Celle de Jussy fait voir, qu’une fille qui a eu de la faiblesse pour un amant, doit, pour son honneur, soutenir son engagement toute sa vie ; n’y ayant que sa constance qui puisse faire oublier sa fragilité. […] Elle fait voir aussi, qu’une femme ne doit compter que sur son époux ; et que lorsqu’il n’est plus en état de la soutenir, elle est abandonnée de tout le monde : elle fait voir en même temps, qu’une femme intéressée sacrifie tout à ses intérêts. […] L’histoire de Rouvière, celle de Querville, et celles qui soutiendront le paradoxe que je fais avancer à Des Ronais, qu’il est plus avantageux à un honnête homme d’épouser une femme vertueuse, dont il est aimé, et qu’il n’aime pas, que d’en épouser une qu’il aime, et dont il n’est point aimé, offrent quelque chose digne de curiosité.
J’ai vu dans ce combat, non seulement une fois, mais plusieurs, une chose dont j’ai une infinité de fois entendu soutenir le contraire. […] Je ne conçois pas comment, sans être écrasé, le corps d’un homme peut soutenir tant de coups, si bien & si vigoureusement appliqués. […] Cependant, quoiqu’il n’ait que dix-sept à dix-huit ans, il a soutenu & soutient encore avec beaucoup de constance & de vigueur tous les efforts du Mogol. […] Il voulait que les hérétiques lussent rebaptisés : saint Cyprien soutenait le contraire ; et un concile décida en faveur du sentiment de saint Cyprien. […] Landais & moi avons trouvé le même nombre de six cent treize ; le garde-magasin soutenait & voulait que nous en eussions six cent quatorze.
Pour savoir qui ce fut, il faut se souvenir que Don Quichotte avait vu avec chagrin partir Sancho, pour soutenir contre tout le genre humain la beauté d’Eugénie. […] Ces deux femmes étaient Eugénie et Gabrielle de Monsalve, sa bonne amie, qui voyant que Valerio était endormi, avaient eu dessein de se promener, pour voir ce que Don Quichotte était devenu, ou plutôt ce que Sancho avait fait pour soutenir la beauté de la comtesse.
Il te hait peut-être encore à cause de ton maître, qu’il veut perdre, et qu’il hait comme le diable, parce qu’il est écrit dans les destinées, que le grand Don Quichotte doit combattre et vaincre un jeune chevalier, qu’il protège, et que tous les démons croient son bâtard ; avertis-l’en, afin qu’il s’en donne de garde, et que vous vous prépariez tous deux à soutenir de rudes combats en peu de temps, et à soutenir les plus glorieuses aventures de votre vie, pour tirer la pauvre princesse Dulcinée du Toboso de l’enchantement où Merlin la retient comme une gredine dans la caverne de Montésinos.
Les Français soutenaient qu’on avait vu des Français aussi constants que des Espagnols, et les Espagnols avouaient que cela se pouvait, parce qu’il n’y avait point de pays qui ne produisît des gens contraires au génie général, mais que généralement parlant les Espagnols étaient plus constants que les Français, quoique l’Espagne eût aussi produit quelques infidèles. […] Et qu’il y avait très assurément des femmes en Espagne, aussi bien qu’en France, qui seraient toute leur vie restées sages et fidèles, si leurs maris ne leur avaient pas eux-mêmes inspiré l’envie de justifier leurs ombrages et leurs jalousies, et que très assurément le meilleur parti qu’un homme marié pouvait prendre, était de ne témoigner à sa femme aucun soupçon ; et pour soutenir leur paradoxe, ils citèrent les vers de l’Arioste que je ne rapporterai pas, mais bien la traduction ou la paraphrase faite par Monsieur de La Fontaine.
Elle n’a point été célébrée au lieu où elle se célèbre tous les jours qui est tout à découvert, mais dans la chambre de Monsieur Charmot un de nos missionnaires, lequel soutenait notre aumônier célébrant, à peu près je crois comme Aaron soutenait les mains de Moïse pendant que Josué combattait les Philistins. […] Le changement de climat dévoie le tempérament, je vous assure qu’il faut l’avoir bien robuste pour soutenir tant de différentes températures sans en être incommodé. […] Cette seconde charge-ci fut aussi vivement poussée et soutenue que la première. […] Le marié prend la mariée sous le bras comme pour la soutenir, l’emmène chez lui et y régale les parents et amis pendant trois jours. […] Cependant, jusques ici, il a soutenu sans perte les efforts des troupes du Mogol.
Elle avait contre elle la Triple Alliance soutenue secrètement par des puissances jalouses de sa grandeur. […] Si elle ne l’avait pas été, aurait-elle soutenu les efforts de tant d’ennemis conjurés contre elle ? […] Mon père était sur des épines croyant n’avoir amené qu’un fou, parce qu’il croyait que la bouteille casserait et ne soutiendrait pas le feu. […] Mais aussi qu’il faudrait le soutenir s’il n’abusait pas, et qu’au contraire il fît un bon usage du pouvoir qui lui serait confié. […] Si Bergier ne nous avait pas attiré les Anglais pour ennemis, Chedabouctou aurait pu se soutenir.
Je serai pourtant bientôt réduit à le faire, si vous-même ne me prêtez la main pour me soutenir sur le bord du précipice : mais si en changeant d’état vous cachez la bassesse de votre fortune, je me ferai honneur d’avouer toute la tendresse que j’ai pour vous. […] Que ferais-je pour soutenir l’état que j’aurais pris ? Moquée et raillée de tout le monde, faudrait-il que je fusse réduite à soutenir par un libertinage effectif, l’ombre d’un premier libertinage ? […] Il était soutenu par du coton fourré à force dans les intervalles. […] Elle est encore aujourd’hui à elle, aussi bien que le reste, que Contamine lui a donné depuis leur mariage ; car ils sont mariés séparés de biens ; et qu’il meure quand il voudra, elle est en état de soutenir l’air dont elle le porte à présent, quoiqu’elle ait toujours trois grands laquais derrière son carrosse, et le reste à proportion.
Vous venez de nous dire que vous vous êtes engagé à soutenir que la beauté de Madame la comtesse surpasse celle de toutes les dames de tous les chevaliers errants qu’il y a dans le monde, Mores, Indiens, Grecs et tout ce qu’il y a dans l’Andalousie et dans les Alpuchares. […] Son écuyer n’en fut pas content, et voulut que du moins il le louât seul à seul, puisqu’il se taisait en public ; ainsi lorsqu’ils furent retirés, il lui demanda ce qu’il pensait du combat qu’il avait soutenu le matin contre le démon enchanteur à qui il avait fait quitter le champ de bataille et lui abandonner ses armes.
Ils promirent le secret sur le pain, et promirent de soutenir la gageure. […] Il y a bien des festins de noces qui n’approchent point d’un pareil repas : il est pourtant vrai que nous sommes en état de soutenir la gageure ; et, dans l’intérieur du vaisseau, ne donnant rien au superflu, on peut avec facilité soutenir l’extraordinaire. […] On ne lui a point coupé la queue, comme on la lui coupe ordinairement : au contraire, on a soutenu cette queue, avec une corde. […] Dumont, bien loin de réussir, fut bientôt frappé à la tête ; et ne pouvant soutenir mes vives et fréquentes estocades, il me céda galamment le champ de bataille. […] Je suis persuadé qu’il n’y a rien que de vrai, et que l’expérience ne soutienne.
Le comte du Chirou qui avait imaginé le tour, avait fait faire une fosse comme une manière de cave, dont la terre était soutenue par des poutres appuyées sur des pieux, au-dessus de quoi on avait mis des planches qu’on avait couvertes de gazon, et on y avait laissé une espèce de trappe, qui portait sur quatre cordes, ou plutôt sur deux cordes croisées, qui répondaient à quatre poulies, et on avait attaché aux extrémités de ces quatre cordes qui soutenaient cette trappe des poids d’égale pesanteur, en sorte qu’il n’y avait qu’à lâcher les poids pour faire tout d’un coup monter la trappe au niveau de la terre ; et afin que Don Quichotte et Sancho ne s’aperçussent pas de ce qui se faisait dans le fond de cette cave, en mettant dessous le gazon la table garnie, et l’ôtant lorsqu’on la faisait disparaître, on avait mis par tout le haut de la poudre à canon délayée avec des mixtions pour en faire un feu d’artifice qui parût en même temps un feu vif, et qu’il en restât pourtant une fumée épaisse.
Figurez-vous une taille admirable et un port de princesse ; un air de jeunesse soutenu par une peau d’une blancheur à éblouir, et de la délicatesse de celle d’un enfant, telle qu’on peut l’apporter d’un convent, où ordinairement on ne se hâle point tant que dans le monde. […] Tout cela était soutenu par une gorge qui semblait faite au tour, potelée et charnue, la main très belle, le bras comme le col, la jambe bien faite, la démarche ferme et fière, et toutes ses actions et ses paroles animées ; mais remplies d’une certaine modestie naturelle qui m’enlevait : en un mot, c’est une beauté achevée. […] Comme ces paroles étaient soutenues d’un grand air de bonne foi, je m’y rendis et j’acceptai le rendez-vous. […] Bientôt débarrassé des troubles de la terre, Et bientôt au nombre des morts, Je ne me verrai plus dans l’esprit et le corps Contraint de soutenir une éternelle guerre. […] Dites-lui pourtant, que je ne suis pas malfaisante, et qu’au lieu de me venger de lui comme je le pouvais, en animant sa maîtresse contre ses manières désobligeantes, j’ai toujours soutenu que ce n’était au commencement qu’un dépit amoureux que la bonté de Mademoiselle a nourri et qu’une fierté hors d’œuvre de sa part a prolongé.
Celui-ci fut assez fourbe pour prendre contre sa femme le parti de son beau-père ; et cette pauvre créature qui avait ses ordres précis de jouer ce personnage, fut obligée de soutenir ses premières duretés par d’autres plus fortes, jusques à dire à son mari, qu’elle le suppliait de n’avoir plus aucun entretien particulier avec son père, et ajouta en parlant à lui-même, qu’il n’était capable que de mettre le divorce et la discorde dans leur ménage. […] C’est à vous à m’aider à le supporter, à l’adoucir par votre présence, à le dissiper par vos bonnes consolations si vous m’aimez pour moi-même ; mais si vous ne m’aimez que pour vous, épargnez-moi par votre retraite les rudes combats où vous m’engageriez ; soutenez ma patience si vous voyez qu’elle s’affaiblisse, n’attaquez plus ma vertu, ou souffrez que je me défasse de vous à quelque prix que ce soit, puisque je ne regarderais plus en vous qu’un nouveau persécuteur. […] Puisque nous sommes sur le pied de parler avec sincérité, dit la marquise, après que Sainville eut fini, je vous avouerai que la vertu de Célénie me charme ; mais quoique je doive être du parti des femmes, et dire qu’il n’y en a pas une qui n’en eût fait autant qu’elle, j’avouerai pourtant que je ne crois pas que de cent il y en eût eu vingt qui se fussent si bien et si longtemps soutenues.
Verville s’était éloigné, et elle paraissait n’avoir plus de commerce avec lui ; mais son époux n’en fut pas plus indulgent, et soutint plus de six mois son rôle d’époux implacable et sans retour. […] Il ne fut plus maître de lui ; cette intrigue soutenue si longtemps par sa femme, lui fit connaître qu’elle ne méritait plus ses ménagements.
A peine fut-il dans la salle, qu’il aurait bien voulu n’être pas tant avancé, et il aurait retourné en arrière s’il n’avait pas été saisi par deux démons qui lui firent une si grande peur qu’il n’eut pas la force de soutenir son épée qui lui fut ôtée, et parut de la main s’aller rendre elle-même dans celle d’un géant de plus de quinze pieds de haut, qui paraissait au milieu d’une grande salle, assis sur un cube, l’épée de Sancho d’une main et une grosse massue de l’autre, sur laquelle il s’appuyait. […] Il y avait un petit Bohème caché entre Pluton et elle, qui à chaque coup qu’on déchargeait sur Sancho, détachait une des épingles qui soutenaient les guenilles dont elle était couverte, et elle sous prétexte de pudeur baissait de temps en temps la tête, et essuyait les vilaines couleurs dont on lui avait barbouillé le visage ; de sorte que Don Quichotte qui avait toujours les yeux sur elle, s’aperçut de ce changement, et le fit remarquer à Sancho, qui tout aussi bien que lui se serait donné au diable que ce désenchantement était une vérité constante ; il commença à reconnaître effectivement les traits d’Alonza Lorenço vers le douzième coup, et en reprit courage pour souffrir le reste de la flagellation qui fut appliquée avec une grande vivacité et reçue avec une égale patience.
Lorsque j’entrai dans sa chambre, il était appuyé sur une table, sa tête était soutenue par ses deux mains. […] Elle l’avait élevée, sincère, franche et libérale, capable de soutenir un engagement jusqu’au dernier soupir, fertile en inventions, timide à prendre ses résolutions ; mais hardie à les exécuter. […] Il pourra s’en faire un droit de mépriser en même temps votre personne et le sacrement, dans quoi il serait peut-être soutenu par les lois humaines. […] Après le dîner, il nous fit écrire à tous deux une promesse de mariage, ou plutôt une reconnaissance fort longue, qui est assurément bien faite, et qui, je crois, se serait soutenue en justice. […] Comme c’était lui qui avait tout fait, et qu’il y allait de son honneur à le soutenir, il lui fit voir qu’on avait pris toutes les sûretés qu’on pouvait prendre.
Comme dans toutes les conversations que nous avons eues ensemble sur le sujet du sexe, vous m’avez paru fort peu prévenu en sa faveur, et que vous le croyez très peu disposé à soutenir un engagement, je vais vous faire connaître par ma propre expérience, que s’il y en a plusieurs volages, il s’en trouve aussi de fidèles et de résolues à tout événement, plutôt que de se dédire du choix qu’elles ont une fois fait. […] Il ne profita pas de mes avis : il soutenait sa dépense par le moyen de quelque dame qui lui faisait des présents, ce qui n’est pas là fort rare ; enfin, au retour d’un voyage, je sus qu’il avait été assassiné. […] Il est vrai que pour son honneur elle a dû soutenir son engagement ; mais il est vrai aussi qu’il est très rare que le sexe soit si sensible, surtout étant attaqué par autant de partis qu’il s’en est présenté pour elle.
Voyez même si la fourberie aurait pu se soutenir : comment accorder mon bien avec la qualité de sa fille ? […] Elle s’est soutenue jusqu’à sa mort, reprit Dupuis, écoutez le reste, lui dit Des Frans. […] Elle était si faible qu’à peine pouvait-elle se soutenir. […] Je me figurai tous les reproches qu’elle pouvait me faire, et ne me trouvai point en état de les soutenir. […] Et si son repentir n’avait pas été sincère, pourquoi l’aurait-elle soutenu jusqu’à la mort ?
En effet cette bonne nouvelle pensa lui faire perdre le peu de raison qui lui restait ; mais la tranquillité et le repos dont il jouissait dans son lit, lui aidèrent à calmer ses transports ; et comme sa mâchoire se raccommoda, et qu’il buvait et mangeait tout son saoul, il se releva avec un embonpoint qui ne cédait en rien à celui où on l’avait vu auparavant ; il ne faut cependant pas le lui envier, car il en aura besoin pour soutenir les rudes assauts que les ducs, le comte, leurs épouses, les Français et les Françaises lui préparent.
. — Comment, interrompit Don Quichotte, je croyais que tu soutenais l’honneur de la comtesse. — C’était mon dessein, reprit Sancho, mais il est venu un diable d’enchanteur qui m’en a détourné.
Elles se font même une espèce d’habitude des paroles de tendresse les plus expressives ; et lorsqu’après cela un amant les voit en particulier, il n’a que fort peu de peine à les faire soutenir par des effets, ce qu’elles ont promis par écrit. […] Que faire n’étant plus soutenue de vous, contre tant de tentations éternelles ? […] J’étais si las et si fatigué, que je ne pouvais me soutenir ; mais la colère et la passion me donnaient des forces.
Sancho vint à lui et le soutint sur son cheval.
Célénie soutint le contraire ; et la mère qui s’en mêla, perdit le temps auprès de l’aînée, qui avait l’esprit aussi mal fait que le corps. […] Au contraire, je me fis une nécessité d’honneur de soutenir ce que j’avais fait. […] J’avais soutenu en homme qui entendait raillerie toutes celles qu’on m’avait faites ; mais je fus assommé de celle que mon frère fit mal à propos. […] Il est vrai qu’elles étaient soutenues par des marques de tendresse qui auraient trompé la fille du monde la plus incrédule. […] Je laissai tomber mon chapeau, mes gants, mon livre et ma canne, comme si je n’avais pas eu la force de les soutenir.
Il me parut que ma présence ajoutait un nouveau lustre au sacrifice, et ne voyant là que des objets chagrinants, je n’en soutins pas longtemps la vue ; je pris le parti de me retirer, bien en peine de ce qui pouvait causer un si prompt changement. […] J’étais, Madame, dans un désordre et dans une confusion épouvantable, mais je n’étais pas au bout : l’état de compassion où j’étais ne fit qu’animer cette perfide, qui poursuivit en me disant qu’elle avait soutenu à Sainville que tout ce qu’il lui avait dit de moi était faux, mais que pour la convaincre qu’il ne lui avait rien dit que de vrai, il lui avait promis de lui apporter la lettre que je devais lui écrire, et qu’en effet il la lui avait apportée la veille.
Elle a bien changé, reprit Des Ronais en soupirant, elle a soutenu son caractère de franchise si longtemps, que j’ai pensé en être la dupe ; mais enfin j’en ai été détrompé, dans le temps même que nous devions conclure ensemble, et c’est ce que je vous apprendrai sitôt que nous en aurons le loisir.
C’en est trop, dit-il en rendant le livre ; oui, belle Princesse, continua-t-il, c’en est trop, vous êtes libre de vos actions, et je vous encourage moi-même à soutenir votre vœu ; je n’ai rien fait pour vous que ce que tout autre que moi aurait pu faire, et sans doute plus heureusement et plus promptement ; je ne prétends avoir acquis aucun droit sur vous, ou j’y renonce pour vous rendre toute à vous-même.
A l’égard des théologiens et des philosophes qui soutiennent le contraire, je n’en dirai qu’un mot, c’est qu’ils étaient, et sont encore, hommes remplis d’amour propre : ainsi il n’y a pas à s’étonner que de leur autorité privée ils se soient donné la préférence ; mais la raison qu’ils ont eu de décider en leur faveur, n’est pas convaincante pour moi.