/ 34
2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Il l’apporta au duc, qui le lui rendit, avec ordre d’aller les attendre de l’autre côté du même ruisseau, à un détour où il fallait encore passer, de se cacher derrière un arbre, d’attacher la bourse à une petite ficelle, et de la laisser en vue du côté où ils étaient, afin que Sancho la vît, et de la retirer lorsqu’il voudrait la reprendre. […] Quoique la nuit approchât, Sancho ne se rebutait pas, et aurait passé toute sa vie dans cette recherche s’il n’avait pas été retiré de son embarras par la voix du sage Parafaragaramus, qui vint de l’autre côté du ruisseau lui faire une belle remontrance sur le peu d’attache qu’un honnête homme doit avoir pour les biens de ce monde, et surtout un chevalier errant. […] Chacun s’étant retiré, Sancho qui avait la puce à l’oreille, laissa coucher son maître, et sortit de la chambre sitôt qu’il le vit endormi. […] Notre héros, qui profondément enseveli dans ses rêveries ne disait pas un mot, en fut retiré par les félicitations qu’on lui adressa sur le désenchantement de la princesse Dulcinée, et sur le plaisir qu’il aurait de rendre au jour une personne si belle et si parfaite. […] On passa la soirée fort agréablement ; après quoi nos deux chevaliers se retirèrent dans leur appartement, non pour dormir, car ils ne purent fermer l’œil de toute la nuit, mais pour s’entretenir des grandes choses qui devaient bientôt arriver.

3. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Il revint chez lui où elle arriva peu après ; ils se mirent à table et soupèrent sans qu’il lui dît rien du tout qui pût lui donner matière de soupçon devant les domestiques ; mais après qu’ils furent retirés, il lui demanda où elle avait passé l’après-midi. […] Monsieur, ajouta-t-il en adressant la parole à Verville, retirez-vous ; mais comptez que la première indiscrétion vous coûtera la vie. […] Il vous a demandé le secret, et moi je vous ordonne de plus de sortir de la province dans vingt-quatre heures, et de n’y jamais remettre le pied ; sinon comptez que vous êtes perdu ; je n’ai rien à vous dire davantage, retirez-vous. […] Elle est une des plus honnêtes et des plus vertueuses femmes qu’il y ait en France ; du moins elle est la plus retirée dans son domestique. […] On en peut inférer encore que les pères et les mères devraient consulter l’inclination de leurs enfants avant que de les engager pour toute leur vie dans un état tel que celui du mariage ; mais la meilleure instruction qu’on en peut retirer, c’est qu’une femme ne doit jamais mettre sa vertu à l’épreuve.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XL. Des armes enchantées que les deux chevaliers reçurent de Parafaragaramus, avec des chevaux infatigables. »

Ils avaient déjà tous deux les yeux fermés lorsqu’ils furent réveillés par une voix de tonnerre, qui par ces paroles les retira tous deux des premières douceurs du sommeil. […] Tu trouveras demain à l’entrée de la forêt, au même endroit où tu as retiré la comtesse des mains de ses ravisseurs, un cheval que je te destine, que monta autrefois le fameux Largail, des armes dont se servit Rodomont, et l’épée de Roger ; elles te serviront contre tous les enchantements, et par elles tu seras toujours victorieux dans les plus grandes aventures de ta vie. […] Le lecteur est déjà dans l’impatience de savoir quelle était cette voix, il faut l’en retirer, et lui dire que le duc de Médoc avait questionné l’officier sur tout ce qui était arrivé à Don Quichotte et à Sancho ; celui-ci lui avait dit tout ce qu’il en savait, et là-dessus le duc avait imaginé, et en même temps résolu d’exécuter deux choses ; l’une, au sujet du désenchantement de Dulcinée, que nous verrons dans la suite ; et l’autre, au sujet du combat du lendemain. […] Ainsi quand nos aventuriers cessèrent de parler, le duc se retira à son appartement.

5. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Qu’elles vivaient fort retirées, et que j’étais le seul homme qu’on y eût vu entrer depuis. […] Je m’étais préparé à lui rendre son diamant, à retirer les papiers de ses mains, et à lui dire un dernier adieu. […] Il la priait de retirer cet enfant, et lui marquait le déplaisir qu’il avait de ne l’avoir pas retirée lui-même, lorsque la mort de ses frères l’avait rendu l’aîné de sa maison ; et s’en excusait sur la honte de l’y avoir laissée si longtemps. […] Le monde qui vint à mes cris me retira des bras de ce satyre. […] Sinon vous avez toute sorte de liberté ; vous pouvez vous retirer où il vous plaira, prenez une résolution.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

Sancho s’étant retiré le soir, et voyant ses armes dans le même coin où il les avait mises, et n’y remarquant aucun changement, ne les visita pas plus qu’il avait accoutumé de les visiter, les laissa telles qu’elles étaient. […] Elle se retira quand elle vit qu’il était résolu, et le devança ; de sorte que Don Quichotte et lui la trouvèrent qui allait à pied en se promenant. […] En disant cela, il vint à lui, et en faisant semblant de lui donner la main pour se relever, il mit le feu à la corde d’amorce des fusées qu’on avait attachées sous sa mandille, et se retira deux pas en arrière. […] Lorsqu’il fut las de frapper, et qu’il vit que le jeu avait été poussé assez avant, il se retira à grands pas.

7. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Au contraire elle ne fit qu’augmenter la curiosité de la compagnie ; et comme cette lettre était un peu forte et qu’elle avait honte d’en avoir tant écrit, elle se retira. […] J’ai déguisé mon nom, on ne m’y connaît pas, et je l’ai fait afin de pouvoir en sortir sitôt que vous serez de retour ; hâtez-vous de venir m’en retirer. […] Mademoiselle, poursuivit-il, montrant la belle Dupuis, m’ayant dit dans quel couvent Clémence s’était retirée, j’y allai. […] Je vous laisse à penser ce qu’elle devint lorsqu’elle le vit, elle ne lui dit pas un mot, et se retira dans l’instant même, il eut donc tout le temps de parler à la Supérieure et d’empêcher la sortie de Clémence. […] Sitôt que nous y fûmes je me retirai avec elle dans la chambre qui nous avait été préparée ; et là les habits qu’elle avait sur son corps ne m’empêchèrent point d’en faire ma femme.

8. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Elle se retira enfin toute honteuse, et confuse de ce qu’elle venait de faire. […] Le cri que fit Angélique en les voyant retira son amant de la tristesse où il était abîmé ; il se leva et salua ces deux demoiselles avec toute la civilité dont il était capable dans le désordre où il était. […] Ce n’est point là ce que je pense, reprit-il, Madame, et pour vous assurer que je n’ai que des vues fort innocentes, si j’osais, je supplierais Votre Altesse de la retirer dans son hôtel, elle serait sûre de nos actions à l’un et à l’autre. […] Madame de Cologny fit appeler Angélique, à qui elle dit qu’elle se rendait à la prière que Contamine lui avait faite, de la retirer auprès d’elle ; qu’elle mangerait et coucherait dans l’hôtel, où elle lui donnerait une chambre. […] Elle l’embrassa, et elles se retirèrent seules dans le cabinet de la princesse.

9. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Je ne me retirai pas pour cela de la société. […] Je sais les moyens infaillibles de vous retirer du précipice où vous êtes.  […] Elle se retira promptement sitôt qu’elle m’eut vu. […] Je me retirai deux pas en arrière. […] Elle la retira promptement de la plaie.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Il me parut que ma présence ajoutait un nouveau lustre au sacrifice, et ne voyant là que des objets chagrinants, je n’en soutins pas longtemps la vue ; je pris le parti de me retirer, bien en peine de ce qui pouvait causer un si prompt changement. […] Deshayes Tant d’incidents coup sur coup, reprit Silvie, et qui semblaient avoir quelque rapport ensemble, redoublèrent mon étonnement et mes soupçons, et je n’en fus retirée que trois jours après par d’autres sujets d’inquiétude et de chagrin. […] Enfin rebutée de mes peines infructueuses, je cherchai d’autres moyens d’avoir accès auprès de lui ; je connaissais de réputation un homme vertueux, son intime ami, qui depuis peu s’était retiré du monde. […] J’avais oublié de vous dire, Madame, que sitôt que ma santé me l’avait pu permettre, je m’étais retirée chez ma mère. […] J’ai su qu’outre que Sainville est bien blessé, son valet de chambre a été tué en combattant vaillamment à côté de son maître, qu’un des hommes de notre escorte a été encore bien blessé aussi bien qu’un laquais de la marquise que nous avons laissé dans l’hôtellerie d’où vous avez eu la générosité de nous retirer.

11. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Ce bramène se retire promptement, & promptement aussi les autres bramènes mettent le feu au bûcher de tous côtés. […] Après quatre heures & plus de combat, M. du Quesne, voyant qu’il n’y avait rien à gagner avec ces gens-ci, qui nous rendaient poids pour poids, & même avec usure, a fait signal de cesser le combat, & de se retirer ; & en même temps s’est retiré lui-même. […] Les ecclésiastiques, qui devraient les en retirer, sont les premiers à les y plonger ; parce qu’ils y trouvent leur profit temporel. […] Puisque je suis sur les femmes, le moyen de s’en retirer si tôt ? […] Le commandeur dit au garde-magasin de se retirer sans se le faire redire ; que lui & moi allions trouver M. 

12. (1721) Mémoires

Ils résolurent de se mettre à couvert de leurs incursions, et pour cela ils firent bâtir un fort pour s’y retirer en cas d’alarmes mes. […] Louis sut cette réponse et n’en eut que plus d’estime pour Monsieur de La Faluère, qui se retira dans une communauté où il mourut environ deux ans après. […] Mons[ieu] r de Bagneux n’ayant plus à faire qu’à celui qui était à bâbord le fit si bien chanter qu’il se retira. […] — Retire-toi, mon enfant, lui dit cet homme. — Quel b.....es-tu donc, reprit l’ivrogne ? […] Cordier vit bien qu’il n’avait point d’autre parti à prendre que celui de se retirer.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

Son écuyer n’en fut pas content, et voulut que du moins il le louât seul à seul, puisqu’il se taisait en public ; ainsi lorsqu’ils furent retirés, il lui demanda ce qu’il pensait du combat qu’il avait soutenu le matin contre le démon enchanteur à qui il avait fait quitter le champ de bataille et lui abandonner ses armes. […] Que maudit soit de Dieu et de ses saints, ajouta-t-il, celui qui a inventé cette arme d’enfer. —  Ce n’est pas d’aujourd’hui, reprit Don Quichotte, que cette sorte d’arme a paru sur terre ; et il me souvient d’avoir entendu dire, qu’un malheureux magicien ou enchanteur du genre humain, ayant apporté des enfers les premières qu’on ait jamais vues, le brave chevalier Roland les jeta dans la mer, d’où elles ont été depuis retirées par un moine allemand. […] l’en retira-t-il ?

14. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Elle devint tout d’un coup retirée ; elle s’exila des compagnies, et ceux qui voulurent la voir, furent obligés d’aller chez sa mère. […] Il ne la retira auprès de lui que lorsqu’il ne put plus agir. […] Qu’il n’avait retiré sa fille auprès de lui que pour en être soigné et soulagé sur la fin de sa vie, et non pas pour la faire passer entre les bras d’un homme, qui pourrait l’empêcher femme, d’avoir pour lui les égards et l’attachement qu’elle avait fille. […] Qu’il n’avait point envie non plus de la mettre dans un convent, puisqu’il l’en avait retirée, et qu’elle lui était utile dans le monde. […] Je ne sais s’il poursuivit ; sa fille qui se retira bien mortifiée de sa curiosité et de ce que j’avais tout entendu aussi bien qu’elle, m’obligea d’en faire autant.

15. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Elle se dégage avec joie, et je me retire sans regret. […] Je voulus lui persuader de faire parler à son oncle par des gens que nous savions avoir du pouvoir sur son esprit ; elle n’en voulut rien faire, et me dit pour toutes raisons, qu’elle était au désespoir d’être dans l’état où elle était ; mais que puisque c’était une chose faite où il n’y avait point de remède, il fallait prendre le parti de nous retirer. […] Elle a vécu tout à fait retirée du monde, et paraissait être tout à fait dans la dévotion. […] Pour toute réponse elle lui montra son extrait baptistaire, et lui dit, qu’ayant plus de vingt-cinq ans, et pouvant disposer d’elle à son choix, elle s’était retirée à son particulier, et qu’elle venait le prier, lui, sa femme, et ses enfants, d’honorer son ménage de leur présence en venant le soir même souper chez elle. […] On se mit en cercle proche du lit de Madame Dupuis ; mais sa nièce et Madame de Contamine ayant fait signe à Des Frans qu’[elles] voulaient lui parler en particulier, il se retira avec elles dans un coin de la chambre, où ils se parlèrent fort bas, quoique avec beaucoup d’action.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

Chacun se retira donc : la marquise coucha avec sa parente qui avait raconté l’histoire de Silvie, et que nous nommerons désormais Mademoiselle de la Bastide, Silvie coucha avec sa tante, le duc et la duchesse d’Albuquerque eurent le plus bel appartement ; et comme le château de Valerio était vaste et parfaitement bien meublé, tout le monde fut logé commodément et sans embarrasser le maître ni la maîtresse. Sitôt que nos aventuriers furent retirés : Ami Sancho, dit Don Quichotte, tu me parais triste, mon enfant, dis-moi ce que tu as ; n’es-tu pas content de la journée ?

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »

Qu’il était très fâché du risque qu’elle avait couru, mais aussi qu’il était très réjoui de l’en avoir retirée. […] Il avait mis pied à terre pour aider à la duchesse à descendre de carrosse, et Sancho n’était point encore remonté sur son cheval, lorsque la duchesse, qui s’informa du duc son époux, ayant appris qu’il était lui-même dans la forêt à la quête des bandits, en eut une vive douleur, craignant qu’il ne s’en trouvât quelqu’un assez déterminé pour aller à lui, comme il en était venu à elle, et cherchant dans sa tête le moyen de le retirer d’un lieu où il courait tant de péril, elle n’en trouva point de meilleur ni de plus facile, que celui de faire tirer plusieurs coups de mousquet, ne doutant pas qu’il ne vînt au feu, comme en effet elle ne se trompa pas.

18. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Je me disposais à me retirer, parce qu’on servait, quand le commandeur me retint. […] Je soupai avec eux, et me retirai à bord. […] Après cela, chacun s’est retiré où il a voulu. […] Après cela, j’ai voulu me retirer ; mais, M. du Quesne m’a retenu. […] J’ignore où il s’est retiré : M. de Seignelay l’a fait chercher partout.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Tous les honnêtes gens de l’enfer sont réjouis que tu aies consenti à laisser partir Dulcinée, et disent que c’est la plus glorieuse victoire que tu aies jamais remportée sur toi ; persiste donc dans la résolution de te vaincre en cela, en ne songeant plus du tout à elle, ressouviens-toi des ordres du destin d’abandonner pour toujours la Chevalerie errante, et que c’est pour cela qu’au lieu de te rendre tes armes, on les a retenues dans le palais de Merlin ; demeure où tu es jusqu’à ce que tu t’y ennuies, et pour lors retire-toi dans ton domestique auprès de ta famille et de tes amis sans changer dorénavant ton train de vie ; observe la tranquillité que je t’ai recommandée, et le reste de ta vie tu seras heureux ; mais si tu en agis autrement, prépare-toi à mourir avec infamie et à succomber au malheur qui te suivra partout. […] Le curé et son neveu, la nièce de Don Quichotte et les autres, furent reçus comme s’ils n’eussent fait que d’arriver, et ne trouvèrent rien d’extraordinaire dans la personne de notre héros qu’un grand fond de tristesse, dont on se promit de le retirer avec le temps. […] En disant cela il se retira promptement dans sa chambre, où s’étant armé, il descendit à l’écurie, accommoda lui-même son cheval, et sortit dans la résolution de prendre le premier écuyer qu’il trouverait, et de revenir quérir Flanquine, son bagage et de l’argent.

20. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Après cela chacun s’est retiré ; je suis entré dans ma chambre où je vous écris dans une fort grande douleur et les larmes aux yeux. […] Quelque peine qu’il puisse souffrir à Amzuam où il s’est retiré, il n’est point encore tant à plaindre que la femme d’un de ses officiers qu’il avait laissée à terre avec deux enfants à elle, dont il y en a un à la mamelle. […] Nous avons tâché ce matin de rattraper le mouillage pour en retirer notre ancre, mais l’armée étant à plus de trois lieues de nous sous le vent qui est bon, nous avons mieux aimé laisser notre ancre que de nous exposer à perdre l’escadre. […] Cependant comme ces noirs sont extrêmement craintifs, ils se sont retirés auprès du fort le plus qu’ils ont pu, et c’est la cause pourquoi en arrivant ici nous avons vu tant de monde sur la rive. […] Le bramène cependant se retire et va allumer du feu à un petit monceau de bois proche du foyer.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

Que n’ayant plus de chef, et se doutant bien qu’ils seraient bientôt attaqués, ils avaient résolu d’aller chez Valerio, tuer tout ce qu’ils y trouveraient, piller le château, et après cela se retirer en France, ou se joindre aux bandits et miquelets des Pyrénées. […] Le duc parla à l’autre avec tant de douceur, qu’il se laissa gagner aux promesses qu’il lui fit, et étant descendu, conduisit la troupe dans tous les endroits de la forêt où ils se retiraient ; on y en trouva huit dont il n’y en eut que deux qui se défendirent et qui se firent tuer, les six autres étant hors de combat par les blessures qu’ils avaient reçues, tant à l’assaut de la caverne, que par les actions où ils s’étaient trouvés contre Sainville et Deshayes.

22. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Il se leva au bruit que je fis en entrant, et mes paroles achevèrent de le retirer d’une rêverie où il était enseveli. […] Comme elle agissait de bonne foi, elle se retira ; mais en la conduisant, nous trouvâmes face à face Monsieur Des Prez. […] Ce qu’ils disaient m’étant indifférent, je me retirai sans savoir quel parti prendre. […] On eut bientôt desservi, la compagnie se retira, et nous restâmes seuls elle et moi, environ vers les deux heures. […] En achevant ces paroles, il se retira en effet dans sa chambre, et Des Ronais dans la sienne.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Don Quichotte paraissait tout pensif ; mais Parafaragaramus le retira de ses rêveries en lui montrant son livre, et en le forçant à lire le décret du destin. […] Après quoi Dulcinée lui promit d’aller le remercier sur terre partout où il serait, et notre héros lui promit de la conduire dans tel endroit qu’elle voudrait se retirer.

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

A ce mot le satyre alla à trois pas faire des gambades, et Sancho voyant tout d’un coup sortir à côté de lui une flamme subtile et bleue avec beaucoup de fumée, recula en tremblant, et la terre s’ouvrit sous les pieds du satyre, qui fondit, et la fumée se dissipant, le chevalier vit une table paraître couverte de belles serviettes, d’une belle nappe, d’assiettes et de plats d’argent, d’un poulet d’Inde en compote, d’un autre à la daube, de pâtés, de jambons, et de quantité d’autres viandes froides ; en un mot un service complet où rien ne manquait ; et pour la boisson, il vit retirer de dessous la table douze grosses bouteilles de vin, et des sièges. […] Après cette conversation nos aventuriers se retirèrent dans leur chambre occupés de leurs visions, surtout le héros de la Manche, qui aurait voulu être déjà aux mains avec le méchant Freston, et désenchanter son imaginaire Dulcinée.

25. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

Ils furent retirés de leur assoupissement par une voix plaintive, qui se faisait entendre plus clairement à mesure qu’ils avançaient. […] Pluton demanda à Merlin pourquoi la princesse Dulcinée du Toboso n’était point encore désenchantée. — Tu sais, Seigneur, lui répondit Merlin, que les décrets du destin sont inviolables ; il était écrit dans le ciel qu’elle serait transformée en une vile paysanne, et qu’elle serait renfermée dans la caverne de Montésinos, d’où elle serait retirée par le plus fidèle de tous les chevaliers au bout de trois ans, deux mois, quatorze jours et quatre heures.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »

Cela ayant été résolu de la sorte chacun se retira dans son appartement, où on passa la nuit avec assez de tranquillité.

27. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

Occupé de ces pensées chimériques, et croyant que Sancho avait pris un autre champ de bataille, il s’assit au pied d’un arbre, où il s’abîma dans ses rêveries, et n’en fut retiré que par le bruit des coups de pistolet que Deshayes et son valet avaient lâché.

28. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

Votre combat m’a retiré du doux repos dont je jouissais.

29. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Et moi, ajouta la marquise, je raconterai celle d’un fort honnête homme, qui, par sa prudence ayant en même temps sauvé sa réputation et celle de sa femme, s’est fait plaindre et louer par tous ceux qui ont appris son aventure, laquelle s’est enfin terminée à faire de son épouse une des femmes de France des plus sages et des plus retirées.

30. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

Le laboureur travaillait tranquillement, et nourrissait en même temps les peuples de son pays et les étrangers, en mangeant avec eux le pain qu’il recueillait ; le vigneron buvait une partie du vin dont il avait façonné la vigne, et du reste qu’il communiquait aux autres, en retirait sa subsistance ; le commerce fleurissait et rapportait des pays éloignés de quoi enrichir un peuple, qui ayant dans le sien surabondamment de tout ce qui est nécessaire à la vie, en faisait part à ces mêmes pays en échange de leurs trésors ; l’artisan y avait part en y envoyant les ouvrages qu’il avait travaillés de ses mains, et chacun vivait dans l’opulence, parce que chacun vivait dans l’innocence.

31. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

Celle de Dupuis fait voir qu’un libertin se retire de son libertinage, lorsqu’il s’attache à une femme de vertu : on y voit tout l’excès d’un amour au désespoir, tant par ce qu’il dit de Gallouin en justifiant Silvie ; et ce qu’il dit de Gallouin montre, que si un homme est capable de tout pour ses plaisirs, lorsqu’il se livre à des réflexions chrétiennes, il n’en fait que de bonnes et de profitables.

32. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Il perça la table, et avec des cordes qu’il passa dans les trous il attacha les bras et le corps de Sancho ; en un mot il le mit comme dans un travail où il ne pouvait se donner le moindre mouvement ; il lui attacha aussi les pieds ; et ne croyant pas qu’il y eût personne dans l’hôtellerie à qui il dût du respect, ni avec qui il fût obligé de garder des mesures, il retira le siège sur lequel Sancho était assis, et lui mit à l’air le même endroit où il avait reçu les dragées ; et il faut observer que le chevalier tournait directement le dos à la porte de la chambre : il ne s’était point encore éveillé ; mais la posture contrainte où il était, ne portant que sur ses cordes, dissipa bientôt son sommeil.

33. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Sancho fut donc retiré de la balustrade, et porté par les quatre démons au milieu de ces demoiselles, ou du moins des douze figures qui paraissaient telles.

34. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Sancho, qui vit que sa malice n’avait nullement plu à notre héros, se retira auprès de la duchesse de Médoc, qui pour adoucir Don Quichotte, fit à son écuyer une sévère réprimande de son peu de respect d’avoir mal à propos interrompu un discours que toute la compagnie écoutait avec plaisir.

/ 34