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2. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

J’allai la voir, elle me reçut fort bien, et je la trouvai toute changée. […] Il changea de toutes manières. […] C’est ma dernière résolution dont je ne changerai assurément pas. […] Vous changez donc de volonté, reprit-elle. […] Nous changeâmes de propos en même temps.

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Tout ce que je pus lui dire contre ce dessein, ne la fit point changer. […] Je viens encore, répondis-je, tâcher de vous faire changer la résolution où vous me parûtes hier de sortir de France ; je n’en prévois que des malheurs horribles pour vous et pour moi. […] Il me fut impossible de la faire changer de résolution ; nous résolûmes d’aller à Lyon, et de là à Avignon. […] C’est ce qui est cause que n’ayant rien à faire à Lisbonne, je me suis intéressé sur différents vaisseaux ; j’ai considérablement gagné, et je rapporte tout en lettres de change. […] Je vous rencontrai au bout du pont Notre-Dame, poursuivit-il, s’adressant à Des Ronais, j’acceptai vos offres, j’allai chez vous, où je ne restai que le temps qu’il me fallait pour changer de linge et d’habit.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Suis-je si changée, dit Madame de Temy en l’interrompant ? Si tu n’es pas changée aux yeux des autres, reprit-il, tu l’es aux miens ; surtout depuis environ deux mois que nous sommes mariés. […] Je perdis mes prières pour la faire changer de résolution. […] On remarqua que Clémence fut toujours triste et pensive jusqu’à mon arrivée ; mais elle changea de couleur au bruit que je fis. […] Nous restâmes à Lutry quinze jours, en attendant que ma femme eût un train et eût changé de figure.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Elle trouva Verville au commencement respectueux, et peu à peu entreprenant ; ce qu’il lui avait dit l’avait attendrie, l’ardeur qu’il lui témoigna l’anima, elle changea de couleur, il s’en aperçut, il la poussa, et enfin après quelque résistance qu’elle fit pour honorer sa défaite, elle succomba. […] Il ne parla pas même de l’aventure à son beau-père, et depuis ce temps-là il n’eut rien de commun avec Silvie que la table, et peu à peu, sans affectation et sur des sujets qu’il fit naître, il lui changea tout son domestique. […] Pendant le chemin, le beau-père félicita son gendre d’avoir eu la prudence de ne point faire éclater ses chagrins domestiques, et blâma ceux qui le faisaient, parce qu’outre qu’ils se rendaient la risée du public, ils se mettaient hors d’état eux-mêmes de suivre des sentiments plus doux lorsque leur cœur était changé. […] Comme elle était véritablement changée, elle fut ravie de demeurer dans un endroit qui pût lui servir auprès son époux de caution de sa conduite ; elle n’avait pas plus de dix-neuf ans lorsque cette réconciliation se fit ; ainsi on ne peut pas dire que ce fût l’âge qui l’eût retirée ; on ne peut pas dire non plus que ce fût le regret de la mort de son amant, puisqu’il ne fut tué à l’armée que dix ans après, et depuis ce temps-là, c’est-à-dire depuis plus de vingt-cinq ans, elle a vécu et vit encore d’une manière toute sainte ; en sorte qu’on la regarde comme un modèle de perfection ; tous les gens qui la connaissent la regardent avec admiration. […] Puisque Madame et ces Messieurs, reprit le duc de Médoc après que la marquise eut cessé de parler, nous ont avoué avec sincérité le génie de leur nation, il est juste de leur rendre le change, et d’avouer qu’il est bien plus chrétien de pardonner que de se venger, et qu’ainsi leurs maximes sont préférables aux nôtres ; cependant nous ne sommes pas les seuls qui nous servions du poignard lorsque nous surprenons nos femmes en flagrant délit, les Français aussi bien que nous s’en servent assez souvent, et quoique cela soit absolument condamnable, il semble qu’il soit permis de le faire, parce qu’on suppose qu’un homme n’a pas pu résister aux mouvements impétueux de la nature, ni à la rage qu’un pareil objet lui a inspiré.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Quoiqu’il fût changé pour elle, elle ne changea pas pour lui, et plus il lui disait de duretés, plus elle lui répondait d’honnêtetés, et croyant que cette mauvaise humeur provenait de quelque maladie interne, elle fit son possible pour l’obliger à consulter des médecins ; il la traita de folle, de vouloir lui persuader qu’il était malade d’imagination, et bien loin de répondre à ses caresses et à ses avances, comme il avait coutume, il la repoussait et la regardait avec un certain air de mépris qui lui mettait la mort au cœur. […] Quoiqu’il connût bien le ridicule de sa propre conduite, il ne pouvait la réformer, et quelque résolution qu’il fît de changer de manière, il revenait toujours à son penchant. Sa femme en souffrait tout avec une constance digne d’admiration ; mais enfin comme il ne se corrigeait pas, elle commença à ne le plus regarder avec des yeux si prévenus en sa faveur, sans changer néanmoins de conduite, et n’en aurait assurément point changé s’il ne l’eût poussée à bout. […] Elle en avait ri au commencement, mais la suite l’importuna, et quoique Sotain fût enfin revenu chez lui, Julia qui avait promis à Célénie de changer de conduite, n’en devint pas plus sage, au contraire il devenait plus hardi et plus entreprenant de jour en jour, de sorte que cette femme craignant qu’il ne manquât enfin de respect pour elle, et que la trouvant seule, comme il en avait à tout moment le privilège, il ne se portât aux dernières violences, elle voulut le prévenir et lui dit plusieurs fois qu’elle se plaindrait à Sotain de sa conduite. […] Vous jouez à vous perdre, Madame, lui dit l’amoureux cavalier ; au nom de Dieu ayez pitié de vous-même. —  C’est vous qui causez ma perte, reprit-elle en pleurant, sortez d’auprès de moi, je vous le répète encore, si vous n’en prenez la résolution aujourd’hui, comptez que demain mon mari saura que vous êtes un homme, et mourir pour mourir j’aurai du moins la satisfaction d’avoir fait mon devoir ; c’est à quoi je me résous ; tous vos efforts ne me feront pas changer.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux ; de ce qui leur arriva sur la route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. »

Nous sommes ici, mon fils, dans la forêt des Ardennes, et la fontaine que tu vois est l’ouvrage du sage Merlin ; cet enchanteur l’a faite exprès pour guérir un chevalier de ses amis de la passion qu’il avait pour une princesse ; car il faut que tu saches que cette eau a la vertu de changer en haine le plus violent amour. — Quoi, Monsieur ! […] S’ils se persuadèrent follement que l’eau avait changé leurs cœurs, elle ne laissa pas de produire réellement un fort mauvais effet, en leur causant une pleurésie dont ils ne tardèrent guère à sentir les atteintes ; car à peine se furent-ils remis en chemin, que Sancho se plaignit d’un grand mal de côté. — Tu n’en dois pas être surpris, ami Sancho, lui dit Don Quichotte, il est impossible que cette eau merveilleuse change la disposition du cœur sans que le corps s’en ressente ; j’ai comme toi des douleurs au côté, et de plus un très grand mal de tête, qui ne fait qu’augmenter de moment en moment. — Pour moi, répondit Sancho, je crois que l’eau ne me vaut rien, et que si j’avais bu autant de vin, je serais à présent plus gai qu’un pinson.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

. —  Non, non, Madame, répondit Sancho, ils sont trop heureux pour avoir des femmes, et ont trop d’esprit pour en prendre ; celui dont je parle est fils d’une maîtresse, et ces femmes-là sont commodes, car on les change quand on veut. —  Je sais qui c’est, interrompit Don Quichotte avec tranquillité, c’est lui qui m’a emporté mon cabinet, où étaient les histoires de tout ce qu’il y a eu de chevaliers errants dans le monde ; mais que lui et son fils viennent quand ils voudront, je ne les crains ni l’un ni l’autre. Pendant ce beau dialogue notre héros qu’on avait fait mettre à table entre la comtesse et la Provençale, avait déjeuné aussi bien que les autres, et le même satyre qui avait déjà changé l’épée de Sancho, la changea une seconde fois, et lui remit l’épée enchantée. […] Pendant que la comtesse calmait les transports furieux du chevalier des Lions, le même satyre avait pour la troisième fois changé l’épée de Sancho, et notre héros qui était presque remis par l’assurance qu’Eugénie lui avait donnée, se contenta de dire que s’il avait eu seulement une épée, il aurait fait repentir l’enchanteur de ses impertinentes railleries, et porta encore la main sur celle de son écuyer, qui pour le coup sortit de son fourreau.

9. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

A présent, Dieu merci : Ces temps-là sont changés, aussi bien que les lieux. […] Dieu veuille que je ne change point de style. […] Un de mes amis du Gaillard m’écrit que je ne perdrai point au change : ainsi soit-il ! […] Cette pluie nous fait plaisir, car elle a changé le vent qui est bon à présent. […] Cette obstination du vent nous fait changer de dessein, et nous allons à Merguy, qui est le premier rendez-vous.

10. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Ce n’est qu’à cette condition-là qu’on m’a laissé venir ; et je ne veux rester ici qu’autant de temps qu’il m’en faut pour changer de linge et d’habit, et faire prendre ma mesure ; c’est pourquoi je vous supplie d’envoyer chercher votre tailleur. […] Il changea d’habit et vint rejoindre son ami dans une salle où il l’attendait. […] Elle a bien changé, reprit Des Ronais en soupirant, elle a soutenu son caractère de franchise si longtemps, que j’ai pensé en être la dupe ; mais enfin j’en ai été détrompé, dans le temps même que nous devions conclure ensemble, et c’est ce que je vous apprendrai sitôt que nous en aurons le loisir.

11. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Je lui ai proposé de changer de quartier. […] Elles n’y restèrent pas longtemps, Angélique changea de figure la première et se mit fort proprement. […] Elles changèrent de propos devant nous, et étant tous descendus, elles se promenèrent toutes deux seules dans le jardin. […] Vous avez bien changé depuis que vous êtes sortie de chez moi : quel est votre mari, poursuivit-elle, sans lui donner le temps de se remettre ? […] Il rentra chez sa mère si changé par ces cruelles réflexions, qu’elle s’en aperçut.

12. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Elle a donc bien changé depuis que vous ne l’avez vue, reprit ma mère ? […] Je ne m’en scandalise pas pourtant, malgré l’intérêt que je prends dans elle ; mais je puis vous assurer qu’elle a bien changé, si elle ne vous rend pas le change. […] Voilà, Monsieur, ma résolution, dont rien ne me fera changer. […] J’arrivai à Paris enfin, si changé et si défait, que je n’étais pas connaissable. […] Tant de générosité me toucha, mais ne me changea pas.

13. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Nous fîmes enfin notre possible pour lui faire changer de résolution. […] Cette pluie nous a fait plaisir, car elle a fait changer le vent, qui est présentement Ouest-Nord-Ouest, très bon, mais bien faible. […] Cela ne se contredit point : c’est qu’il a changé de poste à Pondichéry & a été élevé à celui où il est mort. […] ai-je tort de dire que le diable aurait pris le change ? […] Le change est légitime : Sancta Sanctis, Profana Profanis.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Les Espagnols leur repartirent par une foule d’histoires de Français qui avaient été infidèles, et les Français par réciproque en citèrent d’autres de Français qui n’avaient jamais changé. Ces conversations qui furent poussées fort loin avec beaucoup d’esprit et de politesse, avaient assurément quelque chose de curieux aussi bien que les histoires qui furent récitées pour et contre ; mais pour tout cela ni les uns ni les autres ne changèrent point d’opinion, et chacun donna toujours la préférence à sa nation.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Tous les honnêtes gens de l’enfer sont réjouis que tu aies consenti à laisser partir Dulcinée, et disent que c’est la plus glorieuse victoire que tu aies jamais remportée sur toi ; persiste donc dans la résolution de te vaincre en cela, en ne songeant plus du tout à elle, ressouviens-toi des ordres du destin d’abandonner pour toujours la Chevalerie errante, et que c’est pour cela qu’au lieu de te rendre tes armes, on les a retenues dans le palais de Merlin ; demeure où tu es jusqu’à ce que tu t’y ennuies, et pour lors retire-toi dans ton domestique auprès de ta famille et de tes amis sans changer dorénavant ton train de vie ; observe la tranquillité que je t’ai recommandée, et le reste de ta vie tu seras heureux ; mais si tu en agis autrement, prépare-toi à mourir avec infamie et à succomber au malheur qui te suivra partout. […] Non, tout ce que vous pouvez dire, c’est de la pluie de la Saint-Jean qui n’apporte pas un denier de profit. — Que je suis malheureuse, dit Altisidore en feignant de pleurer, j’ai sauté du maître au valet, j’ai bien changé mon cheval borgne dans un aveugle. […] Celui-ci lui rendit son change le mieux qu’il put, et elle offensée et piquée au vif, voulut lui donner par la tête d’un pot qu’elle tenait ; mais lui se reculant, tomba à la renverse, et sa femme se servit de ce temps-là pour se venger.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Je m’aperçus qu’elle me regardait avec attention, et même avec des yeux humides ; elle me parut fort changée et son teint extrêmement terni. […] Je n’ai pu me dispenser de lui parler chez vous ; il m’a paru qu’elle se repent du change, du moins elle m’a assuré qu’elle m’a toujours aimé, et qu’elle avait été surprise par des impostures effroyables ; je les ignore, mais mon indignation pour elle est trop bien fondée pour renouer jamais aucun commerce avec elle. […] Sainville vint le soir même chez la marquise, qui ne lui cacha rien de tout ce qu’elle avait appris, ni de ce qu’elle avait fait ; ce qui lui fit changer en pitié le ressentiment qu’il avait contre Madame Deshayes. […] Nous résolûmes de prendre la route de Madrid dès le lendemain ; et afin de faire plus de diligence, nous changeâmes les deux petits carrosses contre un grand, où nous pouvions tenir tous, afin de nous épargner le trop grand nombre de chevaux de relais ; cependant comme il nous en fallait tous les jours six, et quatre chevaux de main pour Sainville, son valet de chambre et deux hommes d’escorte, nous perdîmes bien du temps, qui donna à Deshayes celui de nous joindre.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Ils te font présent de toutes les richesses que tu vois sur ce buffet, et te recommandent seulement d’en garder quelques pièces pour te ressouvenir d’eux, et de troquer le reste contre le premier qui te le demandera, tu ne perdras rien au change ; assure-moi donc que tu les reçois, afin que j’en sois sûr moi-même. […] cria-t-il en courant ouvrir les rideaux du lit à Don Quichotte, vivat, le diable n’est pas toujours à la porte d’un pauvre homme ; je ne me changerais pas pour l’archidiacre de Tolède ; j’ai mon pain gagné, au pis aller je n’aurai qu’à me faire moi-même, la pitance est assurée.

18. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Le Mayer et Chevallier, en leur envoyant les lettres de change que Chaviteau et Des Herbiers m’avaient données en paiement. […] Suis-je changé ? […] Il l’a vu, l’a trouvé très changé, et d’une santé fort faible. […] Nous espérons qu’il changera : le ciel est couvert depuis les deux heures. […] Le Vasseur qu’il fallait changer les quarts.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées. […] Mais, reprit Rhadamanthe en le regardant d’un visage affreux et le faisant trembler, je trouve que les démons accusateurs ont pris le change, et qu’au lieu de s’attacher à des faits graves, ils n’ont objecté que des minuties.

20. (1721) Mémoires

Colbert de son côté tâchait de lui rendre le change. […] Louis le regarda, et changea de discours. […] Mais il changea d’égards pour son père lorsqu’il fut m[aîtr] e des requêtes et qu’il eut épousé Mademoiselle d’Aguesseau, fille de celle que son père entretenait. […] Levez-vous, et envoyez un laquais quérir mon notaire ; qu’il vienne, et qu’il apporte avec lui mon testament, j’ai à y changer. […] Ils y allèrent, et ce magistrat ne les menaça pas moins que de les faire pendre si les choses ne changeaient de face.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIII. Comment on a découvert ces nouvelles aventures qu’on donne au public. »

Pour la lui faire trouver meilleure, on lui en fit mille difficultés ; et enfin le Français ardent comme un Français, offrit un si beau présent, que le valet espagnol le prit au mot, et crut assez gagner au change, en lui donnant en même temps les mémoires de Ruy Gomez et ceux d’Henriquez.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »

Don Quichotte voyant bien qu’il perdrait son temps de vouloir faire changer d’opinion à Sancho, ne dit plus mot.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

Dulcinée prit la main de Don Quichotte, et les autres venant après eux, ils repassèrent dans la première salle, où Merlin avait paru en géant ; mais elle avait si bien changé de décoration, qu’il était impossible à nos aventuriers de la reconnaître, et ils n’y virent rien que de magnifique.

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Elle leur avoua qu’il ne lui était point indifférent ; mais elle ne lui fit pas connaître sitôt le progrès qu’il avait fait sur son cœur, parce que sa facilité de changer Silvie à elle, lui ayant fait appréhender un pareil changement d’elle à une autre, elle voulut s’assurer de sa constance avant que de se résoudre à l’aimer tout de bon.

25. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

Que d’abord Don Pedre avait voulu le tuer, mais que peu après il avait changé de sentiment, et lui avait fait promettre, que sitôt qu’il serait guéri des blessures qu’il avait reçues à la cuisse et au bras, il retournerait chez Valerio, et faciliterait l’entrée du château à lui et aux siens pour poignarder le comte, la comtesse et tous leurs gens, et piller toutes les richesses qui étaient chez eux.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

L’enchanteur qui ne s’était point attendu à une pareille gourmade, se mit à son tour sur l’offensive, et comme il était bien plus robuste que Sancho, il le mit bientôt dessous, et lui rendit le change avec usure, et surtout avec une des peaux d’anguille qui lui servait de tresse, au bout de laquelle il y avait une balle de plomb, dont il lui accommoda le corps le plus joliment du monde.

27. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Je me doutai de quelque chose ; et pour faire diversion à sa douleur, et pour éclaircir mes soupçons : cette lettre, lui dis-je, ne devait pas vous être rendue au sortir d’une maladie, et aussi changé que vous êtes, on aurait dû vous épargner ; car ou je me trompe fort, ou c’est elle qui vous cause la tristesse où je vous vois. […] Je [rentrai] chez mon père, où je ne vis rien d’extraordinaire, quoique tout y eût bien changé de face à mon égard ; et n’en ayant été averti par personne, parce que personne n’en savait rien ; je me livrai moi-même au coup mortel qu’il me préparait. […] L’exempt avec qui je restai, me pria de changer d’habit, et m’en présenta un autre des miens, qui était plus magnifique, et tout neuf. […] C’est une étrange chose que le mariage, il change terriblement les objets, tout y perd les trois quarts de son prix.

28. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

La nature de cette boue se changea en une espèce plus noble et plus parfaite.

29. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

dit Balerme, cette infortunée princesse change de figure à tout moment.

30. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

On lui fit croire qu’un nécromancien avait enchanté son cheval, et on lui conseilla d’en changer.

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