Savez-vous le faire cailler, repris-je ? […] C’est une nécessité, repris-je ? […] C’est le seul à prendre, repris-je. […] Vous vous moquez de moi, reprit-elle. […] Je n’y perds rien du moins, reprit-elle.
De vous aimer toujours, reprit-il, et de me faire aimer de vous. […] Vous êtes malicieuse, reprit-il, avec votre laquais. […] Vous savez écrire, reprit-elle, je ne refuserai pas vos lettres. […] Vous ne m’aimez guère, reprit-il. […] Que vous êtes pressant, reprit Des Ronais en riant !
Dieu m’en préserve, repris-je. […] Et voilà justement l’endroit, reprit-il. […] Il ne m’a rien paru dans lui que d’un homme fort sage, reprit Des Frans. […] Vous ne vous trompez pourtant pas, reprit cette dame. […] Vous en saurez le sujet, reprit Des Frans.
Je sois damné, reprit-il, si j’impose d’un mot. […] Oui, Monsieur, reprit-elle, je vous accepte pour mon époux. […] Nous nous en passerons, repris-je. […] Très volontiers, reprit cette dame. […] Cela est vrai aussi, reprit l’aimable Dupuis.
qui est-elle cette première passion que vous voulez étouffer, reprit-elle, avec quelque confusion ? […] À demain, reprit-elle, sans aller plus loin. […] Je vous jure, reprit Jussy, que j’en ai eu toute ma vie un vrai remords. […] Voudriez-vous bien nous la dire, Monsieur, reprit Madame de Mongey. […] Ce sera pour moi lorsque Madame le voudra, reprit Dupuis.
Je repris donc les études de droit. […] Que vous dirai-je, reprit-il ? […] repris-je, que m’allez-vous proposer ? […] Oui repris-je, achève. […] Oui, Madame, reprit le commandeur.
De quelle sorte, repris-je ? […] Seriez-vous capable de secret, repris-je ? […] Mais comment vous y prendrez-vous, repris-je ? […] Hé en effet, reprit Monsieur de Contamine, c’est lui-même ? […] reprit Jussy.
. — Cela est vrai, reprit Eugénie ; d’où le connaissez-vous, reprit-elle, Seigneur chevalier Sancho ? […] Il pourrait bien être, reprit Sancho, que tout ce que vous avez dit fût vrai, mais à chaque jour suffit son saint, et puis ce qui est différé n’est pas perdu. […] Que maudit soit de Dieu et de ses saints, ajouta-t-il, celui qui a inventé cette arme d’enfer. — Ce n’est pas d’aujourd’hui, reprit Don Quichotte, que cette sorte d’arme a paru sur terre ; et il me souvient d’avoir entendu dire, qu’un malheureux magicien ou enchanteur du genre humain, ayant apporté des enfers les premières qu’on ait jamais vues, le brave chevalier Roland les jeta dans la mer, d’où elles ont été depuis retirées par un moine allemand. […] Depuis ce temps-là il a été cause que j’ai plus de vingt fois battu ma ménagère, car elle avait toujours quelque chose à lui dire, et bien loin qu’il ait mis depuis la paix dans notre ménage, mort de ma vie, il n’y a mis que la discorde. — Il n’y pouvait pas mettre autre chose, ami Sancho, reprit Don Quichotte, je voudrais que tu eusses lu le divin Arioste, tu verrais que l’archange Gabriel ayant besoin de la discorde pour aller répandre son venin dans l’armée du roi Agraman qui assiégeait Paris, il ne la put jamais trouver pour lui faire exécuter l’ordre de Dieu, que dans un chapitre de moines où elle présidait. — Eh ! […] demanda Sancho. — Vraiment oui, lui répondit Don Quichotte. — Tant pis, reprit Sancho ; car depuis ce temps-là elle s’est fourrée partout, et surtout dans les familles et les ménages ; cependant elle n’a pas si bien oublié le chemin des couvents, qu’elle ne le retrouve bien quand elle veut.
. — Ils en seraient plus heureux aussi devant Dieu et devant les hommes, reprit Don Quichotte ; devant Dieu, puisqu’ils lui tiendraient la promesse qu’ils lui ont faite à la face de ses autels de garder la fidélité à leurs épouses, comme ils veulent que leurs épouses la leur gardent ; et devant les hommes, parce qu’on ne verrait point parmi eux ces harpies invétérées qui passent de père en fils, et qui semblent être éternelles, contre les exprès commandements de Dieu. […] Je ne puis m’empêcher, poursuivit notre héros, de reprendre dans nos Espagnols cette inclination qu’ils ont à la vengeance, qui étant réservée à Dieu seul, comme ils le disent eux-mêmes, parce que c’est le morceau le plus friand et le plus délicat, et qui est seul digne de lui, ils osent cependant par une fureur impie partager avec lui ce qu’il s’est réservé à lui seul. […] reprit la duchesse, croyez-vous qu’elles soient toutes méchantes ? […] Monsieur, voyez-vous, chacun sent son mal ; tous les souliers du monde paraissent bons et bien faits, et il n’y a que ceux qui les portent qui sentent où ils les blessent. — Mais, Chevalier Sancho, lui dit Eugénie, vous déchirez là les femmes sans pitié. — Eh non, Madame, reprit-il, je ne parle que de la mienne ; et en effet, il n’y a qu’elle qui me fasse enrager. — C’est votre faute, lui dit la belle Provençale, vous deviez étudier son humeur avant que de l’épouser. — Eh oui, oui, lui dit Sancho, t’y voilà laisse-t’y choir ; une fille qui a envie d’être mariée ne se déguise pas ? […] Le chevalier Sancho a raison, dirent en même temps les ducs et le comte, toutes les femmes ne sont bonnes qu’à faire désespérer leurs maris. — C’est ce que je disais l’autre jour, reprit Sancho, ravi que les gens mariés fussent de son parti. — Mais, Chevalier Sancho, lui dit Eugénie, il faut prendre en patience les contradictions de votre femme, et croire que c’est Dieu qui vous l’a donnée telle qu’elle est pour vous faire faire pénitence. — Non, non, Madame, lui dit-il, ce n’est pas le bon Dieu, c’est le Démon qui me la laisse. — Voilà de terribles paroles que vous lâchez, lui dit le curé. — Oh !
. — Elle sait vivre, reprit la marquise, et je ne doute pas qu’elle ne me rende visite, quand ce ne serait que pour me remercier de la retraite que je lui ai donnée. […] Après un moment de silence elle reprit la parole en ces termes : Si jeune que j’ai été, j’ai aimé Sainville, et à peine me suis-je connue, que j’ai connu que je l’aimais plus que moi-même. […] Il ne pouvait pas vous en dire davantage, Madame, reprit Silvie, lui-même ignore encore les fourberies qu’on nous a faites, et qui nous ont séparés. […] Cependant Deshayes sut que son épouse était sortie de Paris ; mais suivant les apparences, il n’apprit pas sitôt quelle route elle avait tenue ; cela l’obligea d’avoir recours à l’autorité du Roi pour se la faire rendre, ou pour la reprendre partout où il la trouverait. […] Silvie reçut cette nouvelle le jour même qu’elle arriva à ce couvent, et au lieu d’y entrer, elle reprit sur la main droite, et se rendit à Toulouse, où nous arrivâmes le lendemain.
Si ces scélérats n’avaient pas été aveuglés, et qu’ils eussent conservé un peu de bon sens, il est constant que nos braves étaient morts, parce qu’il n’y avait rien de si facile que de les égorger ; mais les criminels manquent toujours à quelque chose : ils s’amusèrent à recharger leurs mousquets, et à aider leur camarade, ce qui donna le temps à Don Quichotte de revenir à lui, et à la duchesse celui de reprendre assez ses sens, pour s’apercevoir qu’on était venu à son secours. Notre héros reprit sa fureur, en même temps qu’il reprit connaissance, et joignit les bandits l’épée à la main, qui surpris de se voir sur les bras un homme qu’ils croyaient mort, se défendirent avec tout le désespoir de gens qui n’attendent que la roue, et Don Quichotte les attaquait avec toute la témérité d’un chevalier errant. […] Tout désarmé qu’il était, il ne perdit pas le sens, et prit un palonnier qui était à terre, et s’en servit comme d’une massue si à propos, qu’il en assomma un des bandits qui faisait tête à Don Quichotte, et cassa les jambes de celui qui avait son épée, qu’il reprit tout aussitôt, et la lui passa dans la gorge.
Il l’apporta au duc, qui le lui rendit, avec ordre d’aller les attendre de l’autre côté du même ruisseau, à un détour où il fallait encore passer, de se cacher derrière un arbre, d’attacher la bourse à une petite ficelle, et de la laisser en vue du côté où ils étaient, afin que Sancho la vît, et de la retirer lorsqu’il voudrait la reprendre. […] Reprends cœur, ajouta-t-il, elle te sera rendue en peu de temps, puisque le brave chevalier des Lions rompra dans quatre jours l’enchantement de son incomparable Dulcinée. Prépare-toi à cette aventure, qui sera pour toi la plus glorieuse et la plus laborieuse, mais aussi la plus lucrative de ta vie ; va reprendre tes armes et tes habits, et ne monte sur aucun cheval, parce que les tiens sont enchantés. Sancho tout remis et tout réjoui du gain qu’on lui promettait, ne se le fit pas répéter, et reprit son équipage, puis rejoignit la troupe. […] Ceci fut encore une nouvelle matière de sermon, que le triste et fustigé Sancho écoutait avec plus de docilité qu’il n’avait fait de sa vie ; mais enfin son maître ayant cessé de parler, parce qu’il n’en pouvait plus de la gorge, Sancho reprit la parole et avoua qu’il avait tort d’avoir tenté Altisidore, qu’il savait bien qu’il suffisait pour perdre une fille de lui dire une fois qu’on l’aime, parce qu’après cela le diable le lui répète sans cesse ; et ma foi, Monsieur, poursuivit-il, toutes les filles et les femmes en sont là logées ; elles font toutes là-dessus les saintes mitouches ; mais les brebis du bon Dieu ont beau être gardées et comptées, le diable trouve toujours le secret d’en tondre quelqu’une s’il ne l’emporte pas tout à fait ; en un mot une étincelle fait un grand brasier, et fille qui jase avec un amant enfile la mère Gaudichon, comme un aveugle son oraison ; mais le jeu n’en vaut pas la chandelle, et s’il ne faut qu’un petit caillou pour faire verser une charrette, un fromage n’est pas longtemps entier quand on le laisse guigner au chat, et de nuit tous chats sont gris. — Tu seras toujours farci de proverbes, lui dit son maître. — Oh bien, reprit Sancho, je consens d’aller rôtir des châtaignes en enfer si j’ai jamais rien de commun avec aucune fille ni femme que la mienne, et je recevrai Altisidore en fille de bonne maison, si elle me vient davantage rompre la tête.
Tu n’es qu’un lâche qui n’a jamais osé le regarder en face depuis qu’il est armé ; tu le vis lorsque tu volas la bourse de son fidèle écuyer, tu l’as rencontré encore il n’y a que deux heures, et tu as eu la lâcheté de te dérober à ses yeux ; tu es indigne de ses coups et des miens ; va reprendre pour toujours tes chaînes dans les enfers, je te l’ordonne par tout le pouvoir que j’ai sur toi. […] lui demanda l’horrible figure. — Tu auras mon nom après ma victoire, lui repartit Don Quichotte, qui avait déjà l’épée haute pour le frapper lorsqu’il fut retenu par Parafaragaramus. — Il est juste de dire qui vous êtes, lui dit celui-ci, parce que le savant Merlin que vous voyez sait par qui les princesses enchantées doivent être mises en liberté ; et si c’est à vous que cette glorieuse aventure est destinée, je suis certain qu’il est trop honnête enchanteur pour vouloir éprouver un combat dont il ne remporterait que de la honte. — Si cela est, reprit notre héros, je lui apprendrai avec joie que je suis Don Quichotte de la Manche, ci-devant nommé le chevalier de la triste figure, et maintenant le chevalier des Lions, et toujours l’esclave de l’illustre princesse Dulcinée du Toboso que je viens délivrer, ou perdre la vie. […] Montre-moi son ennemi et le mien, et tu verras beau jeu. — Il ne tient à aucun de nous, répondit Pluton ; je ne m’oppose point à sa liberté, et tu peux la reprendre partout où tu la trouveras aussi belle qu’elle ait jamais été, sans que je t’en empêche. — Ah, Seigneur ! […] Nous allons savoir de lui pourquoi elle n’est point désenchantée, puisque le terme en est venu. — Qu’on fasse entrer Merlin, reprit Pluton. […] Il y avait un petit Bohème caché entre Pluton et elle, qui à chaque coup qu’on déchargeait sur Sancho, détachait une des épingles qui soutenaient les guenilles dont elle était couverte, et elle sous prétexte de pudeur baissait de temps en temps la tête, et essuyait les vilaines couleurs dont on lui avait barbouillé le visage ; de sorte que Don Quichotte qui avait toujours les yeux sur elle, s’aperçut de ce changement, et le fit remarquer à Sancho, qui tout aussi bien que lui se serait donné au diable que ce désenchantement était une vérité constante ; il commença à reconnaître effectivement les traits d’Alonza Lorenço vers le douzième coup, et en reprit courage pour souffrir le reste de la flagellation qui fut appliquée avec une grande vivacité et reçue avec une égale patience.
reprit aussitôt la fille, me voilà comtesse ; n’allez rien dire du moins qui me fasse tort. — Tais-toi, sotte, encore une fois, lui dit sa mère ; ne sais-je pas bien qu’il ne faut parler de rien ? […] Il va me chercher de l’eau à la fontaine pour laver mon linge, et à cause de cela on en dit du mal dans le village. — Un aveugle veut voir clair dans les affaires d’autrui, reprit la mère ; c’est la grosse Marie qui fait courir tous ces bruits-là, à cause qu’il ne lui fait plus les doux yeux, et qu’il ne va plus dormir dans sa grange. […] Tiens, Sanchette, je te tordrais le col si je te voyais de même. — Eh ma mère, reprit la fille, laissez-la parler ; ne savez-vous pas bien que les envieux meurent et non l’envie ; mais tenez que si je trouve un Monsieur qui me fasse Madame, vous verrez si je ne plante pas là Nicolas comme une borne, et si je me soucie plus de lui que des neiges de l’année passée. […] Sanchette que l’étonnement avait rendue immobile, reprit ses esprits, et se jeta bravement entre les combattants. […] D’un autre côté Thérèse se faisait tenir à quatre, et vomissait feu et flammes, et disait entre autres choses, que puisqu’on la traitait si mal, elle voulait s’en retourner dans le moment. — Eh bien, va-t’en, lui dit Sancho, qui était retourné sur ses pas, diable emporte si je cours après toi ; celui-là est un fou qui court après sa femme quand elle veut s’en aller. — Eh mais, ami Sancho, lui dit la duchesse, que tout ce tintamarre divertissait extrêmement, il ne faut pas renvoyer votre femme, car vous savez bien vous-même qu’une femme est un mal nécessaire. — Je ne le sais que trop, reprit-il en colère, et pour mon malheur, cela tient comme glu ; et puis voilà Madame la gouvernante qui vient mêler son museau où elle n’a que faire.
. — C’était mon dessein, reprit Sancho, mais il est venu un diable d’enchanteur qui m’en a détourné. Là-dessus il conta à son maître tout ce qui lui était arrivé, avec son ingénuité ordinaire, confessant qu’il avait éloigné le combat avec Parafaragaramus, parce qu’ils avaient fait la paix, mais que ce n’était assurément pas lui, mais que celui qui avait pris son nom lui avait joué ce vilain tour. — Je n’ai jamais lu, reprit Don Quichotte, que pareille aventure soit arrivée à chevalier errant ; mais mon enfant, il arrive tous les jours des choses nouvelles et surprenantes, aussi ne devais-tu pas entrer dans l’hôtellerie, ni quitter le champ de bataille, non plus que ton cheval, parce qu’un bon chevalier doit toujours être en état. — Ah pardi je vous tiens, interrompit Sancho, la pelle se moque du fourgon ; médecin guéris-toi toi-même ; t’y voilà, laisse-t’y choir ; à bon entendeur salut. — Que veux-tu dire, lui demanda Don Quichotte, avec tes proverbes entassés l’un sur l’autre ? […] Don Quichotte embarrassé de ce que le nouveau chevalier venait de lui dire, prit un ton plus bas que celui de pédagogue ; Eh bien, San-cho, lui dit-il, il faut t’en consoler, puisqu’il n’a pas tenu à toi de faire autrement. — Je m’en console aussi, reprit Sancho ; mais… — Quoi, mais… ?
Pardi bon, reprit Sancho après cette belle décision, j’ai eu vingt-quatre coups pour quatre cents écus d’or, et je laisserais ma bourse pour vingt, non ferais pas pour cent. […] Après cela Sancho ayant été lâché reprit sa bourse avec tant de joie qu’il ne se sentait plus ni des coups de discipline, ni des poils de sa moustache, non plus que de ses oreilles. […] Mais, reprit Rhadamanthe en le regardant d’un visage affreux et le faisant trembler, je trouve que les démons accusateurs ont pris le change, et qu’au lieu de s’attacher à des faits graves, ils n’ont objecté que des minuties. […] S’il n’en fût pas revenu si promptement les peines de l’enfer auraient été bornées là ; mais ayant tout à fait repris ses sens et sa connaissance par un grand verre de vin qu’on lui fit boire, on acheva la cérémonie.
Regarde la vie et les actions du chevalier Roland, tu y verras partout une égale bravoure et une pareille force ; mais vois la différence entre Roland le furieux et Roland le sage, avant que l’infidélité d’Angélique lui eût tourné la cervelle, ou après qu’Astolphe lui eut fait reprendre son bon sens renfermé dans une fiole, qu’il avait été quérir sur l’hippogriffe jusque dans le paradis terrestre. […] Il m’a dit son nom ; c’est je crois Freslon, Friton, Foulon. — Non, non, reprit Don Quichotte, c’est un magicien qu’on nomme Freston. — Oui, oui, oui, Monsieur, dit Sancho en interrompant son maître, c’est lui-même ; il souvient toujours à Robin de ses flûtes. […] Si tu n’es pas plus brave que tu es savant, lui dit Don Quichotte, tu n’es toi-même qu’un veillaque et un marrane, puisque celui à qui tu parles est le chevalier des Lions lui-même. — Toi, reprit le magicien en riant d’une manière effroyable, tu es le chevalier des Lions, et te voilà paré comme une poupée ! […] Avec de semblables discours ils reprirent le chemin du château, où nous les laisserons se reposer pour dire quel était ce nouvel enchanteur, et d’où provenait le déjeuner qu’ils avaient fait, et la disparution de la table ; il faut commencer par ce dernier article, puisque c’est le premier en date.
. — Je ferai tout au contraire, reprit Justin, lorsque je serai dans cette ville. […] Tenez, Monsieur, continua ce bon vieillard en la relevant, et en la présentant à son gendre, voilà votre femme que je vous rends, et quoique vous ne la repreniez qu’à ma prière, oubliez que je suis son père, et n’ayez pour elle aucune considération qu’elle ne s’en rende digne. […] Je vous reprends, Madame, lui dit enfin son époux, je consens d’oublier tout ce qui s’est passé, et je l’oublie bien sincèrement, oubliez-le de même, et tâchons vous et moi, de ne nous donner jamais l’un à l’autre sujet de nous en souvenir. […] Puisque Madame et ces Messieurs, reprit le duc de Médoc après que la marquise eut cessé de parler, nous ont avoué avec sincérité le génie de leur nation, il est juste de leur rendre le change, et d’avouer qu’il est bien plus chrétien de pardonner que de se venger, et qu’ainsi leurs maximes sont préférables aux nôtres ; cependant nous ne sommes pas les seuls qui nous servions du poignard lorsque nous surprenons nos femmes en flagrant délit, les Français aussi bien que nous s’en servent assez souvent, et quoique cela soit absolument condamnable, il semble qu’il soit permis de le faire, parce qu’on suppose qu’un homme n’a pas pu résister aux mouvements impétueux de la nature, ni à la rage qu’un pareil objet lui a inspiré.
Elle arriva justement dans le temps qu’il fallait, puisque c’était dans le moment que nos aventuriers reprenaient connaissance. […] Qu’il lui avait tout promis pour éviter la mort présente ; mais que quatre jours après, plusieurs de ces bandits, qui étaient allés chercher des vivres, étaient revenus bien blessés, et qu’il avait appris d’eux, qu’ayant voulu attaquer un carrosse plein de femmes et l’amener, pour avoir les chevaux dont ils manquaient, ils s’étaient battus à deux reprises contre des Français, et un démon sous la figure d’un homme qui leur avait repris le carrosse, ôté Eugénie qu’ils tenaient encore, et tué huit de leurs camarades, et entre autres Don Pedre. […] Sancho l’ayant rejoint lui fit rapport de sa bonne fortune, et il lui dit, qu’il ne savait pas combien il y avait d’argent dans le sac : mais qu’il était bien lourd. — J’en ai de la joie, lui dit Don Quichotte, cela t’appartient de bonne guerre. — Non pas à moi seul, Monsieur, lui dit le fidèle écuyer, car c’est celui que vous avez tué. — Nous parlerons de cela une autre fois, ami Sancho, lui dit-il, toujours puis-je te dire, que je te sais bon gré de ton bon cœur, et je te donne le tout, à condition que tu ne me diras plus que nous faisons le métier d’archers ou de sergents : , cependant donne-moi à boire un coup, je t’avoue que j’ai soif. — Et moi faim et soif, reprit Sancho ; mettons pied à terre, mon cher maître. — Non, non, dit Don Quichotte, il faut voir la fin de l’aventure.
reprit le roi avec colère, et vous osez me l’avouer ! […] Monsieur, repris-je, à qui j’en veux ? […] J’en veux à Monsieur Bourvalais. — C’est moi, Monsieur, reprit il, que vous plaît-il ? […] — Et vous a-t-il dit, reprit Bourvalais, qu’il m’envoya faire foufre ? […] repris-je à mon tour, je vous ferai civilité quand vous me brutaliserez !
Pour Sancho, il fut du temps à se remettre de la peur qu’il avait eue, mais enfin il reprit ses sens. Tu vois, ami Sancho, dit Don Quichotte, que les bonnes actions ne sont pas sans récompense. — Eh pardi, reprit Sancho, Parafaragaramus est bon homme, il aime à rire et à boire, et je l’aime à cause de cela.
Peu après que sa santé fut rétablie, sa première humeur sombre le reprit, et elle croyant que leur union réciproque lui donnait le privilège d’entrer dans ses secrets, le supplia mille et mille fois de lui dire d’où pouvaient lui provenir ces distractions d’esprit et cet assoupissement dans lequel il paraissait toujours plongé. […] repartit Sotain. — Non, Seigneur, répondit-elle, il avait été tué avant que les bandits fussent victorieux. — Et comment donc, reprit Sotain, a-t-il pu mettre votre honneur à couvert de leur violence ? […] Elle sortit de cette maison le jour même, et elle alla à la première ville, qui était celle de son quartier ; elle y reprit ses habits de cavalier, ne se découvrit à personne ; et comme à force d’argent on vient en France, comme ailleurs, à bout de tout, elle trouva un serrurier habile homme, qui lui donna toute satisfaction, en lui faisant un cadenas tout neuf et deux clefs. […] C’est-à-dire, reprit-il, que ce n’est pas assez pour vous de nous rendre tous deux malheureux, vous voulez encore que je meure ! […] Vous jouez à vous perdre, Madame, lui dit l’amoureux cavalier ; au nom de Dieu ayez pitié de vous-même. — C’est vous qui causez ma perte, reprit-elle en pleurant, sortez d’auprès de moi, je vous le répète encore, si vous n’en prenez la résolution aujourd’hui, comptez que demain mon mari saura que vous êtes un homme, et mourir pour mourir j’aurai du moins la satisfaction d’avoir fait mon devoir ; c’est à quoi je me résous ; tous vos efforts ne me feront pas changer.
— Rien n’est plus certain, reprit Don Quichotte, et je suis tenté d’en boire pour perdre entièrement l’amour malheureux dont je ne puis me défaire ; après cela rien ne troublera plus le repos de ma vie, et mes jours ne seront composés que de moments heureux. […] On fit de superbes funérailles au héros de la Manche, et son écuyer reprit son premier métier, et passa commodément le reste de ses jours avec le bien qu’il avait mis en dépôt entre les mains du curé.
repris-je. […] Mais moi, a-t-il repris, me feras-tu jeûner aussi ? […] Je vous l’ai dit, a repris M. […] Je m’y attends bien, a repris M. du Quesne. […] Bon, ai-je repris : me voilà pas mal !
Je ne sais quand je reprendrai la plume. […] Ni moi non plus, a repris M. du Quesne en se levant : je ne crains pas plus pour ma peau qu’un autre. […] Il s’appelle François, ai-je repris : est-ce aujourd’hui ? […] Le Florissant est mouillé tout proche de nous : quelque rat pourrait peut-être le reprendre encore, suivant sa bonne & sainte coutume. […] Je me trouve fort bien de m’en être servi ; &, si la fièvre me reprenait encore, soit ici, soit ailleurs, je ne me servirais pas d’autre chose.
Don Quichotte qui n’avait garde de demeurer en si beau chemin, reprit la parole après le duc, et après avoir répété une partie de ce qu’il avait dit, il ajouta que l’emploi de délivrer son pays de malfaiteurs et de brigands, était non seulement honorable, mais encore digne d’un roi ; que c’était par là qu’Hercule, Thésée et plusieurs autres héros s’étaient rendus fameux ; que c’était le premier devoir de la Chevalerie errante, puisque c’était délivrer les faibles des torts et des violences que les méchants leur faisaient, et que quand il serait roi, il ne tiendrait point cette recherche au-dessous de lui.
Sancho avait repris toutes ses forces lorsque les ducs de Médoc et d’Albuquerque, le comte de la Ribeyra, la marquise, la belle La Bastide, le comte du Chirou, Sainville et Silvie partirent pour Madrid.
La marquise tout à fait remise par des assurances si obligeantes, reprit sa gaieté ordinaire ; insensiblement la conversation tomba sur Silvie et Deshayes.
. — Eh bon, bon, reprit Sancho, dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es.
. — Chevalier, reprit Sancho, j’ai eu la courtoisie de vous nommer la dame pour qui je suis en champ, nommez-moi aussi la vôtre, s’il vous plaît. — Tu verras son portrait sur mon cœur, lui répondit le chevalier aux armes noires ; mais pour son nom tu ne mérites pas de le savoir de ma bouche, quoiqu’il ne te soit pas inconnu. — Discourtois chevalier, lui dit Sancho, vous n’êtes qu’un incivil, et ne savez pas les règles de la Chevalerie. — Je les sais mieux que toi, veillaque, lui repartit le furieux Don Quichotte. — C’est ce que nous allons voir, lui répliqua Sancho ; faisons les conditions de notre combat. — Je n’en veux point avec toi que celle de la mort, répondit-il.
Levez-en la main a repris Monsieur Du Quesne, ce que l’équipage a fait, avec un grand cri de Vive le Roi. […] Très volontiers, a repris Monsieur le Commandeur en riant, et en même temps s’est fait apporter un verre, sur quoi Monsieur du Quesne a ajouté : Parbleu je veux faire le troisième, et s’est aussi fait donner à boire. […] Je reprends la plume pour vous dire que comme j’achevais d’écrire à soleil couchant on m’est venu dire qu’on voyait la terre. […] Ni moi non plus a repris Monsieur Du Quesne, je ne crains pas plus pour ma peau qu’un autre. […] Ainsi contre vent et marée nous reprenons la route de Merguy.
Monsieur le chevalier, reprit l’officier, Parafaragaramus est de nos amis ; vous l’avez pris pour un autre, ou quelque autre a pris son nom.
. — Pardi, reprit Sancho tout réjoui en se frappant de la main droite dans la gauche, tenez, nous aurions fait un pape, car nous sommes tous deux de même avis.