/ 31
2. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

C’est l’apothicaresse qui en a fait le conte ; tout le monde en a ri de bon cœur. […] Tout le monde le sait. […] Tout le monde va à confesse, et personne ne restitue ! […] J’ai payé le bordage d’artimon à double mesure : cela fait plaisir à tout le monde. […] Tout le monde de la table, à mon exemple, fait savonner le sien ; et Landais est occupé.

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Tout le monde croirait-il que vous feriez tant pour moi par un pur motif de charité, et sans que j’achetasse vos présents par des faveurs criminelles ? […] Moquée et raillée de tout le monde, faudrait-il que je fusse réduite à soutenir par un libertinage effectif, l’ombre d’un premier libertinage ? […] D’un autre côté vous jugerez qu’il me serait extrêmement fâcheux d’épouser une fille que tout le monde aurait vu servir. […] Elle fit sortir, quand elle la vit, tout le monde de sa chambre, jusqu’au médecin et au chirurgien qu’on avait été quérir. […] Vous pouvez commencer, Monsieur, poursuivit-elle, parlant à Monsieur de Terny, tout le monde est prêt à vous donner audience.

4. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Nous avons trouvé ici tout le monde qui travaillait. […] Tout le monde dit ici que c’est mauvais signe de les voir de même : tout le monde a raison, car, pour un bon signe, il faudrait qu’elles fussent entre les mains de notre cuisinier. […] Tout le monde ici se mêlait aujourd’hui de commander et personne n’obéissait. […] Il a fort bien fait et tout le monde en a été fort content. […] Tout le monde s’en loue, et personne n’en dit de mal.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Elle fut extrêmement surprise de la folie du pauvre gentilhomme, et ne voulait point se résoudre à faire ce qu’on voulait qu’elle fît ; mais tout le monde lui ayant représenté que c’était le seul moyen de lui rendre son bon sens, et son mari lui-même s’en mêlant, elle promit de faire ce qu’on voudrait, pourvu qu’elle le pût, et que ce fût selon les règles de la bienséance ; ce qu’on lui promit, et ce qu’elle fit aussi, comme on le verra par la suite. […] Il avait pris prétexte de là de louer toutes ses bonnes qualités, et surtout son bon esprit, qui n’avait été gâté que par ses ridicules visions ; il s’était étendu sur sa probité et sur sa droiture, qui le faisait généralement estimer de tout le monde ; il avait poursuivi par le plaindre du ridicule où sa folie exposait un des plus honnêtes hommes d’Espagne, et sans faire semblant de vouloir taxer qui que ce soit, il avait fortement blâmé ceux qui l’entretenaient dans ses imaginations ; il avait fait entendre que c’était une action contraire à la charité de se divertir aux dépens d’un cerveau démonté, qu’on pouvait facilement remettre dans une assiette tranquille, en lui donnant du repos, au lieu d’entretenir et de fomenter ses égarements. […] Tout le monde monta en carrosse, excepté nos aventuriers, qui armés comme des Amadis, montèrent sur leurs bons chevaux. […] Elle lui répondit qu’elle ne le pouvait pas cette nuit-là, parce qu’elle ne couchait pas seule ; mais que s’il voulait venir le lendemain dans une chambre qu’elle lui indiqua au bout du château, où elle irait coucher sans compagne, sous prétexte de maladie, elle le recevrait de son mieux, et qu’il lui ferait plaisir ; elle ajouta qu’elle pourrait y monter sitôt que tout le monde serait retiré ; ce qu’il connaîtrait lorsqu’elle ouvrirait sa jalousie, et lui recommanda surtout le secret, et de ne point faire de bruit. […] Tout le monde lui applaudit, et chacun le pria de donner les ordres pour l’accomplissement d’un hyménée si illustre.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Tais-toi, lui dit Pluton d’une voix épouvantable, on fait ici justice à tout le monde, laisse-le parler, on t’écoutera après dans tes défenses. […] Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées. […] Après cela Pluton demanda s’il y avait encore quelqu’un qui eût quelque chose à reprocher à Sancho et aux autres, et tout le monde ayant gardé le silence, il les déclara tous innocents, et ordonna que Sancho fût vêtu d’une robe purifiée.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Tout le monde se mit à rire de la réponse de Sancho ; mais Don Quichotte outré de son effronterie, lui dit qu’il ne devait pas parler des femmes comme il en parlait, surtout devant les dames qui l’écoutaient. — Pardi, Monsieur, répondit Sancho avec une pointe de colère, elles m’ont forcé de parler, et puis au fond je ne me plains pas de ces dames, et ne prétends point les offenser ; mais j’entends dire par tant de gens que leurs femmes ont des têtes de fer, et d’ailleurs la mienne en a une si forte, que je m’imagine qu’elles se ressemblent toutes, et que c’est queussi queusmi ; et de plus avec tout cela je ne me plains que de ma femme, parce que je n’en ai qu’une, et je crois que tous les autres aussi bien que moi ne se plaignent que de la leur, parce qu’ils n’en ont pas deux. […] Toute la compagnie se faisait un plaisir d’augmenter l’embarras de Sancho, qui les divertissait ; mais enfin ennuyé de répondre à tout le monde, et sans parler à personne en particulier, il dit tout résolument et en colère, qu’il n’avait parlé que de sa Thérèse, et au bout du compte, ajouta-t-il, qui se sent morveux se mouche. […] — Vous faites là une mauvaise application de l’Ecriture Sainte, lui dit encore le curé. — Oh pardi, lui dit le chevalier en se levant, c’est dommage que vous ne soyez pas femme, vous contestez toujours sans pouvoir vous taire ; et en même temps il sortit de la salle avec un air de dépit et de colère, qui fit rire tout le monde autant et plus que ce qu’il avait dit. […] Tout le monde se mit encore à rire de cette belle expression de San-cho, à qui son maître fit signe de se taire, et continua son histoire, qui ne fait rien à celle-ci, puisqu’elle est écrite ailleurs.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Les Français convinrent, que l’amour semblait être né en Espagne, où généralement tout le monde y était porté, qu’il semblait même que les Espagnols aimaient d’une manière plus sérieuse que les Français, puisqu’il paraissait qu’ils faisaient de leur amour une des principales occupations de leur vie ; mais que cependant les Français aimaient d’une manière plus engageante, et que si on ne trouvait pas parmi quelques-uns d’eux autant de constance qu’aux Espagnols, on y trouvait du moins plus de feu et de vivacité. Les Espagnols répliquaient, que par le consentement général de tout le monde, l’amour qui n’était point accompagné de la constance n’était point un véritable amour, et qu’ainsi les Français n’aimant pas avec constance, on pouvait dire que leur amour n’était point un amour, mais seulement un feu de paille. […] Ils ajoutèrent, qu’ils convenaient qu’il y avait en France beaucoup de maîtresses et même d’épouses, qui trompaient cette confiance, et qui étaient véritablement infidèles ; mais qu’ils ne doutaient pas qu’il n’y en eût pour le moins autant en Espagne, étant le propre de tout le monde, et surtout des femmes, de se porter avec ardeur à tout ce qui est défendu, et de se dérober à un aussi dur esclavage, que celui où elles se voient réduites.

9. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Tout le monde dit qu’on ne s’est jamais si opiniâtrement battu. […] Ce malheureux pays-ci chagrine tout le monde. […] M.Charmot s’en est mêlé ; tout le monde s’y est fourré. […] Espèrent-ils que tout le monde les en croira sur leur seule parole ? […] & qui sont encore entre les mains de tout le monde ?

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

Tout le monde l’en félicita, on l’arma avec cérémonie ; et les dames y ayant mis la main lui firent plus d’honneur que jamais chevalier errant n’en avait eu. […] Il fut obligé de se mettre sur le ventre, et en mangeant avec son visage tout ridé et roussi, il ne ressemblait pas mal à un chien couvert de la peau d’un singe ; ce qui faisait rire tout le monde, surtout lorsqu’il buvait, comme il lui arrivait fort souvent, malgré la posture contrainte où il était ; parce que les dames qui avaient voulu absolument avoir l’honneur de le servir, n’attendaient pas qu’il en demandât. […] Nous verrons ce qui en sera dans son temps ; il faut reconduire toute la bande au château, où tout le monde arriva fort content de la matinée, excepté Don Quichotte qui ne disait pas ce qu’il en pensait.

11. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Elle en tomba malade, et en cacha le sujet à tout le monde. […] Tout le monde s’en étonnait ; car je ne passais pas pour fort endurant. […] Je remarquai avec plaisir que Silvie se faisait aimer de tout le monde. […] Comme j’étais l’auteur de la querelle, tout le monde fut contre moi. […] Tout le monde en fit autant, de sorte que le pauvre Des Ronais, pillé par tout le monde, se mit à genoux les mains jointes, et leur demanda quartier, et pardon à sa maîtresse.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Tout le monde était donc convaincu que jamais femme n’avait été autant aimée de son époux que celle-là l’était du sien ; elle le crut aussi, et ce fut son malheur, parce que cela l’obligea à en avoir pour lui plus d’égards et plus de complaisance dans les ridicules démarches que cet esprit incorrigible lui fit faire. […] Elle ne visitait même que fort rarement son père et sa mère, qui plusieurs fois lui en demandèrent la raison, sans en pouvoir tirer d’autre que celles qu’elle donnait à tout le monde. […] cette démarche ne serait-elle pas blâmée de tout le monde, et vous-même ne perdriez-vous pas l’estime que vous avez pour moi ? […] Ceux-ci qui l’avaient dit à d’autres avaient donné lieu à mille railleries ; tout le monde lui donnait le tort et plaignait sa femme dont l’évasion faisait un bruit terrible. […] Il n’avait fait aucune plainte en justice, et tout le monde le regardait comme un fou, ainsi on voulut bien en faveur de Célénie croire que tout ce qu’il avait dit n’était arrivé que dans son imagination.

13. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Je vous dirai seulement ce qui s’est passé depuis votre départ, qui surprit tout le monde qui vous connaissait. […] Je n’ai jamais vu d’homme si bien tourné en ridicule, je montrais ce qu’elle m’en écrivait, et tout le monde admirait comme moi la délicatesse de la satire. […] Tout le monde a cela de propre, particulièrement les femmes, de se porter avec ardeur à tout ce qui est défendu. […] Il en fit sortir tout le monde ; il la fit asseoir sur son lit, et moi dans un fauteuil à son chevet. […] Cette action qui a scandalisé tout le monde, qui l’a sue, ne m’a point rebutée.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVIII. De l’arrivée du duc de Médoc, et de la mort touchante de Deshayes. »

Celui-ci y vint de bon cœur, et lui pardonna de même ; et enfin Deshayes s’étant réconcilié avec tout le monde, et après avoir fait signer son testament par tous les assistants comme témoins, et l’avoir mis entre les mains de Silvie, qui fondait en larmes, pria tout le monde de sortir, et de le laisser seul avec un confesseur qui ne l’avait point quitté depuis le soir du jour précédent.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »

Pendant qu’ils y travaillaient il entra dans la chambre de Valerio dont il fit sortir tout le monde, et étant resté seul avec lui, après l’avoir préparé à ce qu’il avait à lui dire par un discours fort moral sur les accidents de la vie, que l’Espagnol rapporte, et que je passe sous silence, il lui lut le papier qu’il avait apporté, et lui expliqua tout le reste de vive voix. […] Le reste de la journée se passa dans le château avec assez de joie, par rapport à la situation où tout le monde était.

16. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Enfin ces deux hommes donnèrent à rire à tout le monde. […] J’avais reçu Clémence entre mes bras, je l’avais baisée et embrassée devant tout le monde en pleine église. […] Le murmure continuant toujours, l’impatience me prit ; je m’adressai à Bernay d’une voix assez haute pour être entendu de tout le monde. […] Je vous épouse Mademoiselle, poursuivis-je, en lui mettant une bague au doigt, et l’embrassant une seconde fois devant tout le monde ; après quoi sans cesser de parler, et adressant toujours la parole à Bernay : vous voyez, Monsieur, lui dis-je, que la volonté de Mademoiselle votre fille n’est ni forcée, ni contrainte, votre opposition serait inutile. […] Elle vint d’un pas assuré et ferme, et l’agitation et la chaleur de l’action la faisaient paraître à tout le monde la plus belle personne qu’on eût jamais vue.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

On ne savait ce que c’était que de banqueroute ni banqueroutiers, ou bien on les punissait plus sévèrement que les voleurs de grands chemins, contre qui tout le monde est en garde, par la raison que les voleurs ne violent point la bonne foi, puisqu’on se méfie d’eux, au lieu que les autres font servir ce puissant et premier lien de la société civile pour voler impunément des gens dont ils trahissent la confiance. […] Les femmes n’étaient servies que par des femmes ; le grand monde leur était inconnu ; leur domestique faisait toute leur occupation, et leur propre jardin bornait leur promenade ; assez parées de la seule nature, elles faisaient consister leur beauté dans leur vertu, et leur mérite dans leur attachement pour leurs époux, sans témoigner aucun empressement pour ces sortes de parures que la mode invente tous les jours ; leur honneur ne courait aucun risque ; armées de leur seule modestie et de leur pudeur, elles retenaient tout le monde dans le respect, et ôtaient la hardiesse de leur rien dire de malhonnête.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Elle poussa la porte, et la première chose qu’elle vit fut le chevalier Sancho dans l’état où l’enchanteur l’avait mis ; malgré toute sa modestie elle ne put s’empêcher d’en rire ; le duc qui lui donnait la main, Dorothée et Gabrielle qui les suivaient, et qui eurent la même vision, en rirent aussi à gorge déployée ; l’officier était sur les épines dans la crainte que le scandale ne lui fît des affaires, mais voyant que tout le monde en riait, il en rit aussi et courut détacher le patient qui suait à grosses gouttes. […] Elle ignorait la part que le frère du comte avait dans ce qui était arrivé : c’est ce qui fit qu’elle s’emporta un peu contre la mauvaise police d’Espagne pour la sûreté publique ; à cela près elle plut à tout le monde ; on parla des gens avec qui elle était ; on la pria de dire par quelle aventure tant de Français se trouvaient en Espagne en même temps.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Il le lui promit ; et afin qu’elle n’eût plus aucun soupçon sur Silvie, il la lui sacrifia en présence de tout le monde ; mais il le fit d’une manière que cette belle veuve aurait eu tort de s’en scandaliser, puisqu’en même temps qu’il la sacrifiait, et lui disait qu’il ne l’aimait plus, il lui faisait réparation des sentiments injurieux qu’il avait eu de sa vertu. […] La marquise ayant par là l’esprit en repos, les ducs et les deux épouses n’ayant eu aucun sujet de chagrin que par rapport à leurs amis, le comte Valerio et son épouse étant contents, Sainville et sa veuve étant dans la meilleure intelligence du monde, aussi bien que le comte du Chirou avec la belle Provençale, Valerio et Sainville reprenant peu à peu leurs forces, Don Quichotte se portant bien, et Sancho en parfaite santé, à quelques brûlures près ; en un mot tout le monde ayant l’esprit porté à la joie et au plaisir on se disposa en attendant le départ, qui n’était retardé que par Valerio, Sainville et du Chirou, à prendre de nos aventuriers tout le divertissement qu’on pouvait en prendre sans s’en railler ouvertement, surtout de notre héros, dont le comte du Chirou admirait la valeur, et à qui il devait la vie, aussi bien que la duchesse et Eugénie, qui outre cela lui devait encore celle de son époux, et peut-être son honneur.

20. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Mais comment peut-elle vous écrire, puisqu’elle est morte, poursuivis-je, à ce que tout le monde dit ? […] Elles ont trompé tout le monde, dit-il, il m’est indifférent de le désabuser. […] La messe que j’avais fait semblant d’entendre finit ; tout le monde sortit ; et nous restâmes presque seuls dans l’église. […] Que tout le monde la prendrait en horreur, et qu’elle aurait autant d’ennemis, qu’il y aurait de gens d’honneur qui apprendraient son infamie. […] Je ne m’informe point des auteurs de ma mort, parce que je veux pardonner à tout le monde.

21. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Cette fille fut questionnée par tout le monde ; elle dit ingénument ce qu’elle m’avait répondu sur ce que je lui avais dit. […] On lui proposait un grand parti, tout le monde y voyait son avantage. […] Tout le monde l’en pria, et il allait commencer lorsque Madame de Londé parut à la porte de la salle. […] Tout le monde sortit de la salle, et prit le chemin de la chambre de la bonne femme.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

Elle s’en chargea et pria tout le monde de s’asseoir. […] Leur conversation fut interrompue par un bruit de clairons qu’on entendit dans la forêt, et qui attira les yeux de tout le monde du côté du bruit.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIII. Comment on a découvert ces nouvelles aventures qu’on donne au public. »

Comme l’idiome espagnol est devenu à la mode en France, et que tout le monde en veut savoir un peu, un de mes amis, qui l’apprend, m’a fait voir quelques endroits qu’il a traduits de la suite de Don Quichotte ; ce que j’en ai lu m’est resté dans la tête, et ne m’a pas déplu ; et, sans doute aussi fou que le Français qui l’a achetée, j’ai fait en sorte de l’avoir de ses mains, et comme je le lui ai promis, je l’ai traduite.

24. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Il crut que le diable en avait pris possession, et fit un cri enragé, qui fit regarder tout le monde dans une rue fort passante. […] Tout cela nous occupa du temps, l’heure du dîner commençait à se passer ; je fis servir, et j’obligeai tout le monde de se mettre à table. […] Silvie y fut pleurée par tout le monde. […] Tout le monde le consola en s’affligeant avec lui. […] Mais enfin, toutes les difficultés sont aplanies ; tout le monde est d’accord ; notre contrat de mariage est en état d’être signé.

25. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

Chacun se retira donc : la marquise coucha avec sa parente qui avait raconté l’histoire de Silvie, et que nous nommerons désormais Mademoiselle de la Bastide, Silvie coucha avec sa tante, le duc et la duchesse d’Albuquerque eurent le plus bel appartement ; et comme le château de Valerio était vaste et parfaitement bien meublé, tout le monde fut logé commodément et sans embarrasser le maître ni la maîtresse.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIII. De l’accident qui arriva au chevalier Sancho, en tirant une arme à feu. Remède pire que le mal. »

Tout le monde entra dans le château, et chacun alla se désarmer.

27. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux ; de ce qui leur arriva sur la route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. »

Pour Don Quichotte, quelques égards que tout le monde eût pour lui dans le château, il ne pouvait sortir de la profonde mélancolie que lui causait la perte de sa princesse.

28. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

Elle fait voir aussi, qu’une femme ne doit compter que sur son époux ; et que lorsqu’il n’est plus en état de la soutenir, elle est abandonnée de tout le monde : elle fait voir en même temps, qu’une femme intéressée sacrifie tout à ses intérêts.

29. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

Il entra en même temps dans la lice, que tout le monde, maîtres et domestiques, entouraient environ à quinze pas en rond.

30. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Ils allèrent après le dîner faire un tour dans les jardins du château, où après avoir continué longtemps la même conversation, tout le monde s’éloigna insensiblement de Don Quichotte, qui de sa part ne fut pas fâché d’aller seul entretenir ses rêveries environ une heure, après quoi les deux ducs, le comte Valerio et les deux Français allèrent le trouver avec beaucoup d’empressement en apparence.

31. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Il y a plus de deux ans, poursuivit-elle, que Sainville s’est attaché à moi avec une obstination d’autant plus forte qu’il la cache à tout le monde à cause du mépris que j’ai pour lui ; je sais tous les tours de fourbe qu’il a faits à d’autres femmes, dont lui-même s’est vanté à moi.

/ 31