Je n’en ai aucun ; mais cette garde ne vous connaîtra pas. […] Elle devint l’admiration de tous ceux de son voisinage qui la connurent. […] Elles se connaissaient et avaient lié une espèce d’amitié. […] Vous connaissez votre commère, elle n’a jamais plus de plaisir que lorsqu’elle en fait à quelqu’un. […] Je ne connais guère de filles à Paris plus belles, ni mieux faites.
Il ne me connaissait pas, mais il connaissait mon nom. […] Elle résolut de faire connaître l’abus de son mariage. […] En connaissez-vous d’autres, ma sœur ? Pour moi je vous avoue que je n’en connais point. […] Cela me certifia qu’elle me connaissait et que je la connaissais.
Vous me connaissez, vous savez que le ton pédagogue n’est point mon caractère. […] La vue des Du Pont me fit taire d’abord, parce que je ne les connaissais point : mais je ne fus pas longtemps sans les connaître, le compliment du fils m’instruisit. […] Le pauvre homme se sentait et se connaissait mieux que moi. […] Je le connais trop bien pour prendre le change. […] On vous fera connaître le quiproquo demain à dîner ; le rendez-vous est pris.
Après un moment de silence elle reprit la parole en ces termes : Si jeune que j’ai été, j’ai aimé Sainville, et à peine me suis-je connue, que j’ai connu que je l’aimais plus que moi-même. […] Il serait trop heureux s’il en connaissait le prix, et c’est un bonheur pour vous qu’il ne le connaisse pas, parce qu’il est tout à fait indigne de le posséder. […] Comme par votre conversation Deshayes avait appris qu’il ne connaissait point votre écriture, il nous fut aisé de le tromper. […] C’est à vous à vous consulter, vous savez tous mes crimes, mais vous connaissez mon complice. […] Silvie en pensa mourir de frayeur ; mais on la remit, en lui faisant connaître que nous étions dans un pays à couvert de ses violences, et outre cela en état de nous défendre contre lui.
Cet officier bien persuadé que Sainville ne le connaissait en aucune manière, accepta volontiers le parti qui lui était proposé, ne demandant qu’à s’approcher de Silvie, dont il espérait de se faire reconnaître, et s’expliquer avec elle par les occasions que le hasard pourrait lui fournir. […] Valerio qui était honnête homme fut fâché de l’avoir imprudemment fait connaître sans doute malgré lui ; il l’emmena dans son appartement, où après avoir renouvelé une amitié qu’ils avaient contractée ensemble la dernière campagne, il lui demanda par quelle aventure il était ainsi venu en Espagne en habit d’inconnu. […] Le comte en convint, parce qu’en effet du Chirou ne le connaissait que sous le nom de Valerio Portocarrero, et qu’on ne le nommait en Espagne que le comte de Ribeyra. […] Il ne faisait aucun mystère de sa naissance ni de sa qualité, quoique sa maison fût trop considérable en France pour n’être pas connue de Sainville, de la marquise et de Silvie. […] Elle lui fit connaître ces soupçons fort spirituellement et comme par plaisanterie ; mais il lui répondit fort sérieusement et fort galamment, qu’il ne connaissait et n’avait regardé Silvie que sur le pied d’une femme séparée d’avec son mari, et d’une femme qui avait un amant favorisé ; que sur ce fondement il avouait que les vues qu’il avait eues pour elle n’étaient pas fort à l’avantage de sa vertu, et qu’il n’avait commencé de la regarder sur le pied qu’elle méritait de l’être, que depuis qu’il savait son histoire ; qu’ainsi son amour n’était pas extrêmement violent, mais qu’il n’en était pas de même de celui qu’il avait pour elle, puisqu’il était accompagné de vénération, d’estime et de respect.
J’en crois connaître le caractère, repris-je, et qu’elle est de l’écriture de Mademoiselle de l’Épine. […] Je vous aurais priée de cacher vos sentiments, je les connais, ne les faites point connaître aux autres. […] Je demandai au portier qui était cet homme, il ne le connaissait pas. […] Non assurément, me répondit-elle, d’un certain air qui me faisait connaître qu’elle parlait de cœur. […] Elle me demanda où était sa fille mais d’une manière à me faire connaître qu’elle commençait à s’apaiser.
Ce ne fut point ici que je lui dis que j’avais l’honneur de vous connaître, laissez-moi poursuivre, vous saurez tout en son temps. […] Comme on savait que je le connaissais, on m’instruisit de sa destinée. […] Elle a même fait plus ; car elle me mande que je trouverai chez moi des domestiques, qu’elle-même ne connaît pas. […] Ils se levèrent, et on résolut en dînant de faire connaître leur mariage à d’Ivonne, et à leurs parents avec éclat, ce qui se fit mardi dernier au soir : voici comment. […] Vous voulez douter de l’oracle, reprit la belle Dupuis, je connais Madame de Mongey ; et puisqu’elle dit qu’elle leur pardonne, je suis certaine qu’il est vrai.
La peur de faire connaître à son époux qu’elle avait eu quelque considération pour Verville, ni même qu’elle connaissait sa personne, lui fit faire la plus grande faute qu’une femme puisse faire, qui est d’accepter un rendez-vous dans un lieu où un amant peut être le maître. […] Il sut que c’était un fripier qui l’avait louée et meublée, qu’il la remplissait de gens qu’on ne connaissait pas ; et que pour la garde des meubles, il y faisait loger une femme âgée, qui nettoyait tout. […] Après cela il lui particularisa si bien tout, qu’elle connut bien qu’il en était parfaitement instruit. […] Il ne fut plus maître de lui ; cette intrigue soutenue si longtemps par sa femme, lui fit connaître qu’elle ne méritait plus ses ménagements. […] Justin qui connaissait le génie de Cléon, accepta ce qu’il lui présentait ; et enfin ils revinrent de compagnie dans leur demeure ordinaire.
Nous envoyâmes donc ce laquais, qui fut un des miens que je connaissais pour habile. […] Toute ma raison cède au désespoir où votre départ me jette ; je ne me connais plus ; quelle vie vais-je mener ! […] Clémence connaissait Mademoiselle Dupuis de longue main. […] Nous nous servîmes du nom de mon valet de chambre qui est du pays où j’allais, où son nom de famille est connu, et nullement son nom de guerre, qui n’est connu qu’ici. […] Il savait que j’en étais cause et me connaissait de nom.
Malheureux que nous sommes, nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, & plus malheureux encore, de ce que nous ne cherchons point à nous connaître. […] Mahomet le connaissait bien, ce génie. […] Martin s’y connaissent mieux que les Européens. […] Le commerce des jésuites est certain : on en connaît une bonne partie ; les missionnaires sont les seuls qui connaissent & puissent faire connaître le reste. […] Ils connaissent parfaitement l’un & l’autre, & mettent leur science à profit.
La mère qui n’avait rien dit, et qui connaissait le caractère de sa fille incapable d’une pareille action, y soupçonna quelque mystère. […] Quoiqu’il connût bien le ridicule de sa propre conduite, il ne pouvait la réformer, et quelque résolution qu’il fît de changer de manière, il revenait toujours à son penchant. […] Je passe pour une femme étrangère, et je suis en effet étranger dans ce pays ici où je ne suis connu que de deux vieux officiers du régiment où je suis incorporé depuis peu. […] Je ne vous dirais pas ce que je vous dis si mon malheur ne vous était parfaitement connu. […] Il ne connaît point de bonheur que dans la possession d’une femme si belle et si vertueuse, et elle est aussi heureuse avec lui qu’elle était infortunée avec son jaloux.
Picon a le malheur de ne se pas connaître. […] J’ai mes raisons pour faire connaître au Roi l’état où il vous laissait. […] En tout cas j’en connais encore trois, M. […] Il était honnête homme, et je le connaissais dès Paris. […] Je le répète encore, la France ne connaît pas la perte qu’elle a faite.
Je le connais dès il y a longtemps, ayant été ensemble en Canada. […] Il me demanda si je le connaissais. […] Hurtain et de la mienne, mais je ne connaissais pas le génie gascon. […] Moïse a bien connu cette vérité. […] Je n’y connais rien, sinon qu’ils devraient opter.
Celle de Terny fait connaître le tort qu’ont les pères et mères en violentant leurs enfants ; et leur fait voir, qu’ils peuvent bien les empêcher de se choisir un parti à leur fantaisie, mais qu’ils ne doivent point les contraindre à en embrasser un malgré eux, surtout lorsqu’ils connaissent leurs enfants d’un génie hardi et entreprenant. […] Celle de Des Frans fait connaître, que quelque fonds qu’une femme puisse faire sur sa propre vertu, elle doit être toujours en garde, et cela avec d’autant plus de soin, qu’elle a de beauté et de mérite, parce que c’est ce qui est cause qu’on l’attaque plus opiniâtrement ; et que tôt ou tard, elle peut être la dupe de sa propre confiance : elle fait voir aussi à quelle extrémité un amour outragé peut se porter. […] Elle fait aussi connaître que le mérite et les bonnes qualités ne sont pas logés uniquement chez les Grands.] […] Ce qui est une juste matière de risée pour les gens qui connaissent le domestique.
Ils ne se connaissent point. […] Je le connaissais il y a plus de six ans. […] Ces endroits-ci sont connus par de vilains endroits qui sont les fréquents naufrages qui s’y sont faits. […] Mahomet le connaissait bien ce génie quand il a fait consister son paradis dans le plaisir des sens. […] Cette cruelle distinction ne plaît guère à Messieurs les missionnaires ; ils sont trop discrets pour dire ce qu’ils en pensent, mais pour peu qu’on sache connaître les secrets du cœur par le mouvement des yeux et du visage on le connaît assez.
Des Frans entendit cet ordre général, et remercia ces messieurs d’un air qui leur fit connaître qu’ils ne se trompaient pas dans la bonne opinion qu’ils avaient de lui. […] Il connut pourtant bien ce qui en était, continua Dupuis : je suis plus informé de vos affaires que vous ne pensez, mais ne craignez rien, votre secret n’est su que de moi, et ne le sera jamais d’autre sans votre aveu. […] C’est un mystère qui n’est point connu de vous, Monsieur, ajouta Dupuis. […] Je la connais, reprit Des Frans ; allez, Monsieur, poursuivit-il, en s’adressant à Dupuis, la compagnie d’une maîtresse est toujours plus agréable que celle de ses amis.
Ces armes-là n’étant pas de la Chevalerie errante, il ne savait quel parti prendre, parce qu’il était à pied ; mais le cliquetis des épées lui faisant connaître qu’il n’y avait pas d’armes à feu à redouter, il se leva, et vit, non sans indignation, un combat si inégal. […] Cependant le duc d’Albuquerque et son épouse restés auprès d’Eugénie qu’ils ne connaissaient point, tâchèrent de lui donner du secours et demandèrent vainement à Gabrielle de Monsalve qui elle était. […] Le duc d’Albuquerque aurait bien été chez Valerio qu’il connaissait particulièrement, s’il avait su que c’était son épouse qu’il avait avec lui, mais n’en sachant encore rien, et l’hôtellerie étant plus proche que son château, il trouva plus à propos d’y aller tant pour le prompt secours dont cette comtesse pouvait avoir besoin, que pour ne point incommoder un de ses amis dont il savait déjà l’aventure.
Tenez, poursuivit-il, je ne suis pas plus savant qu’un novice augustin ; mais ne réveillons point le chat qui dort ; les gens maigres comme des clous à crochet, n’entrent pas plus tôt dans le paradis que les autres, et je le sais de certitude ; car tous les chanoines que je connais, gens remplis de doctrine et de sagesse, sont pourtant tous gras à lard, les moines tout de même ; témoin le proverbe, il est gras comme un moine ; et ils ont raison puisque le paradis est un lieu de plaisir, où l’on ne doit voir que des visages contents, riants et fleuris, et non pas des faces décharnées et maigres, qui par leurs figures hideuses inspireraient de la tristesse aux autres. […] Celui-ci n’en avait point été surpris, parce qu’il le connaissait pour un homme intrépide et tout à fait infatué de ses Chevaleries. […] Elle lui répondit qu’elle ne le pouvait pas cette nuit-là, parce qu’elle ne couchait pas seule ; mais que s’il voulait venir le lendemain dans une chambre qu’elle lui indiqua au bout du château, où elle irait coucher sans compagne, sous prétexte de maladie, elle le recevrait de son mieux, et qu’il lui ferait plaisir ; elle ajouta qu’elle pourrait y monter sitôt que tout le monde serait retiré ; ce qu’il connaîtrait lorsqu’elle ouvrirait sa jalousie, et lui recommanda surtout le secret, et de ne point faire de bruit. […] Ceux-ci le saisirent aux fesses et aux jambes d’une cruelle manière : il commençait à se repentir de son incontinence, et allait crier au secours, si Altisidore, qui était descendue au-devant de lui, et qui était connue de ces chiens, ne leur avait fait lâcher prise, et ne l’eût prié de ne faire aucun bruit crainte d’exposer sa réputation.
Toute la compagnie fit semblant d’être étonnée de cette vision, excepté Eugénie qui les rassura en disant qu’elle le connaissait, et que c’était un des satyres de la forêt, qui servait de valet de pied à Parafaragaramus son bon ami. […] Pardi bon, dit Sancho, ce satyre-là m’a déjà porté bonheur, et je crois qu’on l’appelle Rebarbaran. — Cela est vrai, reprit Eugénie ; d’où le connaissez-vous, reprit-elle, Seigneur chevalier Sancho ? […] Il fut prié de dire où il avait fait connaissance avec le sage enchanteur Parafaragaramus, et d’où il connaissait le satyre Rebarbaran, et surtout de ne rien déguiser, parce que l’un et l’autre écoutaient.
Cela donna lieu à la duchesse de Médoc de dire à son époux en présence des autres Espagnols et des Français, qu’il avait eu tort de se tant exposer, et que ces informations, en lui faisant connaître le péril qu’il avait personnellement couru d’être assassiné, devaient lui faire faire une bonne résolution de ne plus se hasarder contre des gens déterminés, si le malheur du pays voulait qu’il fût encore infecté de cette canaille. […] Ceux qui connaissent le caractère de Sancho peuvent s’imaginer que sa joie fut au-dessus de toute expression.
Ils se firent connaître, et arrêtèrent la grêle de coups qui tombaient dru et menu sur l’infortuné Sancho. […] La duchesse de Médoc voyant son embarras, dit à sa mère qu’il ne fallait pas la presser, et qu’il était juste de donner aux parties le temps de se connaître.
Comme on ne voulait pas contraindre Don Quichotte, et que d’ailleurs on le connaissait pour un homme incapable d’aller contre les ordres de Parafaragaramus, on consentit à son départ. […] Arrête, Sancho, dit-il en retenant son écuyer, qui avait déjà ôté son bonnet pour boire dedans, arrête, mon ami, tu ne connais point la propriété de cette eau.
Pour toi, Chevalier aux armes noires, qui ne veux pas être connu, continua-t-il en s’adressant à Don Quichotte, je t’assure de ma discrétion et du secret, mais ne t’avise pas une autre fois d’entreprendre une querelle sans fondement. […] Mais pour te faire prendre cœur par avance, suis Rebarbaran, ce satyre que tu connais déjà, il va te mener dans un endroit où tu ne t’ennuieras pas.
Le duc d’Albuquerque et Dorothée son épouse en parlèrent les premiers à table en soupant, et toute la compagnie y ayant applaudi, la duchesse de Médoc en prit occasion de faire connaître à la compagnie l’empressement où elle était de voir sa bonne amie Thérèse. […] Il avait volontiers suivi le curé son oncle chez le duc de Médoc pour ne le point quitter, dans l’espérance que se faisant connaître à lui et au duc d’Albu-querque, ils lui faciliteraient l’obtention de ce qu’il sollicitait à la Cour, surtout étant appuyé d’abondant du comte Valerio sous lequel il avait servi. Il ne se trompa pas, car sitôt qu’il fut connu de ces Messieurs, ils s’offrirent fort généreusement à lui rendre service.
Plût à Dieu, poursuivit-elle, que je vous eusse parfaitement connu comme je vous connais à présent, je n’aurais jamais fait le vœu que les cruels traitements du méchant Freston m’ont arraché.
Je ne comprends pas comment un homme qui a du bon sens et de la raison, et qui connaît les engagements où il est entré par le mariage, veut exiger de sa femme plus de fidélité qu’il n’en a pour elle. […] lui demanda le duc. — Ma foi, Monseigneur, lui répondit Sancho, il en parlerait comme moi. — Dites-nous donc ce que vous en pensez, lui dit le comte Valerio. — J’en pense, répliqua Sancho, que… Je ne veux rien dire à cause de ces dames qui m’écoutent. — Au contraire, ami Sancho, lui dit la belle Dorothée, dites tout ce que vous pensez, nous ^ vous en prions toutes, et cela servira à nous faire connaître nos défauts pour nous en corriger. — Vous ne ressemblez donc pas à ma femme qui ne se corrige de rien, leur dit-il. — Mais enfin que pensez-vous de toutes les femmes ?
Il connaissait assez la bravoure et l’intrépidité de notre héros, pour savoir jusques où son courage le porterait dans la forêt ; il prévoyait bien aussi que Sancho ne le quitterait pas d’un pas ; il aurait bien voulu ne les point exposer contre des bandits ; mais dans le fond, outre que Don Quichotte n’aurait pas trouvé bon que l’affaire se fût passée sans lui, le duc voyait bien qu’il lui serait d’un grand secours, et qu’après tout c’était la mort la plus glorieuse qui pût arriver à deux fous, que de perdre la vie en servant le public ; d’un autre côté il voyait bien que l’occasion serait chaude et de fatigue, et que les chevaux de nos aventuriers n’étaient point assez forts pour la supporter, ni leurs armes assez bonnes pour résister au mousquet et au pistolet ; ainsi il avait jugé à propos de les armer par cette voie étant bien persuadé que l’estime qu’ils feraient de leurs armes et de leurs chevaux, qu’ils croiraient tenir de la main d’un enchanteur, leur ami, les animerait davantage, et relèverait le courage, surtout de Sancho, qui lui paraissait abattu par la conversation qu’il avait eue avec Don Quichotte, et que lui et Parafaragaramus avaient écoutée.
Valerio dit à la marquise qu’il avait trop d’obligation à Sainville pour l’abandonner ; qu’il avait beaucoup d’amis en France, et qu’il les ferait joindre aux siens, pour faire connaître qu’il était faux qu’il eût enlevé Silvie, et pour faire exécuter le testament de Deshayes.
Le duc de Médoc étant instruit de tout rêva quelque temps, après quoi prenant la parole il leur dit qu’on ne voyait pas qu’on dût faire aucun mystère de l’aventure à Valerio ; qu’il convenait que le comte étant honnête homme, l’infâme personnage que ses frères y avaient joué lui ferait beaucoup de peine ; mais aussi qu’il en serait bientôt consolé, surtout lorsqu’on lui ferait comprendre que c’était un bonheur pour lui que tous deux y fussent restés, et qu’ils eussent péri par la main de la justice divine qui laissait le champ libre à mettre leur réputation à couvert devant les hommes, que pour cela il fallait absolument nettoyer la forêt des bandits qui désolaient le pays, et les faire tous périr de quelque manière que ce fût, et que cet article regardant ses devoirs, il s’en chargeait ; ajoutant que si on pouvait en prendre quelqu’un en vie, il fallait les remettre entre les mains du lieutenant, qu’il les enverrait avec Pedraria sécher sur les grands chemins, et qu’il se chargeait encore de faire supprimer des informations tout ce qui chargeait Octavio et Don Pedre pour sauver leur mémoire d’infamie, et de faire substituer à la place de ce qui serait supprimé un aveu des criminels qui les auraient assassinés eux-mêmes sans les connaître, ce qui ne tournerait nullement à la honte de Valerio, qui jouirait tranquillement de leurs biens sans appréhender que le fisc y mît la main.
On demanda à Sancho s’il avait quelque chose à dire, et son silence ayant fait connaître qu’on ne lui imputait rien dont il ne s’accusât lui-même, on alla aux opinions, et Minos prononça qu’étant l’ordinaire de punir les parties coupables, et le mensonge qui lui était reproché étant fait à une fille, la Cour ordonnait que la bouche de Sancho serait frappée de douze coups de poing appliqués par elle-même.
lui dit-il entre autres choses, toi dont la sagesse et la prudence connues par toute la terre sont cause que je t’ai pris en amitié, tu t’offenses sur une simple parole générale, lâchée sans aucun dessein de t’offenser ?
Plus amoureux qu’Orphée il te demande son Eurydice ; le sage Merlin lui a cédé la victoire, parce qu’il a connu dans les destinées qu’il la lui aurait vainement disputée.