Si vous mourez le premier, soit que vous me laissiez des enfants, soit que vous ne m’en laissiez point, il n’y aura rien après vous qui me retienne au monde. […] Je pouvais mourir bientôt, et la laisser jeune et veuve. […] Il fallut me faire encore habiller ; mais je ne laissai pas de sortir le soir même : je vous laisse à penser où j’allai. […] Je ne lui laissai rien qui eût pu lui servir à attenter sur sa vie. […] J’avais retrouvé ses pierreries où elle les avait laissées.
Il avait chez lui une nièce que la mort de père et mère avait laissée sous sa tutelle. […] Je suis jalouse, et il est de votre intérêt de ne me laisser aucun ombrage. […] Je vous laisse à juger quel était notre embarras. […] Cependant pour ne pas laisser Mademoiselle Fenouil dans cette croyance, je lui écrivis de ma main tout ce qui en était. […] Ce bruit fit ce que j’en avais espéré, d’Ivonne laissa sa nièce en repos.
On avait laissé cette bête pendant deux jours au râtelier avec de l’avoine, et on ne l’avait point menée boire, de sorte qu’elle enrageait de soif. […] Cyd Ruy Gomez dit qu’il eut assez de délicatesse pour attendre avec impatience l’heure du rendez-vous, et que quoiqu’il passât la journée à boire, il ne laissa pas de la trouver fort longue. […] Je laisse à penser au lecteur quels étaient pour lors les sentiments du héros de la Manche et ceux de son écuyer. Chacun s’étant retiré, Sancho qui avait la puce à l’oreille, laissa coucher son maître, et sortit de la chambre sitôt qu’il le vit endormi. […] Son maître le laissa ; et comme il avait passé une fort mauvaise nuit après avoir bien mangé et bien bu, il se mit dans son lit et s’endormit aussi tranquillement que s’il ne lui fut rien arrivé.
Comme il ne voulut pas le croire, on fut obligé de le porter auprès d’elle, il l’accabla d’embrassements, et se laissa panser sans peine. […] Elle laissa son père outré contre elle, et bien résolu de ne la regarder de sa vie. […] Après ces paroles brutales il sortit de la chambre de Célénie et y laissa la fausse Italienne qui se jeta à ses pieds sitôt qu’il fut dehors. […] Je vous aime et je vous laisse malheureuse ! […] Pour le cavalier, il suivit les pas de Célénie qui fuyait hors du château sans savoir où ; il la conduisit dans un couvent où il la laissa en sûreté, et se retira à sa garnison.
Je vis une jeune femme à la première chambre qui me dit laissez, laissez, mon bel enfant, voilà un laquais qui va le quérir. […] Ne le laissez-vous point manger au chat, lui dis-je ? […] Je la laissai et je sortis. […] Allez, poursuivit-elle, laissez-moi en repos. […] Que ne le laissez-vous courir ?
Tais-toi, lui dit Pluton d’une voix épouvantable, on fait ici justice à tout le monde, laisse-le parler, on t’écoutera après dans tes défenses. […] Pardi bon, reprit Sancho après cette belle décision, j’ai eu vingt-quatre coups pour quatre cents écus d’or, et je laisserais ma bourse pour vingt, non ferais pas pour cent. […] Non, non, dit Sancho quod gripsi gripsi, quand elle a bien bu je ne laisse pas d’être à jeun ; il ne faut pas réformer un arrêt ; elle en aura sa part ; on m’a donné un chapon, je lui rendrai une poule. […] Parle, perfide, est-ce ainsi que tu devais reconnaître les générosités du grand Don Quichotte, qui t’avait fait présent de deux ânons à la place de Rossinante que tu t’étais sottement laissé prendre ? […] Là-dessus Minos présenta aux démons une grande mandille d’un beau brocard blanc, dont ils vêtirent le chevalier qui se laissa faire de son bon gré, et qui fut rendu à son maître.
Elle se laissa faire sans branler. […] Les navires de l’escadre y ont laissé plusieurs de leurs gens, entre autres l’Oiseau y a laissé le même M. de La Ville aux Clercs dont j’ai parlé ci-dessus. […] Ce que j’ai vu depuis trois jours ne me laisse pas lieu d’en douter. […] Il laissa sa femme sur sa bonne foi tout le temps qu’il fut à aller chercher des chevaux. […] Qu’ils s’en lavent les mains, & qu’ils les laissent.
Il lui fit mille caresses, et l’assura de tous les services que lui et ses amis pourraient lui rendre d’une manière à ne lui laisser aucun doute de sa sincérité. […] Le chirurgien qui l’avait pansé les pria de lui laisser quelque repos jusques au lendemain, n’étant point du tout en état de parler ni de voir qui que ce fût. […] Pour moi je t’avoue que je suis fort satisfait de la mienne. — Je le crois, répondit Sancho, on dit que vous valez vous seul plus de cent Amadis, que vous avez mis en fuite l’armée des ennemis, et que vous avez sauvé Madame la comtesse. — Cela est vrai, répondit Don Quichotte, et s’ils n’avaient pas fui, je n’en aurais pas laissé un en vie. […] Tenez, Monsieur, poursuivit-il, laissez-moi en repos, ces diables d’enchanteurs en savent plus que nous. […] Enfin ils m’en ont tant dit, qu’ils m’ont empêché de souper ; mais, Monsieur, laissez-moi coucher, parce que je veux rêver en dormant si j’appellerai le cuisinier en champ clos, car c’est lui qui m’en a le plus dit, et sans le maître d’hôtel il m’en aurait dit davantage.
Nous retrouverons Don Quichotte dans peu de temps ; laissons-le courir la forêt sans fruit, il n’y fera rien qui mérite notre attention. […] Nous l’avons laissé qui écoutait l’histoire de Sainville, et il n’y a pas un lecteur qui ne s’imagine qu’il n’en avait pas perdu un mot. […] La comtesse Eugénie ayant appris que ce blessé était l’époux de cette dame française, lui fit aussi prendre le chemin du château, où nous les laisserons aller pour retourner à Don Pedre que nous avons laissé aux mains avec le valet de Deshayes. […] Don Quichotte les avait laissés aux mains ensemble, et n’étant plus que seul à seul, ils avaient fait voir toute la valeur, ou plutôt toute la fureur dont sont capables des gens possédés par la jalousie, l’amour, le désespoir et la haine. […] Il revint au même endroit où il avait laissé Deshayes qu’il trouva nageant dans son sang ; il l’étancha le mieux qu’il put, et à force d’appeler au secours, il fut entendu de l’hôtellerie, et ceux qui y allèrent l’y portèrent, lorsqu’il fut reconnu par Silvie qui en sortait et qui suivait le duc d’Albuquerque pour aller au château du comte Valerio.
Il sortit enfin, et la salua fort honnêtement ; elle lui rendit son salut, et le laissa aller. […] Je veux, répondit-elle, que vous me laissiez en repos. […] Elle se laissa mettre l’une et l’autre sans aucune façon, il n’y avait plus à en faire. […] Cela, poursuivit-elle, me laisse de grands soupçons de vos vues. […] Donnez ordre qu’on nous laisse seuls, je vous apprendrai tous mes crimes, en vous en témoignant mon repentir.
Il ne l’y laissait que parce qu’il ne voulait pas avoir de filles chez lui. […] Que cet homme était bien fait, et qu’il était à craindre qu’elle ne s’en laissât persuader. […] Vous m’aviez promis de me tirer d’ici, vous partez et vous m’y laissez ! […] J’espérai qu’il les laisserait maîtresses d’elles-mêmes, ou du moins qu’il ne les violenterait pas. […] S’il lui laisse du bien, tant mieux.
Sancho s’étant retiré le soir, et voyant ses armes dans le même coin où il les avait mises, et n’y remarquant aucun changement, ne les visita pas plus qu’il avait accoutumé de les visiter, les laissa telles qu’elles étaient. […] Tu t’es rendu digne des armes que je t’ai données, et je te les laisse ; mais pour le chevalier Sancho, je suis animé contre lui, pour avoir touché des armes infernales, qui souillent les mains d’un chevalier errant, et pour lesquelles tout ce qu’il y a de braves chevaliers, surtout ceux que je protège, doivent avoir de l’horreur. […] Pardi, dit-il à son maître, si mon épée ne peut rien contre ce diable, ceci l’assommera, s’il me laisse faire. […] Son maître ne cessait de l’animer de la voix, et la présence de tant de spectateurs lui remettant le cœur au ventre, et outre cela Parafaragaramus, qui avait ordre de se laisser vaincre, lui faisant beau jeu, Sancho se releva, et l’enchanteur lui donnant le temps de se jeter sur lui, il ne le perdit pas. […] Sancho moulu de coups ne laissa pas de se lever et de le suivre la massue sur l’épaule ; mais à son grand étonnement il le vit tout d’un coup abîmé dans la terre et disparaître à ses yeux, ne laissant après lui qu’une grande flamme qui s’évanouit dans le moment, et qui fut suivie d’une noire et épaisse fumée qui sentait bien fort le soufre.
Elle avoua que cela lui laissait une idée très cruelle. […] Je vous laisse à penser quel fut mon étonnement. […] Je vous prie, ajouta cette femme, de la laisser reposer, elle en a besoin. […] Je trouvai sur la table un billet qu’elle avait laissé. […] Je la laissai donc dire tout ce qu’elle voulut.
Nos aventuriers le laissèrent aller et reposèrent tranquillement le reste de la nuit. […] O ma foi si j’avais le bonheur de devenir veuf, diable emporte si je ne laissais toutes les femmes pour ce qu’elles sont. […] Nous les y laisserons pour voir ce que fit Thérèse à son arrivée. […] Nous l’avons laissé avec l’officier qui avait fait le personnage de Parafaragaramus, à qui il contait tout ce qui lui était arrivé en enfer, dans le palais de Merlin et dans la caverne de Montésinos ; cet officier contrefit si bien l’étonné que tout autre que Sancho en aurait été la dupe. […] Toutes deux seraient venues à bout de Sancho s’il s’était laissé prendre au corps ; mais en faisant tourner son bâton comme un bâton à deux bouts, et en reculant, il les empêchait de le joindre.
Cela posé pour fondement, je laisserai aller ma plume. […] Corneille, Racine, Molière ou d’autres, qui ne me laissent pas seul. […] Ce laboureur a cultivé sa terre ; cultivons la grâce ; il donne le temps à son grain de prendre racine et le laisse fructifier ; laissons la grâce prendre racine dans nos cœurs et l’y laissons fructifier, elle rapportera de bon fruit. […] C’est que je laisse aller ma plume. […] J’en laisse ma part à qui la voudra.
Je t’ai laissé faire une faute pour t’apprendre à n’en plus faire dorénavant. […] Diable emporte si j’étais l’enchanteur je les laisserais tous mourir de faim par plaisir pour leur pénitence. Avec de semblables discours ils reprirent le chemin du château, où nous les laisserons se reposer pour dire quel était ce nouvel enchanteur, et d’où provenait le déjeuner qu’ils avaient fait, et la disparution de la table ; il faut commencer par ce dernier article, puisque c’est le premier en date. […] Il prit son épée, et l’ôta du fourreau sans aucune peine, et la laissa nue pour n’être pas pris au dépourvu. […] Il descendit armé, et quoiqu’on se doutât bien de son dessein, on ne laissa pas de le lui demander, comme si on l’eût ignoré, et il l’avoua ; et supplia bien instamment la comtesse de se souvenir de savoir tout de Parafaragaramus.
Il alla à lui, monta dans son carrosse, et fit monter son valet derrière, aimant mieux risquer ses chevaux, que de laisser ce garçon dans le hasard d’être blessé. Cette action qui fut remarquée, ne laissa plus douter que ce ne fût un homme de qualité. […] Ce n’est qu’à cette condition-là qu’on m’a laissé venir ; et je ne veux rester ici qu’autant de temps qu’il m’en faut pour changer de linge et d’habit, et faire prendre ma mesure ; c’est pourquoi je vous supplie d’envoyer chercher votre tailleur. […] Vous être le maître, dit Des Ronais, mais tout au moins, en attendant votre tailleur, vous boirez bien un coup à ma santé ; quatre si vous voulez, reprit Des Frans en riant, mais laissez-moi m’habiller ; car dans l’état où je suis, crotté et vilain, je me fais peur à moi-même. Des Ronais le laissa seul avec son valet, qui avait apporté une valise.
Plusieurs raisons l’engageait à les laisser faire. […] Il fut tué comme j’ai dit à Rocroi, et laissa sa veuve grosse de six à sept mois. […] J’ai mes raisons pour faire connaître au Roi l’état où il vous laissait. […] Et là-dessus je vous prie de me laisser en repos. […] Nous aimons mieux nous laisser pendre.
Je crus que c’était un assez grand malheur pour elle d’avoir épousé Deshayes, pour me croire encore trop vengé de son infidélité ; ainsi je bornai toute ma vengeance à les laisser vivre ensemble, à les mépriser également tous deux, et surtout à ne lui parler de ma vie. […] Elle lui fit donner un fauteuil, et la laissa remettre de son trouble. […] Que ce témoin convaincant l’avait surprise au dernier point, qu’elle s’était servie de toute son autorité sur l’esprit de Sainville, pour lui ôter cette lettre des mains, en lui promettant de la lui rendre ; mais qu’elle m’aimait trop pour lui laisser une preuve si forte de mon attachement pour lui. […] Nous avons vu commencer leur combat, et notre postillon profitant du temps pour nous mettre en sûreté, a poussé ses chevaux à toute bride, et nous a menés proche de votre château où les coupe-jarrets nous ont laissés, n’ayant pas osé passer plus loin. J’ai su qu’outre que Sainville est bien blessé, son valet de chambre a été tué en combattant vaillamment à côté de son maître, qu’un des hommes de notre escorte a été encore bien blessé aussi bien qu’un laquais de la marquise que nous avons laissé dans l’hôtellerie d’où vous avez eu la générosité de nous retirer.
Il avait épousé une fille fort riche qui mourut trois ans après son mariage, et ne lui laissa qu’une petite fille que je nommerai Silvie. […] Elle savait que parmi les gens de sa qualité, ce sont ordinairement le bien et les dignités qui règlent les alliances, sans aucun égard aux inclinations des gens qu’on lie ensemble, qui à proprement parler ne sont que les victimes de l’ambition de leurs parents ; ainsi elle regrettait Verville dans le fond de son cœur ; mais elle laissait à son père le pouvoir de disposer de sa main. […] Il lui laissa la liberté d’aller à son rendez-vous, où il l’y suivit encore déguisé ; et comme les amants n’avaient aucune défiance de lui, ni de qui que ce soit, il lui fut facile de remarquer toutes leurs actions ; il entra même dans l’endroit où ils firent collation, et remarqua tout ce qui s’y passait, qui n’était qu’une suite de leur intelligence. […] Cléon connaissait son gendre pour homme incapable d’ajouter une syllabe à la vérité ; cependant tout certain par là du désordre de sa fille, il ne laissa pas de lui dire qu’il voulait tout voir de ses yeux, et qu’il n’en croirait point d’autres témoins. […] Pour son amant, je lui pardonne de tout mon cœur, et ne lui demande pour toute reconnaissance de la vie que je lui laisse, qu’un secret inviolable sur ce qui s’est passé.
Il s’en est retourné bien affligé du péril manifeste où il laisse son ami. […] Nous avons vu Madagascar toute la journée et la laissons à droite. […] Quoi qu’il en soit pour revenir aux morts l’Ecueil n’en a point laissé. […] Du Quesne y aura laissée en cas qu’il y ait passé avant nous. […] Tant pis, mais comme la bordée est longue il ne laissera pas de nous servir.
Lorsque le duc crut avoir assez donné de temps à Parafaragaramus pour exécuter ce qu’il lui avait ordonné, il laissa aller nos chevaliers, qui se rendirent en diligence à l’endroit qui leur avait été marqué, où ils trouvèrent chacun leur affaire attaché en trophée avec des écriteaux chargés des noms de celui à qui chaque armure était destinée. […] Tout beau, Chevalier, dit-il à son maître, prenons toujours, nous ne savons qui nous prendra ; un bon tien vaut mieux que deux tu l’auras ; ceci mérite bien que nous nous arrêtions un peu, notre bon ami Parafaragaramus est trop civil pour nous laisser partir à jeun, et si cela est aussi bon qu’il a bonne mine, nous ne ferons pas mal de boire un coup à sa santé. […] Patience, nous les reconnaîtrons ; laissez-nous seulement aller, et vous verrez beau jeu. — Allez à la bonne heure, dit le duc qui avait divisé sa troupe en quatre, afin d’entrer de quatre côtés. […] Le duc parla à l’autre avec tant de douceur, qu’il se laissa gagner aux promesses qu’il lui fit, et étant descendu, conduisit la troupe dans tous les endroits de la forêt où ils se retiraient ; on y en trouva huit dont il n’y en eut que deux qui se défendirent et qui se firent tuer, les six autres étant hors de combat par les blessures qu’ils avaient reçues, tant à l’assaut de la caverne, que par les actions où ils s’étaient trouvés contre Sainville et Deshayes.
Ce lieutenant et son greffier, après avoir été amplement récompensés de leur peine par le comte, eurent encore le butin des bandits qu’ils retournèrent chercher dans la caverne, où ils l’avaient laissé, sans parler de leurs chevaux, sur lesquels ces malheureux n’avaient pas eu le temps de monter. […] Les Françaises lui dirent la même chose, et ajoutèrent que la quête de ces malheureux était indigne de gens d’honneur et de qualité, que les personnes considérables en France ne s’y commettaient pas, et laissaient ce soin à des gens destinés à cet emploi ; et qu’on regarderait en France avec horreur un officier de qualité distinguée, qui aurait seulement livré un malfaiteur, bien loin de l’avoir poursuivi et arrêté lui-même. […] Laissons-le se reposer, et rendons compte d’un de nos acteurs.
. — Tout beau, Monsieur, répliqua notre chevalier, laissez-moi vous répondre. […] — Mon Dieu, Madame, lui répliqua Sancho, ne remuons point l’eau qui dort, laissons là les femmes telles qu’elles sont, et la mienne comme les autres. […] Le chevalier Sancho a raison, dirent en même temps les ducs et le comte, toutes les femmes ne sont bonnes qu’à faire désespérer leurs maris. — C’est ce que je disais l’autre jour, reprit Sancho, ravi que les gens mariés fussent de son parti. — Mais, Chevalier Sancho, lui dit Eugénie, il faut prendre en patience les contradictions de votre femme, et croire que c’est Dieu qui vous l’a donnée telle qu’elle est pour vous faire faire pénitence. — Non, non, Madame, lui dit-il, ce n’est pas le bon Dieu, c’est le Démon qui me la laisse. — Voilà de terribles paroles que vous lâchez, lui dit le curé. — Oh ! […] Et pourquoi ne voulez-vous pas qu’il m’ait aussi laissé la mienne dans le même dessein ?
Traître, disait-elle, n’est-il pas temps que tu me laisses retourner sur terre, après avoir été un nombre infini d’années ensevelie toute vive ? […] Le maudit enchanteur Freston vient de la laisser presque morte des coups d’étrivières qu’il lui a donnés en ma présence, en haine d’un certain chevalier nommé Don Quichotte dont elle a toujours le nom à la bouche, et qu’elle appelle sans cesse à son secours, et son neveu ne me poursuit et ne m’a battue, qu’à cause que je n’ai pu souffrir une si grande barbarie sans prendre son parti. — Eh bon, bon, interrompit Sancho, les femmes ont toujours été ce qu’elles sont, elles ont toujours fourré leur nez dans les affaires d’autrui. […] Voyez, leur dit Parafaragaramus, quelle puanteur et quelle infection les habitants d’enfer laissent après eux, mais il faut la faire dissiper. […] Examinez-vous avant que d’avancer, et laissez plutôt votre entreprise imparfaite, que de vous exposer à l’inutile repentir de l’avoir tentée.
Il revint donc à son écuyer qu’il trouva tout réjoui, non seulement de la fuite de l’enchanteur, qui lui avait laissé l’honneur du combat, mais aussi du recouvrement de son bon cheval et de ses armes. […] Il n’osa pourtant pas assurer que ce fût Parafaragaramus lui-même avec qui il avait été dans l’hôtellerie, parce que ce sage enchanteur lui paraissait trop discret et trop honnête pour l’y avoir laissé dans une posture si indécente, et concluait par croire que c’était quelque autre qui avait usurpé son nom. […] Viennent à présent que j’ai mes bonnes armes qui me garantiront de blessures tous les chevaliers errants du monde, viennent Mores, Sarrasins, Espagnols et enchanteurs même ; je les défie encore de nouveau, et pardi je les embrocherai dru comme mouches ; donnez-moi seulement le temps de me bien remettre à cheval, après cela vous verrez beau jeu ; je ne remets la partie qu’après demain matin, et laissez-moi faire.
C’est par mon art de nécromancie que ton épée s’est cassée lorsque tu as délivré la comtesse ; laisse celle que tu portes, et j’aurai soin de te pourvoir d’une autre. […] Cette effroyable voix cessa à ces paroles, et laissa notre chevalier transporté de joie.
Le duc de Médoc étant instruit de tout rêva quelque temps, après quoi prenant la parole il leur dit qu’on ne voyait pas qu’on dût faire aucun mystère de l’aventure à Valerio ; qu’il convenait que le comte étant honnête homme, l’infâme personnage que ses frères y avaient joué lui ferait beaucoup de peine ; mais aussi qu’il en serait bientôt consolé, surtout lorsqu’on lui ferait comprendre que c’était un bonheur pour lui que tous deux y fussent restés, et qu’ils eussent péri par la main de la justice divine qui laissait le champ libre à mettre leur réputation à couvert devant les hommes, que pour cela il fallait absolument nettoyer la forêt des bandits qui désolaient le pays, et les faire tous périr de quelque manière que ce fût, et que cet article regardant ses devoirs, il s’en chargeait ; ajoutant que si on pouvait en prendre quelqu’un en vie, il fallait les remettre entre les mains du lieutenant, qu’il les enverrait avec Pedraria sécher sur les grands chemins, et qu’il se chargeait encore de faire supprimer des informations tout ce qui chargeait Octavio et Don Pedre pour sauver leur mémoire d’infamie, et de faire substituer à la place de ce qui serait supprimé un aveu des criminels qui les auraient assassinés eux-mêmes sans les connaître, ce qui ne tournerait nullement à la honte de Valerio, qui jouirait tranquillement de leurs biens sans appréhender que le fisc y mît la main. […] Mais, Monsieur, il faut être demain matin de bonne heure sur pied, dormons, ou me laissez dormir, car le diable m’emporte si je réponds ; un bon payeur ne craint point de donner des gages.
Sancho ne voyant plus à combattre, et se ressouvenant que la dépouille était à lui, fouilla les vivants et les morts, sur qui il trouva encore un butin qui lui plut beaucoup, quoiqu’il ne fût pas si considérable que le premier ; il leur laissa néanmoins leurs habits, parce qu’ils ne valaient pas la peine d’être emportés. […] On laisse à penser au lecteur les remerciements qu’elle leur fit, et qu’elle avait en effet sujet de leur faire.
S’ils se persuadèrent follement que l’eau avait changé leurs cœurs, elle ne laissa pas de produire réellement un fort mauvais effet, en leur causant une pleurésie dont ils ne tardèrent guère à sentir les atteintes ; car à peine se furent-ils remis en chemin, que Sancho se plaignit d’un grand mal de côté. — Tu n’en dois pas être surpris, ami Sancho, lui dit Don Quichotte, il est impossible que cette eau merveilleuse change la disposition du cœur sans que le corps s’en ressente ; j’ai comme toi des douleurs au côté, et de plus un très grand mal de tête, qui ne fait qu’augmenter de moment en moment. — Pour moi, répondit Sancho, je crois que l’eau ne me vaut rien, et que si j’avais bu autant de vin, je serais à présent plus gai qu’un pinson. […] Avant que d’expirer, il laissa tout son bien par testament à sa nièce, et consentit qu’elle épousât le neveu du curé, et ce jeune homme satisfait de sa fortune, cessa de solliciter à la Cour l’emploi qu’il voulait obtenir.
Quoiqu’il ne fût nullement taché d’avarice, il ne laissa pas d’avoir de la joie de se voir si riche en si peu de temps ; mais il est certain que cette joie fut celle d’un honnête homme, c’est-à-dire qu’elle fut modérée. […] Pendant qu’on avait fait le troc, Don Quichotte avait été habillé par les officiers du duc qui leur en avait donné ordre, sans que notre héros s’y opposât, parce qu’espérant que Dulcinée viendrait lui rendre visite, et qu’il était naturel de vouloir plaire à ce qu’on aime, il s’était laissé accommoder plus magnifiquement qu’il n’avait jamais été.
Sitôt que Thérèse vint à paraître devant ses yeux : Ote-toi de là, lui dit-il, et me laisse en repos. — Eh mon pauvre mari, lui répondit-elle, je vous demande pardon, mourez en paix. — Tu n’as donc qu’à t’en aller, lui repartit Sancho, car une femme et la paix, c’est le feu et l’eau.
Celui-ci y vint de bon cœur, et lui pardonna de même ; et enfin Deshayes s’étant réconcilié avec tout le monde, et après avoir fait signer son testament par tous les assistants comme témoins, et l’avoir mis entre les mains de Silvie, qui fondait en larmes, pria tout le monde de sortir, et de le laisser seul avec un confesseur qui ne l’avait point quitté depuis le soir du jour précédent.
Il leur avait à tous refusé cette complaisance en leur faisant comprendre que l’entière exécution du dessein et sa réussite dépendaient uniquement de la diligence ; parce que si on donnait le temps à quelqu’un de ces scélérats de s’échapper ou de s’éloigner, il serait après leur fuite impossible de sauver la réputation de Don Pedre et celle d’Octavio, et par conséquent celle de Valerio ; ce qui était vrai ; ainsi il leur avait si résolument dit qu’il voulait que l’affaire fût terminée dès le lendemain par lui-même, qu’on avait été obligé de le laisser faire comme il voulut, et d’une manière dont il est sorti à son honneur, avec l’aide de nos deux chevaliers.
Il y vint et s’attacha à Don Pedre ; notre héros qui vit ce scélérat assez occupé, le laissa dans un combat seul à seul pour courir après les ravisseurs d’Eugénie.
Quoiqu’il sût où était son champ de bataille, il ne laissa pas de le suivre pour en être certain.
Les Espagnols prétendirent que ce peu de confiance, ou plutôt cette jalousie, était nécessairement fille de l’amour, et qu’il n’y avait qu’elle seule qui la fît naître ; qu’une preuve de cela est, que nous laissons faire avec indifférence tout ce que veulent faire des gens auxquels nous ne prenons nul intérêt, et qu’au contraire les gens que nous aimons ne font aucune action qui ne nous intéresse, et à laquelle nous ne prenions part en effet.
Comme je n’ai interrompu le récit d’aucune, n’ayant voulu laisser au lecteur aucune impatience de trouver la fin d’un récit, après en avoir vu le commencement, il y a eu des gens qui ont trouvé mauvais que j’aie reculé la justification de Silvie, jusques à ce que Dupuis racontât ses aventures.
La duchesse de Médoc avait dit au duc son époux par un reproche fort obligeant pour la marquise, qu’il avait été sur ses brisées en écrivant au marquis de Pecaire, son frère à elle, en faveur du marquis, et avait ajouté qu’elle laissait à sa générosité et à son bon cœur le soin de lui procurer de l’appui au Conseil de Madrid ; mais qu’elle se chargeait de lui en procurer à Naples.