Je lui ai répondu que c’était à cause de cela qu’il devait se raidir contre, & montrer sa fermeté dans toute son étendue ; qu’il devait prévoir d’abord à quoi sa complaisance pouvait le conduire, & se ressouvenir de ce vers trivial, Quidquid agas, prudenter agas, & respire finem ; que mon exemple en était une preuve, en ce que je n’aurais jamais réduit le chevalier de Bouchetière à la raison si je ne lui avais pas montré les grosses dents dès sa première entreprise ; que j’avais pris tout d’un coup mon parti, prévoyant qu’avec un esprit impérieux comme lui ma condescendance hors-d’œuvre m’en aurait fait plus tard un ennemi ; au lieu qu’en ne lui cédant rien j’en avais fait un ami sincère & qu’il était lui-même le premier à avouer qu’il m’avait l’obligation de lui avoir appris à vivre ; qu’avec de certaines gens, il fallait de nécessité prendre d’abord son parti, & se souvenir de ce qu’exprime cet autre vers, Principiis obsta, sero medicina paratur. […] M.Charmot, qui dit tous les jours son bréviaire, & qui par conséquent en était informé, m’a vu sortir avant soleil levé de la chambre de M. de La Chassée, où j’avais bu un coup d’eau-de-vie avec le chevalier de Bouchetière, car nous sommes à présent les meilleurs amis du monde. […] Le chevalier de Bouchetière n’est point heureux. […] La blessure du chevalier de Bouchetière ne sera rien, ce n’est qu’une contusion, mais il faut qu’il reste couché : c’est son plus grand mal. […] M.de Bouchetière, ou M. de La Chassée, & toujours Landais qui écrit mieux que moi, les recevaient à bord sur ces états ; & M. de Porrières en prenait ou en faisait prendre le nota du nombre des ballots sans entrer dans le détail du numéro : ainsi, c’était trois receveurs pour un ; & nous nous trouvions conformes.
de Bouchetière lieutenant les a contrescellés. […] Un moment après, Monsr. de Bouchetière notre lieutenant allait s’embarquer.