En attendant son arrivée toute la troupe autour de Sancho se mit à le questionner, et pendant qu’il répondait, un satyre lui ôta son épée enchantée, et lui en remit une autre d’une garde pareille, sans qu’il s’en aperçût. […] J’ai métamorphosé en une vilaine et puante paysanne la princesse Dulcinée du Toboso, et l’ai mise à la garde du sage Merlin dans la caverne de Montésinos, où je vais deux fois la semaine lui donner régulièrement vingt coups d’étrivières, parce que ce n’est qu’une gredine qui n’a pas de quoi payer sa dépense, et que ce Don Quichotte son chevalier ne lui envoie pas un sol. […] C’était par ce même trou qu’était disparu celui qui avait été commis à la garde des armes de Sancho, et qui lui avait donné tant de coups de couleuvres ; et comme le trou n’était pas tout à fait dans sa perfection, on avait empêché Don Quichotte d’en approcher après que le maître d’hôtel s’y fut jeté.
A quoi s’expose une femme lorsqu’elle écoute ses sentiments, ou qu’elle n’est pas en garde contre les premiers mouvements de son cœur ? […] Il sut que c’était un fripier qui l’avait louée et meublée, qu’il la remplissait de gens qu’on ne connaissait pas ; et que pour la garde des meubles, il y faisait loger une femme âgée, qui nettoyait tout. […] Après cela Verville sortit, et dans la crainte où il était que Cléon et Justin ne changeassent de sentiment, il ne passa chez lui que pour prendre de l’argent et monter à cheval ; et depuis ce temps-là il n’a pas remis le pied dans la province, et n’a eu garde de l’y remettre tant qu’il a vécu.
Elle me recommanda le secret, je n’avais garde d’y manquer. […] Je montai à cheval à mon tour ; la gourmette était détachée, je n’y pris pas garde. […] Nous logions tous deux chez elle ; mais nous n’avions garde de nous quereller. […] Je n’eus garde de dire ce que je pensais là-dessus, ni les termes où nous en étions elle et moi. […] Je rappelai inutilement mes idées ; je n’avais garde de songer à Madame de Londé.
Ils revinrent tous deux l’un sur l’autre en portant la main sur la garde de leurs épées ; mais tous deux furent également surpris de ne pouvoir pas la tirer du fourreau. […] Il te hait peut-être encore à cause de ton maître, qu’il veut perdre, et qu’il hait comme le diable, parce qu’il est écrit dans les destinées, que le grand Don Quichotte doit combattre et vaincre un jeune chevalier, qu’il protège, et que tous les démons croient son bâtard ; avertis-l’en, afin qu’il s’en donne de garde, et que vous vous prépariez tous deux à soutenir de rudes combats en peu de temps, et à soutenir les plus glorieuses aventures de votre vie, pour tirer la pauvre princesse Dulcinée du Toboso de l’enchantement où Merlin la retient comme une gredine dans la caverne de Montésinos.
Le seigneur Don Quichotte peut t’assister de ses conseils ; il peut même te favoriser de sa présence, mais je lui défends de te secourir, et même d’approcher de quinze pas de ses armes sous peine de perdre les siennes et d’acquérir ma haine pour toujours : vois, indigne Sancho, quel malheur ton imprudence t’attire ; souviens-toi que l’enchanteur qui garde ta dépouille, n’a point de temps à perdre, parce qu’il faut qu’il aille et revienne du Cathay avant le coucher du soleil ; il est levé, ainsi ton épée ne te servira de rien contre lui ; cours donc dès la pointe du jour à la conquête de tes armes, ou ne te présente jamais devant les braves gens, et renonce à la profession et aux espérances de devenir roi ou empereur de la Chine. […] leur dit Don Quichotte, vous ne voyez pas les armes et le cheval du chevalier Sancho pendus à un arbre, et un enchanteur au pied qui les garde ?
Mons[ieu] r le duc de Charost, capitaine des gardes, était à leur tête. […] On n’avait garde de penser que ce fût au sujet de M. […] Ils sont dans la salle des gardes, reprit M. de La Feuillade. — Faites-les venir, lui dit le Roi. […] Ils n’avaient garde de s’en imaginer le sujet, qui ne fut pas longtemps à être développé. […] Buvons un coup, poursuivit-il, et confions-nous à Dieu, ce qu’il garde est bien gardé.
Comme il aurait déjà voulu être bien loin avec son argent, il regardait s’il ne verrait pas une porte ouverte pour sortir au plus vite, mais le pauvre homme n’avait garde d’en voir ayant toutes été fermées avec une grande exactitude. […] Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées.
On fait garde perpétuelle dans ce fort, comme en Europe. […] Ainsi, on voit très peu de secondes noces ; parce que ces femmes, jouissant de la liberté par la mort de leur mari, n’ont garde de se rejeter dans l’esclavage. […] Enfin, je montai à cheval, & Malroi me conduisit avec deux gardes, comme il me l’avait promis. […] Ils trouvèrent MM. de Lédiguières & de La Feuillade dans le salon des peintures : celui-ci, capitaine des gardes, fit entrer l’Arménien & son avocat. […] Le passage de ces mandarins leur en offre une, & ils n’ont garde de la manquer.
Ne sais-tu pas bien qu’il y a des démons qui gardent tous les trésors, et devais-tu douter qu’il n’y en ait de commis à la garde de l’honneur d’Altisidore que tu voulais ravir ? […] Sancho se leva le soir et vint souper avec toute la compagnie qui le questionna sur son absence ; mais il n’eut garde de rien dire, et on ne parla pas plus d’Altisidore que si elle n’avait jamais été au monde.
Sortez tous deux à la pointe du jour, à pied, et sans épée, et donnez-vous de garde de dire votre secret à personne, car tout disparaîtrait.
Au dessert, tous ces messieurs se sont concertés sans affectation : je n’y ai pas pris garde moi-même. […] M.de La Chassée, qui s’était chargé de la garde des scellés, en a été déchargé par la reconnaissance que j’en ai faite. […] Frémont, garde du Trésor royal ; et ainsi cousin germain de Mme la maréchale de Lorges. […] Je n’ai garde, lui destinant l’autre. […] Je la cassai, et lui jetai la garde et le reste.
Don Quichotte qui n’avait garde de demeurer en si beau chemin, reprit la parole après le duc, et après avoir répété une partie de ce qu’il avait dit, il ajouta que l’emploi de délivrer son pays de malfaiteurs et de brigands, était non seulement honorable, mais encore digne d’un roi ; que c’était par là qu’Hercule, Thésée et plusieurs autres héros s’étaient rendus fameux ; que c’était le premier devoir de la Chevalerie errante, puisque c’était délivrer les faibles des torts et des violences que les méchants leur faisaient, et que quand il serait roi, il ne tiendrait point cette recherche au-dessous de lui.
Comme les chirurgiens le voyant hors d’affaire lui permirent l’usage du vin pour hâter son rétablissement, il demandait incessamment à boire, et trompant sa garde, qui n’osait en cela acquiescer à ses volontés, crainte d’une rechute plus dangereuse que la maladie, lorsqu’il pouvait s’emparer d’une bouteille de vin, il la suçait jusqu’à la dernière goutte.
Je mis un laquais en garde pour m’avertir les soirs lorsqu’elles seraient sur leur porte, non pas la mère que je ne cherchais pas, mais son aimable fille, avec ses sœurs. […] J’en savais bien le sujet, mais je n’avais garde de le lui découvrir. […] Je m’en donnerai bien de garde, interrompit-elle, c’est d’elle dont nous devons nous défier plus que de tout autre ; la crainte de perdre son procès l’obligerait à me sacrifier, et je serais bientôt dans un couvent. […] Je ne craignis plus que mon laquais, mais pour le mettre hors d’œuvre, je fis louer une autre chambre dans une maison d’à côté, qui appartenait au même propriétaire, et de son consentement, je fis faire une porte de communication d’une chambre à l’autre, de sorte que ma femme n’entrait point par la même porte que moi : ainsi mon laquais qui montait avec moi chez cet homme, et qui restait toujours en haut pendant que j’y étais, n’avait garde de la voir ni entrer ni sortir. […] Elle écoutera la raison, et ne me voyant pas en état de m’en dédire, il faudra bien qu’elle y consente, ou du moins qu’elle en garde le secret.
On garde cette eau pour les bestiaux et on donne à l’équipage de celle du fond de cale. […] Le maître et les pilotes sont au désespoir de n’avoir pas pris garde de plus près à leur almanach pour savoir le saint d’aujourd’hui. […] Dieu nous en veuille préserver : ce qu’il garde est bien gardé. […] On y fait garde ponctuelle comme en Europe. […] Nous étions tellement acharnés que nous n’avons point pris garde à ce signal et ne l’avons reconnu que lorsque le Gaillard a été sous les voiles.
Il était suivi de ses gardes et de plusieurs hommes de main en cas de besoin.
Aussitôt qu’il fut parti, notre héros avait été se promener, et du parc de Valerio était entré dans la forêt, dans l’intention d’observer si le nouveau chevalier exécuterait bien toutes les cérémonies de l’Ordre : il l’avait cherché fort longtemps, et n’avait garde de trouver en faction un homme qui était au cabaret.
Les Français convinrent encore de cela ; mais ils ajoutèrent que ce n’était pas par un motif d’indifférence, que les amants et les hommes mariés abandonnaient en France leurs maîtresses et leurs épouses à la garde de leur seule bonne foi, puisque toutes leurs actions les touchaient autant qu’elles pouvaient toucher les Espagnols ; mais que cela provenait encore du fond inépuisable d’estime qu’ils avaient pour elles, et de leur confiance en leur vertu, qui les empêchait de croire qu’elles pussent faire aucune démarche contre la fidélité qu’elles leur avaient jurée, ni même avoir la moindre pensée dont ils pussent tirer aucun sujet légitime de se plaindre.
On ne savait ce que c’était que de banqueroute ni banqueroutiers, ou bien on les punissait plus sévèrement que les voleurs de grands chemins, contre qui tout le monde est en garde, par la raison que les voleurs ne violent point la bonne foi, puisqu’on se méfie d’eux, au lieu que les autres font servir ce puissant et premier lien de la société civile pour voler impunément des gens dont ils trahissent la confiance.
Celle de Des Frans fait connaître, que quelque fonds qu’une femme puisse faire sur sa propre vertu, elle doit être toujours en garde, et cela avec d’autant plus de soin, qu’elle a de beauté et de mérite, parce que c’est ce qui est cause qu’on l’attaque plus opiniâtrement ; et que tôt ou tard, elle peut être la dupe de sa propre confiance : elle fait voir aussi à quelle extrémité un amour outragé peut se porter.
Que pour sa personne il ne lui fallait qu’un valet et sa cuisinière, et une garde dans ses maladies, et pour s’appuyer sa canne ou le bâton dont on faisait son lit. […] Mais je crois que nous renouerons, car je suis sûre qu’il m’aime autant que jamais ; et pour moi je vais vous montrer à quel point je l’aime, puisque je garde encore des mesures avec lui, après en avoir reçu l’impertinente lettre que voilà, et que je vous prie de lire. […] Voilà ce qu’on m’a chargé de vous dire, et que vous preniez bien garde à vous bien servir de cette occasion-ci, car si vous la refusez, vous pouvez compter que ce sera la dernière.
La société qui en fut instruite, n’eut garde d’empêcher un combat qui devait la divertir.
Tu sais bien ce qu’il t’en a coûté pour tes médisances, tes menteries et ton avarice ; et ce qu’il en doit coûter à ta femme, que tu dois payer sitôt que tu la verras, sous peine d’être étrillé encore en chien renfermé ; souviens-t’en bien ; on a sans doute oublié exprès la gloutonnie, mais prends-y garde, tu t’en sentiras dans peu de temps, si tu ne songes à te réformer.
Le héros de la Manche n’avait garde de demeurer muet dans une si belle occasion d’étaler sa morale.
Ceux qui étaient commis à sa garde ne m’ont pas fait courir beaucoup de risque, et si tous tes démons ne sont pas plus méchants que ceux que j’ai trouvés dans mon chemin, je les défie, et jure par ma barbe de les défaire tous à coups de fouet.
— Il se trouve ici un fort bon parti, continua la duchesse sans faire semblant d’avoir pris garde à ce que la mère et la fille s’étaient dit ; mais on dit que votre fille a une amourette et qu’un certain homme ou garçon nommé… — Non, non, Madame, interrompit la mère, jour de Dieu, Nicolas a sauté par la fenêtre avant jour sitôt qu’il m’a entendu(e], et personne n’en peut parler, puisque personne ne l’a vu, et que Sanchette couche à mes côtés. — On le sait pourtant, comme vous voyez, dit la duchesse d’Albuquerque. — Oh bien, Madame, répondit la fille en colère, qu’on le sache ou qu’on ne le sache pas, je n’y ai fait aucun mal ; honni soit qui mal y pense, bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée.
Je portai la main à mon épée, et peut-être lui aurais-je fait un mauvais parti, si heureusement la garde ne s’était trouvée prise dans un nœud de rubans. […] Nous avions résolu que je me cacherais à tout le monde, et que je ne paraîtrais point que je ne l’eusse épousée, parce qu’il fallait profiter de ce temps-là, si nous voulions que qui que ce soit ne le sût, et surtout ma mère, qui n’aurait garde de croire que je me marierais à Paris, elle qui me croirait toujours à Grenoble. […] Non, Monsieur lui répondis-je, ne sais quel il est, et je ne garde ces papiers-là que comme un préservatif contre la tentation. […] Mais outre l’éclat que j’épargnerais, je me donnerais bien de garde de me tuer le corps et l’âme pour le crime d’autrui ; et d’être en même temps, le geôlier, le bourreau, et l’idolâtre de sa personne ; et franchement le châtiment de la vôtre passait son crime, et je ne conçois pas comment le cœur humain peut renfermer tant de dureté.
Nos conducteurs eurent ordre de se tenir sur leur garde, aussi bien que les laquais tous bien armés.
Il n’avait garde de soupçonner, que sa belle-mère voulût lui jouer un tour, elle qui avait toujours refusé de retourner chez lui, quoiqu’il l’en eût plusieurs fois priée et qu’il continuât d’aller la voir à son ordinaire ; au contraire elle lui avait toujours témoigné qu’elle ne voulait jamais voir une fille qui avait traité son père avec tant d’indignité, et qui se ressentait si peu de son éducation, et elle avait si bien dissimulé ses vues, que Sotain qui croyait que tout commerce était absolument ruiné entre son beau-père, sa belle-mère et sa femme, s’applaudissait d’avoir si bien réussi, et d’avoir fait en sorte que sa femme ne vît plus personne et ne parlât plus à d’autre homme qu’à lui.
Nous fûmes ramenés à Paris, j’y fus mis dans un cachot ; et elle qui avait refusé de retourner chez d’Ivonne, fut mise à la garde d’un officier de justice, qui se chargea d’elle.
Bernay qui ne savait où était sa fille, et qui se douta que j’en serais informé, avait mis des gens en garde.