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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

Ces paroles arrêtèrent la fougue de notre héros, qui resta en pied où il était. […] Don Quichotte se releva, et avec son intrépidité ordinaire il prit la parole : Je ne suis venu dans ton empire, dit-il, que pour tenter les aventures et pour délivrer Dulcinée. […] Sancho sachant bien que l’accusation était juste, n’eut rien à répondre à ces paroles. […] Elle prit la parole et accusa Sancho de la laideur qui couvrait sa beauté, et de la métamorphose de ses habits dans les haillons qui la couvraient ; elle en demanda réparation, et parut toute réjouie lorsqu’elle sut qu’on la lui allait faire. […] Don Quichotte voulut dire à son écuyer quelques paroles consolantes.

3. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Au lieu d’une lettre que j’espérais, je ne trouvai qu’un billet de deux lignes, qu’elle m’écrivait pour me faire excuse de ne m’avoir point tenu parole, sa mère ne l’ayant point quittée. […] Après quelques moments de silence Silvie prit la parole la première. […] Après un moment de silence elle reprit la parole en ces termes : Si jeune que j’ai été, j’ai aimé Sainville, et à peine me suis-je connue, que j’ai connu que je l’aimais plus que moi-même. […] Imaginez-vous, Madame, la surprise que ces terribles paroles me causèrent ; elle est au-dessus de mes expressions. […] Nous nous étions promis de nous épouser ; mais comme il ne me cache rien de toutes ses affaires, et qu’il sait toutes les miennes, nous nous sommes rendus notre parole sans cesser notre commerce.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Elle la prit en tremblant, comme si elle avait fait une mauvaise action, et étant seule, elle la lut et y trouva ces paroles. […] Je ne demande point que vous vous confiiez à mes paroles, n’en croyez que mes actions. […] Enfin il la trouva seule, et elle en fut fort aise, parce que quelques paroles de la princesse avaient redoublé sa jalousie. […] Ces paroles la jetèrent dans un désordre qui ne se peut exprimer. […] Mais, lui dit Contamine, croyez-vous qu’elle vous en croira à votre parole ?

5. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Il lui promit toute assistance, et lui tint parole le jour même. […] On garda quelque temps le silence et enfin la mère prit la parole. […] Sitôt que nous fûmes ensemble, je pris la parole. […] Je suis de parole, et je saurai si tu m’obéiras. […] Je le pris de ses mains, et avec mille peines je lus ces paroles.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Enfin ayant trouvé à redire qu’elle allât se promener dans le jardin, et lui ayant dit deux ou trois paroles ironiques sur le jardinier, elle se détermina à ne sortir plus du tout de sa chambre. […] Ces paroles l’ayant mis au désespoir, il se jeta presque à ses pieds ; et l’officier qui s’en donnait la comédie, n’aurait pas sitôt cessé, s’il n’eût craint de le rebuter. […] C’étaient là leurs entretiens et leurs conversations ordinaires, qui se terminaient par les promesses qu’il lui faisait de ne jamais lui rien témoigner ni par ses paroles ni par ses actions, qui pût alarmer sa vertu ni la choquer. […] Après ces paroles brutales il sortit de la chambre de Célénie et y laissa la fausse Italienne qui se jeta à ses pieds sitôt qu’il fut dehors. […] En achevant ces paroles elle entra dans son cabinet et en tira la porte sur elle.

7. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Il n’importe, dit-elle, venez à telle heure qu’il vous plaira, je vous tiendrai parole. […] Il est inutile de vous dire quelles furent ses dernières paroles. […] Ne vous reposez plus sur mes paroles, venons aux effets. […] Je le lui promis avec plaisir, et lui ai tenu parole. […] Belle raison pour lui manquer de parole !

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XL. Des armes enchantées que les deux chevaliers reçurent de Parafaragaramus, avec des chevaux infatigables. »

Ils avaient déjà tous deux les yeux fermés lorsqu’ils furent réveillés par une voix de tonnerre, qui par ces paroles les retira tous deux des premières douceurs du sommeil. […] Fie-toi sur ma parole, tu délivreras dans peu la princesse Dulcinée du Toboso, et tu la reverras dans sa première beauté, l’aventure t’en est réservée, et je t’en ouvrirai les chemins, mais le moment n’est pas encore venu. […] Cette effroyable voix cessa à ces paroles, et laissa notre chevalier transporté de joie.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Sancho, après avoir écouté en mangeant et buvant la morale du bon curé sans l’interrompre, prit la parole à son tour. — Doucement, Monsieur le curé, dit-il, personne ne court après nous. […] Le duc et les autres voyant bien que la morale ne regardait qu’eux, avouèrent qu’au commencement ils l’avaient regardé comme un fou sans espérance de retour, mais qu’ensuite ayant eu de l’estime pour son esprit, et de l’admiration pour sa bravoure, cela avait attiré leur pitié, et que c’était pour lui faire prendre tout un autre train de vie qu’ils avaient imaginé ce qu’ils allaient exécuter, et que ce n’était qu’à ce dessein qu’ils l’avaient envoyé quérir lui, sa nièce, sa gouvernante et les autres ; et leur donnèrent parole à tous de ne se plus divertir de lui sitôt que ce qu’ils avaient concerté aurait été exécuté ; mais qu’il n’en était pas ainsi de Sancho, à qui bien loin de faire aucun quartier, on était au contraire fortement résolu de faire payer tant l’argent qu’il avait, que celui qu’on lui destinait encore. […] C’était après leur départ que Sancho s’était battu contre un enchanteur pour regagner ses armes, et que Don Quichotte avait été si maltraité de paroles par le méchant Fres-ton, après s’être battu contre Sancho à coups de poings. […] Cela donna au brutal écuyer l’effronterie de lui dire tout bas des paroles qui la firent rougir, et ensuite elle le regarda en souriant. […] Ceci fut encore une nouvelle matière de sermon, que le triste et fustigé Sancho écoutait avec plus de docilité qu’il n’avait fait de sa vie ; mais enfin son maître ayant cessé de parler, parce qu’il n’en pouvait plus de la gorge, Sancho reprit la parole et avoua qu’il avait tort d’avoir tenté Altisidore, qu’il savait bien qu’il suffisait pour perdre une fille de lui dire une fois qu’on l’aime, parce qu’après cela le diable le lui répète sans cesse ; et ma foi, Monsieur, poursuivit-il, toutes les filles et les femmes en sont là logées ; elles font toutes là-dessus les saintes mitouches ; mais les brebis du bon Dieu ont beau être gardées et comptées, le diable trouve toujours le secret d’en tondre quelqu’une s’il ne l’emporte pas tout à fait ; en un mot une étincelle fait un grand brasier, et fille qui jase avec un amant enfile la mère Gaudichon, comme un aveugle son oraison ; mais le jeu n’en vaut pas la chandelle, et s’il ne faut qu’un petit caillou pour faire verser une charrette, un fromage n’est pas longtemps entier quand on le laisse guigner au chat, et de nuit tous chats sont gris. — Tu seras toujours farci de proverbes, lui dit son maître. — Oh bien, reprit Sancho, je consens d’aller rôtir des châtaignes en enfer si j’ai jamais rien de commun avec aucune fille ni femme que la mienne, et je recevrai Altisidore en fille de bonne maison, si elle me vient davantage rompre la tête.

10. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Ma sœur est trop raisonnable, reprit Madame d’Ornex fort scandalisée de mes paroles, pour embrasser un état où elle ne serait point appelée. […] Tant qu’on ne me pressera pas de prendre un engagement, je resterai dans les termes où j’en suis ; mais si on veut me forcer, je vous ferai souvenir de votre parole. […] Je vous aurais pourtant tenu parole, je m’étais à votre considération insensiblement accoutumée à ses duretés, je les supportais assez patiemment ; mais je n’ai pu supporter qu’il ait voulu nous séparer. […] Le présent de deux cents louis que Clémence lui fit tout d’un coup, le persuada bien mieux que toutes les paroles. […] À peine eus-je prononcé la première parole, que chacun me prêta silence.

11. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Les vers n’en valent rien, mais l’air n’est pas mauvais, et cadre assez aux paroles. […] On n’avait entendu que nos dernières paroles de toute la conversation que nous avions eue elle et moi. On crut que la pauvre fille m’avait dit quelque parole mal à propos ; on voulut entrer en éclaircissement, on voulut me retenir, et je ne voulus pas rester. […] En achevant ces paroles, elle tira d’un petit coffret un paquet de papier plié, dans lequel il y avait d’une poudre jaune que je ne connaissais pas. […] Je ne m’en soucie pas, ajouta-t-elle, en me voyant faire, je suis bien sûre d’en retrouver d’autre si vous me manquez de parole ; mais ne craignez rien, comptez que je ne vous abandonnerai jamais.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

lui dit-il entre autres choses, toi dont la sagesse et la prudence connues par toute la terre sont cause que je t’ai pris en amitié, tu t’offenses sur une simple parole générale, lâchée sans aucun dessein de t’offenser ? […] Non, non, Monseigneur, lui dit Sancho, ne craignez rien, Parafaragaramus est honnête homme ; et puis au fond, ventre affamé n’a point d’oreille ; mes boyaux crient que mon gosier est bouché, et quand ce serait le reste du diable que je leur envoierais, il faut leur faire voir que non ; et en disant ces paroles il alla vitement faire l’épreuve du vin. […] Pendant que toute la troupe déjeunait de fort bon appétit, Don Quichotte parut en robe de chambre, feignant d’ignorer ce qui était arrivé à Sancho, qui le lui répéta avec des paroles atroces contre l’incivil chevalier aux armes noires. […] Cette terrible figure s’approcha d’un air à dévorer tous les assistants, et portant la parole au héros de la Manche : Ne saurais-tu, lui dit-il, m’enseigner où je pourrais trouver un certain chevalier qui se nomme Don Quichotte, et qui se fait appeler le chevalier des Lions ?

13. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Ils lui promirent tout ce qu’elle voulut, et ont tenu parole à sa mémoire, n’ayant que des sujets de me louer d’eux. […] Je pris congé d’elle et lui dis adieu ; mais mes yeux démentaient mes paroles. […] Valeran tomba sans dire une parole : pour Rouvière il se sauva, je ne sais où, je n’en ai point entendu parler depuis. […] Je lui contai ma fortune ; il en fut touché, et ne douta nullement de la sincérité de mes paroles. […] Après qu’il en eut achevé la lecture, il me les rendit et reprit la parole.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Il prit la parole après le duc, et voici ce que Cid Ruy Gomez lui fait dire. […] Le curé allait relever un raisonnement si captieux, et la dispute n’en serait pas demeurée là, si Sancho lui avait donné le temps de prendre la parole ; mais une pinte de vin qu’il avait dans la tête ne lui permit pas de garder le silence plus longtemps. […] Le chevalier Sancho a raison, dirent en même temps les ducs et le comte, toutes les femmes ne sont bonnes qu’à faire désespérer leurs maris. — C’est ce que je disais l’autre jour, reprit Sancho, ravi que les gens mariés fussent de son parti. — Mais, Chevalier Sancho, lui dit Eugénie, il faut prendre en patience les contradictions de votre femme, et croire que c’est Dieu qui vous l’a donnée telle qu’elle est pour vous faire faire pénitence. — Non, non, Madame, lui dit-il, ce n’est pas le bon Dieu, c’est le Démon qui me la laisse. — Voilà de terribles paroles que vous lâchez, lui dit le curé. — Oh !

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »

Le duc de Médoc, qui avait un très grand fond de probité et d’honneur, écouta tout ce qu’on lui dit avec une patience admirable, et sans répondre un seul mot ; mais après qu’on eut achevé de lui dire tout ce qui se pouvait dire sur cette matière, il prit la parole, et après avoir remercié toute la compagnie en général du soin que chacun en particulier avait témoigné pour sa personne, il ajouta que s’agissant de rendre service au comte de Valerio, et de sauver l’honneur d’une des meilleures maisons d’Espagne, il n’aurait pas eu l’esprit en repos si lui-même n’y avait été ; que de plus, chacun se faisait dans le monde un point d’honneur et de probité selon son humeur ; qu’il avouait que la recherche qu’on faisait de gens qu’on destinait au gibet, offrait à l’esprit quelque chose de bas et de rebutant, qu’ainsi il ne blâmait point les Français de ne s’y pas commettre, parce qu’ils croyaient que cela était indigne d’un grand cœur ; mais que pour lui il était d’un autre sentiment et qu’il ne croyait pas qu’il fût plus indigne d’un prince de faire la guerre à des voleurs et à des bandits qui désolaient toute une province et ses propres compatriotes, que de la faire à des étrangers ; qu’il croyait même que c’était plus utilement servir sa conscience et le public dans une guerre de cette nature, que dans une guerre réglée, parce que les ennemis qu’on combat dans celle-ci, ne sont pas des ennemis particuliers ni domestiques, puisqu’on peut s’en défaire par un traité de paix ; mais que les autres sont des ennemis d’autant plus cruels, qu’ils ne sont retenus par aucune digue ; de plus que la guerre avait ses lois inconnues aux scélérats, et que les ennemis qu’on combattait dans une guerre de prince à prince, étaient presque toujours des ennemis contraints par la volonté et par l’ambition de leur souverain, avec qui la vie était sauve, ou du moins ne courait pas tant de risque, qu’avec les autres, qui non seulement n’épargnaient personne, mais de qui même leurs propres amis et les gens de leur connaissance avaient plus à craindre que des étrangers ; qu’enfin dans une guerre ouverte on était en état d’attaquer et de se défendre, et que l’on n’était jamais surpris qu’on ne dût s’attendre à l’être ; mais que les voleurs de grands chemins étaient des gens qui mettaient leur sûreté dans les surprises qu’ils faisaient aux gens qui ne se défiaient nullement d’eux ; et qu’en un mot c’était des ennemis d’autant plus dangereux qu’ils empêchaient le commerce et la sûreté, et qu’il n’y avait avec eux ni paix ni trêve à espérer que par leur mort ; enfin des gens universellement regardés avec exécration ; ce qui était si vrai, qu’en France même, où les gens de distinction tenaient cette chasse si indigne d’eux, les bandits et les voleurs de grand chemin étaient punis du plus long et du plus rude des supplices, et privés même de la sépulture. Don Quichotte qui n’avait garde de demeurer en si beau chemin, reprit la parole après le duc, et après avoir répété une partie de ce qu’il avait dit, il ajouta que l’emploi de délivrer son pays de malfaiteurs et de brigands, était non seulement honorable, mais encore digne d’un roi ; que c’était par là qu’Hercule, Thésée et plusieurs autres héros s’étaient rendus fameux ; que c’était le premier devoir de la Chevalerie errante, puisque c’était délivrer les faibles des torts et des violences que les méchants leur faisaient, et que quand il serait roi, il ne tiendrait point cette recherche au-dessous de lui.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

Le duc d’Albuquerque à qui l’agréable Française avait adressé la parole, la remercia au nom de toute la compagnie de la peine qu’elle s’était donnée ; il l’assura de faire ses efforts et d’employer toutes choses pour ne point tromper la bonne opinion qu’elle, la marquise, et Silvie avaient de lui. Ensuite il voulut s’étendre sur ses louanges en particulier, et surtout sur la bonne grâce qu’elle avait à raconter quelque chose ; mais Don Quichotte prit la parole, et dit qu’il laissait le soin à Monsieur le duc des affaires de la marquise et de Silvie auprès du roi d’Espagne, mais qu’il se chargeait de les garantir des bandits, et qu’il irait les accompagner jusqu’à Madrid.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux ; de ce qui leur arriva sur la route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. »

Le chevalier de la Manche à ces paroles sortit de la profonde rêverie où il était, pour demander ce que c’était que cette aventure. — Pardi, Monsieur, lui répondit Sancho, c’est un lapin que je viens de déchirer à belles dents dans les offices ; le maître d’hôtel qui est un bon vivant m’a fait manger tout mon saoul, et je n’ai pas fait un repas de chèvre, non ; car il m’a fait boire des rasades à la santé de toutes les dames qui sont ici et du seigneur Parafaragaramus, que le ciel veuille confondre plutôt que de souffrir qu’il m’arrive aucun des malheurs dont il m’a menacé. […] En disant ces paroles il prit son casque, le remplit d’eau, et le vida jusqu’à la dernière goutte.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Pendant ce beau dialogue Sancho fut délié, et se trouvant en liberté il descendit aussitôt et trouva Dorothée et Eugénie.Celle-ci lui fit la guerre d’être dans un cabaret au lieu de signaler sa valeur, et lui reprocha qu’il n’était pas de parole. […] Comme les différents sentiments ne permettaient pas que les esprits fussent portés à la joie, on ne fit point prier Sancho de venir souper, et il resta avec l’officier dont les civilités bachiques lui plaisaient plus que la meilleure compagnie, outre que n’ayant pas tout à fait tenu parole à la comtesse, et se souvenant bien de l’état où elle l’avait vu dans l’hôtellerie, il ne cherchait pas à se présenter à ses yeux.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

A cette parole la musique recommença à célébrer les louanges du chevalier des Lions, qui s’était vaincu lui-même. […] Il se leva tout en jurant ; mais il aurait bien voulu retenir ses paroles à la surprise agréable qu’il eut de voir aux pieds de son lit ses armes en bon état, ses habits ordinaires, deux autres habits fort propres, sa robe blanche, et par-dessus le tout, un petit coffre d’ébène garni de lames d’argent, et la clef à la serrure.

20. (1721) Mémoires

Ce sont là ses propres paroles, très peu édifiantes pour les ouailles, mais très peu honorables pour tous les pasteurs. […] M.Le Camus ne jugea pas à propos de les en croire à leur parole, et se fit apporter une bougie. […] Je ne demande pas qu’on m’en croie à ma parole ; que ceux qui en douteront écrivent sur les lieux, ou s’en informent à des gens du pays. […] Mais à peine eut-il lâché la dernière parole qu’un autre boulet de canon lui perça le corps et le jeta mort sur la place. […] Et en effet ce confesseur sortit très scandalisé de la réponse du pénitent, et je crois surtout de ses dernières paroles.

21. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Il est encore en place, après en avoir été chassé ; et si M. du Pile est de votre connaissance, vous pouvez l’en assurer sur ma parole. Me voyant tout à fait rebuté par le seigneur Albus, non sans quelque parole peu honnête, je me concertai avec M. […] Le Vasseur tient parole : nous avons aujourd’hui achevé un gros baril de bonites. […] À qui, depuis que nous sommes ensemble, a-t-il dit une parole désobligeante ? […] Le pauvre diable, à ces douces paroles, a perdu contenance ; et, s’étant brusquement levé, s’est allé promener sur le pont.

22. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Landais travaille actuellement pour acquitter ma parole. […] Ce fut Batonneau, l’un d’eux, qui se chargea de négocier avec lui, & de lui porter parole. […] Espèrent-ils que tout le monde les en croira sur leur seule parole ? […] Il me dit que lui & moi y étions conviés, & me demanda ma parole pour le lendemain midi, qui était l’heure prise. […] Il fut lâché quelques paroles qui ne faisaient pas plaisir : nature pâtissait chez Chalonge & chez moi ; & si nous avions été à terre, la dispute aurait été écrite en rouge.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

A peine eut-il lâché la parole, que le mari qui paraissait fort affligé, redoubla ses larmes et poussa des soupirs à toucher les cœurs les plus insensibles.

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »

Le duc de Médoc étant instruit de tout rêva quelque temps, après quoi prenant la parole il leur dit qu’on ne voyait pas qu’on dût faire aucun mystère de l’aventure à Valerio ; qu’il convenait que le comte étant honnête homme, l’infâme personnage que ses frères y avaient joué lui ferait beaucoup de peine ; mais aussi qu’il en serait bientôt consolé, surtout lorsqu’on lui ferait comprendre que c’était un bonheur pour lui que tous deux y fussent restés, et qu’ils eussent péri par la main de la justice divine qui laissait le champ libre à mettre leur réputation à couvert devant les hommes, que pour cela il fallait absolument nettoyer la forêt des bandits qui désolaient le pays, et les faire tous périr de quelque manière que ce fût, et que cet article regardant ses devoirs, il s’en chargeait ; ajoutant que si on pouvait en prendre quelqu’un en vie, il fallait les remettre entre les mains du lieutenant, qu’il les enverrait avec Pedraria sécher sur les grands chemins, et qu’il se chargeait encore de faire supprimer des informations tout ce qui chargeait Octavio et Don Pedre pour sauver leur mémoire d’infamie, et de faire substituer à la place de ce qui serait supprimé un aveu des criminels qui les auraient assassinés eux-mêmes sans les connaître, ce qui ne tournerait nullement à la honte de Valerio, qui jouirait tranquillement de leurs biens sans appréhender que le fisc y mît la main.

25. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIII. De l’accident qui arriva au chevalier Sancho, en tirant une arme à feu. Remède pire que le mal. »

Il crachait plus de sang qu’il ne disait de paroles, et ne pouvait pas ouvrir les yeux.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

Celle-ci qui croyait la comtesse morte, pleurait, criait et s’arrachait les cheveux sans répondre une parole.

27. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Avant que de sortir tout à fait du château de Valerio, et finir les aventures de Don Quichotte et de Sancho, qui se terminèrent chez le duc de Médoc, il paraît à Ruy Gomez, qu’après avoir rendu compte des actions et des paroles de deux fous, il doit dire aussi ce que d’honnêtes gens qui avaient de l’esprit, avaient fait lorsque la santé des uns et la douleur des autres leur avait permis de se rejoindre ensemble, et de former une espèce de société.

28. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Elles étaient si pleines d’honnêtetés pour lui, et d’assu- j rance de service pour le marquis qu’il protégeait, que la marquise, à qui il les communiqua, n’eut plus d’inquiétude de ce qui pouvait arriver à son époux, et ne craignit plus que les mauvais traitements que le vice-roi de Naples pouvait lui faire ; mais elle en fut délivrée par des lettres qu’elle reçut de lui, et d’autres que la duchesse reçut de son frère, qui leur apprit que le marquis était libre sur sa parole, et s’embarquerait à la première occasion commode pour se rendre à Madrid, où les ordres du Conseil l’appelaient, et où il achèverait de se justifier de ce dont on l’accusait.

29. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

Cid Ruy Gomez assure, que ce fut plutôt le désespoir de Sancho, qui le détermina à se faire assommer, que les exhortations de son maître, et qu’il voulait jouer à quitte ou à double ; et comme le temps s’avançait, il enfonça son chapeau dans sa tête, et sans dire une seule parole, sortit de la chambre dans une fureur que son maître ne lui avait point encore vue, et dont il tira un bon augure.

30. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Après ce compliment il sortit, et Des Frans et Des Ronais étant restés seuls, le premier pria son ami de lui tenir parole, et de lui raconter ce qui s’était passé entre sa maîtresse et lui.

31. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Le lutin prit donc la parole, et l’adressant à Sancho lui-même : Je ne veux, lui dit-il, pour témoin de ce que je vas dire que toi-même et l’illustre Don Quichotte.

32. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Monsieur, ajouta-t-il en adressant la parole à Verville, retirez-vous ; mais comptez que la première indiscrétion vous coûtera la vie.

33. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Nous avons cependant parlé à Messieurs du Dragon : Monsieur Du Quesne est homme de parole, et bien m’en prend de l’avoir cru tel. […] Il avait pris pour texte ces paroles de saint Luc : Ecce mortuus afferebatur. […] Ils me promirent tout ce que je voulus, et me tinrent parole, car le soir même ils m’amenèrent sept bœufs qu’ils ne voulurent point vendre au commissaire, et je les eus pour un écu et demi l’un portant l’autre quoique très beaux. […] Sa femme était au chevet, ses enfants à ses pieds et ses parents à ses côtés, tous assis sur leurs talons sans dire une seule parole, et dans un silence morne et lugubre qu’ils avaient observé depuis le levé du soleil. […] Je vous avoue que ce trajet m’épouvante, car enfin tant de gens qui en ont écrit et qui en ont fait des relations si horribles, ne se sont pas tous donné parole de mentir sur le même sujet.

34. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

. — Madame la duchesse a promis de vous la faire payer, lui dit le curé, vous pouvez vous fier à sa parole. — Je le sais bien, dit Sancho, mais on ne court pas après son éteuf quand on le tient à la main. — Elle exécutera sa promesse, lui repartit le curé. — Dieu le veuille, répliqua Sancho.

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