/ 33
2. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Est-ce un effet de la débilité de mon corps ? […] Sera-ce dans le corps ? […] Il a les testicules en dehors du corps. […] Ce corps en attend-il un autre ? […] Saignées redoublées à un corps affaibli !

3. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

J’ai vu à cinq ou six cents pas du fort un corps brûlé. […] Le corps de l’idole en a environ quatre de haut. […] Ils arrachèrent la tête du corps, jetèrent le corps, & mirent la tête sur une pierre au pied d’un arbre. […] C’était une horreur de voir les entrailles sortir de ces deux corps. […] Ainsi, on peut dire que le corps est véritablement comme un pâté.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

On avait mis dans la représentation de ce corps des vessies pleines d’une liqueur rouge comme du sang, et on les avait percées de sorte que le héros de la Manche crut avoir tué le neveu de Freston, et avoir déjà commencé à se venger de son ennemi. Il allait à ce prétendu corps pour lui lever le haubert et l’armet afin de le voir au visage ; mais il en fut empêché par un nouveau spectacle. […] Cid Ruy Gomez croit que Sancho en eut une telle épouvante que l’harmonie de son corps en fut déconcertée, et que les conduits de la nature s’ouvrirent, mais c’est dont il n’a jamais eu de connaissance certaine. […] Ce n’est rien pour un corps aussi gros, aussi gras et aussi potelé que le tien ; mais c’est toujours assez pour punir le soin que tu prends de ta carcasse. […] A l’aspect de ces quatre cents écus d’or, Sancho se jeta à ses pieds, lui protestant qu’il était trop bien payé, et que le reste de son corps était à son service.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

Sancho le prit par le corps et le terrassa sans peine, parce qu’il ne se défendait pas. […] L’enchanteur qui ne s’était point attendu à une pareille gourmade, se mit à son tour sur l’offensive, et comme il était bien plus robuste que Sancho, il le mit bientôt dessous, et lui rendit le change avec usure, et surtout avec une des peaux d’anguille qui lui servait de tresse, au bout de laquelle il y avait une balle de plomb, dont il lui accommoda le corps le plus joliment du monde. Les ducs et tous les assistants prièrent notre héros d’aller délivrer le chevalier Sancho des mains de ce démon, mais il le refusa, leur disant que c’était un combat égal de corps à corps, et qu’outre les ordres de la Chevalerie, qui lui défendaient de le secourir, il lui avait aussi été défendu par Parafaragaramus de le faire. Sancho ne cria point, et quoique les coups lui tombassent sur le corps dru comme grêle, il se releva, et courut se saisir de la massue que l’enchanteur avait cachée, et il la levait pour la lui décharger sur la tête, s’il avait pu, mais il n’en eut pas le temps.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Le malheureux qui avait le corps roué des saccades de sa monture, mit pied à terre du mieux qu’il put, transporta son bagage sur son bon cheval, et monta sur Flanquine, qu’on délia sitôt qu’il fut dessus. […] Comme il voulut se jeter dessus à corps perdu, et qu’elle s’échappa de ses mains et sauta dans l’eau, il s’y jeta brusquement après elle ; mais ce fut inutilement, car l’agitation de l’eau lui en fit perdre la vue et la trace. […] Ils le lièrent comme un criminel, lui mirent un bâillon, après quoi ils lui ôtèrent de dessus le corps l’habit et la chemise, et à grands coups de verge dont ils le frappaient par mesure, ils le mirent en un moment tout en sang. […] Il le reconnut, le délia, lui ôta le bâillon et lui demanda qui l’avait mis là, et lui avait si bien moucheté le corps et les épaules. […] Ne sais-tu pas qu’un chevalier errant doit être chaste du corps et du cœur ?

7. (1721) Mémoires

Les filles sauvages sont maîtresses de leurs corps et de leurs actions tant qu’elles sont filles. […] Il se plaignait que le mot de Monsieur ne fût point en tête, mais seulement dans le corps de l’écriture. […] lui dit celui-ci en le prenant par le corps, qu’il fait chaud ici ! […] Mais à peine eut-il lâché la dernière parole qu’un autre boulet de canon lui perça le corps et le jeta mort sur la place. […] Tant il est vrai que le corps d’un royaume ou d’un Etat ressemble au corps humain dont on ne peut blesser une partie que tout le reste ne s’en ressente, et que l’harmonie n’en soit détraquée et troublée.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

On y exalta encore sa valeur, et surtout son intrépidité, d’avoir osé en venir aux prises et corps à corps avec un démon armé de massue, de serpents et de couleuvres. […] qu’il faut pour cela avoir vu son ennemi seul à seul, s’être battu contre lui corps à corps, et avoir partagé le péril avec lui ?

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Sancho se jeta à corps perdu sur le démon ; mais celui-ci lui fichant ses griffes dans le bras lui fit jeter les hauts cris. […] Je demande présentement la restitution de cet argent, puisque tu es en état de me le rendre, ou bien compte que je te vais mettre tout le corps en lanières et en charpie avec mes griffes. […] On a purifié ton corps et ton cerveau, on t’a justifié sur l’argent que Plutus disait qui ne t’appartenait pas ; je requiers qu’on purifie ton esprit pour tes menteries. […] Ce n’était que miroirs de tous côtés, lustres éclatants d’or et d’argent, et une musique charmante s’y faisait entendre ; enfin ils croyaient être effectivement dans un palais enchanté, et Sancho n’aurait pas cru sortir de l’enfer si son corps, sa barbe et ses joues n’en avaient porté des marques.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »

Ce malheureux se préparait à porter un coup d’épée à cette dame, et l’aurait assurément percée, si notre héros n’eût fait gauchir le coup, en lui poussant son cheval sur le corps, en sorte que la duchesse en fut quitte pour la peur, et pour une égratignure à la main qu’elle avait portée au-devant du coup. […] Les gens qui venaient au secours de la duchesse étaient les siens mêmes, qui après avoir été de loin témoins du combat de nos braves, et voyant que le nombre des assassins diminuait, étaient venus pour achever d’en délivrer leur maîtresse, et se servant de l’exemple que Sancho leur avait montré, ils prirent chacun un palonnier, et eurent bientôt abattu le malheureux qui restait sur ses pieds ; ils allaient achever de l’assommer, lorsque Don Quichotte qui arriva ramenant le cheval de Sancho, et par conséquent la bouteille, les empêcha de tuer ce misérable, et se contenta de le faire lier et garrotter aussi bien que l’autre, que Sancho avait assommé, et celui à qui il avait fait passer son cheval sur le corps, qui tous deux n’étaient qu’étourdis. […] Il n’en voulut pas dire davantage, de crainte d’être entendu de son maître, qui présenta la main à la duchesse, pour la faire descendre de carrosse, pour en ôter le corps de son écuyer.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

En disant cela il mit pied à terre, alla à eux, et s’approchant d’un dont l’épée était cassée, lui passa la sienne dans le corps. […] Ce conseil réussit tout à propos ; parce que, comme on en eut aperçu deux montés au haut d’un arbre, on alla à eux ; mais la peur dont ils furent saisis en fit tomber un de si haut, qu’il se brisa tout le corps et resta mort sur la place. […] Ils avaient reconnu les couleurs et les bandolières du duc de Médoc, sur le corps de ceux qui étaient venus au secours de notre héros qui les avait attaqués le premier dans leur caverne ; et ils ne doutaient pas que ce ne fût lui qui leur avait dressé cette partie ; et comme ils ne croyaient pas qu’il eût osé entrer dans la forêt, ni se commettre avec des gens comme eux, ils avaient résolu de venger leur mort par la sienne ; ainsi au lieu de se cacher dans leurs retraites ordinaires, ils avaient quitté le bois, et s’étaient jetés du côté du chemin du château de Valerio, et en tournant le dos à ceux qui les cherchaient, ils croyaient trouver le duc seul, ou du moins peu accompagné et hors d’état de leur résister ; mais au lieu de lui, ils trouvèrent la duchesse son épouse.

12. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Il n’y avait rien de plus beau que son corps, poursuivit Des Frans. […] Les divers mouvements dont mon esprit était agité avaient porté leur violence sur mon corps. […] La fièvre me prit, et je restai malade du corps et de l’esprit. […] Mon esprit plus abattu que mon corps était d’une langueur encore plus grande. […] J’en ai déjà été punie autant que je pouvais l’être dans ce monde, tant dans le corps que dans l’esprit.

13. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Il reçut au siège de Charenton trois coups dans le corps, dont il pensa mourir. […] Il envoya donc quérir des médecins et des chirurgiens, fit ouvrir le corps de sa femme ; et la mort s’étant trouvée naturelle, il prit leurs certificats, et la fit porter en terre. […] C’est un style concis, châtié, naturel, et pathétique, revêtu d’un certain caractère touchant, qui pénètre mille fois plus que la parole animée du son de la voix et des gestes du corps. […] J’eus de la tentation, je ne faisais l’amour avec votre commère que comme les anges, le corps malgré moi n’y avait point de part, et je ne demandais pas mieux qu’un amusement. […] Je puis trouver ailleurs quelque plaisir du corps, mais ce n’est qu’avec vous que je puis goûter ceux du cœur.

14. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Tout mourant qu’il était, on ne put pas m’empêcher de lui casser ma canne sur le corps. […] Je fus plus de huit jours que mes chemises me tenaient au corps, et plus de six semaines à en porter des marques. […] Nous avions chacun trois blessures au bras et au corps. […] Sa tête était tournée sur son épaule gauche du côté de la ruelle, son bras gauche étendu tout du long de son corps. […] J’appuyai le pommeau de mon épée contre la muraille, et la pointe contre mon côté, et me jetai dessus à corps perdu comme on peint Ajax.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

Il demanda ce que c’était, et on lui répondit que c’était une femme qu’on allait enterrer dans le cimetière à cent pas de là, et on lui montra le mari qui accompagnait le corps. […] Il s’en aperçut bien, et voulut recourir à une autre arme, mais Sancho ne lui en donna pas le temps, et poussa son cheval sur l’agresseur, et le lui fit passer sur le corps, après l’avoir blessé et terrassé d’un coup de lance.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »

Il l’obligea à regarder cet accident comme lui étant très favorable, et le fit même consentir qu’on allât enlever le corps de Don Pedre qui avait été tué par le valet de Deshayes, et qu’on le fît enterrer honorablement comme celui de son frère tué par des voleurs, ce qui fut fait le matin même, et Dorothée, Eugénie, le duc d’Albuquerque et Don Quichotte étant entrés dans la chambre en ce moment, n’eurent pas beaucoup de peine à le consoler, et ressortirent pour aller faire conduire les corps de Deshayes et de Don Pedre à leur dernière demeure.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

Leurs spectateurs ne pouvaient respirer à force de rire à la vue du plus ridicule combat qu’on puisse se figurer, de deux hommes à cheval armés de toutes pièces, et l’épée au côté, qui se battaient comme des crocheteurs, et dont les trois quarts des coups ne frappaient que l’air par le mouvement de leurs chevaux qui étaient toujours dans l’agitation, parce qu’ils suivaient l’inclination de la bride, qui suivait celle de la main, que nos chevaliers ne pouvaient pas tenir ferme, à cause du mouvement de leurs corps. Leurs chevaux, qui n’étaient ni Rossinante ni Flanquine, étaient extrêmement vifs et forts, et avaient la bouche tendre ; et si les coups de poing qui portaient à faux faisaient faire des contorsions et des demi-tours à droit, leurs montures qui en sentaient le contrecoup par le mouvement de leurs corps qui entraînaient leur bride, leur faisaient faire des saccades de la manière du monde la plus plaisante et la plus risible.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

On prenait une journée, chacun y amenait ses forces ; on combattait corps à corps, et la victoire finissant la guerre, était suivie de la paix.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Il perça la table, et avec des cordes qu’il passa dans les trous il attacha les bras et le corps de Sancho ; en un mot il le mit comme dans un travail où il ne pouvait se donner le moindre mouvement ; il lui attacha aussi les pieds ; et ne croyant pas qu’il y eût personne dans l’hôtellerie à qui il dût du respect, ni avec qui il fût obligé de garder des mesures, il retira le siège sur lequel Sancho était assis, et lui mit à l’air le même endroit où il avait reçu les dragées ; et il faut observer que le chevalier tournait directement le dos à la porte de la chambre : il ne s’était point encore éveillé ; mais la posture contrainte où il était, ne portant que sur ses cordes, dissipa bientôt son sommeil. […] Cependant comme le Français était plus adroit que Don Pedre, celui-ci vit bientôt son sang couler, ce qui ayant achevé de le mettre en fureur il se lança à corps perdu sur le Français, mais si malheureusement pour lui, qu’il s’enferra de lui-même, et tomba roide mort ; le Français le démasqua, et voyant que ce n’était pas Sainville, il crut pour lors que ce n’était qu’un voleur, et le laissa là.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

La fantaisie qu’il avait dans la tête ne lui avait point ôté l’amour qu’il avait pour elle ; on peut dire même que plus il la persécutait, plus il l’aimait, ou pour parler plus juste, il ne la persécutait que parce qu’il l’aimait ; ainsi il ne la vit pas plutôt hors de danger que son désespoir parut par toutes les marques qu’on peut en donner ; jusque-là que sa femme ayant eu une crise, et quelqu’un ayant crié mal à propos qu’elle venait d’expirer, il voulut se passer son épée au travers du corps ; mais en ayant été empêché par ceux qui étaient dans la chambre de sa femme, il en sortit et alla se jeter par une fenêtre, disant qu’il ne voulait pas lui survivre. […] La feinte Italienne ne se fit pas presser sur le prix, mais elle fit mille difficultés sur la manière de l’ôter de dessus son corps, où elle ne voulait pas, disait-elle, qu’aucun homme ne portât ni les mains ni les yeux. […] Il fit semblant de se laisser vaincre, et ayant mis une serviette en double entre son corps et cette ceinture, il donna la lime à Sotain, qui coupa lui-même le fer du cadenas ; mais comme il n’était pas bon serrurier, il eut toutes les peines du monde d’en venir à bout sans blesser l’Italienne, qui faisait la honteuse à merveille. […] Si vous ne le quittez pas pour l’amour de moi, quittez-le pour l’amour de vous ; l’usage autorise les séparations, et mille femmes de vertu se sont séparées de corps et de biens d’avec leurs maris pour des raisons mille fois plus légères que celles que vous pouvez alléguer.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Ce traître prenait si juste le temps de l’absence du sage Parafaragaramus pour me déchirer, qu’il m’a cent fois traînée parmi les ronces et les épines ; mon faible corps succombait sous ses coups, et n’attendant ma liberté que de Dieu, j’ai fait vœu pour sortir de ma captivité et de l’enchantement qui me retenait, de me faire religieuse sitôt que je serais retournée au monde. […] Le désolé Sancho malgré les douleurs qu’il ressentait dans tout son corps, crut que tout ce qui lui était arrivé n’était qu’un rêve.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Pour l’Ecriture, il est vrai qu’elle ordonne à la femme d’obéir à son mari ; mais elle ordonne aussi au mari de tout quitter pour s’attacher à sa femme, et ne lui permet pas d’en rechercher d’autres ; elle dit que le mari est le chef de la femme, cela est encore vrai ; mais le chef ou la tête n’est pas la plus noble partie du corps, c’est le cœur. […] Sancho qui l’écoutait attentivement, fut ennuyé d’une description si pompeuse, qui n’était point de son goût, parce qu’il n’y comprenait rien ; mais il acheva de se fâcher tout de bon lorsque son maître vint à peindre les cheveux qui tombaient négligemment sur les épaules de celle dont il faisait l’éloge, et qui pendaient à grosses ondes tout le long de son corps ; c’était à son dire autant de liens où les amours enchaînaient les cœurs, et les petits zéphirs s’y jouaient avec eux, et les faisaient nonchalamment voltiger.

23. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Leurs amis communs firent cesser ce scandale public en les accommodant peu de temps après ; mais le beau-père avait pris l’affaire tellement à cœur, et s’était tellement fatigué à la poursuivre, qu’il en était tombé malade, autant de l’esprit que du corps. […] La vue de mon sang me mit en fureur à mon tour ; et quoi qu’on pût faire pour nous séparer, je lui portai deux coups dans le corps dont le dernier le terrassa. […] Je ne songeais et je ne regardais que Clémence, qui lorsqu’on lui demanda ce qu’elle voulait, répondit fort résolument, comme nous en étions convenus, je demande Monsieur le comte de Terny pour mon époux, s’il veut bien de moi pour sa femme, et en même temps elle se jeta à corps perdu dans mes bras, mes amis et les gens de Monsieur de Lutry qui avaient apparemment l’ordre, nous entourèrent et écartèrent la presse. […] Sitôt que nous y fûmes je me retirai avec elle dans la chambre qui nous avait été préparée ; et là les habits qu’elle avait sur son corps ne m’empêchèrent point d’en faire ma femme.

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Abrenuncio, abrenuncio, vade Satanas, lui dit-il, arrière de moi tison d’enfer, chat échaudé craint l’eau froide ; à quelque chose malheur est bon ; le dé en est jeté, et si vous voulez vivre longtemps, il faut que vous soyez plus saine de corps que vous n’êtes de la conscience ; je tomberais encore de la poêle au feu ; je ne suis pas d’humeur à vous flatter, tirez, tirez pays, et que je ne vous voie jamais. — Quoi traître, lui dit-elle avec colère, après m’avoir presque déshonorée tu me planteras là pour reverdir ? […] Toutes deux seraient venues à bout de Sancho s’il s’était laissé prendre au corps ; mais en faisant tourner son bâton comme un bâton à deux bouts, et en reculant, il les empêchait de le joindre.

25. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIII. De l’accident qui arriva au chevalier Sancho, en tirant une arme à feu. Remède pire que le mal. »

Sancho à cause de l’infection des médicaments qu’on lui avait répandus sur le visage, et qui avaient coulé tout le long de son corps, ne fut point mis dans le carrosse, quoiqu’il en eût bien besoin, mais on le mit sur une espèce de brancard, et tous ensemble prirent le chemin du château de Valerio.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux ; de ce qui leur arriva sur la route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. »

. — Tu n’en dois pas être surpris, ami Sancho, lui dit Don Quichotte, il est impossible que cette eau merveilleuse change la disposition du cœur sans que le corps s’en ressente ; j’ai comme toi des douleurs au côté, et de plus un très grand mal de tête, qui ne fait qu’augmenter de moment en moment. — Pour moi, répondit Sancho, je crois que l’eau ne me vaut rien, et que si j’avais bu autant de vin, je serais à présent plus gai qu’un pinson.

27. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

Courage, poursuivit-il s’adressant à Deshayes, brave Roger, votre bon ami Roland est avec vous ; et en disant cela, il passa son épée au travers du corps d’un des assassins, et d’un revers coupa le bras d’un autre.

28. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

J’ai affecté la simple vérité ; si j’avais voulu, j’aurais embelli le tout par des aventures de commande ; mais je n’ai rien voulu dire qui ne fût vrai, et s’il y a quelque chose qui puisse paraître fabuleux, ce sera l’action de Dupuis qui se perce le corps dans la chambre de Madame de Londé ; cependant je n’ai pas dû la taire, puisqu’elle est vraie.

29. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Les qualités de son corps ne sont pourtant pas ce qu’elle a de plus aimable : c’est une âme toute belle, un esprit ferme, sincère, ennemi de la contrainte et de la flatterie : elle est généreuse, hardie, désintéressée et entreprenante : mais fidèle dans l’exécution. […] À peine ce petit animal en eut-il dans le corps, qu’il tomba mort sans branler.

30. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Il vit bien qu’il ne se trompait pas, lorsqu’il recommença à crier, en se jetant presque tout le corps hors de la portière.

31. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Elle était coiffée en cheveux, et n’avait qu’une simple robe sans corps.

32. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Cet homme avait les bras assez longs pour nous faire de la peine, mais non pas pour nous retenir, quoiqu’il se fût jeté à corps perdu sur moi. […] Nous entrâmes dans un faubourg ; et là pour paiement, je lui cassai ma canne sur le corps. […] J’ai demandé l’endroit où reposait son corps : elle et son enfant ont été inhumés ensemble, je me suis évanoui dessus ; je ne puis plus y aller.

33. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Voyez si Monsieur votre fils pouvait faire un plus beau choix : vous l’aimerez et vous l’estimerez, quand avec la beauté de son corps, la vertu et la beauté de son âme vous seront connues.

/ 33