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2. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

J’avoue, lui répondis-je, que je l’ai aimée avec toute la tendresse dont je suis capable. […] J’avoue que cela est faisable ; mais il ne s’ensuit pas que ce soit une chose juste. […] Je vous avoue mes péchés, comme vous voyez, vous m’en donnerez l’absolution quand je serai au bout. […] Quand vous ne me l’avoueriez pas, je n’en penserais pas moins. […] Pour moi je vous avoue que je n’en connais point.

3. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Vous avouerai-je tout mon faible pour cette fille ? […] Quoique je ne me sentisse coupable en rien, j’avoue, Madame, que ces clefs et ces serrures m’épouvantèrent. […] Elle m’avoua avec une sincérité effrontée tout ce qu’elle avait fait avec Deshayes avant mon mariage, et j’appris qu’ils avaient ensemble un commerce criminel depuis longtemps. […] Perfide, lui dis-je, de quel front osez-vous m’avouer que vous êtes la cause de tous les malheurs qui me sont arrivés, et qui m’arriveront encore ! […] Il avoua ingénument à la marquise qu’il s’était intéressé dans le procès de la baronne uniquement pour faire plaisir à cette dame qu’il savait y prendre intérêt.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

J’avoue que je m’étais attendu à une partie de votre réponse ; mais je ne l’espérais pas si décisive. […] Vous avouez vous-même avoir fait plusieurs propositions à cette fille qui me paraissent fort gaillardes. […] Cela lui a fait croire que j’avais le cœur occupé, je lui ai avoué ; mais j’avoue à Votre Altesse que je n’ai jamais osé lui en nommer la maîtresse. […] Il lui avoua qu’il n’avait pu d’abord se refuser aux plaisirs qui s’étaient présentés à son esprit. […] Il avoua que c’était l’unique cause des refus qu’il avait faits des partis qu’elle lui avait offerts depuis quatre ans.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVIII. De l’arrivée du duc de Médoc, et de la mort touchante de Deshayes. »

Il parla fort longtemps pour un homme aussi bas qu’il paraissait être ; il avoua toutes les fourberies qu’il avait faites à Silvie et à Sainville, et leur en demanda pardon, aussi bien qu’à la tante de Silvie, qu’il pria d’obtenir son pardon de ses deux autres soeurs, qu’il avait trompées les premières ; il confessa que la baronne n’avait rien dit contre elles en leur présence dont il ne fût l’inventeur, et non pas Sainville, qui n’avait jamais parlé qu’avec vénération de Silvie et de sa famille ; il avoua son commerce criminel avec cette femme, et fit entendre en termes obscurs qu’il l’avait empoisonnée. […] Le duc d’Albuquerque assura la marquise qu’elle n’avait rien à craindre pour la vie de son époux, le Conseil d’Espagne ayant trop de lenteur pour décider rien sur une première lettre, et sans avoir fait des informations exactes, surtout s’agissant d’un homme de qualité, avoué de son roi ; et qu’avant qu’on pût en rien résoudre, il se faisait fort que le duc de Médoc écrirait en sa faveur au marquis de Pécaire, vice-roi de Naples, son beau-frère ; qu’il l’attendait le jour même, et que ce serait par là qu’il l’obligerait de commencer aussitôt qu’il serait arrivé, et que dans le moment on ferait partir un courrier pour Naples. […] Sa tante lui avoua que croyant bien faire, et ignorant les sujets qu’elle avait de fuir Deshayes, c’était elle qui l’avait averti du chemin qu’elle prenait, et qu’elle lui avait écrit pendant qu’elle parlait à l’abbesse du couvent où elle avait voulu entrer, qu’enfin elle lui avait écrit de Toulouse même qu’elles partaient pour Madrid ; mais qu’elle ne s’en repentait point, puisqu’en cela elle n’avait fait que lui procurer le moyen de faire une fin plus belle que celle que ses actions pouvaient lui attirer.

6. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Si vous l’avez fait, ne me l’avouez pas, je tâcherai de me tromper moi-même. […] J’avouai que oui. […] Que cependant il avouait n’avoir jamais pu vaincre dans son cœur la crainte du futur. […] Je parlai à son confesseur en sa présence, il m’avoua de tout. […] Je vous avoue que je n’y connais rien moi-même, et que les faits ne me paraissent pas bien concertés.

7. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Je fis plus, je le comblai de civilités ; j’avouai que j’avais tort. […] Il avoua qu’il m’aimait, elle trouva que le parti me convenait, et l’autorisa dans sa recherche. […] Chacun avoua qu’il avait raison. […] J’avoue avec vous, qu’elle l’a acheté tout ce qu’il peut valoir. […] Je l’avoue avec Monsieur Des Ronais, on ne meurt point de douleur.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Ne continuez pas vos impostures davantage, Madame, lui dit-il avec un ris moqueur, elles me font peine à moi-même ; que n’avouez-vous tout d’un coup que vous avez été seule avec Verville vous promener à tel endroit. […] Vous m’avouerez, s’il vous plaît, Messieurs les Espagnols, que cette modération de Justin est bien plus chrétienne et bien plus à louer que cet usage du poignard et du poison, si familier en Italie et parmi vous. Puisque Madame et ces Messieurs, reprit le duc de Médoc après que la marquise eut cessé de parler, nous ont avoué avec sincérité le génie de leur nation, il est juste de leur rendre le change, et d’avouer qu’il est bien plus chrétien de pardonner que de se venger, et qu’ainsi leurs maximes sont préférables aux nôtres ; cependant nous ne sommes pas les seuls qui nous servions du poignard lorsque nous surprenons nos femmes en flagrant délit, les Français aussi bien que nous s’en servent assez souvent, et quoique cela soit absolument condamnable, il semble qu’il soit permis de le faire, parce qu’on suppose qu’un homme n’a pas pu résister aux mouvements impétueux de la nature, ni à la rage qu’un pareil objet lui a inspiré.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Mademoiselle de la Bastide qui avait la première fait connaissance avec l’hôtesse, était curieuse, comme le sont ordinairement les filles, de savoir quel était le sujet de ces visites si ponctuelles ; c’est pourquoi elle la sonda sur cet article, et n’eut pas beaucoup de peine à lui faire tout avouer. […] Elle leur avoua qu’il ne lui était point indifférent ; mais elle ne lui fit pas connaître sitôt le progrès qu’il avait fait sur son cœur, parce que sa facilité de changer Silvie à elle, lui ayant fait appréhender un pareil changement d’elle à une autre, elle voulut s’assurer de sa constance avant que de se résoudre à l’aimer tout de bon. Elle lui fit connaître ces soupçons fort spirituellement et comme par plaisanterie ; mais il lui répondit fort sérieusement et fort galamment, qu’il ne connaissait et n’avait regardé Silvie que sur le pied d’une femme séparée d’avec son mari, et d’une femme qui avait un amant favorisé ; que sur ce fondement il avouait que les vues qu’il avait eues pour elle n’étaient pas fort à l’avantage de sa vertu, et qu’il n’avait commencé de la regarder sur le pied qu’elle méritait de l’être, que depuis qu’il savait son histoire ; qu’ainsi son amour n’était pas extrêmement violent, mais qu’il n’en était pas de même de celui qu’il avait pour elle, puisqu’il était accompagné de vénération, d’estime et de respect.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Il est vrai qu’il a trouvé l’argent qu’on lui redemande, il est vrai aussi qu’il ne l’a point rendu, et il avoue même qu’il n’a pas eu l’intention de le rendre ; mais quel droit a Plutus de redemander cet argent ? Il avoue lui-même qu’il n’était ni égaré ni perdu, il avoue qu’il appartenait à Cardénio ; ainsi Cardénio a pu en disposer.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Il lui dora la pilule le plus qu’il put et lui avoua son extravagance et sa jalousie. […] Après cela Sotain lui avoua la maladie dont il était travaillé, et lui offrit toutes choses au monde pour avoir d’elle la ceinture qu’elle portait. […] Elle lui avoua qu’elle était charmée de sa persévérance et de l’amour qu’il lui témoignait, et qu’ayant en partie banni de son cœur l’amour qu’elle avait eu pour son indigne époux, elle l’aimerait, si elle était capable de se démentir ; mais que sa vertu lui était plus chère que toutes choses ; qu’elle convenait que Sotain ne méritait pas une femme fidèle, mais qu’aussi ce n’était pas pour l’amour de lui, mais uniquement pour l’amour d’elle-même qu’elle rebutait ses empressements ; qu’elle voulait encore essayer de faire rentrer son mari dans son bon sens, pour faire un meilleur ménage qu’ils n’avaient fait jusqu’alors ; et que si elle n’en pouvait venir à bout, elle ferait avec lui un éternel divorce. […] Puisque nous sommes sur le pied de parler avec sincérité, dit la marquise, après que Sainville eut fini, je vous avouerai que la vertu de Célénie me charme ; mais quoique je doive être du parti des femmes, et dire qu’il n’y en a pas une qui n’en eût fait autant qu’elle, j’avouerai pourtant que je ne crois pas que de cent il y en eût eu vingt qui se fussent si bien et si longtemps soutenues.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

N’est-ce pas là avouer qu’il n’y a pour eux que la force qui impose la loi, puisqu’ils sont par leur propre confession beaucoup plus condamnables que leurs femmes, en demeurant d’accord que comme l’homme a l’esprit incomparablement plus fort que celui d’une femme, qui, à ce qu’ils disent, n’est rempli que de faiblesse, il doit par conséquent employer cette force d’esprit à combattre ses passions et à vaincre ses tentations qui l’agitent. […] Oui, poursuivit notre héros en colère, les Français ont à mon sens un fond de générosité et de probité que les Espagnols n’ont, pas ; je l’avoue à la honte de la nation, mais la vérité me force à faire cet aveu. […] Sancho avoua qu’il l’avait fait exprès, et en demanda pardon à son maître.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

Pour moi je t’avoue que je suis fort satisfait de la mienne. —  Je le crois, répondit Sancho, on dit que vous valez vous seul plus de cent Amadis, que vous avez mis en fuite l’armée des ennemis, et que vous avez sauvé Madame la comtesse. —  Cela est vrai, répondit Don Quichotte, et s’ils n’avaient pas fui, je n’en aurais pas laissé un en vie. […] Tu vois par là, Sancho, que les hommes ne s’arrêtent qu’à l’apparence qui les frappe ; ainsi il faut, mon pauvre enfant, te résoudre à bien faire, et tu seras bien traité ; mais avoue tout, il y a quelqu’autre chose qui te chagrine, tu n’es pas ordinairement si sensible aux honneurs de la table, et pourvu que ton ventre soit bien garni, je ne me suis pas encore aperçu que tu te misses en peine du reste. —  Mardi, Monsieur, vous l’avez deviné, répondit Sancho, aussi n’ai-je pas sujet de me plaindre du traitement, puisqu’il n’a tenu qu’à moi de manger autant et plus que vous ; mais ce dont je me plains, est de ce qu’on m’a dit en soupant.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Le duc et les autres voyant bien que la morale ne regardait qu’eux, avouèrent qu’au commencement ils l’avaient regardé comme un fou sans espérance de retour, mais qu’ensuite ayant eu de l’estime pour son esprit, et de l’admiration pour sa bravoure, cela avait attiré leur pitié, et que c’était pour lui faire prendre tout un autre train de vie qu’ils avaient imaginé ce qu’ils allaient exécuter, et que ce n’était qu’à ce dessein qu’ils l’avaient envoyé quérir lui, sa nièce, sa gouvernante et les autres ; et leur donnèrent parole à tous de ne se plus divertir de lui sitôt que ce qu’ils avaient concerté aurait été exécuté ; mais qu’il n’en était pas ainsi de Sancho, à qui bien loin de faire aucun quartier, on était au contraire fortement résolu de faire payer tant l’argent qu’il avait, que celui qu’on lui destinait encore. […] Cid Ruy Gomez a avoué qu’il lui avait été impossible de peindre le désespoir de Sancho lorsqu’il s’aperçut de sa perte, non plus que les transports de sa joie lorsqu’il aperçut au bord de ce ruisseau la même bourse qu’il regrettait tant. […] Ceci fut encore une nouvelle matière de sermon, que le triste et fustigé Sancho écoutait avec plus de docilité qu’il n’avait fait de sa vie ; mais enfin son maître ayant cessé de parler, parce qu’il n’en pouvait plus de la gorge, Sancho reprit la parole et avoua qu’il avait tort d’avoir tenté Altisidore, qu’il savait bien qu’il suffisait pour perdre une fille de lui dire une fois qu’on l’aime, parce qu’après cela le diable le lui répète sans cesse ; et ma foi, Monsieur, poursuivit-il, toutes les filles et les femmes en sont là logées ; elles font toutes là-dessus les saintes mitouches ; mais les brebis du bon Dieu ont beau être gardées et comptées, le diable trouve toujours le secret d’en tondre quelqu’une s’il ne l’emporte pas tout à fait ; en un mot une étincelle fait un grand brasier, et fille qui jase avec un amant enfile la mère Gaudichon, comme un aveugle son oraison ; mais le jeu n’en vaut pas la chandelle, et s’il ne faut qu’un petit caillou pour faire verser une charrette, un fromage n’est pas longtemps entier quand on le laisse guigner au chat, et de nuit tous chats sont gris. — Tu seras toujours farci de proverbes, lui dit son maître. — Oh bien, reprit Sancho, je consens d’aller rôtir des châtaignes en enfer si j’ai jamais rien de commun avec aucune fille ni femme que la mienne, et je recevrai Altisidore en fille de bonne maison, si elle me vient davantage rompre la tête.

15. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

J’avoue que cela me passe ; & j’en suis d’autant plus touché que j’en ai toujours été témoin oculaire. […] J’avoue que Descartes me choque, avec sa définition : Je pense, donc je suis. […] On avouera même que c’est une des principales causes de leur éloignement. […] S’ils l’avouent, on en conviendra, parce que cela était ainsi. […] J’avoue pourtant que ces deux jésuites sont portugais ; mais pourquoi le Père Tachard leur a-t-il donné ces ballots ?

16. (1721) Mémoires

Il eut pour confesseur un théatin homme droit qui lui donna la question, et lui en fit plus dire et plus avouer qu’il n’avait résolu que ce confesseur en sût. […] J’avoue que je lui ai donné un soufflet ; mais, Monseigneur, vous a-t-elle dit pourquoi ? […] Le Noir se jeta à ses pieds, et après bien des excuses inutiles, il avoua qu’on lui avait donné deux mille écus pour faire ce coup de fripon. […] reprit le roi avec colère, et vous osez me l’avouer ! […] Qu’il avouait que cette manière tenait du barbare et du Turc, mais que, dans les maux extrêmes, il fallait se servir des remèdes les plus violents.

17. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Avouez-le de bonne foi, ajoutai-je, vous vous ferez religieuse, mais ce seront les vœux de votre famille que vous offrirez à Dieu, et non pas les vôtres. […] J’avoue que j’ai eu quelque peine à me résoudre de passer ici ma vie ; mais enfin je m’y suis déterminée. […] Pourrait-on les savoir, dit la belle Madame de Contamine, je vous avoue que j’en ai envie ; car je vois bien que vous n’avez jamais été marié du consentement de Monsieur de Bernay, qui est encore en vie, et que vous n’aimez guère, de la manière dont vous venez d’en parler. — Il est vrai, Madame, répondit Terny, que ç’a été malgré lui que nous nous sommes donnés l’un à l’autre, quoique ce fût en sa présence. […] Si elle était ici, je ne dirais peut-être pas ce que je pense ; mais puisqu’elle ne m’entend point, je vous avouerai sincèrement, que je ne crois pas qu’il y ait un homme au monde plus heureux que moi dans son mariage.

18. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

J’avoue que cet air d’autorité m’a mis en colère. […] Si cette observation est juste, on m’avouera que c’est une terrible hauteur pour une montagne au milieu de la mer, et détachée de tout continent. […] Quoique M. de La Chassée, ni moi, ne soyons nullement ni superstitieux ni visionnaires, j’avoue que cela nous passe. […] Les matelots la nomment baptême ; j’avoue avec M. l’abbé de Choisy que c’est profaner un nom si saint. […] J’avoue que je suis charmé des distinctions qu’on a pour moi, et que je fais le voyage avec bien de l’agrément.

19. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

J’avoue que cette proposition me fit trembler. […] Nous en parlâmes assez longtemps : mais pour revenir à lui, le portrait que vous m’avez fait de votre maîtresse, lui dis-je, m’a charmé, et sa constance me paraît un prodige dans le siècle : vous saurez quelque jour, continuai-je, par quel endroit l’infidélité des femmes est si bien établie dans mon esprit, et vous m’avouerez que ce n’est pas sans raison que je me déchaîne contre leurs fourbes et leur peu de bonne foi. […] Vous savez que nous avons été elle et moi pensionnaires dans le même couvent, et je vous avoue que sa mort me donne de l’horreur pour lui, et que je voudrais bien le regarder d’un autre œil, parce que d’ailleurs il me paraît un fort honnête homme.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »

Le duc de Médoc, qui avait un très grand fond de probité et d’honneur, écouta tout ce qu’on lui dit avec une patience admirable, et sans répondre un seul mot ; mais après qu’on eut achevé de lui dire tout ce qui se pouvait dire sur cette matière, il prit la parole, et après avoir remercié toute la compagnie en général du soin que chacun en particulier avait témoigné pour sa personne, il ajouta que s’agissant de rendre service au comte de Valerio, et de sauver l’honneur d’une des meilleures maisons d’Espagne, il n’aurait pas eu l’esprit en repos si lui-même n’y avait été ; que de plus, chacun se faisait dans le monde un point d’honneur et de probité selon son humeur ; qu’il avouait que la recherche qu’on faisait de gens qu’on destinait au gibet, offrait à l’esprit quelque chose de bas et de rebutant, qu’ainsi il ne blâmait point les Français de ne s’y pas commettre, parce qu’ils croyaient que cela était indigne d’un grand cœur ; mais que pour lui il était d’un autre sentiment et qu’il ne croyait pas qu’il fût plus indigne d’un prince de faire la guerre à des voleurs et à des bandits qui désolaient toute une province et ses propres compatriotes, que de la faire à des étrangers ; qu’il croyait même que c’était plus utilement servir sa conscience et le public dans une guerre de cette nature, que dans une guerre réglée, parce que les ennemis qu’on combat dans celle-ci, ne sont pas des ennemis particuliers ni domestiques, puisqu’on peut s’en défaire par un traité de paix ; mais que les autres sont des ennemis d’autant plus cruels, qu’ils ne sont retenus par aucune digue ; de plus que la guerre avait ses lois inconnues aux scélérats, et que les ennemis qu’on combattait dans une guerre de prince à prince, étaient presque toujours des ennemis contraints par la volonté et par l’ambition de leur souverain, avec qui la vie était sauve, ou du moins ne courait pas tant de risque, qu’avec les autres, qui non seulement n’épargnaient personne, mais de qui même leurs propres amis et les gens de leur connaissance avaient plus à craindre que des étrangers ; qu’enfin dans une guerre ouverte on était en état d’attaquer et de se défendre, et que l’on n’était jamais surpris qu’on ne dût s’attendre à l’être ; mais que les voleurs de grands chemins étaient des gens qui mettaient leur sûreté dans les surprises qu’ils faisaient aux gens qui ne se défiaient nullement d’eux ; et qu’en un mot c’était des ennemis d’autant plus dangereux qu’ils empêchaient le commerce et la sûreté, et qu’il n’y avait avec eux ni paix ni trêve à espérer que par leur mort ; enfin des gens universellement regardés avec exécration ; ce qui était si vrai, qu’en France même, où les gens de distinction tenaient cette chasse si indigne d’eux, les bandits et les voleurs de grand chemin étaient punis du plus long et du plus rude des supplices, et privés même de la sépulture.

21. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Qu’elle m’avouait ce qu’elle m’avouait, afin que je ne crusse pas que sa tendresse pour moi, fût un effet de sa reconnaissance, ni un mouvement d’ambition, et que je fusse persuadé que son cœur seul avait choisi. […] Elle avoua que cela lui laissait une idée très cruelle. […] Si je n’avais point d’affaire, ajouta-t-elle, avec un air de dépit, et si mon procès était jugé, je n’aurais peut-être pas tant de condescendance pour ses volontés ; je vous l’avoue, afin que vous soyez persuadé que c’est malgré moi que j’en viens à la prière que je vous fais de ne plus venir ici. […] Je la partage autant que je puis, me répondit-elle ; mais je ne puis m’empêcher de jeter les yeux sur l’avenir, et je vous avoue qu’il m’épouvante ; mais que cela ne vous fasse aucune peine, ajouta-t-elle, ce n’est que pour vous que je crains ; car pour moi je ne prends aucun soin de ce qui me regarde, et pourvu que vous soyez heureux, s’il est vrai, comme vous le dites, que vous attachiez votre bonheur à ma possession, je ne me repentirai jamais de tout ce que j’aurai fait pour vous.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »

Il ne savait par où s’y prendre, mais sa vaine gloire ne lui permit pas d’avouer son ignorance.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux ; de ce qui leur arriva sur la route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. »

Mais au reste je t’avouerai que je commence à m’ennuyer dans ce château.

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Les Français soutenaient qu’on avait vu des Français aussi constants que des Espagnols, et les Espagnols avouaient que cela se pouvait, parce qu’il n’y avait point de pays qui ne produisît des gens contraires au génie général, mais que généralement parlant les Espagnols étaient plus constants que les Français, quoique l’Espagne eût aussi produit quelques infidèles.

25. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

J’en ai vu d’autres qui ont trouvé que cet endroit était le plus sensible et le mieux touché de tout l’ouvrage, et qui m’ont avoué même, qu’il rapportait des vrais sentiments de la plus grande partie de leur sexe.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

. —  Nous parlerons de cela une autre fois, ami Sancho, lui dit-il, toujours puis-je te dire, que je te sais bon gré de ton bon cœur, et je te donne le tout, à condition que tu ne me diras plus que nous faisons le métier d’archers ou de sergents : , cependant donne-moi à boire un coup, je t’avoue que j’ai soif. —  Et moi faim et soif, reprit Sancho ; mettons pied à terre, mon cher maître. —  Non, non, dit Don Quichotte, il faut voir la fin de l’aventure.

27. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

J’avoue, poursuivit-il, que ses austérités peuvent avoir usé sa vie ; mais du moins la fin n’en a point été avancée par aucun secours étranger.

28. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

Il voulait par là le taxer sur ce qu’il avait dit de la beauté de la comtesse, sans en excepter Dulcinée ; mais Sancho n’avait pas l’esprit assez fin pour s’imaginer une chose à quoi il ne croyait pas que son maître songeât, c’est pourquoi il lui répondit selon son sens : Ma foi, Monsieur, j’avoue que ma main et ma langue vont trop vite, mais il faut que le renard meure dans sa peau, à moins qu’on ne l’écorche en vie, et puis il ne peut sortir d’un sac que ce qu’on y a mis.

29. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Les Français cependant qui n’avaient pas été fâchés de trouver une occasion de témoigner leur générosité, et de reconnaître en quelque façon les honnêtetés des Espagnols, y avaient contribué plus abondamment, sous prétexte de reconnaître les services que le héros de la Manche leur avait rendus, surtout le comte du Chirou qui était puissamment riche, et qui avouait qu’il lui devait la vie aussi bien que Valerio, Eugénie et la duchesse de Médoc.

30. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

Il descendit armé, et quoiqu’on se doutât bien de son dessein, on ne laissa pas de le lui demander, comme si on l’eût ignoré, et il l’avoua ; et supplia bien instamment la comtesse de se souvenir de savoir tout de Parafaragaramus.

31. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Nous avons été cinq heures en chemin ; ajoutez à cela la chaleur qu’il faisait qui nous mettait tout en eau, et le mauvais chemin, et vous avouerez que nous n’avions pas tout le tort de le trouver long et ennuyeux. […] L’infidélité ou la bassesse d’un amant, l’indignation des parents, la crainte de passer pour infâmes peuvent pousser ces malheureuses à une si criminelle extrémité, laquelle est punie de mort lorsque les coupables sont découvertes ; mais ici cela n’est pratiqué que par une cruauté inouïe et qui est publiquement avouée, tolérée et suivie. […] Accordez cela, si vous pouvez, avec leur coutume de punir l’adultère de mort, et voyez la patience de Coinda de n’avoir pas puni sa femme plutôt que le galant, car pour moi je vous avoue que je n’y vois goutte. […] Il n’en est pourtant pas quitte car il ne veut pas avouer comment il a pris cet argent, et il n’y a que la confession qui puisse l’en tirer. […] Je vous avoue que ce trajet m’épouvante, car enfin tant de gens qui en ont écrit et qui en ont fait des relations si horribles, ne se sont pas tous donné parole de mentir sur le même sujet.

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