Les griffes effroyables dont le lutin était armé, et dont il avait déjà ressenti la pointe, lui causèrent un frisson depuis les pieds jusqu’à la tête, et la peur qu’il en eut fut telle qu’il ne put ouvrir la bouche. […] Deux démons l’ayant lié les bras derrière le dos et assis sur la sellette, lui prirent chacun une oreille avec des tenailles pour lui faire tenir la tête ferme, et les deux autres vinrent se mettre à côté de lui, et avec des pincettes à barbier ils lui arrachèrent les poils de la barbe en même temps ; en sorte que l’un tirant à droite et l’autre à gauche, ils lui faisaient faire une grimace de chat fâché toute plaisante et toute risible. […] Son inquiétude se remarquait par ses fréquents tournements de tête et son agitation continuelle ; mais le malheureux n’en était pas encore où il pensait : car un démon dameret, c’est-à-dire fort proprement vêtu, et nullement effroyable comme les autres, mais au contraire parfaitement bien mis avec de la broderie d’or et d’argent, de belles bagues et de beaux anneaux aux doigts, de beau linge et de belles dentelles, poudré, frisé, en un mot tiré à quatre épingles et d’un visage fort doux, fort mignon et fort beau, s’approcha du trône de Pluton, et ayant posé sur le premier degré deux petits paniers qu’il portait, l’un rempli de petites cornes de différentes couleurs, et l’autre de petites fioles d’essence, de pots de pommade, de tours de cheveux, de boîtes à mouches, de fard et d’autres ingrédients propres aux femmes, se mit à genoux et d’une voix fort douce et fort agréable se mit à le supplier de lui accorder audience. […] Ils le prirent donc encore, et deux lui tenant la tête comme quand on lui avait arraché la moustache, les deux autres prirent chacun une bande de papier qu’ils roulèrent en flèches, et en ayant allumé un bout, ils le mirent dans leurs bouches, et l’autre dans les narines du patient, et soufflèrent chacun leur camouflet à perte d’haleine, ce qui était capable de faire crever un cheval, et qui fut aussi plus sensible à Sancho que tout ce qu’il avait encore souffert. Les yeux lui sortirent presque de la tête, et jamais son cerveau ne fut mieux purgé, car il en éternua plus de cent fois avec des branlements de tête extraordinaires.
Je dis encore plus, c’est que certainement le crime est plus grand devant Dieu pour eux que pour elles, et je me fonde en cela sur ce que tout au moins une femme ne fait que peu ou point de scandale par le secret qu’elle tâche de garder dans ses intrigues, et qu’eux y vont tête levée, et qu’ainsi outre le scandale public qu’ils causent, ils donnent à la jeunesse un mauvais exemple. […] Pour l’Ecriture, il est vrai qu’elle ordonne à la femme d’obéir à son mari ; mais elle ordonne aussi au mari de tout quitter pour s’attacher à sa femme, et ne lui permet pas d’en rechercher d’autres ; elle dit que le mari est le chef de la femme, cela est encore vrai ; mais le chef ou la tête n’est pas la plus noble partie du corps, c’est le cœur. […] Le curé allait relever un raisonnement si captieux, et la dispute n’en serait pas demeurée là, si Sancho lui avait donné le temps de prendre la parole ; mais une pinte de vin qu’il avait dans la tête ne lui permit pas de garder le silence plus longtemps. […] lui dirent-elles toutes en même temps. — J’en pense, leur dit-il, qu’Adam fut formé de boue, puisque boue y a ; mais que Dieu se servit de la plus dure de ses côtes pour former Eve, et qu’il commença par la tête, car les têtes des femmes sont dures comme le diable, surtout celle de la mienne. […] Si vous avez eu le malheur de trouver une mauvaise tête, cela ne mérite pas d’en faire une thèse générale. — Ce n’est pas à vous à parler des femmes.
L’officier le laissa avec des gens capables de lui tenir tête à boire, et lui par un trou qui répondait du grenier à la chambre de nos aventuriers, ou plutôt par une planche du grenier qu’il enleva, il y descendit ; il attacha toutes les armes de Sancho pièce par pièce avec de la ficelle qui répondait au haut du plancher, qu’on pouvait ôter et remettre sans bruit, et afin que les armes n’en fissent point en les enlevant, il mit du coton où il en fallait pour les soutenir. […] Cid Ruy Gomez assure, que ce fut plutôt le désespoir de Sancho, qui le détermina à se faire assommer, que les exhortations de son maître, et qu’il voulait jouer à quitte ou à double ; et comme le temps s’avançait, il enfonça son chapeau dans sa tête, et sans dire une seule parole, sortit de la chambre dans une fureur que son maître ne lui avait point encore vue, et dont il tira un bon augure. […] L’enchanteur qui gardait ces armes, était encore le maître d’hôtel même qui avait toujours joué le personnage de Parafaragaramus ; c’était un homme extrêmement grand, fort et robuste ; il était vêtu d’une grande simarre rouge, qui le prenait depuis le sommet de la tête jusques à la plante des pieds, ce qui le faisait paraître encore plus grand qu’il n’était. […] Il avait sur les yeux des lunettes ou des bésicles, telles qu’on en met aux enfants qui louchent pour leur redresser la vue, et Sancho croyait que c’était ses yeux qui lui sortaient de la tête ; au lieu de cheveux tressés, il s’était mis des peaux d’anguilles pleines de son, que Don Quichotte prit aussi bien que son écuyer pour des couleuvres. […] Sancho ne cria point, et quoique les coups lui tombassent sur le corps dru comme grêle, il se releva, et courut se saisir de la massue que l’enchanteur avait cachée, et il la levait pour la lui décharger sur la tête, s’il avait pu, mais il n’en eut pas le temps.
Ils ont neuf pieds & demi du rez-de-chaussée à la croupe : leur tête est élevée de onze pieds & demi. […] Il avait la tête d’un lézard, & quatre pieds griffés, extrêmement courts. […] Il y avait deux pots de terre du côté de la tête, l’un plein de riz cuit & l’autre d’eau. […] Elle s’assit au chevet du mort, & lui mit la tête sur son estomac à elle. […] Ils arrachèrent la tête du corps, jetèrent le corps, & mirent la tête sur une pierre au pied d’un arbre.
Les chevaliers tournèrent la tête du côté qu’ils entendaient le murmure de l’eau, et eurent d’autant plus de joie d’apercevoir une fontaine, qu’ils se sentaient extraordinairement altérés. L’écuyer pressé par sa soif se préparait à la satisfaire sans façon ; mais Don Quichotte se mit en tête que cette source d’eau était la fontaine de Merlin. […] Comme l’eau était extrêmement froide, et qu’ils en burent tous deux beaucoup, Don Quichotte dont la tête s’échauffait à mesure que ses entrailles se rafraîchissaient, demeura plus persuadé qu’auparavant que c’était là la fontaine de Merlin ; il crut même éprouver sur-le-champ la vertu de l’eau, la princesse Dulcinée ne lui paraissant plus qu’une laide paysanne, et s’étonnant de l’avoir choisie pour l’objet de ses amours. […] S’ils se persuadèrent follement que l’eau avait changé leurs cœurs, elle ne laissa pas de produire réellement un fort mauvais effet, en leur causant une pleurésie dont ils ne tardèrent guère à sentir les atteintes ; car à peine se furent-ils remis en chemin, que Sancho se plaignit d’un grand mal de côté. — Tu n’en dois pas être surpris, ami Sancho, lui dit Don Quichotte, il est impossible que cette eau merveilleuse change la disposition du cœur sans que le corps s’en ressente ; j’ai comme toi des douleurs au côté, et de plus un très grand mal de tête, qui ne fait qu’augmenter de moment en moment. — Pour moi, répondit Sancho, je crois que l’eau ne me vaut rien, et que si j’avais bu autant de vin, je serais à présent plus gai qu’un pinson.
On dit que nous sommes tous trois faits l’un pour l’autre, et trois têtes dans un bonnet. […] Je marchais à la tête, tenant la charmante Foulquier sous le bras. […] Sa tête, quatre doigts du corps, et ses entrailles, nous ont fait une très bonne soupe. […] M.de La Chassée s’était mis à la tête des soldats, une demi-pique à la main. […] Nous avons, lui et moi, dîné tête à tête dans ma chambre, et y avons fait, comme dit le Suisse, un petit régalement.
Au secours, cria-t-elle derechef à pleine tête ; et en même temps elle se montra sur le bord de la fosse, et parut faire un effort pour la franchir, comme elle fit en effet. […] Il avait la tête couverte d’un casque plus gros qu’un tambour, ses épaules étaient chargées de deux grandes peaux de lion par-dessus ses armes ; il avait sur l’estomac une figure de diable en relief dont les yeux éclataient comme des chandelles ; en un mot c’était une figure capable de faire peur à tout autre qu’au chevalier de la Manche. […] Il s’éleva une grille de fer autour de Parafaragaramus, de Don Quichotte, de Mon-tésinos, de Durandar, de Balerme et de ses filles ; le tonnerre gronda ; ils sentirent la terre trembler sous leurs pieds, et se baisser peu à peu jusqu’au niveau d’un tribunal, où ils virent à la lueur d’une sombre et triste lumière Pluton tout vêtu de rouge, d’un visage affreux, une couronne de fer sur la tête, une fourche d’une main, et un sceptre de fer de l’autre. […] Il vit bien qu’un orage de coups de fouet allait tomber sur lui, et en tremblait depuis les pieds jusqu’à la tête. […] Il y avait un petit Bohème caché entre Pluton et elle, qui à chaque coup qu’on déchargeait sur Sancho, détachait une des épingles qui soutenaient les guenilles dont elle était couverte, et elle sous prétexte de pudeur baissait de temps en temps la tête, et essuyait les vilaines couleurs dont on lui avait barbouillé le visage ; de sorte que Don Quichotte qui avait toujours les yeux sur elle, s’aperçut de ce changement, et le fit remarquer à Sancho, qui tout aussi bien que lui se serait donné au diable que ce désenchantement était une vérité constante ; il commença à reconnaître effectivement les traits d’Alonza Lorenço vers le douzième coup, et en reprit courage pour souffrir le reste de la flagellation qui fut appliquée avec une grande vivacité et reçue avec une égale patience.
Toute la compagnie, et surtout la duchesse, était fort aise de parler à elle avant que Sancho la vît, et qu’il eût un peu de vin dans la tête. […] répondit Thérèse, il est bon comme le pain, il n’a ni os ni arête. — On dit pourtant que vous querellez souvent ensemble, et que vous êtes un peu têtue. — Eh mais, dit Thérèse embarrassée, pardi si on ne querellait quelquefois on n’aurait rien à se dire et le ménage serait trop uni, et puis au fond chacun a sa tête aussi bien comme une épingle en a une. — N’est-il pas un peu ivrogne, demanda la duchesse, et vous, ne buvez-vous pas un peu ? […] — Jour de Dieu, Madame, répondit Thérèse, nous sommes deux, et quand il a une fois commencé, je tâche d’achever, et cela dérange un peu notre ménage, car nous cassons tout en nous le jetant à la tête. […] Celui-ci lui rendit son change le mieux qu’il put, et elle offensée et piquée au vif, voulut lui donner par la tête d’un pot qu’elle tenait ; mais lui se reculant, tomba à la renverse, et sa femme se servit de ce temps-là pour se venger. […] Thérèse le prit par les pieds de derrière, et brisa de la tête le visage de son mari.
J’y allai fort souvent ; et quelquefois nous allions nous promener sur les boulevards, ou dans les marais ; mais je n’y eus avec sa fille, ni entretien particulier, ni tête à tête. […] À tout cela elle ne fit que tourner la tête, et dire que c’était de pures visions. […] On n’en a guère quand l’amour s’en mêle, reprit-elle, en tournant la tête. […] Je crois, ajouta-t-elle, avoir trouvé dans ma tête un prêtre tel qu’il nous le faut. […] Cela vous met-il martel en tête, lui demanda Des Frans en riant ?
Tout désarmé qu’il était, il ne perdit pas le sens, et prit un palonnier qui était à terre, et s’en servit comme d’une massue si à propos, qu’il en assomma un des bandits qui faisait tête à Don Quichotte, et cassa les jambes de celui qui avait son épée, qu’il reprit tout aussitôt, et la lui passa dans la gorge. Tout cela s’était fait à la tête des chevaux du carrosse, et devant les yeux de la duchesse, qui ne savait qui étaient ses vaillants défenseurs. […] Il avait mis pied à terre pour aider à la duchesse à descendre de carrosse, et Sancho n’était point encore remonté sur son cheval, lorsque la duchesse, qui s’informa du duc son époux, ayant appris qu’il était lui-même dans la forêt à la quête des bandits, en eut une vive douleur, craignant qu’il ne s’en trouvât quelqu’un assez déterminé pour aller à lui, comme il en était venu à elle, et cherchant dans sa tête le moyen de le retirer d’un lieu où il courait tant de péril, elle n’en trouva point de meilleur ni de plus facile, que celui de faire tirer plusieurs coups de mousquet, ne doutant pas qu’il ne vînt au feu, comme en effet elle ne se trompa pas.
Les questions qu’ils leur firent donnèrent le temps à notre héros de les joindre ; il était trop colère pour songer à autre chose qu’à la vengeance ; il déchargea un si furieux coup de son épée sur la tête de celui qui tenait Eugénie, qu’il le renversa tout étourdi, et la comtesse tomba à terre aussi bien que lui. […] Notre hardi chevalier n’en voulut point démordre, il prit le cheval de celui qui emportait Eugénie, qui était libre, et se saisissant de l’épée de ce scélérat, il se mit après les ravisseurs malgré le duc et Dorothée qui le firent suivre par quatre cavaliers de crainte d’accident ; mais comme il ne suivait que sa tête et ses visions, ceux-ci qui le perdirent bientôt de vue, revinrent sans autre fruit que d’être bien fatigués. […] Il fit prendre Eugénie et l’y fit mettre la première, Gabrielle la suivit, et le mouvement du carrosse agitant la comtesse qui était couchée en travers, la fit revenir à elle ; les signes de vie qu’elle donna calmèrent la douleur de Gabrielle, et ce fut dans ce moment qu’ils arrivèrent à l’hôtellerie où ils criaient tous à pleine tête pour avoir une chambre, et par leur bruit interrompirent la narration de la Française.
Le cardinal Mazarin était à la tête des affaires lorsque Louis XIII mourut et que Louis XIV son fils vint à la couronne. […] Tous deux bien faits, et elle fort belle, mais d’une tête de Parisienne, ce qui est beaucoup dire. […] Mons[ieu] r le duc de Charost, capitaine des gardes, était à leur tête. […] Après sa mort, M. de Louvois, qui avait besoin d’un homme à la tête des Finances qui lui fût dévoué, fit nommer M. […] C’était un homme propre à être mis à la tête des finances.
La fantaisie qu’il avait dans la tête ne lui avait point ôté l’amour qu’il avait pour elle ; on peut dire même que plus il la persécutait, plus il l’aimait, ou pour parler plus juste, il ne la persécutait que parce qu’il l’aimait ; ainsi il ne la vit pas plutôt hors de danger que son désespoir parut par toutes les marques qu’on peut en donner ; jusque-là que sa femme ayant eu une crise, et quelqu’un ayant crié mal à propos qu’elle venait d’expirer, il voulut se passer son épée au travers du corps ; mais en ayant été empêché par ceux qui étaient dans la chambre de sa femme, il en sortit et alla se jeter par une fenêtre, disant qu’il ne voulait pas lui survivre. […] On alla au plus vite le retirer de cette charrette où il était tout étourdi de cette chute ; il en revint, et ce fut pour faire encore un autre coup de désespoir, en se frappant contre la muraille, où il se donna un si grand coup de la tête qu’on le crut mort. Il fut en un moment tout couvert de son sang, et le chirurgien qui fut appelé pour le panser eut une très mauvaise opinion de sa blessure ; on le mit au lit toujours gardé à vue, et lui toujours prévenu de la mort de sa femme, fit en sorte en se tourmentant de défaire les ligatures de sa tête, et ne voulut jamais qu’on y remît la main qu’après qu’on lui eut dit que sa femme se portait mieux. […] Il roula mille inventions dans sa tête, et tenta trois ou quatre moyens qui manquèrent ; mais enfin celui-ci lui réussit. […] Elle ne répondit rien à cette demande, et se contenta de baisser les yeux, avec une honte qu’elle affecta si naturellement, que notre homme fut convaincu qu’il avait tiré juste ; et ravi de savoir qu’il y eût un Français capable de porter son extravagance jusqu’à ce point, il se mit en tête de l’imiter, et d’avoir à quelque prix que ce fût cette digne ceinture, que cette prétendue Italienne disait avoir, pour en faire à sa femme un présent digne de lui.
Je le ramassai et levai la tête en haut pour voir d’où il venait. […] Elle criait à pleine tête, et parmi des paroles mal articulées, je distinguai trois ou quatre fois celle-ci, du beurre ? […] Sa tête était tournée sur son épaule gauche du côté de la ruelle, son bras gauche étendu tout du long de son corps. […] Reprenez-la, Madame, poursuivit-il en s’adressant à sa femme, et ne nous en rompez plus la tête. […] Les femmes sont toujours curieuses ; elle se mit en tête d’approfondir la vérité.
Elle s’y jeta si promptement, et s’arrêta si court, que son cavalier sauta dans l’eau la tête la première, et par-dessus celle de sa monture, qui s’était baissée pour boire ; ainsi quoiqu’il n’y eût pas deux pieds d’eau, la peur et la chute l’avaient si bien étourdi, qu’il lui aurait été impossible de se lever, et qu’il se serait assurément noyé si l’on n’avait point été à son secours pour le retirer, après néanmoins l’avoir laissé boire un peu plus que sa soif. […] Ceci fut encore une nouvelle matière de sermon, que le triste et fustigé Sancho écoutait avec plus de docilité qu’il n’avait fait de sa vie ; mais enfin son maître ayant cessé de parler, parce qu’il n’en pouvait plus de la gorge, Sancho reprit la parole et avoua qu’il avait tort d’avoir tenté Altisidore, qu’il savait bien qu’il suffisait pour perdre une fille de lui dire une fois qu’on l’aime, parce qu’après cela le diable le lui répète sans cesse ; et ma foi, Monsieur, poursuivit-il, toutes les filles et les femmes en sont là logées ; elles font toutes là-dessus les saintes mitouches ; mais les brebis du bon Dieu ont beau être gardées et comptées, le diable trouve toujours le secret d’en tondre quelqu’une s’il ne l’emporte pas tout à fait ; en un mot une étincelle fait un grand brasier, et fille qui jase avec un amant enfile la mère Gaudichon, comme un aveugle son oraison ; mais le jeu n’en vaut pas la chandelle, et s’il ne faut qu’un petit caillou pour faire verser une charrette, un fromage n’est pas longtemps entier quand on le laisse guigner au chat, et de nuit tous chats sont gris. — Tu seras toujours farci de proverbes, lui dit son maître. — Oh bien, reprit Sancho, je consens d’aller rôtir des châtaignes en enfer si j’ai jamais rien de commun avec aucune fille ni femme que la mienne, et je recevrai Altisidore en fille de bonne maison, si elle me vient davantage rompre la tête. […] Notre héros ne se sentait pas d’aise, et Sancho qui avait toujours sa bourse en tête, dit qu’il voudrait que la chose fût déjà faite et avoir rattrapé son argent.
Etant tous deux tête à tête, je le questionnai sur sa famille, sa demeure en province, ses biens, sa fortune, ses emplois, et ce qu’il était venu faire à Paris ; et j’accompagnai mes questions d’un grand verre de vin chacune. […] reprit-il, en hochant la tête, vous me la donnez bonne avec votre scrupule ! […] Nous allâmes ensemble à l’opéra, et soupâmes tête à tête, Rouvière étant allé dormir je ne sais où. […] Je cherchai dans ma tête tous les moyens de vous brouiller ensemble, et de vous posséder à quelque prix que ce fût. […] J’envisageai tout d’un coup les suites que pouvait avoir un pareil tête à tête, je n’osai m’y exposer : je rappelai cette fille, et je sortis moi-même, et elle me suivit les larmes aux yeux.
Pour résoudre ce doute il consulta la bouteille dont le glouglou mit fin à son inquiétude ; il était assis sur une chaise fort haute ; il s’endormit la tête et les bras appuyés sur la table. […] Cet officier n’était pas bien monté, et voyant que son cheval ne pouvait pas tenir tête à celui de son ennemi qui était un fort andalour, il avait commencé avant que de s’attacher au maître par porter au cheval deux grands coups d’épée dans les flancs.
Mon père voulait les marier toutes deux en même temps, son aînée se rendit, mais elle qui a une tête de diable, bien loin d’imiter sa sœur et d’obéir à mon père, le traita comme un tyran de ses enfants, et conclut par dire qu’elle voyait bien qu’elle était destinée à être malheureuse dans ce monde, soit en épousant un homme qui lui déplaisait, soit en restant dans le couvent malgré elle, et damnée par conséquent dans l’autre monde, n’ayant pas pu faire son salut dans celui-ci ; mais que du moins elle aurait la satisfaction de n’entrer pas toute vive dans les bras du démon. […] Le beau-père chicanait le gendre, qui de son côté ne l’épargnait pas, chacun ayant trouvé un homme capable de lui tenir tête, ce fut un plaisir de les voir plaider. […] J’étais fort aise de le faire expliquer en bonne compagnie, ainsi je lui dis sans façon que j’avais des affaires qui demandaient ma présence en France, et que je ne voulais pas me mettre au hasard de quitter le royaume, ou de porter ma tête sur un échafaud. […] Le bruit que je fis en marchant fit tourner tête. […] pourquoi ne dirais-tu pas cela devant moi, reprit Madame de Terny, en le prenant par la tête, et en le baisant.
Il était vêtu d’un rouge très vif depuis les pieds jusqu’à la tête ; ses yeux ne paraissaient point, ou paraissaient si petits, qu’on ne pouvait pas les distinguer ; son casque était couvert de plumes rouges, d’où sortaient les deux plus grandes cornes de boeuf qu’on avait pu trouver, et qui jetaient aussi feu et flammes de temps en temps ; ses armes étaient de la couleur de son habit, et il portait une lance d’une grosseur prodigieuse ; le cimeterre qu’il avait à son côté était large de plus de quatre doigts. […] Le feu qu’il jetait provenait d’une composition de poudre à canon, de coton, d’eau de vie, de camphre et d’autres artifices qu’on avait mis ensemble dans une boîte de fer blanc sur l’estomac, et dans les extrémités des cornes sur la tête, et le tout était presque traversé d’un petit tuyau de fer, qui répondait par une petite peau de cuir bien mince et bien cousue à un petit soufflet, que l’enchanteur avait sous l’aisselle, et qui portait vent aux trois endroits ; en sorte que le feu qui était renfermé dans la boîte et dans les cornes, étant réveillé par le vent, enflammait les compositions, et faisait l’effet que nous avons vu, et qui était effectivement terrible pour ceux qui n’y étaient pas préparés.
Il y alla, et les surprit tous deux tête à tête ; mais ne voyant aucun vestige de ce qui se passait entre eux, et cet époux sage et prudent voulant bien lui-même ne pas s’apercevoir du tour, il leur fut facile de justifier leur surprise sur l’étonnement où sa présence les mettait.
Comme l’idiome espagnol est devenu à la mode en France, et que tout le monde en veut savoir un peu, un de mes amis, qui l’apprend, m’a fait voir quelques endroits qu’il a traduits de la suite de Don Quichotte ; ce que j’en ai lu m’est resté dans la tête, et ne m’a pas déplu ; et, sans doute aussi fou que le Français qui l’a achetée, j’ai fait en sorte de l’avoir de ses mains, et comme je le lui ai promis, je l’ai traduite.
Il fit prendre à l’officier de Valerio un entonnoir, qu’il fit attacher à une sarbacane, et par un trou de fenêtre qui répondait sur une jalousie, cet officier criant à pleine tête dans l’entonnoir, avait dit ce qu’on vient de lire.
Ils le portèrent au château si moulu de coups, qu’il ne pouvait remuer ni pieds ni pattes ; il jetait le sang de tous côtés, et avait la tête fracassée en plusieurs endroits ; de sorte que les chirurgiens qui le visitèrent dirent d’abord que sa vie était en danger.
Il lâcha son coup en tournant la tête, mais non assez promptement pour s’empêcher d’être grillé comme un cochon.
Il avait sur sa tête un turban tout blanc, avec une plume en aigrette au-dessus ; il s’était blanchi le visage, aussi bien que la barbe, qu’il portait longue d’un bon pied ; il avait en ses mains des gants aussi blancs que le reste, et portait un livre où il paraissait lire quelque chose.
J’en informai Deshayes et lui fis comprendre qu’avant toutes choses il était nécessaire de savoir ce que vous résoudriez ensemble, et les termes où vous en étiez ; et après avoir consulté ce qu’il pouvait faire pour vous entendre et vous voir dans votre tête à tête, nous nous arrêtâmes à ce qu’il fit.
Je vous dis ceci, Monsieur, poursuivit-il, sous le sceau de la confession, et seulement pour vous faire connaître que j’ai toujours été malheureux, soit dans ma jeunesse par mes fatigues et mes pertes, soit dans mon mariage par ma femme, qui avait trouvé le secret à force de me faire enrager, d’être la maîtresse de me faire taire et de faire tout à sa tête, ou enfin sur mes vieux jours par mes maladies, et par une fille qui m’ayant toutes sortes d’obligations, veut me quitter, me réduire au blanc, et peut-être ne me plus regarder que comme son persécuteur. […] Je me contentai de laisser tomber un gant, et en le ramassant je levai la tête que j’avais baissée ; et comme cette adresse était au-dessous, j’y lus le nom de Gauthier sans savoir en quelle ville. […] Eh vous a-t-il raconté, interrompit-elle, les belles visions qu’il s’est allé mettre dans la tête ?
Il est constant que cette femme était fort aimable, et l’art joint à la magnificence des habits ajoutant du lustre à la nature, il ne faut pas s’étonner si notre chevalier, qui n’avait jamais rien aimé, s’était trouvé sensible, surtout ayant le cœur préparé à l’amour par les sottises qu’il avait lues dans ses romans, et dont il avait encore la mémoire et la tête remplies.
À quoi bon tant de façons, poursuivit-il, en tournant la tête : vous faites plus le fâché que vous n’êtes. […] Il remarqua qu’elle ne tournait point la tête de son côté ; il la regarda et la reconnut pour une de ses anciennes connaissances, à laquelle même il avait autrefois fait semblant d’en vouloir.