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2. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Les Rois étant venus nous soupâmes trois fois ensemble. […] Il vint auprès de nous et nous écouta. […] Je le priai de venir manger un morceau avec nous, il y vint, et ma femme lui fit aussi un présent fort honnête. […] Viens avec moi, lui dis-je, je veux te payer ton seigle. […] J’aurais été l’y prendre, mais elle vint seule.

3. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Le pauvre garçon vint hier au gouvernail. […] Joyeux est venu à bord et y a dîné. […] Il est venu à bord un Français, nommé Monsr. […] Les Hollandais qui sont ici, et qui nous viennent des bâtiments que nous avons pris, souhaitent fort que leurs compatriotes viennent, et se disent les uns aux autres : Les voilà tous malades, si nos gens pouvaient venir ils en auraient bon marché. […] Le vent est venu ce soir, pas mauvais mais bien faible.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Ah, ah, reprit-elle ; venez, venez, mon bel enfant : elle fit ouvrir ses fenêtres par son laquais, et l’envoya chez le pâtissier. […] Vient-elle souvent ici, poursuivis-je ? […] Eh bien, dit-elle, si je viens, y viendra-t-il ? […] Je l’attendrai s’il veut venir me prendre. […] Elle entendit la voix de sa maîtresse et y vint.

5. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Silvie et son amant viendront au carrosse au-devant de moi. […] Est-il temps de venir voir les gens à près de minuit ? […] Qui vous a empêché de venir ? […] Elle envoya prier Monsieur de Villeblain de venir chez elle. […] Viens, poursuivit-elle en m’appelant.

6. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

D’où vient ? […] Nous venions tous de La Rochelle à Paris. […] Je viens à la guerre du Mogol. […] D’où vient cela ? […] Et quand tu viendras me voir, que m’apporteras-tu ?

7. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Il vint aussitôt, et le hasard fit, que dans le même moment son fils venait voir Mademoiselle Dupuis, et qu’ils entrèrent tous deux en même temps. […] Venez, ajouta-t-il, souper avec nous. […] Elle y vint quatre ou cinq fois de suite que j’étais seul, et elle y venait sans nécessité apparente. […] Qu’aurait-elle eu à venir tant de fois vous chercher ? […] Je suis certaine qu’ils y viendront, venez-y aussi et amenez Monsieur Des Ronais ; je suis fort trompée si nous ne nous séparons bons amis.

8. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Ils étaient venus trop tard pour s’embarquer ; notre chaloupe était partie ; ils sont venus souper avec nous. […] L’eau m’en vient à la bouche. […] D’où vient ce prodige ? […] Je leur ai dit ce qui venait d’arriver. […] Tous ces messieurs sont venus dîner ici : M. du Quesne est venu avant les autres.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »

Il n’y avait que deux petites lieues de son château à celui du comte ; ainsi elle résolut d’y venir à l’issue de son dîner. Elle se mit donc en chemin, et croyant le pouvoir faire en toute sûreté, elle n’avait que son train ordinaire, qui consistait en un écuyer, un cocher, un postillon et quatre valets de pied derrière son carrosse, tous désarmés, qui ne se doutant de rien, venaient tranquillement au-devant des six bandits qui allaient à eux. […] Notre héros coupa chemin à un des fuyards, et ayant appris de lui qu’on venait d’assassiner la duchesse de Médoc, il tomba comme la foudre sur les bandits, qui n’avaient pas encore eu le temps de monter à cheval. […] Sancho vint à lui et le soutint sur son cheval. […] Elle fut remarquée par un de ces scélérats, qui, poussé de son désespoir vint à elle, et l’aurait tuée si Don Quichotte ne se fût aperçu de son dessein.

10. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Je viens recevoir vos ordres Mademoiselle, dis-je en entrant, je viens savoir de vous ce qu’il vous plaît que je devienne, et quel est cet autre parti qui m’est offert ? […] Il y a longtemps que je vous attendais, Monsieur, me dit-elle ; mais enfin, vous voilà venu. […] Du Val vint me voir, nous allâmes ensemble trouver au lit Jussy et son épouse. […] Il lui demanda d’où elle venait, et où elle était restée depuis le matin de la veille ? […] Ils résolurent pourtant de venir souper chez elle, et y vinrent en effet le soir.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

Cette femme vint en courant se jeter aux pieds du cheval de Don Quichotte. […] Viens, dit-il au chevalier, si tu oses descendre à armes égales, je pourrai te satisfaire, et mon écuyer se battra contre le tien. […] Qui es-tu toi, qui oses venir où jamais homme vivant n’a mis les pieds ? […] Il est comme lui venu dans ton empire ; mais c’est la vertu qui l’y a conduit, et non pas un amour criminel. […] Pluton dit qu’il était nécessaire de faire venir Dulcinée, afin qu’elle fût présente elle-même à la satisfaction qu’on allait lui donner.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Les larmes vinrent aux yeux de Silvie, et quoiqu’elle ne fût venue que dans le dessein de décharger son cœur, elle parut tout à coup dans un état digne de pitié. […] Deshayes qui en fut averti, vint dès l’après-midi même me rendre visite. […] Je me contentai de l’assurer de mes services, et j’ajoutai que je n’étais venue que dans la seule intention de savoir en quoi je pouvais lui être utile. […] Je lui dis tout ce que la colère me mit à la bouche, et mon emportement s’étant fait entendre par toute la prison, on vint m’ouvrir. […] C’est pourquoi je le fis épier, et on vint me dire deux jours après qu’il était à Luxembourg.

13. (1721) Mémoires

Le mal vient des flatteurs. […] Colbert, qui venait pour rétablir le refus du jour précédent, vint et se fit annoncer. […] Colbert vint comme les autres lui faire sa cour. […] Il vint avec cette troupe chez Deschiens. […] Il vint chez M. 

14. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Nous voyons l’original, dit Madame de Contamine, venez au fait. […] Par quel dessein êtes-vous venu dans mon couvent ? […] Elle vint, nous descendîmes dans une salle. […] Venez promptement, je ne puis m’empêcher de vous le répéter. […] À propos de lui, dit Des Ronais, un laquais qui vient du logis, m’a dit qu’il était encore venu vous chercher.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Dans ce dessein le duc avait envoyé quérir le curé du village de Don Quichotte, le bachelier Samson Carasco, le barbier, la nièce et la gouvernante ; ils étaient tous venus, et avaient amené avec eux ce jeune officier neveu du curé, qui était chez son oncle lorsque nos aventuriers étaient partis de leur village, et qui s’y trouva encore quand on alla les prier de venir à la Ribeyra. […] Après cela tous ces nouveaux venus prirent congé et allèrent au château de Médoc faire tout mettre en état pour la réception qu’on avait préméditée. […] Il aurait toujours continué si on ne fût venu dans un vallon où le même ruisseau faisait un coude bordé d’arbres des deux côtés. […] Le brutal voulait d’abord venir à la conclusion ; mais la belle Altisidore lui dit que ce ne serait qu’après qu’il aurait bu et mangé. […] Sancho se leva le soir et vint souper avec toute la compagnie qui le questionna sur son absence ; mais il n’eut garde de rien dire, et on ne parla pas plus d’Altisidore que si elle n’avait jamais été au monde.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

Comme ils sortaient de la forêt, le même satyre qui avait arrêté Don Quichotte, vint se présenter dans le chemin où il fit deux ou trois gambades et autant de fois la roue. […] En disant cela elle alla à lui, et lui, en gambadant et sautant vint à elle, et la pria tout haut de la part du sage enchanteur, de vouloir bien déjeuner dans la forêt, elle et ceux qui l’accompagnaient. […] Viennent à présent que j’ai mes bonnes armes qui me garantiront de blessures tous les chevaliers errants du monde, viennent Mores, Sarrasins, Espagnols et enchanteurs même ; je les défie encore de nouveau, et pardi je les embrocherai dru comme mouches ; donnez-moi seulement le temps de me bien remettre à cheval, après cela vous verrez beau jeu ; je ne remets la partie qu’après demain matin, et laissez-moi faire. […] On y exalta encore sa valeur, et surtout son intrépidité, d’avoir osé en venir aux prises et corps à corps avec un démon armé de massue, de serpents et de couleuvres. […] Sancho passa encore toute la journée dans son lit où il but et mangea à son ordinaire, c’est-à-dire qu’il pensa se crever, en faisant raison le verre à la main à tous les gens du duc et du comte qui étaient venus le voir pendant la journée, si bien qu’il avait terriblement les dents mêlées le soir que toute la société vint le voir pour apprendre des nouvelles de sa santé.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. […] On s’y opposa, et on se contenta de l’obliger d’écrire à sa femme de venir et d’amener sa fille. […] Don Quichotte, dit-il à notre chevalier, je viens te rendre la dernière visite que tu recevras de moi de ta vie. […] C’était Thérèse qui arrivait, à ce qu’on venait d’apprendre par celui qu’on avait mis en sentinelle sur le chemin. […] N’est-ce pas assez que ma femme me fasse enrager, sans que les autres, qui ne me sont de rien, viennent encore à la charge ?

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Il jeta au plus vite son masque, ses armes et sa mandille, et entra dans la chambre où était sa maîtresse, bien fâché de la voir dans un lieu si indigne d’elle, et du sujet qui l’y avait fait venir. […] Ne voyez-vous pas bien que ce maudit Parafaragaramus jaloux de l’honneur que j’aurais gagné, et vous aussi, m’a lâché un démon qui m’a fait déjeuner par enchantement ; et de peur que je ne le battisse bien, pour sa récompense, il m’a emmené dans l’endroit où vous m’avez vu, où il m’a endormi et lié ; mais patience, tout vient à point à qui peut attendre. Sancho aurait plus longtemps continué ses extravagances, s’il n’eût été interrompu par une demoiselle qui était la même qui avait commencé l’histoire de Sainville, laquelle ayant appris la qualité du duc d’Albuquerque, son crédit et la figure qu’il faisait en Espagne, le vint aborder fort civilement, et lui demanda sa protection pour deux dames françaises, et pour un gentilhomme qui en avaient besoin. […] Il fut visité le premier comme le plus malade, et le chirurgien ayant eu ordre de venir rapporter au comte et à la comtesse l’état de la santé de leurs hôtes, il vint leur dire que Sainville était, comme Valerio, sans aucun danger pour la vie, et uniquement épuisé par la perte du sang ; mais que pour Deshayes il avait plus besoin d’un confesseur que de tout autre secours, et que c’était sûrement un homme mort dans vingt-quatre heures au plus tard ; ce fut aussi le sentiment du vieillard qui avait le premier pansé Valerio chez les chevriers. […] Comme les différents sentiments ne permettaient pas que les esprits fussent portés à la joie, on ne fit point prier Sancho de venir souper, et il resta avec l’officier dont les civilités bachiques lui plaisaient plus que la meilleure compagnie, outre que n’ayant pas tout à fait tenu parole à la comtesse, et se souvenant bien de l’état où elle l’avait vu dans l’hôtellerie, il ne cherchait pas à se présenter à ses yeux.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. […] Elle avait de lui tout le soin possible, et voyant que sa santé bien loin de se rétablir s’affaiblissait de jour en jour, elle craignit que ce ne fût la faute du chirurgien qui le pansait, ce qui l’obligea de prier celui qui avait soin de Valerio et de Sainville de venir le voir, et de vouloir bien en entreprendre la cure. […] A peine ce prétendu valet de chambre put marcher qu’il vint se rendre auprès de Sainville. […] Valerio qui était honnête homme fut fâché de l’avoir imprudemment fait connaître sans doute malgré lui ; il l’emmena dans son appartement, où après avoir renouvelé une amitié qu’ils avaient contractée ensemble la dernière campagne, il lui demanda par quelle aventure il était ainsi venu en Espagne en habit d’inconnu. […] Valerio lui donna une chambre à côté de celle de Sainville, à qui on donna des défaites en paiement ; et comme Silvie venait le voir fort souvent, et que tous les Espagnols et Français mangeaient ensemble, du Chirou eut tout le loisir de voir cette belle veuve ; mais il ne lui parla pas plus de son amour qu’il lui en avait parlé à Paris.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

La bravoure de ce Français avait sauvé de leurs mains six femmes, qui étaient dans un carrosse qu’il accompagnait, et les bandits n’avaient osé les poursuivre plus loin, de peur qu’on ne vînt à leur secours, ou de l’hôtellerie, qui n’était pas éloignée, ou du château de Valerio, qui en était tout proche. […] Celui-ci surpris de cette attaque brusque et imprévue, n’eut que le temps de mettre la main à ses pistolets ; ce que fit aussi son valet ; pour le postillon il retourna généreusement sur ses pas aussi vite qu’il était venu. […] Il ne balança pas un moment à prendre son parti, et sautant promptement sur un des chevaux qui était sans maître, il vint se fourrer dans la mêlée. […] Il y vint et s’attacha à Don Pedre ; notre héros qui vit ce scélérat assez occupé, le laissa dans un combat seul à seul pour courir après les ravisseurs d’Eugénie. […] Le cheval de notre intrépide chevalier, qui n’était qu’une mazette bien fatiguée, n’aurait jamais attrapé les ravisseurs s’ils n’avaient pas été arrêtés par huit cavaliers fort bien montés, que les cris d’Eugénie avaient fait détourner du chemin pour venir à elle.

21. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Venez ici Monsieur Des Frans. […] Il changea d’habit et vint rejoindre son ami dans une salle où il l’attendait. […] Il vint à cette nouvelle, et ne le trouva pas, non plus que trois autres fois qu’il revint, parce que celui-ci ne retourna que le troisième jour. […] Je viens, répondit Des Frans, de voir une femme fidèle, et d’assister à son mariage, qui s’est fait la nuit même de mon arrivée. […] Il est venu ici quatre fois pour vous voir ; je viens de l’envoyer avertir que vous êtes ici, et je ne doute pas qu’il ne vienne.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

Sitôt que l’enchanteur eut remis Sancho entre les mains du satyre, il était venu rejoindre Don Quichotte, pour le mener plus avant dans le bois, et lui faire une sévère réprimande de son emportement hors de saison. […] Pendant que le héros de la Manche, qui avait coutume de prêcher les autres, fut si bien prêché lui-même, les Espagnols et les Français étaient sortis de leurs niches ; et en faisant semblant de se promener par le bois, ils étaient venus où était Sancho qu’ils trouvèrent seul, comme j’ai dit, auprès d’une table. […] A ce mot deux satyres sortirent de derrière des arbres, et vinrent en gambadant lui dire que l’enchanteur lui-même allait venir. […] Nos aventuriers s’éloignèrent un peu de ce qu’ils prenaient pour une gueule d’enfer ; mais ayant tourné la vue d’un autre côté, ils virent avec surprise un spectre qui venait à eux à travers le bois. […] Que pourraient-ils dire sur tous ces tours de passe-passe que vous venez tous de voir, et dont vous êtes témoins oculaires ?

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Elle prit pour cet effet le temps que son père vint dîner chez elle, et en présence de sa mère et de son mari, elle dit quelques duretés à son père. […] Quoiqu’il l’eût plusieurs fois priée de venir chez lui, il ne trouva pas bon cependant qu’elle y fût venue. […] Il se mit à la porte de la paroisse de Sotain à demander l’aumône en italien le propre jour de Noël, ne doutant pas que Sotain ne vînt à l’office, à cause de la solennité du jour. […] Sotain, à qui cette fausse Italienne demanda l’aumône en italien, lui demanda d’où elle venait. […] Je leur donnerai des noms tels qu’ils me viendront à la bouche.

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Silvie fit réponse à Verville, et ne fit aucune difficulté de lui accorder l’entretien qu’il lui demandait ; et sans prévoir quelle en serait la réussite, elle le pria elle-même que ce fût dans un endroit qui ne lui fût point suspect ; parce que son dessein n’était pas d’en venir aussi avant qu’elle en vint. […] La première chambre est occupée par un homme de qualité, qui s’est marié en secret, et qui ne vient ici que deux ou trois fois la semaine ; et la femme, qui n’est qu’une simple demoiselle, n’y vient jamais qu’il n’y soit, et ils sont environ une heure ou deux ensemble. […] Je viendrai ici le matin et en ressortirai le soir, parce que j’ai quelques affaires qui ne me permettent pas de paraître pendant le jour, ni de rester chez un parent où je couche ; ainsi, dit-il, je ne vous incommoderai pas beaucoup, que pour aller me faire apporter à manger, et dès demain matin je viendrai prendre possession de votre chambre ; et en même temps il lui donna de l’argent pour arrhes. […] Cléon ne prit que le temps d’écrire à la Supérieure de ce couvent qu’ils partaient, et de quelle manière elle devait la faire sortir pour qu’elle vînt les trouver dans l’hôtellerie qu’il leur indiqua. […] Le beau-père les obligea peu de temps après à venir demeurer avec lui, tant pour avoir la consolation de les voir, que pour être toujours à portée d’examiner les actions de sa fille.

25. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVIII. De l’arrivée du duc de Médoc, et de la mort touchante de Deshayes. »

Le duc d’Albuquerque lui dit qu’il y avait pourvu ; que l’histoire que la Française leur avait racontée le soir, lui avait donné l’idée de ce qu’il avait à faire ; c’est-à-dire de mander au duc de Médoc qui était son parent, l’état de toutes choses, et le prier de venir lui-même sur les lieux mettre ordre à tout par son autorité ; ce qu’il pouvait facilement, étant gouverneur de la province ; qu’il ne doutait pas qu’il ne lui accordât sa demande, et que quand il y serait, on prendrait avec lui des mesures pour faire en même temps tout savoir à Valerio, et ne rendre public que ce qu’on voudrait bien qui fût su pour mettre l’honneur d’Octavio et de Don Pedre à couvert, et que jusqu’à son arrivée, on ne devait faire autre chose que tâcher de divertir le comte Valerio, et avoir soin des Français qui étaient dans le château. A peine y furent-ils retournés qu’on vint les prier de monter promptement dans la chambre d’un des Français, qui se mourait. […] La maîtresse de l’hôtellerie, qui avait été charmée du récit que Mademoiselle de la Bastide avait commencé à faire devant elle, était venue pour s’informer de sa santé, et lui offrir ses services ; et comme elle apprit qu’elle était dans la chambre d’un Français qui se mourait, elle y monta, et fut présente au récit que fit Deshayes devant plus de vingt personnes. […] Il vint seul, n’ayant pas voulu dire à son épouse où il allait, de peur de l’exposer, au cas qu’elle eût voulu le suivre dans un lieu qu’il se figurait plein de troubles et de confusion. […] Ils se mirent à table où ils soupèrent fort bien, et ne furent interrompus que par la prière qu’on vint leur faire de remonter dans la chambre de Deshayes qui demandait à voir Silvie pour la dernière fois.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »

Cependant le duc de Médoc était dans une très grande impatience de savoir à fond le sujet pour lequel on l’avait prié de venir. Il avait été impossible de le satisfaire, parce que l’occasion ne s’en était pas présentée, et qu’on n’avait voulu rien dire en présence de Valerio : mais ce comte se trouvant beaucoup mieux, et s’étant fait porter dans la chambre de Sainville, le duc d’Albuquerque profita de ce temps-là pour emmener le duc de Médoc dans l’appartement qui lui avait été préparé, et fit avertir la comtesse et Don Quichotte de venir les y trouver. […] Ce lieutenant vint avec son greffier, et leur parla longtemps en particulier, après quoi il se fit rendre la déclaration qu’Eugénie avait faite, et leur ordonna d’en dresser une autre selon le sens qu’il leur prescrivit. […] La maîtresse de l’hôtellerie vint encore s’informer de la santé des Françaises, et surtout de celle de la nouvelle veuve. […] Mais, ami Sancho, lui dit Don Quichotte, il me semble que tu n’y viennes qu’à contrecœur. —  Ma foi, Monsieur, répondit le sincère chevalier, je n’y vais pas de trop bon cœur ; si c’était des chevaliers, passe ; mais des gens que l’on veut faire pendre, cela me sent l’alguazil, et franchement c’est un vilain métier. —  Tu te trompes, ami Sancho, lui dit Don Quichotte, un chevalier et un sergent, ou un homme de justice, sont en tout différents ; l’un n’y va qu’attiré et poussé par la vue d’un gain sordide ; mais un chevalier errant n’y va qu’en vue de l’honneur, et pour délivrer les bons et les innocents des torts que ces bandits leur font. —  Eh bon, bon, reprit Sancho, dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es.

27. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

Au reste nous avons des raisons pour sortir comme nous sommes ; mais ce n’est point pour fuir ni pour éviter d’en venir aux mains. —  Eh ! […] Chevalier Sancho, lui dit le duc, c’est vous que je croyais de mes bons amis, et vous empêchez le seigneur Don Quichotte de me découvrir vos secrets. —  Oui, Monseigneur, répondit Sancho, il y a temps de parler et temps de se taire ; trop parler nuit, et trop gratter cuit. —  Si cela est ainsi, leur dit le duc, je ne m’en informerai pas davantage, mais du moins avant que de sortir venez avec moi pour décider des moyens de l’attaque et des marques que nous prendrons pour nous reconnaître. […] Il est pourtant certain qu’ils se seraient très mal trouvés de leur témérité, si une des troupes attirée par le bruit ne fût venue à leur secours. […] Il répondit, qu’après avoir quitté la comtesse, la peur ne lui avait pas permis de voir quel chemin il prenait, et qu’il était venu justement s’enfourner dans cette même caverne, où les voleurs s’étaient rassemblés peu de temps après. […] Sancho, bien persuadé qu’il était invulnérable, imita son maître le mieux qu’il pût, de sorte que, quelque résistance que ces hommes pussent faire, nos aventuriers en mirent deux sur la place, et des gens du lieutenant étant venus aux coups de pistolets, notre héros leur abandonna les deux autres, et les pria de leur sauver la vie.

28. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Grande divinité, dit-il à Pluton, vous sévère Minos, et vous équitable Rhadamanthe, souverains juges des enfers, vous venez d’entendre l’accusation qui vient d’être intentée par Plutus contre le chevalier Sancho. […] Deux démons l’ayant lié les bras derrière le dos et assis sur la sellette, lui prirent chacun une oreille avec des tenailles pour lui faire tenir la tête ferme, et les deux autres vinrent se mettre à côté de lui, et avec des pincettes à barbier ils lui arrachèrent les poils de la barbe en même temps ; en sorte que l’un tirant à droite et l’autre à gauche, ils lui faisaient faire une grimace de chat fâché toute plaisante et toute risible. […] Supposé même qu’il fût vrai qu’il eût voulu détourner les hommes de l’amour des femmes, il n’aurait fait que ce que font tous les jours les confesseurs, les directeurs et les prédicateurs sur qui la puissance de l’enfer ne s’étend pas, ainsi il y a lieu d’appel comme de juge incompétent ; d’ailleurs il ne suffit pas au démon Molieros d’accuser le chevalier Sancho, il faut qu’il le convainque, qu’il montre quelque preuve d’homme ou de femme que ses discours aient convertis ; c’est de quoi je le défie, et c’est ce qu’il ne peut pas faire, parce qu’en effet Sancho n’a fait que perdre sa morale ; et comment ne la perdrait-il pas, puisqu’il n’en a jamais débité qu’en plaisantant, et que les gens d’Eglise la perdent bien, eux qui la prêchent avec le plus grand sérieux qu’ils peuvent, et qui même l’appuient des préceptes et des commandements qui leur viennent d’en haut et d’un pouvoir supérieur à tout ? […] Il ne faut que savoir l’aventure qui lui est arrivée il n’y a pas si longtemps avec une fille nommée Altisidore. — Je la sais aussi bien que vous, repartit Molieros, c’était moi qui lui en avais inspiré la tentation, et je l’avais conduite jusques au point de réussir quand des esprits d’en haut gardiens de l’honneur de cette fille vinrent mal à propos les séparer tous deux et les châtièrent de leurs mauvais desseins sans leur avoir permis de l’accomplir. […] Ce qui me choque, c’est qu’il me rompt en visière témoin une fille de son village qui allait se laisser aller à son amant lorsqu’il vint mal à propos leur rompre les chiens par sa présence, et qu’il leur dit quelque chose que cette fille a toujours contre lui sur le cœur, ce qui fait que depuis ce temps-là elle lui a toujours fait la mine.

29. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

A toi, invincible Chevalier des Lions, cria-t-il, je viens te remercier de ce que tu as fait pour la duchesse de Médoc, et pour la vengeance de la comtesse Eugénie. […] Là-dessus il s’emporta contre les femmes d’une manière terrible, et fit rire toute la compagnie qui l’écoutait, et surtout la duchesse qui n’en perdit pas un mot ; il fit contre elle mille invectives, et les aurait continuées avec la doléance de ses armes perdues, si on ne fût pas venu frapper à sa porte. […] Il s’était appuyé contre l’arbre où les armes étaient pendues, et n’avait point du tout branlé, que lorsqu’il vit Sancho venir à lui. […] Pour lors l’enchanteur vint à Sancho comme pour l’assommer avec sa massue qu’il releva : —  Ah, nous le voyons, crièrent en même temps tous les spectateurs ! […] En disant cela, il vint à lui, et en faisant semblant de lui donner la main pour se relever, il mit le feu à la corde d’amorce des fusées qu’on avait attachées sous sa mandille, et se retira deux pas en arrière.

30. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

Sitôt que Thérèse vint à paraître devant ses yeux : Ote-toi de là, lui dit-il, et me laisse en repos. — Eh mon pauvre mari, lui répondit-elle, je vous demande pardon, mourez en paix. — Tu n’as donc qu’à t’en aller, lui repartit Sancho, car une femme et la paix, c’est le feu et l’eau. Quand je serai dans l’autre monde, je ferai amitié avec quelque démon, que je prierai de te venir emporter, et puis je te verrai de bon cœur ; jusque-là serviteur aux orgues. […] On fit venir la petite fille. Ecoute, Sanchette, lui dit sa mère en présence de toute la compagnie, Madame la duchesse veut te marier avec ce jeune homme-là ; si c’était moi, j’aurais bientôt dit oui, mais c’est pour toi, fais comme tu voudras, au moins si dans la suite il te frotte un peu l’échine, ne me viens pas étourdir les oreilles, car je ne te force pas ; si tu dis oui, à la bonne heure ; si tu dis non, tant pis pour toi, il a la mine de ne pas manquer de femmes.

31. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Pendant qu’on avait fait le troc, Don Quichotte avait été habillé par les officiers du duc qui leur en avait donné ordre, sans que notre héros s’y opposât, parce qu’espérant que Dulcinée viendrait lui rendre visite, et qu’il était naturel de vouloir plaire à ce qu’on aime, il s’était laissé accommoder plus magnifiquement qu’il n’avait jamais été. Sancho lui-même, qui se comptait un gros seigneur, s’était mis sur son propre, et commençant à se donner des airs de conséquence, il eut l’effronterie de dire aux gens du duc en présence de leur maître, et en leur montrant les richesses de Don Quichotte et les siennes : Tenez, Messieurs, quand vous viendrez ici faites comme dans un jardin où il est permis d’avoir des yeux, mais point des mains. […] On feignit de ne pas croire que Dulcinée fût effectivement désenchantée : car, disait-on, elle serait déjà venue vous voir pour vous remercier. […] lui dit le duc de Médoc en l’abordant, il vient d’arriver au château une dame qui paraît d’une qualité éminente, tant par sa personne que par son train ; et qui est la plus belle créature que j’aie jamais vue.

32. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

Celui-ci qui le vit venir s’affermit sur les étriers. […] Il ne refusa pourtant pas le choc, et alla au-devant de Sancho, qui venait à lui avec beaucoup de fureur, après avoir fait aussi une invocation mentale à sa Thérèse et à la comtesse. […] Le chevalier que tu vois, n’a aucun dessein d’offenser ni toi ni personne à qui tu puisses prendre intérêt, il te servira dans les occasions où tu ne pourras pas te passer de lui ; je ne t’en dirai pas davantage ; éloigne-toi, je te l’ordonne par tout le pouvoir que j’ai sur toi, et va m’attendre un moment à l’entrée du bois du côté que tu m’as vu venir.

33. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

Les unes et les autres sont ce qu’on appelle des femmes de vertu ; d’où vient donc leur contrariété ? […] Il ne me reste qu’un mot à dire, qui est que le commencement ou l’entrée de mon histoire est un peu embrouillé pendant quatre ou cinq feuillets : c’est que j’ai suivi, pour la liaison de mes histoires, la première idée qui m’est venue dans l’esprit, sans m’appliquer à inventer une économie de roman ; mais l’obscurité qui peut en provenir n’est pas essentielle, et ne se répand point sur les histoires qui n’ont rien d’obscur, ni d’embrouillé ; parce que tout s’y suit. […] Ce mauvais usage est venu des provinces, où un simple bourgeois qui n’aura qu’une chaumière, en fera, à l’exemple de la pauvre noblesse, autant de noms différents qu’il aura d’enfants : et ces noms, qui dans leur enfance, ne sont que des sobriquets, par la suite des temps deviennent des noms usités, qui font oublier celui du père.

34. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Il n’y a qui que ce soit qui ne soit sujet à être tenté, cela est même assez ordinaire ; mais quoiqu’il soit difficile, il n’est pas impossible de résister à la tentation et aux appétits désordonnés que peuvent donner une belle fille ou une belle femme qui vient s’offrir ; il faut appeler à son secours toute sa raison et l’idée de la dame de son cœur, et sans doute on en sortira à son honneur. […] C’était la veille du départ de toute la compagnie du château de la Ribeyra ; et comme le curé du village des chevriers où Valerio avait été porté, venait prendre congé de lui et de la comtesse Eugénie, et qu’il était présent à tout ce que Don Quichotte avait dit, il ne put s’empêcher de l’approuver, et convint que le péché devant Dieu était en effet plus grand pour les hommes que pour les femmes, et en donna une raison qui parut très juste, savoir que rarement les femmes font les premières démarches ou avances d’une aventure, et qu’il est bien plus difficile de se défendre que d’attaquer ; au lieu que les hommes, qui attaquent toujours et ne se rebutent point par les refus, marquent un esprit diabolique, non seulement en offensant Dieu dans le cœur par un dessein constant et persévérant de l’offenser, mais aussi en poussant et en obligeant les autres de l’offenser avec eux ; ce qui était un péché prémédité, un péché raisonné, un péché d’action et de volonté, et par conséquent tellement atroce qu’il n’y avait que la miséricorde de Dieu qui pût le pardonner. […] Sancho qui l’écoutait attentivement, fut ennuyé d’une description si pompeuse, qui n’était point de son goût, parce qu’il n’y comprenait rien ; mais il acheva de se fâcher tout de bon lorsque son maître vint à peindre les cheveux qui tombaient négligemment sur les épaules de celle dont il faisait l’éloge, et qui pendaient à grosses ondes tout le long de son corps ; c’était à son dire autant de liens où les amours enchaînaient les cœurs, et les petits zéphirs s’y jouaient avec eux, et les faisaient nonchalamment voltiger.

35. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

Dans ce moment les filles de Balerme vinrent le désarmer, ce qu’il ne souffrit qu’à la prière de Dulcinée. […] Il n’en pouvait plus, et ne savait comment se tirer de leurs mains ; mais Merlin le tira d’embarras en venant les prier tous de venir se mettre à table.

36. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIII. Comment on a découvert ces nouvelles aventures qu’on donne au public. »

Mais un valet, qui avait lu une partie de l’histoire, les ramassa ; et de celui-ci ils sont passés à un autre, qui vint avec son maître au-devant de Philippe V ci-devant duc d’Anjou, et à présent roi d’Espagne.

37. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XL. Des armes enchantées que les deux chevaliers reçurent de Parafaragaramus, avec des chevaux infatigables. »

Fie-toi sur ma parole, tu délivreras dans peu la princesse Dulcinée du Toboso, et tu la reverras dans sa première beauté, l’aventure t’en est réservée, et je t’en ouvrirai les chemins, mais le moment n’est pas encore venu.

38. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

. —  C’était mon dessein, reprit Sancho, mais il est venu un diable d’enchanteur qui m’en a détourné.

39. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIII. De l’accident qui arriva au chevalier Sancho, en tirant une arme à feu. Remède pire que le mal. »

Pendant cette belle opération le duc qui venait en effet au bruit qu’il avait entendu de la forêt, fut bientôt auprès de la duchesse, et le premier objet qu’il vit, ce fut les charitables chirurgiens en œuvre.

40. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux ; de ce qui leur arriva sur la route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. »

Il était dans cette disposition lorsqu’un matin Sancho à la sortie de l’office où le maître d’hôtel l’avait bien régalé, vint le trouver dans sa chambre avec sa gaie humeur, et lui dit en entrant : Bonjour, Seigneur Don Quichotte, je viens de mettre à fin une aventure qui m’a bien fait du plaisir, et ce qui m’en plaît davantage, c’est que je n’ai pas besoin de charpie.

41. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Ils dirent qu’il était vrai qu’on ne voyait point de Français s’empoisonner, se poignarder, ou se pendre, pour avoir eu le malheur de n’avoir pas épousé une vestale, et que sauf le respect de tous les Espagnols en général, et des Portugais en particulier, ils regardaient comme des fous ceux qui étaient assez sots et assez malheureux pour en venir à ces extrémités ; que la manière de France sur un pareil sujet était sans doute plus raisonnable, puisque c’est être en effet extravagant, que de se punir des péchés d’autrui, et qu’à le bien prendre la mauvaise conduite d’une femme ne devait être imputée au mari qu’autant qu’il la souffrait sans y mettre ordre lorsqu’il le devait et autant qu’il le pouvait ; que du reste un homme n’en devait pas être regardé comme moins honnête, quoiqu’il eût une femme libertine, pourvu qu’il eût fait en homme d’honneur ce qu’il devait pour la ranger à la raison, pour sauver les apparences, et pour éviter l’éclat et le scandale, dont tout ce contrecoup et la honte retombait sur lui, lorsqu’il faisait le moindre faux pas.

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