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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Elle se jeta aux pieds de son mari, et lui fit toutes les protestations imaginables. […] Pendant tout ce temps-là Silvie resta aux pieds tantôt de son époux, tantôt de son père, dans un état digne de compassion. […] Ils n’y furent pas longtemps, que Silvie y arriva aussi dans un carrosse de voiture, comme si elle venait de plus loin, et ce carrosse fut renvoyé sitôt qu’elle eut mis pied à terre. […] Sitôt qu’elle y fut, elle se jeta aux pieds de son époux, qui la releva ; elle en fit autant à son père, qui la laissa à ses pieds tout le temps qu’il fut à lui faire une fort sévère réprimande, qu’il finit par lui dire de demander pardon à Dieu pendant toute sa vie des fautes qu’elle avait faites, et de supplier son époux de les oublier, et d’y contribuer elle-même par une conduite toute opposée à celle qu’elle avait tenue. […] Enfin il la remit entre les mains de Justin, aux pieds de qui s’étant jetée une seconde fois, il la releva les larmes aux yeux, et l’embrassa.

3. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

L’enchanteur eut à peine achevé qu’il disparut, et ne donna pas le temps à notre héros de se jeter à ses pieds, parce qu’il lui défendit de descendre de cheval, de le remercier, et de le suivre. […] La seule Eugénie alla au-devant de lui, et feignit de se jeter à ses pieds pour le remercier de toutes les obligations qu’elle lui avait ; mais il l’en empêcha, et la ramena auprès des autres, à qui il fit une profonde inclination les deux mains sur l’estomac. […] Les spectateurs faisant semblant d’être épouvantés de ce qu’ils voyaient, s’éloignèrent ; et nos deux aventuriers faisant fermes eux seuls, et s’étant mis en pied, ne branlèrent pas de leur place. Les satyres qui avaient soin de la table, la firent disparaître tout d’un coup avec ce qui était dessus ; elle rentra en terre comme elle en était sortie, presque aux pieds de nos braves, qui ne virent à sa place qu’une noire et épaisse fumée. […] Il s’arma de pied en cap, bien résolu de ne mettre point les armes bas qu’il n’eût trouvé l’insolent enchanteur Freston, et de ne plus s’exposer à ses impertinentes railleries, sans être en état de l’en faire repentir.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »

Elle se mit donc en chemin, et croyant le pouvoir faire en toute sûreté, elle n’avait que son train ordinaire, qui consistait en un écuyer, un cocher, un postillon et quatre valets de pied derrière son carrosse, tous désarmés, qui ne se doutant de rien, venaient tranquillement au-devant des six bandits qui allaient à eux. […] Le cocher était étendu par terre, le postillon et trois valets de pied fuyaient à travers champ, en criant de toute leur force : celui qui n’était que blessé était à terre, où étant plus mort que vif, il n’osait branler ni ouvrir la bouche. […] Deux de ces malheureux, dont les mousquets étaient chargés, l’attendirent de pied ferme, et sitôt qu’il fut à portée ils les tirèrent. […] Les gens qui venaient au secours de la duchesse étaient les siens mêmes, qui après avoir été de loin témoins du combat de nos braves, et voyant que le nombre des assassins diminuait, étaient venus pour achever d’en délivrer leur maîtresse, et se servant de l’exemple que Sancho leur avait montré, ils prirent chacun un palonnier, et eurent bientôt abattu le malheureux qui restait sur ses pieds ; ils allaient achever de l’assommer, lorsque Don Quichotte qui arriva ramenant le cheval de Sancho, et par conséquent la bouteille, les empêcha de tuer ce misérable, et se contenta de le faire lier et garrotter aussi bien que l’autre, que Sancho avait assommé, et celui à qui il avait fait passer son cheval sur le corps, qui tous deux n’étaient qu’étourdis. […] Il avait mis pied à terre pour aider à la duchesse à descendre de carrosse, et Sancho n’était point encore remonté sur son cheval, lorsque la duchesse, qui s’informa du duc son époux, ayant appris qu’il était lui-même dans la forêt à la quête des bandits, en eut une vive douleur, craignant qu’il ne s’en trouvât quelqu’un assez déterminé pour aller à lui, comme il en était venu à elle, et cherchant dans sa tête le moyen de le retirer d’un lieu où il courait tant de péril, elle n’en trouva point de meilleur ni de plus facile, que celui de faire tirer plusieurs coups de mousquet, ne doutant pas qu’il ne vînt au feu, comme en effet elle ne se trompa pas.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

Occupé de ces pensées chimériques, et croyant que Sancho avait pris un autre champ de bataille, il s’assit au pied d’un arbre, où il s’abîma dans ses rêveries, et n’en fut retiré que par le bruit des coups de pistolet que Deshayes et son valet avaient lâché. Ces armes-là n’étant pas de la Chevalerie errante, il ne savait quel parti prendre, parce qu’il était à pied ; mais le cliquetis des épées lui faisant connaître qu’il n’y avait pas d’armes à feu à redouter, il se leva, et vit, non sans indignation, un combat si inégal. […] Son cheval s’abattit de ses blessures, et notre héros, à qui le péril n’était rien, de son sang froid se trouva sur ses pieds. […] Don Quichotte qui était à pied, profitant de l’occasion, sauta sur ce cheval, et courut après Don Pedre à bride abattue. […] Il mit pied à terre pour soulager la comtesse, et dans ce temps-là le duc d’Albuquerque, qui était sorti de son carrosse, parut, et peu après lui la belle Dorothée, qui lui criait de ne se point mêler dans une affaire où il n’avait aucun intérêt.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

A peine l’enchanteur eut achevé, que Dulcinée se jeta aux pieds du franc chevalier, qui la releva malgré les efforts qu’elle fit pour y rester. […] Parafaragaramus ne vaut pas mieux que les autres ; autant fait celui qui tient le pied que celui qui écorche. Il se leva tout en jurant ; mais il aurait bien voulu retenir ses paroles à la surprise agréable qu’il eut de voir aux pieds de son lit ses armes en bon état, ses habits ordinaires, deux autres habits fort propres, sa robe blanche, et par-dessus le tout, un petit coffre d’ébène garni de lames d’argent, et la clef à la serrure. […] lui dit Don Quichotte, qui n’avait encore rien vu, parce que les rideaux du pied de son lit étaient fermés, et cachaient les richesses qu’on lui avait données. — Levez-vous, levez-vous promptement, lui dit Sancho. […] Sitôt qu’ils parurent, Dulcinée (car c’était en effet elle-même) alla au-devant d’eux, et voulut encore se jeter aux pieds du tendre chevalier, qui l’en empêcha, et qui ne put voir la perte qu’il faisait d’une si belle personne sans répandre des larmes.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

Ils s’habillèrent, et voulurent sortir à pied et sans armes, mais il était encore trop matin, et le pont-levis n’étant pas baissé, ni les chevaux prêts, il fallut prendre patience. Quand le jour fut grand, le duc sous prétexte de visiter tout son monde, descendit dans la cour, où il fit semblant d’être surpris de voir nos deux chevaliers à pied et désarmés. […] On les y suivit à pied, l’épée d’une main et le pistolet de l’autre. […] En disant cela il mit pied à terre, alla à eux, et s’approchant d’un dont l’épée était cassée, lui passa la sienne dans le corps. […] Sancho l’ayant rejoint lui fit rapport de sa bonne fortune, et il lui dit, qu’il ne savait pas combien il y avait d’argent dans le sac : mais qu’il était bien lourd. —  J’en ai de la joie, lui dit Don Quichotte, cela t’appartient de bonne guerre. —  Non pas à moi seul, Monsieur, lui dit le fidèle écuyer, car c’est celui que vous avez tué. —  Nous parlerons de cela une autre fois, ami Sancho, lui dit-il, toujours puis-je te dire, que je te sais bon gré de ton bon cœur, et je te donne le tout, à condition que tu ne me diras plus que nous faisons le métier d’archers ou de sergents : , cependant donne-moi à boire un coup, je t’avoue que j’ai soif. —  Et moi faim et soif, reprit Sancho ; mettons pied à terre, mon cher maître. —  Non, non, dit Don Quichotte, il faut voir la fin de l’aventure.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

Elle se retira quand elle vit qu’il était résolu, et le devança ; de sorte que Don Quichotte et lui la trouvèrent qui allait à pied en se promenant. […] leur dit Don Quichotte, vous ne voyez pas les armes et le cheval du chevalier Sancho pendus à un arbre, et un enchanteur au pied qui les garde ? […] L’enchanteur qui gardait ces armes, était encore le maître d’hôtel même qui avait toujours joué le personnage de Parafaragaramus ; c’était un homme extrêmement grand, fort et robuste ; il était vêtu d’une grande simarre rouge, qui le prenait depuis le sommet de la tête jusques à la plante des pieds, ce qui le faisait paraître encore plus grand qu’il n’était. […] Nous ne voyons rien. —  Je l’anime, Monseigneur, répondit notre héros, contre un enchanteur qui est au pied de cet arbre, et qui est un géant monstrueux. […] Cependant Sancho plus mort que vif, était presque prêt de fuir, et l’aurait peut-être fait, sans la ficelle qu’on avait mise à terre, et que des laquais cachés derrière des arbres tirèrent en même temps ; elle le prit par les jambes qui lui tremblaient déjà, et le fit tomber sur le cul et le dos, les pieds en l’air du côté de l’enchanteur.

9. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Ils ont neuf pieds & demi du rez-de-chaussée à la croupe : leur tête est élevée de onze pieds & demi. […] Il avait la tête d’un lézard, & quatre pieds griffés, extrêmement courts. […] Je mis donc pied à terre, au pied d’un arbre. […] Rupli se jeta aux pieds du roi & lui présenta le placet. […] Vous avez à vos pieds des souliers du pays.

10. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Elle se jeta à ses pieds les larmes aux yeux et le cœur saisi. […] Elle n’avait pour toute compagnie que sa demoiselle, son écuyer, un page, et deux valets de pied. […] Il en était pourtant au désespoir, et se jeta vingt fois à ses pieds pour l’empêcher d’en venir là. […] Elle se jeta aux pieds de la princesse, et lui baisa le bas de sa robe. […] Ah, Madame, reprit-il se jetant à ses pieds, je vous supplie de n’en rien faire.

11. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Environ vers le milieu de la rue, je trouvai un éventail à mes pieds. […] Il se fâcha contre moi lorsqu’il eut mis pied à terre. […] Elle était à pied, suivie de son cocher et de ses deux laquais. […] Me voyant seul avec elle et Mousson, je me jetai à ses pieds. […] Je me jetai à ses pieds : elle m’embrassa.

12. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Elle paraît élevée trois fois plus que les nues, qui semblent n’être qu’à son pied. […] Si je mets demain pied à terre comme je l’espère, je vous dirai ce qui en est. […] La chaleur du pont brûle les pieds à travers souliers et bas. […] Il pouvait avoir environ trois pieds et demi ou quatre pieds de longueur. […] Pour souliers une simple semelle qui n’a qu’une courroie qui passe sur le cou du pied et s’attache au derrière, et au devant un bouton qui passe entre le gros doigt du pied et le second.

13. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Il me répondit comme s’il avait été aux pieds de son confesseur. […] Elle était encore à mes pieds, mais dans un état à désarmer la cruauté même. […] Je le sus par un des valets de pied, et qu’il lui en avait parlé à lui-même. […] Elle ne me répondit qu’en se jetant à mes pieds, et qu’en versant un torrent de larmes. […] Elle se jeta à mes pieds toute en larmes.

14. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Elles semblent n’être qu’au pied de la montagne. […] Cette grave où l’on met pied à terre est un sable fort fin, à peu près comme celui d’Étampes. […] Il a deux pieds de long : sa figure est celle d’une brème d’étang, plus large qu’épaisse. […] lui ai-je répondu, en le regardant avec mépris des pieds à la tête : rayez cela de vos papiers. […] On voit un pied de vent dans le Nord-Ouest : ce serait ce qu’il nous faudrait.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Je ne remettrai jamais le pied chez vous, mais votre mauvaise humeur ne m’empêchera pas de voir votre mari. […] Quand sa colère fut passée, il reconnut l’injustice de son procédé, et alla le lendemain chez le beau-père, à qui il demanda pardon ; il fit à sa belle-mère mille satisfactions, jusqu’à se jeter à ses pieds, et autant à sa femme, qui avait passé toute la nuit à pleurer, et qui lui sauta au col sitôt qu’elle le vit. […] Ces paroles l’ayant mis au désespoir, il se jeta presque à ses pieds ; et l’officier qui s’en donnait la comédie, n’aurait pas sitôt cessé, s’il n’eût craint de le rebuter. […] Après ces paroles brutales il sortit de la chambre de Célénie et y laissa la fausse Italienne qui se jeta à ses pieds sitôt qu’il fut dehors. […] Puisque nous sommes sur le pied de parler avec sincérité, dit la marquise, après que Sainville eut fini, je vous avouerai que la vertu de Célénie me charme ; mais quoique je doive être du parti des femmes, et dire qu’il n’y en a pas une qui n’en eût fait autant qu’elle, j’avouerai pourtant que je ne crois pas que de cent il y en eût eu vingt qui se fussent si bien et si longtemps soutenues.

16. (1721) Mémoires

Elle entreprit de faire à pied le voyage de Saint-Germain à Chartres. […] Les étrangers ne prennent point les espèces sur le pied de leur valeur en France ; ils les prennent au marc à leur coin et leur carat. […] Il les alla quérir lui-même, et ils se jetèrent une seconde fois aux pieds du Roi. […] Il marchait pieds nus, et des gens de métier qu’il avait ruinés semèrent son chemin de plusieurs petits morceaux de bouteilles cassées, et quoiqu’il eût les pieds tout en sang, le peuple n’en eut aucune compassion, au contraire, c’était des huées terribles de tous côtés. […] Tout fut conduit à Baston par nos propres vaisseaux, sans oublier les canons du fort que les Anglais rasèrent rez pieds rez terre.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

Celui-ci qui était avec quatre valets de pied déguisés en satyres, auprès de l’arbre où le duc était monté, partit au premier signal, et marcha à nos aventuriers, qui à sa vue interrompirent leur ridicule combat. […] Il était vêtu tout de blanc, et une grande simarre le prenait comme une aube depuis le col jusqu’aux pieds, qu’elle couvrait. Il avait sur sa tête un turban tout blanc, avec une plume en aigrette au-dessus ; il s’était blanchi le visage, aussi bien que la barbe, qu’il portait longue d’un bon pied ; il avait en ses mains des gants aussi blancs que le reste, et portait un livre où il paraissait lire quelque chose.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Il perça la table, et avec des cordes qu’il passa dans les trous il attacha les bras et le corps de Sancho ; en un mot il le mit comme dans un travail où il ne pouvait se donner le moindre mouvement ; il lui attacha aussi les pieds ; et ne croyant pas qu’il y eût personne dans l’hôtellerie à qui il dût du respect, ni avec qui il fût obligé de garder des mesures, il retira le siège sur lequel Sancho était assis, et lui mit à l’air le même endroit où il avait reçu les dragées ; et il faut observer que le chevalier tournait directement le dos à la porte de la chambre : il ne s’était point encore éveillé ; mais la posture contrainte où il était, ne portant que sur ses cordes, dissipa bientôt son sommeil. […] Le Français mit aussitôt pied à terre dans le dessein d’égorger son ennemi ; mais l’Espagnol se releva, et ils continuèrent à pied leur combat, qui fut fort opiniâtre.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Cela étant, la belle La Bastide, lui dit l’hôtesse, ce n’est point à vous à révéler ce mystère à Sainville, et vous ne devez traiter le comte du Chirou que comme un simple valet de chambre tant qu’il voudra ne paraître à vos yeux que sur ce pied-là ; mais s’il veut se déclarer, il sera temps alors de le traiter d’une autre manière, et cependant faire en sorte que Sainville s’en dégoûte peu à peu, et l’obliger à le congédier avant qu’il ait eu le temps de s’expliquer. […] Elle lui fit connaître ces soupçons fort spirituellement et comme par plaisanterie ; mais il lui répondit fort sérieusement et fort galamment, qu’il ne connaissait et n’avait regardé Silvie que sur le pied d’une femme séparée d’avec son mari, et d’une femme qui avait un amant favorisé ; que sur ce fondement il avouait que les vues qu’il avait eues pour elle n’étaient pas fort à l’avantage de sa vertu, et qu’il n’avait commencé de la regarder sur le pied qu’elle méritait de l’être, que depuis qu’il savait son histoire ; qu’ainsi son amour n’était pas extrêmement violent, mais qu’il n’en était pas de même de celui qu’il avait pour elle, puisqu’il était accompagné de vénération, d’estime et de respect.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Le curé en fut, et comme cette fois-là il était instruit de la qualité de nos deux aventuriers, il ne se mit pas sur le pied d’avoir pour Sancho autant de considération qu’il en avait eu la veille. […] Le malheureux qui avait le corps roué des saccades de sa monture, mit pied à terre du mieux qu’il put, transporta son bagage sur son bon cheval, et monta sur Flanquine, qu’on délia sitôt qu’il fut dessus. […] Elle s’y jeta si promptement, et s’arrêta si court, que son cavalier sauta dans l’eau la tête la première, et par-dessus celle de sa monture, qui s’était baissée pour boire ; ainsi quoiqu’il n’y eût pas deux pieds d’eau, la peur et la chute l’avaient si bien étourdi, qu’il lui aurait été impossible de se lever, et qu’il se serait assurément noyé si l’on n’avait point été à son secours pour le retirer, après néanmoins l’avoir laissé boire un peu plus que sa soif. Entre ceux qui lui rendirent ce pieux office, fut un petit Bohème de la compagnie de Bracamont, qui s’était vêtu d’un justaucorps des livrées du duc, et qui passait pour un des valets de pied de la duchesse.

21. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Nous pleurâmes de joie l’un et l’autre ; je restai presque sans sentiment à ses pieds, et je m’aperçus qu’elle n’était guère mieux que moi. […] Achevez, lui dis-je, en me rejetant à ses pieds, d’où il m’avait fait relever ; et puisqu’enfin vous consentez à la marier, donnez-la-moi si elle le veut bien. […] Tu auras des enfants un jour, agis-en avec eux, comme j’en agis avec toi et Manon (car je vous regarde tous deux sur le même pied, ) et tu en seras toujours craint et respecté. […] Il n’était nullement prévenu en faveur du sexe ; et ne se mettait pas sur le pied de garder tant de mesures, et d’examiner ses paroles devant elle. […] Je l’ai toujours regardé comme mon mari ; sur ce pied-là je pardonne à ses mauvaises humeurs, et veux en agir avec lui comme si j’étais en effet sa femme ; parce que je la serai quand il voudra.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

Par exemple ; mon cher maître, étiez-vous sur votre cheval quand Parafaragaramus vous l’a pris, et vous l’a renvoyé dans la poche d’un nain chez Basile, où vous fûtes obligé de revenir à pied ? […] Qu’on serait heureux dans le monde si on s’y gouvernait sur ce pied-là !

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIII. De l’accident qui arriva au chevalier Sancho, en tirant une arme à feu. Remède pire que le mal. »

Il les remit tous entre les mains de son lieutenant et de son greffier, qui firent mettre dans une charrette ceux qui étaient blessés, et hors d’état d’aller à pied, et qui firent marcher de bonne grâce à coups de bâtons ceux qui pouvaient mettre un pied l’un devant l’autre.

24. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Oui, continuai-je, en me jetant à ses pieds, c’est ici que j’espère me dire que je serai le plus heureux de tous les hommes, en possédant ce que toute la terre a de plus aimable. […] J’y consens de tout mon cœur, repris-je, je me jetterai même à ses pieds s’il le faut. […] Je la menai à sa mère aux pieds de qui elle se jeta ; sa mère la releva en pleurant ; ma femme pleura aussi, et lui fit ses excuses le mieux qu’elle put. […] Je voulus me jeter à ses pieds ; mais il me tourna le dos, et parlant à l’exempt qui était là, ne souffrez pas qu’il parle à personne, dit-il, et conduisez-le sans scandale dans une demi-heure où je vous ai dit. […] Monsieur Des Prez revint chez lui au sortir de Saint-Lazare, et de là il alla à pied chez Mademoiselle de l’Épine.

25. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Il a mis en deux jours de temps les choses sur le pied d’épouser le troisième. […] Il faisait un froid si grand que toutes les eaux étaient glacées ; et qu’on allait partout à pied sec. […] Elle se jeta à ses pieds, lui promit de lui donner dans le monde autant qu’il lui faudrait pour être bien mariée, si elle pouvait me faire rendre une lettre, et pour arrhes de sa reconnaissance, elle lui donna le tiers de son bien. […] Je vais jusques au jour de ma profession maudire l’heure de ma naissance, m’étudier au mépris de la vie, et à la cruauté contre moi-même, et me percer le cœur aux yeux de tous les assistants, et aux pieds de mon cruel père. […] Sa tendresse à elle, ne s’est point démentie ; et mettant à part les caresses privées d’un mari et d’une femme, le reste est encore entre nous sur le pied d’amant et de maîtresse.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Les griffes effroyables dont le lutin était armé, et dont il avait déjà ressenti la pointe, lui causèrent un frisson depuis les pieds jusqu’à la tête, et la peur qu’il en eut fut telle qu’il ne put ouvrir la bouche. […] Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées.

27. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

J’étais à ses pieds, et ne me relevai qu’au bruit que j’entendis dans la chambre ; elle m’embrassa, et m’ordonna de rester, ne voulant pas que l’on me vît sortir de son cabinet avec elle, après y avoir été si longtemps seul à seul. […] Il me semble que sur ce pied il doit être plus à moi, parce qu’outre le droit de tendresse que j’ai sur lui, j’ai encore celui de conquête. […] La tristesse dans laquelle j’étais abîmée ne me permettait pas de voir d’autre compagnie ; je la regardais comme une parfaitement honnête femme, et sur ce pied-là je fus extrêmement surprise d’apprendre qu’elle venait d’être arrêtée à ma porte et conduite à la Conciergerie, sans qu’on en sût le sujet.

28. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Thérèse le prit par les pieds de derrière, et brisa de la tête le visage de son mari. […] Cependant elle jure comme un diable dans un bénitier et fait la moue d’un pied de long, et de deux de large.

29. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XL. Des armes enchantées que les deux chevaliers reçurent de Parafaragaramus, avec des chevaux infatigables. »

Sortez tous deux à la pointe du jour, à pied, et sans épée, et donnez-vous de garde de dire votre secret à personne, car tout disparaîtrait.

30. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

Ils le portèrent au château si moulu de coups, qu’il ne pouvait remuer ni pieds ni pattes ; il jetait le sang de tous côtés, et avait la tête fracassée en plusieurs endroits ; de sorte que les chirurgiens qui le visitèrent dirent d’abord que sa vie était en danger.

31. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »

Mais, Monsieur, il faut être demain matin de bonne heure sur pied, dormons, ou me laissez dormir, car le diable m’emporte si je réponds ; un bon payeur ne craint point de donner des gages.

32. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Les Français en convinrent, et prétendirent que c’était un amour effectif qui leur inspirait cette pleine confiance, qu’ils se mettaient sur le pied de croire toute sorte de vertus dans leurs femmes et dans leurs maîtresses, et que d’ailleurs ils se flattaient d’avoir assez de mérite pour retenir un cœur qui s’était une fois donné à eux ; que dans cette persuasion, et surtout dans celle d’être parfaitement aimés comme ils aimaient, ils ne concevaient pas ces soupçons injurieux auxquels les Espagnols étaient sujets.

33. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Je suis né à Paris d’une assez bonne famille dans la bourgeoisie ; mais la quantité de frères et de sœurs que nous étions, nous laissa après la mort de mon père et de ma mère hors d’état de pouvoir le porter sur un pied conforme à l’ambition ordinaire des jeunes gens. […] Dans l’état où je suis, lui répondis-je, en me jetant à ses pieds, il ne m’est plus permis de feindre.

34. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Comme ils en étaient là, le carrosse arriva au logis, où ils mirent pied à terre.

35. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

Et les contorsions qu’il faisait pour se tenir droit, faisaient mourir de rire les ducs et les autres qui le suivaient à pied.

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