/ 28
2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Cet officier bien persuadé que Sainville ne le connaissait en aucune manière, accepta volontiers le parti qui lui était proposé, ne demandant qu’à s’approcher de Silvie, dont il espérait de se faire reconnaître, et s’expliquer avec elle par les occasions que le hasard pourrait lui fournir. […] Elle demanda conseil à l’aimable Provençale sur ce qu’elle avait à faire en cette occasion. […] Elles étaient si pleines d’honnêtetés pour lui, et d’assu- j rance de service pour le marquis qu’il protégeait, que la marquise, à qui il les communiqua, n’eut plus d’inquiétude de ce qui pouvait arriver à son époux, et ne craignit plus que les mauvais traitements que le vice-roi de Naples pouvait lui faire ; mais elle en fut délivrée par des lettres qu’elle reçut de lui, et d’autres que la duchesse reçut de son frère, qui leur apprit que le marquis était libre sur sa parole, et s’embarquerait à la première occasion commode pour se rendre à Madrid, où les ordres du Conseil l’appelaient, et où il achèverait de se justifier de ce dont on l’accusait.

3. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XL. Des armes enchantées que les deux chevaliers reçurent de Parafaragaramus, avec des chevaux infatigables. »

Je suis l’enchanteur Parafaragaramus, le plus grand et le meilleur de tes amis, à cause du service que tu as rendu à la comtesse Eugénie, à qui je donne bien souvent à boire et à manger ; c’est par mon art que tu t’es trouvé aux occasions de lui être utile. […] Il connaissait assez la bravoure et l’intrépidité de notre héros, pour savoir jusques où son courage le porterait dans la forêt ; il prévoyait bien aussi que Sancho ne le quitterait pas d’un pas ; il aurait bien voulu ne les point exposer contre des bandits ; mais dans le fond, outre que Don Quichotte n’aurait pas trouvé bon que l’affaire se fût passée sans lui, le duc voyait bien qu’il lui serait d’un grand secours, et qu’après tout c’était la mort la plus glorieuse qui pût arriver à deux fous, que de perdre la vie en servant le public ; d’un autre côté il voyait bien que l’occasion serait chaude et de fatigue, et que les chevaux de nos aventuriers n’étaient point assez forts pour la supporter, ni leurs armes assez bonnes pour résister au mousquet et au pistolet ; ainsi il avait jugé à propos de les armer par cette voie étant bien persuadé que l’estime qu’ils feraient de leurs armes et de leurs chevaux, qu’ils croiraient tenir de la main d’un enchanteur, leur ami, les animerait davantage, et relèverait le courage, surtout de Sancho, qui lui paraissait abattu par la conversation qu’il avait eue avec Don Quichotte, et que lui et Parafaragaramus avaient écoutée.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »

Cependant un des bandits, qui restait en état de défense, voyant bien que sa résistance ne servirait de rien, s’était servi de l’occasion, et étant promptement monté sur le cheval qui s’était déchargé de Sancho, il le piquait, ou plutôt le pressait de tout son possible, car il n’avait point d’éperons, et se serait peut-être sauvé, si Sancho ne s’en fût point aperçu. […] Notre héros lui dit, qu’il était le plus heureux de tous les chevaliers, de ce que la fortune lui avait fourni l’occasion de lui rendre service.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Quoique cette prudente femme eût pris toutes les précautions possibles pour s’accommoder au caprice de son mari, et qu’elle eût beaucoup sur le cœur les soupçons qu’il avait conçus d’elle à l’occasion des laquais, des valets, et du jardinier, elle tint néanmoins bon, et ne découvrit son malheur à personne ; et pour toujours sauver la réputation de son indigne époux, elle prit tout sur elle-même ; mais à la fin il l’obligea de faire une chose si indigne d’elle, que cela lui donna occasion de commencer à le mépriser, et de faire éclater à la honte de son mari la chimère extravagante qu’il s’était formée dans l’esprit. […] Elle l’avait nourrie et élevée dans une douceur achevée et dans un trop grand respect pour son père pour la croire capable d’en avoir agi de cette sorte par son propre mouvement ; ainsi sur ce sage fondement elle remarqua les acteurs, et aperçut de la contrainte et quelque chose de forcé dans sa fille, et une maligne joie dans les yeux de son gendre, avec un sens froid hors d’œuvre dans une pareille occasion. […] Le cavalier avait cru que Sotain étant éloigné, sa femme, dans la chambre de qui il devait coucher, se rendrait enfin a ses poursuites, à l’occasion et à la facilité, puisqu’il n’y avait rien à craindre ayant une clef du cadenas, mais il la trouva toujours inébranlable.

6. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

La galanterie était spirituelle, le cavalier m’ordonnait de revenir le plus promptement que je pourrais, et d’éviter les occasions de manquer à la fidélité que je lui avais jurée, et Didon m’assurait de la sienne jusqu’à sa mort. […] Parlez, Mademoiselle, lui dis-je, l’occasion ne peut être plus belle ni plus favorable. […] Si cette occasion m’avait donné à connaître qu’il prenait part à mes intérêts, un[e] autre qui survint peu de temps après, me fit connaître qu’il en prenait à ma personne. […] C’eût été dans cette occasion que j’aurais craint que tu n’eusses suivi le penchant ; au lieu qu’en te laissant vivre avec lui à ta fantaisie, il n’a presque employé son temps qu’à se plaindre, et à me donner au diable entre cuir et chair, et qu’il t’a laissée en repos ; ce qu’il n’eût pas fait dans des endroits écartés, tels qu’on les choisit pour des rendez-vous : outre que je n’avais presque rien à craindre ici de Monsieur Des Ronais, ma propre expérience me le faisant connaître. […] Voilà ce qu’on m’a chargé de vous dire, et que vous preniez bien garde à vous bien servir de cette occasion-ci, car si vous la refusez, vous pouvez compter que ce sera la dernière.

7. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Agissez à cet égard, avec prudence ; les occasions de nous voir ne dépendent point de moi. […] Je connaissais de fort braves gens capables de me rendre service en cas d’occasion, j’allai les voir, ils me jurèrent de se sacrifier pour moi. […] L’occasion ne peut pas être plus belle, reprit Dupuis, cela nous entretiendra jusques au souper, et Madame de Contamine aura le plaisir de l’entendre. […] Ma cousine vous a donné à dîner à l’occasion de Monsieur Des Ronais, et je vous donnerai à souper, s’il vous plaît.

8. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Ses yeux, et assez souvent même ses actions me disaient qu’elle sentait pour moi ce que je sentais pour elle ; mais il y avait entre elle et moi tant de distance pour la fortune, que je n’osai profiter des occasions que j’avais de m’expliquer. […] Vous êtes extrêmement jeune, votre famille s’opposera toujours à mes vœux et aux vôtres ; vous pouvez changer et me laisser le plus malheureux de tous les hommes, après avoir conçu des espérances si flatteuses : laissez-moi le soin de l’avenir, répondit-elle, le temps et les occasions vous fourniront des moyens pour ma famille, et pour moi il ne tiendra qu’à vous, ajouta-t-elle en rougissant, de m’engager si avant, que vous soyez à couvert de mon inconstance. […] J’étais convaincu qu’elle avait toutes les qualités qu’une honnête femme peut avoir pour rendre un homme heureux ; cependant ayant dessein de rompre, je n’en laissai pas échapper l’occasion que sa réponse m’offrait.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »

Il avait été impossible de le satisfaire, parce que l’occasion ne s’en était pas présentée, et qu’on n’avait voulu rien dire en présence de Valerio : mais ce comte se trouvant beaucoup mieux, et s’étant fait porter dans la chambre de Sainville, le duc d’Albuquerque profita de ce temps-là pour emmener le duc de Médoc dans l’appartement qui lui avait été préparé, et fit avertir la comtesse et Don Quichotte de venir les y trouver.

10. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Puisque l’occasion vient de parler de ce Hollandais, qui commandait la flûte que nous avons prise, & qui est sur notre vaisseau depuis Pondichéry, je ne puis m’empêcher de dire qu’il est homme d’esprit & bon navigateur. […] C’est dommage : nous perdons dans lui un brave homme, & de service ; il s’était trouvé dans plusieurs occasions. […] Charmot en ail appris des nouvelles bien certaines, puisqu’il reste à Pondichéry en attendant l’occasion de passer dans ce royaume ; car il n’est assurément pas homme à s’exposer au martyre par un zèle indiscret. […] Par occasion, ou parenthèse, saint Étienne était pape. […] Tout au contraire, ils leur font leur cour & leur rendent service en toutes occasions, particulièrement lorsqu’elles concertent avec leur profit.

11. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Il s’est fort distingué dans toutes les occasions où il s’est trouvé. […] Je le crois d’autant plus que ce que je lui ai vu faire au Port-Louis, en ma présence, dans une occasion que le hasard seul avait fait naître, m’indique un homme également sage et vigoureux. […] Il n’importe ; mon capot est bon, et l’occasion est de trop de conséquence pour appréhender de se mouiller : outre cela, par le vent qu’il fait, le trajet ne sera pas long. […] Je jette mes idées sur le papier : je pourrais peut-être faire pis ; du moins jusqu’à ce que le voyage plus avancé m’offre des occasions pour entretenir autrui. […] Il est curé, autrement recteur en Bretagne, et sait comme il faut officier en pareille occasion.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

Don Quichotte qui était à pied, profitant de l’occasion, sauta sur ce cheval, et courut après Don Pedre à bride abattue.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

Le chevalier que tu vois, n’a aucun dessein d’offenser ni toi ni personne à qui tu puisses prendre intérêt, il te servira dans les occasions où tu ne pourras pas te passer de lui ; je ne t’en dirai pas davantage ; éloigne-toi, je te l’ordonne par tout le pouvoir que j’ai sur toi, et va m’attendre un moment à l’entrée du bois du côté que tu m’as vu venir.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Quant à l’occasion, cent pour une ; mais si Des discours du blondin la belle n’a souci, Vous le lui faites naître, et la chance se tourne.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Je n’avais plus d’autre moyen pour empêcher ce fatal mariage, que d’en venir aux mains avec Deshayes ; j’en cherchai les occasions ; je ne sais s’il s’en douta, mais il me fut impossible de le rencontrer dans un lieu commode. […] Toute la difficulté était de vous brouiller avec Monsieur de Sainville pour qui nous avons connu le penchant que vous avez toujours eu ; nous en avons longtemps cherché le moyen, et nous commencions à désespérer de le trouver lorsque l’occasion me l’offrit.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Ce rapport donna occasion de parler des bandits, et Valerio qui ignorait la vie que ses frères avaient menée, regrettait sa santé qui ne lui permettait pas de nettoyer son voisinage de tant de brigands qui y faisaient de si grands désordres.

17. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Nous jouâmes donc tous les soirs ; je cherchai inutilement toutes les occasions de lui parler seul à seul ; je n’en trouvai point, et n’avançai pas davantage. […] Que j’étais cause qu’elle avait suivi sa mère sans répugnance dans les sollicitations qu’elle faisait, espérant qu’à force d’aller chez mon père, elle trouverait enfin l’occasion de me parler, ou du moins de me voir. […] Le temps et les occasions y pourvoiront, dit-elle ; mais quel est votre dessein ? […] Au pis-aller j’en serai quitte pour être grondée de ma mère : je l’ai été mille fois pour des bagatelles, et cette occasion-ci mérite bien que je le hasarde une fois de gaieté de cœur.

18. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

J’en achèterais l’occasion aux dépens de tout mon sang, et de tout ce que j’ai de plus cher au monde. […] Vos pas ne seront point suivis ; vos actions ne seront point éclairées, et mille prétextes que l’occasion vous offrira, avanceront votre retour. […] Je me contentai de leur dire qu’ils la reverraient bientôt, et qu’elle était allée chez une parente ; et cela dans l’intention de les renvoyer l’un et l’autre par la première occasion que le hasard pourrait m’offrir. […] Il me fit comprendre qu’il ne tenait qu’à moi de la tenir éloignée des occasions. […] Les murs, les grilles d’un couvent m’arracheront désormais aux occasions qui m’ont été si funestes !

19. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Je n’y ai pris au commencement que le seul intérêt de la curiosité, et ensuite un dessein effectif de rendre service à un fort honnête homme, si l’occasion s’en fût présentée.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

Enfin il se ressouvint qu’il avait vu dans l’écurie du noir à noircir dont les cochers se servaient pour lustrer leur train ; il alla le prendre, et en ayant fait une pâte avec de la cire des bougies qui étaient sur sa table, il en frotta ses armes ; et voyant que cela lui réussissait assez bien, il se détermina à s’en servir le lendemain, ne le pouvant pas faire dans le moment, parce que Sancho, après un sommeil de huit heures, venait de se réveiller, et qu’on vint les quérir l’un et l’autre pour aller joindre la compagnie qui allait se mettre à table ; et comme en pareille occasion le civil chevalier ne se faisait point prier, aussi ne les fit-il point attendre.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Les Français cependant qui n’avaient pas été fâchés de trouver une occasion de témoigner leur générosité, et de reconnaître en quelque façon les honnêtetés des Espagnols, y avaient contribué plus abondamment, sous prétexte de reconnaître les services que le héros de la Manche leur avait rendus, surtout le comte du Chirou qui était puissamment riche, et qui avouait qu’il lui devait la vie aussi bien que Valerio, Eugénie et la duchesse de Médoc.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées.

23. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Cela m’a donné occasion de demander au valet de chambre de Monsieur le Commandeur, qui est venu du Gaillard avec lui, si le matelot qui tomba à la merle six mars dernier fut sauvé : j’ai appris que non. […] Il faut que l’occasion ait été vigoureuse, puisque Monsieur le Commandeur lui-même qui n’en est pas à son apprentissage dit que nous nous sommes fort bien chauffés. […] Je tâcherai à la première occasion de me rendre digne d’un plus considérable. […] C’est dommage, il était brave homme et de service et s’était trouvé dans plusieurs occasions et on pouvait se reposer sur lui. […] En tous cas Monsieur Charmot en est bien sûr puisqu’il reste à Pondichéry en attendant l’occasion de passer dans ce royaume, car il n’est point homme à s’exposer à la mort par un zèle indiscret.

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Le héros de la Manche n’avait garde de demeurer muet dans une si belle occasion d’étaler sa morale.

25. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Par le moyen du curé et de Samson Carasco, le duc avait découvert l’endroit où demeurait pour lors Alonza Lorenço, que Don Quichotte, sans lui avoir jamais parlé, avait fait dame de ses pensées, et maîtresse de son cœur, et qu’il avait rendue fameuse sous le nom de Dulcinée du Toboso, qu’il lui avait donné ; on l’avait envoyé quérir, et elle était venue avec son mari, qui, quoique assez fâcheux, n’était pas néanmoins fâché de trouver occasion de rire.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Le duc d’Albuquerque et Dorothée son épouse en parlèrent les premiers à table en soupant, et toute la compagnie y ayant applaudi, la duchesse de Médoc en prit occasion de faire connaître à la compagnie l’empressement où elle était de voir sa bonne amie Thérèse.

27. (1721) Mémoires

Il ne le pouvait pas par lui-même, mais le hasard lui en fournit l’occasion que je vais dire après avoir dit les causes de la stérilité de la Reine. […] Colbert, dont sans doute je parlerai encore, quand l’occasion s’en présentera. […] Il semble qu’on va les mener à la boucherie, et la peur de la mort que cette cérémonie leur inspire les laisse fort longtemps, du moins la plupart, dans un état qui ne convient nullement à la tranquillité et à ce sang-froid si nécessaire dans les grandes occasions. […] Que ce curé administre tous les sacrements gratis ; qu’il n’exige rien du tout pour la sépulture des morts ; et que, quelque occasion qui se présente, il ne lui soit pas permis d’inhumer dans l’église aucun cadavre de quelque qualité que soient ses parents vivants, ou de quelque qualité qu’il ait été pendant sa vie. […] On verra par la suite ce qui en a été, ne me mettant pas sur le pied de me flatter et avouant dès à présent que je n’ai jamais voulu rien valoir, ni profiter des occasions que la fortune m’a assez souvent présentées pour mon avancement.

28. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Si c’est une seconde condition, dit-elle, que vous ajoutez à la première, vous gagnerez moins ici qu’à l’hôtel, car je vous déclare que je ne vous ouvrirai jamais la bouche chez vous, et qu’à l’hôtel, je ne vous empêcherai point de profiter des occasions que le hasard fera naître : je vous tiendrai compte même des pas que vous nous aurez épargnés. […] La malade à qui Angélique, par le conseil de son confesseur et par le consentement de Contamine, avait dit qui il était, était étonnée de voir dans un homme de son rang, tant d’amour pour sa fille, et de voir avec quelle joie il avait saisi de lui-même l’occasion de manger avec elle ; honneur qu’elle n’aurait jamais espéré.

/ 28