De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. […] Don Quichotte, dit-il à notre chevalier, je viens te rendre la dernière visite que tu recevras de moi de ta vie. Je viens de la part de Pluton te dire qu’il est fort satisfait que tu aies reçu son présent, et que tu en aies déjà fait le troc. […] Deux jours après le désenchantement de Dulcinée, elle en reçut une autre par laquelle son époux lui donnait rendez-vous à Madrid. […] Mardi, poursuivit-il, votre château m’a toujours porté guignon ; j’y ai reçu plus de taloches et d’horions en un jour, que je n’en ai reçu ailleurs en un an.
Je fus convaincu de cette vérité par la lettre que je reçus et que voici. […] Ce fut là que je reçus une lettre de Clémence. […] Je me préparais à prendre une charge dans la Maison du Roi, telle que celle où je vais me faire recevoir. […] Je la reçus de bouche telle que je la souhaitais. […] J’avais reçu Clémence entre mes bras, je l’avais baisée et embrassée devant tout le monde en pleine église.
Ils te font présent de toutes les richesses que tu vois sur ce buffet, et te recommandent seulement d’en garder quelques pièces pour te ressouvenir d’eux, et de troquer le reste contre le premier qui te le demandera, tu ne perdras rien au change ; assure-moi donc que tu les reçois, afin que j’en sois sûr moi-même. Je n’ai jamais été attaché au bien, lui dit Don Quichotte, mais puisque cela m’est donné de si bonne part, je le reçois de bon cœur, et vous offre le tout pour reconnaissance de votre protection. — Je t’en rends grâce, lui répondit Parafaragaramus, parce que j’en ai autant et plus qu’il ne m’en faut ; reçois ce qui t’est donné de la main des puissances, infernales. […] La princesse Dulcinée fut conduite dans la chambre qui lui était destinée ; et Balerme, Durandar, Montésinos, Merlin et Parafaragaramus conduisirent nos aventuriers dans celle qu’on leur avait préparée, et qui était d’une magnificence achevée : l’or et l’argent y brillant partout ; les glaces, qui en faisaient la tenture, rendaient la lumière qu’elles recevaient de deux lustres d’argent, chargés de vingt-quatre bougies, dont la réflexion était si vive qu’il était impossible d’y jeter les yeux sans être ébloui ; deux lits de brocard d’or avec leurs housses traînantes jusqu’à terre, garnies d’une grosse frange d’or à campanes, en faisaient l’ornement, et étaient accompagnés de deux fauteuils dorés, garnis comme les lits, et d’une table qui paraissait d’argent massif, qui tout ensemble faisaient à la vue un effet tout agréable. […] Nous n’avons dans ce monde qu’aujourd’hui et demain, et le reste de notre vie ; l’habit ne fait pas le moine, ni la soutane l’habile homme, trois pas sur le pavé en découvrent la sottise ; un âne chargé d’or est toujours un âne ; mais n’importe, chacun lui ouvre la porte, il est bien reçu partout, et trouve des parents où il n’en cherchait pas ; nul n’a honte de parents vicieux pourvu qu’ils soient riches. […] Il voulut de plus obliger les officiers du duc de recevoir de lui quelques présents ; mais comme ils avaient des ordres contraires ils le remercièrent, et pour l’empêcher de les en presser davantage, le duc fut obligé de lui dire, que le premier qui prendrait de lui la moindre chose ne resterait pas une heure à son service.
Il reçut au siège de Charenton trois coups dans le corps, dont il pensa mourir. […] Je m’abandonnai à ma passion, mes soins furent bien reçus. […] Après qu’il eut reçu tous ses sacrements, il nous fit venir dans sa chambre sa fille et moi. […] Le facteur des mains de qui je l’avais reçue était le même qui m’en apportait chez moi. […] Il vit ses oncles qui étaient de retour, et qui le reçurent fort bien, parce qu’il ne leur demanda rien.
Le comte Valerio fut prié de dire par quelle aventure il connaissait ces deux Français, et il le fit en disant qu’en passant une fois de Barcelone à Naples sur une galère d’Espagne, il avait été attaqué et pris par une galère française commandée par Sainville, de qui il avait reçu un traitement si honnête et si généreux, qu’il s’en ressentirait toute sa vie. […] Il le manda à la marquise son épouse, mais elle ne reçut pas sa lettre sitôt que le duc de Médoc reçut des nouvelles de ceux du Conseil de Madrid, auxquels il avait écrit. Elles étaient si pleines d’honnêtetés pour lui, et d’assu- j rance de service pour le marquis qu’il protégeait, que la marquise, à qui il les communiqua, n’eut plus d’inquiétude de ce qui pouvait arriver à son époux, et ne craignit plus que les mauvais traitements que le vice-roi de Naples pouvait lui faire ; mais elle en fut délivrée par des lettres qu’elle reçut de lui, et d’autres que la duchesse reçut de son frère, qui leur apprit que le marquis était libre sur sa parole, et s’embarquerait à la première occasion commode pour se rendre à Madrid, où les ordres du Conseil l’appelaient, et où il achèverait de se justifier de ce dont on l’accusait.
Qu’en rentrant en France, il a pris des certificats du jour de son débarquement à La Rochelle, et que sur la route depuis cette ville jusques à Paris, nous avons fait telles journées qu’il a voulu, parce que par tous les endroits où nous passions les nuits, il recevait des lettres. […] J’étais fort persuadé qu’une déclaration de bouche n’aurait pas été mal reçue ; je ne la précipitai pourtant pas. […] Je viens recevoir vos ordres Mademoiselle, dis-je en entrant, je viens savoir de vous ce qu’il vous plaît que je devienne, et quel est cet autre parti qui m’est offert ? […] Après cela si Madame de Mongey veut bien en recevoir une d’eux, je me fais fort qu’elle sera contente de leurs honnêtetés et de leurs excuses. […] Que je suis heureux, Madame, lui dit-il, de recevoir une si bonne nouvelle, et de la recevoir de votre bouche ?
Elle2 le reçut très froidement. […] Il reçut pourtant tous ses sacrements, mais sans efficace. […] Il reçut cette réponse le lundi 25 mai au sortir de table à dîner chez M. […] Il me reçut fort bien. […] A l’égard des mendiants, il les faut encore moins recevoir que les autres.
Les juges imposèrent silence à Parafaragaramus et à Sancho qui voulaient parler, et Minos ayant été aux opinions prononça l’arrêt en ces termes : La Cour a ordonné que Plutus rendra au chevalier Sancho la bourse et l’argent qu’elle renferme, et que préalablement avant la restitution d’icelle, icelui Sancho pour punition de sa mauvaise intention recevra vingt coups de bâton sur ses épaules, si mieux n’aime renoncer à toute propriété sur la bourse, ce que la Cour laisse à son choix et option sans déplacer, dépens compensés. […] Mais, Messieurs les juges des enfers et des diables, ajouta-t-il, ne serait-il pas à propos d’envoyer chercher ma femme pour lui en faire recevoir sa part ? […] Il fallut compter les poils de la barbe qu’on lui avait arrachés, et comme il s’en trouva six de trop, Minos ordonna qu’ils seraient précomptés sur les coups de bâton ordonnés à Thérèse, attendu que l’homme et la femme n’étant qu’un, ce que l’un recevait devait être au profit de l’autre. […] C’est d’avoir voulu violer les droits de l’hospitalité en voulant d’un lieu d’honneur où il était bien reçu en faire le théâtre de ses débauches, dont il mérite des reproches et des châtiments ; c’est d’avoir eu plus d’indulgence pour soi-même que pour autrui, c’est d’avoir été hypocrite, d’avoir voulu priver les autres des plaisirs infâmes où il tâchait de se souiller lui-même, d’avoir voulu sous les dehors d’une vie honnête et d’un mépris affecté des femmes cacher le penchant vicieux qu’il a pour elles ; c’est là vouloir imposer à Dieu et aux hommes, avoir deux mesures, l’une pour soi, l’autre pour autrui, c’est cela encore un coup dont on devait l’accuser ; il devait se souvenir de son proverbe ordinaire, Médecin guéris-toi toi-même. […] Les voilà toutes écrites, poursuivit-il en lui montrant un gros livre ; mais comme le temps me presse, je ne t’en citerai qu’une, parce qu’elle est grave et qu’elle était contre les intérêts de ton bon maître et bienfacteur, et contre la princesse Dulcinée, qui a été privée par ta négligence de la consolation qu’elle aurait eue et qu’elle attendait de recevoir des nouvelles de son chevalier : fus-tu seulement la chercher ?
Il perça la table, et avec des cordes qu’il passa dans les trous il attacha les bras et le corps de Sancho ; en un mot il le mit comme dans un travail où il ne pouvait se donner le moindre mouvement ; il lui attacha aussi les pieds ; et ne croyant pas qu’il y eût personne dans l’hôtellerie à qui il dût du respect, ni avec qui il fût obligé de garder des mesures, il retira le siège sur lequel Sancho était assis, et lui mit à l’air le même endroit où il avait reçu les dragées ; et il faut observer que le chevalier tournait directement le dos à la porte de la chambre : il ne s’était point encore éveillé ; mais la posture contrainte où il était, ne portant que sur ses cordes, dissipa bientôt son sommeil. […] Le duc la reçut fort civilement. […] Le duc lui dit que c’était des Français et des Françaises qui paraissaient gens de qualité, et que s’il avait été proche de chez lui, il lui eût évité toute l’incommodité qu’il en pouvait recevoir, en les conduisant dans quelque endroit qui lui appartient. Valerio lui répondit qu’il lui avait fait plaisir, et qu’étant une fois prisonnier des Français il en avait reçu un traitement si généreux et si honnête, qu’il ne souhaitait rien plus ardemment que de pouvoir s’en ressentir avec honneur.
J’avais sur moi le dernier paquet que j’avais reçu de vous au Port-Louis, où celle de M. […] M.Des Clouzeaux lui donna son ordre ; et M. de Combes m’obligea de mettre mon reçu au dos, en ces termes : Reçu du sieur Albus, étapier, la quantité de, etc. Il fut terriblement choqué de l’incivilité de ce reçu, et du nom d’étapier. […] Je le reçus le mieux qu’il me fut possible. […] Je dirai demain de quelle manière il aura été reçu.
La pauvre Dulcinée en a reçu à plusieurs et diverses fois la somme de trois mille six cent trente-six ; en sorte qu’il en reste encore vingt-quatre à donner pour lever la souffrance de l’état final du compte, et je requiers que Sancho les reçoive en ta présence, après quoi Dulcinée sera désenchantée, et tu la verras toi-même dans un état de beauté dont tu seras ébloui, et pour lors le brave et le fidèle chevalier des Lions pourra l’emmener comme sa conquête, à la remise que je lui fais des frais de capture, gîte et geôlage. […] Après quoi il s’adressa à l’infortuné Sancho : Perfide, lui dit-il, toi qui as tâché de nous tromper, et qui n’as pas eu pitié de ton prochain, prépare-toi à recevoir vingt-quatre coups de fouet bien appliqués. […] Il y avait un petit Bohème caché entre Pluton et elle, qui à chaque coup qu’on déchargeait sur Sancho, détachait une des épingles qui soutenaient les guenilles dont elle était couverte, et elle sous prétexte de pudeur baissait de temps en temps la tête, et essuyait les vilaines couleurs dont on lui avait barbouillé le visage ; de sorte que Don Quichotte qui avait toujours les yeux sur elle, s’aperçut de ce changement, et le fit remarquer à Sancho, qui tout aussi bien que lui se serait donné au diable que ce désenchantement était une vérité constante ; il commença à reconnaître effectivement les traits d’Alonza Lorenço vers le douzième coup, et en reprit courage pour souffrir le reste de la flagellation qui fut appliquée avec une grande vivacité et reçue avec une égale patience. […] Pluton le lui ayant permis, elle se rapprocha de Sancho et lui donnant une bourse : Tenez, lui dit-elle, ô le plus fidèle et le plus digne écuyer de la Chevalerie errante, recevez toujours quatre cents écus que je vous donne pour arrhes de ma reconnaissance.
Et ne serait-ce pas en effet me vendre que de recevoir les secours que vous me feriez ? […] Elle acheta une tapisserie, des sièges, et enfin rendit sa chambre sinon magnifique, du moins assez propre pour recevoir d’honnêtes gens. […] Je recevrai vos présents pour paraître moins indigne de vous, et je crois que ma mère y voudra bien consentir. […] Elle lui fit présent de quantité de petites miniatures, qu’il recevait d’elle comme des présents de très grande valeur. […] J’espère que vous en aurez autant, et que je ne me repentirai jamais de vous avoir reçue dans ma famille.
Elle me dit qu’il ne dépendait que de lui qu’elle reçût quelque argent qu’il avait fait saisir. […] Mais de quelle manière, ajoutai-je, vous faire rendre vos lettres, et recevoir vos réponses ? […] Une femme amoureuse ne reçoit pas longtemps un homme entre ses bras, sans qu’elle en porte des marques. […] Pendant le temps qu’on était allé la quérir, nous résolûmes de quelle manière elle serait reçue. […] Jussy et son épouse firent leur excuse à Madame de Mongey qui les reçut le plus agréablement du monde.
Il fut reçu de ma mère en enfant gâté. […] J’allai le visiter à mon tour ; il me reçut parfaitement bien. […] Je la reçus des mains de la Delorme sans parler. […] Qu’[elle] n’avait jamais voulu recevoir aucun présent. […] Elle me reçut comme une honnête femme peut et doit recevoir son mari.
Dès le lendemain que Sainville avait dû recevoir cette lettre, la baronne entra dans ma chambre, où je feignais d’être malade, pour m’épargner la honte de paraître si tôt devant lui, après lui en avoir tant écrit. […] Le contrat en fut signé sitôt que je fus en état de recevoir des visites avec bienséance. […] Je reçus un billet de la baronne qui me priait d’aller la voir seule, et qu’elle avait de grands secrets à me communiquer. […] J’ai cependant encore eu assez de considération pour lui pour empêcher ma mère de porter ses plaintes en Justice des insultes qu’elle en a reçues. […] Silvie reçut cette nouvelle le jour même qu’elle arriva à ce couvent, et au lieu d’y entrer, elle reprit sur la main droite, et se rendit à Toulouse, où nous arrivâmes le lendemain.
Tout le monde admirait l’opiniâtreté de cet homme qui avait reçu tant de coups sans être coulé à fond. […] A tous venants beau jeu il fut reçu aussi gaillardement que les autres et chauffé à bouche que veux-tu. […] Il a reçu trente coups de canon mais moins dangereux que les nôtres. […] Il est encore mort cette nuit un de nos matelots qui reçut hier l’extrême-onction. […] J’avais reçu son testament et j’ai fait son inventaire, c’était un bon garçon.
Elle y reçut tout ce qu’on la força de prendre, & qu’elle refusait, parce qu’elle ne se croyait pas si grande dame. […] Nous avons chacun sur son état noté les ballots, lui ceux qu’il a envoyés, moi ceux que j’ai reçus, tous suivant leur numéro. Nous nous sommes trouvés justes à un ballot près, qu’il dit m’avoir envoyé, & que je n’ai certainement point reçu. […] J’étais certain de ne m’être point trompé : je recevais les ballots qui venaient du magasin, je les voyais embarquer dans les chelingues. […] Vous savez comme elle y fut reçue, & avec quelle lâcheté elle & son fils furent rendus à l’opra Pitrachard.
On a dit que le duc de Médoc était un fort honnête homme, aussi bien que le duc d’Albuquerque ; le comte Valerio et le comte du Chirou, et tous, comme on l’a vu, avaient obligation à Don Quichotte, tant par rapport à eux-mêmes, qu’à cause de leurs épouses, surtout le duc et la duchesse de Médoc, le comte de la Ribeyra, Eugénie son épouse et le comte du Chirou, qui tous lui devaient la vie, et les femmes leur honneur ; et comme la reconnaissance est le propre des bons cœurs, ils avaient résolu de faire paraître la leur dans toute son étendue, et de renvoyer notre héros chez lui dans un état à ne lui rien laisser à souhaiter pour la vie ; mais ils avaient résolu de lui faire recevoir leurs présents comme venant de la main d’un enchanteur, parce qu’ils étaient bien persuadés qu’il était trop généreux pour les accepter de main à main. […] Sitôt que tout fut résolu, le duc les fit partir pour son château, avec ordre de mettre tout en état de bien recevoir les aventuriers errants. […] Elle lui répondit qu’elle ne le pouvait pas cette nuit-là, parce qu’elle ne couchait pas seule ; mais que s’il voulait venir le lendemain dans une chambre qu’elle lui indiqua au bout du château, où elle irait coucher sans compagne, sous prétexte de maladie, elle le recevrait de son mieux, et qu’il lui ferait plaisir ; elle ajouta qu’elle pourrait y monter sitôt que tout le monde serait retiré ; ce qu’il connaîtrait lorsqu’elle ouvrirait sa jalousie, et lui recommanda surtout le secret, et de ne point faire de bruit. […] Ceci fut encore une nouvelle matière de sermon, que le triste et fustigé Sancho écoutait avec plus de docilité qu’il n’avait fait de sa vie ; mais enfin son maître ayant cessé de parler, parce qu’il n’en pouvait plus de la gorge, Sancho reprit la parole et avoua qu’il avait tort d’avoir tenté Altisidore, qu’il savait bien qu’il suffisait pour perdre une fille de lui dire une fois qu’on l’aime, parce qu’après cela le diable le lui répète sans cesse ; et ma foi, Monsieur, poursuivit-il, toutes les filles et les femmes en sont là logées ; elles font toutes là-dessus les saintes mitouches ; mais les brebis du bon Dieu ont beau être gardées et comptées, le diable trouve toujours le secret d’en tondre quelqu’une s’il ne l’emporte pas tout à fait ; en un mot une étincelle fait un grand brasier, et fille qui jase avec un amant enfile la mère Gaudichon, comme un aveugle son oraison ; mais le jeu n’en vaut pas la chandelle, et s’il ne faut qu’un petit caillou pour faire verser une charrette, un fromage n’est pas longtemps entier quand on le laisse guigner au chat, et de nuit tous chats sont gris. — Tu seras toujours farci de proverbes, lui dit son maître. — Oh bien, reprit Sancho, je consens d’aller rôtir des châtaignes en enfer si j’ai jamais rien de commun avec aucune fille ni femme que la mienne, et je recevrai Altisidore en fille de bonne maison, si elle me vient davantage rompre la tête.
Tout ce qu’il y avait d’honnêtes gens distingués dans leur voisinage, étaient ravis d’avoir chez eux le mari et la femme, qui les recevaient à leur tour le plus honnêtement du monde. […] Sa femme, bien loin de lui reprocher le peu d’estime qu’il faisait d’elle et de sa vertu, reçut sa déclaration comme une preuve de son amour, le remercia de l’avoir tirée de son inquiétude, et lui demanda le plus honnêtement du monde, si elle avait eu le malheur de lui donner par quelques-unes de ses actions quelque sujet de soupçon, lui protesta qu’elle n’avait jamais aimé que lui, et qu’elle sentait bien qu’elle n’en aimerait jamais d’autre ; mais que pour lui mettre tout à fait l’esprit en repos, elle allait prendre un autre train de vie. […] Après avoir employé deux jours tant à cela, qu’à donner quelques ordres jusqu’à son retour, qu’elle jugeait bien ne devoir pas être fort prompt, elle revint chez Sotain, qui la reçut avec une joie qui ne se peut pas comprendre. Celui-ci, qui se serait donné à Satan que c’était une femme telle qu’il lui fallait pour son dessein, le présenta à la sienne comme une nouvelle domestique, et Célénie à qui il était indifférent par qui elle fût servie, la reçut sans répugnance. […] et pourquoi m’accabler de toutes vos rigueurs dans le moment même que vous êtes prête à recevoir dans vos bras le plus malhonnête homme du monde ?
Ce carrosse était celui du duc d’Albuquerque, qui allait avec la belle Dorothée, son épouse, chez le duc de Médoc, qui était celui qui avait si bien reçu Don Quichotte, et chez qui Sancho avait été souffleté par des duègnes. […] Leurs pistolets étant vides, Don Pedro et sa suite, qui ne craignirent plus le feu, fondirent sur eux l’épée à la main ; ils les reçurent en braves gens, et s’étant acculés, ils firent face de tous côtés ; cependant étant enveloppés de six hommes, ils auraient infailliblement succombé, si on ne fût venu à leur secours.
Que d’abord Don Pedre avait voulu le tuer, mais que peu après il avait changé de sentiment, et lui avait fait promettre, que sitôt qu’il serait guéri des blessures qu’il avait reçues à la cuisse et au bras, il retournerait chez Valerio, et faciliterait l’entrée du château à lui et aux siens pour poignarder le comte, la comtesse et tous leurs gens, et piller toutes les richesses qui étaient chez eux. […] Le duc parla à l’autre avec tant de douceur, qu’il se laissa gagner aux promesses qu’il lui fit, et étant descendu, conduisit la troupe dans tous les endroits de la forêt où ils se retiraient ; on y en trouva huit dont il n’y en eut que deux qui se défendirent et qui se firent tuer, les six autres étant hors de combat par les blessures qu’ils avaient reçues, tant à l’assaut de la caverne, que par les actions où ils s’étaient trouvés contre Sainville et Deshayes.
Dans le temps qu’elle tâchait d’étouffer dans son cœur les tendres sentiments qu’elle sentait pour lui, elle reçut une lettre de sa part, par laquelle il lui mandait, que ne voyant que des objets de douleur et de rage, il était résolu de quitter le pays et le royaume pour aller chercher une mort qui le délivrât tout d’un coup des supplices éternels où il était exposé dans le lieu de sa naissance, et la suppliait de lui donner un moment d’entretien particulier pour prendre congé d’elle ; après quoi, disait-il, il n’aurait plus de regret à sa vie. […] Il lui indiqua une maison écartée, où elle se rendit sans en prévoir la conséquence, et seulement dans l’intention de recevoir ses adieux et de lui faire les siens ; mais sa faiblesse la trompa aisément.
Des armes enchantées que les deux chevaliers reçurent de Parafaragaramus, avec des chevaux infatigables.
Après cela le lieutenant partit, et emmena son gibier, ayant reçu de bons ordres sur la manière dont il devait tourner les informations, et sauver celui qui avait indiqué les retraites des autres, comme le duc le lui avait promis.
Toute la compagnie alla voir la marquise, Silvie et les malades ; ils trouvèrent la première auprès du lit de Sainville, où elle reçut les offres de service qu’on lui fit en femme de qualité, et les charma par son esprit et ses civilités.
Il ne se souvenait plus des mauvais traitements qu’il venait de recevoir ; il mangeait et buvait mieux que jamais. et le trésor qu’il possédait lui mettant le cœur en joie, il en dit des meilleures ; mais Don Quichotte ne lui permit pas de s’étendre.
Si ce premier effort de ma plume est bien reçu du public ; j’en pourrai donner un autre, où on verra quelque chose qui ne déplaira peut-être pas.
Et moi, répondit le conseiller, car c’en était un effectivement, je reçois aujourd’hui en vous embrassant, la joie la plus sensible que j’aie eue depuis longtemps.
C’est peu à mon sens pour leur justification, que de dire que la mauvaise conduite d’une femme attire après elle plus de désordres que celle d’un homme, parce que, disent-ils, une femme qui reçoit entre ses bras un autre que son mari, met dans sa famille des héritiers qui ne lui sont de rien, et qu’ainsi outre le crime d’infidélité, elle fait encore un vol.