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2. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Nous y fûmes régalés magnifiquement en chair et en poisson, et y bûmes des vins de tous pays, et tous d’une sève exquise. […] Le temps de carême ne permet pas à ces gens-ci de vendre ni viande ni œufs, et point de poisson. […] Nous sommes remplis de poissons volants, qui se jettent dans nos voiles. […] Je parlerai tout à l’heure de celui-ci : je reviens au poisson volant, qui n’est pas plus grand qu’un petit hareng. […] Ce poisson est très bon à quelque sauce qu’on le mette.

3. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Ils ont apporté des fruits, & apportent le poisson qu’ils prennent, & les matelots paient l’un & l’autre. […] Nous avons vu ce soir de très beaux poissons, taons, marsouins, dorades, & autres, sans en prendre un seul ; & cela, toujours par l’incivilité de messieurs de Madras. […] Cette île est pleine d’étangs, qui nourrissent quelque poisson, & beaucoup de canage sauvage. […] Le poisson de mer & d’eau douce est bon, & en quantité, & fait presque seul la nourriture des deux tiers des habitants. […] Il s’était amouraché de la fille d’une maîtresse harengère, autrement marchande de poisson, qui de sa part s’était amourachée de lui.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

La bonne bête a plus profité que moi de l’argent, ainsi il serait juste qu’elle en payât la meilleure partie, les cordeliers n’ont pas de manche si large qu’est sa conscience, et de mauvaise dette il faut tirer tout ce qu’on peut quand on devrait être payé en chats et en rats, autrement celle qui a mangé le lard ne le paierait pas, et moi qui n’ai mis qu’un bout du doigt dans la sauce je la paierais toute entière avec le poisson.

5. (1721) Mémoires

Cet impôt qui a été le premier connu en France fut mis sur le poisson salé qui entrait à Paris, sur quoi il y a deux choses à remarquer. […] Que ce commerce qui se faisait entre les Français européens et les occidentaux était également profitable aux uns et aux autres, en ce que ceux-ci n’ayant de commerce qu’avec l’ancienne France, et y apportant tout ce que le pays produit, telles que sont les pelleteries et la morue, et retirant de l’ancienne France tout ce qui leur est nécessaire, bas, souliers, linge, draps, vin, eaux de vie, poudre, plomb, fusils, rassade et en un mot tout ce qu’il leur faut tant pour leur usage personnel que pour leur traite avec les sauvages, le Roi gagnait tant sur l’entrée dans tout le royaume des pelleteries et du poisson que sur la sortie de ce qu’ils emportaient de France, et que le tout montait bien plus haut que le tribut qu’ils s’étaient imposé. […] Qu’on les lise, et on verra que ni les miens ni les autres n’ont été suivis, J’y détaillais l’utilité de l’Acadie pour notre France, l’abondance de la pêche de la morue, la facilité de la transporter tant en France qu’en Espagne, Portugal, l’Italie, et par toute la Méditerranée, verte ou sèche, le fonds en étant inépuisable ; l’abondance de tout autre poisson dans les rivières, res, la multitude presque infinie de la chasse de toutes sortes de gibier de terre et d’eau, la fertilité du pays par lui-même, les bois propres à la construction des vaisseaux, les hâvres naturels propres à les bâtir et à les lancer à l’eau ; la beauté et la profondeur des ports naturellement propres à recevoir et à mettre à couvert plus de vaisseaux que l’on n’en peut rassembler de quelque port qu’ils soient, tels que sont Canceau, La Hève, le Port Royal, la rivière Saint-Jean, et d’autres dont je ne me souviens plus. […] Le magasin que j’avais laissé bien garni se[r] vit de proie aux Anglais, aussi bien que les pelleteries qui avaient été traitées pendant l’hiver, et le poisson qu’on avait péché pendant le printemps et partie de l’été.

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