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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

Crois-tu qu’il suffise à un homme d’avoir de l’esprit et de la science, et que ce soit la seule force jointe à la valeur qui doive régler toutes les actions de la vie ? […] Regarde la vie et les actions du chevalier Roland, tu y verras partout une égale bravoure et une pareille force ; mais vois la différence entre Roland le furieux et Roland le sage, avant que l’infidélité d’Angélique lui eût tourné la cervelle, ou après qu’Astolphe lui eut fait reprendre son bon sens renfermé dans une fiole, qu’il avait été quérir sur l’hippogriffe jusque dans le paradis terrestre. […] Notre héros avala doux comme miel les injures qui lui furent dites ; il ne fit que se confirmer dans la croyance des enchanteurs et des enchantements lorsque Sancho lui dit que son épée, qu’il n’avait pas pu tirer de son fourreau, quoiqu’il y eût employé toutes ses forces, était venue d’elle-même après que le discourtois chevalier avait disparu. […] Eh bien, dit-il à toute la compagnie, voyez ce que c’est que la force des enchantements.

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Le vin qu’il avait dans la tête le rendit plus hardi ; et les prières étant inutiles, il eut recours à la force, et en vint à bout. […] Il n’y a donc que ce seul plaisir qui nous force dans ce pays-ci, à renoncer à cette précieuse liberté. […] S’il me les avait montrés, comme il voulait le faire, sa propre sœur en aurait constamment ressenti la force. […] Je laissai tomber mon chapeau, mes gants, mon livre et ma canne, comme si je n’avais pas eu la force de les soutenir. […] C’en est fait, Madame, ajoutai-je, vous avez appris mon secret ; je ne me sens plus assez de force pour le cacher.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Tant que cet animal avait eu de la force, il avait fort bien secondé Don Pedre ; mais son sang étant épuisé, les forces lui manquèrent tout d’un coup, et il tomba sur le nez. […] Il revint au même endroit où il avait laissé Deshayes qu’il trouva nageant dans son sang ; il l’étancha le mieux qu’il put, et à force d’appeler au secours, il fut entendu de l’hôtellerie, et ceux qui y allèrent l’y portèrent, lorsqu’il fut reconnu par Silvie qui en sortait et qui suivait le duc d’Albuquerque pour aller au château du comte Valerio.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

Toutes ces visions avaient achevé d’étonner Sancho ; mais la présence du sage Parafaragaramus le rassura peu à peu, et une fiole de rossolis qu’il lui fit avaler, en lui disant que c’était de l’ambroisie, acheva de lui rendre ses esprits ; il en fit prendre aussi au héros de la Manche, qui lui fit bien du bien, parce qu’outre qu’il était à jeun, il puait dans cette caverne d’une terrible force le salpêtre et le soufre qu’on y avait brûlé. […] Je t’ai promis, dit Parafaragaramus à Don Quichotte, de t’ouvrir le chemin au désenchantement de la princesse Dulcinée, et je vais te tenir parole, et t’aider à en tenter l’aventure, si tu te sens assez de force et de courage pour cela ; en ce cas tu n’as qu’à me suivre et ton écuyer aussi, pour retrouver son argent, car l’un et l’autre sont en la puissance du sage Merlin qui doit commencer aujourd’hui à goûter un vrai repos en ne se mêlant plus des affaires du monde, pourvu que tu mettes à fin les aventures qui t’attendent, sinon il gardera les trésors dont il est en possession, jusqu’à ce qu’il se rencontre quelque chevalier plus heureux que toi. […] A peine fut-il dans la salle, qu’il aurait bien voulu n’être pas tant avancé, et il aurait retourné en arrière s’il n’avait pas été saisi par deux démons qui lui firent une si grande peur qu’il n’eut pas la force de soutenir son épée qui lui fut ôtée, et parut de la main s’aller rendre elle-même dans celle d’un géant de plus de quinze pieds de haut, qui paraissait au milieu d’une grande salle, assis sur un cube, l’épée de Sancho d’une main et une grosse massue de l’autre, sur laquelle il s’appuyait. […] Je conviens que le terme est expiré, aussi n’est-elle plus retenue par le temps ; mais tu sais aussi que son enchantement doit être rompu non pas par la force des armes, puisqu’elle n’avait été enchantée que pour empêcher des batteries et des combats, mais par la pénitence que devait faire pour elle le plus gourmand de tous les écuyers de la Chevalerie errante.

6. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Nous allions d’une si grande force que tout le monde doute ici qu’on puisse le retrouver et qu’on ne l’ait point perdu de vue, ou que lui-même ne manque de force. […] Pour l’équipage chacun a fait ce qu’il a pu et donné selon ses forces. […] Il craque d’une telle force que si nous n’étions pas accoutumés à une pareille musique nous ne saurions qu’en penser. […] Pour nous, nous ne fûmes plus alors que spectateurs du combat, et entendions les balles qui frappaient les navires de part et d’autre d’une cruelle force. […] C’est un bâtiment carré sans force, sans canon que celui du Siam qui est devant la porte mais qui n’est point monté, sans garnison.

7. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Ils ont si peu de force que d’un souffle de vent on les jetterait à terre. […] Le salpêtre échauffe & altère d’une si grande force qu’on voudrait toujours boire. […] Le Mogol n’aurait jamais ruiné ce fort par ses propres forces seules. […] C’est un bâtiment carré, sans force, sans canon & sans garnison, & très assurément hors d’état de donner envie ni jalousie. […] Ce seul coup de force me fait regarder comme l’homme du monde le plus robuste.

8. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

En effet toute la force de ma raison se bornait à me faire connaître le péril où je me jetais, et ma propre faiblesse, sans me donner la force de m’en sauver. […] Ma maladie lui faisait voir la force de l’engagement que je rompais, et la violence que je me faisais dans la partie de mon cœur la plus sensible. […] Elle n’eut pas la force d’y répondre. […] Ma fureur prit une force nouvelle, et alla si loin qu’on fut obligé de me lier. […] Qu’il n’y avait que la corruption des hommes et la force qui semblaient les absoudre, en condamnant les femmes.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

N’est-ce pas là avouer qu’il n’y a pour eux que la force qui impose la loi, puisqu’ils sont par leur propre confession beaucoup plus condamnables que leurs femmes, en demeurant d’accord que comme l’homme a l’esprit incomparablement plus fort que celui d’une femme, qui, à ce qu’ils disent, n’est rempli que de faiblesse, il doit par conséquent employer cette force d’esprit à combattre ses passions et à vaincre ses tentations qui l’agitent. […] Oui, poursuivit notre héros en colère, les Français ont à mon sens un fond de générosité et de probité que les Espagnols n’ont, pas ; je l’avoue à la honte de la nation, mais la vérité me force à faire cet aveu.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

Sancho avait repris toutes ses forces lorsque les ducs de Médoc et d’Albuquerque, le comte de la Ribeyra, la marquise, la belle La Bastide, le comte du Chirou, Sainville et Silvie partirent pour Madrid. […] Ecoute, Sanchette, lui dit sa mère en présence de toute la compagnie, Madame la duchesse veut te marier avec ce jeune homme-là ; si c’était moi, j’aurais bientôt dit oui, mais c’est pour toi, fais comme tu voudras, au moins si dans la suite il te frotte un peu l’échine, ne me viens pas étourdir les oreilles, car je ne te force pas ; si tu dis oui, à la bonne heure ; si tu dis non, tant pis pour toi, il a la mine de ne pas manquer de femmes.

11. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Il n’y a que la grâce efficace qui la force ; mais Dieu s’est-il engagé de la verser sur tous les hommes ? […] Non : je suis dans la force de cet âge, et n’ai point encore atteint celui de maturité. […] Hurtain, dont les forces diminuent de moment en moment. […] Ce petit animal, dévoré par sa propre mère, a crié de toute la force que la nature lui a donnée. […] Passe pour celui-ci : il faut être occupé ; mais nos liqueurs et marchandises de traite, qu’ils se faisaient donner de force !

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

Cependant tant d’ennemis en seraient bientôt venus à bout, si Deshayes et son valet ne les avaient écartés ; mais leurs forces étant épuisées, tant par leur lassitude, que par le sang qu’ils perdaient, surtout Deshayes, ils auraient assurément succombé tous trois, si les scélérats n’avaient tout d’un coup quitté le combat pour courir avec Don Pedre, leur chef, après deux femmes qui fuyaient de toute leur force.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

On prenait une journée, chacun y amenait ses forces ; on combattait corps à corps, et la victoire finissant la guerre, était suivie de la paix. Les villes étaient mieux défendues par la valeur de leurs habitants, que par la force de leurs murailles.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Du Chirou, après quelque temps d’incertitude, se mit à la raison, et se résolut à partir pour la France sitôt que ses forces seraient revenues. […] La marquise ayant par là l’esprit en repos, les ducs et les deux épouses n’ayant eu aucun sujet de chagrin que par rapport à leurs amis, le comte Valerio et son épouse étant contents, Sainville et sa veuve étant dans la meilleure intelligence du monde, aussi bien que le comte du Chirou avec la belle Provençale, Valerio et Sainville reprenant peu à peu leurs forces, Don Quichotte se portant bien, et Sancho en parfaite santé, à quelques brûlures près ; en un mot tout le monde ayant l’esprit porté à la joie et au plaisir on se disposa en attendant le départ, qui n’était retardé que par Valerio, Sainville et du Chirou, à prendre de nos aventuriers tout le divertissement qu’on pouvait en prendre sans s’en railler ouvertement, surtout de notre héros, dont le comte du Chirou admirait la valeur, et à qui il devait la vie, aussi bien que la duchesse et Eugénie, qui outre cela lui devait encore celle de son époux, et peut-être son honneur.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

Heureusement pour eux les coups étaient tirés de trop près, et outre cela n’avaient pas assez de force pour percer leurs armes, qui étaient à l’épreuve. […] La longue traite qu’ils avaient faite pour se sauver, et le sang qu’ils avaient perdu ayant tout à fait épuisé leurs forces, ils furent pris vifs et remis entre les mains des gens du lieutenant, qui, avec du vin leur raffermirent le cœur, et après cela les firent porter dans une charrette, qu’on envoya quérir à la même prison où était Pedraria.

16. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Que deviendrais-je, si après avoir pris un état au-dessus de mes forces, j’étais abandonnée de vous d’une manière ou d’autre ? […] Il était soutenu par du coton fourré à force dans les intervalles. […] Elle poursuivit par lui dire, que si elle avait assez de force pour se lever, elle le ferait uniquement pour se jeter à ses pieds, afin d’obtenir d’elle qu’elle allât à l’hôtel de Cologny s’informer [de] ce qu’on y disait. […] C’est cette tendresse qu’elle m’a toujours témoignée, qui me force à un respect dont j’aime trop l’habitude pour le violer, et qui serait trop mal récompensée, si je lui donnais le moindre chagrin. […] Il ne lui cacha rien de son amour ; il lui en fit voir toute la force.

17. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Qu’elle ne savait par quelle force elle avait été entraînée, qu’elle m’avait aimé dès le premier moment qu’elle m’avait vu, longtemps avant que de me parler. Que j’étais cause qu’elle avait suivi sa mère sans répugnance dans les sollicitations qu’elle faisait, espérant qu’à force d’aller chez mon père, elle trouverait enfin l’occasion de me parler, ou du moins de me voir. […] Ensuite je lui fis connaître que le principal de tout était, que notre mariage était bon, et qu’il ne pouvait point se casser que je n’y consentisse ou qu’une force majeure ne le voulût. […] Tout le dépit et toute la colère de mon père prirent une nouvelle force à sa vue ; il lui dit des mots qu’elle n’avait pas coutume d’entendre : elle tomba évanouie sur le degré, et roula plus de vingt marches. […] Elle y était retombée un moment après, sans avoir eu la force de dire un seul mot.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Pardonnez à ma jeunesse et à mon amour pour Sainville, la force des expressions ; mais plus elles sont vives, plus vous pénétrerez au fond de mon cœur. […] il ne me resta de force que pour déchirer cette malheureuse lettre qu’elle me rendit ; je me levai toute nue, pour en aller jeter les morceaux dans le feu, et voulus ensuite regagner mon lit ; mais la vue de mes tantes que j’aperçus derrière mon paravent me fit tomber évanouie. […] Elle en frémit, mais en même temps elle me fit comprendre que je n’étais point en état de perdre inutilement le temps à pleurer et à me plaindre, qu’il fallait payer de force d’esprit, et agir, et surtout ne me fier pas à toute sorte de gens, et ne prendre conseil que de personnes extrêmement secrètes, et absolument dans mes intérêts.

19. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Elles sont toutes deux dans le couvent d’aussi bon cœur qu’un oiseau sauvage est en cage ; et quoiqu’elles ne veuillent pas être religieuses de leur bon gré, il faut qu’elles le soient par nécessité : car mon père et ma mère pour marier Madame d’Ornex, l’ont tellement avantagée par son contrat de mariage, qu’elle et moi, qui me suis fait faire justice presque le pistolet à la main, et par une force majeure, pour n’être pas sacrifié comme nos cadettes, emporterons tout le bien de la famille. […] Ne souhaitez point qu’on me force, mes désirs peut-être s’accorderaient avec les vôtres, et ce serait trop de vouloir tous deux la même chose en même temps. […] Le procès, à force d’être civil, devint enfin criminel, ils s’accusaient l’un l’autre d’être la cause de la mort de la défunte. […] J’étais si las et si fatigué, que je ne pouvais me soutenir ; mais la colère et la passion me donnaient des forces.

20. (1721) Mémoires

Il est vrai qu’il nous reste Strasbourg, mais il l’a acquis par l’argent et non par la force des armes. […] Mais ni l’un ni l’autre ne connaissaient leurs forces ni le génie des deux nations. […] Le conseil du Roi n’avait pas jugé à propos de décider entre les deux frères, dont l’un avait la force de l’autorité de son côté, et l’autre le bon droit, et sur ce sage fondement, avait renvoyé connaissance de la cause au parlement de Bretagne. […] Bourvalais, prenant cette écritoire pour un pistolet, entra en composition, mais, ses sens s’étant un peu rassis, il reconnut ce que c’était que ce prétendu pistolet, et se mit à crier de toute sa force au voleur. […] C’est à force d’argent que la guerre se fait.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »

Ainsi le comte eut l’esprit en repos de tous côtés, et ne songea plus qu’à rétablir ses forces.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »

Le cocher était étendu par terre, le postillon et trois valets de pied fuyaient à travers champ, en criant de toute leur force : celui qui n’était que blessé était à terre, où étant plus mort que vif, il n’osait branler ni ouvrir la bouche.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

tu l’avoueras, quand tous les diables d’enchanteurs s’en devraient mêler, lui répliqua Sancho, en lui baillant sur l’oreille un coup de poing de toute sa force.

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

Les gens qui les suivaient firent la même chose environ quinze pas des armes, et le firent si naturellement, que Don Quichotte crut qu’ils étaient enchantés, ou du moins retenus par la force de quelque enchantement : on le pria de tenter l’aventure, puisque ses armes le délivraient des enchantements.

25. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Non, lui dis-je, si mon cœur était tranquille, je ne chercherais pas à l’occuper si cruellement pour moi : ce n’est que le désespoir où je suis de ne pouvoir être jamais à vous, qui me jette entre les bras d’une autre, et me force à recourir à un remède si violent. […] Ils avaient tous deux les larmes aux yeux, et la joie les saisissait tellement, qu’ils n’avaient pas la force d’ouvrir la bouche ; en effet quel plaisir de se retrouver fidèles après tant de traverses, et une absence si longue !

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

Il le fit en rejetant tout sur l’enchanteur et la force des enchantements, et se servit de termes si particuliers, et faisait des postures si plaisantes, que jamais ses auditeurs n’avaient ri de meilleur courage.

27. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Il y fut assis à plat de terre, et là chacune l’une après l’autre, en tournant autour de lui de sa gauche à sa droite, lui appliquèrent un soufflet de toute leur force.

28. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Justin en fut attendri, mais il eut assez de force sur lui-même pour cacher son trouble et son émotion ; il secourut Cléon, et le voyant remis il le laissa avec sa fille qu’il renvoya chez elle, en lui défendant de rien faire voir de sa tristesse, et lui ordonnant de se contraindre si bien que qui que ce soit ne pût s’apercevoir qu’il lui fût rien arrivé d’extraordinaire.

29. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

. — Bien ou mal il faut se taire, dit-elle en s’en allant, où la force commande justice n’a point de loi. — Eh oui, ma foi, de la justice !

30. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Elle sortit de cette maison le jour même, et elle alla à la première ville, qui était celle de son quartier ; elle y reprit ses habits de cavalier, ne se découvrit à personne ; et comme à force d’argent on vient en France, comme ailleurs, à bout de tout, elle trouva un serrurier habile homme, qui lui donna toute satisfaction, en lui faisant un cadenas tout neuf et deux clefs.

31. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Hâtez-vous, si vous voulez que j’en aie la satisfaction ; je sens mes forces, et je n’ai pas pour plus de trois heures de vie.

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