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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. […] La manière différente dont les Français et les Espagnols traitaient cette passion, fut fort différente et fort spirituellement discutée, aussi bien que la fidélité des uns et des autres pour leurs maîtresses et leurs épouses, et des dames pour leurs amants et leurs maris. Les Français convinrent, que l’amour semblait être né en Espagne, où généralement tout le monde y était porté, qu’il semblait même que les Espagnols aimaient d’une manière plus sérieuse que les Français, puisqu’il paraissait qu’ils faisaient de leur amour une des principales occupations de leur vie ; mais que cependant les Français aimaient d’une manière plus engageante, et que si on ne trouvait pas parmi quelques-uns d’eux autant de constance qu’aux Espagnols, on y trouvait du moins plus de feu et de vivacité. […] Que ces derniers étaient si peu prévenus d’estime pour leurs maîtresses et leurs épouses, qu’ils ne se reposaient de leur fidélité que sur des grilles et des serrures, et que cette manière d’aimer avait quelque chose d’outrageant pour la personne aimée, au lieu que la confiance des Français avait quelque chose de plus noble et de plus généreux, en ce qu’ils s’assuraient entièrement de la fidélité de leurs maîtresses et de leurs épouses sur leur propre vertu et leur sagesse seule, dénuée de tout secours étranger. […] Ils dirent qu’il était vrai qu’on ne voyait point de Français s’empoisonner, se poignarder, ou se pendre, pour avoir eu le malheur de n’avoir pas épousé une vestale, et que sauf le respect de tous les Espagnols en général, et des Portugais en particulier, ils regardaient comme des fous ceux qui étaient assez sots et assez malheureux pour en venir à ces extrémités ; que la manière de France sur un pareil sujet était sans doute plus raisonnable, puisque c’est être en effet extravagant, que de se punir des péchés d’autrui, et qu’à le bien prendre la mauvaise conduite d’une femme ne devait être imputée au mari qu’autant qu’il la souffrait sans y mettre ordre lorsqu’il le devait et autant qu’il le pouvait ; que du reste un homme n’en devait pas être regardé comme moins honnête, quoiqu’il eût une femme libertine, pourvu qu’il eût fait en homme d’honneur ce qu’il devait pour la ranger à la raison, pour sauver les apparences, et pour éviter l’éclat et le scandale, dont tout ce contrecoup et la honte retombait sur lui, lorsqu’il faisait le moindre faux pas.

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Comme il avait joué beau jeu on le prit pour un homme très riche, du moins ses manières le disaient. […] Il était vrai cependant, et il me le marqua d’une manière fort généreuse environ un mois après. […] Il interrompit mes remerciements, et sans changer la manière dont il avait coutume d’agir avec moi, il me dit d’aller terminer mes affaires. […] On disait que cette fille était de bonne famille, effectivement elle n’avait pas les manières d’une misérable. […] À force de chercher vous trouverez quelque plumet de votre manière.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Vous dirai-je de quelle manière je m’y gouvernai, et comment j’en sortis ? […] On voulut nous raccommoder, il me fit une manière d’excuse de son emportement. […] Je fus charmé d’une manière si honnête. […] Je la reçus d’une manière à glacer. […] Je mandai à ma mère de quelle manière je traitais Silvie.

5. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Il faut vous dire de quelle manière cela arriva. […] Il changea de toutes manières. […] Cette civilité fut assez de mon goût, et je la consolai d’une étrange manière. […] Depuis ce temps-là, j’ai vécu d’une manière digne de pitié. […] C’est à vous à voir de quelle manière il vous plaît que je vive désormais avec vous.

6. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Ses manières étaient toutes charmantes, et semblaient ne demander que de la tendresse, et ne respirer que l’amour. […] Mais de quelle manière, ajoutai-je, vous faire rendre vos lettres, et recevoir vos réponses ? […] De quelle manière voulez-vous donc vous y prendre, demanda-t-elle ? […] Je m’y trouverai toujours, poursuivit-elle, de quelque manière que ce soit. […] Elle me demanda où était sa fille mais d’une manière à me faire connaître qu’elle commençait à s’apaiser.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

En effet, ç’aurait été une chose digne de pitié, qu’un aussi honnête homme que notre héros fût mort dans ses imaginations ; mais avec ces favorables sentiments pour le maître, ils étaient bien résolus de fatiguer son malheureux écuyer de toutes manières, et d’en tirer tout le divertissement qu’un misérable paysan tel que lui, et avec cela fou à lier, peut donner à des gens de qualité. […] Ce qui fut exécuté de la manière qu’on va voir. […] Ceux-ci le saisirent aux fesses et aux jambes d’une cruelle manière : il commençait à se repentir de son incontinence, et allait crier au secours, si Altisidore, qui était descendue au-devant de lui, et qui était connue de ces chiens, ne leur avait fait lâcher prise, et ne l’eût prié de ne faire aucun bruit crainte d’exposer sa réputation. […] Notre héros qui était la continence même, ne le plaignit que fort peu, et lui dit au contraire qu’il n’avait que ce qu’il méritait, qu’il devait se souvenir de ce que leur avait attiré l’envie qui avait pris à Rossinante de faire l’amour, et de quelle manière les Yangois avaient châtié sur leurs personnes l’incontinence d’un cheval, et conjecturer par là que ce serait bien pis quand ils voudraient eux-mêmes se laisser aller aux tentations de la chair. […] Les prétendus esprits qui l’avaient si bien régalé étaient le bachelier Samson Carasco, le barbier, le capitaine Bracamont et Ginès de Passamont, qui avaient inventé la manière d’enlever le lit d’Altisidore.

8. (1721) Mémoires

Je dirai dans la suite de quelle manière il mourut sur le point de rentrer en grâce. […] II y fut, parla à Louis qui fut charmé de son esprit et de la manière concise et nette dont il s’expliquait. […] Le temps nous dira de quelle manière il se tirera d’intrigue. […] Voici de quelle manière je m’y prendrais si j’avais voix en chapitre. […] Je dois dire à présent de quelle manière ils eurent leur revange [sic].

9. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Je suis extrêmement embarrassée de la manière dont je dois vous répondre. […] Je ne restai qu’un moment crainte de donner du soupçon ; j’affectai même toutes les manières d’un idiot. […] Mais si vous ne me secourez pas, assurez-vous que la mort me délivrera de la nécessité de faire des vœux contraires à ceux que je fais d’être à vous de quelque manière que ce puisse être. […] Elle m’avait répondu que c’était une action de charité, et s’était déchaînée d’une terrible manière contre les couvents. […] Voici de quelle manière le tout se passa.

10. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Elle danse fort bien, et chante d’une manière à charmer. […] Rompez l’engagement où vous êtes avec Mademoiselle Grandet, mais rompez-le d’une manière qui m’ôte toute crainte de retour, j’en serai informée, et je vous promets de vous en tenir compte. […] Mademoiselle Fenouil m’en a elle-même écrit d’une manière à me faire connaître qu’elle partageait les douleurs de cette innocente victime, d’autant plus qu’elle en était cause. […] La manière de vie qu’elle menait, avait fait oublier ce qu’elle avait fait. […] Nous soupâmes fort bien et avec joie, on chanta ; et comme la compagnie était assez nombreuse, on envoya chercher des violons, on dansa, et il se fit une manière de bal, qui n’a fini que mercredi matin, avant-hier à trois heures.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Cet officier bien persuadé que Sainville ne le connaissait en aucune manière, accepta volontiers le parti qui lui était proposé, ne demandant qu’à s’approcher de Silvie, dont il espérait de se faire reconnaître, et s’expliquer avec elle par les occasions que le hasard pourrait lui fournir. […] Cela étant, la belle La Bastide, lui dit l’hôtesse, ce n’est point à vous à révéler ce mystère à Sainville, et vous ne devez traiter le comte du Chirou que comme un simple valet de chambre tant qu’il voudra ne paraître à vos yeux que sur ce pied-là ; mais s’il veut se déclarer, il sera temps alors de le traiter d’une autre manière, et cependant faire en sorte que Sainville s’en dégoûte peu à peu, et l’obliger à le congédier avant qu’il ait eu le temps de s’expliquer. […] Il le lui promit ; et afin qu’elle n’eût plus aucun soupçon sur Silvie, il la lui sacrifia en présence de tout le monde ; mais il le fit d’une manière que cette belle veuve aurait eu tort de s’en scandaliser, puisqu’en même temps qu’il la sacrifiait, et lui disait qu’il ne l’aimait plus, il lui faisait réparation des sentiments injurieux qu’il avait eu de sa vertu.

12. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Voici la manière dont cela se pratique. […] On est tout scandalisé des manières de M.  […] Je leur dis à mon tour que sans mon chien, j’aurais passé la nuit à l’air ; & leur racontai de quelle manière il m était revenu quérir. […] Nos Languedociennes tiennent un peu de leur manière de porter leur corps droit, mais n’approchent point de leur agilité, ni de leur beauté. […] Cette manière de vêtement paraît d’abord étrange ; mais, plus on s’y accoutume, plus elle paraît majestueuse.

13. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Que deviendrais-je, si après avoir pris un état au-dessus de mes forces, j’étais abandonnée de vous d’une manière ou d’autre ? […] On ne pouvait rien de plus honnête que ce présent et la manière de le faire en augmentait encore le prix. […] Il est certain qu’elle ne crut pas d’abord qu’elle fût aussi sage qu’elle se disait ; elle lui promit pourtant le secret, et s’informa exactement de sa manière de vivre, et des gens qui lui rendaient visite. […] Il vint la voir [le soir] même, pour savoir de quelle manière tout s’était passé chez la princesse de Cologny. […] Je voudrais bien savoir moi, de quelle manière Mademoiselle Dupuis se tirera d’affaires.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Il se contenta de l’écouter, et de lui dire qu’il ne s’y fiait plus après avoir été une fois trompé ; que désormais elle pouvait agir à sa manière, et qu’il ne la considérait plus assez pour prendre part par la suite à ses actions ; que tout ce qu’il lui demandait était de faire l’amour sans conséquence, et de sauver sa conduite par les apparences ; qu’en son particulier pour éviter l’éclat et le scandale, il ne prendrait point d’autre vengeance d’elle que de la mépriser comme une malheureuse. […] Cléon ne prit que le temps d’écrire à la Supérieure de ce couvent qu’ils partaient, et de quelle manière elle devait la faire sortir pour qu’elle vînt les trouver dans l’hôtellerie qu’il leur indiqua. […] Comme elle était véritablement changée, elle fut ravie de demeurer dans un endroit qui pût lui servir auprès son époux de caution de sa conduite ; elle n’avait pas plus de dix-neuf ans lorsque cette réconciliation se fit ; ainsi on ne peut pas dire que ce fût l’âge qui l’eût retirée ; on ne peut pas dire non plus que ce fût le regret de la mort de son amant, puisqu’il ne fut tué à l’armée que dix ans après, et depuis ce temps-là, c’est-à-dire depuis plus de vingt-cinq ans, elle a vécu et vit encore d’une manière toute sainte ; en sorte qu’on la regarde comme un modèle de perfection ; tous les gens qui la connaissent la regardent avec admiration.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

Nous avons vu de quelle manière fut interrompue la demoiselle française qui racontait l’histoire de Sainville et de Silvie. […] On a vu dans le cinquième tome de quelle manière le hardi Don Quichotte avait traité les forgerons, et que ces gens de sac et de corde s’étaient enfuis dans la forêt, où ils s’étaient joints aux scélérats que Don Pedro Carrero, frère de Valerio, commandait ; et tous ensemble, tant pour se venger, que pour vivre, continuaient leurs brigandages.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Elles ne se montrèrent pourtant pas, et voulurent voir à quoi aboutirait la harangue de la baronne, qui pour les rendre tout à fait irréconciliables avec Sainville les déchira sous son nom de la manière du monde la plus cruelle. […] Je la remerciai du service qu’elle m’avait rendu en me rapportant ma lettre, et en me désabusant, et je fus la première à la prier de se trouver le lendemain matin dans ma chambre pour m’aider par ses lumières à prendre mon parti sur la manière dont je devais me gouverner avec Sainville après son infâme et indigne procédé. […] A peine ai-je été mariée que les manières de Deshayes, si opposées à la politesse de Sainville, ont commencé à me dégoûter de lui. […] Nous en fûmes avertis une heure avant notre départ de Saint-Germain, par un commis du Conseil qui dînait avec nous, et qui nous le dit comme une nouvelle indifférente par manière de conversation.

17. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Je connus par ses manières qu’il n’y a point d’animal plus intraitable qu’un faquin de Gascon en place. […] Je dirai demain de quelle manière il aura été reçu. […] Mais, de quelle manière faire passer cette âme dans un autre monde pour y animer un nouveau corps ? […] Dans cette maison est une manière de hangar ouvert de tous côtés, pour se mettre à couvert du soleil. […] C’est je crois le plus honnête homme de l’île ; du moins ses manières n’ont rien que de très poli.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

Ce coup étant fait, il alla avec les Espagnols et les Français, qui le suivirent au même endroit où il avait déjà fait le personnage de Parafaragaramus, et où il le contrefit encore de la même manière. […] Là-dessus il s’emporta contre les femmes d’une manière terrible, et fit rire toute la compagnie qui l’écoutait, et surtout la duchesse qui n’en perdit pas un mot ; il fit contre elle mille invectives, et les aurait continuées avec la doléance de ses armes perdues, si on ne fût pas venu frapper à sa porte.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Il allait lui dire de quelle manière cela lui avait été donné lorsque le duc lui demanda s’il voulait troquer sa vaisselle contre son pesant d’argent monnayé et le dixième de plus pour la façon. […] Don Quichotte le raconta sans en oublier la moindre circonstance, et Sancho le certifia par des preuves incontestables d’une manière à faire étouffer de rire.

20. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Il y a une manière de fort, si on peut appeler ainsi une simple élévation de terre où il y a quatre pièces de canon de fer de 8 à 12 livres de balle. […] Pour les femmes blanches on ne les voit point suivant la manière des Portugais ; à l’égard des femmes noires, j’en ai vu de parfaitement bien faites. […] Ils sont superstitieux là-dessus, m’ayant été absolument impossible de leur faire rien ni boire ni manger, de quelque manière que je m’y sois pris. […] Je n’ai point vu celui-ci, mais l’ayant oui dire par plusieurs Français qui l’ont vu, je ne fais point de difficulté de vous le donner pour vrai, et voici la manière dont cela se pratique. […] Voilà tout ce que j’ai pu apprendre de ces peuples-ci, et j’ai vu quelque chose qui va vous surprendre, et que je ne sais de quelle manière je pourrai exprimer en termes honnêtes*.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

. —  Toi, reprit le magicien en riant d’une manière effroyable, tu es le chevalier des Lions, et te voilà paré comme une poupée ! […] Le comte du Chirou qui avait imaginé le tour, avait fait faire une fosse comme une manière de cave, dont la terre était soutenue par des poutres appuyées sur des pieux, au-dessus de quoi on avait mis des planches qu’on avait couvertes de gazon, et on y avait laissé une espèce de trappe, qui portait sur quatre cordes, ou plutôt sur deux cordes croisées, qui répondaient à quatre poulies, et on avait attaché aux extrémités de ces quatre cordes qui soutenaient cette trappe des poids d’égale pesanteur, en sorte qu’il n’y avait qu’à lâcher les poids pour faire tout d’un coup monter la trappe au niveau de la terre ; et afin que Don Quichotte et Sancho ne s’aperçussent pas de ce qui se faisait dans le fond de cette cave, en mettant dessous le gazon la table garnie, et l’ôtant lorsqu’on la faisait disparaître, on avait mis par tout le haut de la poudre à canon délayée avec des mixtions pour en faire un feu d’artifice qui parût en même temps un feu vif, et qu’il en restât pourtant une fumée épaisse.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »

Après cela le lieutenant partit, et emmena son gibier, ayant reçu de bons ordres sur la manière dont il devait tourner les informations, et sauver celui qui avait indiqué les retraites des autres, comme le duc le lui avait promis.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

Alors les autres assistants s’armèrent de ce qu’ils purent trouver ; les uns se saisirent des chandeliers, les autres des flambeaux, les autres prirent les bâtons qui servaient à porter le cercueil, et tous tombant en même temps sur le misérable chevalier, lui firent bientôt vider les arçons, et se mirent à travailler sur lui comme à l’envi l’un de l’autre ; de manière qu’ils l’auraient bientôt expédié si les gens que le duc avait envoyés après lui ne fussent arrivés assez à temps pour lui sauver la vie.

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

Il lui fit mille caresses, et l’assura de tous les services que lui et ses amis pourraient lui rendre d’une manière à ne lui laisser aucun doute de sa sincérité.

25. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVIII. De l’arrivée du duc de Médoc, et de la mort touchante de Deshayes. »

Elle continua par leur dire qu’elle ne savait de quelle manière s’y prendre pour en instruire Valerio, qui ne pouvait pas l’ignorer longtemps, à cause du prodigieux éclat que cela allait faire dans le monde, et elle leur demanda conseil sur ce qu’elle avait à faire.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »

Le duc de Médoc étant instruit de tout rêva quelque temps, après quoi prenant la parole il leur dit qu’on ne voyait pas qu’on dût faire aucun mystère de l’aventure à Valerio ; qu’il convenait que le comte étant honnête homme, l’infâme personnage que ses frères y avaient joué lui ferait beaucoup de peine ; mais aussi qu’il en serait bientôt consolé, surtout lorsqu’on lui ferait comprendre que c’était un bonheur pour lui que tous deux y fussent restés, et qu’ils eussent péri par la main de la justice divine qui laissait le champ libre à mettre leur réputation à couvert devant les hommes, que pour cela il fallait absolument nettoyer la forêt des bandits qui désolaient le pays, et les faire tous périr de quelque manière que ce fût, et que cet article regardant ses devoirs, il s’en chargeait ; ajoutant que si on pouvait en prendre quelqu’un en vie, il fallait les remettre entre les mains du lieutenant, qu’il les enverrait avec Pedraria sécher sur les grands chemins, et qu’il se chargeait encore de faire supprimer des informations tout ce qui chargeait Octavio et Don Pedre pour sauver leur mémoire d’infamie, et de faire substituer à la place de ce qui serait supprimé un aveu des criminels qui les auraient assassinés eux-mêmes sans les connaître, ce qui ne tournerait nullement à la honte de Valerio, qui jouirait tranquillement de leurs biens sans appréhender que le fisc y mît la main.

27. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIII. De l’accident qui arriva au chevalier Sancho, en tirant une arme à feu. Remède pire que le mal. »

Il leur avait à tous refusé cette complaisance en leur faisant comprendre que l’entière exécution du dessein et sa réussite dépendaient uniquement de la diligence ; parce que si on donnait le temps à quelqu’un de ces scélérats de s’échapper ou de s’éloigner, il serait après leur fuite impossible de sauver la réputation de Don Pedre et celle d’Octavio, et par conséquent celle de Valerio ; ce qui était vrai ; ainsi il leur avait si résolument dit qu’il voulait que l’affaire fût terminée dès le lendemain par lui-même, qu’on avait été obligé de le laisser faire comme il voulut, et d’une manière dont il est sorti à son honneur, avec l’aide de nos deux chevaliers.

28. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

Leurs chevaux, qui n’étaient ni Rossinante ni Flanquine, étaient extrêmement vifs et forts, et avaient la bouche tendre ; et si les coups de poing qui portaient à faux faisaient faire des contorsions et des demi-tours à droit, leurs montures qui en sentaient le contrecoup par le mouvement de leurs corps qui entraînaient leur bride, leur faisaient faire des saccades de la manière du monde la plus plaisante et la plus risible.

29. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

Pendant cette manière de conseil de guerre, Sancho avait plié bagage, et avait mis le pâté et le pain d’un côté à l’arçon de la selle de son cheval, et la bouteille de l’autre.

30. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

La belle Mademoiselle de la Bastide le fit souvenir de son défi pour le lendemain à tous les chevaliers, pour l’honneur de la comtesse, qui fit semblant de le prier de n’y point aller, et lui dit qu’elle lui avait assez d’obligation sans y ajouter celle-là, et qu’elle ne méritait pas qu’il s’exposât pour elle à de nouveaux dangers ; mais elle l’en pria d’une manière à l’y engager encore plus fortement ; aussi répondit-il qu’il ne manquerait pas à l’assignation.

31. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Comme il est naturel à tout animal de vouloir se retenir à quelque chose, et surtout à un chat, celui-ci étendit ses griffes, et les appliqua sur le visage de Sancho d’une manière qu’il le mit tout en sang.

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