Certes, si Dieu avait prétendu qu’un seul homme eût eu l’usage de plusieurs femmes, il ne se serait pas borné à n’en créer qu’une pour Adam, il lui aurait encore donné d’autres compagnes ; et si par la suite des temps la multiplicité des femmes fut permise, ce ne fut uniquement que pour favoriser la multiplication du peuple ; mais non pas pour fomenter la concupiscence des hommes. Outre cela s’il m’était permis d’entrer dans les vues de Dieu, je dirais que cet assemblage d’un seul homme et d’une seule femme dans le paradis terrestre, prouve sensiblement que Dieu voulut faire voir dès le commencement du monde que l’homme devait se borner à la possession d’une seule femme, comme une femme doit se borner à la possession d’un seul homme, et que ceux qui en usent autrement vont directement contre les décrets de sa providence et de sa sagesse divine. […] Monsieur, lui repartit le curé, sauf le respect que je dois aux dames qui m’écoutent, vous me permettrez de vous dire que votre sentiment choque celui de tous les théologiens et de tous les physiciens ou naturalistes, qui tous unanimement donnent la préférence à l’homme, conviennent que la femme n’est qu’un informe composé de la nature. […] Pour l’Ecriture, il est vrai qu’elle ordonne à la femme d’obéir à son mari ; mais elle ordonne aussi au mari de tout quitter pour s’attacher à sa femme, et ne lui permet pas d’en rechercher d’autres ; elle dit que le mari est le chef de la femme, cela est encore vrai ; mais le chef ou la tête n’est pas la plus noble partie du corps, c’est le cœur. […] Le curé allait relever un raisonnement si captieux, et la dispute n’en serait pas demeurée là, si Sancho lui avait donné le temps de prendre la parole ; mais une pinte de vin qu’il avait dans la tête ne lui permit pas de garder le silence plus longtemps.
Après cela, elle tira de son sein cette fatale lettre ; et comme elle voulait que mes tantes en fussent instruites, elle la voulut lire tout haut sous prétexte d’en admirer le style : c’est pourquoi la surprise où j’étais ne me permit pas de l’en empêcher. […] Figurez-vous ce qu’elles purent me dire : la confusion où j’étais ne me permit pas d’ouvrir la bouche, et je n’expliquai mon désespoir que par mes larmes et mes soupirs. […] Du reste elle me dit de faire tout ce que je jugerais à propos ; qu’elle n’avait rien à me prescrire, et que pourvu que je ne m’éloignasse pas de la vertu, toutes les autres démarches m’étaient permises dans l’état violent où j’étais. […] Je me bornai à ne me confier qu’à Sainville ; ce fut à quoi je me déterminai ; mais quoique sa probité me fût connue, une timidité naturelle et ma pudeur ne me permirent pas d’aller chez lui. […] J’avais oublié de vous dire, Madame, que sitôt que ma santé me l’avait pu permettre, je m’étais retirée chez ma mère.
Dans l’état où je suis, lui répondis-je, en me jetant à ses pieds, il ne m’est plus permis de feindre. […] Pour le bien il m’appartient, et m’étant permis d’en faire, quand je serai en âge, tout ce qu’il me plaira, je vous jure de vous en faire le maître. […] Madame, reprit-il, ce n’est point à vous que je m’adresse ; il est permis à un malade de se plaindre, vous saurez demain le sujet que j’en ai ; pour aujourd’hui, laissez-moi poursuivre l’histoire de Jussy. […] Cela étant, dit Du Val, il n’y a point d’autre parti à prendre que de présenter une requête à Monsieur l’archevêque de Paris, où tout cela sera énoncé, et le prier, pour éviter de nouveaux embarras et les caquets, de vous permettre de vous épouser le plus tôt que vous pourrez, dès aujourd’hui même, si faire se peut. […] Il sortit, sa femme et sa fille le suivirent, quelque chose qu’on pût leur dire pour les faire rester ; car on ne permit pas que Madame de Jussy allât après eux.
Il ne se souvenait plus des mauvais traitements qu’il venait de recevoir ; il mangeait et buvait mieux que jamais. et le trésor qu’il possédait lui mettant le cœur en joie, il en dit des meilleures ; mais Don Quichotte ne lui permit pas de s’étendre. […] La médiocrité et la pureté des mœurs ne permettait pas pour lors qu’on s’enrichît des dépouilles d’autrui ; les fortunes n’étaient point si subites ni si opulentes ; on ne voyait point tant de faste parmi des gens sortis de la lie du peuple, et aussi n’y voyait-on point tant de malheureux et d’oppressés. […] Il n’était point permis à un évêque de quitter son église pour une autre, ou si cela se faisait, on était forcé de le faire par le besoin qu’avait un diocèse d’un pasteur dont on avait déjà éprouvé la vigilance et la doctrine.
Le jaloux trompé Histoire Pour ne point causer de scandale, vous me permettrez de vous cacher le nom des gens à qui l’aventure que je vas dire est arrivée, et même le lieu et la province où elle s’est passée, il suffit que ce soit en France et que le héros soit français. […] La surprise de Célénie ne lui permit pas de l’interrompre, ainsi le cavalier eut le temps de lui dire qui il était, et tout ce qu’il avait fait pour avoir accès auprès d’elle, et pour gagner la confiance de son époux. […] A ces mots ils tombèrent tous deux dans les bras l’un de l’autre, et ne purent prononcer que des paroles entrecoupées de sanglots que leur amour leur mettait à la bouche ; mais malgré leur douleur réciproque et tout ce que le cavalier put dire, Célénie ne se rendit pas et s’obstina toujours à vouloir qu’il se retirât ; et tout ce qu’il en put obtenir, fut encore quatre jours qu’elle lui permit de rester auprès d’elle. Ces quatre jours devaient être employés à se faire leurs adieux, et à tâcher de découvrir quelque moyen pour se donner de leurs nouvelles l’un à l’autre ; et c’était à quoi il trouvait mille difficultés, parce que Célénie ne pouvait parler à qui que ce fût de dehors, et qu’il ne lui était pas permis d’écrire. […] Sa jalousie ne lui permit pas d’écouter assez longtemps pour avoir l’intelligence de tout, et sitôt qu’il les vit entre les bras l’un de l’autre, il se découvrit.
Son étonnement ne lui permet pas d’ouvrir la bouche pour défendre son innocence, qui éclate dans son silence ; mais souffrez que je vous la représente en son entier. […] Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées. […] Il ne faut que savoir l’aventure qui lui est arrivée il n’y a pas si longtemps avec une fille nommée Altisidore. — Je la sais aussi bien que vous, repartit Molieros, c’était moi qui lui en avais inspiré la tentation, et je l’avais conduite jusques au point de réussir quand des esprits d’en haut gardiens de l’honneur de cette fille vinrent mal à propos les séparer tous deux et les châtièrent de leurs mauvais desseins sans leur avoir permis de l’accomplir.
Je la rassurai contre ses soupçons, et lui dis que le meilleur moyen de la convaincre était de la faire demander à sa mère ; que je ne l’oublierais pas, et que je la suppliais de me le permettre. […] Notre sang et la colère nous rendaient affreux, et ne nous permettaient pas d’examiner ni nos paroles, ni nos actions. […] Mais ma sœur, dit la mariée, on peut y être sensible quand il est permis, comme il l’est avec un homme qu’on a épousé. […] Et depuis quand est-il permis, et même fait-on gloire de se déclarer soi-même traître et parjure ? […] Elle m’embrassa encore, et me promit de se donner à moi sitôt que la bienséance le lui permettrait.
Elle avait dû le prévoir, mais son peu d’expérience, et la droiture de ses intentions ne lui avaient pas permis de rien craindre sur sa démarche, ni de faire réflexion qu’une femme présume trop de sa vertu, lorsqu’elle compte de se retirer entière d’un rendez-vous qu’un amant lui a donné dans un lieu où rien ne s’oppose à ses vœux, et où au contraire le silence et la solitude le favorisent et donnent tout lieu à ses entreprises. […] Je viendrai ici le matin et en ressortirai le soir, parce que j’ai quelques affaires qui ne me permettent pas de paraître pendant le jour, ni de rester chez un parent où je couche ; ainsi, dit-il, je ne vous incommoderai pas beaucoup, que pour aller me faire apporter à manger, et dès demain matin je viendrai prendre possession de votre chambre ; et en même temps il lui donna de l’argent pour arrhes. […] Puisque Madame et ces Messieurs, reprit le duc de Médoc après que la marquise eut cessé de parler, nous ont avoué avec sincérité le génie de leur nation, il est juste de leur rendre le change, et d’avouer qu’il est bien plus chrétien de pardonner que de se venger, et qu’ainsi leurs maximes sont préférables aux nôtres ; cependant nous ne sommes pas les seuls qui nous servions du poignard lorsque nous surprenons nos femmes en flagrant délit, les Français aussi bien que nous s’en servent assez souvent, et quoique cela soit absolument condamnable, il semble qu’il soit permis de le faire, parce qu’on suppose qu’un homme n’a pas pu résister aux mouvements impétueux de la nature, ni à la rage qu’un pareil objet lui a inspiré.
Il t’avait permis d’attaquer ce chevalier sur terre à armes égales, et quand il est en disposition de combattre contre toi, tu te rends invisible, de peur d’en être vaincu. […] Au dernier coup l’illustre Dulcinée magnifiquement vêtue, et d’un visage fort agréable, se leva et lui vint tendre la main en le remerciant de la meilleure grâce du monde ; elle remercia aussi Don Quichotte de sa constance et de sa fidélité, et s’adressant à Pluton pendant qu’on déliait Sancho, elle le supplia de lui permettre de reconnaître les travaux que le fidèle écuyer avait soufferts pour elle. Pluton le lui ayant permis, elle se rapprocha de Sancho et lui donnant une bourse : Tenez, lui dit-elle, ô le plus fidèle et le plus digne écuyer de la Chevalerie errante, recevez toujours quatre cents écus que je vous donne pour arrhes de ma reconnaissance.
Avant que de sortir tout à fait du château de Valerio, et finir les aventures de Don Quichotte et de Sancho, qui se terminèrent chez le duc de Médoc, il paraît à Ruy Gomez, qu’après avoir rendu compte des actions et des paroles de deux fous, il doit dire aussi ce que d’honnêtes gens qui avaient de l’esprit, avaient fait lorsque la santé des uns et la douleur des autres leur avait permis de se rejoindre ensemble, et de former une espèce de société. […] Les Espagnols prétendirent que l’indifférence des Français se remarquait jusque dans leur conduite générale, par l’abandon qu’ils faisaient de leurs maîtresses et de leurs femmes mêmes, à qui ils permettaient d’aller partout où bon leur semblait, et avec qui il leur plaisait, sans en témoigner le moindre chagrin.
Mais non, contre les commandements de Dieu, la charité et les obligations du sang, il leur a été permis de devenir impies et barbares. […] Si Dieu permettait que les éléments insensibles partageassent ainsi la vengeance des pauvres, les maltôtiers songeraient plus qu’ils ne font à leur ôter leur nécessaire. […] A l’égard de M[onsieulr et de Madame d’Orléans, ils lui en voulaient dès longtemps, et leur haine était bien fondée, si parmi des chrétiens il était permis d’en avoir. […] Qu’il soit permis de leur faire des legs. […] Que pour que cela fût fallait leur permettre le commerce de lettres avec qui bon leur semblerait, mais non pas de parler à personne.
Il répondit, qu’après avoir quitté la comtesse, la peur ne lui avait pas permis de voir quel chemin il prenait, et qu’il était venu justement s’enfourner dans cette même caverne, où les voleurs s’étaient rassemblés peu de temps après. […] Don Quichotte lui promit de lui répondre là-dessus une autre fois, ce que le temps présent ne lui permettait pas de faire ; ensuite ayant assez repu, ils continuèrent leur quête.
Nos chevaliers fermaient toujours la porte de la chambre sur eux, en ôtaient la clef, et après cela se couchaient et dormaient, si les visions de Don Quichotte le leur permettaient. […] Don Quichotte se ressouvint qu’il lui était permis de l’aider de ses conseils, c’est pourquoi il lui cria : Courage, ami Sancho, avance toujours, évite le premier coup, et la victoire est à toi. — Hé !
Des Ronais fit les honneurs de chez lui, ils se mirent à table, et s’entretinrent de leurs anciennes connaissances, et se rendirent compte en gros de tout ce qui leur était arrivé depuis leur séparation, attendant qu’un plus long loisir leur permît d’entrer dans un plus ample détail. […] Vous le saurez, reprit Dupuis, lorsque je vous raconterai ce qui m’est arrivé en mon particulier : cependant ne vous chagrinez point de cette lettre : elle est toute chrétienne, et d’une véritable religieuse qui ne songe qu’à son salut, et à celui de son prochain : je vous en ferai voir une copie que Gallouin m’a permis de faire.
Qu’il n’avait jamais douté que sa fille et moi n’en eussions fort bien usé à son égard, si il avait permis notre mariage. […] Les termes où nous en étions, pouvaient me permettre de lui demander à qui elle écrivait. […] Cette fille me le permit, et j’allai chez moi me débotter ; car comme je vous ai dit, j’étais venu descendre chez elle. […] Si vous voulez me le permettre, j’irai tout présentement ; et à mon retour je vous en dirai des nouvelles certaines en soupant. […] J’ai fait mon possible pour le retenir, mais ses affaires ne lui ont pas permis de vous attendre.
Sancho lui-même, qui se comptait un gros seigneur, s’était mis sur son propre, et commençant à se donner des airs de conséquence, il eut l’effronterie de dire aux gens du duc en présence de leur maître, et en leur montrant les richesses de Don Quichotte et les siennes : Tenez, Messieurs, quand vous viendrez ici faites comme dans un jardin où il est permis d’avoir des yeux, mais point des mains. […] Si je vous voyais plus longtemps je ne ferais que me rendre malheureuse, ainsi permettez-moi de prendre de vous un congé éternel.
Lorsque le temps ne permit plus d’aller le soir à la promenade, j’allai jouer chez elle. […] Le trésor n’en eût pas été beaucoup plus riche ; nous avions tous nos vues qui ne nous permettaient pas de fausser compagnie. […] Qu’il était vrai que nous ne devions point espérer qu’un heureux mariage nous unît du vivant de mon père, mais que tout au moins il nous était permis de nous aimer, de nous le dire, et de nous marier à son insu, puisque j’étais en âge. […] Pour toute réponse je la baisai, et lui dis en l’embrassant, il me sera donc enfin permis, ma chère enfant, de passer quelques nuits avec toi, et de t’avoir toute à ma disposition ? […] Je me jetai à ses pieds, et lui offris ma bourse, où il y avait cinquante louis d’or, mon diamant, ma montre, et un billet de tout ce qu’il voudrait pour me permettre d’écrire un mot à mon épouse, et l’engager à le lui faire rendre.
Il ne leur est même pas permis de faire d’autre commerce, négoce ou métier, que celui de leur père. […] Troisièmement, il faut qu’elle persévère ; lui étant toujours permis de se dédire, jusqu’à ce qu’elle soit liée au cadavre, comme on va voir. […] Cela lui fut permis ; & notre chirurgien eut le chagrin de voir sa bêtise & son ignorance éclater aux yeux de tout le monde, curieux de voir l’endroit que cette bête avait toujours montré sous sa tétine gauche. […] Le vent est assez bon, mais nous n’allons que fort peu, parce que le ciel couvert ne permet pas de distinguer où l’on va. […] Je le prie de me permettre d’en faire encore deux ici.
L’auteur aurait apparemment corrigé ces endroits s’il avait écrit son ouvrage pour le donner au public ; mais l’on n’a point cru que la même chose fût permise à d’autres. […] Le temps le permettait, et nous n’avions envie d’y rester que pour donner le temps de servir. […] Le vent de tramontana maestro, ou de Nord-Nord-Ouest, calma tout d’un coup, et ne permit pas à M. du Quesne de sortir de Sicile. […] Le temps de carême ne permet pas à ces gens-ci de vendre ni viande ni œufs, et point de poisson. […] M.Hurtain a reçu ce soir l’extrême-onction : la douleur ne me permet pas d’en dire plus.
C’est la jalousie qu’ils ont de leurs filles et de leurs femmes qui ne leur permet pas de souffrir qu’on les voie. […] On dit ici que c’est une pagode ou si vous voulez un temple des idolâtres, mais moi après l’avoir observé autant que la distance des lieux le peut permettre, je crois que c’est un magasin hollandais nouvellement bâti. […] Il faut savoir que par parents et amis j’entends les gens de même famille qu’ils appellent castes* ne leur étant pas permis de s’allier dans une autre ; et ainsi ils sont distingués entre eux par familles de même que les Juifs par tribus. […] Nous sommes présentement à l’ancre où nous avustons nos manœuvres qui sont toutes coupées, et où nous remettons d’autres voiles que celles que nous avions, parce qu’elles sont toutes crevées, jusques à ce que le temps nous permette de les raccommoder. […] Hurtain notre défunt capitaine, que la solennité du jour d’hier dimanche de Quasimodo ne permit pas de faire.
Je n’y viendrai plus puisque vous me le défendez, je vous écrirai, puisque vous me le permettez ; mais vos réponses, qui me les rendra ? […] Mais parce que, belle Angélique, continua-t-il, en s’adressant à elle, vous pourriez croire que mes libéralités seraient intéressées, et que j’espérerais de vous quelque faveur contraire à votre vertu, et au respect que j’ai pour vous, je prie devant vous votre mère de ne vous point quitter de vue lorsque nous serons ensemble ; et je vous jure dès à présent de n’aller vous voir chez vous, que lorsqu’il vous plaira me le permettre, si rarement que mes visites ne vous causeront aucun scandale, et d’avoir pour vous autant de respect que si vous étiez élevée au-dessus de moi, autant que vous devriez l’être, si votre fortune se rapportait à votre mérite. […] Qu’elles me permettent de me justifier, et pour cela qu’elles ne dédaignent pas de m’entendre. […] Cette princesse lui permit de venir, et ajouta qu’elle était très satisfaite de la savoir si sensible sur le chapitre de l’honneur ; que cela lui faisait présumer qu’elle s’était toujours gouvernée sagement, et pour lui marquer, dit-elle, que sur votre seul rapport je n’en doute pas, dites-lui ce que vous allez voir.
Comme les chirurgiens le voyant hors d’affaire lui permirent l’usage du vin pour hâter son rétablissement, il demandait incessamment à boire, et trompant sa garde, qui n’osait en cela acquiescer à ses volontés, crainte d’une rechute plus dangereuse que la maladie, lorsqu’il pouvait s’emparer d’une bouteille de vin, il la suçait jusqu’à la dernière goutte.
Don Quichotte en fit autant, après avoir fait quelques réflexions sur son malheur, qui ne lui permettait pas de désenchanter Dulcinée, lui qui délivrait d’autres dames qui ne le touchaient pas de si près.
Outre sa brûlure il avait encore l’estomac tout noir de la contusion, joint à cela qu’il ne voyait goutte du tout ; mais son mal le plus sensible pour lui, était celui de la mâchoire, parce qu’il ne lui permettait pas d’ouvrir la bouche ni pour mâcher ni pour parler.
Il ne savait par où s’y prendre, mais sa vaine gloire ne lui permit pas d’avouer son ignorance.
L’écuyer ajouta mille autres choses à cela ; mais il ne put persuader son maître, qui deux jours après pria la duchesse de Médoc de lui permettre de s’en retourner chez lui.
Il n’en est donc pas besoin, reprit-elle ; au pis-aller votre mal n’est pas bien grand, puisqu’il vous permet de rire : vous me raillez d’une terrible force, repris-je, en riant : vous vous moquez des gens, reprit-elle sur le même ton, de dire que vous vous trouvez mal. […] Que voulez-vous perfide, lui dis-je, laissez-moi sortir : contentez-vous que je retienne mon ressentiment, et ne me porte pas aux extrémités qui me seraient permises. […] Elle me demanda si je voulais lui permettre de garder Madame Morin auprès d’elle. […] Et vous, Monsieur, poursuivit-elle, s’adressant au commandeur en l’embrassant, permettez-moi de reconnaître dans vous un bon parent et un véritable père. […] Je priai le père carme de m’accompagner, il y consentit et nous fîmes les plus grandes journées que ma faiblesse me permit de faire.
L’intérêt qu’il prenait dans la santé de Silvie ne lui permettait pas de demeurer longtemps sans en apprendre des nouvelles, et c’était lui qui envoyait l’hôtesse s’en informer régulièrement deux fois par jour.
Je suis plus gardée ici qu’une prisonnière, cependant il me sera permis de vous écrire, car pourvu que je n’entreprenne point de sortir du couvent, on ne me défend point le reste. […] On lui dit que j’étais marié en Angleterre où je m’étais retiré, elle ne le crut pas ; et cela joint à l’abandon général de tout le monde la fit douter de tout ; d’autant plus que père, sœur, religieuses, directeur et confesseur la persécutaient opiniâtrement de faire ses vœux : et de telle sorte, qu’ils voulurent lui faire signer une requête à Monseigneur l’archevêque, par laquelle elle suppliait sa charité paternelle de lui permettre de faire ses vœux trois mois après sa prise d’habit, attendu sa grande vocation, et qu’elle avait sucé les maximes du couvent, y ayant été élevée, et d’autres raisons qui ne me font rien, et toutes également fausses.
— Madame, répondit Don Quichotte avec un air froid à glacer, et d’un ton tout magistral, si Altisidore avait été bien sage dans son cœur, les enchanteurs qui l’ont maltraitée auraient été ses défenseurs, et non pas ses bourreaux ; elle n’a que ce qu’elle mérite, et elle a tort de me demander vengeance d’eux, puisque j’aurais fait moi-même ce qu’ils ont fait ; Dieu bénit les bonnes intentions et punit toujours les mauvaises ; permettez-moi de ne vous en pas dire davantage ; elle peut s’expliquer elle-même.
Ce bon prêtre s’était seulement contenté de lui représenter que la médiocrité de sa fortune ne lui permettait pas de suivre tout à fait les mouvements de son cœur ; mais voyant l’augmentation qui était arrivée au bien de Don Quichotte, il avait été le premier à lui dire qu’il ne pouvait mieux faire ; de sorte que pour conclure, il ne manquait plus que le consentement de l’oncle qu’il n’était pas difficile d’obtenir, et qu’on remit à lui demander lorsque sa santé serait un peu rétablie.