/ 29
2. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Suivant toutes les apparences, Dupuis ne devait pas être fâché que je songeasse à sa fille. […] Il nous dit seulement que nous ne devions point songer à nous marier ; que c’était de la peine et du temps perdu. […] Si vous voulez que je songe à vous, ne m’en faites point souvenir vous-même. […] Il y a longtemps, Monsieur, lui dis-je, que je songe à Mademoiselle votre fille, vous savez que je ne lui suis pas indifférent. […] Il avait assez vécu pour songer à la mort.

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Je n’avais songé qu’à Célénie, à qui je n’aurais plus osé me montrer. […] Je fus guéri enfin et n’y songeai plus. […] Ne songez donc point au sacrement, mon cher amant, continua-t-elle en m’embrassant. […] Je rappelai inutilement mes idées ; je n’avais garde de songer à Madame de Londé. […] Je vous défends pourtant de songer à me voir jamais.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Songez à ce que je vous dis, ajouta-t-elle. […] Je veux, dit-elle, que vous songiez à épouser Mademoiselle de Vougy. Elle songe à vous, le parti vous convient ; et je ne vous conviens pas. Je ne songe point à elle, reprit-il, et plût à Dieu que vous en eussiez de l’ombrage, le sacrifice que je vous en ferais vous assurerait de ce que je pense. […] C’en est fait, dit-il tout haut, je n’y veux plus songer.

5. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Ce n’est pas là le plus difficile, dit-elle, j’y ai songé ; lorsque vous aurez quelque lettre à me donner, ne vous servez point de confident, donnez-la-moi vous-même. […] Je l’écrivis à ma maîtresse, afin qu’elle ne s’étonnât pas de me voir si longtemps sans songer à ce que je lui avais promis. […] Avez-vous bien songé, reprit cette femme, à ce que vous entreprenez ? […] Je ne savais comment m’y prendre pour instruire Mademoiselle de l’Épine de ce que j’avais fait, ni du rendez-vous où je l’avais engagée pour le lendemain ; elle y avait songé pour nous deux. […] Tout l’hiver se passa de même ; mais la grossesse vint tellement à paraître, qu’il n’y eut plus d’apparence de la cacher davantage : il fallut songer à se découvrir à sa mère.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

Songez-y sérieusement et vous acquittez de votre promesse, car si vous y manquez, vous aurez peut-être d’autres risques à courir. […] Il voulait par là le taxer sur ce qu’il avait dit de la beauté de la comtesse, sans en excepter Dulcinée ; mais Sancho n’avait pas l’esprit assez fin pour s’imaginer une chose à quoi il ne croyait pas que son maître songeât, c’est pourquoi il lui répondit selon son sens : Ma foi, Monsieur, j’avoue que ma main et ma langue vont trop vite, mais il faut que le renard meure dans sa peau, à moins qu’on ne l’écorche en vie, et puis il ne peut sortir d’un sac que ce qu’on y a mis.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

Il ordonna aux satyres de servir et de rester ; et sans que Sancho occupé à déjeuner, songeât davantage à lui, il se perdit entre les arbres, où les Français crièrent qu’ils venaient de le voir tout d’un coup fondre en terre. […] Je n’ai pas songé à vous expliquer cet article, Seigneur chevalier Sancho, lui dit Eugénie, quoique mon bon ami me l’eût pourtant ordonné ; c’est que vos armes ne pourront pas être enchantées quand vous voudrez les employer contre un chevalier comme vous, mais un méchant enchanteur peut les enchanter de peur que vous ne vous en serviez contre lui ; ainsi, Seigneur chevalier, ajouta-t-elle, parlant à Don Quichotte, qui avait écouté la demande de Sancho, c’est encore une raison qui vous doit empêcher de vouloir combattre vous-même le méchant Freston.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Les deux premières années de leur mariage passèrent comme un songe tant elles leur durèrent peu, et deux enfants aussi beaux que la mère qui leur vinrent en si peu de temps, furent les témoins convaincants de leurs ardeurs réciproques. […] Songez à vous et tirez-vous de la tyrannie d’un homme indigne de posséder tout ce que l’univers a de plus beau. […] Songez-y, Julia, poursuivit-il en parlant au cavalier, passez pour l’amour de moi sur toutes ses duretés, mais pourtant avertissez-m’en, je vous assure que j’y mettrai bon ordre.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

Je suis une des filles d’honneur de l’infortunée Balerme qui songe à pleurer Durandus son amant dont elle porte le cœur à la main, pendant que lui couché comme un veau, dort comme une toupie sans remuer non plus qu’un rocher. […] Courage, dit le désolé écuyer, voilà pour m’achever de peindre ; qu’ai-je à faire du désenchantement de Madame Dulcinée ; que me sert que Guillot soit homme de bien si sa bonté ne me fait rien ; mais c’est, Monsieur, que mal d’autrui n’est que songe, et chou d’autrui n’est que fumier.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Nous parlerons de cela une autre fois, lui dit le duc en riant ; Parafaragaramus n’en a point parlé, commençons par exécuter ses ordres et ne songeons qu’à nous divertir. […] Tu as douté des ordres de l’enfer, tu nous as traités de traîtres et de trompeurs ; mais ce mépris ne sera pas sans punition, tu la sentiras lorsque tu y songeras le moins ; tu reverras ta femme en peu de temps, songe à t’acquitter des promesses que tu m’as faites sitôt que tu la verras, ou prépare-toi à redevenir un misérable paysan.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIII. Comment on a découvert ces nouvelles aventures qu’on donne au public. »

Ses héritiers, gens plus attachés au commerce qu’à toute autre chose, songèrent à recueillir sa succession, et traitèrent les papiers qui regardaient les héritiers de la Manche, avec le plus grand mépris du monde.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XL. Des armes enchantées que les deux chevaliers reçurent de Parafaragaramus, avec des chevaux infatigables. »

Il s’endormit sur cette pensée, et notre héros passa toute la nuit à songer à son bonheur.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »

Ainsi le comte eut l’esprit en repos de tous côtés, et ne songea plus qu’à rétablir ses forces.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

Des gens d’un esprit tranquille auraient regardé Sancho comme un fou ; mais ceux qui l’écoutaient étaient trop abîmés dans leur tristesse pour songer à plaisanter.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

Il n’est pas encore temps de songer à leur départ, Seigneur chevalier, lui dit le duc ; nous ferons tous le voyage ensemble : nous vous prions de ne vous point impatienter jusques à ce temps-là ; vous savez que vous êtes nécessaire ici. —  Comment donc, ajouta Eugénie en riant et en s’adressant à notre héros, vous m’avez promis de ne nous point abandonner que je ne vous donnasse congé, et vous êtes tout prêt à partir !

16. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Je ne songeais plus du tout à l’enlever, tous les moyens en étaient fermés. […] Comme c’était un homme d’une maison puissante, il fallut songer à m’éloigner. […] Je ne songeais et je ne regardais que Clémence, qui lorsqu’on lui demanda ce qu’elle voulait, répondit fort résolument, comme nous en étions convenus, je demande Monsieur le comte de Terny pour mon époux, s’il veut bien de moi pour sa femme, et en même temps elle se jeta à corps perdu dans mes bras, mes amis et les gens de Monsieur de Lutry qui avaient apparemment l’ordre, nous entourèrent et écartèrent la presse.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »

Dans la croyance où ils étaient d’avoir tué le duc et la duchesse, ils ne songeaient plus qu’à se sauver, et pour cela dételaient les chevaux du carrosse pour s’en servir.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

Les questions qu’ils leur firent donnèrent le temps à notre héros de les joindre ; il était trop colère pour songer à autre chose qu’à la vengeance ; il déchargea un si furieux coup de son épée sur la tête de celui qui tenait Eugénie, qu’il le renversa tout étourdi, et la comtesse tomba à terre aussi bien que lui.

19. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

Je le déclare, afin qu’on m’en ait l’obligation, si le présent le mérite, ou que je ne songe plus à la suite, si le public n’est pas content.

20. (1721) Mémoires

Il est pourtant vrai que ni les uns ni les autres n’ont jamais eu en vue ni même songé à lui manquer de respect, ni à l’obéissance qu’ils lui devaient. […] Quebek et en général toute la Nouvelle France avait tellement été abandonnée de l’ancienne qu’on ne songeait presque plus à elle. […] Fouquet : qui que ce soit ne songeait plus à lui, et ce fut avec étonnement qu’on apprit que cette grâce était sa liberté que la Dauphine avait demandée. […] De là sont venues aussi ces fortunes subites et éclatantes d’une infinité de coquins, indignes qu’on songe à eux que pour les rendre odieux à la postérité. […] Je ne puis songer à cet endroit sans sentir renouveler dans mon cœur la rage et la colère où je fus lorsque j’appris l’aventure.

21. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Vous le saurez, reprit Dupuis, lorsque je vous raconterai ce qui m’est arrivé en mon particulier : cependant ne vous chagrinez point de cette lettre : elle est toute chrétienne, et d’une véritable religieuse qui ne songe qu’à son salut, et à celui de son prochain : je vous en ferai voir une copie que Gallouin m’a permis de faire.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Sancho fut bien étonné qu’on lui demandât la restitution d’un argent à quoi il ne songeait plus.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Notre héros dit cela avec un visage si content et si rempli de lui-même, que la duchesse de Médoc vit bien qu’il songeait à Altisidore.

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Elle devint une puissante héritière, et son père qui l’aimait autant qu’elle était aimable, songea sérieusement à l’établir sitôt qu’elle eut atteint sa quinzième année.

25. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Je crois que c’est un avertissement que Dieu donne aux voyageurs pour les faire sérieusement songer à eux et leur faire connaître que sur mer ils sont toujours près du péril soit du côté du monde soit du côté de Dieu, et ainsi les obliger à se préparer à tout événement. […] Après le baptême fini, il faut songer à se cacher, car sans distinction on mouille tout le monde, c’est un plaisir de voir les matelots se coiffer l’un l’autre de seilleaux d’eau : cela nous a divertis plus de trois heures. […] Je suis persuadé que qui que ce soit au monde ne pourrait se voir dans une pareille occasion sans songer qu’il est mortel, et que tout ce que la plus belle générosité puisse faire dans de pareils moments est de cacher aux yeux des autres ce que le cœur en pense, surtout ayant vu devant soi ce que vous lirez dans la suite. […] [septembre] J’avais clos l’article d’hier, mais je n’avais pas songé que l’heure de la pluie n’était pas passée, il a plu beaucoup. […] Je me souviens d’avoir lu dans le Journal du règne de Henri trois que les huguenots disaient qu’il avait fait bon mourir la nuit que mourut le Cardinal de Lorraine, qu’il fit le plus vilain temps qu’on eût vu de mémoire d’homme, parce disaient-ils que tous les diables étaient en l’air qui attendaient l’âme de ce prélat, et ne songeaient point à celles des autres agonisants.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Le brutal qui brûlait dans son âme, la remercia, bien résolu de profiter de ses avances, et se mit le lendemain sur son propre, sans non plus songer aux aventures, que s’il n’avait point été chevalier errant.

27. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Pendant notre retour de Brest au Port-Louis, je songeai à ce que j’avais à taire pour me justifier auprès de vous, comme je comptais d’être bientôt auprès de MM. de Seignelay et Céberet. […] Que nous devions songer que le terme était long ; que nos vivres pouvaient pourrir, et ainsi devenir plutôt propres à empester qu’à nourrir le corps humain. […] Quoiqu’il semble que j’aie voulu ici théologiser, je n’ai certainement songé à rien moins qu’à faire le théologien ni le docteur. […] Corneille, lorsqu’il a fait ces vers, songeait lui-même à définir la grâce ; mais je sais que c’est la plus belle, et à mon sens la plus juste définition que j’en aie jamais vue. […] Il était environ trois heures, et c’était la bande de bâbord qui était de quart ; et ainsi, Bouchetière devait être dans sa chambre, ou à dormir, ou bâtir des châteaux en Espagne, et nous songions aussi peu à lui qu’à Jean de Wert.

28. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Jusqu’à ce temps-là ne vous chagrinez point, songez que j’ai besoin de vous, et que votre tranquillité d’esprit m’est absolument nécessaire dans l’état où je suis.

29. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Je suis persuadé que qui que ce soit au monde ne pourrait se voir dans une pareille occasion sans songer qu’il est mortel ; & que tout ce que la plus belle générosité puisse faire, dans de pareils moments, est de cacher aux yeux des autres ce que le cœur en pense : surtout après avoir vu devant soi ce qu’on va lire, & que j’ai promis de rappeler. […] Du mercredi 21 septembre 1690 J’avais clos l’article d’hier ; mais, je n’avais pas songé que l’heure de la pluie netait pas passée. […] Je ne sais s’ils se servent encore de ce secret : je sais seulement qu’il fut découvert lorsqu’eux mêmes y songeaient le moins. […] Quoi qu’il en soit, ils restent à Pondichéry : peut-être y vont-ils rêver & songer aux moyens de se faire mutuellement de la peine en Europe, où je voudrais de bien bon cœur qu’ils restassent tous ; & surtout les jésuites, qui sont ici haïs comme le diable, & cependant respectés de tout le monde parce que tout le monde les craint.

/ 29