Je ne la quitte point, reprit-elle, et vous me verrez toujours en la voyant. […] Il resta toute l’après-midi, mais il ne put lui parler seul à seul ; cette fille ne la quitta point. […] Je vous quitte, mais je reviendrai tous les jours apprendre de vos nouvelles, et de celles de votre mère. […] Ce fut avec ces deux filles qu’Angélique avait sa plus particulière connaissance ; elles ne se quittaient point. […] Angélique ne le quittait point, qu’aux heures du repas, et y restait toute la journée, lorsque la princesse ne dînait point à l’hôtel.
Il avait pendant plus de dix ans porté les armes, et acquis la réputation d’un fort brave homme ; il était d’une des premières Maisons de la province, bien fait de sa personne, d’une conversation fort aisée et agréable, et n’avait pas plus de trente ans lorsqu’il se retira chez lui et quitta le service. […] Sa blessure était si grande qu’on fut sur le point de le trépaner ; cependant le mal ne fut pas jusque-là, et il en fut quitte pour garder le lit plus de deux mois, avec des transports de temps en temps qui approchaient de la fièvre chaude, pendant lesquels il avait perpétuellement le nom de sa femme à la bouche, avec des transports d’amour si vifs, et qui donnaient à connaître un dessein si formé de mourir avec elle si elle mourait, que qui que ce soit ne put douter que ce ne fût d’amour qu’il fût malade. […] Il répondit à Célénie avec fureur et un ris moqueur, qu’elle ne savait pas bien déguiser ses vues, et qu’il voulait non seulement que Julia restât auprès d’elle, mais qu’il voulait encore qu’elle couchât dans sa chambre et ne la quittât pas plus que son ombre. […] Si vous ne le quittez pas pour l’amour de moi, quittez-le pour l’amour de vous ; l’usage autorise les séparations, et mille femmes de vertu se sont séparées de corps et de biens d’avec leurs maris pour des raisons mille fois plus légères que celles que vous pouvez alléguer. […] C’en est fait, Madame, lui dit-il, je me suis vaincu, votre vertu triomphe, je n’ai plus pour vous que de l’amour, de l’admiration, de la compassion et de l’obéissance ; vous voulez que je sorte d’auprès de vous, je n’y resterai pas demain ; mais avant que je vous quitte, daignez considérer à quels périls ma sortie va vous laisser exposée, et ce que vous devez craindre des fureurs de votre époux, qui se figurera tout un autre sujet de mon éloignement que le véritable.
Puisque nous sommes à Paris ou autant vaut, il est juste qu’avant que de nous quitter, pour vous remercier de la compagnie que vous avez bien voulu me tenir depuis deux ans, je vous confie les causes qui m’ont éloigné de ma patrie. […] Je la quittai fort embarrassé, et fort en peine de ce nouveau moyen dont elle m’avait parlé comme en me menaçant. […] Ce que je vous demande à présent, c’est de vouloir bien attendre ici ma chère maîtresse ; de ne point nous quitter que vous n’ayez vu la conclusion de notre roman et notre mariage, et de vouloir bien nous servir de témoin, si comme vous me l’avez dit, vous n’avez point d’affaires qui demandent si promptement votre présence. […] Ils furent plus d’un quart d’heure entre les bras l’un de l’autre sans dire un mot, et bien leur prit qu’elle était sur une chaise, car lorsque Jussy la quitta, elle était évanouie. […] Il quitta la table brusquement, et sans répondre.
Elle pleura, elle querella, et je la quittai. […] Je vous en quitte, Monsieur, dit-elle brusquement ; je vous laisse ensemble faire vos explications. […] Je verrai pourtant avant que de vous quitter, dit-elle, si j’aurai la honte d’être sacrifiée. […] Il faut prendre un parti avant que de nous quitter. […] Après cette résolution, je la quittai.
Je quittai le jeu que je priai sa mère de tenir pour moi. […] Je la quitte pourtant sans vous en savoir mauvais gré : je sais que vous y êtes contrainte. […] Vous n’êtes point dans ce cas-là, ajouta-t-il en parlant à nous, vous vous choisissez l’un l’autre ; il faut vous résoudre à ne vous jamais quitter. […] Que j’en serais quitte, comme elle le disait elle-même, pour être quelque temps à Saint-Lazare. […] L’exempt s’en est ressenti, il a été obligé de quitter la France.
Les Anglais n’ont pas mieux été traités à Siam que les Français, & ont été comme ceux-ci obligés de tout quitter. […] Malroi me quitta à moitié chemin, & me dit que je n’avais qu’à laisser aller mon cheval. […] On tient cependant pour une chose constante qu’ils sont capables de discipline, & que s’ils étaient bien commandés, & que les officiers ne quittassent pas la partie les premiers en leur montrant l’exemple de fuir, ils ne la quitteraient pas non plus. […] Il prit la place que le mari venait de quitter : le reste est facile à s’imaginer. […] Après ce compliment, il la quitta à toutes jambes, & ne l’a point vue depuis.
Je quittai les Mousquetaires, et pris une compagnie dans le même régiment que lui, et nous fîmes deux campagnes ensemble ; en un mot, nous étions inséparables. […] Il me dit qu’il ne pouvait pas quitter son père, et qu’il y envoierait un laquais quand je voudrais. […] J’ai consenti à vous quitter, vous pouvez m’en punir. […] Je quitterai la vie sans chagrin, elle a été trop infortunée pour la regretter. […] La tourière qui est à présent sa fille de chambre, ne la quitta pas.
notre déjeuner nous attendait : il a fallu le quitter. […] Nous commençons à quitter les climats froids et à entrer dans les pays chauds. […] Son mari est blanc, Portugais européan ; il ne l’a pas quittée de vue. […] Nous ne quittons point Ceilon de vue. […] Celle de la femme était telle en substance : Pourquoi m’as-tu voulu quitter mon cher mari ?
Ceux des bandits qui n’avaient point été tués à cette charge, voyant bien qu’il leur était impossible de résister à tant de gens, quittèrent la partie, et se sauvèrent par de petites routes souterraines par lesquelles cette caverne avait des issues inconnues à ceux qui auraient entrepris de les y attaquer. […] Il répondit, qu’après avoir quitté la comtesse, la peur ne lui avait pas permis de voir quel chemin il prenait, et qu’il était venu justement s’enfourner dans cette même caverne, où les voleurs s’étaient rassemblés peu de temps après. […] Ils avaient reconnu les couleurs et les bandolières du duc de Médoc, sur le corps de ceux qui étaient venus au secours de notre héros qui les avait attaqués le premier dans leur caverne ; et ils ne doutaient pas que ce ne fût lui qui leur avait dressé cette partie ; et comme ils ne croyaient pas qu’il eût osé entrer dans la forêt, ni se commettre avec des gens comme eux, ils avaient résolu de venger leur mort par la sienne ; ainsi au lieu de se cacher dans leurs retraites ordinaires, ils avaient quitté le bois, et s’étaient jetés du côté du chemin du château de Valerio, et en tournant le dos à ceux qui les cherchaient, ils croyaient trouver le duc seul, ou du moins peu accompagné et hors d’état de leur résister ; mais au lieu de lui, ils trouvèrent la duchesse son épouse.
On lui persuada de suivre les ordres de Parafaragaramus et de quitter les exercices de la Chevalerie errante. […] Il avait volontiers suivi le curé son oncle chez le duc de Médoc pour ne le point quitter, dans l’espérance que se faisant connaître à lui et au duc d’Albu-querque, ils lui faciliteraient l’obtention de ce qu’il sollicitait à la Cour, surtout étant appuyé d’abondant du comte Valerio sous lequel il avait servi. […] Elle se disposa donc à partir avec les deux ducs espagnols et Valerio qui y étaient appelés, et avec le comte du Chirou qui ne voulait point quitter la belle Provençale sa parente. […] Je n’ai point d’argent ; mais n’importe, quitte pour jeûner, et je ne serai pas longtemps.
Il se fit prendre la mesure, et lui laissa de l’argent pour lui faire un habit à la mode et riche pour le lendemain, et un autre à son valet, après quoi il sortit en disant au conseiller qu’il était au désespoir de le quitter si tôt ; car, ajouta-t-il, outre le plaisir que j’ai d’être avec vous, ce que vous m’avez dit de Gallouin me donne une envie de m’instruire de tout ce qui le regarde, que vous ne pouvez pas comprendre, parce que vous en ignorez le sujet, que je vous apprendrai moi-même. […] Il y a deux ans que nous ne nous sommes point quittés, et j’ai été à sa noce jusqu’à ce matin. […] Je ne puis me dispenser de me rendre aujourd’hui près d’elle, dit Dupuis ; mais je vous promets de me rendre auprès de vous demain matin, et de ne vous point quitter ; pour à présent je vous prie d’excuser.
Ils retournèrent aux opinions, après quoi Minos prononça ordre à Sancho de donner à sa femme douze coups de bâton bien appliqués tout aussitôt qu’il la verrait, et que pour lui il en serait quitte pour trente poils de barbe qui lui seraient arrachés sur l’heure. […] Après cela il arrêta un moment, et Sancho qui croyait en être quitte prit ce temps-là pour dire à son maître, que les juges d’enfer ne sont pas si diables qu’on le dit, puisqu’ils entendent raison. […] Le pauvre diable croyait bien encore cette fois-là être quitte de toutes ces persécutions, mais un autre démon l’entreprit en lui disant : N’as-tu pas entendu lire par ton maître ce qui est écrit au-dessus de la porte du palais de Merlin, et qui conduit à celui de Pluton où tu es ?
Dans le temps qu’elle tâchait d’étouffer dans son cœur les tendres sentiments qu’elle sentait pour lui, elle reçut une lettre de sa part, par laquelle il lui mandait, que ne voyant que des objets de douleur et de rage, il était résolu de quitter le pays et le royaume pour aller chercher une mort qui le délivrât tout d’un coup des supplices éternels où il était exposé dans le lieu de sa naissance, et la suppliait de lui donner un moment d’entretien particulier pour prendre congé d’elle ; après quoi, disait-il, il n’aurait plus de regret à sa vie. […] Il résolut de ne point du tout quitter son beau-père, et écrivit chez lui qu’on ne l’attendît point à dîner, ni même à souper, ayant des affaires qui le retiendraient chez Cléon toute la journée. […] La morale qu’on peut en tirer est qu’un honnête homme qui a le malheur d’avoir une femme infidèle, doit se contenter de la mépriser, et sauver les apparences, supposé que le désordre de cette femme soit secret ; mais s’il est public, il doit la quitter pour toujours.
Cependant tant d’ennemis en seraient bientôt venus à bout, si Deshayes et son valet ne les avaient écartés ; mais leurs forces étant épuisées, tant par leur lassitude, que par le sang qu’ils perdaient, surtout Deshayes, ils auraient assurément succombé tous trois, si les scélérats n’avaient tout d’un coup quitté le combat pour courir avec Don Pedre, leur chef, après deux femmes qui fuyaient de toute leur force. […] Ceux qui tenaient Gabrielle la quittèrent, et se mirent sur les traces de leurs compagnons, qui enlevaient la comtesse, sans se mettre en peine de secourir leur chef, qui avait à faire à forte partie.
Il n’était point permis à un évêque de quitter son église pour une autre, ou si cela se faisait, on était forcé de le faire par le besoin qu’avait un diocèse d’un pasteur dont on avait déjà éprouvé la vigilance et la doctrine. Il n’en est pas de même aujourd’hui, où l’on saute de l’un à l’autre uniquement parce que celui que l’on prend est plus riche que celui que l’on quitte ; cela aurait été regardé comme un homme qui aurait répudié une femme légitime à cause de sa pauvreté, pour s’attacher à une riche concubine, et vivre avec elle dans un adultère perpétuel.
Nous avions quitté le jeu en même temps que les autres, et en sortant je demandai à Silvie un moment d’entretien particulier, afin de prendre ensemble des mesures justes pour faire en sorte que sa mère consentît à me rendre heureux ; et pour cela je la priai de me permettre de venir chez elle avant l’heure du jeu, et de se trouver seule dans son cabinet, où je me rendrais ; elle me le promit, avec une petite rougeur qui acheva de me charmer. […] Au lieu d’une lettre que j’espérais, je ne trouvai qu’un billet de deux lignes, qu’elle m’écrivait pour me faire excuse de ne m’avoir point tenu parole, sa mère ne l’ayant point quittée. […] Comme il me parut dans une appréhension terrible, je fis tous mes efforts pour le rassurer ; mais il quitta brusquement la table, et sans dire un seul mot il monta à cheval sur-le-champ, quelques efforts que je fisse pour l’en empêcher. […] Quoique j’eusse une fièvre très forte, je sortis avec Phénice, qui ne me quittait point, pour l’aller chercher, et l’ayant trouvé j’allai vers lui.
Il croyait en être quitte ; mais M. […] Combien de gens par toute terre voudraient être quittes de leurs cancers ? […] Quoi qu’il en soit, il nous a quittés les larmes aux yeux, en nous faisant voir le meilleur cœur du monde. […] Je sais seulement que ces petits animaux ne le quittent point et s’attachent sous son ventre. […] Vous avez de bonnes figues de cabas : donnez-m’en ; et remplacez-moi un baril de vinaigre, dont je crains que nous manquions : et quitte à quitte et bons amis.
Qu’à cela il savait un remède infaillible, qui était de ne la point quitter de vue, ou d’ordonner à sa femme de chambre qui était une espèce de gouvernante, de rester toujours avec elle, de la mener toujours à la messe avec lui, et de la faire rester tout le jour dans sa chambre sans la laisser sortir qu’avec des gens qui en répondraient ; et qu’il empêcherait fort bien toutes sortes de dévotions et de pèlerinages hors de sa porte. […] On veut m’obliger de quitter un bien dont je ne puis me passer, et de le donner à un homme qui peut-être ne m’en aura jamais d’obligation : car enfin ma fille n’est pas faite tout exprès pour trouver un mari d’autre matière que les autres, et qui suive une règle particulière. […] Je vous dis ceci, Monsieur, poursuivit-il, sous le sceau de la confession, et seulement pour vous faire connaître que j’ai toujours été malheureux, soit dans ma jeunesse par mes fatigues et mes pertes, soit dans mon mariage par ma femme, qui avait trouvé le secret à force de me faire enrager, d’être la maîtresse de me faire taire et de faire tout à sa tête, ou enfin sur mes vieux jours par mes maladies, et par une fille qui m’ayant toutes sortes d’obligations, veut me quitter, me réduire au blanc, et peut-être ne me plus regarder que comme son persécuteur. […] Il fallut donc me résoudre à quitter la partie, ou à filer le parfait amour en fidèle héros de roman jusques à sa mort, qui arriva environ dix-huit mois après. […] J’avais un rival à Paris, c’était le fils d’un officier de la Maison du Roi, qui s’était mis sur le pied de faire l’amour à votre commère, pendant les derniers jours de mon absence ; mais comme c’était un jeune homme tout sortant des classes et du droit, et avec cela aussi sot qu’un Parisien qui n’a jamais quitté de vue le clocher de sa paroisse, elle s’en divertissait, et m’en écrivait d’un style contre lequel la gravité de Caton n’aurait pas tenu.
Sancho se recommanda aussi à sa mauricaude et suivit son maître en lui jurant de n’avoir point de peur, pourvu qu’il ne le quittât pas de vue. […] N’importe, poursuivit-il, l’homme propose et Dieu dispose, nous sommes bien équipés, après cela bon pied, bon œil, à bon jeu, bon argent ; j’aurai toujours le mien, quitte pour faire pénitence, aussi bien la faut-il faire dans ce monde ou dans l’autre.
… Tu dis que ton pays est tout fertile et abondant, pourquoi le quittes-tu ? […] Ses confrères en furent quittes pour aller demander pardon à Monsieur le procureur général, qui les reçut d’une manière digne de lui et d’eux. […] Sitôt qu’il eût quitté le dauphin, il monta à cheval et vint à toutes jambes à Paris, et se fit introduire dans la chambre de son père qui dormait à une heure du matin. […] Mon père mourut en 1681, et quelque querelle que j’eus vers la fin de la même année m’obligeant de quitter Paris, ma famille m’en chercha un prétexte honnête. […] Il fit pourtant bon visage à mauvais jeu ; mais comme son esprit de rapine ne l’a point quitté, il a doublé les droits de la chancellerie.
Il connaissait assez la bravoure et l’intrépidité de notre héros, pour savoir jusques où son courage le porterait dans la forêt ; il prévoyait bien aussi que Sancho ne le quitterait pas d’un pas ; il aurait bien voulu ne les point exposer contre des bandits ; mais dans le fond, outre que Don Quichotte n’aurait pas trouvé bon que l’affaire se fût passée sans lui, le duc voyait bien qu’il lui serait d’un grand secours, et qu’après tout c’était la mort la plus glorieuse qui pût arriver à deux fous, que de perdre la vie en servant le public ; d’un autre côté il voyait bien que l’occasion serait chaude et de fatigue, et que les chevaux de nos aventuriers n’étaient point assez forts pour la supporter, ni leurs armes assez bonnes pour résister au mousquet et au pistolet ; ainsi il avait jugé à propos de les armer par cette voie étant bien persuadé que l’estime qu’ils feraient de leurs armes et de leurs chevaux, qu’ils croiraient tenir de la main d’un enchanteur, leur ami, les animerait davantage, et relèverait le courage, surtout de Sancho, qui lui paraissait abattu par la conversation qu’il avait eue avec Don Quichotte, et que lui et Parafaragaramus avaient écoutée.
. — Je n’ai jamais lu, reprit Don Quichotte, que pareille aventure soit arrivée à chevalier errant ; mais mon enfant, il arrive tous les jours des choses nouvelles et surprenantes, aussi ne devais-tu pas entrer dans l’hôtellerie, ni quitter le champ de bataille, non plus que ton cheval, parce qu’un bon chevalier doit toujours être en état. — Ah pardi je vous tiens, interrompit Sancho, la pelle se moque du fourgon ; médecin guéris-toi toi-même ; t’y voilà, laisse-t’y choir ; à bon entendeur salut. — Que veux-tu dire, lui demanda Don Quichotte, avec tes proverbes entassés l’un sur l’autre ?
Celui-ci y vint de bon cœur, et lui pardonna de même ; et enfin Deshayes s’étant réconcilié avec tout le monde, et après avoir fait signer son testament par tous les assistants comme témoins, et l’avoir mis entre les mains de Silvie, qui fondait en larmes, pria tout le monde de sortir, et de le laisser seul avec un confesseur qui ne l’avait point quitté depuis le soir du jour précédent.
Ce malheureux se préparait à porter un coup d’épée à cette dame, et l’aurait assurément percée, si notre héros n’eût fait gauchir le coup, en lui poussant son cheval sur le corps, en sorte que la duchesse en fut quitte pour la peur, et pour une égratignure à la main qu’elle avait portée au-devant du coup.
Il n’en était pas de même de Sancho, qui ne quittait ce gîte qu’avec peine, parce qu’il y trouvait de quoi se rassasier et de quoi contenter son humeur gloutonne, et qu’outre cela c’était pour aller chez le duc, où il lui était arrivé des aventures qui ne lui plaisaient pas.
Le duc et la duchesse d’Albuquerque, qui savaient pour lors qui elle était, ne l’avaient point quittée, et la joie où elle était elle-même d’être échappée à son beau-frère et de se voir en sûreté, l’ayant tout à fait remise, elle allait monter dans le carrosse de Don Fernand avec Dorothée et Gabrielle pour retourner chez elle, lorsqu’en descendant de la chambre où on l’avait portée, et passant devant celle où était Sancho, elle entendit sa voix.
Comme Silvie et elle ne se quittaient point, Sainville et le comte du Chirou qui étaient toujours avec elles, et qui avaient l’un pour l’autre une estime toute particulière, devinrent bientôt parfaitement bons amis.
Cid Ruy Gomez assure, que ce fut plutôt le désespoir de Sancho, qui le détermina à se faire assommer, que les exhortations de son maître, et qu’il voulait jouer à quitte ou à double ; et comme le temps s’avançait, il enfonça son chapeau dans sa tête, et sans dire une seule parole, sortit de la chambre dans une fureur que son maître ne lui avait point encore vue, et dont il tira un bon augure.
Son écuyer n’en fut pas content, et voulut que du moins il le louât seul à seul, puisqu’il se taisait en public ; ainsi lorsqu’ils furent retirés, il lui demanda ce qu’il pensait du combat qu’il avait soutenu le matin contre le démon enchanteur à qui il avait fait quitter le champ de bataille et lui abandonner ses armes.
Ton écuyer te dira le nom d’un nouvel ennemi qui s’est déclaré contre toi, et que tu auras à combattre ; mais ce n’est qu’à force de sagesse et de patience que tu en viendras à bout, parce qu’il est plus fourbe que vaillant ; mon secours ne t’abandonnera pas au besoin, mais la prudence ne doit pas non plus te quitter.
Pour l’Ecriture, il est vrai qu’elle ordonne à la femme d’obéir à son mari ; mais elle ordonne aussi au mari de tout quitter pour s’attacher à sa femme, et ne lui permet pas d’en rechercher d’autres ; elle dit que le mari est le chef de la femme, cela est encore vrai ; mais le chef ou la tête n’est pas la plus noble partie du corps, c’est le cœur.
Tu en es quitte pour des coups de verge et pour avoir été rafraîchi ; tout cela ne peut que te faire du bien, pourvu que tu en fasses un bon usage.