La contenance hardie de Deshayes et de son valet, arrêta tout court les bandits ; mais Deshayes voyant que deux s’étaient éloignés, et rechargeaient leurs pistolets pour venir fondre sur lui, n’hésita plus ; il alla à eux, et les choisissant, il les jeta tous deux à terre, et son valet en fit mal à propos autant. […] Ces deux femmes étaient Eugénie et Gabrielle de Monsalve, sa bonne amie, qui voyant que Valerio était endormi, avaient eu dessein de se promener, pour voir ce que Don Quichotte était devenu, ou plutôt ce que Sancho avait fait pour soutenir la beauté de la comtesse. […] Don Pedre se tourna en effet, et voyant encore un homme qu’il croyait avoir assommé, fit face à notre chevalier, après avoir dit à ses gens d’emmener Eugénie. […] Les bandits voyant encore notre chevalier à leurs trousses, s’enfuirent ; mais notre héros n’était pas pour en rester là.
Parafaragaramus qui n’avait point dormi et avait toujours écouté lorsque la Française fut interrompue, se tourna du côté de Sancho, et voyant sa belle posture, il lui prit envie de lui jouer une pièce. […] Elle poussa la porte, et la première chose qu’elle vit fut le chevalier Sancho dans l’état où l’enchanteur l’avait mis ; malgré toute sa modestie elle ne put s’empêcher d’en rire ; le duc qui lui donnait la main, Dorothée et Gabrielle qui les suivaient, et qui eurent la même vision, en rirent aussi à gorge déployée ; l’officier était sur les épines dans la crainte que le scandale ne lui fît des affaires, mais voyant que tout le monde en riait, il en rit aussi et courut détacher le patient qui suait à grosses gouttes. […] Cet officier n’était pas bien monté, et voyant que son cheval ne pouvait pas tenir tête à celui de son ennemi qui était un fort andalour, il avait commencé avant que de s’attacher au maître par porter au cheval deux grands coups d’épée dans les flancs. […] Cependant comme le Français était plus adroit que Don Pedre, celui-ci vit bientôt son sang couler, ce qui ayant achevé de le mettre en fureur il se lança à corps perdu sur le Français, mais si malheureusement pour lui, qu’il s’enferra de lui-même, et tomba roide mort ; le Français le démasqua, et voyant que ce n’était pas Sainville, il crut pour lors que ce n’était qu’un voleur, et le laissa là.
Ils se relevèrent, et ne se sentant point blessés, et voyant encore leurs chevaux qui n’avaient pas branlé, ils crurent effectivement que leurs armes étaient enchantées, et n’hésitèrent pas de se jeter dans cette caverne avec beaucoup de résolution. […] Ceux des bandits qui n’avaient point été tués à cette charge, voyant bien qu’il leur était impossible de résister à tant de gens, quittèrent la partie, et se sauvèrent par de petites routes souterraines par lesquelles cette caverne avait des issues inconnues à ceux qui auraient entrepris de les y attaquer. […] Nos deux chevaliers, qui, sans attendre ses ordres, avaient remonté à cheval, étaient déjà bien loin, et avaient trouvé quatre de ces bandits qui s’échappaient, lesquels se voyant poursuivis, firent volte-face, dans la résolution de se bien vendre. […] L’autre voyant qu’il n’y avait point de quartier à espérer, aima mieux se faire tuer que de se rendre, et se battit avec tant de résolution, que malgré le nombre des assaillants, il en mit deux hors de combat.
Il fut ponctuel à exécuter cet ordre, et parut peu de temps après aux yeux de Silvie, qui voyant avec étonnement un si prodigieux changement dans sa personne pour une si courte maladie, ne put s’empêcher d’en avoir pitié. Dans le temps qu’elle tâchait d’étouffer dans son cœur les tendres sentiments qu’elle sentait pour lui, elle reçut une lettre de sa part, par laquelle il lui mandait, que ne voyant que des objets de douleur et de rage, il était résolu de quitter le pays et le royaume pour aller chercher une mort qui le délivrât tout d’un coup des supplices éternels où il était exposé dans le lieu de sa naissance, et la suppliait de lui donner un moment d’entretien particulier pour prendre congé d’elle ; après quoi, disait-il, il n’aurait plus de regret à sa vie. […] Il y alla, et les surprit tous deux tête à tête ; mais ne voyant aucun vestige de ce qui se passait entre eux, et cet époux sage et prudent voulant bien lui-même ne pas s’apercevoir du tour, il leur fut facile de justifier leur surprise sur l’étonnement où sa présence les mettait. […] Cléon vit les caresses qu’ils se firent en s’abordant, et enfin voyant qu’ils se joignaient de fort près, il descendit promptement en tirant son gendre après lui ; ils entrèrent tous deux dans la chambre en même temps, et surprirent les deux amants. […] Justin en fut attendri, mais il eut assez de force sur lui-même pour cacher son trouble et son émotion ; il secourut Cléon, et le voyant remis il le laissa avec sa fille qu’il renvoya chez elle, en lui défendant de rien faire voir de sa tristesse, et lui ordonnant de se contraindre si bien que qui que ce soit ne pût s’apercevoir qu’il lui fût rien arrivé d’extraordinaire.
Je vous ai dit, Madame, que le parti était très avantageux ; ainsi voyant ma fortune tout à fait d’accord avec mon cœur, j’étais dans un ravissement que je ne comprenais pas moi-même, et qui me mettait hors de moi. […] Il me parut que ma présence ajoutait un nouveau lustre au sacrifice, et ne voyant là que des objets chagrinants, je n’en soutins pas longtemps la vue ; je pris le parti de me retirer, bien en peine de ce qui pouvait causer un si prompt changement. […] La marquise voulait le rappeler, mais Silvie ne fit voir aucun dessein de le retenir ; la marquise ne s’obstina pas à le faire revenir, voyant d’ailleurs que sa présence donnait de la confusion à Silvie, qui était toute défaite. […] Deshayes, à qui notre discrétion donne gain de cause, et qui peut-être ignore que je sache toute sa vie, et les sujets que j’ai de me plaindre de lui, est avoué de tout ce qu’il fait contre nous ; et voyant que les voies de la douceur lui ont été jusqu’ici inutiles, il a recours à la violence. […] Silvie ne finit son triste récit que les larmes aux yeux, et la marquise ne put refuser les siennes à l’état où elle la voyait ; elle la consola du mieux qu’elle put, et lui voyant l’esprit un peu plus tranquille, elle lui demanda quel couvent elle avait choisi.
Comme les chirurgiens le voyant hors d’affaire lui permirent l’usage du vin pour hâter son rétablissement, il demandait incessamment à boire, et trompant sa garde, qui n’osait en cela acquiescer à ses volontés, crainte d’une rechute plus dangereuse que la maladie, lorsqu’il pouvait s’emparer d’une bouteille de vin, il la suçait jusqu’à la dernière goutte. […] La duchesse de Médoc voyant son embarras, dit à sa mère qu’il ne fallait pas la presser, et qu’il était juste de donner aux parties le temps de se connaître.
Au sortir de mes études je portai la robe au Palais, et ne voyant point d’apparence d’être jamais autre chose qu’avocat, je me donnai tout entier à ma profession ; et j’ose me flatter que je m’y serais acquis quelque réputation, si l’amour ne m’avait pas suscité mille traverses, qui m’ont obligé de quitter tout, dans le temps que je commençais à me faire connaître. […] Je ne m’en soucie pas, ajouta-t-elle, en me voyant faire, je suis bien sûre d’en retrouver d’autre si vous me manquez de parole ; mais ne craignez rien, comptez que je ne vous abandonnerai jamais. […] Lui voyant, poursuivit Des Frans, des sentiments si honnêtes, je lui dis que de ma part je pardonnais à Mademoiselle Fenouil le tort qu’elle était cause qu’il avait fait à Mademoiselle Grandet, parce qu’elle lui rendait justice, et faisait connaître qu’elle n’avait point mérité un traitement si indigne. […] Leur surprise redoubla en voyant tant de gens assemblés. […] Je ne pouvais m’empêcher qu’avec peine de rire, en voyant l’embarras de l’oncle et de la tante.
Quoique cette femme fût toute enterrée dans sa maison, ne voyant pas même ses parents les plus proches, c’est-à-dire son père et sa mère, et une sœur ( car ses frères étaient dans le service et aux études), son mari n’en eut pas l’esprit plus tranquille, et comme il n’y a que la première déclaration ou la première dureté qui coûte, il lui dit brutalement que ses domestiques étaient trop grands. […] La fille qui avait supporté sans murmurer tous les mauvais traitements de son mari, n’eut pas tant de patience sur le chapitre de sa mère, et ne put se passer de la défendre, et ce brutal se voyant contredit en vint jusques à la frapper. […] Julia ayant pris ses précautions pour n’être point surprise par qui que ce fût, entra dans ce cabinet, et se jeta aux pieds de sa maîtresse, et avec une ardeur extraordinaire dans une femme, elle lui embrassa les genoux, lui offrit sa vie et tout ce qu’elle possédait pour la venger d’un époux si indigne ; et enfin voyant que Célénie ne l’interrompait pas, elle l’embrassa avec des transports que sa maîtresse n’avait point encore remarqués, et qui la surprirent ; mais elle fut encore bien plus étonnée quand la fausse Italienne parlant bon français se fit connaître à elle pour un amant tendre et passionné. […] Elle rit quelque temps de sa bizarrerie et des termes dont il l’exprimait ; mais voyant qu’il continuait, elle le pria tout de bon de se retirer ; mais bien loin de le faire, il se mit sur le pied de fomenter quelque froideur qui était entre Sotain et elle, de sorte que Célénie qui s’en aperçut jugea à propos de prévenir les suites qu’une pareille correspondance pouvait avoir, et enfin supplia son mari de vouloir bien tout de bon faire sortir Julia de chez elle.
Il retourna dans sa chambre où il visita ses armes, et voyant qu’elles n’étaient pas assez noires à son gré, il en fut dans une peine terrible. […] Enfin il se ressouvint qu’il avait vu dans l’écurie du noir à noircir dont les cochers se servaient pour lustrer leur train ; il alla le prendre, et en ayant fait une pâte avec de la cire des bougies qui étaient sur sa table, il en frotta ses armes ; et voyant que cela lui réussissait assez bien, il se détermina à s’en servir le lendemain, ne le pouvant pas faire dans le moment, parce que Sancho, après un sommeil de huit heures, venait de se réveiller, et qu’on vint les quérir l’un et l’autre pour aller joindre la compagnie qui allait se mettre à table ; et comme en pareille occasion le civil chevalier ne se faisait point prier, aussi ne les fit-il point attendre.
A ce mot le satyre alla à trois pas faire des gambades, et Sancho voyant tout d’un coup sortir à côté de lui une flamme subtile et bleue avec beaucoup de fumée, recula en tremblant, et la terre s’ouvrit sous les pieds du satyre, qui fondit, et la fumée se dissipant, le chevalier vit une table paraître couverte de belles serviettes, d’une belle nappe, d’assiettes et de plats d’argent, d’un poulet d’Inde en compote, d’un autre à la daube, de pâtés, de jambons, et de quantité d’autres viandes froides ; en un mot un service complet où rien ne manquait ; et pour la boisson, il vit retirer de dessous la table douze grosses bouteilles de vin, et des sièges. […] Ce que le spectre voyant, il en redoubla son ris effroyable, en leur disant qu’ils étaient des chevaliers de promenade, des chevaliers de bouteille, des chevaliers de franche-lippée, en un mot des bâtards de l’Ordre, et qu’assurément Pluton s’était moqué de lui de l’envoyer combattre contre des gens qui n’avaient pas seulement une épée à eux deux ; et après cela il leur tourna le dos, et regagna la forêt, en criant qu’il allait de ce pas redoubler la dose sur Dulcinée pour dissiper son chagrin.
Elle, le voyant dans un esprit tranquille & rassis, lui remontra qu’il avait tort d’avoir tué un Dieu comme lui. […] M. du Quesne, les voyant si avantageusement postés, a mis pavillon de Conseil. […] Je vins quérir mon couteau & mon mouchoir ; &, voyant qu’elles étaient pleines, je l’en emplis. […] Il fut plus de deux mois à ne se servir que de voix priantes ; mais, voyant qu’il n’avançait rien par la douceur, la patience lui échappa. […] Voilà, monsieur, lui dis-je, voyant qu’il avait fini, leur caractère universel par toute la terre.
Elle me dit ce qu’il avait fait, et qu’elle avait craint, lui voyant si promptement tant emprunter et tant vendre, (car elle croyait la vaisselle vendue) qu’il ne lui jouât quelque tour ; mais enfin qu’elle ne se sentait pas de joie, voyant quel dessein il avait eu. […] Il avertit cette fille, qui se trouva fort embarrassée, voyant bien qu’on lui ferait de terribles affaires, si malgré des gens infiniment plus riches qu’elle, et bien plus puissants, elle s’obstinait à vouloir m’épouser malgré moi. […] Tout ce que j’en puis dire, c’est que ne voyant pas jour à réussir, après avoir tant manqué d’entreprises, le cœur et le corps s’étaient fait une habitude de se laisser conduire par l’esprit et par la raison, et s’étaient rendus traitables. […] Il semblait qu’il prévît ce qui devait arriver après sa mort ; mais le voyant dans une si bonne disposition, j’en voulus profiter.
Je ne vis point cela hier au soir, ne voyant que peu, quoique la lune fût belle, mais ce matin que je me suis promené partout j’ai tout observé. […] Mais voyant qu’après m’avoir côtoyé ils approchaient de moi, j’en couchai un en joue, qui était le plus apparent de la troupe, pour lui faire peur mon fusil n’étant pas chargé, venant de tuer une tourtre. […] Elle, le voyant d’un esprit tranquille et rassis, lui représenta qu’il avait tort d’avoir tué un dieu comme lui. […] Monsieur Du Quesne les voyant avantageusement mouillés a mis pavillon de conseil pour faire venir tous les capitaines à son bord. […] C’était un Anglais qui voyant qu’il ne pouvait pas nous échapper est allé mouiller dans un port nommé Sadraspatan entre Pondichéry et Madras.
Monseigneur, le voyant si obstiné et si zélé, lui conta l’embarras où il était, et le chagrin qu’il avait de s’être inutilement adressé à M. […] Le malhureux donneur d’avis s’imaginait ou que le diable s’en était mêlé, ou que sa propre femme l’avait trahi, et tombait de son haut en voyant qu’il n’y avait pas un mot de changé. […] Enfin au bout de trois semaines il reparut dans le monde, voyant que l’alarme qu’il avait prise était mal fondée. […] Enfin la parole lui manqua, et le voyant à l’agonie, on fit entrer le confesseur qui avait été plus d’une heure et demie à attendre, et qui n’en put jamais rien tirer. […] Cela leur donnera une nouvelle attache pour la colonie, et donnera aux autres une louable émulation voyant que le mérite sera exalté et que les gens de crapule resteront dans leur bassesse.
Je ne la quitte point, reprit-elle, et vous me verrez toujours en la voyant. J’en tombe d’accord, reprit-il, mais en vous voyant je ne pourrai pas vous parler. […] Angélique le voyant entrer dans sa chambre, lui fit une révérence fort modeste, sans lui rien dire ; et sans répondre à ce qu’il lui disait, elle alla chercher une autre fille qui vint avec elle. […] Le cri que fit Angélique en les voyant retira son amant de la tristesse où il était abîmé ; il se leva et salua ces deux demoiselles avec toute la civilité dont il était capable dans le désordre où il était.
lui demanda notre héros, voyant qu’il n’achevait pas. — Laissez-moi, Monsieur, lui dit Sancho avec chagrin. — Dis-moi ce que tu as, mon pauvre Sancho, je t’en prie, lui dit Don Quichotte. — Eh bien, Monsieur, voyez-vous, lui répondit-il, je suis fâché qu’on ne dira plus de nous que nous sommes saint Antoine et son cochon, puisque nous ne mangeons pas à la même écuelle, et que vous êtes avec des ducs et des comtes pendant que je suis avec des valets.
Don Quichotte voyant bien qu’il perdrait son temps de vouloir faire changer d’opinion à Sancho, ne dit plus mot.
L’inquiétude de la duchesse ne l’empêcha pas de rire d’un si beau saut, mais elle se retint en voyant la rage et la fureur qui montèrent tout d’un coup au visage de Don Quichotte, qui courut à son écuyer, et le trouva, comme j’ai dit, presque mort, grillé, roussi et rôti, et la mâchoire toute en sang.
Me voyant découvert, je pris le parti [de sortir] de mon fourreau, et de courir de toutes jambes. […] Mes fréquentes visites lui avaient donné de l’ombrage, il n’avait osé s’en expliquer ; mais voyant qu’elles continuaient, il s’en prit à sa femme, et lui défendit absolument de me voir. […] La cadette se tut, et la mère voyant la noise apaisée sortit. […] Son frère qui se jeta dans un convent, m’ôta par sa retraite tous les prétextes que j’avais d’aller chez elle, et ne la voyant plus, je me désaccoutumai de l’aimer. […] Me voyant seul avec elle et Mousson, je me jetai à ses pieds.
Elle avait de lui tout le soin possible, et voyant que sa santé bien loin de se rétablir s’affaiblissait de jour en jour, elle craignit que ce ne fût la faute du chirurgien qui le pansait, ce qui l’obligea de prier celui qui avait soin de Valerio et de Sainville de venir le voir, et de vouloir bien en entreprendre la cure.
Sancho s’étant retiré le soir, et voyant ses armes dans le même coin où il les avait mises, et n’y remarquant aucun changement, ne les visita pas plus qu’il avait accoutumé de les visiter, les laissa telles qu’elles étaient.
Il n’en avait rien dit l’hiver ni le carnaval ; mais voyant que le carême ne m’en retirait pas, il craignit que la mère, qu’il connaissait fort intéressée, ne me fît faire quelque démarche contraire à ses intentions. […] Il commença par me railler ; et voyant que je continuais, il me défendit d’aller chez elle. […] Par le plus grand hasard du monde mon père était dans ce même jardin, qui me voyant avec un prêtre et un religieux, eut la curiosité de savoir ce que nous disions. […] Elle écoutera la raison, et ne me voyant pas en état de m’en dédire, il faudra bien qu’elle y consente, ou du moins qu’elle en garde le secret.
Je ne sais de quel ordre, ne lui voyant ni croix de par Dieu, ni de par le diable. […] Me voyant tout à fait rebuté par le seigneur Albus, non sans quelque parole peu honnête, je me concertai avec M. […] Voyant de ma part qu’il n’y avait point de plus prompt et de plus sage parti à prendre, je me résolus à chercher quelques endroits pour serrer ce pain, ou au pis-aller de le faire afficher. […] Là-dessus tout le monde s’est mis à rire, et messieurs du Florissant, réguliers et séculiers, voyant bien qu’on les jouait, m’ont laissé en repos. […] Je l’ai fait signer par ceux qui y étaient présents, sans faire la civilité à Bouchetière de le lui présenter ; ce qui l’a encore plus choqué, voyant que je méprisais tout de lui.
Don Quichotte aurait bien voulu prendre son cheval, mais voyant qu’il lui était impossible de le faire passer, il mit pied à terre et sauta dans cette fosse.
Le duc et les autres voyant bien que la morale ne regardait qu’eux, avouèrent qu’au commencement ils l’avaient regardé comme un fou sans espérance de retour, mais qu’ensuite ayant eu de l’estime pour son esprit, et de l’admiration pour sa bravoure, cela avait attiré leur pitié, et que c’était pour lui faire prendre tout un autre train de vie qu’ils avaient imaginé ce qu’ils allaient exécuter, et que ce n’était qu’à ce dessein qu’ils l’avaient envoyé quérir lui, sa nièce, sa gouvernante et les autres ; et leur donnèrent parole à tous de ne se plus divertir de lui sitôt que ce qu’ils avaient concerté aurait été exécuté ; mais qu’il n’en était pas ainsi de Sancho, à qui bien loin de faire aucun quartier, on était au contraire fortement résolu de faire payer tant l’argent qu’il avait, que celui qu’on lui destinait encore.
Ce bon prêtre s’était seulement contenté de lui représenter que la médiocrité de sa fortune ne lui permettait pas de suivre tout à fait les mouvements de son cœur ; mais voyant l’augmentation qui était arrivée au bien de Don Quichotte, il avait été le premier à lui dire qu’il ne pouvait mieux faire ; de sorte que pour conclure, il ne manquait plus que le consentement de l’oncle qu’il n’était pas difficile d’obtenir, et qu’on remit à lui demander lorsque sa santé serait un peu rétablie.
À Monsieur… Monsieur… Je répétai cinq ou six fois le mot de Monsieur : dis donc si tu veux, dit-elle en riant, me voyant rire. […] m’écriai-je en la voyant partir, se peut-il qu’un amour autrefois si tendre et si passionné, ait une fin si funeste !