M.de Lestrille, qui commande l’ Oriflamme, en a porté la relation en France. […] L’on porta le corps dans un champ à quelque deux cents pas de la maison où il était mort. […] L’Écueil a obéi & suivi sa route, qui portait sur ces deux navires. […] J’avais eu la précaution de porter du poivre, & Landais portait du pain & du vin. […] & eux, pourquoi les portent-ils dans une forteresse anglaise ?
Dieu vous a ôté la vôtre, c’est une grâce qu’il vous a faite, et qu’il ne fait pas à mille honnêtes gens qui la lui demandent tous les jours ; vous devez l’en remercier, plutôt que de la porter en terre avec tant de chagrin. […] Un des parents de la défunte entre autres, s’approcha de l’indiscret consolateur, et lui porta un coup de poing dans le ventre, dont il se fit à lui-même plus de mal qu’à Sancho, parce qu’il avait frappé sur le corselet dont le chevalier était armé. […] Alors les autres assistants s’armèrent de ce qu’ils purent trouver ; les uns se saisirent des chandeliers, les autres des flambeaux, les autres prirent les bâtons qui servaient à porter le cercueil, et tous tombant en même temps sur le misérable chevalier, lui firent bientôt vider les arçons, et se mirent à travailler sur lui comme à l’envi l’un de l’autre ; de manière qu’ils l’auraient bientôt expédié si les gens que le duc avait envoyés après lui ne fussent arrivés assez à temps pour lui sauver la vie. […] Ils le portèrent au château si moulu de coups, qu’il ne pouvait remuer ni pieds ni pattes ; il jetait le sang de tous côtés, et avait la tête fracassée en plusieurs endroits ; de sorte que les chirurgiens qui le visitèrent dirent d’abord que sa vie était en danger. […] Il disait en parlant des femmes, car il retombait toujours sur leur article : Mardi, ces créatures m’ont toujours porté guignon ; celles qui sont en vie m’ont fait enrager, m’ont battu et m’ont fait battre, et celles qui sont mortes me font assommer.
Il était vêtu d’un rouge très vif depuis les pieds jusqu’à la tête ; ses yeux ne paraissaient point, ou paraissaient si petits, qu’on ne pouvait pas les distinguer ; son casque était couvert de plumes rouges, d’où sortaient les deux plus grandes cornes de boeuf qu’on avait pu trouver, et qui jetaient aussi feu et flammes de temps en temps ; ses armes étaient de la couleur de son habit, et il portait une lance d’une grosseur prodigieuse ; le cimeterre qu’il avait à son côté était large de plus de quatre doigts. […] Pendant que la comtesse calmait les transports furieux du chevalier des Lions, le même satyre avait pour la troisième fois changé l’épée de Sancho, et notre héros qui était presque remis par l’assurance qu’Eugénie lui avait donnée, se contenta de dire que s’il avait eu seulement une épée, il aurait fait repentir l’enchanteur de ses impertinentes railleries, et porta encore la main sur celle de son écuyer, qui pour le coup sortit de son fourreau. […] C’est ce maudit magicien-là, poursuivit-il avec fureur, qui avait enchanté l’épée du chevalier Sancho ; mais je jure de ne me pas faire couper poil de barbe que je ne l’aie trouvé ; et afin qu’il ne puisse plus m’en donner à garder, je porterai aussi bien que lui mon épée nue. — Désabusez-vous, Seigneur chevalier, lui dit le duc, je ne crois pas que ce soit lui qui ait fait cet enchantement, je crois plutôt que ç’a été Parafaragaramus, qui n’a pu souffrir que vous vous exposassiez avec des armes inégales contre un démon. […] Le feu qu’il jetait provenait d’une composition de poudre à canon, de coton, d’eau de vie, de camphre et d’autres artifices qu’on avait mis ensemble dans une boîte de fer blanc sur l’estomac, et dans les extrémités des cornes sur la tête, et le tout était presque traversé d’un petit tuyau de fer, qui répondait par une petite peau de cuir bien mince et bien cousue à un petit soufflet, que l’enchanteur avait sous l’aisselle, et qui portait vent aux trois endroits ; en sorte que le feu qui était renfermé dans la boîte et dans les cornes, étant réveillé par le vent, enflammait les compositions, et faisait l’effet que nous avons vu, et qui était effectivement terrible pour ceux qui n’y étaient pas préparés. Sitôt que notre héros fut rentré dans le château, son premier soin fut d’aller visiter ses armes, qu’il trouva blanches et bien polies, avec une autre lance en bon état, et deux lions peints au naturel sur son écu ; aussi n’était-ce pas le même écu qu’il avait porté dans la forêt, la peinture n’en aurait pas été sèche ; c’en était un autre que le duc avait fait peindre depuis quelque temps, et qu’il fit mettre à la place du premier, pour toujours faire trouver à notre héros du merveilleux dans tout ce qui lui arrivait.
Je les portai à bord à six heures du soir. […] Nous ne porterons point de voiles cette nuit, que notre seule misaine. […] La grande moustache que vous portez est-elle celle d’un bouc, qui n’est qu’une bête ? […] M.de Porrières tenait mon régître, sur lequel tout est porté, espèce par espèce. […] Je les ai portés dans ma chambre ; et, lorsqu’il m’en a vu ressortir : Es-tu content ?
J’en suis fâché mais je n’en suis pas cause, s’il avait été moins insolent il ne porterait pas de mes marques. […] L’on porta le corps dans un champ environ à cent pas de la maison où il était mort. […] Elles portent à la main gauche une espèce de tambour de basque, et dansent tant que les conviés veulent. […] C’est notre commandant, nous avons obéi et suivi notre route, qui nous portait sur ces deux navires. […] On dit que les courants nous ont été contraires ; ces courants ont bon dos, ils portent tout.
Les gens qui devaient les porter, attendaient après aux dépens de l’élu, qui sous des noms empruntés, faisait trafic de vin. […] Lorsque je me portai bien, je ne voulus pas le déposséder. […] Elle le fit, et envoya son laquais la lui porter, avec ordre de l’attendre s’il n’était pas revenu. […] Ne portez point votre haine jusqu’à mes cendres. […] Je ne me ménageai pas, je voulus poursuivre, mais tout ce que je pus faire, fut de me faire porter à Grenoble.
Sitôt qu’il l’eut joint, il voulut lui porter sa lance à la visière, et il lui en arriva autant qu’à Don Quichotte, c’est-à-dire qu’elle se brisa jusque dans le poignet, avec autant de facilité que si elle eût été de verre. […] Leurs chevaux, qui n’étaient ni Rossinante ni Flanquine, étaient extrêmement vifs et forts, et avaient la bouche tendre ; et si les coups de poing qui portaient à faux faisaient faire des contorsions et des demi-tours à droit, leurs montures qui en sentaient le contrecoup par le mouvement de leurs corps qui entraînaient leur bride, leur faisaient faire des saccades de la manière du monde la plus plaisante et la plus risible. […] Il avait sur sa tête un turban tout blanc, avec une plume en aigrette au-dessus ; il s’était blanchi le visage, aussi bien que la barbe, qu’il portait longue d’un bon pied ; il avait en ses mains des gants aussi blancs que le reste, et portait un livre où il paraissait lire quelque chose.
Il ne voulut pas en faire porter plus, crainte qu’Angélique ne le refusât absolument. […] La mère d’Angélique vint enfin à se mieux porter, il en eut autant de joie que si elle avait été la sienne. […] Elle le portait de cet air, parce que lui-même le voulait, et qu’il l’en avait mille fois priée ; car si elle avait suivi sa volonté, elle l’aurait porté bien moins leste ; et cette fois-là elle s’était mise le plus magnifiquement qu’elle avait pu, parce qu’il devait se trouver à la Foire avec de ses parents, à qui il était bien aise de la faire voir comme par rencontre, et qu’il l’avait priée d’y venir sous les armes. […] Il le porta lui-même, et votre commère qui lui donna sa parole pour l’heure qu’il lui marqua, me dit les termes où ils en étaient. […] Elle ne lui portera point de dot, ajouta-t-elle, en parlant à Madame de Contamine ; mais je me flatte de lui en tenir compte, soit par mon crédit, soit par celui de mes amis.
Il avait pendant plus de dix ans porté les armes, et acquis la réputation d’un fort brave homme ; il était d’une des premières Maisons de la province, bien fait de sa personne, d’une conversation fort aisée et agréable, et n’avait pas plus de trente ans lorsqu’il se retira chez lui et quitta le service. […] Il fut en un moment tout couvert de son sang, et le chirurgien qui fut appelé pour le panser eut une très mauvaise opinion de sa blessure ; on le mit au lit toujours gardé à vue, et lui toujours prévenu de la mort de sa femme, fit en sorte en se tourmentant de défaire les ligatures de sa tête, et ne voulut jamais qu’on y remît la main qu’après qu’on lui eut dit que sa femme se portait mieux. Comme il ne voulut pas le croire, on fut obligé de le porter auprès d’elle, il l’accabla d’embrassements, et se laissa panser sans peine. […] Après cela Sotain lui avoua la maladie dont il était travaillé, et lui offrit toutes choses au monde pour avoir d’elle la ceinture qu’elle portait. La feinte Italienne ne se fit pas presser sur le prix, mais elle fit mille difficultés sur la manière de l’ôter de dessus son corps, où elle ne voulait pas, disait-elle, qu’aucun homme ne portât ni les mains ni les yeux.
Que je n’étais pas d’humeur à souffrir tant de dépense en habit, et qu’une femme qui ne veut plaire qu’à son mari, ne doit point le porter si haut. […] Je regardais cette chienne, et j’étais tellement étonné de ce que je voyais, que je restai immobile ; mais lorsque je lui vis prendre ce gobelet, et le porter à sa bouche, tous mes sens me revinrent. […] Je me fis porter dans cette maison, où j’ai resté jusques à avant-hier après-midi. […] Madame de Jussy monta en carrosse au sortir de table ; elle alla chez son oncle qui fut extrêmement surpris de la voir si magnifique, elle qui l’avait toujours porté chez lui comme une dévote. […] Cela redoubla l’étonnement de d’Ivonne et de sa femme, qui fut à son comble lorsque Jussy entra, précédé d’un laquais qui portait un flambeau.
La baronne arriva un moment après, et suivant le conseil qu’elles avaient tenu toutes quatre le soir précédent, ce fut elle qui me porta la parole ; elle me parla dans les termes les plus obligeants du monde, et sur ce que je lui dis que mon dessein était d’aller cacher ma honte et mon désespoir dans le fond d’un couvent, elle entreprit de m’en détourner, et y réussit. […] C’est à vous à voir à présent s’il vous est plus avantageux d’être bientôt veuve d’un mari mort avec infamie, que de porter longtemps le nom d’un homme d’avec qui vous pouvez vous séparer quand vous voudrez. […] Elle ne porta pourtant pas loin l’impunité de ses crimes ; car environ quinze jours après être sortie de prison, elle fut trouvée morte dans son lit, avec beaucoup d’apparence d’avoir été empoisonnée la veille, dans un endroit où elle avait soupé, et qu’on ignore encore. […] Vous ne sauriez croire jusqu’à quel excès il a porté ses violences contre ma mère, qu’il accuse de mettre le divorce entre nous. J’ai cependant encore eu assez de considération pour lui pour empêcher ma mère de porter ses plaintes en Justice des insultes qu’elle en a reçues.
J’y portai la main et la bouche. […] Je vis bientôt qu’il avait porté. […] Je lui demandai fort doucement comment il se portait. […] Je l’enlevai de sa chaise, et la portai sur son lit. […] J’en portai ce jugement la première fois que je la vis.
On le ramenait en triomphe avec bien de la peine, parce qu’il n’en pouvait plus des parties qui portaient sur la selle. […] Pardi bon, dit Sancho, ce satyre-là m’a déjà porté bonheur, et je crois qu’on l’appelle Rebarbaran. — Cela est vrai, reprit Eugénie ; d’où le connaissez-vous, reprit-elle, Seigneur chevalier Sancho ? […] Je ne croyais pas offenser votre bon ami Parafaragaramus, lorsque j’ai porté la main à l’arme infernale qui m’a attiré tant d’affaires ; et pour ma langue, qui diable pourrait s’en choquer, puisque je ressemble à notre curé, qui ne sait pas lui-même ce qu’il veut dire quand il ouvre la bouche, et que je ne le sais pas non plus ? […] La Provençale qui avait fait disposer toutes choses, le flatta de sa victoire sur l’enchanteur qui lui avait abandonné ses armes, et lui insinua que cet endroit était heureux, et qu’après y avoir vaincu un démon, il n’y avait pas d’apparence que des chevaliers lui résistassent : enfin elle le tourna si bien, qu’elle le fit résoudre d’aller y porter son cartel, et de prendre ce même endroit pour le champ de sa gloire, et la défaite des chevaliers.
Son inquiétude se remarquait par ses fréquents tournements de tête et son agitation continuelle ; mais le malheureux n’en était pas encore où il pensait : car un démon dameret, c’est-à-dire fort proprement vêtu, et nullement effroyable comme les autres, mais au contraire parfaitement bien mis avec de la broderie d’or et d’argent, de belles bagues et de beaux anneaux aux doigts, de beau linge et de belles dentelles, poudré, frisé, en un mot tiré à quatre épingles et d’un visage fort doux, fort mignon et fort beau, s’approcha du trône de Pluton, et ayant posé sur le premier degré deux petits paniers qu’il portait, l’un rempli de petites cornes de différentes couleurs, et l’autre de petites fioles d’essence, de pots de pommade, de tours de cheveux, de boîtes à mouches, de fard et d’autres ingrédients propres aux femmes, se mit à genoux et d’une voix fort douce et fort agréable se mit à le supplier de lui accorder audience. Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées. […] Sancho fut donc retiré de la balustrade, et porté par les quatre démons au milieu de ces demoiselles, ou du moins des douze figures qui paraissaient telles. […] Ce n’était que miroirs de tous côtés, lustres éclatants d’or et d’argent, et une musique charmante s’y faisait entendre ; enfin ils croyaient être effectivement dans un palais enchanté, et Sancho n’aurait pas cru sortir de l’enfer si son corps, sa barbe et ses joues n’en avaient porté des marques.
Ils jugent qu’une femme infidèle est digne de mort, et le plus souvent ce sont eux-mêmes qui en sont la partie, le juge et le bourreau ; ils ne leur font aucune grâce, et la seule qu’elles puissent trouver, c’est une retraite dans un couvent lorsqu’elles peuvent s’y jeter, ou bien dans un autre asile où leurs maris ne peuvent porter ni leur vengeance ni leurs fureurs. […] C’était la veille du départ de toute la compagnie du château de la Ribeyra ; et comme le curé du village des chevriers où Valerio avait été porté, venait prendre congé de lui et de la comtesse Eugénie, et qu’il était présent à tout ce que Don Quichotte avait dit, il ne put s’empêcher de l’approuver, et convint que le péché devant Dieu était en effet plus grand pour les hommes que pour les femmes, et en donna une raison qui parut très juste, savoir que rarement les femmes font les premières démarches ou avances d’une aventure, et qu’il est bien plus difficile de se défendre que d’attaquer ; au lieu que les hommes, qui attaquent toujours et ne se rebutent point par les refus, marquent un esprit diabolique, non seulement en offensant Dieu dans le cœur par un dessein constant et persévérant de l’offenser, mais aussi en poussant et en obligeant les autres de l’offenser avec eux ; ce qui était un péché prémédité, un péché raisonné, un péché d’action et de volonté, et par conséquent tellement atroce qu’il n’y avait que la miséricorde de Dieu qui pût le pardonner. […] Monsieur, voyez-vous, chacun sent son mal ; tous les souliers du monde paraissent bons et bien faits, et il n’y a que ceux qui les portent qui sentent où ils les blessent. — Mais, Chevalier Sancho, lui dit Eugénie, vous déchirez là les femmes sans pitié. — Eh non, Madame, reprit-il, je ne parle que de la mienne ; et en effet, il n’y a qu’elle qui me fasse enrager. — C’est votre faute, lui dit la belle Provençale, vous deviez étudier son humeur avant que de l’épouser. — Eh oui, oui, lui dit Sancho, t’y voilà laisse-t’y choir ; une fille qui a envie d’être mariée ne se déguise pas ? […] En même temps il lui porta la main auprès de l’oreille, et fit semblant d’en tirer quelque chose, qu’il mit entre ses deux pouces, et faisant la même figure que les gens font quand ils écrasent de la vermine.
Il s’était figuré que ce château lui portait malheur, et il ne se trompait pas tout à fait comme on l’a vu, aussi aurait-il bien mieux aimé aller ailleurs ; mais il n’en était pas le maître, et il fallait suivre la compagnie. […] Les Français convinrent, que l’amour semblait être né en Espagne, où généralement tout le monde y était porté, qu’il semblait même que les Espagnols aimaient d’une manière plus sérieuse que les Français, puisqu’il paraissait qu’ils faisaient de leur amour une des principales occupations de leur vie ; mais que cependant les Français aimaient d’une manière plus engageante, et que si on ne trouvait pas parmi quelques-uns d’eux autant de constance qu’aux Espagnols, on y trouvait du moins plus de feu et de vivacité. […] Ils ajoutèrent, qu’ils convenaient qu’il y avait en France beaucoup de maîtresses et même d’épouses, qui trompaient cette confiance, et qui étaient véritablement infidèles ; mais qu’ils ne doutaient pas qu’il n’y en eût pour le moins autant en Espagne, étant le propre de tout le monde, et surtout des femmes, de se porter avec ardeur à tout ce qui est défendu, et de se dérober à un aussi dur esclavage, que celui où elles se voient réduites.
Cet officier n’était pas bien monté, et voyant que son cheval ne pouvait pas tenir tête à celui de son ennemi qui était un fort andalour, il avait commencé avant que de s’attacher au maître par porter au cheval deux grands coups d’épée dans les flancs. […] Il revint au même endroit où il avait laissé Deshayes qu’il trouva nageant dans son sang ; il l’étancha le mieux qu’il put, et à force d’appeler au secours, il fut entendu de l’hôtellerie, et ceux qui y allèrent l’y portèrent, lorsqu’il fut reconnu par Silvie qui en sortait et qui suivait le duc d’Albuquerque pour aller au château du comte Valerio. […] Comme les différents sentiments ne permettaient pas que les esprits fussent portés à la joie, on ne fit point prier Sancho de venir souper, et il resta avec l’officier dont les civilités bachiques lui plaisaient plus que la meilleure compagnie, outre que n’ayant pas tout à fait tenu parole à la comtesse, et se souvenant bien de l’état où elle l’avait vu dans l’hôtellerie, il ne cherchait pas à se présenter à ses yeux.
Que la conscience même l’obligeait à prévoir mille fâcheuses extrémités, où une fille violentée, et remplie de passion, peut se porter. […] Que ce ne serait donc pas la nécessité qui la porterait au mal, mais le seul plaisir des sens. […] Cette fille était gaillarde et de bonne humeur, j’étais porté au badinage ; et enfin, comme le diable se mêle de tout, nous travaillâmes à faire un troisième. […] Tout le monde a cela de propre, particulièrement les femmes, de se porter avec ardeur à tout ce qui est défendu. […] Je vais lui porter ma vie, ou lui arracher la sienne.
Je fus blessé et me fis porter à Calais, tant pour être mieux soigné, que parce que j’avais des parents en Angleterre, dont je recevais des secours plus promptement que de chez moi. […] Elle portait le deuil de sa mère, j’eus compassion de son malheur. […] Enfin elle porta son emportement et son manque de respect si loin, que mon père et ma mère sortirent dans une si grande colère contre elle, qu’ils l’ont presque déshéritée. […] La vue de mon sang me mit en fureur à mon tour ; et quoi qu’on pût faire pour nous séparer, je lui portai deux coups dans le corps dont le dernier le terrassa. […] Nous passâmes le reste du jour assez bien pour ne point porter d’envie aux plaisirs qu’on pouvait prendre ailleurs.
La maîtresse de l’hôtellerie voisine du château de la Ribeyra, où Sainville et Silvie avaient été premièrement portés, ne manquait pas de venir les voir tous les jours, et de s’informer de leur santé, surtout de celle de Silvie et de Sainville, mais avec tant d’empressement et d’assiduité, qu’on en soupçonna une autre cause que la civilité ; aussi y en avait-il une. […] Que pour le comte du Chirou, ils n’avaient pas toujours été si bons amis qu’ils étaient parce qu’ils avaient aimé la même maîtresse à Gironne, que pourtant malgré sa concurrence, du Chirou n’avait jamais voulu le faire arrêter comme il le pouvait lorsqu’il allait dans cette place dont les Français étaient maîtres, pour voir incognito leur commune maîtresse ; mais qu’enfin tous deux ayant reconnu que non contente de les sacrifier l’un à l’autre, elle les sacrifiait encore tous les deux à un troisième, ils s’étaient joints d’intérêt pour avérer sa perfidie, et la prendre sur le fait ; qu’ils y avaient réussi, et que cette conformité d’aventures les ayant rendus fort bons amis, qu’ils s’étaient promis amitié et secours partout où ils se trouveraient, sauf le service de leur souverain et l’intérêt de leur honneur ; que même sitôt que la paix avait été faite entre la France et l’Espagne, du Chirou l’était venu voir à Barcelone, où il s’était fait porter blessé, et lui avait offert sa bourse, et tout ce qui pouvait dépendre de lui, pour lui rendre tous les services qui auraient pu lui être nécessaires dans l’état où il se trouvait. […] La marquise ayant par là l’esprit en repos, les ducs et les deux épouses n’ayant eu aucun sujet de chagrin que par rapport à leurs amis, le comte Valerio et son épouse étant contents, Sainville et sa veuve étant dans la meilleure intelligence du monde, aussi bien que le comte du Chirou avec la belle Provençale, Valerio et Sainville reprenant peu à peu leurs forces, Don Quichotte se portant bien, et Sancho en parfaite santé, à quelques brûlures près ; en un mot tout le monde ayant l’esprit porté à la joie et au plaisir on se disposa en attendant le départ, qui n’était retardé que par Valerio, Sainville et du Chirou, à prendre de nos aventuriers tout le divertissement qu’on pouvait en prendre sans s’en railler ouvertement, surtout de notre héros, dont le comte du Chirou admirait la valeur, et à qui il devait la vie, aussi bien que la duchesse et Eugénie, qui outre cela lui devait encore celle de son époux, et peut-être son honneur.
Valerio et Sainville qui commençaient à se mieux porter, et qui étaient en état de prendre l’air, étaient montés dans sa chambre avec le reste de la compagnie, et firent partie en sa présence pour aller le lendemain tous ensemble à l’entrée de la forêt, et se promener au même endroit où Eugénie avait été délivrée. […] Comme il se portait bien, il sortit de sa chambre et descendit pour aller se promener dans le parc, ou plutôt pour aller boire à l’office, comme il faisait avant son accident. […] Tenez, Monsieur, ajouta-t-il, c’est madame la duchesse qui m’attire tout ceci, car si je n’avais pas voulu tirer aussi bien que les autres pour lui faire plaisir, je n’aurais pas mis la main où je n’avais que faire ; oui mardi, c’est elle qui me cause tout ce beau ménage ; au diable les femmes, elles m’ont toujours porté guignon.
Il prit le papier qui était sur sa table, il le baisa, et le mit dans une bourse qu’il portait sur son estomac, en manière de reliquaire. […] Nous y montâmes ; un enfant m’en donna la clef, et j’y portai deux chaises. […] À ce mot je dis à ma femme de lui porter la pointe à la gorge, et de le percer si il faisait le moindre mouvement pour se lever. […] Je vous laisse à penser à quel excès de colère cette lecture le porta. […] A peine ouvrit-elle ses yeux mourants, on la porta dans cet état dans la chambre dont je vous ai parlé en présence de sa mère.
Cela dit, il remonta à cheval, et voulut prendre sa course, mais sa monture qui n’en pouvait plus tomba sur le nez, et lui aussi, avec tant de bonheur pourtant qu’il ne fit que s’écorcher les mains qu’il avait heureusement portées au-devant de lui en tombant. […] Le duc vit bien que le seul parti qu’il y avait à prendre était celui de les porter toutes deux dans son carrosse jusqu’au lieu le plus proche.
dit Sancho, Parafaragaramus me donne les armes d’un larron pour en aller défaire d’autres, pardi je n’en veux point, elles me porteraient gui-gnon. — Eh ! […] La longue traite qu’ils avaient faite pour se sauver, et le sang qu’ils avaient perdu ayant tout à fait épuisé leurs forces, ils furent pris vifs et remis entre les mains des gens du lieutenant, qui, avec du vin leur raffermirent le cœur, et après cela les firent porter dans une charrette, qu’on envoya quérir à la même prison où était Pedraria.
Une demi-heure ou environ après, Silvie entra enveloppée dans une cape telle qu’on en portait en ce temps-là, une jupe retroussée, et enfin si bien déguisée, que Cléon ne put la reconnaître que lorsqu’elle eut ôté sa cape, et laissé tomber sa jupe. […] Justin qui s’était armé leur porta à chacun un pistolet à l’estomac, en menaçant de tuer le premier des deux qui branlerait.
Tous lui passèrent condamnation sur cet article, surtout la gouvernante, qui les aurait incités à ce dessein si elle ne les y avait pas vus portés d’eux-mêmes. […] Après l’avoir si bien étrillé, ils le portèrent dans les fossés du château, où après l’avoir assis sur une pierre, ils le lièrent à un pieu et le laissèrent dans l’eau jusques au col ; afin, lui dirent-ils, d’éteindre les feux de la concupiscence.
. — Eh non, non, j’ai été trop bien étrillé en enfer, j’aime mieux porter ma peau sur mon col en paradis comme saint Barthélémy, que d’aller en enfer bien chauffé et bien vêtu. […] Mardi, poursuivit-il, votre château m’a toujours porté guignon ; j’y ai reçu plus de taloches et d’horions en un jour, que je n’en ai reçu ailleurs en un an.
Il connaissait assez la bravoure et l’intrépidité de notre héros, pour savoir jusques où son courage le porterait dans la forêt ; il prévoyait bien aussi que Sancho ne le quitterait pas d’un pas ; il aurait bien voulu ne les point exposer contre des bandits ; mais dans le fond, outre que Don Quichotte n’aurait pas trouvé bon que l’affaire se fût passée sans lui, le duc voyait bien qu’il lui serait d’un grand secours, et qu’après tout c’était la mort la plus glorieuse qui pût arriver à deux fous, que de perdre la vie en servant le public ; d’un autre côté il voyait bien que l’occasion serait chaude et de fatigue, et que les chevaux de nos aventuriers n’étaient point assez forts pour la supporter, ni leurs armes assez bonnes pour résister au mousquet et au pistolet ; ainsi il avait jugé à propos de les armer par cette voie étant bien persuadé que l’estime qu’ils feraient de leurs armes et de leurs chevaux, qu’ils croiraient tenir de la main d’un enchanteur, leur ami, les animerait davantage, et relèverait le courage, surtout de Sancho, qui lui paraissait abattu par la conversation qu’il avait eue avec Don Quichotte, et que lui et Parafaragaramus avaient écoutée.
Il montra ses lettres avant que de les cacheter, qui étaient écrites avec tant de zèle, qu’il n’aurait pas pu se servir de termes plus pressants quand il aurait été question de la vie de son propre fils ; et enfin il acheva de mettre en repos l’esprit de la marquise, qui fit partir deux courriers dans le moment même, pour les porter à leur adresse.
Il avait été impossible de le satisfaire, parce que l’occasion ne s’en était pas présentée, et qu’on n’avait voulu rien dire en présence de Valerio : mais ce comte se trouvant beaucoup mieux, et s’étant fait porter dans la chambre de Sainville, le duc d’Albuquerque profita de ce temps-là pour emmener le duc de Médoc dans l’appartement qui lui avait été préparé, et fit avertir la comtesse et Don Quichotte de venir les y trouver.
Ce malheureux se préparait à porter un coup d’épée à cette dame, et l’aurait assurément percée, si notre héros n’eût fait gauchir le coup, en lui poussant son cheval sur le corps, en sorte que la duchesse en fut quitte pour la peur, et pour une égratignure à la main qu’elle avait portée au-devant du coup.
A l’égard de Sancho, son instinct le porta d’abord à demander du vin, et il ne voulut jamais souffrir qu’on le saignât ; il but en arrivant deux ou trois pintes de vin presque tout d’une haleine, il se coucha et s’endormit, il continua le même remède, et se trouva parfaitement guéri au bout de trois jours, au lieu que Don Quichotte en suivant fort religieusement tous les avis du barbier, après huit saignées et grand nombre de bouteilles de tisanes, mourut entre les bras de son curé avec tous les sentiments d’un bon chrétien.
Sancho se mêla de la conversation, et maudit mille fois ces armes diaboliques, dont il portait encore des marques.
Celle de Des Frans fait connaître, que quelque fonds qu’une femme puisse faire sur sa propre vertu, elle doit être toujours en garde, et cela avec d’autant plus de soin, qu’elle a de beauté et de mérite, parce que c’est ce qui est cause qu’on l’attaque plus opiniâtrement ; et que tôt ou tard, elle peut être la dupe de sa propre confiance : elle fait voir aussi à quelle extrémité un amour outragé peut se porter.
Je ne m’étonne pas de ne vous voir pas demander de ses nouvelles, vous en savez de plus certaines que nous : cependant vous ne nous avez point empêchés de porter nos conjectures jusqu’à la vérité, par une lettre qu’elle lui écrivit environ six mois après son départ et le vôtre.
Tous se levèrent à l’aspect de ce sage enchanteur, qui était toujours vêtu de blanc, et tenait pour lors à la main un autre livre que celui qu’il avait coutume de porter.