Elle y vit une fort belle bourse ; elle la prit sans réflexion. […] Angélique avait une chambre magnifique et un cabinet très beau. […] Le miroir qu’elle marchandait était le plus beau de sa boutique. […] C’est donc là, belle Angélique, lui dit-il, ce que vous avez résolu ? […] Je ne connais guère de filles à Paris plus belles, ni mieux faites.
Belle morale du seigneur Don Quichotte. Le héros de la Manche n’avait garde de demeurer muet dans une si belle occasion d’étaler sa morale. J’avais résolu de ne point traduire aucun de ses sermons et de les sauter tous ; mais celui qu’il fit dans cette rencontre m’a paru si beau et si plein de bon sens, que je n’ai pas cru devoir en priver le lecteur. […] Cid Ruy Gomez croit que c’est celle d’Angélique, qui fut tout d’un coup aimée de Roland, comme elle aima depuis tout d’un coup le beau Médor. […] Tout le monde se mit encore à rire de cette belle expression de San-cho, à qui son maître fit signe de se taire, et continua son histoire, qui ne fait rien à celle-ci, puisqu’elle est écrite ailleurs.
Ce poisson est fort beau à voir et encore meilleur à manger. […] Cette terre me paraît beaucoup plus belle que Saint-Iago. […] L’endroit me paraît beau, mais je n’y vois point de fort. […] Alors, à beau jeu, beau retour, nous les avons chauffés le mieux qu’il nous a été possible. […] Il a calmé ce soir et le temps est beau.
Parlez, Mademoiselle, lui dis-je, l’occasion ne peut être plus belle ni plus favorable. […] Alors, à beau jeu, beau retour, le cavalier s’épuise, la belle qui ne fait qu’entrer en goût, court au change, et en fait tant, qu’à la fin le diable emporte la voiture et les cavaliers. […] Eh vous a-t-il raconté, interrompit-elle, les belles visions qu’il s’est allé mettre dans la tête ? […] Et pour témoigner que vous parlez par mon ordre, voilà avec sa belle lettre mon portrait que je lui renvoie. […] Vous ne reconnaissez pas Madame, lui dit la belle Dupuis, vous ne la regardez qu’avec indifférence.
Sancho fut rassuré par un si beau plaidoyer, et voulut y ajouter quelque chose du sien ; mais Plutus ayant demandé, comme les avocats font au barreau, un mot de réplique, et l’ayant obtenu, Sancho fut obligé de se taire. […] Pardi bon, reprit Sancho après cette belle décision, j’ai eu vingt-quatre coups pour quatre cents écus d’or, et je laisserais ma bourse pour vingt, non ferais pas pour cent. […] Son inquiétude se remarquait par ses fréquents tournements de tête et son agitation continuelle ; mais le malheureux n’en était pas encore où il pensait : car un démon dameret, c’est-à-dire fort proprement vêtu, et nullement effroyable comme les autres, mais au contraire parfaitement bien mis avec de la broderie d’or et d’argent, de belles bagues et de beaux anneaux aux doigts, de beau linge et de belles dentelles, poudré, frisé, en un mot tiré à quatre épingles et d’un visage fort doux, fort mignon et fort beau, s’approcha du trône de Pluton, et ayant posé sur le premier degré deux petits paniers qu’il portait, l’un rempli de petites cornes de différentes couleurs, et l’autre de petites fioles d’essence, de pots de pommade, de tours de cheveux, de boîtes à mouches, de fard et d’autres ingrédients propres aux femmes, se mit à genoux et d’une voix fort douce et fort agréable se mit à le supplier de lui accorder audience. […] Attendu que les crimes dont l’accusé est prévenu et convaincu, sont d’avoir voulu satisfaire Dieu et les hommes d’une belle apparence qui n’est que de la fumée, et qui provient d’un cerveau gâté qu’il faut purger ; ordonné qu’il sera parfumé de deux cassolettes d’enfer dans le moment. […] Là-dessus Minos présenta aux démons une grande mandille d’un beau brocard blanc, dont ils vêtirent le chevalier qui se laissa faire de son bon gré, et qui fut rendu à son maître.
L’endroit me paraît beau ; mais je n’y vois point de fort. […] Ils sont aussi fins que les plus beaux chevaux d’Espagne. […] Belle confession ! […] Il a calmé ce soir, & le temps est beau. […] Ce qu’il a de plus particulier c’est que le bec, fait comme celui d’une linotte, est d’un vermillon plus beau & plus vif que notre belle cire d’Espagne.
A propos, Seigneur chevalier, lui dit la belle La Bastide, il me reste un scrupule et un doute qui me paraissent fort bien fondés, et qui me font croire qu’il ne vous est rien arrivé que par votre faute. […] Une belle perle est toujours une belle perle dans une boîte aussi bien qu’ailleurs. Je veux dire que Madame la comtesse n’en est pas moins belle, quoique sa beauté ne fasse pas tant de bruit ni d’éclat qu’elle en fera, lorsque j’aurai tué trente ou quarante chevaliers errants. […] Après cette belle opération il les mit dans la cheminée et les cacha avec un morceau de natte et un grand tableau ; c’est pourquoi il fut examiné avec plus de soin que jamais. […] Sancho était en train de jaser, et n’en serait assurément pas resté en si beau chemin, si Don Quichotte ne lui eût dit le premier, qu’il fallait dormir parce qu’il était tard.
L’hôtesse qui était charmée de cet officier, lui en fit un portrait tout à fait avantageux, qui pourtant n’était point flatté, parce que véritablement c’était un des hommes de France le mieux fait, le plus beau et le plus spirituel ; en un mot, un jeune homme tout aimable. La belle La Bastide commençant, sans savoir pourquoi, à s’intéresser pour ce Français, eut envie de le voir, et le plaignit dans son cœur de s’être adressé à une femme préoccupée pour un autre ; elle en parla à Silvie, qui tout d’un coup devina que c’était le comte du Chirou, et ne se trompa pas. […] Valerio lui donna une chambre à côté de celle de Sainville, à qui on donna des défaites en paiement ; et comme Silvie venait le voir fort souvent, et que tous les Espagnols et Français mangeaient ensemble, du Chirou eut tout le loisir de voir cette belle veuve ; mais il ne lui parla pas plus de son amour qu’il lui en avait parlé à Paris. […] Il le lui promit ; et afin qu’elle n’eût plus aucun soupçon sur Silvie, il la lui sacrifia en présence de tout le monde ; mais il le fit d’une manière que cette belle veuve aurait eu tort de s’en scandaliser, puisqu’en même temps qu’il la sacrifiait, et lui disait qu’il ne l’aimait plus, il lui faisait réparation des sentiments injurieux qu’il avait eu de sa vertu. Il pria la marquise de souffrir qu’il l’accompagnât à Madrid, et sollicita sa belle maîtresse de se joindre à lui pour lui faire obtenir cette grâce.
Il n’y avait rien de plus beau que son corps, poursuivit Des Frans. […] Elle est belle, bien faite et jeune. […] Qu’elle était belle dans ce moment ! […] Voilà une belle raison ! […] Qu’elle était belle !
J’eus regret de perdre une si belle conquête qui m’était assurée, mais ce remords fut sans fruit. […] Après ce bel exploit, dit-il, je vins trouver Mademoiselle Fenouil. […] J’en vis en effet un fort propre, tout neuf et doré, attelé de quatre fort beaux chevaux pies. […] Je la saluai, et vis une des plus belles personnes qu’on puisse voir. […] Et pour moi, poursuivit Des Ronais, lorsqu’il plaira à ma belle maîtresse.
Le temps est beau, le vent Nord-Est bon frais, et la mer belle unie. […] Avions-nous beau jeu ? […] Le temps est clair et beau. […] Le temps est beau à charmer. […] Beau spectacle pour moi !
Je n’avais jamais rien aimé, je la vis, j’en fus charmé, et en effet elle était dans ce temps-là parfaitement belle. […] Quoique ma femme soit laide à présent, continua-t-il en riant, elle me parut belle, et comme elle est changée il faut vous en faire le portrait. […] Mademoiselle, poursuivit-il, montrant la belle Dupuis, m’ayant dit dans quel couvent Clémence s’était retirée, j’y allai. […] J’y demeurai peu ; je repassai en Hollande pour me promener par ce beau pays, que j’avais envie de voir. […] L’occasion ne peut pas être plus belle, reprit Dupuis, cela nous entretiendra jusques au souper, et Madame de Contamine aura le plaisir de l’entendre.
Elle se disposa donc à partir avec les deux ducs espagnols et Valerio qui y étaient appelés, et avec le comte du Chirou qui ne voulait point quitter la belle Provençale sa parente. […] Jour de Dieu, il faut que je t’étrangle ; et en même temps elle lui sauta au collet et déchira toute sa belle fraise. […] Voyez la belle proposition ! […] Voici le mien, ajouta-t-il en apportant son trésor et en le donnant au curé, les écus sont beaux et de bon or, et non pas des feuilles de chêne, comme on dit que le diable en donne. […] Enfin la duchesse de Médoc arriva, qui lui fit un beau sermon, et lui dit qu’il ne devait se prendre qu’à lui-même de ce qui lui était arrivé.
Parbleu Monsieur, me dit-il, vous me préparez une belle récompense ! […] C’était dans les plus beaux jours de l’année. […] Elle trouva les meubles fort beaux, demanda à qui était la chambre. […] Il a fait avoir une fort belle cure à l’ecclésiastique qui l’avait marié. […] Voyez, ajouta Madame de Contamine en riant, le beau sujet de plainte !
Belle prévoyance des gens à qui Louis XIV a confié son autorité et le soin de sa gloire ! […] Nous en avons bien ri depuis, et de son beau sermon préparatoire. […] Il s’approcha d’une troupe de gens fort bien mis en noir, et en perruques fort belles. […] Il m’a dit qu’elle était belle, et je ne sais ce qui en est. […] Belle consolation pour moi !
. — Chevalier, lui dit Sancho, puisque je suis ici, ce n’est que pour y combattre à outrance, préparez-vous-y, ou avouez que Madame la comtesse Eugénie est plus belle que toutes les dames des chevaliers errants qui sont dans le monde, de quelque pays et de quelque qualité qu’ils soient. — Nous ne sommes pas prêts à nous accorder, répondit le chevalier aux armes noires, puisque je prétends te faire avouer qu’une dame, que je ne veux pas te nommer, est non seulement plus belle que toutes les dames que tu viens de dire, mais aussi plus belle que la plus belle de toutes les belles dames du monde. — Chevalier, reprit Sancho, j’ai eu la courtoisie de vous nommer la dame pour qui je suis en champ, nommez-moi aussi la vôtre, s’il vous plaît. — Tu verras son portrait sur mon cœur, lui répondit le chevalier aux armes noires ; mais pour son nom tu ne mérites pas de le savoir de ma bouche, quoiqu’il ne te soit pas inconnu. — Discourtois chevalier, lui dit Sancho, vous n’êtes qu’un incivil, et ne savez pas les règles de la Chevalerie. — Je les sais mieux que toi, veillaque, lui repartit le furieux Don Quichotte. — C’est ce que nous allons voir, lui répliqua Sancho ; faisons les conditions de notre combat. — Je n’en veux point avec toi que celle de la mort, répondit-il.
Là-dessus ils se donnèrent la main, et la joie recommença de plus belle. […] Don Quichotte trouva dans sa revue trois habits complets et superbes, du linge très beau et très fin, une grande bourse dans laquelle il y avait cinq cents pistoles d’or et pour plus de dix mille écus de vaisselle d’argent, mais il ne trouva point ses armes. […] lui dit le duc de Médoc en l’abordant, il vient d’arriver au château une dame qui paraît d’une qualité éminente, tant par sa personne que par son train ; et qui est la plus belle créature que j’aie jamais vue. […] Sitôt qu’ils parurent, Dulcinée (car c’était en effet elle-même) alla au-devant d’eux, et voulut encore se jeter aux pieds du tendre chevalier, qui l’en empêcha, et qui ne put voir la perte qu’il faisait d’une si belle personne sans répandre des larmes. […] Et en même temps elle lui présenta un fort beau diamant.
Pour moi, si je fais quelquefois bonne chère, il ne faut pas me le reprocher, cela ne m’est pas aussi ordinaire qu’aux gens d’Eglise, qui se nourrissent comme des poulets de grain, moi, qui le plus souvent couche et dors à la belle étoile, le ventre creux comme un tambour, après avoir mangé un morceau de pain bien dur, et bu de l’eau telle que je l’ai trouvée. […] Quoique la nuit approchât, Sancho ne se rebutait pas, et aurait passé toute sa vie dans cette recherche s’il n’avait pas été retiré de son embarras par la voix du sage Parafaragaramus, qui vint de l’autre côté du ruisseau lui faire une belle remontrance sur le peu d’attache qu’un honnête homme doit avoir pour les biens de ce monde, et surtout un chevalier errant. […] Le brutal voulait d’abord venir à la conclusion ; mais la belle Altisidore lui dit que ce ne serait qu’après qu’il aurait bu et mangé. […] Notre héros, qui profondément enseveli dans ses rêveries ne disait pas un mot, en fut retiré par les félicitations qu’on lui adressa sur le désenchantement de la princesse Dulcinée, et sur le plaisir qu’il aurait de rendre au jour une personne si belle et si parfaite. Le duc dit qu’il en voulait faire les noces, et que pour cet effet il ferait publier un tournoi avec le plus de magnificence qu’il se pourrait, tant pour rendre la fête plus belle, que pour honorer en même temps une beauté incomparable, la fleur et l’élite de toute la Chevalerie errante.
La France est fertile en cavaliers qui cherchent à consoler les belles malheureuses. […] Il lui demanda si effectivement cette dame était aussi belle qu’on disait. […] Sotain revint donc à son naturel ordinaire, et recommença à persécuter sa femme de plus belle, sans rime ni raison. […] Songez à vous et tirez-vous de la tyrannie d’un homme indigne de posséder tout ce que l’univers a de plus beau. […] Elle parut dans le monde plus belle que jamais, et se livra toute à son Italienne, avec qui elle fut mariée au retour de la campagne dernière.
Parafaragaramus qui n’avait point dormi et avait toujours écouté lorsque la Française fut interrompue, se tourna du côté de Sancho, et voyant sa belle posture, il lui prit envie de lui jouer une pièce. […] Pendant ce beau dialogue Sancho fut délié, et se trouvant en liberté il descendit aussitôt et trouva Dorothée et Eugénie.Celle-ci lui fit la guerre d’être dans un cabaret au lieu de signaler sa valeur, et lui reprocha qu’il n’était pas de parole. […] Comme, excepté ses visions sur la Chevalerie errante, il n’y avait guère d’homme au monde de meilleur sens, ni plus discret que lui, Eugénie lui fit confidence de tout ce qui regardait Don Pedre et elle, et le pria de n’en pas plus parler à son époux qu’il avait parlé d’Octavio, parce que cela augmenterait sa maladie par le chagrin qu’il en aurait ; Don Quichotte le promit, et l’heure de souper étant venue, Eugénie fit mettre la table auprès du lit de son époux, et alla quérir les belles Françaises ses hôtesses ; mais Silvie qui fondait en larmes la pria de l’excuser, lui disant que ses malheurs ne lui laissaient que la mort à souhaiter ; la marquise pria Eugénie de souffrir qu’elle tînt compagnie à Sainville, et la tante de Silvie lui fit trouver bon qu’elle tînt compagnie à sa nièce ; de sorte qu’il ne vint avec la comtesse, que la même demoiselle française qui avait demandé au duc d’Albuquerque sa protection. […] Don Quichotte, dont l’excès de fureur était tout à fait passé, y fit la figure d’un honnête homme ; et la Française s’y fit regarder non seulement comme une belle personne, mais comme une fille de qualité fort spirituelle et bien élevée.
Paris n’avait point encore l’obligation à Monsieur Pelletier, depuis ministre d’État, d’avoir fait bâtir ce beau quai, qui va du pont Notre-Dame à la Grève, que sa modestie avait nommé le quai du NordPelletier Quai du Nord…, et que la reconnaissance publique continue à nommer de son nom, pour rendre immortel celui de cet illustre prévôt des marchands ; lorsqu’un cavalier fort bien vêtu, mais dont l’habit, les bottes et le cheval crottés, faisaient voir qu’il venait de loin, se trouva arrêté dans un de ces embarras, qui arrivaient tous les jours au bout de la rue de Gesvres ; et malheureusement pour lui les carrosses venant à la file de tous côtés, il ne pouvait se tourner d’aucun. […] Est-ce ma belle commère demanda Des Frans ? […] Il a enfin épousé sa maîtresse la belle Babet Fenouil : il m’a conté une partie de son histoire, et j’ai vu le reste. […] Qu’y a-t-il donc, interrompit Des Frans, où je puisse rendre service à ma belle commère ?
L’inquiétude de la duchesse ne l’empêcha pas de rire d’un si beau saut, mais elle se retint en voyant la rage et la fureur qui montèrent tout d’un coup au visage de Don Quichotte, qui courut à son écuyer, et le trouva, comme j’ai dit, presque mort, grillé, roussi et rôti, et la mâchoire toute en sang. […] Pendant cette belle opération le duc qui venait en effet au bruit qu’il avait entendu de la forêt, fut bientôt auprès de la duchesse, et le premier objet qu’il vit, ce fut les charitables chirurgiens en œuvre. […] La belle Dorothée son épouse n’avait pu souffrir qu’il s’éloignât, et Eugénie avec les Françaises qui s’étaient jointes à elle, l’avaient prié avec tant d’instance de rester dans le château pour mettre ordre à tout en la place de Valerio, qui n’était point en état d’agir, qu’il n’avait pu se dispenser de demeurer, outre que d’ailleurs il n’était point véritablement homme de guerre, joint à cela que le duc de Médoc lui-même l’en ayant prié, il avait été obligé de céder à tant d’importunités.
Vraiment, Seigneur chevalier, lui dit la belle Provençale, le métier de chevalier errant n’est pas, à ce que je vois, fort dangereux ; nous croyions trouver déjà cinq ou six chevaliers vaincus, et vous dans le chemin de la gloire ; Monsieur le duc avait ordonné qu’on emmenât une charrette pour enlever les trophées et les dépouilles que vous aviez conquises, et il n’y en a pas un de nous qui n’eût juré que vos bras agissaient pour l’honneur de la beauté de la comtesse, et nous voyons avec étonnement qu’il n’y a que vos dents qui soient en mouvement pour le profit de votre ventre. — Mardi, Mademoiselle, lui répondit Sancho, vous parlez comme on dit que parlent les gens de votre pays, sans savoir ce qu’ils veulent dire ; si vous aviez été ici il y a un quart d’heure, vous auriez vu si je n’ai pas bien gagné le pain et l’eau que Monseigneur Parafaragaramus me fait donner. — Quoi ! […] A ce mot le satyre alla à trois pas faire des gambades, et Sancho voyant tout d’un coup sortir à côté de lui une flamme subtile et bleue avec beaucoup de fumée, recula en tremblant, et la terre s’ouvrit sous les pieds du satyre, qui fondit, et la fumée se dissipant, le chevalier vit une table paraître couverte de belles serviettes, d’une belle nappe, d’assiettes et de plats d’argent, d’un poulet d’Inde en compote, d’un autre à la daube, de pâtés, de jambons, et de quantité d’autres viandes froides ; en un mot un service complet où rien ne manquait ; et pour la boisson, il vit retirer de dessous la table douze grosses bouteilles de vin, et des sièges. […] Pendant ce beau dialogue notre héros qu’on avait fait mettre à table entre la comtesse et la Provençale, avait déjeuné aussi bien que les autres, et le même satyre qui avait déjà changé l’épée de Sancho, la changea une seconde fois, et lui remit l’épée enchantée.
Elle descendit enfin à ses cris, et trouva un équipage assez grand, composé d’un carrosse fort magnifique, à quatre chevaux, et dans lequel il y avait un homme fort bien vêtu, une femme parfaitement bien mise, fort jeune et fort belle, deux autres femmes assez propres, mais en mauvais ordre, et cinq ou six cavaliers bien montés, et le tout fort étonné et en confusion. Ce carrosse était celui du duc d’Albuquerque, qui allait avec la belle Dorothée, son épouse, chez le duc de Médoc, qui était celui qui avait si bien reçu Don Quichotte, et chez qui Sancho avait été souffleté par des duègnes. […] Il mit pied à terre pour soulager la comtesse, et dans ce temps-là le duc d’Albuquerque, qui était sorti de son carrosse, parut, et peu après lui la belle Dorothée, qui lui criait de ne se point mêler dans une affaire où il n’avait aucun intérêt.
La clarté reparut peu de temps après plus belle et plus vive qu’auparavant, et fit voir à notre héros son ennemi terrassé et rendant le sang de tous côtés, ou plutôt il crut le voir, car Passamont était disparu, et c’était une figure d’homme armé qu’on avait jetée à sa place. […] Il n’y a pas deux heures qu’elle était belle comme les amours, et leste comme une reine, et à présent elle est toute maussade ; c’est sans doute la honte qu’elle en a qui fait qu’elle se cache. — Non sans doute elle n’est pas désenchantée, dit un démon qui parut sortir de terre, et elle ne le sera pas que l’écuyer Sancho n’ait accompli la pénitence qui lui avait été imposée, et pour en voir la fin je suis député de Pluton, qui vous envoie dire de vous rendre auprès de lui dans les enfers, où il vous attend sur son trône. […] Montre-moi son ennemi et le mien, et tu verras beau jeu. — Il ne tient à aucun de nous, répondit Pluton ; je ne m’oppose point à sa liberté, et tu peux la reprendre partout où tu la trouveras aussi belle qu’elle ait jamais été, sans que je t’en empêche. — Ah, Seigneur !
. — Pardi, Monsieur, lui répondit Sancho, c’est un lapin que je viens de déchirer à belles dents dans les offices ; le maître d’hôtel qui est un bon vivant m’a fait manger tout mon saoul, et je n’ai pas fait un repas de chèvre, non ; car il m’a fait boire des rasades à la santé de toutes les dames qui sont ici et du seigneur Parafaragaramus, que le ciel veuille confondre plutôt que de souffrir qu’il m’arrive aucun des malheurs dont il m’a menacé. […] Nous faisons ici bonne chère et beau feu ; on a autant de considération pour vous que si vous en valiez la peine ; car toutes les chimères de Chevaleries à part vous n’êtes qu’un simple gentilhomme, et vous mangez avec des ducs et des duchesses, vous riez tous ensemble et êtes camarades comme cochons.
L’on a dit plusieurs fois, qu’excepté les visions sur les chevaliers errants, le héros de la Manche n’avait rien que de raisonnable, ainsi il était appelé dans leurs conversations, ou du moins y était souffert, et sa présence n’y apportait point d’autre circonspection que celle de ne point parler du tout de lui que par les beaux endroits, et jamais sur rien qui fût propre à redoubler ses accès, à moins que cela ne fût nécessaire pour le divertissement que la société avait prémédité d’en tirer. […] Quant à l’occasion, cent pour une ; mais si Des discours du blondin la belle n’a souci, Vous le lui faites naître, et la chance se tourne.
Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. […] Ce devait être une belle figure qu’un homme armé de toutes pièces parmi des filles proprement mises, quoique à l’ancienne mode.
Tout beau, Chevalier, dit-il à son maître, prenons toujours, nous ne savons qui nous prendra ; un bon tien vaut mieux que deux tu l’auras ; ceci mérite bien que nous nous arrêtions un peu, notre bon ami Parafaragaramus est trop civil pour nous laisser partir à jeun, et si cela est aussi bon qu’il a bonne mine, nous ne ferons pas mal de boire un coup à sa santé. […] Patience, nous les reconnaîtrons ; laissez-nous seulement aller, et vous verrez beau jeu. — Allez à la bonne heure, dit le duc qui avait divisé sa troupe en quatre, afin d’entrer de quatre côtés.
Tenez, Monsieur, ajouta-t-il, c’est madame la duchesse qui m’attire tout ceci, car si je n’avais pas voulu tirer aussi bien que les autres pour lui faire plaisir, je n’aurais pas mis la main où je n’avais que faire ; oui mardi, c’est elle qui me cause tout ce beau ménage ; au diable les femmes, elles m’ont toujours porté guignon. […] Son maître ne cessait de l’animer de la voix, et la présence de tant de spectateurs lui remettant le cœur au ventre, et outre cela Parafaragaramus, qui avait ordre de se laisser vaincre, lui faisant beau jeu, Sancho se releva, et l’enchanteur lui donnant le temps de se jeter sur lui, il ne le perdit pas.
Il a passé pour un des plus beaux génies de son temps, d’une sagesse et d’une prudence consommée. […] Elle était grande pour son âge, parfaitement bien faite et très belle.
Pour la lui faire trouver meilleure, on lui en fit mille difficultés ; et enfin le Français ardent comme un Français, offrit un si beau présent, que le valet espagnol le prit au mot, et crut assez gagner au change, en lui donnant en même temps les mémoires de Ruy Gomez et ceux d’Henriquez.
Don Quichotte qui n’avait garde de demeurer en si beau chemin, reprit la parole après le duc, et après avoir répété une partie de ce qu’il avait dit, il ajouta que l’emploi de délivrer son pays de malfaiteurs et de brigands, était non seulement honorable, mais encore digne d’un roi ; que c’était par là qu’Hercule, Thésée et plusieurs autres héros s’étaient rendus fameux ; que c’était le premier devoir de la Chevalerie errante, puisque c’était délivrer les faibles des torts et des violences que les méchants leur faisaient, et que quand il serait roi, il ne tiendrait point cette recherche au-dessous de lui.
Sancho avait repris toutes ses forces lorsque les ducs de Médoc et d’Albuquerque, le comte de la Ribeyra, la marquise, la belle La Bastide, le comte du Chirou, Sainville et Silvie partirent pour Madrid.
Chacun se retira donc : la marquise coucha avec sa parente qui avait raconté l’histoire de Silvie, et que nous nommerons désormais Mademoiselle de la Bastide, Silvie coucha avec sa tante, le duc et la duchesse d’Albuquerque eurent le plus bel appartement ; et comme le château de Valerio était vaste et parfaitement bien meublé, tout le monde fut logé commodément et sans embarrasser le maître ni la maîtresse.
Sa tante lui avoua que croyant bien faire, et ignorant les sujets qu’elle avait de fuir Deshayes, c’était elle qui l’avait averti du chemin qu’elle prenait, et qu’elle lui avait écrit pendant qu’elle parlait à l’abbesse du couvent où elle avait voulu entrer, qu’enfin elle lui avait écrit de Toulouse même qu’elles partaient pour Madrid ; mais qu’elle ne s’en repentait point, puisqu’en cela elle n’avait fait que lui procurer le moyen de faire une fin plus belle que celle que ses actions pouvaient lui attirer.
Lecteur mon ami, on t’a donné une trop belle idée de la civilité de Don Quichotte pour n’y avoir pas suppléé de toi-même.
Pendant qu’il était occupé à cette belle action, Don Quichotte l’avait été à faire lier ceux qui étaient encore en état de défense, et tous deux n’ayant plus rien à faire, Sancho se ressouvint qu’il avait soif, et fit ressouvenir son maître de la même chose.
Vous êtes jeune, Mademoiselle, poursuivit-elle ; c’est la plus belle qualité que puisse avoir une personne de notre sexe quand elle est jointe à autant de beauté et d’esprit que vous en avez ; mais c’est celle aussi qui donne plus de moyen de la tromper, parce qu’à cet âge, où l’expérience manque, on est rempli des illusions de l’amour propre qui persuade que tout est, et sera en effet comme on le désire.