Je les vis, et celui à qui ils étaient étant sorti, il fallut l’attendre. […] Je vous attends seule, suivez le porteur. […] C’était où il l’attendait. […] Il se donna la peine de venir chez Silvie où je l’attendais. […] Je n’avais mandé mon retour à personne ; on ne m’attendait pas.
Je vous attends. […] Allez joindre les gens qui vous attendent, il en est temps. […] Je la chicanai sur tout, et lui fis comprendre qu’en m’épousant, elle pouvait s’attendre d’être éternellement malheureuse. […] Il y a longtemps que je vous attendais, Monsieur, me dit-elle ; mais enfin, vous voilà venu. […] On travailla à mon procès ; et comme je m’y étais bien attendu, on m’accusa de subornation et de rapt.
Venez me voir encore si vous pouvez, puisque vous partez demain, je ne m’y attends plus. […] Je sortis de sa chambre, et j’attendis sa fille à côté. […] Sa cruauté pour moi me dispense de lui demander, ni d’attendre aucun consentement de sa part. […] Je me résolus donc d’attendre du temps, ou la mort de Bernay, ou la majorité de Clémence. […] Les choses étant ainsi disposées, j’attendis le moment de paraître.
Mon père pouvait beaucoup dans le jugement qu’on en attendait. […] D’aller chez elle, je savais le compliment qui m’attendait. […] S’il est de l’autre côté, ne vous y attendez pas. […] Le prêtre que nous attendions arriva. […] Il nous promit de nous attendre dans sa chapelle, et s’en alla.
Ayant reconnu ce que c’était, je me résolus d’y attendre le matin. […] Sa visite que je n’attendais pas me surprit, nous nous embrassâmes. […] La vue de Mademoiselle Récard ne me surprit pas ; je m’y attendais. […] Je l’attendrai s’il veut venir me prendre. […] Après cela elle s’en retourna sans attendre ma réponse.
Notre chevalier qui était à table, mangeait et buvait si vite et si dru, si j’ose me servir de ce terme, qu’un morceau n’attendait pas l’autre. […] Toute la compagnie riait de la colère et des proverbes de Sancho, et le curé qui ne s’attendait pas à tirer d’un fou une pareille réponse, ne jugea pas à propos de lui répliquer, crainte de lui faire dire encore d’autres sottises, et sitôt qu’on fut sorti de table, il prit congé de la compagnie, qui se disposait à partir. […] Il l’apporta au duc, qui le lui rendit, avec ordre d’aller les attendre de l’autre côté du même ruisseau, à un détour où il fallait encore passer, de se cacher derrière un arbre, d’attacher la bourse à une petite ficelle, et de la laisser en vue du côté où ils étaient, afin que Sancho la vît, et de la retirer lorsqu’il voudrait la reprendre. […] Cyd Ruy Gomez dit qu’il eut assez de délicatesse pour attendre avec impatience l’heure du rendez-vous, et que quoiqu’il passât la journée à boire, il ne laissa pas de la trouver fort longue. Don Quichotte qui avait entendu que Parafaragaramus avait dit que dans quatre jours il délivrerait Dulcinée d’enchantement, était dans l’impatience de voir la fin du terme ; mais comme on n’avait pas encore tout préparé, il fallut malgré lui qu’il attendît.
Vous ne sauriez concevoir la tendresse des embrassements qu’elle et moi nous donnâmes à ce retour, si ardemment attendu des deux côtés. […] Laissez-moi faire, poursuivit-il, nous en sortirons bien, restez ici, et m’y attendez. […] Je sacrifiai une partie de mes droits pour terminer promptement, et enfin je fus de retour à Paris quinze jours avant qu’on m’y attendît. […] Des Ronais l’attendait avec impatience. […] J’ai fait mon possible pour le retenir, mais ses affaires ne lui ont pas permis de vous attendre.
notre déjeuner nous attendait : il a fallu le quitter. […] Tant mieux, il vaut mieux que nous les attendions que d’en être attendus, et outre cela c’est une espèce de préjugé pour nous que nous serons détachés de l’escadre pour donner cache à quelque Anglais ou Hollandais. […] Nous allions vent arrière, et pour attendre les autres nous étions obligés de ne porter que nos quatre grandes voiles. […] Ils sont à présent sous les voiles pour retourner chez eux, et nous nous venons d’appareiller pour aller attendre au passage quatre navires hollandais qui viennent de Batavia, et que leurs compatriotes attendent ici depuis longtemps de jour en jour. […] Nous sommes seuls, et un vaisseau seul fait beaucoup plus de chemin que lorsqu’il est en compagnie car il fait route directe sans attendre personne.
Il avait dit chez lui qu’il ne reviendrait que le soir, qu’on ne l’attendît pas à dîner. […] Après cela, en s’amusant à lire pour soulager son inquiétude, il attendit l’arrivée de sa femme et de son amant jusque vers les cinq heures du soir ; il les vit faire collation seul à seul, et tout ce qu’un homme et une femme peuvent faire ensemble. […] Il résolut de ne point du tout quitter son beau-père, et écrivit chez lui qu’on ne l’attendît point à dîner, ni même à souper, ayant des affaires qui le retiendraient chez Cléon toute la journée. […] Elle ne répondit que par ses larmes, et son père qui n’en attendit pas d’autre réponse, la tira de l’embarras où elle était en s’adressant à Justin : C’est une nouvelle femme que vous prenez, lui dit-il, il est juste qu’elle vous apporte une nouvelle dot ; et puisque vous n’avez point voulu accepter le don de tout mon bien pendant ma vie, il sera à vous après ma mort ; cependant en voici des arrhes que je vous donne, vous m’offenseriez de les rebuter, je vous supplie de les accepter comme le gage d’une réconciliation sincère.
Le vent nous a tellement ballottés toute la nuit que nous avons été obligés de rester ce matin deux heures & demie à la cape pour attendre les autres. […] Nous attendons des rafraîchissements, dont tous les vaisseaux ont très grand besoin. […] Ils ont eu le temps de s’équiper & de nous attendre au passage ; mais on ne le croit pas : on ne doute point qu’ils n’en fassent courir le bruit uniquement pour conserver leur réputation. […] Il prit la poste, & laissa ordre à sa femme d’aller l’attendre à dîner à trois lieues par-delà ; ce quelle fit. Pour lui, il revint à Paris, livra tout à l’orfèvre & au fripier, mit son argent en sûreté, remonta en poste, & alla retrouver sa digne créature, qui l’attendait.
Il fut obligé de se mettre sur le ventre, et en mangeant avec son visage tout ridé et roussi, il ne ressemblait pas mal à un chien couvert de la peau d’un singe ; ce qui faisait rire tout le monde, surtout lorsqu’il buvait, comme il lui arrivait fort souvent, malgré la posture contrainte où il était ; parce que les dames qui avaient voulu absolument avoir l’honneur de le servir, n’attendaient pas qu’il en demandât. […] Traître, s’écria-t-il, est-ce là la récompense que je devais attendre de toi, après t’avoir armé chevalier, et mis dans le chemin de l’honneur et de la fortune ? […] Enfin il se ressouvint qu’il avait vu dans l’écurie du noir à noircir dont les cochers se servaient pour lustrer leur train ; il alla le prendre, et en ayant fait une pâte avec de la cire des bougies qui étaient sur sa table, il en frotta ses armes ; et voyant que cela lui réussissait assez bien, il se détermina à s’en servir le lendemain, ne le pouvant pas faire dans le moment, parce que Sancho, après un sommeil de huit heures, venait de se réveiller, et qu’on vint les quérir l’un et l’autre pour aller joindre la compagnie qui allait se mettre à table ; et comme en pareille occasion le civil chevalier ne se faisait point prier, aussi ne les fit-il point attendre.
Il fallut compter les poils de la barbe qu’on lui avait arrachés, et comme il s’en trouva six de trop, Minos ordonna qu’ils seraient précomptés sur les coups de bâton ordonnés à Thérèse, attendu que l’homme et la femme n’étant qu’un, ce que l’un recevait devait être au profit de l’autre. […] Attendu que les crimes dont l’accusé est prévenu et convaincu, sont d’avoir voulu satisfaire Dieu et les hommes d’une belle apparence qui n’est que de la fumée, et qui provient d’un cerveau gâté qu’il faut purger ; ordonné qu’il sera parfumé de deux cassolettes d’enfer dans le moment. […] Les voilà toutes écrites, poursuivit-il en lui montrant un gros livre ; mais comme le temps me presse, je ne t’en citerai qu’une, parce qu’elle est grave et qu’elle était contre les intérêts de ton bon maître et bienfacteur, et contre la princesse Dulcinée, qui a été privée par ta négligence de la consolation qu’elle aurait eue et qu’elle attendait de recevoir des nouvelles de son chevalier : fus-tu seulement la chercher ?
Il y attendit le prêtre qui devait y aller, et sitôt qu’il le vit paraître il alla à lui, et lui demanda l’aumône, lui disant qu’il était un pauvre ecclésiastique qui revenait de Rome solliciter inutilement des bulles. […] Il donna libéralement l’aumône à cette fausse Italienne, lui en promit encore davantage à l’issue de la messe, et lui fit promettre de l’attendre. […] La messe qui parut extrêmement longue à notre jaloux finit enfin, et il retrouva à la porte de l’église l’officier déguisé, qui l’attendait avec autant d’impatience que lui, et qui était ravi de voir un si bon commencement. […] Il la récompensa au-delà de ce qu’elle en avait attendu, et de ce qu’il lui avait promis ; et celle-ci faisant semblant de se laisser tout à fait gagner à cette libéralité excessive, consentit à sa prière, de rester chez lui pour servir d’Argus à sa femme. […] Pour ce que j’ai à craindre de lui, Dieu en est le maître, j’espère qu’il ne m’abandonnera pas ; il faut attendre un de ces revers qu’il sait faire naître lorsqu’on les espère le moins. — Je ne vous promets rien, Madame, répliqua-t-il, l’état où je suis est trop douloureux pour ne pas m’engager à chercher les moyens d’en sortir.
Va m’attendre dans la chambre, lui ai-je dit, tu verras que non. […] Nous étions à plus de six lieues de l’avant de l’armée : nous l’avons attendue, nous sommes remis en route. […] Ce corps en attend-il un autre ? […] Je m’y attends bien, a repris M. du Quesne. […] Je le lui ai donné, et ai été retrouver mes convives, qui m’attendaient.
Le lendemain matin Eugénie envoya prier le duc et la duchesse d’Albuquerque et Don Quichotte de passer dans le jardin du château où elle les attendait. […] Le duc d’Albuquerque assura la marquise qu’elle n’avait rien à craindre pour la vie de son époux, le Conseil d’Espagne ayant trop de lenteur pour décider rien sur une première lettre, et sans avoir fait des informations exactes, surtout s’agissant d’un homme de qualité, avoué de son roi ; et qu’avant qu’on pût en rien résoudre, il se faisait fort que le duc de Médoc écrirait en sa faveur au marquis de Pécaire, vice-roi de Naples, son beau-frère ; qu’il l’attendait le jour même, et que ce serait par là qu’il l’obligerait de commencer aussitôt qu’il serait arrivé, et que dans le moment on ferait partir un courrier pour Naples.
Il fut fort étonné de la voir où il l’attendait si peu, et plus encore lorsqu’elle lui raconta tout ce qui lui était arrivé, en y joignant toutes les louanges imaginables que la reconnaissance qu’elle devait à nos aventuriers lui arracha. […] Valerio et Sainville de leur côté l’avaient supplié presque à mains jointes de remettre la partie à une autre fois, et d’attendre quelque temps qu’ils fussent en état de le seconder et de l’accompagner.
Deux de ces malheureux, dont les mousquets étaient chargés, l’attendirent de pied ferme, et sitôt qu’il fut à portée ils les tirèrent. […] Notre héros reprit sa fureur, en même temps qu’il reprit connaissance, et joignit les bandits l’épée à la main, qui surpris de se voir sur les bras un homme qu’ils croyaient mort, se défendirent avec tout le désespoir de gens qui n’attendent que la roue, et Don Quichotte les attaquait avec toute la témérité d’un chevalier errant.
Je t’ai promis, dit Parafaragaramus à Don Quichotte, de t’ouvrir le chemin au désenchantement de la princesse Dulcinée, et je vais te tenir parole, et t’aider à en tenter l’aventure, si tu te sens assez de force et de courage pour cela ; en ce cas tu n’as qu’à me suivre et ton écuyer aussi, pour retrouver son argent, car l’un et l’autre sont en la puissance du sage Merlin qui doit commencer aujourd’hui à goûter un vrai repos en ne se mêlant plus des affaires du monde, pourvu que tu mettes à fin les aventures qui t’attendent, sinon il gardera les trésors dont il est en possession, jusqu’à ce qu’il se rencontre quelque chevalier plus heureux que toi. […] Ils n’y virent rien qui méritât leur attention, mais au-dessus d’une porte qui leur parut de jaspe, ils virent un écriteau de marbre noir sur lequel ces paroles étaient écrites en lettres d’or : Qui que vous soyez qui venez affronter Merlin dans son palais et lui enlever les princesses qu’il y tient enchantées, préparez-vous à de rudes combats dans lesquels si vous demeurez victorieux, outre l’honneur que vous en remporterez, vous trouverez aussi des richesses qui vous appartiendront ; mais sachez qu’il faut être d’un cœur pur et net, n’avoir rien à autrui sur sa conscience et n’avoir jamais menti, ou vous attendre avant que d’en sortir à en faire une rude pénitence ; il ne sera plus temps de reculer quand vous aurez une fois franchi cette porte. […] Il n’y a pas deux heures qu’elle était belle comme les amours, et leste comme une reine, et à présent elle est toute maussade ; c’est sans doute la honte qu’elle en a qui fait qu’elle se cache. — Non sans doute elle n’est pas désenchantée, dit un démon qui parut sortir de terre, et elle ne le sera pas que l’écuyer Sancho n’ait accompli la pénitence qui lui avait été imposée, et pour en voir la fin je suis député de Pluton, qui vous envoie dire de vous rendre auprès de lui dans les enfers, où il vous attend sur son trône.
Je reprendrai l’article de ces pieux et scrupuleux pères une autre fois ; je les attends à Douai et à Tournai. […] Le comte de Soissons se promena partout, mais au bout du jardin il fut frappé d’un spectacle auquel il ne s’attendait pas. […] On attend avec impatience à Paris la décision de ce procès. […] Pour moi, J’attends les Jésuites à Siam, où je leur ai donné rendez-vous. […] Nous nous y sommes attendus.
Il le fit, et encore quelque chose qu’on n’attendait pas de lui, et qui prouve ce que dit Cid-Hamet-Benengely, que c’était un homme sans malice. […] Thérèse voulut embrasser son mari, qui pour première honnêteté lui déchargea sur les épaules un coup de bâton, si furieux qu’il la jeta les quatre fers en l’air, et redoubla en comptant deux, trois, quatre… Thérèse qui n’avait pas accoutumé d’être si bien régalée, et qui ne s’était nullement attendue à ces caresses, se releva en fureur, et se jeta au visage de son mari, qu’elle égratigna de son mieux. […] En même temps sans attendre leur réponse, il se mit à piquer des deux, quoiqu’ils le rappelassent.
Cette morale et ce préambule, que je n’attendais pas d’une femme qui ne passait ni pour pédagogue, ni pour un exemple de vertu, m’obligèrent à lui donner toute l’attention dont j’étais capable dans la surprise où j’étais. […] Il s’adressa à votre femme de chambre, et lui dit qu’il avait passé toute la nuit à jouer, qu’il était accablé de sommeil, et qu’en voulant rentrer chez lui il avait vu à sa porte deux carrosses de ses amis qui l’attendaient, et qu’il avait évités, parce que c’était encore pour faire la débauche. […] Sainville ne vous fit pas longtemps attendre. […] Cependant Silvie ne voulant pas que Deshayes qui la suivait, la trouvât dans la compagnie de Sainville, la marquise et elle l’ont forcé de prendre une autre route pour aller nous attendre à Madrid, et ç’a été notre bonheur.
Heureusement Don Quichotte le rappela et le pria de ne point sortir sans lui et d’attendre qu’il fût armé ; sans cela il aurait trouvé toute la compagnie qui écoutait à la porte. […] L’enchanteur qui ne s’était point attendu à une pareille gourmade, se mit à son tour sur l’offensive, et comme il était bien plus robuste que Sancho, il le mit bientôt dessous, et lui rendit le change avec usure, et surtout avec une des peaux d’anguille qui lui servait de tresse, au bout de laquelle il y avait une balle de plomb, dont il lui accommoda le corps le plus joliment du monde.
Il changea d’habit et vint rejoindre son ami dans une salle où il l’attendait. […] J’aurais dû le prévenir, dit Des Frans ; mais cela étant, je l’attendrai, et j’apprendrai par lui ce que je veux savoir : mais je voudrais bien apprendre de vous-même, ce qui vous est arrivé en particulier.
Je m’y étais bien attendu, ami Sancho, lui dit-il ; mais qu’est devenue l’illustre princesse Dulcinée du Toboso ? […] Le duc qui ne voulait plus donner à notre héros aucun sujet de se fâcher, ne fit pas semblant de prendre garde à ce que Sancho disait, et l’ayant pris par la main, il l’emmena dîner où tout le reste de la compagnie les attendait, et Sancho les suivit.
Le duc de Médoc, qui avait un très grand fond de probité et d’honneur, écouta tout ce qu’on lui dit avec une patience admirable, et sans répondre un seul mot ; mais après qu’on eut achevé de lui dire tout ce qui se pouvait dire sur cette matière, il prit la parole, et après avoir remercié toute la compagnie en général du soin que chacun en particulier avait témoigné pour sa personne, il ajouta que s’agissant de rendre service au comte de Valerio, et de sauver l’honneur d’une des meilleures maisons d’Espagne, il n’aurait pas eu l’esprit en repos si lui-même n’y avait été ; que de plus, chacun se faisait dans le monde un point d’honneur et de probité selon son humeur ; qu’il avouait que la recherche qu’on faisait de gens qu’on destinait au gibet, offrait à l’esprit quelque chose de bas et de rebutant, qu’ainsi il ne blâmait point les Français de ne s’y pas commettre, parce qu’ils croyaient que cela était indigne d’un grand cœur ; mais que pour lui il était d’un autre sentiment et qu’il ne croyait pas qu’il fût plus indigne d’un prince de faire la guerre à des voleurs et à des bandits qui désolaient toute une province et ses propres compatriotes, que de la faire à des étrangers ; qu’il croyait même que c’était plus utilement servir sa conscience et le public dans une guerre de cette nature, que dans une guerre réglée, parce que les ennemis qu’on combat dans celle-ci, ne sont pas des ennemis particuliers ni domestiques, puisqu’on peut s’en défaire par un traité de paix ; mais que les autres sont des ennemis d’autant plus cruels, qu’ils ne sont retenus par aucune digue ; de plus que la guerre avait ses lois inconnues aux scélérats, et que les ennemis qu’on combattait dans une guerre de prince à prince, étaient presque toujours des ennemis contraints par la volonté et par l’ambition de leur souverain, avec qui la vie était sauve, ou du moins ne courait pas tant de risque, qu’avec les autres, qui non seulement n’épargnaient personne, mais de qui même leurs propres amis et les gens de leur connaissance avaient plus à craindre que des étrangers ; qu’enfin dans une guerre ouverte on était en état d’attaquer et de se défendre, et que l’on n’était jamais surpris qu’on ne dût s’attendre à l’être ; mais que les voleurs de grands chemins étaient des gens qui mettaient leur sûreté dans les surprises qu’ils faisaient aux gens qui ne se défiaient nullement d’eux ; et qu’en un mot c’était des ennemis d’autant plus dangereux qu’ils empêchaient le commerce et la sûreté, et qu’il n’y avait avec eux ni paix ni trêve à espérer que par leur mort ; enfin des gens universellement regardés avec exécration ; ce qui était si vrai, qu’en France même, où les gens de distinction tenaient cette chasse si indigne d’eux, les bandits et les voleurs de grand chemin étaient punis du plus long et du plus rude des supplices, et privés même de la sépulture.
Le duc qui avait amené beaucoup de gens avec lui, en attendait encore d’autres, qu’il ne doutait pas qu’ils n’arrivassent incessamment, et tous ces hommes étant joints à ceux que le lieutenant avait amenés, et aux autres que Valerio pouvait fournir, on résolut de parcourir la forêt dès le lendemain, et de commencer à la pointe du jour, ce qui mit notre héros dans la plus grande joie qu’il eût eu de sa vie.
Le chevalier que tu vois, n’a aucun dessein d’offenser ni toi ni personne à qui tu puisses prendre intérêt, il te servira dans les occasions où tu ne pourras pas te passer de lui ; je ne t’en dirai pas davantage ; éloigne-toi, je te l’ordonne par tout le pouvoir que j’ai sur toi, et va m’attendre un moment à l’entrée du bois du côté que tu m’as vu venir.
Allez lui dire Toinette, que nous l’attendons pour dîner.
Ne voyez-vous pas bien que ce maudit Parafaragaramus jaloux de l’honneur que j’aurais gagné, et vous aussi, m’a lâché un démon qui m’a fait déjeuner par enchantement ; et de peur que je ne le battisse bien, pour sa récompense, il m’a emmené dans l’endroit où vous m’avez vu, où il m’a endormi et lié ; mais patience, tout vient à point à qui peut attendre.
Sainville attendait donc la guérison de ce valet de chambre, et pour qu’il fût mieux soigné qu’il n’était, il pria Valerio de souffrir qu’on l’apportât aussi au château.
Nos deux chevaliers, qui, sans attendre ses ordres, avaient remonté à cheval, étaient déjà bien loin, et avaient trouvé quatre de ces bandits qui s’échappaient, lesquels se voyant poursuivis, firent volte-face, dans la résolution de se bien vendre.
Elle lui répondit qu’elle avait trouvé ce sage enchanteur dans son cabinet, où il l’attendait pour le lui expliquer ; mais qu’elle ne lui avait point demandé par où il était entré, quoique les portes et les fenêtres fussent fermées, et qu’il n’y eût point de cheminée, parce qu’elle savait bien qu’il se rendait invisible quand il voulait, et qu’il passait tout armé et monté sur son grand cheval par le trou d’une aiguille.