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2. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Que les saisies de[s] autres créanciers avaient été levées, et que la sienne qui n’était que de la veille, avait empêché son paiement. […] Acceptez le moyen que je vous offre d’être l’un à l’autre sans que personne puisse nous en empêcher. […] Et pourra-t-elle empêcher qu’on ne s’aperçoive de tout, si elle devient grosse ? […] Mille raisons devaient m’empêcher de consentir à ce transport, je les leur dis ; je joignis les prières aux raisons. […] Elle avait un passe-partout qui l’avait empêchée de frapper à la porte ; et la longueur de l’allée l’empêchait d’entendre le bruit qui se faisait en haut.

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Mon frère la copiait, et moi je ne pouvais pas m’empêcher de rire. […] Hélas oui, me répondit-elle, d’un air si naïf, que je ne pus m’empêcher de rire. […] Des Frans ne put s’empêcher de rire à ce ressouvenir. […] J’empêchai bien que ce ne fût notre bateau. […] Tout mourant qu’il était, on ne put pas m’empêcher de lui casser ma canne sur le corps.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Qu’il ne l’empêcherait point non plus d’y aller si elle le voulait, ce qu’il ne craignait pas, puisqu’elle avait tant d’envie d’être mariée. […] Je vous rends votre parole, reprit celui-ci, que cela ne vous empêche point de conclure avec Monsieur. […] Il était impossible de s’empêcher de rire, lorsqu’il se mettait sur cette matière. […] Car enfin si j’avais été d’humeur à me gouverner mal, qui m’en aurait empêchée, puisque vous m’en avez laissé toute la liberté ? […] Des Frans voulut sortir, mais il en fut empêché par elle-même.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

Les Français et les Espagnols qui avaient joint Don Quichotte firent semblant de vouloir se jeter après lui dans cette caverne, et en furent empêchés par une grille de fer qui se leva tout d’un coup à leurs pieds et qui leur en boucha l’entrée. […] Il allait à ce prétendu corps pour lui lever le haubert et l’armet afin de le voir au visage ; mais il en fut empêché par un nouveau spectacle. […] Celui-ci allait bravement venger son écuyer, quand il en fut empêché par une nouvelle vision. […] La promptitude de son enlèvement et de sa chute avait empêché son maître de s’y opposer, et il n’entendit plus de lui que des hurlements effroyables. […] Montre-moi son ennemi et le mien, et tu verras beau jeu. — Il ne tient à aucun de nous, répondit Pluton ; je ne m’oppose point à sa liberté, et tu peux la reprendre partout où tu la trouveras aussi belle qu’elle ait jamais été, sans que je t’en empêche. — Ah, Seigneur !

6. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

C’est leur faute, je ne les empêche pas de le regarder tous les jours. […] Cela aurait empêché les matelots de se défaire de leur linge, et chacun aurait eu son nécessaire à moins de frais. […] C’est bien fait car bien loin de piller un écrivain doit empêcher le pillage. […] de Saint-Paul officier de la Compagnie, s’y trouva ; sa présence ne les empêcha pas de poursuivre. […] Mais la bravoure des Français et leur impatience les empêchera toujours de prendre leurs avantages.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

Leur étonnement leur empêcha d’arrêter leurs chevaux, qui se connaissant, et n’étant plus poussés s’arrêtèrent d’eux-mêmes l’un auprès de l’autre. […] Chevalier, dit-il à Sancho, un enchanteur qui me persécute m’empêche de tirer mon épée. —  Et moi aussi, dit Sancho. —  Comment donc terminerons-nous notre combat ? […] C’est moi qui ai fait rompre vos lances dans vos mains ; c’est moi qui ai enchanté vos épées pour vous empêcher l’un et l’autre de répandre un sang que vous regretteriez avec amertume. […] Je t’avertis qu’il y a un méchant magicien enchanteur nommé Freston nouvellement sorti des chaînes où Pluton le retenait depuis trois ans, qui t’a juré une guerre éternelle, à cause qu’étant son ennemi, il voit que je te protège ; mais j’empêcherai qu’il ne te fasse aucun mal.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

La seule Eugénie alla au-devant de lui, et feignit de se jeter à ses pieds pour le remercier de toutes les obligations qu’elle lui avait ; mais il l’en empêcha, et la ramena auprès des autres, à qui il fit une profonde inclination les deux mains sur l’estomac. […] Notre chevalier regarda du côté de tous les spectateurs s’il ne verrait pas une épée qu’il pût ravir ; mais tous étaient désarmés, et lui dans la plus grande colère où il eût jamais été, voulait suivre le spectre, mais il en fut empêché par Eugénie, qui lui promit de savoir de Parafaragaramus où il pourrait trouver cet insolent enchanteur. […] C’était par ce même trou qu’était disparu celui qui avait été commis à la garde des armes de Sancho, et qui lui avait donné tant de coups de couleuvres ; et comme le trou n’était pas tout à fait dans sa perfection, on avait empêché Don Quichotte d’en approcher après que le maître d’hôtel s’y fut jeté. […] Elle poursuivit, en disant qu’elle avait appris de lui que c’était le lâche Freston lui-même qui avait enchanté l’épée du chevalier Sancho, parce qu’il n’était qu’un poltron qui n’aurait jamais osé se moquer de lui ni le braver s’il avait été en état de défense ; que Parafaragaramus lui avait promis de le combattre lui-même en sa présence, et se faisait fort de le renvoyer en enfer aussi vite qu’il en était venu ; cependant qu’il n’avait pas pu se dispenser de lui dire qu’en sortant d’avec lui, ce maudit enchanteur avait été dans la caverne de Montésinos, où il avait eu en effet la barbarie de donner vingt coups d’étrivières bien appliqués à la pauvre princesse Dulcinée, et que sans doute il aurait encore porté sa cruauté plus loin si Parafaragaramus lui-même ne l’en avait empêché, et ne l’avait obligé de prendre la fuite, et d’abandonner cette pauvre dame, après l’avoir traînée longtemps toute nue sur les ronces et les épines ; que cette pauvre désolée avait appelé plus de cent fois son fidèle et bien aimé chevalier Don Quichotte à son secours, et que c’était cela qui avait redoublé la fureur de son bourreau ; mais que Parafaragaramus l’avait un peu remise, en lui promettant qu’avant qu’il fût huit jours il la vengerait, et que l’invincible chevalier des Lions romprait son enchantement ; que c’était ce que Parafaragaramus lui avait donné ordre de lui dire, et qu’il dormît en repos sur cette assurance. —  Ah ! […] Je n’ai pas songé à vous expliquer cet article, Seigneur chevalier Sancho, lui dit Eugénie, quoique mon bon ami me l’eût pourtant ordonné ; c’est que vos armes ne pourront pas être enchantées quand vous voudrez les employer contre un chevalier comme vous, mais un méchant enchanteur peut les enchanter de peur que vous ne vous en serviez contre lui ; ainsi, Seigneur chevalier, ajouta-t-elle, parlant à Don Quichotte, qui avait écouté la demande de Sancho, c’est encore une raison qui vous doit empêcher de vouloir combattre vous-même le méchant Freston.

9. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Tout mon rival qu’il était, je ne pus pas m’empêcher de l’aimer et de l’estimer ; et peu s’en fallut même que je ne lui découvrisse l’état où nous en étions elle et moi. […] Vous m’avez empêchée de mourir devant vous, vous avez jeté le poison que je voulais avaler ; mais je suis fort aise que vous sachiez quelle est ma résolution. […] Nous fûmes confrontés ensemble devant mes juges, leur présence ne l’empêcha point de se jeter à mon cou les yeux baignés de larmes. […] Je ne pouvais m’empêcher qu’avec peine de rire, en voyant l’embarras de l’oncle et de la tante. […] Je suis très aise que mes amis soient tombés en bonnes mains ; mais pour moi, à qui le contraire est arrivé, vous ne m’empêcherez point de déclamer.

10. (1721) Mémoires

Je ne puis m’empêcher de rapporter ici quelques vers fort justes, et qui conviennent parfaitement au sujet. […] Aucun de nous ne put s’empêcher de rire de ce discours, surtout venant d’un homme connu pour être parfaitement sobre. […] J’y descendis plusieurs fois, et je ne pus m’empêcher de rire de voir l’aumônier précipiter leurs confessions. […] Je ne puis m’empêcher de raconter ici une aventure dont j’ai été témoin. […] C’est l’unique moyen d’entretenir leur zèle, et d’empêcher que la mollesse ne se glisse dans leurs communautés.

11. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Elle ne m’empêchait pas de lire Ovide, le plus à mon goût de tous les poètes latins. […] Il faut apparemment que l’anse dans laquelle cette eau se perd soit pleine de rochers qui en empêchent l’abord. […] La chaleur empêche de respirer ; la respiration brûle les entrailles : c’est le plus fort grief de M. […] Qu’il n’en avait été empêché que par une maladie qui lui était tout à coup survenue. […] Blondel nous a parlé du commandeur comme d’un très honnête homme, qui nous empêchera de regretter M.

12. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Leur présence n’empêcha point les bramènes de poursuivre leur cérémonie. […] Je n’ai pu m’empêcher d’en dire ma pensée, assez crûment, à notre aumônier : il m’a paru déferré et confus. […] Je ne pus m’empêcher de sourire à ce prélude. […] Pascal : qu’ils n’écrivent plus que pour leurs dévots, s’ils veulent être crus, ou bien qu’ils empêchent qu’on leur réponde. […] Deux raisons les en ont empêchés : ils disent eux-mêmes la première, & le bon sens dicte l’autre.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Je ne remettrai jamais le pied chez vous, mais votre mauvaise humeur ne m’empêchera pas de voir votre mari. […] Il lui demanda s’il était impossible de la voir, et elle lui répondit qu’elle ne sortait point du tout de chez elle, parce que son mari faisait même dire une messe dans une chapelle du château, sous prétexte qu’il était fort éloigné de la paroisse, mais en effet pour empêcher sa femme de sortir. […] Le mari lui dit de le suivre, et l’Italienne l’ayant suivi, il la fit entrer chez lui ; et après l’avoir bien fait manger en sa présence même, il la mena dans son jardin tout au bout, afin de n’être entendu de personne, où lui ayant demandé si elle voulait rester chez lui, il lui répondit que son honneur y serait en sûreté, et qu’il lui procurerait un parti qui l’empêcherait de regretter la dame qu’elle allait chercher, et les parents de son mari. […] Sa femme ne put s’empêcher de jeter un ris moqueur, et de lever les épaules, et consentit néanmoins à tout ce qu’il voulut, espérant qu’après cette ridicule précaution il ne la chagrinerait plus tant. […] Qui peut vous empêcher, poursuivit-il, de vous livrer à mon amour ?

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIII. De l’accident qui arriva au chevalier Sancho, en tirant une arme à feu. Remède pire que le mal. »

Il lâcha son coup en tournant la tête, mais non assez promptement pour s’empêcher d’être grillé comme un cochon. […] L’inquiétude de la duchesse ne l’empêcha pas de rire d’un si beau saut, mais elle se retint en voyant la rage et la fureur qui montèrent tout d’un coup au visage de Don Quichotte, qui courut à son écuyer, et le trouva, comme j’ai dit, presque mort, grillé, roussi et rôti, et la mâchoire toute en sang. […] Valerio, Eugénie, le duc d’Albuquerque, son épouse et les Françaises, avaient fait leur possible pour empêcher le duc de Médoc de se charger de l’exécution de l’entreprise, et l’avaient supplié de s’en reposer sur le lieutenant, ou un de ses officiers, et de ne se point commettre avec des gens désespérés, de sac et de corde, en un mot des bandits indignes de sa présence et du péril où il allait se précipiter.

15. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Qui vous a empêché de venir ? […] Je ne pus enfin m’empêcher d’en faire mes plaintes en sa présence. […] J’empêcherai qu’on vous le dispute, parce que je déclarerai que j’en ai disposé, sans dire comment. […] Je fus longtemps sans la voir après ce changement ; je ne comprenais pas moi-même ce qui m’en empêchait. […] Je compris que sa retraite et notre séparation m’était absolument nécessaire, ou pour m’empêcher de me jeter dans le dernier abîme d’infamie, ou pour m’empêcher de lui percer le sein.

16. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Angélique lui paraissant surprise, et par là achevant de se faire connaître, cette princesse ne put s’empêcher de lui parler. […] Il en était pourtant au désespoir, et se jeta vingt fois à ses pieds pour l’empêcher d’en venir là. […] Mais, poursuivit-elle, ne pourrait-on pas empêcher que cela ne sortît de l’hôtel ? […] Ce n’est point la peur d’être déshérité qui m’en empêche, ce sont les bontés qu’elle a toujours eues pour moi qui me retiennent. […] Elle en eut une joie sensible, et ne put s’empêcher de la lui témoigner avec mille petites caresses.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

La belle veuve lui dit qu’ils ne s’étaient jamais parlé, et que tout ce qu’elle en pouvait savoir elle-même, n’était fondé que sur des conjectures de l’assiduité et de l’attachement qu’il avait eu de la suivre partout où elle allait, et de se trouver partout où ses affaires la conduisaient ; qu’en un mot ç’avait été son ombre pendant tout le dernier mois qu’elle était restée à Paris ; mais que ses chagrins et ses affaires l’éloignant de toutes sortes de compagnies, elle n’avait jamais fait semblant de s’apercevoir de ses assiduités ; qu’il était pourtant vrai qu’elle l’avait remarqué et distingué comme l’homme le mieux fait qu’elle eût jamais vu, et qu’elle n’avait pu s’empêcher de demander qui il était, et qu’ainsi n’ayant jamais vu autre que lui s’obstiner à la suivre, elle ne doutait pas que ce ne fût lui qui eût accompagné Deshayes. […] Ce n’était cependant pas la discrétion qui l’en empêchait, mais bien la vue de l’aimable Provençale qu’il n’avait pu s’empêcher d’aimer avec toute l’ardeur et la sincérité possible.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Des gens du logis arrivèrent dans le moment qui empêchèrent Sancho de la rosser ; les dames parurent aussi et demandèrent d’où venait un si grand bruit. […] Le curé qui avait eu sa part de la comédie ne pouvait s’empêcher de rire. […] Il était entré chez nous sans que nous le sussions, et dans le fond, bonne conscience se moque de la médisance, s’il n’y a de la rime il y a de la raison. — Je le crois, dit la duchesse, vous me paraissez trop sage pour faire entrer votre amant dans votre chambre, mais vous ne sauriez empêcher le monde de parler. — Tenez, Madame, lui dit Sanchia, Nicolas est un animal qui y va tout à la bonne foi comme un âne qui pète ; il est maigre comme un pic et court comme un daiM.  […] Toutes deux seraient venues à bout de Sancho s’il s’était laissé prendre au corps ; mais en faisant tourner son bâton comme un bâton à deux bouts, et en reculant, il les empêchait de le joindre.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

Don Quichotte avait été frappé de cette réflexion, et avait aperçu tout d’un coup mille choses dont il n’avait pas voulu s’offenser ; il écouta toute la conversation sans rien dire, parce que le respect qu’il avait pour Eugénie l’empêcha de prendre le parti de la beauté de son imaginaire Dulcinée, que son écuyer mettait indifféremment avec les autres dans le mortier, pour faire du fard à cette comtesse. […] La société qui en fut instruite, n’eut garde d’empêcher un combat qui devait la divertir. Tout ce qu’on fit, ce fut d’empêcher qu’il ne fût sanglant.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

— Voilà parler en honnête homme, lui répliqua Parafaragaramus ; eh bien, remets tout entre les mains du curé de ton village, sans en parler à ta femme ; il est homme d’honneur, et aura soin de marier ta fille, et de t’empêcher de jamais tomber en nécessité. — Pardi, reprit Sancho tout réjoui en se frappant de la main droite dans la gauche, tenez, nous aurions fait un pape, car nous sommes tous deux de même avis. […] Il voulut de plus obliger les officiers du duc de recevoir de lui quelques présents ; mais comme ils avaient des ordres contraires ils le remercièrent, et pour l’empêcher de les en presser davantage, le duc fut obligé de lui dire, que le premier qui prendrait de lui la moindre chose ne resterait pas une heure à son service. […] Sitôt qu’ils parurent, Dulcinée (car c’était en effet elle-même) alla au-devant d’eux, et voulut encore se jeter aux pieds du tendre chevalier, qui l’en empêcha, et qui ne put voir la perte qu’il faisait d’une si belle personne sans répandre des larmes.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Je n’avais plus d’autre moyen pour empêcher ce fatal mariage, que d’en venir aux mains avec Deshayes ; j’en cherchai les occasions ; je ne sais s’il s’en douta, mais il me fut impossible de le rencontrer dans un lieu commode. […] Je n’eus pas le front de lui donner ma lettre en main propre, la honte m’en empêcha, et je me contentai de lui indiquer l’endroit où il la trouverait le lendemain. […] Après cela, elle tira de son sein cette fatale lettre ; et comme elle voulait que mes tantes en fussent instruites, elle la voulut lire tout haut sous prétexte d’en admirer le style : c’est pourquoi la surprise où j’étais ne me permit pas de l’en empêcher. […] Comme il me parut dans une appréhension terrible, je fis tous mes efforts pour le rassurer ; mais il quitta brusquement la table, et sans dire un seul mot il monta à cheval sur-le-champ, quelques efforts que je fisse pour l’en empêcher. […] J’ai cependant encore eu assez de considération pour lui pour empêcher ma mère de porter ses plaintes en Justice des insultes qu’elle en a reçues.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Je ne puis m’empêcher, poursuivit notre héros, de reprendre dans nos Espagnols cette inclination qu’ils ont à la vengeance, qui étant réservée à Dieu seul, comme ils le disent eux-mêmes, parce que c’est le morceau le plus friand et le plus délicat, et qui est seul digne de lui, ils osent cependant par une fureur impie partager avec lui ce qu’il s’est réservé à lui seul. […] Je dirai bien plus, si eux qui s’attribuent la fermeté sont si facilement vaincus, comment des femmes qui n’ont que de la faiblesse s’empêcheraient-elles de succomber, puisqu’avec cela cette impression est bien plus vive et bien plus forte dans leur cœur que dans celui des hommes, parce que la douceur d’esprit d’une femme la porte naturellement à la tendresse ? […] C’était la veille du départ de toute la compagnie du château de la Ribeyra ; et comme le curé du village des chevriers où Valerio avait été porté, venait prendre congé de lui et de la comtesse Eugénie, et qu’il était présent à tout ce que Don Quichotte avait dit, il ne put s’empêcher de l’approuver, et convint que le péché devant Dieu était en effet plus grand pour les hommes que pour les femmes, et en donna une raison qui parut très juste, savoir que rarement les femmes font les premières démarches ou avances d’une aventure, et qu’il est bien plus difficile de se défendre que d’attaquer ; au lieu que les hommes, qui attaquent toujours et ne se rebutent point par les refus, marquent un esprit diabolique, non seulement en offensant Dieu dans le cœur par un dessein constant et persévérant de l’offenser, mais aussi en poussant et en obligeant les autres de l’offenser avec eux ; ce qui était un péché prémédité, un péché raisonné, un péché d’action et de volonté, et par conséquent tellement atroce qu’il n’y avait que la miséricorde de Dieu qui pût le pardonner.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »

Les gens qui venaient au secours de la duchesse étaient les siens mêmes, qui après avoir été de loin témoins du combat de nos braves, et voyant que le nombre des assassins diminuait, étaient venus pour achever d’en délivrer leur maîtresse, et se servant de l’exemple que Sancho leur avait montré, ils prirent chacun un palonnier, et eurent bientôt abattu le malheureux qui restait sur ses pieds ; ils allaient achever de l’assommer, lorsque Don Quichotte qui arriva ramenant le cheval de Sancho, et par conséquent la bouteille, les empêcha de tuer ce misérable, et se contenta de le faire lier et garrotter aussi bien que l’autre, que Sancho avait assommé, et celui à qui il avait fait passer son cheval sur le corps, qui tous deux n’étaient qu’étourdis. […] Sancho le voulait encore fouiller, mais il en fut empêché par Don Quichotte, qui lui dit, que ce n’était pas un ennemi, et que par conséquent, ce qu’il avait n’était pas de bonne prise.

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Les Français convinrent encore de cela ; mais ils ajoutèrent que ce n’était pas par un motif d’indifférence, que les amants et les hommes mariés abandonnaient en France leurs maîtresses et leurs épouses à la garde de leur seule bonne foi, puisque toutes leurs actions les touchaient autant qu’elles pouvaient toucher les Espagnols ; mais que cela provenait encore du fond inépuisable d’estime qu’ils avaient pour elles, et de leur confiance en leur vertu, qui les empêchait de croire qu’elles pussent faire aucune démarche contre la fidélité qu’elles leur avaient jurée, ni même avoir la moindre pensée dont ils pussent tirer aucun sujet légitime de se plaindre. […] Les Français ne purent s’empêcher de rire d’un si faible argument que les Espagnols croyaient persuasif et convaincant ; ils le réfutèrent en Français honnêtes, et qui entendaient raillerie.

25. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Elle poussa la porte, et la première chose qu’elle vit fut le chevalier Sancho dans l’état où l’enchanteur l’avait mis ; malgré toute sa modestie elle ne put s’empêcher d’en rire ; le duc qui lui donnait la main, Dorothée et Gabrielle qui les suivaient, et qui eurent la même vision, en rirent aussi à gorge déployée ; l’officier était sur les épines dans la crainte que le scandale ne lui fît des affaires, mais voyant que tout le monde en riait, il en rit aussi et courut détacher le patient qui suait à grosses gouttes. […] Lorsqu’ils y arrivèrent ils le trouvèrent éveillé, fort en peine de son épouse qu’il avait envoyé chercher de tous côtés : comme elle s’en était doutée, elle avait concerté sur le chemin avec le duc d’Albuquerque et Dorothée ce qu’ils lui diraient pour ne point le chagriner en lui racontant la mauvaise action de son frère, ce qui aurait encore nui à sa santé, et c’était pour tenir ce petit conseil qu’elle avait empêché le duc d’offrir une place dans son carrosse à la demoiselle française qui lui avait demandé sa protection, comme la civilité semblait le demander ; ainsi étant prêts à répondre, ils lui dirent qu’ils s’étaient amusés à voir le chevalier Sancho en sentinelle, et prêt d’en venir aux coups avec le faux Parafaragaramus.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

Chevalier Sancho, lui dit le duc, c’est vous que je croyais de mes bons amis, et vous empêchez le seigneur Don Quichotte de me découvrir vos secrets. —  Oui, Monseigneur, répondit Sancho, il y a temps de parler et temps de se taire ; trop parler nuit, et trop gratter cuit. —  Si cela est ainsi, leur dit le duc, je ne m’en informerai pas davantage, mais du moins avant que de sortir venez avec moi pour décider des moyens de l’attaque et des marques que nous prendrons pour nous reconnaître. […] Us burent donc seulement un coup à cheval, et Sancho qui avait le cœur gai, ne put s’empêcher de parler selon son naturel glouton.

27. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Le tailleur qu’on avait envoyé quérir, et qui arriva dans le moment, les empêcha de poursuivre. […] Je ne m’étonne pas de ne vous voir pas demander de ses nouvelles, vous en savez de plus certaines que nous : cependant vous ne nous avez point empêchés de porter nos conjectures jusqu’à la vérité, par une lettre qu’elle lui écrivit environ six mois après son départ et le vôtre.

28. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

L’amour dont Silvie était prévenue pour Verville ne l’empêcha pas de rendre justice à Justin, c’était le nom de son mari, parce qu’elle vit en lui un homme tout aimable. […] Il fut ponctuel à exécuter cet ordre, et parut peu de temps après aux yeux de Silvie, qui voyant avec étonnement un si prodigieux changement dans sa personne pour une si courte maladie, ne put s’empêcher d’en avoir pitié.

29. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

En effet il n’avait été empêché de le relancer que par la présence des ducs et des autres ; et parce que sur la foi de son habit il l’avait cru un homme de conséquence ; sans cela il n’aurait pas souffert si tranquillement ses brusqueries. […] Don Quichotte y perdit son latin, et toute la compagnie sa rhétorique, en le voulant consoler, et comme on lui voulut persuader qu’il l’avait laissé tomber dans la rivière, il se serait jeté dedans si on ne l’en eût empêché.

30. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIII. Comment on a découvert ces nouvelles aventures qu’on donne au public. »

On dit même que son dessein était de tout jeter au feu, et qu’il n’en fut empêché que par la mort qui le surprit.

31. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »

Le duc de Médoc, qui avait un très grand fond de probité et d’honneur, écouta tout ce qu’on lui dit avec une patience admirable, et sans répondre un seul mot ; mais après qu’on eut achevé de lui dire tout ce qui se pouvait dire sur cette matière, il prit la parole, et après avoir remercié toute la compagnie en général du soin que chacun en particulier avait témoigné pour sa personne, il ajouta que s’agissant de rendre service au comte de Valerio, et de sauver l’honneur d’une des meilleures maisons d’Espagne, il n’aurait pas eu l’esprit en repos si lui-même n’y avait été ; que de plus, chacun se faisait dans le monde un point d’honneur et de probité selon son humeur ; qu’il avouait que la recherche qu’on faisait de gens qu’on destinait au gibet, offrait à l’esprit quelque chose de bas et de rebutant, qu’ainsi il ne blâmait point les Français de ne s’y pas commettre, parce qu’ils croyaient que cela était indigne d’un grand cœur ; mais que pour lui il était d’un autre sentiment et qu’il ne croyait pas qu’il fût plus indigne d’un prince de faire la guerre à des voleurs et à des bandits qui désolaient toute une province et ses propres compatriotes, que de la faire à des étrangers ; qu’il croyait même que c’était plus utilement servir sa conscience et le public dans une guerre de cette nature, que dans une guerre réglée, parce que les ennemis qu’on combat dans celle-ci, ne sont pas des ennemis particuliers ni domestiques, puisqu’on peut s’en défaire par un traité de paix ; mais que les autres sont des ennemis d’autant plus cruels, qu’ils ne sont retenus par aucune digue ; de plus que la guerre avait ses lois inconnues aux scélérats, et que les ennemis qu’on combattait dans une guerre de prince à prince, étaient presque toujours des ennemis contraints par la volonté et par l’ambition de leur souverain, avec qui la vie était sauve, ou du moins ne courait pas tant de risque, qu’avec les autres, qui non seulement n’épargnaient personne, mais de qui même leurs propres amis et les gens de leur connaissance avaient plus à craindre que des étrangers ; qu’enfin dans une guerre ouverte on était en état d’attaquer et de se défendre, et que l’on n’était jamais surpris qu’on ne dût s’attendre à l’être ; mais que les voleurs de grands chemins étaient des gens qui mettaient leur sûreté dans les surprises qu’ils faisaient aux gens qui ne se défiaient nullement d’eux ; et qu’en un mot c’était des ennemis d’autant plus dangereux qu’ils empêchaient le commerce et la sûreté, et qu’il n’y avait avec eux ni paix ni trêve à espérer que par leur mort ; enfin des gens universellement regardés avec exécration ; ce qui était si vrai, qu’en France même, où les gens de distinction tenaient cette chasse si indigne d’eux, les bandits et les voleurs de grand chemin étaient punis du plus long et du plus rude des supplices, et privés même de la sépulture.

32. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

La fièvre chaude dont il fut bientôt attaqué lui faisait dire mille impertinences dont on ne pouvait s’empêcher de rire, quelque pitié qu’on eût d’ailleurs de l’état où il était.

33. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

Enfin ils m’en ont tant dit, qu’ils m’ont empêché de souper ; mais, Monsieur, laissez-moi coucher, parce que je veux rêver en dormant si j’appellerai le cuisinier en champ clos, car c’est lui qui m’en a le plus dit, et sans le maître d’hôtel il m’en aurait dit davantage.

34. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

Celle de Terny fait connaître le tort qu’ont les pères et mères en violentant leurs enfants ; et leur fait voir, qu’ils peuvent bien les empêcher de se choisir un parti à leur fantaisie, mais qu’ils ne doivent point les contraindre à en embrasser un malgré eux, surtout lorsqu’ils connaissent leurs enfants d’un génie hardi et entreprenant.

35. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

Seigneur chevalier Don Quichotte, au nom de l’illustre Dulcinée, ne nous abandonnez pas, dirent-ils, en feignant une terreur fort grande, et en s’approchant de lui comme pour se mettre à couvert sous son bras invincible ; mais en effet pour l’empêcher d’aller au secours de Sancho, s’il l’eût entrepris, et qu’il eût oublié les ordres de Parafara-garamus.

36. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Te souviens-tu bien que tu voulais empêcher ton maître d’aller chercher ce jeune homme, parce que tu craignais d’être obligé de lui rendre son argent ?

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