, de l'idiotie et de l'imbécillité;

Ðàè bourneville.

Le rôle de la consanguinité dans la genèse des maladies nerveuses chroniques de l'enfance est à peu près insignifiant, car elle ne constitue pas, comme nous l'avons dit souvent, l'unique élément étiologique ; il s'y joint l'hérédité dans beaucoup de cas, facteur redoutable; dans d'autres l'alcoolisme, facteur plus redoutable encore et enfin, et l'hérédité et l'alcoo-lisme !

Si nous ajoutons aux 3.217 observations de l'an der-nier (1) les 146 entrées de 1904, nous voyons que pour un total de 3.363 observations la consanguinité ne figure que 113 fois, soit 3.3%) proportion très faible comme on voit.

Ces cas se décomposent ainsi au point de vue du degré de parenté des ascendants :

(1) Cette différence de 84 entre ce chiffre et celui de la page 41 (2133) provient des observations recueillies dans le service de nos maîtres, Delasiauve et Charcot à la Salpêtrière.

Le tableau suivant donne une idée des affections diverses dont étaient atteints ces malades.

Nous persistons à croire, comme nous l'avons dit

Consanguinité sans indication de degré............. 5

Parents cousins germains........................... 59

Cousins issus de germains........................ 30

— — du 3e au 5e degré ................... 16

— — Oncle et nièce ...................... 3

Total............... ÏÏ3

Maladies.

Hommes

et Garçons.

Filles.

Hystérie et hystéro-épilepsie----

Epilepsie dite idiopathique......

— symptomatique.......

— hémiplégique.........

Idiotie symptomatique..........

— myxœdémateuse.........

— microcéphalique.........

— hydrocéphalique.........

— et hémiplégie............

— méningitique............

Folie des enfants, manie, excita-tion maniaque, délire de persé-cution ........................

Imbécillité.....................

— et chorée............

— et syndrome de Little.

— et cécité congénitale..

Total..............

» 21 10

9

19 » 2 4 1 1

»

12

»

3 1

76

3 11

2 37

113

bien des fois, que le mariage entre consanguins bien portants, sobres, non syphilitiques, n'exerce aucune action sur la production des maladies nerveuses des enfants.

IV.

Action de l'alcoolisme sur la production de l'idiotie et de l'épilepsie ;

Par bourneville.

Aux 2.987 cas relevés dans notre statistique de l'an dernier, nous ajouterons les 146 entrées de cette année (41 filles et 105 garçons), soit un total de 3.133.

Tableau statistique sur l'alcoolisme.

Garçons

Filles.

Totaux,

Les pères de... Les mères de...

Les pères et mè-res de............

Pour...........

Les pères etmè-|res de............

Totaux.........

913 76

39 369

1040 2437

204 18

12 134

328 696

1117

94

51

503

1368 3133 faisaient des excès de boisson.

nous n'avons pas de renseignements.

étaient sobres.

Le tableau ci-dessus résume la situation des pères et mères de tous ces enfants sous le rapport des excès alcooliques et permet d'avoir, d'un coup d'œil, une idée exacte du rôle considérable que joue l'alcoo-lisme dans la production de l'idiotie et de l'épilepsie.

En outre la conception durant l'ivresse du père ou de la mère a été relevée chez 292 malades et la conception probable chez 117 malades, soit, si nous comptons ces derniers, 13 0/0 d'enfants conçus dans l'ivresse, non compris les 503 sur lesquels nous n'avons aucun renseignement précis sur la conception. Le pourcentage dans ces diverses catégories nous fournit les chiffres suivants :

35, 6 0/0 des pères font des excès de boisson. 3, 0/0 des mères —

1, 6 0/0 des pères et mères —

Soit 40, 2 0/0 des parents faisant des excès de bois-son et 43, 6 0/0 de parents sobres. ?—• Ces chiffres se passent de tout commentaire.

Statistique des hémiplégiques présents dans le service le 31 décembre 1904;

Par BOUBjXEVILLE.

Le tableau ci-après montre qu'il y avait dans le service, à la date du 31 décembre 1904, 59 hémiplé-giques : 43 sur 443, garçons; 16 hémiplégiques sur 230 filles.

Dans 31 cas l'hémiplégie s'est compliquée d'épilep-sie. D'où il suit que plus de la moitié des enfants hémiplégiques sont menacés de devenir épileptiques. Le médecin, connaissant la possibilité de cette grave complication doit donc prescrire à ses clients hémi-plégiques une hygiène et un traitement susceptibles de la prévenir (surveillance attentive pour éviter les émotions, les traumatismes, l'onanisme, l'abus de l'al-cool, du tabac, etc.; — massage, gymnastique, bains, hydrothérapie, purgatifs, etc.).

Dans 27 cas l'hémiplégie siégeait à droite; dans 32 cas à gauche.

Si, un jour, nous avons le loisir, nous relèverons tous les cas d'hémiplégie observés dans le service depuis 1879 jusqu'aux cas qui suivent, à moins que cette tâche ne tente quelque candidat au doctorat qui trouverait là un sujet de thèse qui, à notre avis, ne manquerait pas d'intérêt. Cette statistique pourrait être rendue plus attrayante en la complétant par l'indication des complications de l'hémiplégie, contrac-ture, athétose, arrêt de développement, etc., et en y ajoutant les cas de diplégie.

Tableau des hémiplégiques (Filles et garçons).

il

Baill

Bel (Charles)

Béni (Edouard)

Bliè (Paul)

Bouvign ( G e o r g . ) ..

Colvint

Coudey (Georges)..

Crubéz

Daun

Degra (Eugène) . . .

Del (Victor)

Deva (Georges)

Fayo (Jean)

Fél (Léon)

Franco (André)

Gab (Henri (

Goe (Louis)

Gond

Gutti (Gaston)

Guy (René)

Hcnr

Hin

Joffra (Louis)

Jos (Clément)

Mél (Albert)

Mesl (Georges)

Meulen (Louis)

Michel

Moulin

Nés (Jean)

Par (Georges)

P é r i c h (Lucien)

Poir (Marcel) £

Poite (Georges)

P r i v (Edouard)

A G E

SEXE

DÉBUT

DE L'HÉMIPLÉGIE

H

SANS

ÉPILEPSIE.

EMIPLEG

É P I L

ACCÈS

IE

E C

E P S I E

VERTIGES

DÉBUT

DE L'ÉPILEPSIE

COTÉ

PARALYSÉ

8 a ns G. 5 m . i » I » g a u c .

1 7 — » 20 m. 1 » » » d r o i t .

17 — 14 m. » 1 1 3 a n s g a u c .

17 1/2 » 4 m . 1 » » B d r o i t .

13 m. » » 1 » » » d r o i t .

7 — » 5 a ns » 1 1 26 m . g a u c .

17 — » 14 m . 1 » » » d r o i t .

1 3 — » un an » 1 1 1 an g a u c .

10 — » 16 m. » 1 1 3 a n s d r o i t .

11 — » 7 m » 1 1 1 an g a u c .

18 — » 21 m. » 1 » 21 m. d r o i t .

11 — » 2 j o u . » 1 » 4 a n s g a u c .

11 — » 2 ans 1 i 6 m. d r o i t .

18 — G. 20 m. 1 1 •15 a n s d r o i t .

11 — » 18 m. » 1 1 15 m. d r o i t .

19 — » 3 a ns 1 » » » gauc .

15 1x2 » 9 m. 1 » » B gauc .

10 1[2 » » 1 » » » d r o i t .

12 — » 1 5 m. 1 » » B gauc .

14 — » 6 a n s » 1 1 6 a ns d r o i t .

17 1T2 » 8 j o u r s » 1 1 13 a n s g a u c .

M — 6 m. 1 » » B g a u c .

18 1T2 » 20 m. 1 » » » d r o i t .

18 — B 14 m. » 1 1 5 m. gauc .

17 — » 8 m. 1 » » » d r o i t .

12 — B 15 m. » 1 1 15 m. gauc .

16 — » 4 a n s 1 )> » » gauc .

10 4i2 » 1 an 1 )) B » g a u c .

14 l r2 » l a . 1^2 » 1 » 1 an gauc .

10 — » 6 m. » 1 1 3 a n s gauc .

9 — » 5 m. 1 » B B d r o i t .

18 — » 14 m. » 1 1 12 a n s d r o i t .

16 — » 3 a ns 1 » B B d r o i t .

1 6 - » 20 m. » 1 1 1 0 a n s g a u c .

14 - 1 » 7 m. » 1 » 8 m. d r o i t .

O B S E R V A T I O N S

Enfant assisté

Hémiparésie.

Hémiparésie.

Enfant assisté.

Hémiparésie.

Hémiparésie.

N O M S

BOURNEVILLE, Bicètre, 1904. 4

Ces tableaux présentent des lacunes. Malgré nos efforts pour les combler, il nous a été

impossible d'arriver à un résultat complet parceque quelques-uns de nos malades

sont des enfants-assistés, parceque d'autres, étant délaissés par leur famille, nous

n'avons pu obtenir qu'elles se rendent, chose rare, à notre convocation.

Tels qu'ils sont, il en résulte que, abstraction des cas imprécis, dans 18 cas, l'hémiplégie

s'est produite de la naissance à 1 an ; clans 24 cas de 1 à 2 ans ; dans 3 cas de 2

à 3 ans; dans 1 cas de 3 à 4 a n s ; dans 3 cas de 4 ans à 5 a n s ; 1 cas à 6 ans ; dans 10

cas nous n'avons aucun renseignement.

NOMS AGE

SEXE

DÉBUT

DE I.'HÉMIPLÉGIE

HÉMIPLÉGIE

SANS

EPILEPSIE

AVEC

É P I L E P S I E

ACCÈS VERTIGES

DÉBUT

DE L'ÉPILEPSIE

COTÉ

PARALYSÉ

OBSERVATIONS

Riqu (Emile) .

Robe (Louis) .

Rob (Maurice)

Souc (Lucien)

Taboul

Thie (René) ..

Vinc

W i n c k

Bo

C h a u v i . . .

Chem

Deschase

Gisc

Gris

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Mey

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Nôr

Pich

Rena

Rob

Roui

Tour

T r o u i l . . . .

11 —

10 1/2

20 —

9 —

3 —

17 —

20 1/2

14 —

15 —

15 —

12 —

18 —

16 —

13 —

12 ans

18 ans

14 ans

17 ans

12 ans

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8 a ns

11 ans

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,17 ans

G.

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droit-,

d r o i t .

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d r o i t .

d r o i t .

Enfant assisté.

Hémiparésie.

Hémiparésie.

Enfant assistée

Enfant assistée

Hémiparésie.

Enfant assistée

Enfant assistée

L'hémiplégie, avons nous dit, a été compliquée cl'épilepsie dans 31 cas.

5 mois après l'hémiplégie....... 4 fois.

1 an — ....... 8 —

2 — ....... 3 —

3 - ....... 4 —

4 - ....... 2 -

5 — ....... 1 —

6 - ....... 1 —

10 — ....... 2 —

12 — ....... 1 —

13 — ....... 1 —

14 — ....... 1 —

15 - ....... 1 -

Sans renseignements ....... 2 —

31 —

VI.

Statistique sur la persistance de la suture métopique ;

par BOTJItNEVILLE.

Cette statistique porte sur 772 crânes se répartis-sant ainsi :

Epileptiques, idiots ou

non,............... 372; avec persistance 21. — 5,6 °/o

Non epileptiques..... 400; — 52.— 13 °/o

Comme on le voit, sur l'ensemble de ces 772 crânes, il y a 73 cas de persistance de la suture métopique, soit 9,4 °/o- Le tableau suivant, donne, âge par âge, la répartition de ces cas :

Il ressort de cette statistique, qu'entre l'en/an t épi-leptique et l'enfant non épileptique, l'avantage, au point de vue de la persistance de la suture métopique, est en faveur du dernier 13 °/0 pour 5, 6 % chez le premier.

Age.

Enfants idiots

imbéciles ép1leptiques.

Enfants idiots

imbéciles non épilepti-

ques.

Totaux.

3 ans.

4 —

5 —

6 —

7 —

8 —

9 —

10 —

11 —

12 —

13 —

14 —

15 —

16 —

17 —

18 —

19 —

20 —

21 et au-dessus

Totaux .....

1 2

» 1 2

» 2 » 1

»

» 1 1 1 1

»

8 21

5 2 2 6 1 5 5 1 3 1 1 6 1 4 3 1 1 1 3

52

5 3 4 6 2

7 5 3 3 2 1 6 1 5 4 2 2 1 il

73

VII.

Statistique sur la Synostose du crâne chez les idiots et les epileptiques;

Par bourneville.

Nous complétons cette année, et, sans commen-taires, notre statistique de l'an dernier.

Age.

nombre.

Synostose complète.

Synostose partielle.

Enfants au-dessous de 2 ans. 10 « «

Enfants de 2 ans. 14 « «

— de 3 — 32 « «

— de 4 — 52 1 1

— de 5 — 41 1 2

— de 6 — 44 « 3

— de 7 — 43 « 5

— de 8 — 31 « 2

— de 9 — 46 « 1

— de 10 — 34 « «

— de 11 — 38 « 2

— de 12 — 23 « 1

— de 13 — 39 « 3

— de 14 — 45 « 1

— de 15 — 39 « 4 Enfants de 16 à 20 ans. 134 « 4

— de 21 à 25 — 44 « «

Totaux... . 709 2 29

Si nous ajoutons aux 675 crânes que renferme notre musée (enfants ou adultes) les 34 décédés de 1904, nous ne trouvons sur ces 709 (1) crânes que deux cas de synostose complète et 29 cas de synostose partielle.

Le tableau ci-dessus donne, âge par âge, la répar-tition de ces cas.

(1) Notre collection se compose de 772 crânes; nous en avons retranché 63 ayant appartenu à des malades âgés de plus de 25 ans.

Le tableau suivant complète notre statis- inégalité de poids des hémisphères céré-

tique de l'an dernier, concernant les cas dans braux ou cérébelleux ou des deux, croisée

lesquels nous avons trouvé, à l'autopsie, une ou non (1).

(1) Quatre cerveaux (ceux des enfants Ley.., Langl.., Lois.. et Escof.. n'out pas été séparés; présentant des lésions dignes d'intérêt, ils ont été conservés pour examen ultérieur.

Noms.

Age.

Diagnostic.

Poids

DU CERVEAU.

Poids

DES nÉMISrnÈnES CÉRÉDIIAUX.

d.

G.

Différence.

Poids

DU CERVELET.

Poids

DES HÉMISrlIÉIlES cérébelleux.

d.

g.

Différence

Rio.. 18 ans Imbécillité. Epilepsie. 1335 660 675 15 1 A4 Egaux »

Gail. 14 — Imbécillité. 921 473 448 25 126 61 65 4

Rivi. 6 — Imbécillité. Epilepsie. 1350 700 650 50 115 Égaux »

Fau. 6 — Idiotie congénitale. 580 315 265 50 117 55 62 7

Dou. 12 — Idiotie mongolienne. 1085 515 570 55 90 Égaux »

Pau. 790 445 345 100 Égaux »

Tar.. 13 — Imb. Épilep. Hémipl. droite. 960 580 380 200 152 72 | 80 »

Inégalité de poids des hémisphères cérébraux et cérébelleux;

Pau BOURNEVIIXE.

Statistique sur la persistance ou l'absence du thymus chez les enfants anormaux ;

Par bourneville.

En 1899 (1) nous avions établi la comparaison entre les enfants normaux et les enfants anormaux, au point de vue de la persistance ou de l'absence du thymus. M. Katz, un de nos anciens internes, passé dans un des services de l'hôpital des Enfants-Malades, avait bien voulu, alors, sur notre invitation, procéder aux mêmes recherches sur le thymus des enfants répu-tés uormaux et nous fournir le résultat de ses recher-ches.

La statistique des cas relatifs aux enfants normaux n'en comprenait malheureusement que 61, tandis que celle des enfants anormaux portait sur 292 cas ; d'un autre côté la statistique des enfants normaux avait trait à des enfants au-dessous, comme âge, du chiffre le plus bas des anormaux (13 mois). Cette comparaison était donc toute relative. Sur 61 cas, M. Katz trouva toujours le thymus (100 p. °/0) tandis qu'il n'existait chez nos anormaux que 78 fois sur 292, soit 28 %.

Nous complétons cette année notre statistique de 1903 concernant nos enfants anormaux.

(1) Comple-rendu de 1899, p. ICI.

Tableau A.

ANNEE.

Total

des décès.

Idiots et imbéciles, épii.eptiques.

Idiots, imbéciles, etc...,

non éi'ileptiques.

Totaux de la persistance du thymus.

Décédés.

Présentant une persistance du thymus.

décèdes.

Présentant une persistance du thymus.

1890 25 8 1 17 9 10

1891 20 6 2 '14 2 4

1892 26 3 1 23 10 11 IS93 19 7 I 12 2 3

1894 23 7 1 10 3 4

1895 32 9 2 23 7 9

1896 35 14 5 21 11 16 ?1897 30 1 2 5 24 6 11

1898 32 14 3 18 1 4

1899 47 24 6 23 6 12

1900 23 8 2 15 4 6

1901 34 16 3 18 2 5

1902 32 7 1 25 3 4 •1903 24 7 2 17 3 5 1904 43 16 2 17 9 11

Totaux. 451 158 l 37 293 78 115

Le tableau ci-dessus donne une idée générale de ces cas et la différence existant entre Y enfant idiot, imbé-cile, etc., épileptique, et Yenf'ant idiot, imbécile,

etc., non épileptique.

Le tableau suivant donne âge par âge la répartition de ces cas. (Tableau B).

Tableau B.

(1) Ce groupe comprend les épileptiques non idiots.

AGE.

Idiots et imbéciles,

épileptiques.('l)

Idiots et imbéciles, non épileptiques.

Totaux.

De 13 mois à 3 ans.

» 4 — 5 ans.

A 6 ans.

7 —

8 -

9 —

10 —

11 —

12 —

13 -

14 —

15 —

16 —

17 —

18 — Au-dessus de 18 ans.

Totaux.

« 1 1 4 » 5 3 1 2 1 3 3 3 5 1 1

34

17 4 3 3 3 2

5 3 2 4 5 3 5 2 1 2

81

17 5 4 7 3 7 8 4 4 5 8 6 8 7 2 3

115

Comme on le voit d'après le tableau À, nous trou-vons une moyenne de 23. 4 0/0 pour les enfants idiots, imbéciles, etc., mais épileptiques, et une moyenne, de 26. 6 0/0 chez les mêmes malades non épileptiques ce qui semblerait indiquer que le thymus disparait relativement plus vite chez l'enfant idiot épileptique.

Au point de vue du poids ces cas se répartissent ainsi :

Au-dessous de 5 grammes.................. 42

De 5 à 10 — .................. 44

11 à 15 — .................. 17

16 à 20 — .................. 5

21 à 30 — .................. 5

Au-dessus de 30 — .................. 2

Total......... 115

X.

Thymus et glande throïcle chez les enfants anormaux ;

Par BOUIliVE VILLE.

Depuis bien des années, nous avons soin de relever à l'autopsie, de nos malades, le poids de tous les organes et en particulier du thymus, s'il y a lieu, et de la glande thyroïde. La statistique de ces cas a été consignée, chaepue année, dans nos Copipte-rendus.

Voici maintenant le résumé de nos constatations pour 1904. Sur la persistance du thymus, son poids et celui de la glande thyroïde.

DIAGNOSTIC.

Idiotie complète, epilepsie,

cécité.

Idiotie profonde, diplégie, épilepsie.

Idiotie mongolienne.

Idiotie microcéphalique, piedbot.

Imbécillité.

Idiotie complète.

Imbécillité congénitale.

Epilepsie.

Idiotie, diplégie, épilepsie.

Idiotie complète, cécité.

Idiotie.

Imbécillité, épilepsie.

Imbécillité.

Idiotie congénitale, épilepsie,

c é c i t é .

Idiotie complète congénitale,

pied-bot.

Imbécillité, épilepsie.

Imbécillité, épilepsie.

Idiotie, épilepsie.

Idiotie profonde.

Idiotie congénitale.

Idiotie, épilepsie.

Idiotie, hémiplégie gauche.

Idiotie mongolienne.

Idiotie.

Imbécillité, épilepsie, hémiplégie

droite.

Idiotie mongolienne.

Idiotie, hérédité, épilepsie.

Idiotie congénitale, état de

mal convulsif.

Idiotie congénitale, épilepsie.

Imbécillité, paraplégie.

THYMUS.

pas

»

pas

pas

»

v e s t i g .

pas

pas

»

pas

15 g r .

pas

pas

pas

vestig.

pas

pas

pas

pas

vestig.

»

15

pas

pas

vestig.

GLANDE

THYROÏDE.

7 a r .

5 gr.

1:1 gr.

5 g r .

12 g r .

15 g r .

5 g r .

12 g r .

8 g r .

10 g r .

5 g r .

5 g r .

8 g r .

6 g r .

5 g r .

6 g r .

7 g r .

32 g r .

»

12 gr.

5 gr.

OB S E R V A T I O N S .

Opposition à l'autopsie

Non pesée.

Non pesée.

Opposition à l'autopsie

Opposition à l'autopsie

Opposition à l'autopsie

Opposition à l'autopsie.|

Opposition à l'autopsie.

NOMS.

SEXE.

AGE.

de Moncst..

Chart

Van-de-Cas1

Sey

Gaill

Pér

Por

Devis

Alexan

Hat

Vivi

Riout

Dec

Pau

Cha

Hui

R i v i . .

Cam

Moril

Fauril

Etg

Nas

Dourn

Papa

Tard

Mai

Barthol

Deroui

Jus

Cour

G.

»

»

»

»

»

»

»

»

»

»

»

»

»

»

»

»

»

»

»

»

»

»

»

F.

»

»

»

»

3 a n s 1[2

5 a n s 1[2

20 a n s

10 a n s

14 a ns

5 ans 1(2

22 a n s

15 a n s

14 a n s

16 a n s

5 a n s 1[2

18 a ns

15 a n s

9 a ns

4 a n s

18 a n s

6 a n s

17 a ns

4 a n s

6 a n s

7 a ns

8 ans 4x2

12 a n s

4 a n s

13 a n s ! [2

13 a n s

13 a n s l i2

7 ans 1x2

15 a n s Ij2

9 a n s

c"5

Ci-

UPMC

Noms.

Sexe.

Age.

Diagnostic.

Thymus.

Glande thyroïde.

Observations.

Lois.......

Philip......

Chart......

Rossi......

Duf........

Laud......

Laug......

Mom.......

Escof......

Boiiincu . .. Bos........

Well........

Gang......

3 ans 3 ans I [2 3ans 1[2

9 ans 1)2 16 ans

9 ans 7 ans

10 ans 14 ans

11 ans 1[2 9 ans

10 ansi[2 11 ans

Idiotie, paraplégie.

Idiotie. Epilepsie, parosie. Epilepsie. Imbécillité, paraplégie.

Idiotie, épilepsie. Idiotie niicrocéphalique. Idiotie. Imbécillilé, hydrocéphalie.

Idiolie, gâtisme. Idiotie congénitale, maladie bleue. Idiotie complète, diotie, hémiplégie, gutismi

vestig. pas pas

vestig. 18 gr. vestig.

pas pas pas

vestig.

u gr. 5 gr.

4 gr.

21 gr.

5 gr. 3 gr.

8gr. 5 gr. 5 gr.

3 gr.

Opposition à l'autopsie.

Opposition à l'antopsic.

Opposition à l'autopsie!

Bourneville, Bicôtre, 1901.

TROISIÈME PARTIE

Clinique, thérapeutique et anatomie pathologique.

I.

Contribution à l'étude de la démence épileptique ;

par bourneville.

La démence est malheureusement très fréquente chez les cpileptiques, adultes ou enfants, et aboutit toujours à une terminaison fatale, en offrant parfois dos rémissions plus ou moins longues. L'observation suivante peut être considérée comme tout à fait caractéristique.

Sommaire. —Père, accidents méningiliques de l'enfance; excès de boisson ainsi que son -père [grand'père -paternel de l'enfant). — Mère, rien de particulier. — Grossesse accidentée par des frayeurs. — Accouchement par le siège. — Première dent à 7 mois. — Dentition complète à 2 ans. — Début de la marche et de la parole à 17 mois. — Propreté à 18 mois. — Début de l'épilepsie a 9 ans et demi, un mois après une fraijeur. — Second accès trois mois après. — Marche des accès avant l'entrée et de 1895 à 1905. — Affaiblissement progressif de l'intelligence. — Modifi-cation de l'attitude. — Démence. — Traduction_ de la démence par les photographies et l'écriture. — Etat de mal ; mort.

Autopsie. — Caractères particuliers -des os du crâne. — Méningo-encéphalite; —Piqueté hèmorrhagique du corps strié, etc. — Tuberculose pulmonaire.

Baro.. (Hippolyte), né à Paris le 6 février 1885. entré à Bicètre le 5 juin 1895, y est décodé le 11 janvier 1905.

Antécédents. — (Renseignements fournis par sa mère en 1895). — Père, 40 ans, mécanicien, excès alcooliques antérieurs au mariage, et qui ont augmenté progressivement

(vin, absinthe). Il a eu dans l'enfance une affection nerveuse qui a nécessité des applications de glace ; il n'aurait pas eu de convulsions. Ni dartres, ni syphilis, ni rhumatisme. Mort en 1901 des suites d'une pleurésie avec hémoptysie.

Su famille. — Son père buvait beaucoup (vin) et serait mort d'une affection du foie. — Sa mère a succombé aux suites de l'influenza. — Un frère, une sœur, sans enfants, rien de particulier. — Trois o?icZes seraient morts de mala-dies du foie, — Dans le reste de la famille, pas d'épileptiques, etc.

Mèiie, 39 ans (en 1895), fièvre typhoïde à 12 ans ; aucun accident nerveux,

Sa famille. — Son père est mort de la rupture d'un anô-vrisme do l'aorte, sa mère on ne sait de quoi. Il on est de mê-me pour ses rjrands parents. — Ni frères ou sœurs, ni oncles ni tantes.

Pas de renseignements sur la consanguinité. — Inégalité d'âge d'un an (Père plus âgé).

10 enfants : 1° Fille morte d'entérite à 33 jours ; — 2° gar-çon né à 6 mois et 3 semaines, mort 8 jours après ; — 3° gar-çon (âgé de 22 ans on 1905), intelligent ; — -4° notre malade ; — 5° garçon mort d'entérite sans convulsions ; — 6° fille (17 ans en 1905), normale ; — 7° fille morte à 7 mois d'entérite ainsi que deux autres filles, l'une à 65 jours, et l'autre à trois semaines; —10° garçon (10 ans en 1905). bien portant. Aucun n'aurait eu de convulsions.

Notre malade. — On ne sait si la conception a eu lieu en état d'ivresse. — La grossesse a été accidentée par des frayeurs occasionnées par les excès alcooliques du mari et des que-relles entre lui et son frère. Il n'y aurait pas eu d'autres accidents. Mouvements du fœtus à 4 mois 1/2. — Accouche-menl à terme, par le siège, avec beaucoup de liquide amnio-tique. — Pas d'asphyxie à la naissance. — iiilevé au sein par sa mère jusqu'à 7 mois, puis au lait do vache, à cause d'une nouvelle grossesse. — Première dent à 7 mois ; dentition complète à 2 ans. — Début de la marche et de la parole à 17 mois. — Propreté à 18 mois.

Les p7-e?me?'s accidents convulsifs ont paru à 9 ans et demi. Alors B.. était trèsimpressionnablo, se mettait à l'écart quand ses camarades se battaient. II apprenait facilement, avait

l'intelligence des enfants de son âge. A cotte époque, il aurait eu une grande peur en voyant son pore, tore, battre sa petite sœur. Il se jeta dans les bras de sa mère en pleurant. Un mois après, la nuit, il fut pris de convulsions : Pas de cri, membres roides, contorsions de la face, yeux portés en haut ; pas d'incontinence, pas de bave, ni de morsure de la lan-gue. La crise a été courte. Il s'est rendormi. Le lendemain il était fatigué. — Seconde crise, également la nuit, trois mois après, puis les accès ont augmenté progressivement, tous les mois, tous les 15 jours et enfin, àl'ciitréc, il en avait presque quotidiennement. Ils n'ont jamais été compliqués de secousses, de vertiges, de cauchemars et d'accès de colère.

Dans ces derniers temps, les parents ont remarqué une certaine paresse intellectuelle, une diminution de l'atten-tion et de la mémoire. Il lui arrivait aussi d'inventer des faits qui ne reposaient sur rien de réel et le maître d'école décla-rait que sa conduite, auparavant régulière, commençait à aisscr à désirer. — Ses sentiments affectifs étaient dévelop-pés ; le caractère était doux, gai. Bar. . n'avait pas de mau-vais instincts.

Rougeole à 5 ans, scarlatine à 5 ans et demi; pas d'autres maladies infectieuses. — Pas d'accidents scrofuleux, sauf une blépharite ciliaire à 9 ans.

Température à l'entrée.

5 Juin 1895 ................ 1" jour.

0 - ................ 2° —

7 — ............... 3« —

8 - ................ 4" -

Soir. Matin.

37= »

37° 37»,1

37°,2 37«

37°,3 37°,2

37-, 5 37°,4

Etat à l'entrée (1895). — L'examen physique et physiologi-que n'offre aucune particularité. Attitude bonne ; marche, course, saut, préhension, fonctions digostives, respiratoires, etc., normales. Changements de coloration, de la face. Carac-tère gai, affectueux, tranquille mais n'hésite pas à se défen-dre si on le taquine. Sens normaux. — Sait lire, écrire, faire les trois premières opérations. [Fig. 3, 4 et 5).

Traitement.-— Elixir polybromuré, d'une à quatre cuille-rées, huile de foie de morue, sirop d'iodure de fer; douches ; école et gymnastique.

1896.— Janvier. — D'après les notes de l'école, Ba... ten-

Fiij. 3. — 15ar... en 1895.

contre l'oreiller. Les yeux se tournent à gauche. La bouche s'ouvre alternativement avec un bruit sec comme si les mâchoires étaient mues par un mécanisme. Râle. Pas d'éva-cuation. La crise se termine par un fort ronflement suivi d'un anéantissement complet ou le plus souvent par un sommeil lourd et profond. Organes génitaux. — Verge : longueur 35mm, circonférence.

cirait vers la déchéance. — Pupilles dilatées, la droite plus que la gauche. Parole légèrement pâteuse. Pas de tremble-ments des lèvres, ni de la langue. Les accès sont plus fréquents durant la nuit, après 3 heures du matin : rigidité des membres; le corps se retourne sur le ventre, la face

50lnm. Prépuce long, gland découvrable, méat normal. Testi-cules à l'anneau. — T. li. aussitôt après l'accès, 37°,8 ; — un quart d'heure après, 37°,8 ; — deux heures après, 37°,5.

Fig. 4. — Bar... Juin 1895.

Juillet.— Même état (les organes génitaux, des pupilles et de la parole.

1897. Janvier. — On remplace l'élixir par des pilules de Méglin. — Douches d'avril à novembre.

Juin. — Par erreur, on a continué l'élixir polybromuré en même temps que les pilules. Cette conjonction do médica-ments n'a pas donné de bons résultats, car les accès ont augmenté (Janvier-juin 1896 : 259 accès ; — Janvier-juin 1897: 439, soit 180 en plus). (Fig. 6, 7, et 8.) — Suppression des pilules. — Élixir polybromuré (1 à 4 cuillerées de 2 gr, 25 chaque), douches, etc.

Fig. 5. — Septembre 1895.

1898. Janvier. — B... s'affaiblit de plus en plus intellec-tuellement. Il ne peut presque plus s'occuper en classe. Il no sait jamais retrouver sa place. Il perd ses crayons, plu-mes et porte-plumes et accuse les autres enfants de les lui avoir pris. Caractère doux, pas de colères, souvent rit sans motif.

Juin. — L'enfant apporte de moins en moins de goût au travail. Il devient niais dans ses conversations. Il demande aux infirmières : « Voulez-vous être mon père, dites ? » —

Fig. V. — Mars 1897.

accès en 1898 (432 de moins qu'en 1897) l'enfant incline de plus en plus vers la déchéance. (Fig. 10.)

Puberté. — Léger duvet sur la lèvre supérieure. Quelques poils folets au pénil. Le reste du corps est glabre. Verge : long., 4 cent., circonf., G. Testicules toujours à l'anneau.

Juin. — Le travail devient de plus en plus mauvais en classe et la tenue de plus en plus défectueuse.

Novemtoe. — La déchéance s'accentue, 13... ne peut plus

Vous savez, mon camarade X.., c'est ma mère et il rit aux éclats, fier de ce qu'il vient de dire. — Sa tenue et son attitude laissent à désirer. (Fig. G, 7, S ct'J ).

1899. Janvier. — Malgré la diminution considérable des

rien faire en classe. Il lui est pénible de parler, de se dépla-cer. Il a toujours l'air hébété après ses accès. Difficulté de s'habiller.

1900 Janvier. —Puberté. Face, membres, aisselles, thorax

Fig. 7. — Août 1897.

etc., glabres. Poils d'un à trois cent., peu abondants, do cha-que côté de la racine des bourses. Verge, long., 6 cent., circonf., 5. Les testicules, dans l'anneau, ont la dimension d'un œuf de moineau. — Même traitement.

Juin. — L'enfant parle de moins en moins et la parole, quelquefois, est incompréhensible. Il est moins gai, ne plai-sante plus.

Juillet. — On a peine à lui faire dire son nom. Il est inca-pable de l'écrire. Il lient la bouche ouverte à peu près constamment.

Température d'accès.

Dates. Au 1/4d'1'- 2h-

moment. après. après.

3 novembre 1896 ......... 37° ,2 37°,3 37°,5

8 - — ......... 37°,4 37°,7 38°

13 - — ........ 37°,6 37°,9 38°,1

13 août 18'J7 .............. 38°,4 38° 37°,4

22 décembre 1897......... 38° 38° 37°.4

22 avril 1899 .............. 37°,4 37°,1 36°,7

Décembre. — La déchéance s'accentue ; elle diminue légè-

Firj. 8.— Octobre 1897.

renient par périodes. L'écriture est devenue à peu près nulle Le catcut est nul depuis 1897. (Fig. 11.)

1901. Afai. — La lecture courante est de plus en plus diffi-cile. Par moments, il syllabe à peine. La parole s'embarrasse de plus en plus. Il hésite toujours un instant avant de répon-dre, mais quand il a commencé il continue sans s'arrêter. Quand on lui dit d'ouvrir la bouche, il obéit ; — puis de fermer les yeux, il les ferme mais conserve la bouche ouverte. Les pupilles, égales, restent dilatées en face de la lumière. Physionomie hébétée. Il se remet toujours lentement après ses accès.

Juillet. — Puberté. Même état du système pileux. Verge : 6 cent, sur 5 l'2. Testicules descendus, de la grosseur d'un petit œuf de pigeon.

En ce moment, Bar.. est un peu mieux. Il répond assez bien ; à chaque leçon de lecture il syllabe avec les autres, mais très

lentement et après eux. Sa tenue est moins mauvaise. Il est plus gai. — Août. — Physionnomie hébétée, bouche ouverte. Fig. 12.)

1er décembre. —B... est incapable de travailler. Il ne peut plus rien faire en classe. Il réclame des cahiers bien qu'il en

Fig. 9. — Bar,., en novembre 1807,

ait un devant lui. « Il sait, dit-il, et veut faire comme les autres. » Il répète continuellement : « Je ne suis pas si bête que ça, moi na ! » Il vague dans la classe, accompagne les paroles qu'il prononce d'un dandinement du corps ou d'une marche saccadée. Il apporte à tous ses actes une grande opi-niâtreté. Il a la manie de saisir par les épaules le malade Bauah.., décheant comme lui, il le contemple pendant long-

temps, veut l'embrasser, lui remettre ses vêtements en ordre, Il n'est pas méchant, se froisse ou rit de tout. L'attitude

FUj. 10. — Janvier 1899.

devient de plus en plus mauvaise. Le corps et surtou t la tête se penchent en avant.

- . / ........ .......? '........... .....—

Fig. 11. — Écriture en décembre 1900.

1902. Janvier. — Puberté. Petite bande de poils rares, courts, (3 cent, sur 2) à droite, 3 cent. 1/2 sur 2 à gauche dans les aisselles. Poils noirs longs de 2 à 3 cent, assez abon-

dants, formant une bande de 7 cent, de largeur sur 3 de hauteur sur le pénil. Quelques poils noirs, disséminés, sur les bourses. Testicules, de la dimension d'un œuf de pigeon. Gland découvrable (smcgraa, abondant.) Face, tronc, mem-bres, périnée, anus, glabres. Verge : longueur, 8 cent.; circonférence, 8 cent, et demi. — Le malade s'affaisse, marche la tête inclinée, le corps penché. [Fig. 12.)

Fiq. 12. — Bar... en août 1001.

Juin. — Pas de troubles vaso-moteurs. Affaissement phy-sique de plus en plus prononcé. Le corps s'incline de plus en plus, B.... incapable de tout travail, n'arrive plus à reconnaî-tre ni son chemin, ni son lit. (Fig. 13.)

1903. Janvier. — Aggravation, B... ne reste plus assis, se

promène continuellement, sans parvenir à trouver une place.

Juin. — Même embarras de la parole, congestion fréquente de la face; dilatation des pupilles.

11104. Juin. — L'enfant de plus en plus dément et encom-brant passe dans la salle des incurables. (Ficj. 14 et 15.)

Puberté. — Duvet et quelques poils noirs et courts sur la lèvre supérieure. Lèvre inférieure et menton glabres. Fin duvet sur les joues. Poils longs châtains dans les aisselles, plus abondants à droite. Rien à la poitrine. Duvet autour de

Fvj. 13. — Écriture en mai 1002.

l'ombilic et sur la ligne médiane; quelques poils bruns, courts, sur les fosses. Poils noirs, longs, sur le pénil formant une bande de 13 cent, de largeur sur 4 cent. 1/2 de hauteur. Bour-ses assez velues ainsi que. le périnée et l'anus. Testicules égaux, du volume d'un œuf de pigeon. Les membres supé-rieurs sont glabres. Fin duvet sur les hanches, poils châtains assez fournis sur les jambes. Verge : longueur, 10 cent, et demi: circonférence, 10 cent.

1905. il Janvier. — Bar... au dire de la veilleuse, a eu G0 accès dans la nuit: Ce malin: T. R. 39°, 2, état comateux. Les accès ont continué malgré un traitement énergique jusqu'à la morl, survenue à4 heures 1/2 de l'après midi. — Du 1er au

Bourxeville, Dicêtre, 1904. G

Fig. 14. — Bav... en janvier 190i.

1/2 h. - .................. 39-.1

4 li. - .................. 38°,6

G h. —................... 37°,8

8 h. — .................. 34»,1

10 h. — .................. 32-.9

Poids après décès ....,....................... 31 k. 500.

10 janvier on avait noté ; 5 accès Je 3 ; — 1 le 4, 1 le 6, rien les 7, 8 et 9; — GO dans la nuit du 10 au 11 janvier ; 57 le 11, mort.

Température après décès.

Température aussitôt après la mort.................. 40°,7

1/4 d'il. — .................. 40«,7

Mesures de la tête.

1895

1890

1897

1898

1899

1000

1901

1902

1903

1904

Circonférence horizontale maxima ..

Demi-circonférence bi-auriculaire____

Distance de l'articulation occipito-atloïdienne à la racine du nez.....

Diamètre antéro-postérieur maximum

— bi-auviculaire ..............

— bi-pariétal.................

— bi-temporal ................

Hauteur médiane du front...........

Poids.....................

7'aiUe....................

Dynamomètre............

D. g.

51 52 5? 52 52 53 53 53 53 53 53 53.5 53.5 54 54 54 54 55

34 34 34 34 35 35 35 35 35 35 35 35 35 35 30 36 3G 30

311 37 37 37 37 37 37 37 37 37 37 37 37 37 37 37 37 37

17.5 17.5 17.5 18 18.5 18.5 18.5 19 1!) 19 10 19 19 19.5 19.5 19.5 19.5 19.5

11.5 12 12 12 12.5 12.5 12.5 13 13 13 13 13 13 13 13 13.5 13.5 13.5

14 14 14.5 14.5 15 15 15 15 15.5 1.55 15.5 15.5 15 5 15.5 15.5 16 1(! 10

10.5 11.5 11.5 11.9 11.9 12 12 12 12.5 i2.5 12.5 12.5 12.5 12.5 12.5 13 13 13

5 5 5 5 15 5 5 5 5 5 5 5 5 ^55 5 5

24.5 20 27 27 28.2 29.2 30.138.5 (1) 40.7 31.5 32.5 32.8 35.5 37 38 39.1 40.o!

1.20 1.21 1.24 1.25 1.26 1.29 1.31 1.32 (.) 1.30 1.3.7 1.38 1.38 1 41 1.43 1.45 1.4Ü 1.48

2 2 2 20 13 25 » » » 10 8 13 15 13 » (2 5

6 0 0 15 15 20.5 » » » 5 6 11 13 15 » „ 3 »

Juin

Janv.

Juill'.

Janv.

Juill.

Janv.

Juill.

Janv.

n'ov .

Janv.

Juill.

Janv.

Juil .

Janv.

Juil .

Janv.

Juil .

Juil

(1) En juillet le malade était en congé cl n'a été mesuré qu'à son retour en novembre.

Mois.

Janvier.....

Février.....

Mars........

Avril........

Mai..........

Juin.........

Juillet.......

Août........

Septembre ...

Octobre......

Novembre____

Décembre

Totaux....

2 VI

1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905

Ë. V. Ë. V. Ë. V. Ë. V. Ë. V. À. V. À. V. Ë. V. À. V. Ë. V. Ë. V

65 » 61 » 2? » 24 » 60 - 31 » 42 » 17 » 26 » 134 â

56 : 53 » 60 » 36 » 49 » 28 » 62 » 30 » 18 »

43 » 122 3 53 » 37 » 25 » 29 » 68 » 32 » 19 »

20 » S2 1 13 » 17 » 31 » 31 » 75 » 19 » 27 »

40 » 90 » I 32 » 10 » 17 » 20 » 32 » 34 » 37 »

48 » 23 » 51 » 18 » » » 60 » 34 » 8 » 12 » 24 »

27 » 22 » 120 » 28 » 15 » 30 » 40 » 24 » 27 » 30 »

11 ,, 28 » 5G 1 51 » 14 » 28 1 36 » 23 » 42 » 16 »

9 » 48 » 24 » 33 » 15 » 63 » 31 1 29 » 30 » 24 »

44 1 32 » 44 » 25 » S4 » 61 » 26 » 27 » 10 » 12 »

43 » 82 » 47 1 51 » 38 » 40 » 56 » 13 » 16 » 25 »

59 » ÍÎ » 22 » 35 » 32 » 18 » 31 » 17 » 17 » 37 »

ÌW 1 581 » 774 6 432 » 322 » 485 1 393 1 420 » 286 » 295 » 134 »

Autopsie faite Je 13 janvier 1905. — Tète. — Cuir chevelu assez épais, légèrement congestionné, sans ecchymoses. — Crâne très épais, dur, lourd, assez fortement congestionné sur sa coupe, sensiblement plus épais à droite qu'à gauche. Les suturés persistent toutes, sont finement dentelées et gor-gées de sang. La partie médiane de l'occipital est légèrement

Fig. 15. — Bar... en .janvier 100i

imbriquée sur la partie correspondante des pariétaux.

Légère plagiocéphalie, frontal gauche en retrait, occipital gauche en saillie. —Pende liquide céphalo-rachidien. — Les différentes parties de la base du crâne semblent symétri-ques. — La dure-mère n'offre rien de particulier.

Encéphale. — Les nerfs et les artères de la base de l'en-

céphalc sont symétriques ainsi que les artères vertébrales (1). Des deux côtés, les ventricules latéraux, les cornes d'Ammon, les couches optiques, les corps striés n'offrent rien de nota-ble; — la pie-mère, un peu épaissie, présente une vascula-risation presque générale ; ça et là quelques plaques ecchy-motiques. Les lobes frontaux sont accolés par leur face interne et lapie-mère correspondante offre des adhérences à la substance grise.

Hémisphère cérébral gauche. — La pie-mère s'enlève en général assez facilement, sauf, au niveau des plis pariétaux, du pli courbe où il y a des adhérences, ainsi que sur les circonvolutions de l'hippocampe et de la quatrième tempo-rale. Les circonvolutions sont convenablement développées, sinueuses. FA et PA sont tout à fait régulières ainsi que le S. R. Le lobe frontal est relativement très développé; ses plis de passage sont assez nombreux, les sillons sont assez profonds. Le lobule de l'insula présente des digitations volu-mineuses. Différentes coupes pratiquées sur cet hémis-phère montrent un piqueté hémorrhagique assez prononcé des noyaux du corps strié et du centre oval.

Hémisphère droit. — Face interne. La décortication se fait assez facilement. Les circonvolutions sont volumineuses. Il n'y a pas d'adhérences. — La face convexe n'est pas décor-tiquée, l'hémisphère étant réservé pour examen histologi-que.

Cou. — Persistance du thymus. — Le larynx n'offre rien de particulier.

Thorax. — Adhérences nombreuses et résistantes de la plèvre droite. — Adhérences assez prononcées du lobe supé-rieur. Congestion intense du lobe inférieur. — A gauche, œdè-me très marqué du lobe supérieur, congestion moins accusée qu'à droite du lobe inférieur. — Cœur rien à noter.

Abdomen. —Foie et raie congestionnés. — Les reins, éga-lement congestionnés, se décortiquent facilement.

(1) Certains auteurs ont invoqué l'inégalité des artères verté-brales comme une cause de l'épilepsie.

Poids des organes.

Encéphale...................

Hémisphère cérébral droit... — — gauche

1.220 gr.

550 S30

Cerveau

1.080

Hémisphère cérébelleux droit... — — gauche

Bulbe et protubérance Cervelet et isthme ...

60 65 25 150 40 170 350 420 780 100 70 70

Moelle épinière

Cœur..........

Poumon droit.

gauche

Foie........

Rate........

Rein droit... — gauche

Réflexions. — I. Le père de B... aurait eu une affec-tion probablement méningitique dans l'enfance. Il faisait de nombreux excès alcooliques. Notons aussi que son grand'père paternel était buveur. — Rien à noter du côté de la mère et de sa famille.

II. Pendant la grossesse, frayeur de la mère. — L'évolution aurait été normale jusqu'à 9 ans 1/2. Alors, un mois après une peur, est apparu le premier accès d'épilepsie. Le second est survenu au bout de trois mois. Ensuite ils ont été bimensuels, enfin quotidiens.

III. Plusieurs particularités sont à relever. 1° L'ha-bitude que nous avons de prendre la température durant les cinq premiers jours de l'entrée permet de nous assurer que l'enfant n'est pas sous le coup d'une maladie intercurrente, par exemple d'une fièvre érup-tive. Elle nous permet aussi d'avoir des éléments de comparaison pour apprécier l'élévation de la tempéra-ture sous l'influence des accès. Cette comparaison (p. 71 et 77) nous montre une élévation incontesta-ble de la température après les accès, ainsi que nous l'avons dit un grand nombre de fois (1). — 2° L'en-

(1) La T. R. fournit un excellent moyen de déceler la simulation, par exemple chez les militaires. Naturellement il ne faut pas se contenter d'une seule expérience.

fant a succombé à un état de mal épileptiquc et selon la règle que nous avons contribué à établir, il y a eu une élévation considérable de la température. — 3° Pour en linir avec la température, nous devons signa-ler, après le décès, l'abaissement progressif do la chaleur centrale qui arrive à se mettre de niveau avec la température de la chambre (1). On a de la sorte la certitude de la mort dans nos climats.

III. Bar., avait la coutume de se coucher sur le ventre, coutume dangereuse, car s'il survient un accès dans cette position la face est plaquée sur l'oreiller ou le traversin et l'asphyxie est à peu près fatale. C'est pourquoi nous recommandons aux infir-miers d'empêcher les enfants de dormir sur le ventre (2).

IV. De l'autopsie nous ne relevons que ce qui a trait àla calotte crânienne. Comme chez la plupart des vieux épilcptiques, elle était épaisse, lourde, grais-seuse etlégèrement violacée, ce que l'on peut attribuer à la congestion qui accompagne les accès et comme ici les accès étaient très nombreux, il y avait en quelque sorte une congestion chronique des os.

V. Nous avons vu que Bar., dormait plusieurs heures après ses accès, puis, que, jusqu'au coucher, il était hébété : ce sont là des signes qu'il importe de noter car ils amènent à porter un pronostic grave et à prévoir la démence.

VI. La déchéance physique, dont les photographies

(1) Contrairement à l'habitude, on n'a pas poursuivi la prise de la température assez longtemps.

(?) Cette précaution doit s'appliquer à tous les enfants afin de prévenir souvent l'onanisme.

donnent une idée exacte (déviation antérieure et latérale du tronc, inclinaison de la tête, bouche, béante) et la déchéance intellectuelle ont marché parallèlement. Les spécimens de l'écriture, pris à diverses reprises (1895-1902), traduisent bien aussi les progrès de la démence.

Rappelons que si la démence épileptique survient, en général, plus vite dans Yépilepsie vertigineuse, elle peut apparaître quand les accès sont compliqués de vertiges et enfin, l'observation actuelle en fournit la preuve, quand les accès sont très fréquents. (Voir le tableau, p. 84) (1).

(I.) Voir : Bourneville et H. d'Ollier, Contribution à Vétude de démence épileptique, suivie de VExamen hisiologiqiie, par Bris-saud (Arch. de neurologie, 1880, p. ¡212).

II.

Deux cas de méningite tuberculeuse avec cécité ;

Par bourneviixe et peruisî.

On sait que sous le nom d'idiotie on englobe un grand nombre d'états pathologiques congénitaux ou acquis, paraissant offrir un tableau clinique sembla-ble, mais se traduisant par des lésions très diverses. Cette confusion regrettable cessera quand on pourra réunir des groupes d'observations complètes avec autopsies montrant des lésions identiques. C'est parce qu'il en est ainsi dans les deux observations suivantes que nous avons cru intéressant de les rapprocher.

Observation I.

Sommaire. — Père : excès de boisson (absinthe, vin). Fièvres intermitentes en Afrique. Grand-père paternel : nombreux excès de boisson, paralysie complète avec aphasie. Rensei-gnements insuffisants sur sa famille. — Mère : quelques excès de boisson (?). — Cousin germain : torticolis, convul-sions de l'enfance. — Cousine : convulsions de l'enfance. Renseignements insuffisants sur sa famille.

Pas de consanguinité. —Inégalité d'âge de 11 ans. —Frère mort de méningite.

Première dent à 14 mois. Dentition complète à (?). Début de la parole à 14 mois. Début de la marche à 18 mois. Propre à 3 ans. Pas de convulsions. Irritabilité et tristesse. Bave intermitente. Vomissements fréquents. Constipation habituelle. Strabisme interne de l'œil gauche depuis les premiers jours de la naissance.

A partir de décembre 1897, marche progressivement difficile avec chutes, affaiblissement de la vue. Etourdissements,

krouomanie. Tremblement des mains. Cauchemars. Cris. Février 1898 : torticolis et troubles de la parole; perte de la vision à droite en 3 jours; céphalalgies. Entrée à Saint-Antoine en avril 1898; parole lente; moitié gauche de la face moins mobile que la droite; réflexes rotuliens légère-ment exagérés à. droite; vomissements; augmentation de la paralysie de la jambe droite. Trépanée à Saint-Antoine le 24 mai 1898.

État de l'enfant à l'entrée (juillet 1899). — Le 16 août 1899 : chute sur la tête étant assise ; affaiblissement progressif. Mort au bout de 5 jours avec une température rectale peu élevée.

Autopsie : congestion pulmonaire, persistance du thymus. Méningite tuberculeuse surtout à la base et au niveau du chiasma optique. Tubercules crétacés du poumon gauche.

Dani____ (Louise), née le 14 juillet 1885, a Paris, entrée

le 17 juillet 1899 a la fondation Vallée, morte le 21 août 1899.

Antécédents. (Renseignements fournis par le père et la mère en juillet et en octobre 1899.) — Père : 55 ans ; tourneur sur bois. Pasde convulsions dans l'enfance, pas de fièvre typhoïde, pas de rhumatisme, pas de dartres; rien ne permettant de soupçonner la syphilis; boit le samedi, rentre ivre au moins une fois tous les quinze jours ; boit du vin rouge ; ne boirait jamais d'alcool. Resté soldat 5 ans en Afrique ; il y buvait beaucoup d'absinthe ; on ne peut en préciser le quantité ; n'en boit plus depuis son retour. A eu les fièvres paludéennes en Afrique ; n'en a pas eu d'accès depuis qu'il est revenu en France. Ne fume pas, mais chique. Pas detraumatismescéphaliquesjpas de migraines; bon caractère. Marié à 34 ans. — [Son père, mort à 68 ans, buvait « comme un trou » du vin, de l'absinthe, un peu tout. Deux mois avant sa mort paralysie complète des 2 côtés à début brusque, avec aphasie. — Sa mère a 83 ans, elle est sobre, n'a jamais été malade. —Grands-parents pater-nel morts ; pas de renseignements. De môme pour les grands parents maternels. On ne sait s'il y avait des oncles paternels ou maternels. N'a ni frère ni sœur. — Dans le reste de la famille du père, on ne connaît ni idiots, ni aliénés, ni épilep-tiques, ni paralytiques ; pas de difformes, pas de sourds-muets, pas de criminels, etc., etc., pas de tuberculeux.]

Mère, 44 ans, ménagère, est de la Hesse. Pas de convul-sions, pas de fièvre typhoïde, pas de chorée; rhumatisme

dans les genoux à 18 ans, de quelques jours de durée seule-ment. Rien ne permet de soupçonner la syphilis. Alcoolisme peu marqué; cependant, cauchemar'; la nuit, crampes dans les jambes. Pas de traumatismes céphaliques. Caractère nerveux; se met en colère facilement, mais sa colère ne dure pas; point de migraines. — [Père mort on ne sait de quoi. — Mère morte à 63 ans, de la rupture d'un anévrysme (?). — N'a pas connu ses grands parents paternels ni maternels. — Pas d'oncles ou tantes paternels ou maternels. — Une sœit?', âgée de 40 ans, non mariée officiellement; elle aurait eu des convulsions dans l'enfance; elle est myope : elle a un garçon de 19 ans, qui a eu des convulsions dans l'enfance, ainsi qu'un torticolis, et qui tousse un peu ; elle a perdu un enfant de diarrhée infantile; il n'aurait pas eu de convulsions. — Un frère, 42 ans, non marié officiellement ; il a deux filles ; la plus jeune a eu des convulsions étant petite; elles se portent bien, sont intelligentes; il a perdu un garçon de la coquelu-che. Dans le reste de la famille de la mère, on ne connaît aucune tare : pas d'aliénés, pas d'épilcptiqucs, pas de crimi-nels, pas de tuberculeux, etc., etc.]

Pas de consanguinité ; le père est de 11 ans plus âgé que la mère de notre malade.

Onze enfants : 1° garçon, mort de méningite à 13 mois, sans convulsions;— 2° garçon mort de coqueluche à 21 mois; — 3° fille, 24 ans, bien portante, intelligente; — 4° gar-çon, 21 ans, soldat, pas de convulsions; — 5° garçon, 19 ans, pas de maladie nerveuse, intelligent; — 6° fille, 15 ans, bien portante; — 7° fille, notre malade, 14 ans; — 8° garçon, 12 ans, pas de convulsions, intelligent; — 9° fille, 9 ans, — 10° fille, 7 ans, 11° fille, 5 ans, bien portantes. — Pas de fausses-couches.

Notre malade. — Au moment de la conception, rien de particulier à signaler. — G?-os.sesse, pas de coups, de peurs, d'envies, pas d'intoxication par l'alcool ou l'opium, etc. La mère prenait 5 verres de café par jour. Pas d'idées noires. — Accouchement à terme, normal, par le sommet, en une demi-heure ; beaucoup d'eau s'échappe après la rupture des mem-branes; pas de circulaires du cordon. — A la naissance pas d'asphyxie. — Nourrie ait sem par la mère. Sevrée à 21 mois. Première dent à 14 mois. Impossible de savoir à quel âge la dentition fut complète. D... commence à dire quelques mots à 14 mois, parle tout à fait bien à 2 ans, sans défauts de pro-

nonciation. — A marché à 18 mois, normalement, sans qu'il y ait un côté plus faible. — Propre à 3 ans. Va à l'école à l'âge de 6 ans, jusqu'en décembre 1897; elle apprend assez bien.

Le malade n'a jamais fait de maladie grave; elle n'a pas eu de convulsions. — Elle a eu de la blépharite ciliaire, des adénites cervicales non suppurées et de l'impétigo du cuir chevelu. Elle a toujours été chétive et difficile à élever. Elle était d'un ca?-acÉère ??iéc/ui?if, et se mettait facilement en colère. Elle était habituellement triste, ne voulait jouer avec personne, restait assise « à penser je ne sais à quoi, » dit la mère. Elle courait après les animaux et prenait plaisir à les battre. Elle n'était ni voleuse, ni gourmande. Elle ne présen-tait pas de pyromanie, pas d'onanisme; elle n'a jamais eu de fugues, mais était turbulente.

Les fonctions digestives étaient à peu près naturelles : elle mangeait seule, proprement, bavait de temps en temps cepen-dant : elle ne ruminait pas, n'insérait pas de corps étrangers ; elle était fréquemment constipée, restant parfois 4 ou 5 jours sans aller à la selle ; elle n'a jamais rendu de vers intestinaux.

Signalons encore le strabisme interne de l'œil gauche qu'elle présentait depuis sa naissance, d'après la mère. Mal-gré cela, elle voyait aussi bien que les autres enfants. L'au-dition était normale. Le sommeil était entrecoupé de cauche-mars, de sauts dans le lit. Elle a bonne mémoire, raisonne et parle bien, elle sait lire et écrire. Les sentiments affectifs sont assez développés.

Au dire de la mère, l'enfant ressemble à son père au point de vue du caractère, à sa mère au point vue physique. Telle était la malade jusqu'à l'âge de 12 ans.

C'est vers la fin de l'année 1897 que l'histoire pathologique de la malade se caractérise. Certains symptômes se précisent, d'autres apparaissent. L'enfant trébuche fréquemment, (om'je facilement, ses jambes fléchissent, elle marche mal, aussi bien le jour que la nuit. En môme temps, elle éprouve des alourdissements. Le sommeil devient irrégulier; elle se réveille facilement en poussant des cris, elle se lève, saute de son lit. La mère va consulter à ce moment à la Polyclini-que Rothschild.— Au mois de février 1898, la fillette éprouve des envies fréquentes de vomir, et des douleurs dans le cou. Elle est soignée pendant 8 jours à l'hôpital Trousseau où on aurait porté le diagnostic « torticolis. »

Quinze jours après sa sortie de l'hôpital, c'est-à-dire en mars 1898, la marche devient encore plus difficile, la parole

un -peu embarrassée; en trois jours s'établit une cécité de l'œil droit, en môme temps qu'apparaît une céphalée très intense, vomissements alimentaires et bilieux, revenant 3 ou 4 fois par semaine, aussitôt après le repas. C'est dans ces conditions que la fillette entre à l'hôpital St-Antoine, le 18 avril 1898, dans le service de M. le DT Brissaud qui a bien voulu nous transmettre les notes prises sur cette malade pendant son séjour dans son service, ainsi que la courbe de la tempéra-ture. (Voir aux réflexions).

Examen le 18 avril 1898 par M. le Dr Brissaud : On trouve cette malade abattue, la tête cachée dans les couvertures, cons-tamment somnolente ; son front se plisse lorsqu'on l'inter-roge ; elle répond aux questions posées, mais la parole est lente, difficile, et elle fait des efforts pour articuler ; l'intelli-gence est normale. La malade se plaint de maux (Le tète et de douleurs dans les membres inférieurs. La moitié gauche de la face est moins mobile que la moitié droite; le pli na-solabial est moins marqué à gaucho. Pas de troubles de la sensibilité cutanée. Pouls régulier, à 80. Température normale. Le réflexe rolulien est un peu exagéré à droite. Pas de clonus du pied. — Urines normales. L'appétit est très diminué. Il existe un peu de constipation. Faciès strumeux, lèvres épaisses et proéminentes. La racine du nez est large et aplatie.

Examen des yeux par M. le Dr Péchin: Vision: œil droit: simple perception lumineuse; la malade distingue le jour de la nuit; œil gauche: diminution de l'acuité visuelle.

N = 1/6 à 1 mètre.

Motilité. 0. D. moteur oculaire externe paralysé; — mot. ocul.co., parésié ; — pathétique intact ;—réflexes lumineux, et à l'accommodation abolis; — pupille dilatée; — nystag-mus. — 0. G. le droit super, est parésié. — Réflexes à la lumière et à l'accommodation abolis ; — pupille dilatée ; — fond de l'œil, stase papillaire bilatérale.

26 avril. — La malade a eu des vomissements à type cérébral, qui sont survenus sans efforts, au moment où elle voulait se retourner dans son lit. La céphalalgie a beaucoup diminué. La constipation a cédé à l'administration du calo-mel.

l°rmai. — La faiblesse de la jambe droite augmente lors-que l'on fait marcher la malade, sa jambe droite se dérobe

sous elle ; elle tomberait à droite si on ne la soutenait ; réflexe rotulien exagéré de ce côté. Pas d'irrégularité du pouls.

8 mai. — Depuis 2 jours diarrhée; elle a eu un vomisse-ment.

10 mai. — Douleurs sourdes dans la région occipitale gauche ; l'état des yeux n'est pas modifié ; toujours stase papillaire bilatérale.

20 mai. — La malade est passée en chirurgie dans le ser-vice de M. le Dr Monod, où on décide de l'opérer. « Elle a été opérée, nous dit M. le Dr Monod dans une lettre, sans diagnostic précis, et pour essayer d'obtenir une décompres-sion cérébrale. L'excès de pression intracrànienne semblait indiquée par la stase papillaire bilatérale et par la céphalée intense. »

24 mai. — Opération. Voici la note dont nous a fait part M. le Dr Monod : « Oa?iiectomie à droite ; brèche de 6 à 7 centimètres sur 4 à 5 cent. Pas d'incision de la dure-mère dont l'ouverture est remise, s'il y a lieu à plus tard, sur la demande du Dr Brissaud, qui avait conseillé l'intervention et qui y assistait. Aucune suite locale fâcheuse, guérison de la plaie par première intention. On ne croit pas devoir ultérieu-rement rouvrir cette dernière pour inciser la dure-mère, l'impression de M. Monod étant qu'il s'agissait là probable-ment de lésions tuberculeuses. Le seul bénéfice tiré de l'in-tervention a été une très notable diminution de la céphalée, mais la paralysie faciale gauche et la paralysie du membre inférieur droit persistent. »

La mère et la tante de la malade sont également d'avis que l'opération n'a amené aucune amélioration. « Elle était tou-jours la même, disent-elles. »

Août. — La petite malade rentre en médecine dans le service du Dr Brissaud où elle reste jusqu'en novembre de la même année.

4 novembre. — Examen des yeux par le Dr Péchin : 0. G. perception lumineuse, atrophie blanche. 0. D. pas de percep-tion lumineuse. Atrophie blanche. — Des deux côtés, les vaisseaux sont rétrécis.

11 y a depuis plusieurs jours hydarthrose du genou droit, peu douloureuse, on admet l'hypothèse d'une arthropathie tuberculeuse, on élimine celle d'arthropathie nerveuse.

16 novembre. — L'enfant, dans le môme état, est rendue à sa famille.

1899. 17 juillet. — Entre dans notre service, à la Fondation

Vallée, avec un certificat de la préfecture de police, signé du Dr Legras, et comportant : « est atteinte d'imbécillité, myopie, paraplégie, malpropreté. Père alcoolique, opéra-tion très récente sur le crâne, dans le but d'améliorer la vue » et un certificat de l'Asile clinique, du Dr Dagonet, comportant: « est atteinte de débilité mentale, cécité, parèsie des membres inférieurs, gâtisme, abolition des réflexes rotuliens. »

État actuel pris à l'entrée à la Fondation Vallée. — L'enfant est pâle, plutôt grasse. La physionomie est sans expression; l'enfant voyant à peine. Cheveux blonds, bien implantés. Petit ganglion sous-maxillaire à gauche. Petits ganglions de la chaîne carotidienne à droite et à gauche.

tète. — Le crâne est asymétrique, à cause de la crâniec-tomie (enfoncement de la région pariétale droite). Brachycé-phalie. Fontanelles fermées, front haut présentant une petite cicatrice à 4 cent, au-dessus de la tête du sourcil droit. La cicatrice qui résulte de la trépanation a la forme d'une ligne parabolique, aboutissant enavant, àl'anglesupéro-cxterne du frontal droit, répondant en arrière à une verticale rasant le bord postérieur de la mastoide, à 8 cm., au-dessus du bord supérieur du pavillon. La corde de cette parabole mesure 11 cm., sa llèchc 6 cm., la longueur de l'axe 16 cm. Dans l'espace circonscrit par cette ligne la paroi crânienne est déprimée. A la pression, le doigt enfonce très légèrement, mais ne tarde pas à percevoir une sensation de résistance dure, qui diffère cependant de la sensation de résistance que donne le tissu osseux.

Visage ovale, joues légèrement pendantes. Les arcades sourciliôres sont nettement dessinées, recouvertes de sour-cils blonds assez abondants, ne se rejoignant pas à la racine du nez. Cils plus foncés que les sourcils; pas de blépharite. Orbites normales. (Les yeux n'ont pas été examinés en détail). Nez droit camus, assez volumineux. Odorat troublé ; ne reconnaît pas les odeurs, ne distingue môme pas les bon-nes odeurs des mauvaises, ainsi elle trouve que la solution d'assa fœtida sent le vinaigre.

Pommettes normales; bouche un peu entr'ouverte; lèvres épaisses, légèrement éversées en dehors; la lèvre inférieure est plus épaisse. Palais en ogive. Langue normale ; pas de végéta-tions adénoïdes ; amygdales normales. Mastication et déglu-tition régulières. Menton avec une petite fossette sur la ligne

médiane. Pas de prognathisme. Oreille externe : pavillon aminci à la partie supérieure, non ourlé; ouïe affaiblie. Grin-cements de dents.

Cou : circonférence, 28 cm. — Corps thyroïde perceptible.

Membres supérieurs : attitude, sensibilité et motricité normales. Pas d'onychophagie.

Membres inférieurs : la malade ne peut demeurer plus de quelques secondes dans la station debout; dès qu'on l'aban-donne, elle tombe. Si, dans la station verticale, elle estsoute-nue sous les aisselles, elle marche, mais cette marche est incertaine, vacillantte ; l'enfant avance, les genoux fléchis légèrement, elle semble courir après son centre de gravité et pose le talon d'abord sur le sol. Etant assise, elle exécute assez bien avec ses jambes les mouvements commandés. Elle n'éprouve pas de douleurs dans les membres inférieurs, Réllexe r.otulien plus fort à droite. Pas de réflexe cutané plantaire. — Lasensibilité est conservée dans tous ses modes. Pas de malformations pathologiques ou congénitales.

Tliorax régulièrement conformé. Rien de caractéristique à l'examen des poumons, ni à l'examen du cœur.

Ventre légèrement proéminent, paroi grasse, épaisse, mais souple. L'examen de l'abdomen ne révèle rien de particulier.

L'intelligence est peu éveillée. L'enfant parle assez bien.

1899. — Puberté. Aisselles, thorax, ventre, fesses, pénil. glabres. — Grandes lèvres assez épaisses. — Les petites lèvres ne dépassent pas les grandes lèvres. — Clitoris, normal. — Hymen annulaire. —Seins, diamètre transversal 13 cent., vertical 11 cent.. — Aréole rose.

?Ier août. — L'enfant est tombée hier, étant assise, la face contre terre, on ne sait pourquoi. Elle a crié après, s'est débattue, remuait bien les bras et les jambes ; à la suite, écoulement de sang par la bouche et par le nez. L'enfant, examinée ce matin, présente du gonflement du nez et des paupières, l'empêchant d'ouvrir les yeux; la pression est douloureuse au niveau du nez, non au niveau de l'orbite. Pas d'écoulement par les oreilles. L'écoulement de sang par le nez ayant été abondant, on pense à une fracture des os du nez, que la palpation ne révèle pas cependant. Pas de paralysie des membres inférieurs ni supérieurs.

17 août. — Ecchymose des paupières; gonflement de la face moins marqué. Cette ecchymose envahit les régions où il n'y a pas eu contact avec le sol, ce qui l'ait toujours penser à

Bourneville, Bicclre, 1904. 7

une fracture qui siégerait à la racine du nez, et que la palpa-tiou pourtant ne révèle pas. La rhinoscopie n'est pas pratiquée, n'ayant pas ce qu'il faut. On prescrit des applica-tions de compresses humides sur le visage. — L'enfant a bien dormi hier, elle boit bien son lait.

20 août.— Même état. L'ecchymose est un peu plus étendue au niveau des paupières; l'œdème n'est pas plus considérable.

21 août. — L'enfant, qui était très abattue cette nuit et causait peu, est morte à II heures du matin, sans spasme, sans crises, avec une température rectale de 37°,5.

Autopsie faite le 22 août à 3 heures de l'après-midi, soit 27 heures après décès.

Tête.— Crâne: il a une forme ovoïde à peu près tout à fait régulière, il est très mince. Au niveau de la partie antérieure du pariétal droit, empiétant d'un centimètre sur le frontal,' à un centimètre ou deux de la suture fronto-pariétale, existe la brèche de la cra?izec£omie. obturée par une membrane, qui se confond d'une part avec le péricrâne et adhère, d'autre part, intimement à la dure-mère. Les os du crâne au pourtour de la membrane sont épaissis et forment comme une sorte de bourrelet (1). La membranne, qui ferme maintenant la brèche, a été déchirée à son centre quand on a enlevé la dure-mère. Cette membrane est très mince jusqu'à 5 ou lj '"/"? du pourtour osseux où la transformation en os la rend un peu plus épaisse. (Fig. 16.)

La perte de substance osseuse a une forme ovalaire et environ 5 cent, de longueur sur 3 cent, de largeur. Les xulurcs sont fines et sans aucune trace de synostose. Les différentes fosses de la base du crâne sont symétriques. La glande pituitairc parait normale. Les différentes parties delà base de l'encéphale, nerfs, artères, etc.. sont symétriques. La glande pinéalc n'offre rien de particulier.

(1) Dans certains cas le bourrelet qui existe autour de la brèche est bien plus saillan t.

Température après décès.

1/4 d'heure après la mort.................

1/2 heure après la mort...................

1 heure après la mort.....................

2 heures après la mort...................

8 heures après la mort...................

Température de la salle..................

:i° 30« i;

22"

Fiij. 16.— Orane de Dan... (Réduction en largeur de 11 cent, à 85 mm., en longueur de 10 cent, à 10 c, 5.)

qui prédomine au niveau du chiasma oplique, englobant les bandelettes optiques, le chiasma, les nerfs optiques, les nerfs olfactifs, ceux-ci et ceux-là sont comprimés et manifestement atrophiés, surtout les nerfs optiques. Les vaisseauxégalement

Cerveau. — Il présente des lésions de méningite chroni-que. A la base du cerveau, on observe une infiltration-puru-lente, blanchâtre,résultant de l'épaississement de la pie-mère

sont compris dans cette sorte de fausse membrane, qui s'étend en arrière sur le cervelet et les pédoncules cérébraux,

Fig. 17. — Base du cerveau Uc Dan..., (Réduction eu largeur de 17 cent, à 11; en longueur de 13 cent. 5 à !)). Celle ligure montre nettement les lésions décrites.

quirayonne encore vers les vallées de Sylvius,etla convexité du cerveau. [Fig. 17.)

Sur la face convexe des hémisphères, en effet, la pie-mère est aussi épaissie, d'aspect blanchâtre laiteux; elle adhère à l'écorce cérébrale qu'elle entraîne quand on veut l'enlever. Ces lésions de méningite sont surtout marquées dans les régions rolandiquc et sylvienne. // n'y a pas d'hydrocéphalie.

Hémisphère droit (C00 gr.). Les scissures deRolando et de Sylvius sont bien visibles, quoique comblées par l'exsudat. Le lobe frontal est très développé. La circonvolution de Broca ne se continue pas avec la frontale ascendante qui est bien visible. Les circonvolutions du lobe temporal ne sont dis-tinctes qu'en avant. Le Jobe occipital est petit.

Hémisphère gauche (550 gr.). La scissure de Sylvius est courte. Les circonvolutions frontales sont peu distinctes, la circonvolution de Broca peu plissée.— Il n'existe pas de pli de jonction entre la partie inférieure des circonvolutions frontale et pariétale ascendantes qui sont irrégulières. La l10 circonvolution temporale est petite. C'est surtout sur cet hémisphère gauche que prédominent les lésions de méningite, et même sur sa face interne.

Cervelet.— Surface congestionnée, recouverte d'une pic-mère, ayant l'aspect d'une fausse membrane vitreuse.

Les coupes pratiquées sur les hémisphères cérébraux et cérébelleux n'ont fait découvrir aucune tumeur.

Cou et Thorax. — Persistance du thymus qui forme une lame mince, très nette. Corps thyroïde normal. Cœur: cœur droit un peu dilaté ; les parois du ventricule gauche sont min-ces. Pas de persistance du trou de Botal, pas de lésions val-vulaires. — Plèvres : adhérences récentes de toute la plèvre-gauche. Adhérences assez nombreuses de la plèvre droite, mais plus anciennes. Poumon gauche : congestion intense de ce poumon ; on constate dans les lobes d'assez nombreux turbercules ayant tous subi une évolution sclèreuse ou cré-tacée.— Poumon droit: congestion très intense du lobe supé-rieur qui est volumineux. Le lobe moyen est moins conges-tionné, tandis que le lobe inférieur est encore le siège d'une congestion intense. Ce poumon ne présente pas de turbercu-les.— Les ganglions du médiaslin sont un peu tuméfiés.

Abdomen.— Foie assez volumineux; léger degré de dégé-nérescence graisseuse. Pas de calculs dans la vésicule biliaire.

Rate dillluGuto. Pancréas, capsules surrénales, reins, aucune lésion apparente;. Estomac, intestins, rien de particulier. Colon très dilaté. Cœcum, appendice, normaux. Péritoine sain. Vessie rien de particulier. — Organes génitaux parfai-tement développés. — Les ovaires, do la grosseur d'une amande, sont comme ceux d'une femme pubère ; il en est de même de l'utérus.

Causes de la mort : Congestion pulmonaire, mèningo-ciicrphalite r.hroiw/ue de la base.

Poids des organes :

Encéphale..................................... :'-:r R1"-

Hémisphère cérébral droit.................... G1" —

— — gauche.................. "" —

Hémisphère cérébelleux droit................. r-1 —

— — gauche.............. —

Bulbe et protubérance......................... -3 —

Liquide céphalo-rachidien.................... petite ([uar.titè.

Moelle épiuière................................ -''3 —

Corps thyroïde................................ 1" —

Thymus....................................... 1 ' —

Cœur.......................................... ™ —

Poumon droit................................. "'''•_ —

— gauche............................... -"? —

Foie........................................... 780 —

Rate.......................................... "" -

Rein droit..................................... ij? —

Rein gauche................................... —

Réflexions. — I. Excès de boisson habituels,. paludisme du père; — excès de boisson et paralysie du grand'pèrc paternel. Peut-être, léger élhylisme de la mère ; — convulsions de l'enfance chez une tante maternelle qui est myope, et chez son fils, qui a un torticolis; — convulsions chez un autre cousin; — méningite mortelle chez un frère, voilà pour l'héré-dité (1).

II. À l'époque de la conception, le père était alcoo-lique depuis longtemps, mais elle n'aurait pas eu lieu en état d'ébriété. — Durant la grossesse, la mère

prenait une quantité exagérée de café. — Le strabisme à la naissance, affirme-t-on, la propreté tardive (1), le caractère triste, irritable, semblent indiquer un état congénital. Jamais de convulsions. Ecolage convenable. En somme, l'enfant, jusqu'à 12 ans, aurait été à peu près normale.

III. La maladie aurait débuté à 12 ans : marche trébuchante, étourdissements, sommeil mauvais, réveils avec cris, envies de vomir, constipation pro-noncée, douleurs dans le cou, autant d'accidents qui pouvaient faire craindre une méningite.

A 13 ans, marche de plus en plus difficile, embarras de la parole, cécité de l'œil droit en trois jours ('?), parésie faciale gauche ('?), céphalées intenses, vomis-sements alimentaires et bilieux, parésie de la jambe droite et réflexe rotulien exagéré de ce côté ; enfin cécité à gauche et douleurs dans le cou.

IV. Telle était la situation de Dan... quand elle est entrée à l'hôpital St-Antoine, dans le service de notre ami le professeur Brissaud. Un mois après, bien qu'il y ait eu hésitation sur le diagnostic et en vue de décomprimer le cerveau, M. Monod a pratiqué (20 mai 1898) la craniectomie sur le côté droit. {Fig. 16.) Cette opération n'a déterminé qu'une très médio-cre atténuation des symptômes.En novembre, l'enfant sort de l'hôpital pour entrer quelques mois plus tard dans notre service à la Fondation Vallée (juillet 1899).

V. L'état de la malade, restait alors le même. Le Ie'' août, étant assise, elle tomba la face contre terre,

(1) Nous mentionnons toujours l'âge de propreté bien qu'il n'ait qu'une importance secondaire parce qu'il peut être retardé par l'insouciance des parents.

se faisant uno forte contusion avec epistaxis abondante, sans qu'on ait pu constater de fracture (1) et le 21 août elle succomba.

VI. La température a été prise dans le service de M. Ch. Monod, le 24 mai, jour de l'opération : elle était de 38", 2, puis, de là jusqu'au 30 mai, elle a baissé progressivement (36°, 8). Du 31 mai au 5 juin, elle est remontée peu à peu (39°, 3), pour osciller ensuite du 6 au 14 juin entre 37°, 3 et 38°, 6. Enfin, du 15 juin au 12 juillet elle s'est maintenue entre 37° et 37°,6. Une seule fois, elle atteignit 37°, 8.

Durant les cinq premiers jours de son entrée elle a été de :

Tbmpératiire ù l'entrée.

Matin. St'ir.

17 juillet 1" jour................. 37',4

18 - 2° - ................. 37°,? :;,:;

10 _ 3° — ................. 37°,3 37°,4

20 — 4° — ................. 37°,1 37',4

21 — 5» — ................ 37»,3 37°, l

Contrairement à notre recommandation de toujours prendre la température quand il survient un accident, elle-n'a pas été notée dès le moment de son trauma-tisme mais seulement le 15 au soir (38°,6). A partir de là jusqu'à la mort on a constaté :

Soir. Matin.

lfi a ont 18!lfl ......................... 38° 3S°.3

17 — — ......................... 37°,fi 38°

18 — — ......................... :!7°.'J 37°,8

19 — — ......................... :«•.« 3S°,n

20 — - ........................ 37".8 37°,5

21 - — ......................... 37°,(î 37°,5

(1) L'emploi du thermomètre pourrait rendre de très grands ser-vices aux médecins militaires, pour déjouer les simulateurs, et surtout pour ne pas renvoyer à la caserne (au lieu de les envoyer à l'iiôpilal) des soldats crnivient malades.

Cette dernière au moment de la mort. (Voir p. 98.)

Tous ces chiffres montrent que d'une façon géné-rale, la température ne serait pas élevée dans la méningite chronique.—Le poids h l'entrée était de 34 kilogr., à la mort de 33 k. 100.

VII. Les détails dans lesquels nous sommes entrés dans la relation de l'autopsie, en particulier sur le crâne et sur le cerveau, nous dispensent d'insister de nouveau. La fig. 17 met bien en évidence, la prédo-minance des lésions dans la région du chiasma, des nerfs optiques et olfactifs. Rappelons que l'hémis-phère cérébral gauche pesait 50 gr. de moins que le droit, différence que l'on peut attribuer à la prédomi-nance des lésions de ce côté et partant à une compres-sion et une atrophie plus intenses de cet hémisphère.

Observation' II.

Méningo-encéphalite chronique,

Sommaire.— Père, a quitté sa femme depuis 12 ans; carac-tère très emporté. — Deux tantes paternelles myopes. — Mère migraines. — Grand'rnère maternelle, morte d'une tumeur abdominale. — Pas de consanguinité. — Inégalité d'âge de 3 a?is. (Père plus âgé.)

Misère au moment de la conception et de la grossesse. — A la naissance, enfant chétif, asphyxié. — Première dent à 10 mois. Dentition complète à 2 ans. — Propreté et mar-che à 10 mois. — Parole à 15 mois. — Convulsions de 1 àibmois, intéressant surtout les yeux. — Affaiblissement progressif de la vue. — Cécité ait bout de 2 ans. — Trem-blement des mains à partir de l'âge de 15 a?is. — Tumeur blanche du genou gauche. —Affaiblissement des membres inférieurs à l'âge de 15 ans, puis du bras droit. —Rougeole rachitisme. — Cachexie; escarres.— Mort de tuberculose.

Autopsie. —Méningite; — Tubercules miliaires dupoumon.

Spuismen... (Marcel), né à Paris en 1889, entré à Bicêtre, le 14 mars 1905, y est décédé le 30 mars.

Antécédents héréditaires. (Renseignements fournis par sa mère.) Père, 45 ans, marchand ambulant; né à Varsovie; israélite. Se marie à Paris. Excès vénériens; était coureur; ne s'accordait pas avec sa femme; l'a quittée il y a 12 ans et, depuis, on ne sait Cfe qu'il est devenu, s'il est mort ou vivant; pas de convulsions, pas de fièvre typhoïde, nul indice de maladies vénériennes. Ne buvait pas. N'était pas tubercu-leux. [Sonpé?'e est mort de vieillesse. — Sa mère est bien por-tante. — Sur ses grands-parents, pas de renseignements. — Une tante paternelle est morte aveugle; sa cécité ne datait pas de l'enfance. — Cinq sœurs toutes très myopes; l'une particulièrement voyait à peine ; on ne sait si elles ont eu des enfants. — Dans le reste de la famille on ne connaît rien de particulier.]

Mère, 42 ans, née en Russie, est à Paris depuis l'âge de 8 ans; mariée à 18 ans. Marchande de fleurs. Réglée à l'âge de 12 ans. Fièvre typhoïde à 12 ans, bénigne, pas de délire, ni de perte de la mémoire à la suite. Pas de convulsions dans l'enfance, pas de chorée, pas de rhumatismes, pas de syphilis, pas d'alcoolisme. Caractère plutôt calme. Elle a souvent la migraine depuis l'âge de 30 ans; les migraines reviennent au moment des règles, tantôt avant, tantôt après, accompa-gnées de douleurs à la tempe gauche ou à l'occiput; pendant ses migraines, elle a parfois un petit point noir devant les yeux, pas de nausée. Elle assure que durant ses grossesses pendant lesquelles les règles cessaient, elle n'avait plus ses douleurs de tête, ni pendant l'allaitement; elles reparais-saient au retour des règles. Cette suspension semblerait indiquer le caractère migraineux de ces accidents.

Son pè?*e a 73 ans, bien portant. — Sa mère est morte à 70 ans d'une tumeur dans le ventre. — Grand'parents maternels morts âgés également. — Oncles et tantes nombreux et bien portants, ils habitent la Pologne ; on ne sait si leurs enfants sont atteints d'affections nerveuses. — 4 sœurs : lr,!45 ans, 7 enfants vivants et en bonne santé, aucun n'a eu de convul-sions : pas de morts; — 2e a 3 enfants vivants, pas de convul-sions, un autre est mort de diarrhée infantile; — 3e a 2 enfants bien portants; — 4° n'a pas d'enfants,

La mère du malade est la deuxième des enfants. — Dans le reste de sa famille, nous n'avons rien à signaler, en parti-culier pas d'aliénés, pas d'épileptiques, pas de difformes, pas de tuberculeux. Il n'y a pas eu non plus de méningite.

Pas de consanguinité. Inégalité d'âge de 3 ans. (Père plus âgé).

Deux enfanta (pas de fausse couche) : 1° notre malade ; — 2° un garçon âgé de 12 ans, ne à. terme, n'apas de convulsions, expression intelligente.

Notre malade. — Conception : misère, discussions entre le père et la mère. Grossesse, beaucoup de misère à cause du mari, la mère n'avait pas toujours de quoi manger; elle a eu des frayeurs plusieurs fois ; pas d'envie, elle était ennuyée de se voir enceinte, à cause du caractère de son mari, pas de tentative d'avortement, pas de maladie infecticuse,Rni d'into-xication dans le cours de la grossesse, pas d'albuminurie. Elle a senti remuera 5mois, mais, dit-elle, les?nouremen(s étaient moins forts qu'à ma seconde grossesse. —Accouchement à terme, normal, par le sommet, en 3 heures. — A la ?iaissa7ice, l'enfant était chélif, violacé, et la cyanose persista pendant 3 ou 4 jours. Premier cri accompagné de stridor. — Allaitement mixte, on partie par le lait de la mère, en partie parle lait de vache, sevré à 11 mois. Pendant 3 mois, il aurait eu des accès de cris plaintifs. Première dent à 10 mois, a souffert beau-coup à ce moment, mais n'a pas eu de convulsions; dentition complète à 2 ans. Propre à 10 mois. Parole à 15 mois. Vers l'âge de 2 ans, c'était un très bel enfant, dit la mère.

De l'âge de 7 mois à l'âge de 15 mois, l'enfant eut des mou-vements convulsifs des globes oculaires, par accès « ses yeux dansaient ». Il s'agit probablement de nysta'jmus, et non de convulsions, comme le dit la mère. Ces accès reve-naient 2 à 3 fois parjounles globes oculaires se portaient en haut, laissant à découvert la sclérotique.

Il était d'un caractère plutôt gai. Il n'avait pas de mauvais-instincts, n'était ni voleur, ni gourmand, pas de pyromanie, pas de salacité, pas d'onanisme. Il mangeait proprement, les fonctions digestives se faisaient normalement, ainsi que les fonctions respiratoires, et circulatoires. Il n'apas eu d'affec-tion de ces appareils. Les sens do l'ouïe, de l'odorat et du goût étaient normaux, ainsi que celui de la vue jusqu'à l'âge de 11 ans. Hes sentiments affectifs étaient développés. Au point de vue intellectuel, c'était un enfant normal jusqu'à l'âge de 14 ans. Ilest allé à l'école de 6 à 10 ans, était intel-ligent-, avait appris à lire, à écrire, à compter Le sommeil

était normal, sans cauchemars, en somme,il était semblable, intellectuellement, aux enfants normaux de son. âge.

Il n'eut comme maladie infectieuse que la rougeole, à l'âge de 3 ans; il était nettement rachitique dans l'enfance; il n'existe plus de traces du rachitisme antérieur. Pas d'acci-dents scrofuleux, pas de traumatisme céphalique. L'enfant ressemble plutôt à sa mère physiquement.

A l'âge de six ans, il commence à traîner la jambe gauche puis une tumeur blanche du genou gauche apparaît. Il est soigné 2 ans à Paris. Le membre inférieur droit et les membres supé-rieurs étaient normaux. A l'âge de H ans, il a été envoyé à Berk-sur-Mer, où il resta pendant 2 ans (?) à 1 hôpital Rothschild c'est au moment de son entrée à Berck que la vue commence à baisser (12 ans) et il devient complètement aveugle en l'espace de deux ans, pendant son séjour à Berck. Au moment où la vue s'affaiblissait, il aurait eu de la fièvre et du délire mais pas de vomissements, pas de grincements de dents. Il n'a jamais eu de fistules au genou gauche.

A l'âge de 15 ans, c'est-à-dire »en 1904, la jambe droite s'affaiblit, elle plie sous le poids du corps de l'enfant ; en même temps, le bras droit s'affaiblit aussi, et devient de plus en plus maladroit, jusqu'à l'impotence. On assiste alors à une déchéance complète de toutes les fonctions. Il ne peut manger tout seul et devient gâteux. Il est triste ; les senti-ments affectifs disparaissent, il reconnaît à peine ses parents; l'intelligence baisse progressivement, il pleure sans cesse ; le sommeil est entrecoupé de cauchemars ; la parole devient nasonnée, et impossible au début de 1905.

Du côté droit, c'est-à-dire du côté paralysé, apparaît du tremblement continuel; puis les jambes et les bras des deux côtés sont animés par intervalles de secousses convulsives sans prédominance du côté paralysé.

En février 1905, les membres deviennent de plus en plus rigides. — En mars 1905, il est admis à l'hôpital Lariboisièrc, dans le service de M. le Dr Landbieux.

Le 14 mars 1905, il entre dans notre service à Bicètrc, avec un certificat de M. le Dr Landrieux comportant « est atteint d'idiotie avec cécité et crises convulsives depuis de longues années», et un certificat de M. le Dr Magnan, de l'Asile clinique (Sainte-Anne), mentionnant « est atteint d'idiotie avec para-lysie et contracture, atrophie papillaire ».

Température à l'entrée.

Matin. Soir.

14 mars ............... 1°' jour..... » 37«,3

15 — ............... 2° — ..... 38°.2 39«, 1

16 — ............... 3" — ..... 38°,8 39°,7

18 — ............... 4" — ..... 37°,6 37", 6

19 - ............... ô° — ..... 38°,5 38°, 7

État du malade (29 mars 1905). — Physionomie sans expres-sion aucune, parfois grimaçante ce qui est dû à la douleur. Etat général mauvais. Pâleur des téguments. Émaciation considérable surtout à la face et aux membres. Peau blan-che, malpropre. Poids 30 k. 300.

Tête. — Cheveux châtains, bien implantés, sans épis ni tourbillons médians ; les cheveux descendent très bas dans le cou ; corps glabre ; petits ganglions sous-angulo-maxillaires et le long du bord postérieur du sternocléidomastoïdien ; quelques boutons d'acné sur le front. Tête brachycéphale, symétrique; bosses peu saillantes; fontanelles oblitérées.

Face. Visage très allongé, arcades sourcilières peu saillan-tes; sourcils noirs, épais, se rejoignant sur la ligne médiane; cils longs, noirs; orbites profondes. Yeux enfoncés, mobiles dans tous les sens; pas de strabisme; pas de paralysies muscu-laires; nystagmus à peu près constant. Iris très gris. Pupilles dilatées, inégales, la droite plus grande quela gauche. Réac-tion à l'accommodation impossible à rechercher. Les pupilles sont insensibles à la lumière, mais une lumière approchée fait fermer les yeux. Cécité complète. — Nez long, droit, lobule épais. Odorat impossible à explorer. Pommettes très saillantes; joues creuses. Bouche constamment ouverte. Lèvre supérieure recouverte d'un léger duvet, assez épaisse; lèvre inférieure glabre, plus mince.—Langue très sale,trémulantc. Palais normal. — Dentition : quelques caries dentaires; nanisme des incisives, articulation mal établie; gingivite tartrique ; maxillaires suffisamment développés. — Menton carré, très saillant par rapport au maxillaire supérieur. — Oreilles longues, collées au crâne; hélix et anthélix assez sail-lants, tragus petit, laissant largement à découvert le conduit auditif externe ; antitragus peu saillant, conque profonde, étroite. Lobule épais et adhérent. Petit tubercule de Darwin. Audition normale, paraissant égale des deux côtés. — Cou: circonférence 27 cent.. Il est très mince et d'une longueur exagérée. Le cartilage thyroïde fait une saillie très appré-ciable. Corps thyroïde normal.

Membres supérieurs animés d'un tremblement intermit-tent, plus marqué, semble-t-il, à gauche. Les membres supé-rieurs, comme les intérieurs, sont très amaigris et remar-quables par leur longueur; l'allongement porte sur tous les segments, bras, avant-bras, mains, doigts. Il y a un léger degré do contracture plus marqué à droite, mais on arrive facilement à la vaincre. Les mouvements des jointures sont limités; on ne peut arriver à mettre l'avant-bras en exten-sion complète sur le bras, bien que la flexion soit normale. Masses musculaires atrophiées partout: réilexes normaux. Pas d'onychophagic.

Membres inférieurs. Marche impossible ; l'enfant debout appuie seulement la pointe du pied sur le sol ; ne fait aucun effort pour se tenir debout, et tomberait si on ne le mainte-nait pas. Lorsqu'il est couché, ses membres inférieurs sont fléchis dans tous les segments, la jambe sur la cuisse, la cuisse sur le bassin. Le membre droit est plus fléchi que le gauche. Les mouvements spontanés sont possibles, mais lents. Réflexes achilléens et rotuliens faibles à gauche, abo-lis à droite. Pas de signe de Babinski : l'enfant crie quand on excite la plante du pied, mais ne fait aucun mouvement des orteils en flexion ou en extension. Contracture plus marquée à droite ; au genou gauche, pointes de feu cicatrisées qui témoi-gnent de la tumeur blanche ancienne; extension limitée. Les mensurations des membres indiquent qu'il n'y a aucune dif-férence entre les deux côtés du corps.

L'enfant porte des escarres. A gauche, escarre au niveau de l'ischion, de 3 cm. 1[2 sur 2 cm. 1^2, à bords épais, décollés, à fond creux, rouge, jaunâtre par places. De chaque côté, on voit des plaques noirâtres qui vont se détacher à leur tour. Du côté droit, large bande nécrotique au niveau du grand trochanter, de 8 cm. sur 3 cm. 1]2. S... présente encore une escarre sacrée, de 1 sur 4 cm., très profonde surtout à la partie supérieure, mais n'atteignant pas le sacrum. En bas. elle se prolonge à droite. Le pied droit présente des troubles trophiques, est violacé, très froid, et à peu près insensible.

Thorax très allongé, chapelet costal. En avant, de chaque côté du sternum, il présente un méplat très marqué. Respira-tion normale. Percussion des poumons : en avant submatité à gauche. Auscultation : respiration rude, expiration prolon-gée en arrière des 2 côtés. — Cn:ur normal (?). — Colonne ver-

tèbrale rigide : les apophyses épineuses sont saillantes, à cause de l'amaigrissement des masses musculaires.

Abdomen excavé, en bateau. Foie, rate, normaux. Région anale, poils longs et noirs.

Puberté. Poils aux aisselles et sur la face postérieure du thorax, sur le ventre et les fesses, sur le pénil. Verge longue de 7 cent. ; 7 cent. 1/2 de circonférence. Testicules, gros comme un œuf de pigeon, descendus dans les bourses. Cir-concision (israélite).

Fonctions digestives, déglutition difficile. — Fonction res-piratoire, respiration superficielle. — La sensibilité au contact, à la température, à la douleur, paraît normale. — Intelligence très affaiblie; l'enfant prononce quelques mots inintelligibles.

16 mars.— Maigreur squelettique. Sommeil très agité, cris perçants et plaintifs. L'enfant se calme vers le matin et est tranquille dans la journée. Chloral ; Todd, poudre de Lucas-Championniôre.

20-23 mars.— Appétit médiocre, mastication à peu près nulle, pas de vomissements, selle quotidienne.— L'enfant parle presque à voix basse ; fait des phrases : « moi, j'ai soif,-moi je veux du lait.» Il dit des grossièretés à quiconque s'ap-proche de son lit : « vache, cochon, putain. » Il a constamment les mains sous la couverture pour se livrer à l'onanisme et gratter ses plaies. Le chloral a calmé l'agitation.— Aucun trouble vaso-moteur de la face qui est d'une pâleur cadavé-rique.

24-30 inai's.— S., a la manie de porter ses doigts à ses lèvres et de s'arracher la muqueuse. Sauf la vue qui est nulle les autres sens paraissent normaux.

L'enfant s'affaiblit de plus en plus, les escarres se creusent et s'étendent. Il meurt le 30 mars 1905.

Nous avons transcrit plus haut (p. 109) la température des cinq premiers jours de l'admission. Comme elle était élevée, on a continué de la prendre chaque jour. Voici sa marche :

Matin. Soir.

17 mars......... 37°( 37=7

18 — .... 3S°5 38= 1ß — .... 37-ù 38° 2(1 — .... 37=0 37=4

21 — .... 37=0 38-3

22 — .... 38-6 38=6

23 — .... 38=0 38=

Matin. Soir.

U — 38" 1 38=4

?- 5 — .... 38= 38«5

2i — ... 38=6 38=2

27 - .... 38-2 38-7

28 — .... 37-Ö 38=7 2!) (1) — .... 38=2 40=

(1) A Ñ heures du soir..

La température après la mort a été îa suivante :

Température à la mort (minuit et demi)............ 42»,

1/4 d'heure après ......................... 4I°,7

1/2 heure après ......................... 41°,4

2 heures — ......................... 30°

4 — — ......................... 3G°,l

5 — — ......................... 33°

(i — — ......................... ai«,a

8 — — ........................ 28°

1U — - ......................... 22°

12 - - ........................ 14°

T. de la chambre : 10°

Poids à l'entrée : 30 kgs. 300: après décès : 25 legs. 000. (Amaigrissement rapide.)

Autopsie faite le 31 mars 1905. — Tête. — Cuir chevelu très mince. Liquide céphalo-rachidien peu abondant. — Crâne assez dur, épais, un peu ovoïde, lourd; frontal aplati, recti-ligne, assez épais. La coupe de la voûte montre que le fron-tal est notablement épaissi (9 mm. à d. et 8 à g. Le pariétal d. 5 mm. et le g. 3 mm. ; l'occipital d. 4 mm. et 3 àg.). Toutes les sutures persistent et sont finement dentelées. Pas d'os wormiens. Plaques transparentes au niveau de l'angle anté-ro-supérieur du pariétal droit. — Dure-mère, rien de particu-lier. Les fosses de la base du crâne sont symétriques. Glande pituitaire d'apparence normale.

Cerveau. L'artère communicante postérieure gauche est un peu plus petite que la droite. La séparation des hémis-phères cérébelleux montre la coupe de l'arbre de vie un peu indurée. Quatrième ventricule : rien de particulier. Les nerfs de la base de l'encéphale sont symétriques. Les nerfs optiques sont très atrophiés, gris, vitreux, durs; ils paraissent égaux. Les bandelettes optiques sont encoreplus atrophiées que les nerfs. Les tubercules mamillaircs sont égaux.

Hémisphère droit. Sur la face convexe, la pie-mère est opaque, très épaissie, blanchâtre, avec des traînées puru-lentes; Pépaississement est général. Sur la face interne, il existe aussi de la mèningo-encéphalite intéressant la partie antérieure de la première frontale et de la circonvolution du corps calleux. — Le lobule paracentral et le lobe occipital sont indemnes sur la face interne, la méningo-encéphalile

occupe surtout le lobe frontal, le pied de F3, Pa, Fa, le pli pariétal inférieur, le pli courbe, et, par places, les trois cir-convolutions temporales, c'est-à-dire les circonvolutions avoisinantle sillon de Rolanclo et la scissure de Sylvius.

Hémisphère gauche. Les lésions de la pie-mère sont les mêmes, et sont prédominantes sur la région sensitivo-mo-trice, gagnant la région basilaire. Le ventricule latéral gauche est notablement plus dilaté que le droit. — Pas de granulations miliaires.

Cou et thorax. — Thymus. Se présente sous la forme de deux lobes allongés, sur 5 cm. de long sur un centimètre et demi de largeur.— Corps thyroïde peu volumineux.—Cœur. On est frappé tout d'abord par l'augmentation de volume du cœur gauche dont les parois sont manifestement hypertro-phiées. Les orifices ne présentent pas de lésions. Le cœur droit a des parois minces, tapissées par des caillots fibrineux. —Pou-mons. La plèvre du côté droit présente au sommet des adhé-rences assez résistantes, et non du côté gauche. Le poumon gauche est noir, congestionné au sommet; on n'y trouve pas do noyaux tuberculeux. 11 existe de nombreux tubercules miliaires, mais il n'y a pas do foyer de tuberculose circons-crite, les granulations sont généralisées à tout le poumon.— Le poumon droit est moins congestionné que le gauche.

Abdomen. — Le foie présente à sa surface des marbrures jaunâtres qui témoignent de la dégénérescence graisseuse. — C'apsuZes surrénales normales. —? Reins, gauche : conges-tionné, se décortique difficilement. De nombreuses étoiles vasculaires existent à sa surface; droit : moins congestionné, se décortique plus facilement.—Pa?icréas normal.—Estomac dilaté.— Cœcum distendu par les gaz. L'apî^endice a 5 cent, de longueur.— Intestins, vessie normaux. Quelques ganglions sous le mésentère.

Causes de la mort. Méningite chronique; tuberculose pulmonaire ; congestion pulmonaire terminale.

Poids des organes.

Hémisphère cerebral droit............................

— — gauche.........................

Hémisphère cérébelleux droit.........................

— — gauche.......................

Cerveau...............................................

3G5 grs. 355

45

45 860

8

Bourneville, Bicêtre, 1905.

Cervelet et isthme.................................... 115

Moelle éninière....................................... 30

Corps thyroïde........................................ 7

Cœur................................................... 100

Poumon droit......................................... 230

— gauche...................................... 170

Foie................................................... 850

Rein droit............................................. 80

— gauche .......................................... 80

Pancréas.............................................. 30

Réflexions. — LA part la myopie chez cinq tantes paternelles; — la migraine chez la mère, nous

n'avons à mentionner aucune autre tare héréditaire, ni de cas de tucerculose dans les deux familles, sur lesquelles, toutefois, nous n'avons que des renseigne-ments insuilisants. (Père, polonais, mère, russe.)

II. Misère, ennuis, frayeurs durant la grossesse. — L'enfant était asphyxié à la naissance et serait resté «bleu» pendant trois jours. De plus jusqu'à la fin du troisième mois, il eut des accès de cris plaintifs. Le terrain était donc préparé pour les accidents ultéri-eurs.

III. S., n'aurait jamais eu de convulsions; toutefois, de 7 à 15 mois il aurait eu presque chaque jour des mouvements convulsifs des yeux. Etait-ce du. nystag-mus intermittent ou des convulsions limitées aux globes oculaires, nous n'oserions nous prononcer.

IV. Notons le rachitisme de l'enfance et une tu-meur blanche du genou gauche à 6 ans.

V. La méningite chronique semble avoir débuté vers 11-12 ans : fièvre, délire passagers; affaiblisse-ment de la vue qui est perdue au bout de deux ans. — A 15 ans, parésie de la jambe, puis du bras du côté droit.

Diminution progressive des facultés intellectuel-les, des sentiments affectifs, du sommeil agité par des cauchem ars, gâ t i s me.

La déchéance physique marche de pair avec la déchéance intellectuelle. La préhension devient nulle, du tremblement s'ajoute à l'hémiplégie du côté droit, des secousses convulsives se montrent dans les qua-tre membres qui, en 1905, sont pris de contractures. C'est dans cet état que l'enfant est arrivé dans le service, offrant une cachexie prononcée et de nom-breuses escarres.

VI. Le tableau de la temjoéralure à l'entrée, la mort quinze jours plus tard prouvent combien nous avions raison de demander qu'un examen minutieux soit fait avant l'envoi des malades d'un hôpital au bureau d'admission de l'Asile clinique, puis de l'envoi de cet asile dans un autre établissement.

Si la température avait été prise la veille du départ pour l'Asile clinique, on n'aurait pas transféré cet enfant, on lui aurait épargné dos souffrances inutiles — sans compter les dépenses — on l'aurait laissé mourir tranquillement à l'hôpital.

VII. Les symptômes cliniques prédominaient à droite, les lésions à gauche : os du crâne plus épais de ce côté, dilatation du ventricule latéral corres-pondant, artère communicante postérieure plus petite, etc. La méningo-encéphalite était plus étendue que dans I'Obs. I, mais, comme dans celle-ci, les lésions avaient leur maximum à la base, au niveau et au pour-tour du chiasma et des nerfs optiques, atrophiés et scléreux à un degré très prononcé (1).

(1) Ces deux observations pourraient servir de base à une thèse sur la méningite chronique de la base (B.).

III.

De la température durant le stade initial de la fièvre

typhoïde ;

iar liOUKNEVlLLIi.

Ainsi que le font remarquer la plupart des auteurs, entre autres MM. BrouardeletThoinot, dans leur mono-graphie sur la fièvre typhoïde (1), on a bien rarement l'occasion d'observer la marche do la température durant le stade initial ou des oscillations ascendantes de cette maladie. Cette occasion exceptionnelle nous a été fournie par un enfant, Picb... (Ch.), âgé de 16 ans. Nous l'avions soumis, à cause d'un arrêt de déve-loppement physique, au traitement thyroïdien et, comme toujours, en pareil cas, nous faisionsprendresa température régulièrement. Elle oscillait, depuis le début du traitement (juin — l01' octobre 1896), entre 37°,2 et 37°,4.

Du 2 au 5 octobre, elle oscilla entre 37°,6 et 37°,8 {Fig. 18). C'était le début de la fièvre typhoïde qui ve-nait de se déclarer. Le 6, de 38° le matin, elle s'éleva à 38°,8 le soir. Le lendemain, 7, elle descendit à 38°,5 le matin pour monter le soir à 40°; le 8, elle était à 39° le matin et à 40°,2 le soir. C'est la partie du tracé du 2 au 8 octobre sur laquelle nous voulons arrêter spécia-

Fig. 18

lement l'attention. Durant les quatre premiers jours, la température n'est que de 3; 4, G dixièmes au-dessus de la température normale du malade, température que nous connaissions, variant de 2 à 4 dixièmes du matin au soir; puis apparaissent les grandes oscil-lations ascendantes de 38° à 40°,2.

Durant la période d'état, il s'est produit plusieurs abaissements thermiques qui ont été sans doute occa-sionnés par l'ad ministration du sulfate de quinine et des bains froids (cinq quotidiennement à 25°).

À part la fièvre, qui a été très prononcée, la maladie a été relativement bénigne : la céphalalgie, la diarrhée persistante, les taches rosées au 11e et 17° jours, la con-gestion pulmonaire, le clicrotisme du pouls, la stu-deur, etc., ne laissent aucun doute sur le diagnostic (1).

IV.

Épilepsie idiopattaque. — Asphyxie au cours d'un accès ; mort. — Congestion légère des poumons. — Stase sanguine considérable dans les vaisseaux du cou;

Par BOl'RXKVIfXE et IH'KANn.

Cette observation n'aurait pas mérité d'être publiée si elle ne fournissait un exemple de mort dans un accès et ne nous procurait l'occasion : 1° de rappeler les cas analogues que nous avons fait réunir par un de nos élèves, le D1' Ballard, dans sa thèse parue en 1898, intitulée : Comment meurent les éjrileptiques; — 2° de citer quelques autres faits; — 3° d'insister de nouveau sur la nécessité de surveiller avec le plus grand soin les épileptiques en accès qui doivent être confiés à des infirmiers ou des infirmières au cou-rant de leur profession et non à des ce hommes de peine » ou à des ce filles d'office ».

Sommaire. — Père : Coxnlgie a 8 ans, guérison intégrale. — Serait asthmatique. — Caractère emporté. — Grand père paternel quelques excès d'alcool; mort subitement. — Rien clans le reste de la famille.

Mère : Convulsions vers l'âge de 6 ans attribuées aux vers. Céphalalgies. — Un neveu mort de convulsions. — Rensei-gnements insuffisants. — Sœur clwréique.

Inégalité d'âge de 4 ans. — Pas de consanguinité.

Le malade. — Conception et grossesse, rien d'anormal. Accouchement à terme, naturel.— Première dent à 7 mois. Normal jusqu'à 4 ans. A cette époque, méningite accompa-

gnée de convulsions,. — Douleurs cèphaliques. Accès de colè-res terribles, penchant au suicide.— Cauchemars ; alourdis-sements nombreux.— Accès d'épilepsie à 12 a?xs (IS91).— Idées de persécution. — Aggravation en 1903 et 1901. —Mort asphyxié au cours d'un accès.

Autopsie.— .Stase sanguine considérable dans les vais-seaux du cou.

Huis.. (Maurice), né à Paris, le 19 octobre 1886, est entré le 11 septembre 1901 à Bicètre.

Renseignements fournis par sa mère (24 nov. 1901). — Antécédents héréditaires. — Père, 46 ans, mouleur en cuivre, coxalgie à 8 ans, guérie sans laisser de traces après G mois de traitement à l'Hôpital Trousseau. — Tousse d'une façon continuelle, un médecin consulté à cet égard aurait porté le diagnostic d'asthme. Pour le reste, la santé est parfaite. Ne boit pas, n'est pas migraineux, ni rhumatisant. Pas le plus léger soupçon de syphilis. Caractère emporté.

[Son père, mort subitement à 44 ans, était comme lui mou-leur en cuivre, et aurait par périodes abusé des boissons alcooliques. — Sa mère est morte à 50 ans d'une maladie de cœur. On ne possède aucun renseignement sur leur état ner-veux. — Les grands parents paternels et maternels, les grands oncles et tantes sont également peu connus de la mère qui n'a pu donner à leur sujet aucun détail intéres-sant. Une tante encore vivante, âgée de 66 ans, jouit d'une santé parfaite. L'autre, morte à 78 ans n'avait jamais présenté d'accidents nerveux. — Un frère, mortà2mois, d'une maladie inconnue. — Une sœur, âgée do 48 ans, bien portante, mariée à un homme de 26 ans. Les renseignements recueillis sur le reste delà famille sont absolument négatifs. Ni aliénés, ni épi-leptiques, etc...]

Mère, 42 ans, sans profession, a eu, à 6 ans, des convulsions qui ont été mises sur le compte dos vers ; elle a du reste rendu à cette époque un ascaride par la bouche. Actuellement elle a des douleurs de tète qui ne sont pas en rapport avec les règles.— Pas de maladies infectieuses, pas d'alcoolisme, pas de traumas, caractère plutôt calme. [Père inconnu. —Mère, 62 ans, en bonne santé. — Grands parents paternels incon-nus. — Grand père et mère maternels, rien de particulier. Deux sœurs n'ont pas de stigmates nerveux. La ?eme a eu un

enfant mort à un mois de convulsions. — La mère n'ayant connu aucun de ses ascendants n'est pas en mesure de four-nir de plus amples détails.]

Pas de consanguinité. — Le père est plus âgé de 4 ans.

7 enfants : 1° Une fille de 20 ans ; pas de convulsions, à 14 ans premiers symptômes d'une chovèe qui ne disparut que 6 ans plus tard; 2° un garçon, 19 ans bien portant; 3° un garçon mort en nourrice à 11 mois du muguet ; 4° une fille morte au cours d'un mal de Pott; 5° notre malade; G0 une fille de 14 ans en bonne santé, pas nerveuse; 7° une fausse couche de 6 mois occasionnée par une chute.

Antécédents personnels. — A la conception, le père et la mère en parfaite santé. G7'ossesse régulière. Du côté du ré-gime alimentaire on relève des envies impérieuses de man-ger du chocolat, usage constant du vin blanc (1 litre par jour), absorption journalière du café noir très fort (2 tasses par jour). La mère ne peut préciser l'époque à laquelle l'enfant a remué: tout, dit-elle, s'est passé comme au cours des gros-sesses précédentes. — Accouchement à terme. Exception faite de l'abondance des eaux, qu'on retrouve à chacun de ses accouchements, rien à signaler. — A la naissance, bon aspect de l'enfant que l'on envoie en Normandie où il est nourri au sein jusqu'à 2 mois. A cette époque sa nourrice devenue enceinte interrompt l'allaitement et notre malade jusqu'à un an prend du lait de vache, après quoi sa nourri-ture fut celle de son entourage. — Première dent à 7 mois mais la mère ne peut fixer même d'une façon approximative, à quelle époque la dentition fut complète. — Elle ne connait pas le début de la parole, de la marche et de la propreté.

C'est à 4 ans qu'ont débuté les premières convulsions. Le médecin traitant porta le diagnostic de méningite. Durant la convalescence les convulsions ont disparu et ont été rem-placées par de violents maux de tête, survenant fréquem-ment surtout le matin, ainsi que des étourdissements. Puis tout se calme jusqu'à 12 ans. A la suite d'une ^eur, dont on ne peut préciser la cause, apparition des accès qu'il ne sont pas venir : malgré cela, il est resté en apprentissage avec son père, contremaître dans une fonderie de cuivre, de 13 à 15 ans. N'a jamais eu de maladies infectieuses, aucun trau-matisme à incriminer.

Le malade est d'un caratère très vif, emporté, soupçonneux à l'excès, c'est un véritable persécuté qui de plus a des accès de colère terrible, gourmand et salace. En toute connaissance de cause il cherche à se détruire, un jour, dit la mère, il mangeai kilogr. de pommes de terre crues et non épluchées, une autre fois il suça du cuivre, avala du papier,,des chiffons, de l'herbe, etc.. Glastomane, turbulent, batailleur, har-gneux.

Avant son entrée à Bicêtre, il mangeait proprement, masti-quait bien, mais la digestion était mauvaise, les renvois nombreux, la constipation opiniâtre. A plusieurs reprises, le malade a rendu des vers intestinaux. Sentiments affectifs très développés. Sommeil agile, cauchemars où l'enfant voyait des voleurs et poussait des cris. La mémoire est moyenne, le raisonnement bon. il lit, écrit et compte. Physiquement il ressemble à une doses tantes maternelles.

État actuel. —Ensemble satisfaisant, adiposité légère. La physionomie, bien éveillée, rellète une certaine inquiétude. Peau mate, cheveux blonds bien implantés, pas de barbe, pas de poils aux aisselles. Brachycéphale. On constate des nœvi sur le mamelon droit cl: h; sternum. — Visage ovale, cicatrice sur le côté droit du front, arcades sourcilières normales, pas de blépharitc ; cils bruns bien implantés. La mobilité des yeux est normale. Iris de couleur bleue. Les pupilles très dilatées ont conservé les deux réflexes. L'acuité visuelle est très bonne. — Nez camus, lobule petit non dévié, narines peu écartées.— Pommettes peu saillantes, symétriques. Les joues sont grosses et bouffies. Bouche petite. — Lèvres épaisses, la supérieure dépasse l'inférieure éversée. La voûte du palais n'est pas ogivale. La langue est épaisse, sa motilité ne pré-sente rien à noter. — Les amygdales ont leur aspect habituel. Menton petit, rond, légèrement en retrait. — Le lobule de l'oreille n'adhère pas, l'écartement n'est pas appréciable, l'hélix et l'antélix sont bien conformés.

Le tour du cou mesure 37 centimètres. — La palpation montre que le corps thyroïde est facilement perceptible, le lobe gauche surtout.

Membres supérieurs, musculature bien développée, sen-sibilités tactile et thermique normales. Pas d'onycophagie. Les inférieurs sont également réguliers à tous les points de vue. Les pieds sont petits, la voûte plantaire bien incurvée. A noter au niveau des hanches de petites vergetures. Les

mouvements volontaires et provoqués s'exécutant dans des conditions normales. Les réflexes sont exagérés.

Le thorax est bien conformé, la cambrure de la région lombaire très prononcée. La percussion et l'auscultation des poumons et du cœur sont normales. Le foie ne présente rien à noter. Légère saillie de l'abdomen.

La verge mesure 6 cent.. Le gland et le prépuce sont nor-maux ; les testicules gros comme dos œut do pigeon. Les poils bruns sont abondants. Il n'y pas de taches sur la che-mise.

L'intelligence et la parole sont satisfaisantes. La digestion et la respiration se font dans des conditions normales. Dès les premiers jours de son admission à l'hospice la conduite de l'enfant permet aux personnes do son entourage une ap-préciation exacte de sou ca?-acière : égoiste, orgueilleux, emporté, susceptible jusqu'à l'excès. Le 23 novembre 1901 il pénètre dans le réfectoire afin d'y prendre un couteau; un autre enfant qui se trouvait à l'office veut le lui enlever et le malade rendu furieux le blesse à la main, cette suscepti-bilité extrême, ces colères violentes pour des riens, pour un regard trop longtemps arrêté sur lui, sont du reste mises à profit par ses camarades qui le taquinent à tout propos. C'est cet état de chose qu'on retrouve pendant ses k années passées à Bicêtre.

En décembre 1901, peu après son arrivée, au point de vue psychique, ses facultés intellectuelles sont très suffisantes. Les diverses notes do ceux qui exercent autour du malade une surveillance de tous les instants sont foutes d'accord à ce sujet. Mais on signale son caratère peu affectueux, son égoïsme, sa répugnance au partage, sa paresse à certains moments, et enfin l'opinion toute supérieure qu'il a de lui-même. Au point de vue physique : les sens sont normaux, l'appétit excellent, mais après la plupart de ses repas il ru-mine les dernières bouchées et les crache sur le sol. La marche est ferme, droite, le sommeil n'est jamais troublé de cauchemars et les notes d'observations concluent : difficile à tenir à cause de son irritabilité. — Douches et elixir poly-bromuré.

1 cuillerée pendant 1 semaine, o „ _

Puberté. — Poils frisés, longs, sur une étendue de 10 cent, de large sur 5 à G de haut, commençant à envahir les aines mais ne remontant pas jusqu'à l'ombilic; quelques poils sous les aisselles. Très fin duvet ombrant la lèvre supé-rieure ; quelques petits poils à la lèvre inférieure et au menton. — Verge : longueur 5 cent. 1/2; circonfé-rence 7 1/2.

Le malade a eu 25 accès et 4 vertiges de Septembre à Dec. 1901. Dans le premier semestre 1902, l'état est stationnaire ; on note une légère amélioration au point de vue scolaire et la fin de l'année amène également un mieux dans la manière d'être de son caractère.

1903. 3 Janvier. — Après un accès d'excitation, on le des-cend à l'Infirmerie vers 10 heures du matin. A 2 h. 1/2 sur-vient une agitation telle qui on est dans l'obligation de le mettre en cellule. Il croit voir ses parents, il leur parle et gesticule jour et nuit. La physionomie exprime la stupeur ; lespupilles sont dilatées, la droite surtout. Bain de 3/4 d'heure; élixir polybromuré 3 cuillères ; sirop de chloral.

Pendant le premier semestre 1903 il se manifeste une légère amélioration qui n'existe plus à la fin de l'année. Il devient de plus en plus irritable et aucun des chefs d'atelier (le malade avait travaillé à la serrurerie et surtout à la cor-donnerie) ne consent à le garder « parce que dans un moment de colère il serait capable de blesser quelqu'un ou de se blesser lui-même ». Il n'y a pas de déchéance intellectuelle, néanmoins l'étude de ses notes permet de relever le début d'une certaine instabililé mentale. Certains exercices tels que les dictées, l'application des règles de grammaire faits correctement un jour ne le sont pas le lendemain.

En Juin 1904 l'état de l'enfant était stationnaire quand il mourut le 12 de ce mois, à 4 heures du matin, asphyxié dans un accès. La mort fut rapide, 3 minutes au dire de l'infirmier de service : attiré près de l'enfant par le début de son accès il le trouva légèrement couché sur le côté, et l'étcndit sur le dos. A ce moment il fut obligé de se porter au secours d'un autre épileptique, que la violence d'un accès menaçait de faire tomber do son li t. Revenant ensuite à son premier malade, il le trouva mort, étendu sur le dos, les membres en exten-sion, le visage crispe et cyanose.

Poids du corps après décès 55 k. 600.

Comme on peut s'en rendre compte par l'examen du tableau suivant la température à l'entrée à l'hospice avait été nor-male.

Température à l'entrée.

Soir Matin

27 septembre 188G____ 1" jour.............. 37»,1 »

12 — ........... 2° jour.............. 37^2 37°,2

13 — ........... 3° jour.............. 37», 1 37»,1

14 — ........... 4« jour .............. 37»'l 37»,1

15 — ........... 5» jour.............. 37»,3 37°,2

Autopsie pratiquée le 13 Juin 1904 à 10 heures du matin, soit 30 heures après décès.

Les joues et les lèvres sont un peu cynosées, les pupilles dilatées, les oreilles un peu bleuâtres. Rigidité assez pro-noncée des membres inférieurs.

Tête. — Cuir chevelu très épais, une douzaine de petits points ecchymotiques. —Os du crâne. Les différentes parties de la base du crâne sont égales. Le trou occipital est normal. La glande pituitaire est assez volumineuse et un peu mame-lonnée.

Le crâne est à peu près symétrique, cependant la bosse frontale droite semble un peu déprimée. Il est d'épaisseur moyenne et pourtant très lourd et gras, lésions très com-munes chez les épilcpliques un peu anciens. Il est d'un jaune brunâtre extérieurement, jaune intérieurement. Pas de synostose.

Encéphale. — Il est volumineux. Les artères et les nerfs paraissent symétriques.

Hémisphère gauche. — La décortication pratiquée après un assez long séjour dans le formol se fait assez difficilement,

Température a)rès la mort-

Temp. de la salle.

Au moment de la mort...................... ^"A

1/4 d'heure après............................ 't',°'~o

1/2 heure après.............................

1 heure après................................ ™°

2 heures après............................... o-°'*i

4 heures après...............................

G heures après.............................. — "*

sans entraîner toutefois de substance cérébrale. Les circon-volutions du lobe frontale sont un pou maigres. Les autres circonvolutions sont régulières, assez développées, y com-pris colles de la face interne. Les plis de passage sont rares. Les sillons sont moyennement profonds, serrés. Le corps calleux, les masses centrales, la corne d'Ammon, le ventri-cule latéral semblent sains.

Hémisphère droit. — Autant qu'on puisse en juger, la pie-mère n'étant pas enlevée en prévision d'un examen histolo-gique, les circonvolutions ne diffèrent pas sensiblement do celles de l'autre hémisphère.

Cou et thorax. — Larynx, rien. — Poumons. Légère adhérence du poumon droit. Les poumons sont noirs, sans qu'il y ait une congestion bien prononcée. Pas de tubercules. Pas d'ecchymoses des pointions. A la section des vaisseaux du cou il y a une véritable inondation de sang. — Parois du ventricule gauche 15 mn,,pas de lésion des valvules du cœur, gros, pas de persistance du trou de Botal; pas d'ecchymoses.

Abdomen. — Rate, volumineuse avec trois dentelures à son bord inférieur et une à cheval sur son bord supérieur. En dehors les encoches ont de 1 à 2 centimètres. — Foie très volumineux, sans ecchymoses, sans calculs, légèrement con-gestionné. Tissu légèrement friable.— Reins assez fortement congestionnés ; pas d'ecchymoses sur les reins. — Vessie considérablement distendue. — L'appendice occupe saposition normale, 12 cm. de long. — La dernière portion de l'intestin grêle renferme une grande quantité de lentillos non digérées et n'ayant pas été mastiquées. — Pas de matières dures dans l'intestin.

Poids des organes.

Encéphale............................................ 1.350

Hémisphère cérébral droit............................ ''OS

_ — gauche......................... 005

Hémisphère cérébelleux droit.........................

- — g.uiehc......................

Bulbe et protubérance................................ -?

Cervelet et isthme..................................... 75

Liquide céphalo-rachidien ........................... Peu

Moelle épinière.......................................

Corps thyroïde........................................ 30

Thymus...............................................

Cœur.................................................. 340

Mesures de la tôle.

Poumon droit......................................... 570

— gauche...................................... 'l!5

Foie.................................................. 1-120

Rate ................................................. 240

Rein droit............................................ 140

— gauche.......................................... '-u

Pancréas.............................................. 80

Testicules épidydime droit........................... 20

— — gauche.......................... '¿0

11)01

1002

1903

1904

Circonf. horizont. raaxima........

Demi-circonf. bi-auricul .........

Dist. de l'articul.occïpito..........

atloïd. à la racine du nez........

Diam. antéro-post .maxim........

— bi-aurieulairc............

— bi-pariëtal ................

— bi-tcmpoval ...............

Hauteur médiane du fronL........

Juin .

Juill.

Janv .

Juill.

Janv.

Juill.

Janv.

Juill.

03 37

37

?m.;.

14 Ifi 14.5

G

03 37

3G 19.5 14 10 14 G

53 36

36 19 14 16 14. G

54 54 54.5 30 30.5 36

36 33 38 10.5 18.1 1S.5 15 13.4 13.0 16.5 15.5 10 14.5 11.6 13 7 6.5 0.5

Tableau du poids el de la taille.

Poids..............................

Taille..............................

1).

Dynamomètre......................

G.

1001

1902

1903

1904

Janv.

Juil .

Janv.

Ijnil .

I.Tanv.

jjuil .

Janv.

Juil .

41 57 55.0 55.G 50.1 55.3

1.54 1.55 1.57 1.58 1.50 1.50

27 20 35 35 30 37

30 20 35 40 34 27

Température durant les accès.

Dates.

S nov. 1001 .., 15 févr. 1002.. 11 avril 1003.

37° 37°,3 37°,6

37°,2 37»,4 37°,4

37», 1 37»,2 37°,5

Au moment du

ronflement.

1/4 d'heure après l'accès.

2 li. après.

Observation.

Nous trouvons chez ce malade l'élévation classique de la température des accès que nous avons mention-née dans un très û'rand nombre de cas.

Tableau des accès'et des vertiges.

Mois

Janvier.............................

Février ............................

Mars ...............................

Avril ..............................

Mai.................................

Juin................................

Juillet..............................

Août...............................

Septembre..........................

Octobre............................

Novembre..........................

Décembre..........................

Totaux.............................

1001

1002

1903

1004

A.

v.

A.

v

A.

v

A.

V

Il 1 13 1 18

4 18 1 10

10 3 8 o 23

5 25 10 10 17 26 18 21 14 23 1 19

l'i. 1 21 2

6 12 1 17 2

7 19 2 10 1

8 1 10 10

9 3 23 i 15

30 4 1171 ! 10 1104 9 1116

Réflexions. — Cette observation offre plusieurs points intéressants :

I. Dans les antécédents héréditaires, nous relevons l'alcoolisme du père, le mal vertébral de Pott chez une sœur, des convulsions chez la mère, une ménin-gite. — Dans les antécédents personnels, nous trou-vons à 4 ans de violentes céphalées, puis des accès de colère terrible alternant avec des étourdissements jusqu'à 12 ans, moment où surviennent les premiers accès d'épilepsie. Donc hérédité chargée où l'on relève la tuberculose, l'alcoolisme et un état patholo-gique très net du système nerveux.

II. Cet enfant a tout à fait le caractère épileptique. Les détails consignés dès l'entrée ne laissent aucun doute à cet égard. Sous l'influence du traitement : élixir poly-bromuré, douches, gymnastique, etc., le caractère s'améliore, et l'irritabilité, les violences s'atténuent.

III. Signalons une période d'excitation mania-que (1903), la rumination à la lin des repas, phéno-mène rare chez les épileptiqucs ordinaires.

IV. Nous avons l'habitude de recommander sans cesse à notre personnel de surveiller l'alimentation de nos malades, de bien écraser les légumes, de cou-per la viande en menus morceaux, d'empêcher la gloutonnerie, d'examiner les garde-robes afin de s'assurer que les aliments sont bien digérés, que les pilules ou capsules sont bien dissous, qu'il n'y a ni vers (qui jouent un rôle dans la production des con-vulsions), ni fausses membranes, ni corps étrangers. Nos recommandations ne sont pas toujours suivies. Beaucoup d'infirmiers et d'infirmières ne se rendent

Bourneville, Bicètre, 1904. 9

pas compte de leur importance. L'autopsie de H. mon-tre combien nous avons raison : la dernière portion de l'intestin grêle renfermait une grande quantité de lentilles non digérées etn'ayant pas été mastiquées.

V. Rappelons à ce propos que très souvent les convulsions qui apparaissent chez les enfants sont dues à des congestions occasionnées par un surcroit d'alimentation (1) et par une mastication imparfaite.

VI. Malgré le traitement l'épilepsie a suivi sa marche habituelle : augmentation annuelle des accès ; déchanec intellectuelle et déchéance physique dimi-nution du poids.)

VII. Un enseignement spécial est à tirer encore do cette observation. Et ce n'est pas la première l'ois crue nous en parlons. Les enfants qui comme H.., ont une hérédité chargée, sont « nerveux » ont des céphalalgies plus ou moins violentes, des accès de colère, doivent être de la part du médecin l'objet de soins particuliers. Il y a, pour eux, non seulement une hygiène spéciale, mais un traitement continu (bains, oxercices physiques, douches, surveillance des fonc-tions digestives, du sommeil, etc.). Si nos conseils étaient suivis, on préviendrait, dans bien des cas, des accidents nerveux plus graves (méningites, convulsions, avec leurs conséquences) : l'épilepsie, l'idiotie, les états d'irritabilité nerveuse, d'irritabilité physique et mentale qui font le désespoir des familles.

VIII. Le fait le plus intéressant est sans contredit la façon dont le malade est mort. C'est là une observation

(1) Presque tous les jours de parloir, à cause d'une surveillance incomplète et parce que les parents gavoni leurs enfants, il y a dons la soirée des indigestions, des accès, des convulsions.

qui vient grossir celles recueillies que l'un de nous a données à M. le Dr Ballard et que celui-ci a consignées dans sa thèse (1). Notre malade est mort dans un accès, et asphyxié. C'est un de ces cas décrits par Trousseau. « Il meurt de suite comme si on lui serrait violemment et brusquement la poitrine dans un cercle de feu. La contraction tonique se prolongeant outre mesure au-delà d'une minute et demie, deux minutes au plus enraye complètement les mouvements respiratoires et suspend les fonctions d'un appareil dont l'exercice est immédiatement nécessaire à l'entretien de sa vie. » Cette contraction, est clans notre cas d'autant plus nette qu'elle s'était manifestée sur les gros vaisseaux de la base du cou amenant une stase très marquée : l'inon-dation sanguine signalée à l'autopsie.

IX. La mort d'un ôpileptique au cours d'un accès est chose plutôt assez rare à moins de circonstances particulières. Souvent la mort dans un accès est favorisée par le décubitus abdominal. Tantôt le malade est pris d'un accès lorsqu'il est couché sur le ventre — ce que les inlirmiers-veilleurs doivent empêcher (2) ; — tantôt parce que travaillant aux champs il tombe en avant, la face enfoncée dans la terre fraîchement bêchée. Dans la statistique du Dr Ballard portant sur 255 cas relevés dans le service elle n'arrive qu'en 7cmo rang.

Elat de mal............................ 73

Tuberculose pulmonaire............... 41

Cachexie .............................. 31

Congestions ........................... 21

Broncho-pneumonie................... 40

Pneumonie ............................ 40

Mort dans un accès.................... 11

Ce tableau (incomplet) s'arrêtait à la fin de 1897. Voici la statistique de 1898 à 1904 inclusivement :

Nombre des décès Dans un accès.

1898. Bicôtre........ 19 *

Vallée........ 13 "

1899. Bicôtre........ 28 0

Vallée........ 19 0

1900. Bicôtre........ 16 l

Vallée........ 8 «

1901. Bicêtrc........ 20 l

Vallée........ Il' "

1902. Bicôtre........ 21 "

Vallée......... 12 1

1903. Bicêtrc........ 24 "

Vallée........ G «

1904. Bicôtre........ 23 "

Vallée........ 19 u

244 4

D'où il suit que sur 244 décès survenus tant à Bicêtre qu'à la Fondation Vallée, il n'y a eu, pendant la pé-riode indiquée (7 ans) que quatre décès occasionnés par un accès.

V.

Dangers du décubitus abdominal ;

Par bourneville.

Sous ce titre: Un enfant étouffé, le' Semeur de l'Oise du 31 juillet 1904 rapporte le fait suivant :

Samedi soir, vers G heures, Mme Plat, cultivatrice au hameau de Piémont, avait mis sa petite fille, Cécile, âgée de 6 mois, dans sa voiture. La mère alla laver dans sa cour pen-dant que le pore travaillait dans les champs. Vers 6 heures 1/2, Mme Plat alla voir si son enfant dormait toujours. Elle trouva la petite fille couchée sur le ventre, la figure enfouie dans son oreiller en paille d'avoine. Elle voulut remettre l'enfant sur le dos et s'aperçut alors qu'elle ne respirait plus. Mme Plat appela son mari qui accourut et, avec l'aide des voisines, frictionna l'enfant avec du vinaigre et de l'eau-de-vie. Ûn s'aperçut bientôt que tous les soins étaient inutiles, la petite était morte axphyxiée.

On doit donc recommander aux mères de famille et aux infirmières de veiller avec le plus grand soin à ne pas laisser les enfants coucher sur le ventre. Le dan-ger est rendu plus grand si la face repose sur un oreiller ou un traversin en plumes, qui devraient toujours être remplacés par des oreillers ou des traversins en crin, ou laine eterin, au point de vue de l'hygiène. Le cou-cher abdominal a encore d'autres inconvénients, c'est de provoquer les enfants à se livrer à l'onanisme. Enfin il est très dangereux pour les épileptiques aussi bien

les adultes que les enfants. Si le malade est pris d'un accès, étant couché sur le ventre, la face est collée contre l'oreiller (1) et la mort se produit par asphyxie. En voici un nouvel exemple.

Sous ce titre : Mort subite, le Bonhomme normand du 26 août raconte qu'en fauchant de l'avoine, à Ouilly-le-Basset, canton de Falaise, le sieur Félix Leblanc, 50 ans, journalier à Mesnil - Villement, a été frappé d'une congestion (ou plutôt d'un accès). On l'a trouvé mort la face contre terre. Ce malheureux était épilep-tique et s'adonnait fréquemment à la boisson. La terre, fraîchement remuée, est aussi dangereuse que l'oreil-ler cle plumes. Aussi doit-on surveiller avec vigilance les épileptiques qui travaillent dans les jardins ou les champs. B.

(1) A Bicêtre et à la Fondation Vallée nous avons fait supprimer les oreillers et nous les avons fait remplacer par des traversins-pupitres en crin et laine.

VI.

Idiotie traumatique. Hérédité épileptique. Température d'incubation à l'entrée ;

par BOURNEVILLE et G. FRIEDEt.

Sommaire. — Père sujet aux céphalalgies, intelligence très moyenne. — Grand-père et grand'mère sujets aux cépha-lalgies. — Grande-tante paternelle épileptique.— Tante })aternelle épileptique morte dans un accès. — Oncle jater-nel excès de boissons : son fils, cousin gemiain de l'enfant, est arriéré. — Cousin paternel, issu de germains, pied-bol congénital. Mère : rien de particulier.

Consanguinité des deux côtés. — Inégalité d'âge de 7 ans (père plus âgé).

Conception rien. — Grossesse : quelques ennuis. — Accou-chement et naissance: rien. — Dentition tardive, marche îi 2 ans. Jamais de convulsions. Normal jusqu'à 11 mois Alors chute de la hauteur d'un mètre dans les orties. Erup-tions diverses sur la figure, qui auraient persisté jusqu'à 0 ans. — Coqueluche à G ans. — Etat de la malade à l'en-trée : Bronchite, constipation. Pieds-bots en varus équin. Gâtisme.

1901. Erysypèle : Vomissenvnts et diarrhée.

1902. Fièvre élevée, diarrhée, signes de tuberculose pulmo-naire. — Mort en 1904. Température et poids après décès.

Autopsie. — Os frontaux épaissis. Légères adhérences de la pie-mère. Arrêt de développement des circonvolutions ;pas de lésions en foyers, pas de tuberculose miliaire. Corps thyroïde hypertrophié. — Caverne tuberculeuse du pou-mon droit.

Barthol.. (Marie Elise), née à Montainont (Savoie) le 23 mai 1891, est entrée à la Fondation Vallée le 14 décembre 1900, et y est décédée le 29 mars 1901.

Antécédents. (Renseignements fournis par le père et la mère le 20 décembre 1900). — Père, 38 ans, cocher de fiacre n'a eu ni convulsions ni chorée, ni fièvre typhoïde, ni rhuma-tismes, ni syphilis, soldat pendant un an, marié à 27 ans. Il est sobre, fume peu, est sujet aux maux de tête, a un bon caractère. Paraît d'une intelligence très moyenne.

Sa famille. Son père, instituteur, sujet aux maux de tête, mort à 76 ans accidentellement (fracture de cuisse), atoujours été sobre. — Sa mère, migraineuse, est morte à 75 ans de vieillesse. — Grands-parents paternels morts très vieux, ni déments ni paralytiques. — Grands-parents maternels morts le grand-père à 50 ans, à la suite d'un refroidissement, la grand-mère à 70 ans do sénilité, ni démente, ni paralytique. — Une ta?ite du côté de sa mère, était èpileptique, a eu un garçon mort d'un chaud et froid en 15 jours. On ne sait, si elle est morte dans un accès.

Un frère, buvait avec excès, surtout du vin, avait 4 enfants, dont un garçon (cousin de notre malade) arriéré, sans con-vulsions, est mort à l'âge de quinze ans de maladie incon-nue. — Une sœur (tante de notre malade) èpileptique, morte à 41 ans dans un accès. Dans cet accès, elle a fait une chute du grenier. Elle tombait assez souvent. Les quatre enfants, qu'elle a eus, n'ont jamais eu de convulsions, étaient intel-ligents ; l'un d'eux est mort d'une fluxion de poitrine. — Dans le reste de la famille du père il n'y a pas eu de tuberculeux, pas d'idiots, pas de bègues, pas de strabiques. Un cousin du côté de la mère a un pied bot congénital. Pas d'autres mal-formations, pas de tics, pas de suicides, pas de prostituées, pas de criminels dans le reste de la famille.

Mère, 31 ans, ménagère, n'a eu ni convulsions, ni chorée, ni fièvre typhoïde, ni rhumatismes, ni migraines mais a un caractère vif, est nerveuse. Elle se porte bien, a une tenue très correcte et est proprement habillée. Elle paraît intelli-gente.

[Famille de la mère. Son père, âgé de 70 ans, a quel-ques douleurs rhumatismales. — Sa mère, 67 ans, est en

bonne santé. — Les grands-parents paternels sont morts, lo grand-père à 50 ans d'un chaud et froid, la grand-mère à un âge assez avancé, sans paralysie. — Le grand-père maternel est mort à 84 ans, ayant été toujours bien portant, la grand-mère maternelle est morte à 60 ans. Dix lajites ou oncles, sont tous sains et ont des enfants normaux. — Deux sœurs ont joui d'une bonne santé, l'une d'elles a eu 10 enfants vivants et bien portants, l'autre paraît être morte d'un coup de soleil. — Pas de convulsions parmi les enfants de ces sœurs, pas do tuberculose. — Rien à signaler pour le reste de la famille.]

Inégalité d'âge de 7 ans (père plus âgé). — Consanguinité : Les père et mère do l'enfant sont doublement consanguins : Ie leurs pères sont cousins germains : 2e la mère du père et le grand-père maternel de la mère étaient cousins germains.

Deux enfants : 1° l'aîné mort à l'âge de 4 semaines de mala-die inconnue; 2e notre' malade.

La malade. — Rien de particulier à la conception, bonne entente, pas de maladies, pas d'ennuis. — Pendant la gros-sesse la mère n'a pas eu d'émotions, n'a pas fait de chute, n'a pas eu de coups. Pondant les six derniers mois de la grossesse elle était chagrinée de vivre en Savoie, séparée de son mari, cocher à Paris. Elle pleurait souvent. N'a pas eu de crises de nerfs, pas d'idées noires, pas de syncopes, pas d'in-toxications. Aurait eu des vomissements de durée indétermi-née ; ne se rappelle pas l'époque des premiers mouvements fœtaux. Pas d'ennuis d'être enceinte, pas do tentatives d'avortement. — Accouchement à terme, naturel, sommet, après un travail de deux heures. Liquide amnotique en moyenne quantité. — Pas d'asphyxie à la naissance, pas de circulaire, enfant «belle comme un ange». — Allaitement au sein par la mère, sevrée à un an. Pas do renseignements précis sur la dentition, qui a été tardive cependant. — Mar-che à 2 ans, parole assez tard. Prenait bien le soin et était aussi éveillée que d'autres enfants. Pas de renseignements sur la propreté et la fermeture des fontanelles. — Jamais de convulsions. — Jusqu'à 11 mois l'enfant, un peu chétive, vomit fréquemment. A 11 mois, confiée à une gamine de 15 ans, fait une chute de la hauteur d'un mètre environ et tombe dans les orties. On ne sait si la chute s'est faite sur la tête, ni si l'enfant a perdu connaissance. Dès le soir, son visage était tout rouge, œdématié, on ne voyait plus les yeux. Après

trois jours apparaissent des vésicules auxquelles succèdent des croûtellcs. Avant la chute, les pieds étaient en position correcte et l'enfant commençait à marcher, aussitôt après les pieds commencent à se déformer et les membres inférieurs se paralysent. Pas de chorée, pas d'hémichorée.

Le caractèrede l'enfant était doux; pas de cris. Sentiments affectifs bien développés, reconnaît et aime ses parents. Pas de clastomanie, pas de pyromanie, pas de fugues. Ni grince-ments de dents, ni tics ; l'enfant veut toucher à tout. Pas d'onanisme, sommeil bon, pas de cauchemars, pas d'accès de sommeil — Sensibilité générale normale, vue gênée au grand jour, ouïe normale. — Digestion et respiration régulières. L'enfant parle difficilement et très indistinctement. Par moments, dit la mère, elle tient des propos très sensés, d'au-tres fois les paroles ne se suivent pas bien. L'enfant n'a pas été à l'école.

Pas de rougeole, pas de scarlatine, pas de variole (vacci-née avec succès). Coqueluche à 6 ans. Aucune autre maladie contagieuse. — Aucun accident scrofuleux. — Pas d'autres traumatisme. L'enfant a toujours vécu avec sa mère. D'après les parents la cause de la maladie serait l'hérédité (épilepsie) et la chute survenue à II mois.

TenipÉvatun: :'i l'enlvce du l'i ;iu 18 décembre.

Matin. Soir.

i" jour..................................... 37» 37",4

2 — .................................... 37°,2 37",f

3 — ................................... 37",5 37°,4

', — .................................... 37-.5 37°,S

5 - .................................... 38° 38«,1

État actuel. — L'enfant est maigre, a une physionomie inin-telligente, triste. Cheveux chatain-clair, régulièrement im-plantés. Petite cicatrice alopéciquo au niveau du pariétal gauche.

Tète.— Crâne dimension et forme moyenne, dépression légère au-dessus des arcades sourcillières, qui proéminent. Fontanelles fermées, imperceptibles, face.allongée, pommettes saillantes, nez ellilé, aquilin. Bouche petite, lèvres minces. Peau écailleuse. Yeux petits, enfoncés dans l'orbite, iris bleu, pas de strabisme, pas de nystagmus; accommodation normale. La vue paraît bonne, l'enfant ne sait distinguer les couleurs. Voûte palatine ogivale, langue normale. — Dents: les deux

incisives latérales sont saillantes et plus courtes que les autres dents. Goût; l'enfant aime mieux les aliments sucrés (frian-dises apportées parles parents) que les acidulés. Mastication lente, pas de bave, pas de rumination, pas de succion. — Menton moyen, arrondi. — Oreilles : pas de malformations, grandeur moyenne, à distance ordininaire du crâne, la peau est écailleuse. Hélix bien détaché, mince. Cavité de l'hélix peu profonde se prolonge jusqu'au lobule. Anthélix saillant et très débordant avec fossette large et profonde. Tragus à peine saillant, renversé, légèrement en dehors. Antitragus peu saillant. Lobule petit et en partie adhérent, se continue sans transition avec l'hélix. Pas de tubercule de Darwin. Ouïe normale : l'enfant perçoit les bruits, les sons musicaux et la parole.

Mesures de la tête.

1900

1901

1902

1903

1904

Janv.

Dèe.

Janv.

Juil.

Janv

Juil.

Janv.

Juil.

Janv.

Juil.

Circ.horiz. max.........

D.-circ. bi-aurieul......

Dist. de l'art, occip____

altoiil. àlarac. du nez..

Diam. ant-post. max —

— bi-auricul.........

— bi-pariét..........

— bi-temp..........

Ilaut. méd. du front____

50 50 50 50 47 47 47

31 31 31 32 31 31 31

35 35 35.3 35.0 33 33 33

15.7 15.7 15.9 10 15.5 15.5 15.5 11.3 11.3 11.3 11.3 10.5 10.5 10.5

12.8 12.8 12.0 13 12 12.5 12.5 10.0 10.0 10.6 10.0 10.0 10.0 10.5

5.5 5 5 5 4 4 4

Tableau du poids et de la laille.

1900

1001

1902

1903

1904

Jam-.

Juill.

Janv.

Juill .

Janv.

Juill .

Janv.

Juill .

Janv.

Juill.

Poid*....................

Taille....................

24 24.5 24.5 23 22 24

1.08 1.15 1.17 1.20 1.21 1.21 1.22

Cou : circonférence 30 cm. Corps thyroïde difficile à per-cevoir.

Membres supérieurs : normalement conformés.

La peau de l'extrémité inférieure du dos de l'avant-bras et des mains est recouverte d'une quantité de taches pigmen-taires brunes et jaunâtres et d'une multitude de petites verrues planes. L'enfant casse ses ongles avec les dents, mais ne les mange pas.

Membres inférieurs : cuisses normales, tibias légèrement incurvés en dedans, pieds-bots envarus équin réductibles par une pression modérée, marche possible, mais lente, l'enfant ne peut sauter ni courir. Réflexes normaux.

Thorax régulier. — Cœur et Poumons normaux, l'auscul-tation et à la percussion. — Abdomen rien d'anormal à la pal-pation et à la percussion du foie, de la rate, des fosses iliaques.

Organes génitaux et puberté. — Aisselles, thorax, ventre fesses, glabres. Sur le pônil quelques rares poils, de même sur les grandes lèvres. Petites lèvres bien conformées, clito-ris recouvert par le capuchon, hymen normal avec orifice à bords irréguliers. Rien à signaler du côté du périnée et de l'anus.

Au point de vue fonctionnel : parole sifflante, lèvres et dents serrées quand elle parle. — Appétit bon, consti-pation. Gâtisme continuel (jour et nuit). L'enfant pleure faci-lement, mais ne crie pas en dehors des pleurs, sourit souvent, sans rire aux éclats. Elle ne grince pas des dents. Poids à l'en-trée : 20 kilos. Taille 1 m. 08 c. Urines : ni albumine, ni sucre.

1900. Décembre. — A son arrivé à la Fondation Valleé, l'en-fant paraît souffrante, elle tousse, ne mange pour ainsi dire rien, pleure continuellement et paraît oppressée, Dans lès quatre jours qui suivent, la toux augmente, la température monte, la respiration est courte et sifflante. Quelques râles sibilants à l'auscultation. Ventouses, sulfate de quinine (0,50). L'enfant est agitée, il faut plusieurs infirmières pour prendre la température et pour les soins. Elle refuse la potion de Todd et ne prend qu'un peu de lait. Les nuits sont cependant bonnes, interrompues par la toux. Constipation opiniâtre, lavements sans grand effet, 30 grammes de sulfate de soude sont pris avec grandes difficultés et provoquent une selle abondante avec boudin excrémentiel de grosseur sans pareille. Aussitôt l'enfant paraît soulagée. Deux autres selles diarrhé-tiques dans la journée. La température, qui était à 39°,9 le 22

décembre au matin, tombe le soir à 38°,6, revient en quatre jours à. la normale. Le 25 décembre l'enfant va tout à fait bien et ne tousse presque plus, amélioration continue jus-qu'au 30 Décembre.

La tempérahire durant les cinq premier jours de l'admis-sion ayant été trouvée anormale, on a continué à la prendre régulièrement. (Voir p. 138). Elle a eu la marche suivante :

Matin, Soir.

17 décembre I" jour ................. 38°, 38°,3

18 — '2°'— ................. 38°.2 38°,6

10 _ 3. _ ................. 38°,7 38°,0

20 — i° — ................. o!)°,U 38«,li

21 — 5. — ................. 38°, 37°,8

A partir de là, elle oscille entre ce chiffre et 37° (28 déc), descend ensuite au-dessous de ce chiffre pendant quelques jours, enfin redevient naturelle.

1901. — Traitement: Huile de foie de morue. Sirop d'iodurc de fer, bains salés. Exercices des jointures, frictions des mem-bres. Exercices scolaires.

5 mars. — La ligure est couverte entièrement de macules rougeàtres, reste d'un eczéma, et de taches pigmentaires jau-nâtres. La moitié postérieure du cou présente des tâches bru-nes couvrant la nuque sur une hauteur de 9 cent, sur 16 cent, de largeur. Sur le dos des mains et remontant sur les avant-bras sur une hauteur de 7 cent., on constate un érythème et des tâches brun-rougeâtres. Traitement : Lotions au subli-mé en solution chaude; 2 cuill. d'huile de foie de morue; 2 de sirop de fer, bains.

23 avril. — Entre à l'isolement pour un ènjsipèle (?). Pas de lièvre 37°,G et 37°,8 étant les plus hautes températures. Trai-tement : Gollodion sur la plaque, pulvérisations avec eau boriquée. Sortie do l'isolement le 8 mai.

Juillet. — Au point de vue général de l'enfant il y aà noter une amélioration sensible sur quelques points. Elle se tient toujours mal, courbe son corps on avant mais marche un peu mieux, en se dandinant.

L'enfant a fait surtout des progrès au point de vue de la parole: elle ne prononçait que quelques mots de patois à l'en-trée, elle répète maintenant distinctement les mots français, comprend mieux ce qu'on lui dit, parle en français à ses

parents, chante très souvent, danse quelquefois. Son carac-tère s'c«t égayé ; elle pleure plus rarement et seulement lors-qu'on la gronde, mais elle est toujours très entêtée et ne cède que lorsqu'on lui accorde ce qu'elle réclame. Son appé-tit est capricieux, elle mange de préférence la viande, les œufs, le riz et les légumes. Elle gâte la nuit, demande à aller aux cabinets le jour. Commence à s'habiller, mais ne sait toujours pas se donner les soins de toilette et pleure lorsqu'on la lave. L'enfant rit quelquefois à propos de rien. Souffre de la tète mais ne grince pas des dents. Toujours indifférente aux bonnes et aux mauvaises odeurs. N'a fait aucun progresen classe.

1902. Janvier.— Le traitement de 1901 est continué : deux bains salés par semaine. Hydrothérapie froide. Sirop d'iodure de fer. Exercices de la parole. — 14 mars. Vomissements, pas de diarrhée. Rien à l'auscultation. Traitement : Purgation. Benzonaphtol.

18 mars. — No vomit plus, diarrhée considérable, rien à l'auscultation.

Juin. — Même traitement et. en plus, purgation tous les 15 jours.

Au point de vue mental, peu de progrès. La physionomie est toujours inintelligente, l'entêtement de l'enfant augmente chaque jour et bien que comprenant les ordres donnés, elle ne s'y soumet pas et fait tout le contraire. — La marche serait meilleure si l'enfant voulait se donner la peine, mais elle préfère se traîner et cric si on l'en empêche. Elle parle de plus en plus distinctement, aime le chant et la musique. L'affection dont l'enfant fait preuve envers ses parenls est remarquable. Leurs visites sont très espacées, mais l'enfant les reconnaît, sa joie est très grande, elle rit et pleure en même temps, chérit son père avec frénésie. Il faut l'arracher des bras paternels au départ, l'enfant reste triste jusqu'au cou-cher. Propre le jour, elle gâte toujours la nuit. L'appétit s'est amélioré, mais l'enfant mange toujours lentement. État sta-tionnairc pour le reste. Poids : janvier 24 kil 500. — Juillet : 24 kil. — Taille, janvier ; 1 m. 17 juillet : 1 m. 20.

1903. — Même traitement. — L'enfant fait peu de progrès. La classe l'amuse, elle place et replace machinalement les lettres, lace et boutonne de même avec indifférence et sans goût. Parle plus distinctement, chante parfois. Propre le joui-

elle gâte complètement la nuit, si on ne la lève pas. Paresse prononcée.

Poids : janvier : 22 kil. Juillet : 24 k. Taille : janvier : 1 m. 12. Juillet : 1 m. 21.

Puberté : Aisselles, thorax, ventre, fesses : glabres. — Pénil, très rares poils. — Grandes lèvres : Poils très abondants longs et roux. — Petites lèvres : rien d'anormal. — Hymen : orifice large, à bords irréguliers. — Périnée : rien. — Anus : quel-ques poils.

1901. — Janvier: Poids : 24 kil. Taille : I m. 22.

28 mars. — L'enfant présente de la diarrhée : 3 à 4 selles jau-nes, fétides. 39°,5 le soir. Physionomie très abattue, yeux enfoncés profondément dans l'orbite. On constate que l'enfant à beaucoup maigri depuis quelque temps. A l'auscultation du poumon : retentissement de la voix et de la toux aux som-mets et craquements humides. —? Traitement: potion lactique.

29 mars. — La température descendue à 39°,2 le 28 mars, matin, a atteint 40°,G le soir. La diarrhée n'a pas diminué. L'enfant repose bien et ne se réveille que pour demander à boire. Elle rend le lait caillé. Le soir du 29, 39°,8. — Mort à 5 heures du matin sans nouveaux symptômes : râles pendant cinq minutes, a eu trois ou quatre hoquets, pas de secousses ni de cris.

Température après décès.

Jinméliatcmcnt après..................... 38° G

1/4 d'heure après la mort................. 3S° 4

1/2 heure après la mort................... 3?"

1 heure après la mort..................... 35» 7

2 heures après la mort.................... 30°

3 heures après la mort .................... 18"

.î heures après la mort .................. 16"

S heures après la mort .................... 15°

Température de la salle .................. 22°

Poids après décès: 17 kg. 500. Puberté dans le même état qu'en 1903.

Autopsie. — Faite le 30 Mars 190-i, à 10 h. soit 29 heures après le décès. — Tkte. — Cuir chevelu: maigre et pâle. — Os du crâne: durs, peu épais au niveau des temporaux et de l'occipital, les os du front sont considérablement épaissis (à gauche 13 mm, à droite 12 mm). —Apophyse crista galli : mince et petite. — La fosse occipitale gauche est plus petite

que la droite. — Les fosses temporales sont symétriques. — Peu de liquide céphalo-rachidien. — Les nerfset les artères de la base de l'encéphale sont symétriques. — Légère injection de la pie-mère sur les faces convexes et un peu à la base. — Glande pituitaire: volume normal, pâle. — Bulbe et protubé-rance : rien de particulier. — Pas de tubercules miliaires sur la pie-mère. — Glande pinéale : plutôt petite. — Pas de synos-tosc ; persistance de l'os épactal.

Hémisphère droit. — La pie-mère est mince et s'enlève d'une façon générale assez facilement, toutefois, il y a de peti-tes adhérences sur la face inférieure du lobe frontal, sur l'extrémité postérieure de F 2, sur les plis pariétaux supérieur et inférieur, sur le pli courbe, sur la circonvolution de l'hippocampe et la face interne de F —Toutes les circonvo-lutions sont grêles d'une façon presque uniforme, peut-être sont-elles plus grêles sur le lobe frontal et sur le lobe occi-pital. Seules la moitié inférieure de FA et de PA, ainsi que les circonvolutions du lobe temporal ont un volume normal.

— Toutes les circonvolutions de la face interne sont grêles.

— Les sillons sont peu profonds.

Hémisphère gauche. — Réservé pour l'examen histologi-que, il n'a pas été décortiqué. Autant qu'on peut en juger à travers la pie-mère, les circonvulutions paraissent sembla-bles à celles de l'hémisphère droit. — Corps calleux normal. Dilatation assez prononcée de la corne occipitale de l'hémisphère gauche. — Le corps strié, la couche optique ainsi que la corne d'Ammon paraissent normaux.

En résumé: 1° Epaississement considérable des os fron-taux; — 2° Lésions méningitiques légères; — 3° Arrêt de développement des circonvolutions ; (microcéphalic); — 4° Pas de lésions en foyers; — 5° Pas de tubercules miliaires.

Cou. — Corps thyroïde, volumineux, lobes hypertrophiés. Le lobe droit à sa partie inférieure et un peu en arrière pré-sente une petite glandule de la grosseur d'un pois. Le lobe gauche offre la même particularité. On les conserve pour l'examen histologique.

Thorax. — Rien de particulier dans la plèvre gauche, adhérences de la plèvre droite. Une caverne volumineuse qui tient tout le sommet du poumon droit s'ouvre et se déchire

à la sortie du poumon. Tous les lobes sont infiltrés de tuber-cules. Le poumon gauche n'offre pas de lésions tuberculeuses macroscopiques. — Cœur: pas de lésions apparentes, pas de persistance du trou de Botal.

Aijdo.men. — Les organes occupent leur placen ormale. Pas de liquide. Rien d'apparent extérieurement sur l'estomac et l'intestin. L'appendice vermiforme est libre et relié au cœcum par un petit méso triangulaire de G ctm. de longueur. Dans l'iléon on constate un certain nombre de petites lésions superficielles prenant l'aspect des plaques de Peyer. Dans le nésentère se trouvent quelques petits ganglions engorgés, peu volumineux. — Foie gras, volumineux, avec quelques traces de perihépatitc. A la coupe rien qui puisse faire croire à la présence de tubercules. — Rate et pancréas : Rien de participer. — Reins, rouges, un peu congestionnés, se décortiquent facilement, pas de traces de tubercules. — Capsules surrénales : ne sont pas volumineuses et ne parais-sent pas atteintes de lésions tuberculeuses bien que le corps et le cou présentent des plaques pigmentaires. — Vessie, rien de particulier. — Organes génitaux sont très peu déve-loppés, l'utérus est tout petit et les ovaires ont à peine un cinquième du volume normal.

Causes de la mort : Tuberculose pulmonaire à la troisième période. — Particularités : Glande thyroïde hypertrophiée, remontant jusqu'au niveau du bord supérieur du cartilage thyroïde.

Poids des organes :

Encéphale..................................... 695 gr.

Hémisphère cérébral droit.................... 295 —

— — gauche.................. 295 —

Hémisphère cérébelleux droit................. 45 —

— — gauche.............. 45 —

Bulbe et protubérance......................... là —

Cervelet et isthme ........................... 105 —

Liquide céphalo-rachidien.................... Pas

Moelle épinière................................ 30 —

Corps thyroïde................................ 32 —

Thymus....................................... Pas —

Cœur.......................................... 90 —

Poumon droit................................. 360 —

— gauche............................... "0" —

Bourneville, Bicêtre, 1904. 10

Pancréas . .

knie........

llale........

K\n tlnnt... Rein jauche.

C!)l) —

7.') —

Iii) —

(ÄÎ —

Réflexions. — Certains j)oints do cette observa-tion nous paraissent clignes do fixer noire attention.

I. Les premiers symptômes de l'affection tic notre malade apparaissent à l'âge do 11 mois après une chute. Mais avant do discuter l'influence de ce traumatisme sur l'éclosion dos symptômes nous devons insister sur Vhéréilité très chargée, du côté paternel, qui pesait sur l'enfant : i"du côté de la famille du père : céphalal-gies, migraine* que l'on retrouve souvent dans les familles d'épileptiques. arriération, pied-bot congé-nital, épilcpsie, alcoolisme ; ?" ennui, idées tristes do la mère pendant la grossesse. Si nous ajoutons à cela la consanguinité (les parents, cause secondaire, nous comprenons très bien, que le développement intraute-rin de l'enfant n'a pas été normal, que la cause pre-mière de l'affection estmanil'ostement congénitale. La dentition et la marche ont été tardives. Survient la chute à onze mois. L'éruption immédiate s'explique très bien. Elle paraitavoir été l'occasion d'une érup-tions impétigineusc qui persiste a jusqu'à l'âge de six ans.

Plus directement en rapport avec le traumatisme est le constatation immédiate d'une parésie des membres inférieurs avec déformation paralytique des pieds en varus-équin. La marche de l'enfant à été de ce fait retardée et toujours difficile. Rappelons l'atrophie de la partie supérieure de V A, P A et un peu du lobe paracentral.

De pair avec cette parésie marche l'idiotie de l'enfant, le gâtism e, la difficulté de la parole.

II. Physiquement cl; mentalement inférieure l'enfant est entrée à la Fondation Vallée, avec de la bronchite, qui, après de- petites poussées successives, a évolué vers la tuberculose pulmonaire avec terminaison fatale.

III. Le traitement, médico-péd.ngog ique, malgré des conditionstrès mauvaises, a eu une influence heureuse sur la parole, qui est devenue déplus en plus distincte. L'affectivité est restée toujours très prononcée. L'en-têtement n'a été qu'en s'accentuant.

IV. L'autopsie a donné l'explication de l'état mental de l'enfant. La plupart des circonvolutions et surtout les frontales, les parié ta! os sont grêles et arrêtées dans leur développement, l'as de lésions en foyer pour expliquer la parésie. La dilata lion de la corne occipitale du ventricule latéral gauche permettrait l'hypothèse d'un léger degré d'hydrocéphalie. Les méninges pré-sentaient peu d'altérations, surtout pas de tubercules vulaires, ni d'épaississemeiit. Le corps thyroïde en entier est hypertrophié. Cependant l'enfant n'a pas présenté de signes d'hyperthyroïdisation.

V. Nous revenons sans cesse sur l'hygiène de la digestion, sur les avantages de repas réguliers et modérés, sur la nécessité de couper la viande en petits morceaux, d'écraser les légumes, d'apprendre la mas-tication, d'empêcher la déglutition de bols alimentai-res trop volumineux, de se rendre compte delà diges-tion stomacale (gaz, régurgitation, rumination), d'exa-miner le ventre (gonflement, coliques), les garde-robes ^constipation, darrhées, corps étrangers, glaires, sang, aliments ou pilules non digérés, etc.). — Cette surveillance, qui fait souvent défaut, empêcherait des indigestions, cause fréquente de convulsions, fourni-

rait des indications précieuses au médecin pour diri-ger sa thérapeutique. Le cas de Huis.., à l'autopsie de laquelle on a trouvé des lentilles intactes, celui de Bartho... chez laquelle on a fait expulser des matières fécales volumineuses et dures viennent à l'appui de nos recommandations.

VI. L'importance de la prise de la température à l'entrée est encore bien mise en relief par cette obser-vation. Cette pratique devrait être adoptée dans tous les services analogues.

APPENDICE

i.

Du placement des aliénés et de l'intervention des commissaires de police.

par bourneviixe.

Des aliénistes de plus en plus nombreux estiment que les asiles d'aliénés doivent être considérés comme des hôpitaux, c'est-à-dire qu'on devrait y recevoir fa-cilement, les formalités légales accomplies, les person-nes atteintes de maladies mentales. Nous soutenons cette thèse depuis bien des années avec Bouchereau et Magnan, entre autres. Le placement rapide serait très avantageux pour les malades, dont il augmenterait les chances de guérison, pour les finances des départe-mennts qui auraient moins d'incurables à assister indé-finiment.

D'autre part, le placement rapide permettait d'évi-ter les graves accidents qu'enregistrent presque quo-tidiennement les journaux politiques et que nous reproduisons chaque mois clans les Archives de neurologie, concurremment avec notre ami le Dr Ritti, dans les Annales médico-psychologiques. En pro-cédant ainsi nous avons pour but de fournir des faits

permettant aux médecins-directeurs et aux médecins en chef des asiles d'agir sur les commissions adminis-tratives, les conseils g'énéraux, etc.

On sait qu'il y a deux modes de placement pour les aliénés : les placements volontaires, par les familles; les placements d'o/'/fcepar l'intermédiaire des commis-saires de police. Conformément à nos idées, nous avons mené, depuis longtemps, une campagne pour que tous les aliénés soient admis dans les asiles par placement volontaire, sauf ceux qui sont arrêtes parla police. Le nombre de ces placements estallé en augmentant dans les asiles du département de la .Seine, mais moins qu'il ne le devrait, parce que beaucoup demédecinsignorent qu'ils peuvent envoyer directement leurs malades au bureau d'admission de l'Asile clinique, même dans les autres asiles, en s'entendant au préalable pour plus de sûreté, avec les médecins, et parce que, en raison de l'encombrement, le bureau d'admission ne reçoit pas tous les malades qui se présentent (1). Tel est lecas de M"10 M.. (Y.-E.), pour laquelle un de nos confrères a rédigé, au commencement de mars, un cer-tificat dont nous citons les passages principaux :

Mluc M. (V. E.) est atteinte d'aliénation móntalo, dont le dé-but parait remonter à 4 ans, caractérisée par des crises de

mélancolie____, par de l'amnésie, dosac/e.s anormaux, se perd

dans la rue,... a tenté de suicider en laissant, ouvert le ro-binet du gaz...; a des troubles de la parole, urine et défèque sous elle..., actes inconscients: elle boit n'importe quoi • un jour, croyant boire de la bière, elle a avalé une bonne partie d'un carafon de cognac...

Cette malade, dangereuse, car si l'on était entré dans

(1) Il conviendrait d'établir, pour les placements directs, une circonscription pour chaque asile.

sa chambre àëåå une lumière, le jour où elle a lente de se suicider en ouvrant le ira/., il y aurait eu explo-sion, incendie et, peut-être, des accidents de personne, a été conduite à l'Asile clinique, nous assurc-t-on, et renvoyée parce qu'il n'y avait pas de place.

La famille ou des amis ont essayé do recourir au pla-cement d'office. Ils ont été médiocrement reçus au commissariat, où on leur aurait répondu qu'on ne pou-vait intervenir parce qu'il n'y avait pas eu d'accident, qu'il fallait attendre que la malade mette le feu, ou accomplisse un acte dangereux. C'est seulement en pa-reille circonstance que beaucoup de commissaires con-sentent finalement à prendre le réquisitoire nécessaire et à faire conduire les malades à l'infirmerie du dépôt de la Préfecture de police. C'est ce qui s'est produit le jour même où l'on réclamait notre intervention pour aider à l'admission de M""' M... Voici lofait :

Depuis quelque temps, dit le Petit .Journal du 1er avril, un employé de commerce. M. M..., âgé de quarante-cinq ans, inquiétait sa famille par ses allures qui attestaient un trou-ble mental. Hier, vers une heure du matin, sa femme et ses quatre enfants en bas âge étaient endormis quand ils furent réveillés par des cris furieux, M. M., s'était levé et armé d'une hachette, menaçait de tuer sa femme. La malheureuse eut à peine le temps de s'enfuir on criant à ses enfants de se bar-ricader dans leur chambre. Elle ne pouvait aller près d'eux son mari se trouvant près do la porte. Toujours criant M. M., brisa les meubles à coups de hachette. Puis, il renversa un bidon de pétrole sur le lit et y mit le feu, tandis que les pauvres enfants blotlis dans l'autre pièce criaient : «Au se-cours ! » Heureusement Ml,uî M... avait donné l'alarme et bientôt les pompiers de la. caserne Carpeaux arrivaient avec des agents et l'on put s'emparer de l'aliéné, sauver ses en-fants et éteindre l'incendie. M. AI... a été envoyé à l'infir-merie du dépôt.

M. M., était malade depuis quelque lenvps. Si on l'a-vait conduit de suite à l'Asile, comme on conduit à l'hô-

pital une personne atteinte d'une pneumonie ou d'une fièvre typhoïde, on aurait évité les graves accidents qu'il a causés. Ce malade réalisant le programme de la police, celle-ci a procédé immédiatement au place-ment d'office. Eh bien ! en exigeant qu'un accident se produise pour intervenir, alors qu'on leur apporte un certificat très explicite, appuyé sur des faits démon-trant que le malade est dangereux et confirmés par le témoignage des voisins, les commissaires de police se rendent coupables d'une faute grave, manquent d'hu-manité et oublient que la loi du 30 juin 1838 sur les aliénés est à la fois une loi de sécurité publique et une loi de bienfaisance.

II.

Consultation pour les enfants nerveux et arriérés.

M. le Dr Dupont, médecin-inspecteur des écoles et fondateur du dispensaire Th. Roussel, a adjoint à ce dispensaire une consultation, faite pour les enfants nerveux et arriérés par le D1' Manheimer-Gomès, le jeudi, de 8 à 9 h. du soir.

C'est là une création utile, qui vient s'ajouter à la consultation de M. Jules Voisin à la Salpêtrière et à celle de M. Bourneville à Bicètre (jeudi à 9 h. 1/2). Cotte dernière qui existe depuis 25 ans, est une véri-table consultation médico-pédagogique. Les mères de famille sont mises au courant, dans la mesure du possible, des exercices de gymnastique, du massage, des leçons de toilette, d'habillement, des exercices de la parole, pour la correction des vices de prononcia-tion. (Exercices des lèvres, de la langue, des joues, de la respiration ; — exercices do la parole par la pro-jection des mots, etc.)

On les fait assister à une séance de douches afin qu'elles puissent donner des explications audoucheur de la ville et que l'enfant, auquel finalement il est administré une douche, avec des enfants de la section, soit, par imitation, entraîné à se laisser faire sans difficulté. Chaque fois que les enfants sont ramenés à la consultation ou sur rendez-vous spécial, la leçon est refaite à la mère et à l'enfant. Cette démonstration du traitement médico-

pédagogique réussit dans la mesure de l'intelligence et du zèle apportés par la mère. Mais le traitement médico-pédagogique exige un temps si long que, la plupart du temps, les familles des enfants que nous voyons ne peuvent, occupées par d'autres soins, l'appliquer elles-mêmes. Mieux vaut le placement dans les asiles-écoles pour les p/u.s malades, les classes spéciales pour les moins malades. Il ne faut pas oublier aussi que, pour ces enfants, l'éducation collective est do beaucoup préférable. Toutefois on ne peut qu'applaudir aux efforts faits pour rendre ser-vice à de malheureux enfants, pour appeler sur leur assistance, leur traitement et leur éducation, l'atten-tion du public.

Rappelons les visites du samedi, véritables leçons cliniques dans lesquelles M. Bourncville, après avoir expliqué toute la partie thérapeutique et pédagogi-que, montre les principaux types d'idiotie et des spé-cimens anatomo-pathologiqucs de toutes les idioties.

Travaux scientifiques faits dans le service.

(Thèses et mémoires).

1880.

Bourneville. — Contribution ;i l'élude de l'idiotie. — Ce travail comprend deux parties, dont la seconde a été faite en collaboration avec M. Brissaud. (Archives de neurologie, 1880, t. I, p. 09 et 399). — Contribution à l'étude de la dé-mence épileplique. {Archives de neurologie, 1880, p. 213).

Leroy (A.). — De l'étal de mal épileplique. Thèse de Paris.

Séglas (.1.). — De l'influence des maladies intercurrentes sur la marche de l'épilepsie. Thèse de Paris.

1881.

Ridel-Saillard (G.). — De la cachexie pachydermique (myxœdèmc des auteurs anglais.) Thèse de Paris.

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Boyer (Jules).— Contribution à l'élude du traitement de l'Idiotie. Thèse de Paris.

Carton (J). — De la Durée delà vie chez les Epileptiques. Thèse do Paris.

Gabail (R.). — Contribution a l'étude de l'étiologie infec-tieuse de certaines hydrocéphalies congénitales. Thèse de Paris.

Esménard (JL —Contribution à l'élude du Phénomène des orteils dans l'Èpilepsie. Thèse de Paris.

Le Roux (Henri). — De l'emploi des verres dans le traite-ment du strabisme. Thèse do Paris.

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|an- Intehnes

|,nées. titulaiilks.

1880 MM. d'Olier......

1881 Bonnaire...

1882 Dauge......

1883 Boutier.....

1881 Budor*.....

Ili 885 Combarieii..

1880 Gonzctte----

Isch-Wall..

1887 Sollier......

1888 Durane!*....

1889 Camescassc.

IJ1890 Lamy.......

Morax......

111891 Brézard.....

Finet *......

||1892 Dauriac.....

Ferrier.....

||1893 Boncour(P.).

Bellot.......

||1894 Zeimet......

Arrizabalaga *

||1895 Tissier......

Lombard____

||1896 Mettetal.....

Luys *......

||1897 Schwartz...

Jacomet.... 189J8 »

1899 Bell'in.......

Poulard.....

111900 Crouzon*...

Laurens----

Internes provisoires.

MM. Négel.......

Wuillamier.

Buret.......

Leflaive.....

Lerichiì.....

Jonesco.....

Baumgartcn

Pilliet.......

Raoult......

Mathon......

Sorel.......

Flœrshcim..

Banzet......

Noir........

Lenoir......

Dardel......

Rastouil----

Polisse......

Godineau...

Ghapotin Sébileau —

Katz........

Aubertin —

DionisduSé jour......

Remplaçants fi)

*M. Dubarry a remplacé] M. Budor en juillet.

* M. Renault a remplacé] M. Durand en novem

M. Condamy a rem placé M. Finet le 12| novembre.

* M. Dujarrier a rem placé M. Arrizabalaga en août. M. Comte a remplacé M. Dujarrier en septembre.

M. Rellay a remplacé M. Luys en mai.

an-nées.

1901

1902 1903 190/,

Internes titulaires.

MM. Ambard

Heitz*

Lemaire.. Villaret* .

M"° Mauseret

Durand,

Internes provisoires

MM. Morel.....

Lutaud.... Priedel Darcanne..

Raymond Burgaud*

Remplaçants.

Bourneville, Bicêlre,

1904.

11

TABLE DES MATIÈRES

PREMIÈRE PARTIE Histoire du service pendant l'année 1904. Section I : Bicêtre.

I. Situation du service. — Enseignement primaire.. in

1° Enfants idiots, gâteux, épileptiques ou non, mais invalides (Bâtiment Séguin).. ni

2° Enfants idiots, gâteux ou non gâteux, épileptiques ou non, mais valides (Petite École)................................... vi

3° Traitement médico-pédagogique : Résul-tats.................................... ix

4° Petite école complémentaire............ xi

Expérimentation de la méthode de Mllc

Janicot............................... xvii

5° Enfants propres et valides, imbéciles, arriérés, instables, pervers, épileptiques et hystériques ou non (Grande école)____ xx

Tableau des notices..................... xxin

Enseignement du chant.................. xxvm

Solfège et théorie....................... xxvm

Fanfare et Orphéon...................... xxx

Concerts et Bals........................ xxx

La lyre hospitalière..................... xxx

Enseignement du dessin................. xxxi

Gymnastique............................ xxxn

Escrime................................. xxxm

Danse................................ .. xxxm

Musée scolaire.......................... xxxm

Bibliothèque............................ xxiv

Enseignement par les projections........ xxxiv

Lacunes de l'organisation............... xxxv

Méthode médico-pédagogique........... xxxvi

Hygiène sexuelle........................ xl

Promenades et distractions.............. xli

Caisse d'épargne........................ xlii

Visites des enfants...................... xlii

Vaccination et revaccination............. xliii

Service dentaire ,........................ xliv

Bains et hydrothérapie...............,.. xliv

Améliorations diverses................... xlvi

Visites du service....................... xlvii

Musée pathologique..................... i.x

II. Enseignement professionnel................... li

Évaluation du travail des enfants......... Lit

Enumeration des produits fabriqués par

les ateliers............................ liv

Réflexions sur les ateliers............... lv

HT. Statistique. Mouvement de la population........ l

Tableau général........................ lx

Décès, Sorties......................... lx

Tableau des décès...................... lxii

Tableau des sorties..................... lxvi

Transferts ; — Évasions................. lxxii

Maladies infectieuses.................... lxxxi

Teigne.................................. lxxxiii

Maladies intercurrentes................. lxxxiii

Consultation du jeudi................... lxxv

Population au 31 décembre 1903 ......... lxxvi

Personnel du service en 1903 ............ lxxvii

Service médical......................... lxxvii

Service scolaire......................... lxxvii

Enseignement professionnel............. lxxviii

Service hospitalier...................... lxxviii

Section II : Fondation Vallée.

I. Situation du service. — Enseignement primaire.. lxxx

1° Enfants idiotes et gâteuses............ lxxx

Résultats ; notices..................... lxxxi

2° Enfants idiotes, imbéciles, épileptiques, etc., valides. Enseignement primaire et

enseignement professionnel........... xcn

Enseignement du dessin................. xcvi

Enseignement du chant................. xcvn

Danse................................... xcvn

Enseignement professionnel............ xcvin

Visites, permissions desortie, congés... C Promenades, Distractions. Coeducation

des sexes.............................. Cl

Améliorations diverses................... Cil

Teigne.................................. Cil

Maladies infectieuses.................... cn

Maladies intercurrentes................. cm

Glande thyroïde......................... cm

Vaccinations et revaccinations........... cm

Bains et hydrothérapie.................. cm

Service dentaire........................ civ

II. Statistique.— Mouvement de la population..... cv

Tableau général......................... cvn

Décès, Sorties, Entrées.................. CVI

Evasions, Transferts.................... cvn

Population au 31 décembre 1904.......... cvn

Tableau des décès....................... cvm

Tableau des sorties...................... cxn

Buanderie.............................. cxv

Personnel............................... cxvin

Malformations........................... cxvn

Section III. — Assistance et enseignement.

I. Commission ministérielle pour l'enseigne-

ment et l'assistance des enfants anor-maux ................................... cxx

II. Ecoles d'enseignement spécial : Réflexions,

commentaires, programme, etc., par

Bourne ville............................ cxxvn

III. Appréciation du D1' Morin sur le traitement médico-pédagogique : l'assistance aux arriérés; une œuvre sociale.............. cxxxvnr

Notes additionnelles......................... cxlvi

I. Asile-école à Rio-de-Janeiro............... cxlvi

II. Instruction du personnel enseignant....... cxlvii

DEUXIÈME PARTIE

Statistiques.

I. Statistique et enseignement des enfants

idiots et épileptiques internés dans les

asiles, par Bourneville............... 3

Asile-école de St-Yon.................... 14

Asile-école de Clermont................. 15

Asile-école de Ste-Gemmes.............. 20

Asile-école de la Roche-sur-Yon.......... 21

Hospice départemental de l'Aisne à Mon-

treuil-sous-Laon....................... 22

Asile-écoles de la Seine.................. 23

II. Iniluencc des professions insalubres sul-

la production des maladies chroniques

du système nerveux................... 25

III. Rôle de la consanguinité dans l'ctiologie

des maladies nerveuses................ 42

IV. Action de l'alcoolisme sur la production

de l'idiotie et de l'épilepsie, par Bour-neville ............................... 45

V. Statistique des hémiplégiques présents

dans le service le 31 décembre 1904____ 47

VI. Statistique sur la persistance de la suture

métopique, par Bourneville.......... 53

VII. Statistique sur la Synostose du crâne chez

les idiots et les épileptiques, par le

môme................................. 55

VIII. Inégalité de poids dos hémisphères céré-

braux et cérébelleux, par le même..... 57

IX. Statistique sur la persistance pu l'absence

du thymus chez les enfants anormaux,

par le même........................... 58

X. Thymus et glande thyroïde chez les

enfants anormaux, parle même........ 62

TROISIÈME PARTIE

Clinique, thérapeutique, anatomie pathologique.

I. Contribution à l'étude de la démence épi-

leptiquc, par Bourneville............. 69

II. Deux cas de méningo-encéphalite de la

base avec cécité (1), par Bourneville et Perrin................................ 90

III. De la température dans le stade initial de

la fièvre typhoïde, par Bourneville____ 116

IV. Epilepsie, asphyxie au cours d'un accès,

par Bourneville et Durand........... 119

V. Dangers du décubitus abdominal, par

Bourneville.......................... 133

VII. Idiotie traumatique; hérédité épileptique,

par Bourneville et Priedel........... 135

Appendice. — I. Du placement des aliénés et de l'intervention des commissaires de police, par Bourneville............... 149

II. Consultation pour les enfants nerveux et

arriérés............................... 153

Travaux scientiliques faits dans le service 155

Liste des internes de notre service____ 160

1MP. DES ENFANTS de UICKTPiJbl.