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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

. —  Bouche close, interrompit Sancho, en parlant à son maître, et en se serrant les deux lèvres de ses deux doigts. —  Eh quoi ! […] Tu ne dois pas t’en étonner, lui dit son maître, les hommes d’autrefois étaient bien plus forts et plus grands que ceux d’à présent ; la nature dépérit tous les jours, et outre cela Pinabel était un larron extrêmement vigoureux, comme je te le dirai une autre fois. —  Quoi ! […] Sancho, bien persuadé qu’il était invulnérable, imita son maître le mieux qu’il pût, de sorte que, quelque résistance que ces hommes pussent faire, nos aventuriers en mirent deux sur la place, et des gens du lieutenant étant venus aux coups de pistolets, notre héros leur abandonna les deux autres, et les pria de leur sauver la vie. […] Il remonta à cheval et suivit son maître qui était déjà assez éloigné. […] Mais à propos, mon cher maître, ce n’est pas une grande peine quand on a des armes enchantées, de tuer des gens qui ne peuvent vous faire aucun mal.

3. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

A toi donc, Sancho Pança, qui déshonores l’ordre de Chevalerie, je te déclare que j’emporte tes armes et ton cheval ; je ne te ferai point d’autre mal en faveur de ton bon maître, et je me contenterai de te regarder avec indifférence. […] Cid Ruy Gomez assure, que ce fut plutôt le désespoir de Sancho, qui le détermina à se faire assommer, que les exhortations de son maître, et qu’il voulait jouer à quitte ou à double ; et comme le temps s’avançait, il enfonça son chapeau dans sa tête, et sans dire une seule parole, sortit de la chambre dans une fureur que son maître ne lui avait point encore vue, et dont il tira un bon augure. […] Il entra en même temps dans la lice, que tout le monde, maîtres et domestiques, entouraient environ à quinze pas en rond. […] Pardi, dit-il à son maître, si mon épée ne peut rien contre ce diable, ceci l’assommera, s’il me laisse faire. […] Son maître ne cessait de l’animer de la voix, et la présence de tant de spectateurs lui remettant le cœur au ventre, et outre cela Parafaragaramus, qui avait ordre de se laisser vaincre, lui faisant beau jeu, Sancho se releva, et l’enchanteur lui donnant le temps de se jeter sur lui, il ne le perdit pas.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Te souviens-tu bien que tu voulais empêcher ton maître d’aller chercher ce jeune homme, parce que tu craignais d’être obligé de lui rendre son argent ? […] Après cela il arrêta un moment, et Sancho qui croyait en être quitte prit ce temps-là pour dire à son maître, que les juges d’enfer ne sont pas si diables qu’on le dit, puisqu’ils entendent raison. […] Le pauvre diable croyait bien encore cette fois-là être quitte de toutes ces persécutions, mais un autre démon l’entreprit en lui disant : N’as-tu pas entendu lire par ton maître ce qui est écrit au-dessus de la porte du palais de Merlin, et qui conduit à celui de Pluton où tu es ? […] et tout ce que tu vins en rapporter à ton bon maître n’était-il pas faux ? […] Là-dessus Minos présenta aux démons une grande mandille d’un beau brocard blanc, dont ils vêtirent le chevalier qui se laissa faire de son bon gré, et qui fut rendu à son maître.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Tout beau, Monsieur, dit-il à son maître en l’interrompant, n’allez pas parler de même devant ma mauricaude, vous augmenteriez encore la bonne opinion qu’elle a d’elle ; elle m’a dit mille fois que je ne suis qu’une bête, qu’un animal ; vraiment elle me dirait bien cette fois-là que Dieu m’a mis au monde avant AdaM. — Votre femme est donc méchante, Chevalier Sancho, lui demanda la duchesse, puisque vous vous en plaignez ? […] Il était allé chercher l’officier, pour se désaltérer suivant sa coutume, et pour jaser avec lui ; mais ne l’ayant pas trouvé, il revint en peu de temps, et rentra tout doucement de peur d’interrompre son maître qui parlait, et que toute la compagnie écoutait avec beaucoup d’attention. […] Sancho avoua qu’il l’avait fait exprès, et en demanda pardon à son maître. On lui demanda à quel dessein, et il répondit avec plus d’esprit qu’on ne pensait, qu’il y avait quelque temps que son maître étant en conversation avec le curé de son village et son neveu, ils avaient trouvé à redire aux choses inutiles qu’on mettait dans les livres, et que peut-être le sage enchanteur qui écrivait leur histoire, et qui n’en oubliait pas une circonstance, serait embarrassé d’entendre des choses qu’il n’entendait pas lui-même ; qu’on ne parlait que pour se faire entendre, et que cela étant, on n’avait que faire de se servir de termes obscurs ; par exemple, ajouta-t-il, au lieu de dire que les saphirs… — Il faut zéphirs, lui dit la duchesse en l’interrompant. — Eh bien, reprit-il, au lieu de dire que les zéphirs, puisque zéphirs y a, se jouaient dans les cheveux de la dame dont Monseigneur et Maître parlait, et les faisaient voltiger, je ne sais comme il a dit, ne valait-il pas mieux dire tout d’un coup que le vent les soufflait ; cela aurait été plus court, et je l’aurais mieux entendu. Tout le monde se mit encore à rire de cette belle expression de San-cho, à qui son maître fit signe de se taire, et continua son histoire, qui ne fait rien à celle-ci, puisqu’elle est écrite ailleurs.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Vois-tu que j’aie dit quelque chose à ton maître touchant l’avenir ? […] Thérèse n’en croquera que d’une dent ; la bonne pièce a fait de l’autre comme des choux de son jardin ; mais patience, à bon chat bon rat ; découvre ton trésor aux voleurs, et dors tranquillement si tu es une bête ; à bon entendeur salut ; chacun est maître à son tour, et qu’elle ne m’échauffe pas les oreilles, car je redoublerais la dose ; vous savez bien ce que je veux dire. […] Pour son maître, comme il était extrêmement sobre, et qu’il ne buvait qu’en honnête homme, Dulcinée y perdit sa peine, et on fut obligé de mêler dans ce qu’il mangeait et dans son verre des compositions assoupissantes. […] Ah mon cher Maître ! […] Pendant que Sancho s’épuisait en proverbes, son maître s’était levé, et vit toutes ces richesses sans aucune émotion.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

Sancho se recommanda aussi à sa mauricaude et suivit son maître en lui jurant de n’avoir point de peur, pourvu qu’il ne le quittât pas de vue. […] Don Quichotte reconnut Freston, et le malheureux Sancho qui le reconnut aussi en fut si épouvanté qu’il commença à se repentir de son entreprise, et voulut se jeter derrière son maître ; mais il ne put le faire si promptement que ce démon ne l’atteignît d’un coup si rude sur les épaules qu’il le jeta étendu aux pieds du chevalier des Lions. […] Perfide, lui dit Parafaragaramus après qu’il fut descendu, est-ce ainsi que tu exécutes les ordres de Pluton ton maître ? […] Oh pardi, dit Sancho après que son maître eut lu à haute voix, un cœur pur, une conscience nette, rien à autrui et n’avoir jamais menti, il demande l’impossible ; cela était bon pour les gens de l’autre monde. […] La promptitude de son enlèvement et de sa chute avait empêché son maître de s’y opposer, et il n’entendit plus de lui que des hurlements effroyables.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

Chacun se retira donc : la marquise coucha avec sa parente qui avait raconté l’histoire de Silvie, et que nous nommerons désormais Mademoiselle de la Bastide, Silvie coucha avec sa tante, le duc et la duchesse d’Albuquerque eurent le plus bel appartement ; et comme le château de Valerio était vaste et parfaitement bien meublé, tout le monde fut logé commodément et sans embarrasser le maître ni la maîtresse. […] Là-dessus il conta à son maître tout ce qui lui était arrivé, avec son ingénuité ordinaire, confessant qu’il avait éloigné le combat avec Parafaragaramus, parce qu’ils avaient fait la paix, mais que ce n’était assurément pas lui, mais que celui qui avait pris son nom lui avait joué ce vilain tour. —  Je n’ai jamais lu, reprit Don Quichotte, que pareille aventure soit arrivée à chevalier errant ; mais mon enfant, il arrive tous les jours des choses nouvelles et surprenantes, aussi ne devais-tu pas entrer dans l’hôtellerie, ni quitter le champ de bataille, non plus que ton cheval, parce qu’un bon chevalier doit toujours être en état. —  Ah pardi je vous tiens, interrompit Sancho, la pelle se moque du fourgon ; médecin guéris-toi toi-même ; t’y voilà, laisse-t’y choir ; à bon entendeur salut. —  Que veux-tu dire, lui demanda Don Quichotte, avec tes proverbes entassés l’un sur l’autre ? […] Par exemple ; mon cher maître, étiez-vous sur votre cheval quand Parafaragaramus vous l’a pris, et vous l’a renvoyé dans la poche d’un nain chez Basile, où vous fûtes obligé de revenir à pied ?

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »

Mon cher maître ! […] Pendant qu’il était occupé à cette belle action, Don Quichotte l’avait été à faire lier ceux qui étaient encore en état de défense, et tous deux n’ayant plus rien à faire, Sancho se ressouvint qu’il avait soif, et fit ressouvenir son maître de la même chose. […] Il n’en voulut pas dire davantage, de crainte d’être entendu de son maître, qui présenta la main à la duchesse, pour la faire descendre de carrosse, pour en ôter le corps de son écuyer.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux ; de ce qui leur arriva sur la route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. »

Sancho, qui se plaisait fort dans le château, fut très fâché d’entendre parler ainsi son maître. […] L’écuyer ajouta mille autres choses à cela ; mais il ne put persuader son maître, qui deux jours après pria la duchesse de Médoc de lui permettre de s’en retourner chez lui. […] Sancho, qui de son côté n’était guère plus sage que son maître, s’imagina aussi qu’il en haïssait davantage sa Thérèse.

11. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Pour le bien il m’appartient, et m’étant permis d’en faire, quand je serai en âge, tout ce qu’il me plaira, je vous jure de vous en faire le maître. […] Mon oncle est mon tuteur, il gouverne mon bien, mais il n’est pas le maître. […] Du Val se contenta de leur dire qu’ils servaient à déjeuner leur maître et leur maîtresse : ces gens firent leur devoir. […] Nous fîmes boire les valets à la santé de leurs maîtres. […] Il n’avait point de chapeau, et était comme peut être chez lui le maître de la maison ; mais vêtu d’un air qui me surprit moi-même.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

La Française parlait français, et Sancho ne le savait pas : il douta quelque temps s’il était effectivement chevalier, parce qu’il n’entendait pas ce que disait la Française, et qu’il avait ouï dire à son maître que les chevaliers errants entendaient toutes sortes de langues. […] Cet officier n’était pas bien monté, et voyant que son cheval ne pouvait pas tenir tête à celui de son ennemi qui était un fort andalour, il avait commencé avant que de s’attacher au maître par porter au cheval deux grands coups d’épée dans les flancs. […] Il ajouta que s’il était en état de sortir de sa chambre il irait les voir et les assurer qu’ils étaient absolument les maîtres chez lui, et en même temps pria la comtesse d’aller donner ses ordres pour que rien ne leur manquât.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Cette Parisienne espagnolisée conservait toujours beaucoup d’amitié pour les Français, et surtout pour le sang de son maître. […] Le chirurgien avait avancé les choses sans en parler ni à l’hôtesse ni à ce prétendu valet de chambre, dans la prévention où il était, que n’ayant plus de maître, il ne ferait aucune difficulté d’en prendre un de sa nation, que son bonheur semblait lui présenter dans un pays où vraisemblablement il ne devait pas espérer d’en trouver. […] Que pour le comte du Chirou, ils n’avaient pas toujours été si bons amis qu’ils étaient parce qu’ils avaient aimé la même maîtresse à Gironne, que pourtant malgré sa concurrence, du Chirou n’avait jamais voulu le faire arrêter comme il le pouvait lorsqu’il allait dans cette place dont les Français étaient maîtres, pour voir incognito leur commune maîtresse ; mais qu’enfin tous deux ayant reconnu que non contente de les sacrifier l’un à l’autre, elle les sacrifiait encore tous les deux à un troisième, ils s’étaient joints d’intérêt pour avérer sa perfidie, et la prendre sur le fait ; qu’ils y avaient réussi, et que cette conformité d’aventures les ayant rendus fort bons amis, qu’ils s’étaient promis amitié et secours partout où ils se trouveraient, sauf le service de leur souverain et l’intérêt de leur honneur ; que même sitôt que la paix avait été faite entre la France et l’Espagne, du Chirou l’était venu voir à Barcelone, où il s’était fait porter blessé, et lui avait offert sa bourse, et tout ce qui pouvait dépendre de lui, pour lui rendre tous les services qui auraient pu lui être nécessaires dans l’état où il se trouvait.

14. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Il aimait la paix domestique, quoique naturellement il aimât à être le maître chez lui. […] Il fit sortir son laquais ; mais celui-ci curieux et surpris de la surprise de son maître, écouta à la porte. […] Que si j’avais été le maître de ma main, je la lui aurais donnée sans hésiter. […] Si, reprit-elle en riant, le maître vaut, prix pour prix, autant que le valet, ce doit être un homme extraordinaire. […] Dites à votre maître, dit-elle, que je me ferai toujours un plaisir de prendre la sienne.

15. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Les maîtres des carrosses recommandèrent à leurs cochers de prendre garde à ne point offenser ces chevaux. […] Le valet remonta sur le sien, conduisant celui de son maître par la bride, et suivit le carrosse dans lequel il était monté. […] Vous être le maître, dit Des Ronais, mais tout au moins, en attendant votre tailleur, vous boirez bien un coup à ma santé ; quatre si vous voulez, reprit Des Frans en riant, mais laissez-moi m’habiller ; car dans l’état où je suis, crotté et vilain, je me fais peur à moi-même.

16. (1721) Mémoires

On va voir de quelle manière il tâcha d’en venger son bon maître, et en même temps de se venger lui-même de M.  […] Je le répète encore, elle était aimable ; et comme Deschiens était maître d’une infinité d’emplois, il y eut un commis qui crut faire sa fortune en épousant cette fille. […] Il eut une petite commission en Flandre dont il s’acquitta assez bien au profit de ses maîtres et au sien. […] Il est vrai qu’on adjuge vingt mille francs par préférence à tout aux pauvres maîtres des communautés. […] Dont l’intérêt seul est le maître.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIII. Comment on a découvert ces nouvelles aventures qu’on donne au public. »

Mais un valet, qui avait lu une partie de l’histoire, les ramassa ; et de celui-ci ils sont passés à un autre, qui vint avec son maître au-devant de Philippe V ci-devant duc d’Anjou, et à présent roi d’Espagne. […] Quelques Espagnols lui jurèrent l’affirmative, et le maître de celui qui avait la suite de l’histoire, dit au Français, que tout ce qu’on en avait écrit, et qui était devenu public, n’était que des bagatelles en comparaison du reste.

18. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Suis-je le maître du bien de la Compagnie ? […] Il demanda au maître valet les clefs de fond de cale. […] Cela nous fait enrager tous deux, mais nous ne sommes pas les maîtres. […] Hurtain est mort, je dois être le maître ici. […] Notez que sur les vaisseaux du roi le tambour est le maître des hautes œuvres.

19. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Je dis à ma commère que si j’étais le maître, je lui donnerais autrement à déjeuner ; mais que je n’avais osé lui proposer d’aller ailleurs. […] Ma mort va bientôt vous rendre tous deux maîtres de ce que je possède en ce monde. […] Vous serez le maître de la faire durer tant et si peu qu’il vous plaira ; mais il faut vous y résoudre. […] Le maître de la poste vous donnera une somme de… Revenez ici le plus promptement que vous pourrez : mais pourtant conservez votre santé. […] Elle me fit répondre que j’en étais le maître.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIII. De l’accident qui arriva au chevalier Sancho, en tirant une arme à feu. Remède pire que le mal. »

Otez-moi ces armes infernales, Chevalier, dit-il à son maître, je suis mort. […] Son maître prit le mousquet qui était à terre à côté de l’infortuné Sancho.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Elle fit ses efforts pour lui livrer son cœur, mais elle n’en eut pas le pouvoir, parce que Verville en était trop le maître. […] La peur de faire connaître à son époux qu’elle avait eu quelque considération pour Verville, ni même qu’elle connaissait sa personne, lui fit faire la plus grande faute qu’une femme puisse faire, qui est d’accepter un rendez-vous dans un lieu où un amant peut être le maître. […] Il ne fut plus maître de lui ; cette intrigue soutenue si longtemps par sa femme, lui fit connaître qu’elle ne méritait plus ses ménagements.

22. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Il est certain que ce secrétaire qui écrit au nom de son maître lui fait dire beaucoup de choses que son maître aurait supprimées, et en passe sous silence beaucoup dont Monsieur de Chaumont se serait souvenu. […] Le maître et les pilotes sont au désespoir de n’avoir pas pris garde de plus près à leur almanach pour savoir le saint d’aujourd’hui. […] Nous voyons d’ici un navire justement sur le chemin que nous devons tenir : si nous ne retournons pas voir Messieurs de Madras et que ce navire reste où il est il pourrait bien changer de maître. […] Comme il s’est rendu seul maître de tout, chacun n’ayant à répondre qu’à lui fait ce qu’il doit faire. […] Monsieur de Porrières ne dit pas ce qu’il en pense, mais je crois que s’il avait été le maître, et que le Florissant ne fût pas notre amiral, ce petit navire aurait décliné son nom et celui de ses maîtres.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

Il ne balança pas un moment à prendre son parti, et sautant promptement sur un des chevaux qui était sans maître, il vint se fourrer dans la mêlée. […] Le valet de Deshayes qui croyait son maître mort, avait résolu de le venger et de rendre à Don Quichotte le secours qu’il leur avait si généreusement prêté.

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

. —  Chevalier, lui repartit le brave Sancho, vous n’êtes assurément qu’un gavache, avec vos injures ; car mon maître qui jase comme un prédicateur, et qui est aussi savant qu’un pape, m’a dit que les injures sont les meilleures raisons des gens qui n’en ont point et des lâches. […] Il te hait peut-être encore à cause de ton maître, qu’il veut perdre, et qu’il hait comme le diable, parce qu’il est écrit dans les destinées, que le grand Don Quichotte doit combattre et vaincre un jeune chevalier, qu’il protège, et que tous les démons croient son bâtard ; avertis-l’en, afin qu’il s’en donne de garde, et que vous vous prépariez tous deux à soutenir de rudes combats en peu de temps, et à soutenir les plus glorieuses aventures de votre vie, pour tirer la pauvre princesse Dulcinée du Toboso de l’enchantement où Merlin la retient comme une gredine dans la caverne de Montésinos.

25. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

Merlin, qui parut être le maître des cérémonies, fit mettre Don Quichotte et Dulcinée à côté l’un de l’autre dans des fauteuils si bien dorés, qu’ils paraissaient être d’or effectivement ; Durandar et Balerme furent mis vis-à-vis d’eux dans des sièges moins magnifiques, et Sancho et Montésinos furent mis, celui-ci entre Durandar et Don Quichotte, et Sancho entre Dulcinée et Balerme, et cela, parce que Dulcinée avait absolument voulu se placer entre nos deux aventuriers, et donner la droite à son chevalier. […] Les gens à qui on confiait son bien sous la bonne foi, le rendaient de même, ou du moins montraient et prouvaient qu’ils avaient en même temps perdu le leur par des coups du ciel dont ils n’avaient pas été les maîtres, et qu’ils n’étaient point cause de sa perte ; à faute de quoi ils étaient punis comme des voleurs.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Cette femme en déchirant son maître, parlait de sa maîtresse avec toute la vénération et l’admiration possible, et comme de la plus belle et de la plus malheureuse personne du monde. […] Cependant Julia, c’est le nom que l’officier avait pris, se gouvernait d’une manière conforme à ses desseins, et acquit par des moyens différents la bonne grâce du maître et de la maîtresse. […] Laissez-la telle qu’elle est, poursuivit-il, continuez et ne craignez rien de sa haine, c’est moi qui veux que vous restiez ; je suis maître chez moi, et si elle vous chagrine, vous n’aurez qu’à me le dire, et je vous en rendrai justice. […] Pour ce que j’ai à craindre de lui, Dieu en est le maître, j’espère qu’il ne m’abandonnera pas ; il faut attendre un de ces revers qu’il sait faire naître lorsqu’on les espère le moins. —  Je ne vous promets rien, Madame, répliqua-t-il, l’état où je suis est trop douloureux pour ne pas m’engager à chercher les moyens d’en sortir.

27. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Le commandeur ne dit pas ce qu’il en pense, mais il n’est pas fort difficile de le deviner : & nous sommes tous persuadés que, s’il en eût été le maître & que M.  […] Cette prohibition de mariage, & l’utilité générale qui en provient, me font souvenir de ce que dit Corneille Tacite au sujet de trois cents esclaves qu’on fit mourir parce qu’ils n’avaient pas assez bien gardé le sénateur Papirius leur maître pour l’empêcher d’être assassiné. […] Son second maître, au lieu de le faire travailler au sucre & à d’autres ouvrages pénibles, lui donna la direction des nègres ; &, peu à peu, connaissant sa bonne conduite, sa fidélité & son bon esprit, il en fit son facteur. […] Notre second maître canonnier est mort le mardi 19. […] Pour faire honneur au maître du logis, chacun de nous en devait prendre une à son choix, à en faire ce qu’Adam fit d’Ève lorsqu’il planta le genre humain.

28. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Je lui demandai seulement qu’il voulût bien me la donner, que je le laissais le maître des articles, et que sans avoir un sou d’elle, et sans même espérer en avoir jamais rien, je m’offrais à l’avantager de tout ce qu’il voudrait, et à reconnaître que j’en avais reçu une dot, telle qu’il la fixerait lui-même. […] Mon cher ami, poursuivit-il en me frappant sur l’épaule, sois toujours le maître du tien, et laisse à tes enfants, quand tu en auras, le soin de te faire la cour ; sans te mettre jamais en risque de la leur faire. Il est agréable d’être le maître, sur tout chez soi. […] Les troubles d’ici-bas sont pires que la mort, Si du fond du néant j’avais pu les connaître, Et que Dieu m’eût laissé le maître de mon sort, Je n’aurais jamais voulu naître. […] J’ordonnai de la pompe funèbre, des prières et de tout le reste : enfin j’agis en tout comme si j’avais été effectivement le maître.

29. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Ils cherchaient les moyens de le faire partir de son bon gré, afin d’ôter de devant les yeux du pauvre gentilhomme tout ce qui pouvait entretenir ou réveiller ses visions sur le fait de la Chevalerie errante ; ils étaient même résolus d’emmener avec eux son écuyer à Madrid, tant pour s’en divertir que pour ne pas le laisser auprès de son maître, à la santé de qui chacun tâchait de contribuer ; mais le destin en ordonna autrement ; comme on le verra bientôt. […] Non, tout ce que vous pouvez dire, c’est de la pluie de la Saint-Jean qui n’apporte pas un denier de profit. — Que je suis malheureuse, dit Altisidore en feignant de pleurer, j’ai sauté du maître au valet, j’ai bien changé mon cheval borgne dans un aveugle.

30. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Nous voulûmes tous faire monter cette amende fort haut, et nous n’en fûmes pas les maîtres. […] Si le bien de mon père dépend de lui ; s’il a été le maître de me faire exiler de chez vous, le bien de ma mère, le don de mon cœur et de ma foi ne dépendent que de moi. […] Vous concevez bien ce que je veux dire, je me livre toute à vous, je me contente d’être votre épouse devant Dieu, et je vous laisse le maître de me faire passer pour une malheureuse devant les hommes. […] Deux laquais qui me connaissaient et qui attendaient leur maître qui était dans un jardin proche de là, l’étrillèrent en chien renfermé, et lui ôtèrent, je crois, l’envie d’aller jamais troubler personne en pareil état. […] Il ne tient qu’à elle de venir ; mais si elle venait avant que je l’appelasse, je lui montrerais devant vous que je suis son mari et son maître, et la paierais de s’exposer mal à propos.

31. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »

Comme Sancho en confiant son butin à son bon maître de peur qu’on ne lui prît pendant son sommeil, l’avait prié de le compter ; Don Quichotte l’avait déjà fait, et lorsque Sancho commença d’ouvrir les yeux il le lui rendit, et lui dit qu’il y avait dedans plus de huit cents pistoles.

32. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

Sancho, qui était encore animé de colère contre Thérèse, ne fut pas maître de lui : Il est bienheureux celui-là, s’écria-t-il, plût à Dieu que je fusse à sa place.

33. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Il s’était figuré que ce château lui portait malheur, et il ne se trompait pas tout à fait comme on l’a vu, aussi aurait-il bien mieux aimé aller ailleurs ; mais il n’en était pas le maître, et il fallait suivre la compagnie.

34. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

Si j’avais écrit des fables, j’aurais été maître des incidents que j’aurais tournés comme j’aurais voulu ; mais ce sont des vérités qui ont leurs règles toutes contraires à celles des romans.

35. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Elle apprit en perfection tout ce qu’on enseignait à sa maîtresse, surtout l’italien et la musique ; et cela sans avoir d’autres maîtres que les siens, qui ne lui parlaient que très peu. […] Non, reprit-elle ; mais puisque par votre propre aveu, vous êtes le maître de nous satisfaire, et que vous ne le faites pas pour nous obliger à venir, je vous jure que je n’y viendrai plus, et que dès aujourd’hui je prierai Mademoiselle de Vougy de me dispenser de l’accompagner dans les visites qu’elle sera assez bonne pour vous faire. […] Et moi je vous jure d’être votre époux, sitôt que je pourrai l’être sans nous commettre, et que je serai maître de moi.

36. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

Il voulait par là le taxer sur ce qu’il avait dit de la beauté de la comtesse, sans en excepter Dulcinée ; mais Sancho n’avait pas l’esprit assez fin pour s’imaginer une chose à quoi il ne croyait pas que son maître songeât, c’est pourquoi il lui répondit selon son sens : Ma foi, Monsieur, j’avoue que ma main et ma langue vont trop vite, mais il faut que le renard meure dans sa peau, à moins qu’on ne l’écorche en vie, et puis il ne peut sortir d’un sac que ce qu’on y a mis.

37. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

. —  Oui, oui, oui, Monsieur, dit Sancho en interrompant son maître, c’est lui-même ; il souvient toujours à Robin de ses flûtes.

38. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

J’ai su qu’outre que Sainville est bien blessé, son valet de chambre a été tué en combattant vaillamment à côté de son maître, qu’un des hommes de notre escorte a été encore bien blessé aussi bien qu’un laquais de la marquise que nous avons laissé dans l’hôtellerie d’où vous avez eu la générosité de nous retirer.

39. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

On m’assure que mon père ne sera pas le maître de me retirer d’ici, et j’y resterai malgré lui ; mais ayez tout à fait pitié d’une malheureuse, ma bourse est épuisée, payez ma pension vous-même, non seulement pour obliger le couvent à me retenir et à me considérer, mais aussi afin que je ne sois point obligée de rien demander à Monsieur de Bernay, que je ne regarde plus comme mon père.

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