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2. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Je ne retiens plus vos pas, et prends de vous le dernier adieu. […] Je jetai les yeux sur elle, je vis les siens gros de larmes qu’elle s’efforçait de retenir ; mais qui paraissaient malgré elle. […] Pourquoi me retenez-vous ? […] Il m’amena un joaillier qui retint mon diamant et me donna dessus tout l’argent qu’il avait, à ce qu’il disait. […] Je ne paraîtrai plus dans le monde ; j’en prends un éternel adieu ; rien ne m’y retient plus.

3. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIII. De l’accident qui arriva au chevalier Sancho, en tirant une arme à feu. Remède pire que le mal. »

L’inquiétude de la duchesse ne l’empêcha pas de rire d’un si beau saut, mais elle se retint en voyant la rage et la fureur qui montèrent tout d’un coup au visage de Don Quichotte, qui courut à son écuyer, et le trouva, comme j’ai dit, presque mort, grillé, roussi et rôti, et la mâchoire toute en sang. […] Il en voulait faire autant de ceux que tenaient les gens de la comtesse, et l’aurait fait si elle ne l’avait retenu.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

Elle fut suivie par un homme armé de toutes pièces qui paraissait vouloir la retenir malgré elle, et qui s’arrêtant sur le bord de cette fosse à la vue de nos chevaliers, se rejeta dedans sitôt qu’il les vit aller à lui. […] Ah, Seigneur chevalier, lui dit-elle, si vous cherchez les grandes aventures, comme je n’en doute pas, entrez là-dedans, suivez ce perfide et allez délivrer d’esclavage des princesses que l’enchanteur Merlin retient dans la caverne de Montésinos, où elles sont battues et outragées par le cruel Freston dont la fureur me poursuit. […] lui demanda l’horrible figure. — Tu auras mon nom après ma victoire, lui repartit Don Quichotte, qui avait déjà l’épée haute pour le frapper lorsqu’il fut retenu par Parafaragaramus. — Il est juste de dire qui vous êtes, lui dit celui-ci, parce que le savant Merlin que vous voyez sait par qui les princesses enchantées doivent être mises en liberté ; et si c’est à vous que cette glorieuse aventure est destinée, je suis certain qu’il est trop honnête enchanteur pour vouloir éprouver un combat dont il ne remporterait que de la honte. — Si cela est, reprit notre héros, je lui apprendrai avec joie que je suis Don Quichotte de la Manche, ci-devant nommé le chevalier de la triste figure, et maintenant le chevalier des Lions, et toujours l’esclave de l’illustre princesse Dulcinée du Toboso que je viens délivrer, ou perdre la vie.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

Je t’avertis qu’il y a un méchant magicien enchanteur nommé Freston nouvellement sorti des chaînes où Pluton le retenait depuis trois ans, qui t’a juré une guerre éternelle, à cause qu’étant son ennemi, il voit que je te protège ; mais j’empêcherai qu’il ne te fasse aucun mal. Il te hait peut-être encore à cause de ton maître, qu’il veut perdre, et qu’il hait comme le diable, parce qu’il est écrit dans les destinées, que le grand Don Quichotte doit combattre et vaincre un jeune chevalier, qu’il protège, et que tous les démons croient son bâtard ; avertis-l’en, afin qu’il s’en donne de garde, et que vous vous prépariez tous deux à soutenir de rudes combats en peu de temps, et à soutenir les plus glorieuses aventures de votre vie, pour tirer la pauvre princesse Dulcinée du Toboso de l’enchantement où Merlin la retient comme une gredine dans la caverne de Montésinos.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Tous les honnêtes gens de l’enfer sont réjouis que tu aies consenti à laisser partir Dulcinée, et disent que c’est la plus glorieuse victoire que tu aies jamais remportée sur toi ; persiste donc dans la résolution de te vaincre en cela, en ne songeant plus du tout à elle, ressouviens-toi des ordres du destin d’abandonner pour toujours la Chevalerie errante, et que c’est pour cela qu’au lieu de te rendre tes armes, on les a retenues dans le palais de Merlin ; demeure où tu es jusqu’à ce que tu t’y ennuies, et pour lors retire-toi dans ton domestique auprès de ta famille et de tes amis sans changer dorénavant ton train de vie ; observe la tranquillité que je t’ai recommandée, et le reste de ta vie tu seras heureux ; mais si tu en agis autrement, prépare-toi à mourir avec infamie et à succomber au malheur qui te suivra partout. […] Jarni, continua-t-il, vous ne devriez pas souffrir chez vous une créature si perdue, et capable de corrompre jusqu’au dernier marmiton. — Je la mettrai dehors, dit la duchesse. — C’est bien fait, répliqua Sancho ; mais retenez-lui sur ses gages la valeur de ma fraise. […] Comme il est naturel à tout animal de vouloir se retenir à quelque chose, et surtout à un chat, celui-ci étendit ses griffes, et les appliqua sur le visage de Sancho d’une manière qu’il le mit tout en sang.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

La marquise voulait le rappeler, mais Silvie ne fit voir aucun dessein de le retenir ; la marquise ne s’obstina pas à le faire revenir, voyant d’ailleurs que sa présence donnait de la confusion à Silvie, qui était toute défaite. […] Je ne me suis point empressée de le retenir, parce que sa présence m’aurait gênée dans ce que j’ai dessein de vous dire, et qu’il m’a semblé qu’en n’avouant mes faiblesses qu’à une personne de mon sexe, elle aura plus d’indulgence pour tous mes égarements, et moi plus de liberté et moins de confusion à les expliquer. […] Il n’est plus temps de feindre, Madame, répliqua-t-elle ; il n’est pas nécessaire que vous sachiez ce qui me retient ici ; mais vous allez savoir autre chose que la crainte de la mort m’oblige de vous dire, et qu’il est de votre intérêt de savoir. […] Elle vous les demande, Monsieur, et l’honneur de votre appui à la Cour en faveur de son époux que le vice-roi de Naples retient en prison avec beaucoup de dureté et fort peu de justice.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

Sainville et du Chirou qui les suivaient dirent qu’ils ne voyaient rien, et voulant avancer, ils s’arrêtèrent aussi tout court en s’écriant qu’on les retenait. […] Les gens qui les suivaient firent la même chose environ quinze pas des armes, et le firent si naturellement, que Don Quichotte crut qu’ils étaient enchantés, ou du moins retenus par la force de quelque enchantement : on le pria de tenter l’aventure, puisque ses armes le délivraient des enchantements.

9. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Elle voulut en effet sortir, mais il la retint. […] Il lui rendit ses embrassements et la retint entre ses bras le plus qu’il put. […] Ce n’est point la peur d’être déshérité qui m’en empêche, ce sont les bontés qu’elle a toujours eues pour moi qui me retiennent. […] Elle est toujours avec sa belle-mère, ou avec Madame de Cologny, qui va la prendre presque tous les jours pour aller se promener ensemble, et qui la retient le plus souvent à coucher avec elle, lorsque Contamine n’est point à Paris. […] Vous voudriez déjà être raccommodé, il n’y a que la honte qui vous retienne.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Ce traître prenait si juste le temps de l’absence du sage Parafaragaramus pour me déchirer, qu’il m’a cent fois traînée parmi les ronces et les épines ; mon faible corps succombait sous ses coups, et n’attendant ma liberté que de Dieu, j’ai fait vœu pour sortir de ma captivité et de l’enchantement qui me retenait, de me faire religieuse sitôt que je serais retournée au monde. […] Il se leva tout en jurant ; mais il aurait bien voulu retenir ses paroles à la surprise agréable qu’il eut de voir aux pieds de son lit ses armes en bon état, ses habits ordinaires, deux autres habits fort propres, sa robe blanche, et par-dessus le tout, un petit coffre d’ébène garni de lames d’argent, et la clef à la serrure.

11. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Cet homme avait les bras assez longs pour nous faire de la peine, mais non pas pour nous retenir, quoiqu’il se fût jeté à corps perdu sur moi. […] Je n’avais pas perdu le sens présent : j’avais saisi les deux bras de cet homme qui commençait à craindre le succès de son effronterie, en trouvant une résistance à laquelle il ne s’était point attendu : je le retins fortement. […] Il était à ma discrétion : je le retins l’épée dans les reins sur terre, sans qu’il osât ni crier ni remuer. […] Je retins ma belle-mère et l’ecclésiastique à dîner, et nous n’avions pas lieu de nous en cacher, et en effet sans mon imprudence, rien ne serait encore découvert. […] Cela est beau, répondit-il, en saluant toute la compagnie, de retenir des femmes mariées depuis le matin jusqu’au soir, et d’obliger leurs maris de venir les chercher à minuit ?

12. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Je ne parlai qu’à mon père : il me donna de l’argent, et me retint à dîner ; il fit même servir plus tôt qu’à l’ordinaire. […] Je ne fus retenu de le faire dans le moment, que par la présence de la compagnie qui se dissipa en peu de temps. […] La crainte est obligeante, dit-elle en riant, mais n’en ayez point avec moi ; je ne suis pas d’humeur à rien retenir à personne sans leur consentement. Et si elle veut bien se perdre auprès de vous, repris-je, ne la retiendrez-vous pas ? […] Vous savez que je vous ai toujours adorée ; la crainte de me découvrir n’aura plus rien qui me retienne.

13. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

La vérité est que j’étais bon catholique dans l’âme, mais j’étais retenu de me déclarer à cause d’une vieille tante que j’avais, dont je devais hériter, et qui m’aurait exhérédé aussi bien qu’un de mes cousins. […] On m’assure que mon père ne sera pas le maître de me retirer d’ici, et j’y resterai malgré lui ; mais ayez tout à fait pitié d’une malheureuse, ma bourse est épuisée, payez ma pension vous-même, non seulement pour obliger le couvent à me retenir et à me considérer, mais aussi afin que je ne sois point obligée de rien demander à Monsieur de Bernay, que je ne regarde plus comme mon père. […] Celle-ci charmée de l’éclat de cent louis, et de l’espérance d’un mari, qui sont deux grands points pour une fille que la seule nécessité retient dans un couvent, se rendit et lui promit toute sorte d’assistance. […] Je n’avais plus que huit jours devant moi, je ne fis point d’adieux, je partis dans le moment même ; et pour surcroît à mon impatience, le vent trop fort et contraire, et la mer extrêmement émue, me retinrent trois jours à Douvres.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Il avait d’autant plus de sujet de ne se point démentir, qu’il savait que la chambre qu’ils avaient louée dans la même maison où il en avait loué une autre, était toujours payée par les gens prétendus secrètement mariés ; ce qui avait été cause qu’il avait aussi toujours retenu la sienne. […] Il résolut de ne point du tout quitter son beau-père, et écrivit chez lui qu’on ne l’attendît point à dîner, ni même à souper, ayant des affaires qui le retiendraient chez Cléon toute la journée.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XL. Des armes enchantées que les deux chevaliers reçurent de Parafaragaramus, avec des chevaux infatigables. »

Dame de mes pensées, s’écria-t-il, illustre Dulcinée du Toboso, votre chevalier aura donc le bonheur de rompre l’enchantement qui vous retient.

16. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Je me disposais à me retirer, parce qu’on servait, quand le commandeur me retint. […] Qui diable vous retient ? […] Il a fait inutilement ce qu’il a pu pour plonger ; les barils le retenaient sur l’eau. […] On passe cette eau et le linge les retient. […] Après cela, j’ai voulu me retirer ; mais, M. du Quesne m’a retenu.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »

Le duc de Médoc, qui avait un très grand fond de probité et d’honneur, écouta tout ce qu’on lui dit avec une patience admirable, et sans répondre un seul mot ; mais après qu’on eut achevé de lui dire tout ce qui se pouvait dire sur cette matière, il prit la parole, et après avoir remercié toute la compagnie en général du soin que chacun en particulier avait témoigné pour sa personne, il ajouta que s’agissant de rendre service au comte de Valerio, et de sauver l’honneur d’une des meilleures maisons d’Espagne, il n’aurait pas eu l’esprit en repos si lui-même n’y avait été ; que de plus, chacun se faisait dans le monde un point d’honneur et de probité selon son humeur ; qu’il avouait que la recherche qu’on faisait de gens qu’on destinait au gibet, offrait à l’esprit quelque chose de bas et de rebutant, qu’ainsi il ne blâmait point les Français de ne s’y pas commettre, parce qu’ils croyaient que cela était indigne d’un grand cœur ; mais que pour lui il était d’un autre sentiment et qu’il ne croyait pas qu’il fût plus indigne d’un prince de faire la guerre à des voleurs et à des bandits qui désolaient toute une province et ses propres compatriotes, que de la faire à des étrangers ; qu’il croyait même que c’était plus utilement servir sa conscience et le public dans une guerre de cette nature, que dans une guerre réglée, parce que les ennemis qu’on combat dans celle-ci, ne sont pas des ennemis particuliers ni domestiques, puisqu’on peut s’en défaire par un traité de paix ; mais que les autres sont des ennemis d’autant plus cruels, qu’ils ne sont retenus par aucune digue ; de plus que la guerre avait ses lois inconnues aux scélérats, et que les ennemis qu’on combattait dans une guerre de prince à prince, étaient presque toujours des ennemis contraints par la volonté et par l’ambition de leur souverain, avec qui la vie était sauve, ou du moins ne courait pas tant de risque, qu’avec les autres, qui non seulement n’épargnaient personne, mais de qui même leurs propres amis et les gens de leur connaissance avaient plus à craindre que des étrangers ; qu’enfin dans une guerre ouverte on était en état d’attaquer et de se défendre, et que l’on n’était jamais surpris qu’on ne dût s’attendre à l’être ; mais que les voleurs de grands chemins étaient des gens qui mettaient leur sûreté dans les surprises qu’ils faisaient aux gens qui ne se défiaient nullement d’eux ; et qu’en un mot c’était des ennemis d’autant plus dangereux qu’ils empêchaient le commerce et la sûreté, et qu’il n’y avait avec eux ni paix ni trêve à espérer que par leur mort ; enfin des gens universellement regardés avec exécration ; ce qui était si vrai, qu’en France même, où les gens de distinction tenaient cette chasse si indigne d’eux, les bandits et les voleurs de grand chemin étaient punis du plus long et du plus rude des supplices, et privés même de la sépulture.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

Thérèse et sa fille y demeurèrent aussi, parce que les dames les voulurent retenir pour s’en divertir.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Les Français en convinrent, et prétendirent que c’était un amour effectif qui leur inspirait cette pleine confiance, qu’ils se mettaient sur le pied de croire toute sorte de vertus dans leurs femmes et dans leurs maîtresses, et que d’ailleurs ils se flattaient d’avoir assez de mérite pour retenir un cœur qui s’était une fois donné à eux ; que dans cette persuasion, et surtout dans celle d’être parfaitement aimés comme ils aimaient, ils ne concevaient pas ces soupçons injurieux auxquels les Espagnols étaient sujets.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

Les femmes n’étaient servies que par des femmes ; le grand monde leur était inconnu ; leur domestique faisait toute leur occupation, et leur propre jardin bornait leur promenade ; assez parées de la seule nature, elles faisaient consister leur beauté dans leur vertu, et leur mérite dans leur attachement pour leurs époux, sans témoigner aucun empressement pour ces sortes de parures que la mode invente tous les jours ; leur honneur ne courait aucun risque ; armées de leur seule modestie et de leur pudeur, elles retenaient tout le monde dans le respect, et ôtaient la hardiesse de leur rien dire de malhonnête.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Cela l’obligea à congédier les serviteurs, et à ne retenir à son service que des filles et des femmes ; et comme elle allait quelquefois se promener dans les granges et la basse cour, et qu’il lui dit qu’elle se prodiguait trop parmi les valets de la ferme, elle n’y alla plus du tout. […] Bien loin de goûter sa morale, elle le tourna en ridicule, et pour la première fois de sa vie elle l’obstina, et lui dit qu’elle lui aurait eu beaucoup plus d’obligation de sa haine, puisqu’il n’aurait pas pu la pousser plus loin, que de la retirer non seulement du monde, mais encore de la faire brouiller avec toute sa famille, la retenir dans une prison éternelle, et la mettre dans les fers.

22. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Ils retiennent beaucoup de choses des Juifs : ils brûlent les morts comme les idolâtres. […] Je le dis naturellement, ce n’a point été la crainte de Dieu qui m’a retenu ; ç’a été, comme en Espagne, celle des chirurgiens. […]retenir ses noix confites. […] Il ne serait pourtant encore que simple directeur si la mort du roi de Siam, notre allié, n’avait retenu le marquis d’Éragny en France. […] Lorsque cela est fini, ils ôtent de dessus le corps le linge qui lui couvrait la tête et la bouche, et qui a retenu le riz qui a été jeté dessus.

23. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

On crut que la pauvre fille m’avait dit quelque parole mal à propos ; on voulut entrer en éclaircissement, on voulut me retenir, et je ne voulus pas rester. […] On retint à souper le curé et le notaire qui furent fort bien traités, et encore mieux récompensés ; on [les] pria de ne rien dire devant les domestiques qu’on ne voulait instruire que lorsqu’on ne craindrait plus leurs langues.

24. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Rien ne retient un amant conduit par l’Amour. […] Il est encore vrai qu’elle ne l’a retenu par aucune faveur ; au contraire ç’a été sa vertu qui l’a charmé et qui l’a obligé de l’épouser. […] J’ai fait mon possible pour le retenir, mais ses affaires ne lui ont pas permis de vous attendre.

25. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

C’est à cause de cela, dit Don Quichotte, que tu devrais être plus retenu, car tu dis très souvent des choses qui pourraient t’attirer bien des affaires. —  Eh bien, répondit hautement Sancho, qu’elles viennent à présent que j’ai mes armes, diable emporte qui les craint, ni personne du monde ; je les défie tous, et les enchanteurs les premiers, hormis Parafaragaramus.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Celle du chevalier a été de retenir cet argent à l’insu du propriétaire, et par conséquent de faire un vol.

27. (1721) Mémoires

Cette économie si louable, si belle, si chrétienne et si digne d’un ministre qui veut s’attirer l’amour des peuples et faire leur félicité, a été interrompue depuis sa mort, en faveur de malhureux qui n’ont retenu de lui que le moyen de faire des amas de grains, et s’en sont servis uniquement pour faire mourir les pauvres de faim, et s’enrichir en ruinant les riches. […] Cette malheureuse fut donc remise aux Iroquois, mais elle ne sortit point du château, et ils n’en eurent que la vue, parce que Monsieur de Frontenac, qui prévoyait la conséquence de cette démarche, à laquelle il n’avait consenti que malgré lui, et pour sauver tout le pays, retint les chefs de ces peuples et leur fit boire copieusement de l’eau de vie, qui est ce qu’ils aiment le plus ; et lorsqu’il les vit dans l’état qu’il souhaitait, il leur demanda s’ils voulaient troquer contre lui cette grande fille blanche pour de pareille liqueur. […] à l’honneur de quel saint retenez-vous le bien de ces gens-là ? […] — Elle est fondée sur la loi, répondit M[onsieu] r de Mesmes. — Eh bien, Mons[ieu] r de Mesmes, reprit le Roi avec un air sévère, je suis fort aise que vous sachiez qu’entre Dieu et moi et la Justice, il n’y a point de loi ; et qu’il faut que vous rendiez avant que de sortir de Versailles un bien que vous retenez avec tant d’injustice, et faites en sorte que je n’en entende plus parler.

28. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

[Février 1690] Du vendredi 24e février 1690 Il y a fort longtemps que nous sommes prêts, mais les ordres de la Cour et de la Compagnie que nous attendions, et ensuite les vents contraires qu’il a fait, nous ont retenus à Groye jusques à ce jour. […] Il croit que ces peuples sont venus des anciens Juifs, et que depuis environ trois cents ans il y est aussi abordé des Mahométans qui s’y sont habités et la raison qu’il en donne c’est qu’ils retiennent quelques noms juifs et beaucoup de cérémonies de l’ancienne loi, mais mêlées de mahométismes. […] Il m’avait promis un présent ; il ne l’a pas fait, bien au contraire il m’a retenu avec lui et m’a fait travailler gratis.

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