Notre chevalier qui était à table, mangeait et buvait si vite et si dru, si j’ose me servir de ce terme, qu’un morceau n’attendait pas l’autre. […] Sancho lui répondit en glouton, et comme il était jour de jeûne, et que malgré lui il était à jeun, il n’en mangea ni plus modérément ni avec moins d’avidité. Le bon curé lui dit que ce n’était point jeûner que de se remplir comme il faisait ; qu’on ne devait jamais manger et boire que pour vivre ; mais qu’on devait les jours de jeûne se priver d’une partie de sa subsistance ordinaire, et non pas manger et boire dans un seul repas autant qu’on buvait et mangeait dans deux ; qu’en un mot, pour bien jeûner il fallait dérober quelque chose à la nature. […] Peu manger et mal nourrir, font bientôt l’homme mourir. […] Le brutal voulait d’abord venir à la conclusion ; mais la belle Altisidore lui dit que ce ne serait qu’après qu’il aurait bu et mangé.
Nous avons mangé le reste sur le gril, à l’huile et au vinaigre, et tout excellent. […] Les matelots ont mangé les autres, et que ne mangeraient-ils pas. […] (C’est le premier que nous avons mangé à la mer ; mais il était excellent. […] Il m’en a remercié et m’a dit qu’il en voulait manger qu’il n’y eût que nous trois. […] Nos poules se mangent les unes les autres : il n’y a pas de jour qu’il n’y en ait quelqu’une tuée, ou du moins dont le croupion ne soit mangé par ses voisines de cage.
Chacun en a mangé une, excepté moi, qui ne mange point de chatterie. […] Ces deux dernières étaient bonnes ; j’en viens de manger ma petite part. […] Ils ne valent rien à manger, quoique les matelots les mangent ; mais que ne mangent-ils pas ? […] Je n’y ai point vu de gibier ; du moins, je n’en ai ni tué ni mangé. […] Elle le conduisit dans un salon, à côté de la salle ou nous mangions.
Chacun fit semblant d’avoir horreur de toucher des viandes qui sortaient de l’enfer, et s’excusa d’en manger. […] Le sage enchanteur fit semblant de s’apercevoir de la perplexité générale, et mit la main sur la table, en jurant qu’il allait faire enlever par des enchanteurs tous ceux qui ne mangeraient pas. Chacun se mit donc en état de manger, et mangea en effet, et même de bon appétit. Sancho, qui fourrait toujours son nez partout, pria Parafaragaramus de leur tenir compagnie, et l’enchanteur lui répondit qu’il était jeûne pour lui ce jour-là, et qu’il ne mangeait jamais avec les dames.
. — Eh bien, Monsieur, voyez-vous, lui répondit-il, je suis fâché qu’on ne dira plus de nous que nous sommes saint Antoine et son cochon, puisque nous ne mangeons pas à la même écuelle, et que vous êtes avec des ducs et des comtes pendant que je suis avec des valets. […] Tu vois par là, Sancho, que les hommes ne s’arrêtent qu’à l’apparence qui les frappe ; ainsi il faut, mon pauvre enfant, te résoudre à bien faire, et tu seras bien traité ; mais avoue tout, il y a quelqu’autre chose qui te chagrine, tu n’es pas ordinairement si sensible aux honneurs de la table, et pourvu que ton ventre soit bien garni, je ne me suis pas encore aperçu que tu te misses en peine du reste. — Mardi, Monsieur, vous l’avez deviné, répondit Sancho, aussi n’ai-je pas sujet de me plaindre du traitement, puisqu’il n’a tenu qu’à moi de manger autant et plus que vous ; mais ce dont je me plains, est de ce qu’on m’a dit en soupant.
. — Pardi, Monsieur, lui répondit Sancho, c’est un lapin que je viens de déchirer à belles dents dans les offices ; le maître d’hôtel qui est un bon vivant m’a fait manger tout mon saoul, et je n’ai pas fait un repas de chèvre, non ; car il m’a fait boire des rasades à la santé de toutes les dames qui sont ici et du seigneur Parafaragaramus, que le ciel veuille confondre plutôt que de souffrir qu’il m’arrive aucun des malheurs dont il m’a menacé. […] Nous faisons ici bonne chère et beau feu ; on a autant de considération pour vous que si vous en valiez la peine ; car toutes les chimères de Chevaleries à part vous n’êtes qu’un simple gentilhomme, et vous mangez avec des ducs et des duchesses, vous riez tous ensemble et êtes camarades comme cochons.
Il leur dit là qu’il y avait assez longtemps qu’ils n’avaient ni bu ni mangé pour avoir appétit. A ce mot de manger Durandar, Balerme, Montésinos et leur suite, se mirent à faire un bruit de diable, et à crier : Du pain, du pain, à la famine. […] Ils mangeaient comme des loups, et avec une voracité qui rendit Don Quichotte confus, et qui étonnait Sancho même.
Ma mère était dans une telle colère, qu’elle n’osait ouvrir la bouche, ni pour manger, ni pour parler. […] Il est aujourd’hui dimanche, dit-elle, on ne mange point d’omelette. […] Ne le laissez-vous point manger au chat, lui dis-je ? […] Que c’était la seule cause qui m’obligeait de manger ailleurs. […] Je revins chez Silvie et brouillai cette composition dans une fricassée de poulets que je savais que cette femme aimait, et dont elle mangea beaucoup ; et en badinant, j’empêchai Silvie d’en manger, les domestiques mangèrent le reste.
Il demanda à cette femme si elle pouvait manger. […] Ne vous embarrassez point de ce que nous mangerons ; j’en aurai soin. […] Angélique voulait le remercier de son présent ; il l’interrompit toujours, pour lui témoigner la joie qu’il avait de manger avec elle pour la première fois. La malade à qui Angélique, par le conseil de son confesseur et par le consentement de Contamine, avait dit qui il était, était étonnée de voir dans un homme de son rang, tant d’amour pour sa fille, et de voir avec quelle joie il avait saisi de lui-même l’occasion de manger avec elle ; honneur qu’elle n’aurait jamais espéré. […] Madame de Cologny fit appeler Angélique, à qui elle dit qu’elle se rendait à la prière que Contamine lui avait faite, de la retirer auprès d’elle ; qu’elle mangerait et coucherait dans l’hôtel, où elle lui donnerait une chambre.
Ils auraient plus longtemps parlé et mangé, car la station plaisait fort à Sancho, si le duc ne fût arrivé suivi de toute sa troupe au nombre de plus de cent hommes. […] Tenez, Monsieur, dit-il, j’aime mieux cet argent-là que tous les gouvernements du monde, et surtout ceux des îles Barataria ; car avec mon argent je trouverai de quoi vivre, à boire et à manger tout mon saoul, et dans mon gouvernement le docteur Pedro Rezio de Tirtafuera me voulait faire mourir de faiM.
La bonne bête a plus profité que moi de l’argent, ainsi il serait juste qu’elle en payât la meilleure partie, les cordeliers n’ont pas de manche si large qu’est sa conscience, et de mauvaise dette il faut tirer tout ce qu’on peut quand on devrait être payé en chats et en rats, autrement celle qui a mangé le lard ne le paierait pas, et moi qui n’ai mis qu’un bout du doigt dans la sauce je la paierais toute entière avec le poisson. Oui ma foi, elle a bonne gueule, autant de servi autant de mangé : bien gagné bien dépensé, il ne faut point de bourse pour le serrer, et cependant Sancho a bon dos, il est battu et paie l’amende ; ainsi va le monde, les bons paient pour les méchants ; mais si j’en étais le maître, bon gré mal gré je la ferais chanter. — Il a raison, interrompit Minos, nous avons eu tort d’imposer au seul Sancho une punition qui doit être commune à sa femme et à lui, puisqu’il n’a eu sa mauvaise intention que pour enrichir sa mauricaude : ainsi il faut réformer notre arrêt et trouver deux différentes pénitences qui conviennent à l’un et à l’autre.
J’envoyai encore quérir à déjeuner, et je la fis manger avec moi, quelque difficulté qu’elle en fît. […] Je n’ai jamais vu si bien manger et si peu boire. […] Je le priai de venir manger un morceau avec nous, il y vint, et ma femme lui fit aussi un présent fort honnête. […] Notre tête-à-tête ne fut interrompu que pour faire collation, où nous mangeâmes du reste de notre dîner, avec plus d’appétit que lorsqu’on l’avait servi la première fois. […] J’ai entendu parler de déjeuner, dit-elle, et j’en veux manger ma part.
Je suis l’enchanteur Parafaragaramus, le plus grand et le meilleur de tes amis, à cause du service que tu as rendu à la comtesse Eugénie, à qui je donne bien souvent à boire et à manger ; c’est par mon art que tu t’es trouvé aux occasions de lui être utile.
En effet cette bonne nouvelle pensa lui faire perdre le peu de raison qui lui restait ; mais la tranquillité et le repos dont il jouissait dans son lit, lui aidèrent à calmer ses transports ; et comme sa mâchoire se raccommoda, et qu’il buvait et mangeait tout son saoul, il se releva avec un embonpoint qui ne cédait en rien à celui où on l’avait vu auparavant ; il ne faut cependant pas le lui envier, car il en aura besoin pour soutenir les rudes assauts que les ducs, le comte, leurs épouses, les Français et les Françaises lui préparent.
Quand on vend pour vivre, on ne mange pas de bon cœur, et le rire et la faim ne sont pas bien ensemble.
Il resta plus de huit jours aveugle, mais peu à peu sa vue lui revint, et sa mâchoire qui se remit lui fit faire une vie de son goût, puisqu’il ne faisait que boire, manger et dormir.
Il logea à Saint-Germain dans la même auberge où mon père logeait ; ils mangèrent à la même table, et eurent bientôt fait connaissance ensemble. […] La sagamité fut mangée et le calumet de paix sucé par tous les assistants. […] — Non, lui répondis-je, mais un morceau de gras-double, ou du fromage m’aurait fait plaisir, car je ne peux pas manger du pain sec. — Eh bien, dit-elle, mange de la merde. […] Elle la faisait manger à sa table, et sa charité s’étendit jusques à lui faire apprendre tout ce qui pouvait la perfectionner, et à l’établir dans le monde pour le reste de sa vie. […] M.de Bagneux fit venir six bouteilles au lieu d’une, et nous n’eûmes qu’une même table avec un pâté et un jambon dont chacun mangea avec appétit au clair de la lune.
Il ne se souvenait plus des mauvais traitements qu’il venait de recevoir ; il mangeait et buvait mieux que jamais. et le trésor qu’il possédait lui mettant le cœur en joie, il en dit des meilleures ; mais Don Quichotte ne lui permit pas de s’étendre.
Valerio lui donna une chambre à côté de celle de Sainville, à qui on donna des défaites en paiement ; et comme Silvie venait le voir fort souvent, et que tous les Espagnols et Français mangeaient ensemble, du Chirou eut tout le loisir de voir cette belle veuve ; mais il ne lui parla pas plus de son amour qu’il lui en avait parlé à Paris.
Le pied lui enfla beaucoup, et elle fut obligée de rester dans son lit, où je l’avais portée, pendant plus de quinze jours, je ne la quittai que pour aller manger, et si elle avait voulu je n’en serais point sorti. […] Je mangeais ordinairement seule avec Madame. […] J’allai trouver Rouvière : il logeait dans le même endroit, mais il n’y mangeait pas, n’étant pas en état de faire une si grosse dépense. […] Je joignis mes prières à celles de ma femme, et après bien des difficultés, il accepta ses offres, à condition que ses valets ne mangeraient point chez elle, et qu’ils n’y entreraient que quand on les appellerait. […] Comme on commençait à manger, Monsieur et Madame de Terny arrivèrent, ils avaient été chez Mademoiselle Dupuis pour la voir, et y ayant appris qu’elle dînait chez Des Ronais, ils n’avaient fait aucune difficulté d’y venir.
Sancho passa encore toute la journée dans son lit où il but et mangea à son ordinaire, c’est-à-dire qu’il pensa se crever, en faisant raison le verre à la main à tous les gens du duc et du comte qui étaient venus le voir pendant la journée, si bien qu’il avait terriblement les dents mêlées le soir que toute la société vint le voir pour apprendre des nouvelles de sa santé.
Pour son maître, comme il était extrêmement sobre, et qu’il ne buvait qu’en honnête homme, Dulcinée y perdit sa peine, et on fut obligé de mêler dans ce qu’il mangeait et dans son verre des compositions assoupissantes.
Les ulcères dont il était couvert, la vermine qui le mangeait, et le fumier sur lequel il était étendu, ne purent ébranler sa constance, mais sa femme pensa le désespérer.
Je viendrai ici le matin et en ressortirai le soir, parce que j’ai quelques affaires qui ne me permettent pas de paraître pendant le jour, ni de rester chez un parent où je couche ; ainsi, dit-il, je ne vous incommoderai pas beaucoup, que pour aller me faire apporter à manger, et dès demain matin je viendrai prendre possession de votre chambre ; et en même temps il lui donna de l’argent pour arrhes.
Nous n’avons pas mangé de bons morceaux, mais un morceau de pain bis nourrit aussi bien que du pain blanc, et on dort aussi bien sur une gerbe de paille quand on a sommeil que dans un bon lit. — Cela est bien, lui dit la duchesse, mais votre mari est-il honnête homme, et vous traite-t-il bien ?
Je donnais à mes gens leur argent à dépenser, et je mangeais avec cette dame. […] J’allais chez lui à tous moments, j’y mangeais tous les jours ; et pour être en effet le gendre de la maison, il ne me restait qu’à partager le lit de la fille.
Le mari lui dit de le suivre, et l’Italienne l’ayant suivi, il la fit entrer chez lui ; et après l’avoir bien fait manger en sa présence même, il la mena dans son jardin tout au bout, afin de n’être entendu de personne, où lui ayant demandé si elle voulait rester chez lui, il lui répondit que son honneur y serait en sûreté, et qu’il lui procurerait un parti qui l’empêcherait de regretter la dame qu’elle allait chercher, et les parents de son mari.
Elle prit le reste de cette poudre, qu’elle mêla avec des confitures, et les fit manger à une petite chienne qu’elle avait.
Ils mangèrent le festin qui avait été préparé pour la profession, et qui fut pour Madame de Terny un festin de noce, quoiqu’elle n’y assistât pas.