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2. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Je n’interrompis point Jussy en cet endroit de sa narration, poursuivit Des Frans, en s’interrompant soi-même, et parlant à Madame de Mongey. […] Ce que vous dites là est fort galant, interrompit Madame de Contamine, et c’est fort bien nous faire votre cour. […] Je les interrompis pour déjeuner. […] Avez-vous fini, Madame, interrompit Dupuis, les deux bras croisés sur l’estomac ? […] C’est-à-dire, interrompit Madame de Contamine, que le cousin et la cousine seront bientôt contents.

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Vous me flattez, interrompit Des Frans, je ne mérite pas l’attachement d’une aussi parfaite personne qu’elle. […] Quelle était cette demoiselle de l’Épine, interrompit Des Frans ? […] Il allait continuer ses impertinences, si je ne l’avais interrompu. […] Il n’est pas question de cela, interrompit Dupuis, chacun dans le monde agit selon ses lumières. […] Eh vous a-t-il raconté, interrompit-elle, les belles visions qu’il s’est allé mettre dans la tête ?

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Sa sortie n’interrompit point la conversation, qui fut encore continuée comme elle avait commencé. Il était allé chercher l’officier, pour se désaltérer suivant sa coutume, et pour jaser avec lui ; mais ne l’ayant pas trouvé, il revint en peu de temps, et rentra tout doucement de peur d’interrompre son maître qui parlait, et que toute la compagnie écoutait avec beaucoup d’attention. […] Cette malice de Sancho interrompit et déconcerta notre héros ; qui devint en un moment rouge comme du feu, et ensuite pâlit de colère. […] Sancho, qui vit que sa malice n’avait nullement plu à notre héros, se retira auprès de la duchesse de Médoc, qui pour adoucir Don Quichotte, fit à son écuyer une sévère réprimande de son peu de respect d’avoir mal à propos interrompu un discours que toute la compagnie écoutait avec plaisir.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Parafaragaramus qui n’avait point dormi et avait toujours écouté lorsque la Française fut interrompue, se tourna du côté de Sancho, et voyant sa belle posture, il lui prit envie de lui jouer une pièce. […] Sancho aurait plus longtemps continué ses extravagances, s’il n’eût été interrompu par une demoiselle qui était la même qui avait commencé l’histoire de Sainville, laquelle ayant appris la qualité du duc d’Albuquerque, son crédit et la figure qu’il faisait en Espagne, le vint aborder fort civilement, et lui demanda sa protection pour deux dames françaises, et pour un gentilhomme qui en avaient besoin. […] Ainsi elle recommença l’histoire de Silvie et de Sainville comme elle l’avait déjà racontée dans l’hôtellerie ; et lorsqu’elle fut dans l’endroit où elle avait été interrompue, elle poursuivit en ces termes, en faisant parler Sainville en personne.

6. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Vous m’en persuaderez mieux, interrompit-elle. […] Angélique voulait le remercier de son présent ; il l’interrompit toujours, pour lui témoigner la joie qu’il avait de manger avec elle pour la première fois. […] Elle le laissa achever sans l’interrompre : l’état où il était lui faisait pitié ; elle le consola elle-même, et l’envoya reposer. […] Elle ne voulut pas interrompre son repos, et partit avec défense de lui dire où elle était allée, crainte de redoubler son inquiétude et son agitation. […] Laissez Monsieur Des Ronais en repos, interrompit Des Frans ; ne voyez-vous pas bien que le pauvre garçon ne sait pas ce qu’il veut lui-même.

7. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Et à quoi pouvez-vous leur être utile, interrompis-je ? […] Et… Mais, interrompis-je, cet homme s’apercevrait qu’il n’aurait qu’un reste. […] Vous parleriez plus commodément, et avec moins de crainte d’être interrompus. […] Y a-t-il encore quelque chose de nouveau, interrompit Madame de Cranves ? […] C’est tout ce que je lui demande Monsieur, interrompis-je.

8. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Il me pria d’ordonner à nos gens de nous attendre, et nous étant écartés dans un endroit où nous étions sûrs de n’être ni écoutés, ni interrompus, il commença à parler. […] Vous me pardonnerez Monsieur, lui dit-elle, j’avais dessein de vous demander en quoi… Et moi aussi, interrompit-il, j’avais envie de vous parler, il y a même du temps. […] Je lui dis de quelle monnaie j’avais payé le curieux ; nous achevâmes ce qu’il avait interrompu, et nous nous séparâmes bons amis. […] À peine pus-je achever, tant elle m’interrompit de fois. […] Arrêtez là votre invective, Monsieur Des Frans, interrompit Dupuis.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

. —  Comment, interrompit Don Quichotte, je croyais que tu soutenais l’honneur de la comtesse. —  C’était mon dessein, reprit Sancho, mais il est venu un diable d’enchanteur qui m’en a détourné. Là-dessus il conta à son maître tout ce qui lui était arrivé, avec son ingénuité ordinaire, confessant qu’il avait éloigné le combat avec Parafaragaramus, parce qu’ils avaient fait la paix, mais que ce n’était assurément pas lui, mais que celui qui avait pris son nom lui avait joué ce vilain tour. —  Je n’ai jamais lu, reprit Don Quichotte, que pareille aventure soit arrivée à chevalier errant ; mais mon enfant, il arrive tous les jours des choses nouvelles et surprenantes, aussi ne devais-tu pas entrer dans l’hôtellerie, ni quitter le champ de bataille, non plus que ton cheval, parce qu’un bon chevalier doit toujours être en état. —  Ah pardi je vous tiens, interrompit Sancho, la pelle se moque du fourgon ; médecin guéris-toi toi-même ; t’y voilà, laisse-t’y choir ; à bon entendeur salut. —  Que veux-tu dire, lui demanda Don Quichotte, avec tes proverbes entassés l’un sur l’autre ?

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVIII. De l’arrivée du duc de Médoc, et de la mort touchante de Deshayes. »

On alla dans la chambre de Sainville, auprès de qui on se mit, et où les civilités qui recommencèrent, ne furent interrompues que par l’arrivée du duc de Médoc. […] Ils se mirent à table où ils soupèrent fort bien, et ne furent interrompus que par la prière qu’on vint leur faire de remonter dans la chambre de Deshayes qui demandait à voir Silvie pour la dernière fois.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »

. —  Tant mieux, interrompit Don Quichotte, il y en aura plus de matière à exercer notre valeur. —  Et plus de horions à gagner, interrompit Sancho à son tour.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

. — Eh bon, bon, interrompit Sancho, les femmes ont toujours été ce qu’elles sont, elles ont toujours fourré leur nez dans les affaires d’autrui. […] Il en fit au commencement difficulté, parce qu’il voulait, disait-il, trouver Dulcinée ; mais Balerme lui ayant dit qu’elle était à ses œuvres de piété, où il ne fallait pas l’interrompre, le pieux chevalier se rendit, et se mit avec les autres, au grand plaisir de Sancho, qui fit voir qu’il avait autant de faim que ceux qui étaient à jeun depuis tant de siècles. […] interrompirent Minos et Rhadamanthe en même temps, allez-vous souffrir que les lois des destinées soient violées ?

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

Nous avons vu de quelle manière fut interrompue la demoiselle française qui racontait l’histoire de Sainville et de Silvie. […] Il fit prendre Eugénie et l’y fit mettre la première, Gabrielle la suivit, et le mouvement du carrosse agitant la comtesse qui était couchée en travers, la fit revenir à elle ; les signes de vie qu’elle donna calmèrent la douleur de Gabrielle, et ce fut dans ce moment qu’ils arrivèrent à l’hôtellerie où ils criaient tous à pleine tête pour avoir une chambre, et par leur bruit interrompirent la narration de la Française.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Julia ayant pris ses précautions pour n’être point surprise par qui que ce fût, entra dans ce cabinet, et se jeta aux pieds de sa maîtresse, et avec une ardeur extraordinaire dans une femme, elle lui embrassa les genoux, lui offrit sa vie et tout ce qu’elle possédait pour la venger d’un époux si indigne ; et enfin voyant que Célénie ne l’interrompait pas, elle l’embrassa avec des transports que sa maîtresse n’avait point encore remarqués, et qui la surprirent ; mais elle fut encore bien plus étonnée quand la fausse Italienne parlant bon français se fit connaître à elle pour un amant tendre et passionné. La surprise de Célénie ne lui permit pas de l’interrompre, ainsi le cavalier eut le temps de lui dire qui il était, et tout ce qu’il avait fait pour avoir accès auprès d’elle, et pour gagner la confiance de son époux. […] Telle est ma destinée, interrompit-elle les larmes aux yeux, je ne suis pas née pour être heureuse ; mais du moins je ne mériterai jamais mon malheur. […] Ils étaient presque pâmés entre les bras l’un de l’autre, et jamais leur tendresse n’avait été si vive et si touchante ; mais leurs caresses furent interrompues par un grand bruit.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Notre héros allait continuer son chemin et sa morale s’il n’avait pas été interrompu par Parafaragaramus, qui parut sortir du mur à ses yeux et devant lui. […] A peine Dulcinée put-elle achever cette triste harangue, et interrompue par tant de sanglots.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

. — Il a raison, interrompit Minos, nous avons eu tort d’imposer au seul Sancho une punition qui doit être commune à sa femme et à lui, puisqu’il n’a eu sa mauvaise intention que pour enrichir sa mauricaude : ainsi il faut réformer notre arrêt et trouver deux différentes pénitences qui conviennent à l’un et à l’autre. […] Il allait continuer lorsqu’il fut interrompu.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

. —  Je sais qui c’est, interrompit Don Quichotte avec tranquillité, c’est lui qui m’a emporté mon cabinet, où étaient les histoires de tout ce qu’il y a eu de chevaliers errants dans le monde ; mais que lui et son fils viennent quand ils voudront, je ne les crains ni l’un ni l’autre. […] Leur conversation fut interrompue par un bruit de clairons qu’on entendit dans la forêt, et qui attira les yeux de tout le monde du côté du bruit.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Je sais, interrompit la marquise, tout ce qui vous est arrivé à l’un et à l’autre jusqu’au jour que vous lui donnâtes rendez-vous dans votre cabinet, et que vous promîtes de lui écrire ; je sais qu’il ne trouva pas votre lettre, mais seulement un billet, qui l’instruisait que vous n’aviez pas pu lui tenir parole, et qu’après cela vous ne voulûtes plus du tout entendre parler de lui, et que peu de temps après vous épousâtes Monsieur Deshayes ; et ce n’est que depuis deux jours qu’il m’en a fait le récit. […] Ne m’interrompez point, ajouta-t-elle, j’ai bien d’autres choses à vous dire de plus grande conséquence, et vous connaîtrez quand vous m’aurez entendue qu’il faut vous aimer autant que je vous aime pour vous donner le chagrin que je vous donne, en vous découvrant et vous prouvant par des témoins irréprochables, la vérité d’un secret que je voudrais pouvoir me cacher à moi-même. […] L’agréable Française interrompit elle-même sa narration dans cet endroit, pour faire connaître à ses auditeurs qui était la marquise, et le péril où était son époux à Naples, et la reprit pour dire que dans le temps même que Sainville était avec elle il lui mandait qu’on l’avait de nouveau resserré, et qu’il n’y avait point de temps à perdre pour le tirer du danger où il était.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Cid Ruy Gomez s’interrompt ici lui-même, et dit qu’il est persuadé qu’il ne doit point donner au lecteur l’explication de tous les prodiges qu’on a lus au désenchantement de Dulcinée et des autres enchantés dans la caverne de Montésinos ; que l’explication qu’il a faite de ceux qui sont entrés dans la Ribeyra doit suffire à un lecteur intelligent, et que les esprits d’un ordre inférieur ne méritent pas qu’on se donne la peine de les tirer de l’obscurité de la matière dont ils sont formés. […] — Il se trouve ici un fort bon parti, continua la duchesse sans faire semblant d’avoir pris garde à ce que la mère et la fille s’étaient dit ; mais on dit que votre fille a une amourette et qu’un certain homme ou garçon nommé… — Non, non, Madame, interrompit la mère, jour de Dieu, Nicolas a sauté par la fenêtre avant jour sitôt qu’il m’a entendu(e], et personne n’en peut parler, puisque personne ne l’a vu, et que Sanchette couche à mes côtés. — On le sait pourtant, comme vous voyez, dit la duchesse d’Albuquerque. — Oh bien, Madame, répondit la fille en colère, qu’on le sache ou qu’on ne le sache pas, je n’y ai fait aucun mal ; honni soit qui mal y pense, bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée.

20. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Il ne trouva pas bon que je fusse venu de si bon matin interrompre son sommeil. […] Comme nous allions poursuivre, on vint la prendre pour danser ; cela nous interrompit. […] Je l’interrompis pour lui demander si elle n’avait pas quelque jolie fille qui s’en mêlât depuis peu ?  […] Voilà une belle réflexion, interrompit Monsieur de Terny. […] Votre défense est inutile, Madame, interrompis-je ; je vous tromperais, et je me tromperais moi-même si je vous promettais de vous obéir.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

Celui-ci qui était avec quatre valets de pied déguisés en satyres, auprès de l’arbre où le duc était monté, partit au premier signal, et marcha à nos aventuriers, qui à sa vue interrompirent leur ridicule combat.

22. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

Comme je n’ai interrompu le récit d’aucune, n’ayant voulu laisser au lecteur aucune impatience de trouver la fin d’un récit, après en avoir vu le commencement, il y a eu des gens qui ont trouvé mauvais que j’aie reculé la justification de Silvie, jusques à ce que Dupuis racontât ses aventures.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

. —  Bouche close, interrompit Sancho, en parlant à son maître, et en se serrant les deux lèvres de ses deux doigts. —  Eh quoi !

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

. —  Ajoutez donc, Monsieur, interrompit Sancho, sans femmes qui les fassent enrager et sans enfants à nourrir. —  Comme tu voudras, reprit Don Quichotte, mais leur esprit voulant être occupé, ils sont presque forcés de l’employer au premier objet qui se présente à leur imagination. —  Et voilà justement ce qu’on ne devrait pas souffrir, dit Sancho, car ils ne doivent se mêler que de prier Dieu, et ne point tant s’embarrasser des affaires du monde, puisqu’ils y ont renoncé et qu’ils n’y sont nullement nécessaires, à ce que j’ai ouï dire par des docteurs de l’université d’Alcantara.

25. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Ma femme et mon valet de chambre sont tous deux pleins de vie, et… Poursuivez, interrompit en riant Madame de Contamine, le pastel est venu fort à propos, les yeux et la voix ne tiennent point contre. […] Cela suffit Monsieur, interrompit Des Ronais, je suis très persuadé de l’innocence de ma belle maîtresse, et ce n’était point tant le dessein d’entendre votre histoire, et sa justification, qu’un véritable repentir qui m’a amené ici.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Sancho, après avoir écouté en mangeant et buvant la morale du bon curé sans l’interrompre, prit la parole à son tour. — Doucement, Monsieur le curé, dit-il, personne ne court après nous.

27. (1721) Mémoires

Cette économie si louable, si belle, si chrétienne et si digne d’un ministre qui veut s’attirer l’amour des peuples et faire leur félicité, a été interrompue depuis sa mort, en faveur de malhureux qui n’ont retenu de lui que le moyen de faire des amas de grains, et s’en sont servis uniquement pour faire mourir les pauvres de faim, et s’enrichir en ruinant les riches. […] Ainsi lesAnglais et les Hollandais savaient tout ce qui se passait en France, dont les postes ne sont point interrompues. […] Nous passâmes entre eux et contre eux, et ils eurent l’honnêteté de ne point interrompre notre chemin que nous continuâmes jusque proche de l’île de Wik [Wight]. […] Mais sans interrompre le fil de mon discours sur M. de Pontchartrain, il faut que je décharge ma bile et que je dise un mot d’eux tous par rapport à lui à qui rien n’a jamais été plus odieux que les gens de probité, et de maison ou de famille, quoique lui-même fût de cette dernière espèce ; je veux dire d’assez bonne maison, car pour de probité, on ne peut pas sans injustice lui en attribuer aucune, et naturellement je ne suis pas né menteur ; ainsi, je ne torderai [sic] pas mon caractère de sincérité pour l’amour de lui, et je vais leur rendre justice à tous suivant la vérité la plus exacte. […] Thévenin ne l’interrompit point, et lorsque le vicaire eut fini, il répondit qu’il y avait si longtemps qu’il était accoutumé à voir ces tableaux qu’ils ne faisaient plus d’impression sur lui, et qu’ils lui avaient coûté trop d’argent pour les faire brûler ; qu’il voulait les conserver pendant sa vie ; que lui mort celui qui les aurait en ferait tout ce qu’il lui plairait, dont il ne se mettait pas en peine ; qu’à l’égard de son fils, il était assez âgé et assez instruit pour savoir ses devoirs ; que la manière dont il reviendrait chez lui lui prescrirait à lui de quelle manière il le recevrait ; que pour sa femme il ne voulait jamais la voir puisqu’ils avaient été séparés par arrêt. — Mais Monsieur, lui dit ce confesseur, cet arrêt a été donné en votre faveur, et n’est dû qu’à votre crédit, et non à la justice de votre cause, contre une femme qui ne pouvait pas se défendre, étant dénuée de tout. — Tels que soient les motifs qui ont fait rendre cet arrêt, reprit le pénitent, je m’y tiens ; si ceux qui l’ont rendu ont voulu se damner pour l’amour de moi, tant pis pour eux ; je ne m’en embarrasse point.

28. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Ces peuples ne souffrent point que le fils succède au père à moins que ce père ne l’ait eu du sang de leur reine, auquel cas le fils règne pendant sa vie ; mais ce ne sont point ses enfants qui lui succèdent, c’est sa sœur, ou le fils ou la fille de sa sœur, en un mot, c’est le sang féminin qu’ils suivent, & non la tige masculine, comme on la suit partout ailleurs ; & cela, afin d’être sûrs qu’ils obéissent toujours au même sang, qui, sans doute, se perpétue & se continue de mère en fille, tel qu’ait été le père, dont la tige & la race peuvent être interrompues par l’impudicité d’une femme adonnée à l’amour ; & ce que je trouve de tout étonnant dans cette coutume, c’est que le beau sexe ne doit la couronne qu’au peu de confiance que ses propres sujets ont en sa chasteté. […] Ils voudraient bien se faire pièce l’un à l’autre, & ne manquent pas de bonne volonté ; mais, s’ils en venaient à quelque excès, ils ne s’en trouveraient pas bien ; car, outre que le Mogol donnerait congé à celle des nations qui aurait tort & qui aurait commencé la noise, son commerce serait interrompu sur toutes les terres qui sont dans la dépendance de ce prince, lequel obligerait les infracteurs de la paix à restituer à ceux qui auraient été vexés le centuple de ce qu’on leur aurait pris ; ce qui est déjà arrivé. […] La secrète correspondance & la relation qu’ils entretiennent entre eux, & qui n’est point interrompue parce que le secret y est étroitement gardé, les instruit mutuellement des marchandises qu’ils doivent acheter ou vendre, & à quelle nation, pour y faire un plus gros gain ; en sorte que ces jésuites cachés font un profit immense à la Société, & ne sont responsables qu’à elle, clans la personne des autres véritables jésuites, qui courent le monde sous un vénérable habit de saint Ignace, qui ont la confidence, le secret & l’ordre des supérieurs d’Europe, révérends pères des trois vœux, qui leur prescrivent ce qu’ils doivent faire ; & leur ordre est exécuté sans aucune contrariété, parce que ces jésuites déguisés, outre leur vœu d’obéissance aveugle, ont encore serment de garder le secret & de contribuer en tout & partout à l’avancement & à l’intérêt temporel de la Société.

29. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Je m’interromps ici, parce qu’il faut que je retourne au Port-Louis. […] N’y en a-t-il pas dans les Pyrénées, a interrompu le civil Bouchetière ; puisque cela est en Europe, pourquoi cela ne serait-il pas ici ? […] Prenez la peine de ne nous point interrompre par des comparaisons et des interrogations inutiles, qui n’expliquent ni les difficultés ni la matière.

30. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Ils voudraient bien se faire pièce les uns aux autres et ne manquent pas de bonne volonté, mais s’ils en venaient à quelque excès ils ne s’en trouveraient pas bien, car outre que le Grand Mogol donnerait congé à celle des nations qui aurait tort, son commerce serait interrompu sur le reste des terres qui dépendent de ce prince, lequel obligerait les infracteurs de la paix de restituer à ceux qui auraient été vexés le centuple de ce qu’on leur aurait pris, ce qui est déjà arrivé ; étant son intention que les Européens ne venant chez lui que pour le commerce, ils observent exactement entre eux la paix et la tranquillité que demande le négoce sans se faire aucun tort les uns aux autres par voie de fait.

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