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2. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

C’était ce que je craignais. […] Je crains bien qu’à la fin leur patience ne s’épuise aussi bien que la mienne. […] Je le craindrais comme vous, dit-elle, si je ne le connaissais pas. […] J’en dis, répondis-je, que voilà un homme à craindre et un scélérat achevé. […] Je craignis en un mot de me couvrir de honte ; et plus que tout cela je craignis le succès de quelque transport de fureur, qui pouvait me reprendre, comme il m’avait déjà pris.

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Que cet homme était bien fait, et qu’il était à craindre qu’elle ne s’en laissât persuader. […] Je crains de vous en dire trop pour mon honneur ; je crains de ne vous en pas dire assez pour exciter votre compassion. […] Mon couvent me paraît une prison affreuse ; et je ne crains plus les embarras du monde. […] Je crains de n’être pas toujours aimable à vos yeux, c’est le seul soin qui m’occupe. […] On m’a fait craindre votre infidélité, votre oubli m’en a convaincue.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Ces paroles l’ayant mis au désespoir, il se jeta presque à ses pieds ; et l’officier qui s’en donnait la comédie, n’aurait pas sitôt cessé, s’il n’eût craint de le rebuter. […] Ce fut ainsi que la jalousie de Sotain mit dans sa maison celui qui aurait dû lui faire trouver ce qu’il craignait, si sa femme eût été moins sage. […] Elle dégénère souvent en fureur, vos jours ne sont point en sûreté, et vous avez tout à craindre d’un homme de ce caractère. […] Laissez-la telle qu’elle est, poursuivit-il, continuez et ne craignez rien de sa haine, c’est moi qui veux que vous restiez ; je suis maître chez moi, et si elle vous chagrine, vous n’aurez qu’à me le dire, et je vous en rendrai justice. […] Le cavalier resté seul, craignait tout de bon que Célénie n’exécutât sa menace, et après avoir bien combattu en lui-même et admiré la vertu scrupuleuse de cette femme, il se résolut à lui obéir.

5. (1721) Mémoires

Mais il ne la craignait plus, et en effet il avait sujet de ne la plus craindre, comme je le dirai bientôt. […] Il est pourtant vrai qu’il craignait son retour, mais il n’était pas seul à le craindre. […] J’ai dit ci-dessus que Deschiens craignait d’être arrêté et qu’il l’aurait été sans M. de Caumartin. […] Ce qui faisait que ses propres associés craignaient ses tours de souplesse et ses finesses. […] Il a le bras levé, craignez ses justes coups.

6. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Que les exemples qui se présentaient tous les jours, devaient lui faire craindre que sa fille ne les suivît. […] Qu’il ne l’empêcherait point non plus d’y aller si elle le voulait, ce qu’il ne craignait pas, puisqu’elle avait tant d’envie d’être mariée. […] Je lui dis que je n’en craignais point les suites, et que s’il y en avait à appréhender, ce n’était que pour elle. […] Il observait un silence sur tout ce qui nous regardait, qui nous embarrassait ; mais nous n’avions rien à craindre, il ne nous voulait aucun mal. […] Et pourquoi ne craignez-vous pas que je fasse quelque sottise aussi bien que les autres ?

7. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Si je n’avais pas craint les suites, peut-être n’aurais-je pas été si sage. […] Ni moi non plus, a repris M. du Quesne en se levant : je ne crains pas plus pour ma peau qu’un autre. […] Menacez seulement de votre plume ceux qui vous chagrinent : ils la craindront plus que l’épée des ennemis. […] Celui-ci craignit que ces bons pères lui refusassent cette grâce. […] Pour moi, je crois que c’est l’unique cause de leur silence sur ce chapitre, tant cette vindicative Société a trouvé le secret de se faire craindre.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Je l’aimais trop pour lui manquer de respect ; en effet, on en conserve beaucoup plus pour une personne qu’on veut épouser, que pour une autre ; outre que je craignais de lui déplaire par un emportement que je me figurais qu’elle interpréterait mal. […] J’étais dans un tel transport de joie, que je craignis qu’on n’en découvrit l’excès, et de peur qu’il ne parût, je n’entrai point dans l’appartement où il y avait du monde ; je me retirai chez moi l’esprit rempli de mille idées agréables ; j’y passai le reste de la journée et toute la nuit entière à rêver à mon bonheur, qui ne fut pas de longue durée. […] Je lui appris que mon mari n’était point à Paris, et lui dis en même temps qu’il me l’avait recommandée. —  Il a eu tort, dit-elle, de craindre ma langue, mais il a eu raison de me recommander à vous, puisqu’en effet mes intérêts sont les siens. […] En effet qu’aurions-nous fait ensemble que nous craindre et nous haïr éternellement ? […] Mais, Madame, ce n’est pas là ce qui m’épouvante le plus, puisque je suis résolue à mourir mille fois plutôt qu’à me revoir jamais dans ses bras ; mais c’est la mort de ma mère que je crains, parce que cette nouvelle persécution de Deshayes ne manquera pas de la mettre aux abois.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Il ne l’aurait cependant pas obligée à l’accepter, si elle lui eût déclaré qu’elle ne pouvait vivre heureuse qu’avec Verville ; mais outre la pudeur qui s’opposait à une telle déclaration, elle craignit que son père n’approuvât pas d’autres vues que les siennes. […] Elle avait dû le prévoir, mais son peu d’expérience, et la droiture de ses intentions ne lui avaient pas permis de rien craindre sur sa démarche, ni de faire réflexion qu’une femme présume trop de sa vertu, lorsqu’elle compte de se retirer entière d’un rendez-vous qu’un amant lui a donné dans un lieu où rien ne s’oppose à ses vœux, et où au contraire le silence et la solitude le favorisent et donnent tout lieu à ses entreprises. […] Il alla trouver cette femme, et s’informa d’elle si elle avait quelque chambre vide ; et comme elle lui dit que la seconde était à louer, le marché en fut bientôt fait ; il pria cette femme de lui dire quels étaient les autres gens qui logeaient chez elle, parce que, poursuivit-il, comme j’ai beaucoup de nippes et d’argent que j’ai apportés de la campagne, je suis fort aise de savoir avec qui je demeurerai ; et si ce sont d’honnêtes gens. — Vous n’avez rien à craindre, lui dit cette femme, je loge dans la salle en bas, la porte ferme toujours, et personne ne sort ni ne monte que je ne le voie ; outre cela, il n’y a pas grand monde ici. […] Le bonheur qu’elle a d’être votre fille lui a sauvé la vie, que je pouvais me sacrifier sans en craindre les suites ; je vous la remets pour en faire tout ce qu’il vous plaira, vous assurant que je n’y prends plus aucune part.

10. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Je lui dis que je craignais que tôt ou tard son oncle ne l’engageât, lorsqu’elle y penserait le moins. […] Il nous semblait que nous n’aurions rien à craindre que de l’éclat que ferait sa grossesse, et du ressentiment de son oncle, et du reste de sa famille. […] Je ne m’en soucie pas, ajouta-t-elle, en me voyant faire, je suis bien sûre d’en retrouver d’autre si vous me manquez de parole ; mais ne craignez rien, comptez que je ne vous abandonnerai jamais. […] Il s’en aperçut ; ne craignez rien, lui dit-il, c’est un de mes amis qui sera assurément des vôtres. […] On la fit revenir, ils s’embrassèrent encore ; mais comme je craignais pour eux une nouvelle faiblesse, je ne leur donnai pas le temps de se défaire de nouveau.

11. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Je ne sais ce qu’il put dire en particulier à mon frère, mais pour le moment il lui dit simplement que cela était infâme à un homme marié ; et tout au moins, ajouta-t-il, si vous ne craignez point Dieu, craignez les hommes, et surtout les chirurgiens. […] Celle-ci qui craignait encore d’être abusée comme elle l’avait été plusieurs fois, ne voulait pas le laisser faire. […] Elle ne se donne pas à tout amant, comme je vous l’ai dit, elle craint les conséquences. […] Je craignis quelque contretemps ; mais la crainte ne dura pas longtemps. […] Elle ne craignit plus que j’en voulusse à sa vie ou à sa vertu.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

Comme ils feignaient toujours de l’étonnement et de l’embarras, Eugénie leur dit de ne rien craindre, qu’elle était sûre que le seigneur Parafaragaramus était trop de ses amis pour ne les pas voir avec plaisir, puisqu’ils étaient de sa compagnie. […] Non, non, Monseigneur, lui dit Sancho, ne craignez rien, Parafaragaramus est honnête homme ; et puis au fond, ventre affamé n’a point d’oreille ; mes boyaux crient que mon gosier est bouché, et quand ce serait le reste du diable que je leur envoierais, il faut leur faire voir que non ; et en disant ces paroles il alla vitement faire l’épreuve du vin. […] demanda la marquise. —  Non, non, Madame, répondit Sancho, ils sont trop heureux pour avoir des femmes, et ont trop d’esprit pour en prendre ; celui dont je parle est fils d’une maîtresse, et ces femmes-là sont commodes, car on les change quand on veut. —  Je sais qui c’est, interrompit Don Quichotte avec tranquillité, c’est lui qui m’a emporté mon cabinet, où étaient les histoires de tout ce qu’il y a eu de chevaliers errants dans le monde ; mais que lui et son fils viennent quand ils voudront, je ne les crains ni l’un ni l’autre.

13. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Je crains fort que nous ne fassions jamais le dernier signal. […] Vous pouvez voir par là combien ces gens craignent les armes à feu. […] Ni moi non plus a repris Monsieur Du Quesne, je ne crains pas plus pour ma peau qu’un autre. […] On voyait deux navires qui ne paraissaient point craindre le choc, et avec cela, on voyait le Florissant nous quitter : c’était assez pour faire penser à soi. […] C’est le seul endroit qui nous reste à craindre pour le mauvais temps.

14. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Ne vous repentez point, lui dit-il, belle Angélique, de m’avoir fait voir que je ne vous suis pas tout à fait aussi indifférent que je le craignais. […] Il le lui témoigna en riant, disant qu’il voyait bien qu’il n’était pas tout à fait si peu à craindre qu’il avait cru, puisqu’il lui donnait sujet de craindre le tête-à-tête. […] Elle craignait qu’on ne la fît pas parler à la princesse, si elle y allait elle-même. Elle craignait encore quelque insulte de la part des domestiques, qui pouvaient ne la regarder que comme la princesse l’avait regardée elle-même. […] Il craignit que ce coup ne fût trop sensible à celle qui lui avait donné la vie, et eut horreur de payer si mal tant de tendresse.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Elle avait de lui tout le soin possible, et voyant que sa santé bien loin de se rétablir s’affaiblissait de jour en jour, elle craignit que ce ne fût la faute du chirurgien qui le pansait, ce qui l’obligea de prier celui qui avait soin de Valerio et de Sainville de venir le voir, et de vouloir bien en entreprendre la cure. […] Elles étaient si pleines d’honnêtetés pour lui, et d’assu- j rance de service pour le marquis qu’il protégeait, que la marquise, à qui il les communiqua, n’eut plus d’inquiétude de ce qui pouvait arriver à son époux, et ne craignit plus que les mauvais traitements que le vice-roi de Naples pouvait lui faire ; mais elle en fut délivrée par des lettres qu’elle reçut de lui, et d’autres que la duchesse reçut de son frère, qui leur apprit que le marquis était libre sur sa parole, et s’embarquerait à la première occasion commode pour se rendre à Madrid, où les ordres du Conseil l’appelaient, et où il achèverait de se justifier de ce dont on l’accusait.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Te souviens-tu bien que tu voulais empêcher ton maître d’aller chercher ce jeune homme, parce que tu craignais d’être obligé de lui rendre son argent ? […] Sancho voulait les suivre, mais le sage enchanteur lui ordonna de rester avec les autres, l’assurant qu’il n’avait plus rien du tout à craindre.

17. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Je comptais qu’il allait faire le mauvais ; apparemment qu’il a craint que la pointe de mon épée ne piquât mieux que la sienne. […] Certainement, il n’y avait aucun péril pour la vie ; mais tout était à craindre pour le vaisseau. […] Cela nous fait craindre, à M. de La Chassée et à moi, que l’envie ne leur prenne de nous faire encore jeûner lorsque le vent ne sera pas bon. […] Là, sans être autorisé, mais aussi sans craindre d’être dédit, j’ai convié notre amiral à dîner lundi à bord, avec M. d’Auberville, son lieutenant. […] Plus un homme est élevé, plus les médecins, les chirurgiens et les infâmes apothicaires sont à craindre.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »

Le duc de Médoc, qui avait un très grand fond de probité et d’honneur, écouta tout ce qu’on lui dit avec une patience admirable, et sans répondre un seul mot ; mais après qu’on eut achevé de lui dire tout ce qui se pouvait dire sur cette matière, il prit la parole, et après avoir remercié toute la compagnie en général du soin que chacun en particulier avait témoigné pour sa personne, il ajouta que s’agissant de rendre service au comte de Valerio, et de sauver l’honneur d’une des meilleures maisons d’Espagne, il n’aurait pas eu l’esprit en repos si lui-même n’y avait été ; que de plus, chacun se faisait dans le monde un point d’honneur et de probité selon son humeur ; qu’il avouait que la recherche qu’on faisait de gens qu’on destinait au gibet, offrait à l’esprit quelque chose de bas et de rebutant, qu’ainsi il ne blâmait point les Français de ne s’y pas commettre, parce qu’ils croyaient que cela était indigne d’un grand cœur ; mais que pour lui il était d’un autre sentiment et qu’il ne croyait pas qu’il fût plus indigne d’un prince de faire la guerre à des voleurs et à des bandits qui désolaient toute une province et ses propres compatriotes, que de la faire à des étrangers ; qu’il croyait même que c’était plus utilement servir sa conscience et le public dans une guerre de cette nature, que dans une guerre réglée, parce que les ennemis qu’on combat dans celle-ci, ne sont pas des ennemis particuliers ni domestiques, puisqu’on peut s’en défaire par un traité de paix ; mais que les autres sont des ennemis d’autant plus cruels, qu’ils ne sont retenus par aucune digue ; de plus que la guerre avait ses lois inconnues aux scélérats, et que les ennemis qu’on combattait dans une guerre de prince à prince, étaient presque toujours des ennemis contraints par la volonté et par l’ambition de leur souverain, avec qui la vie était sauve, ou du moins ne courait pas tant de risque, qu’avec les autres, qui non seulement n’épargnaient personne, mais de qui même leurs propres amis et les gens de leur connaissance avaient plus à craindre que des étrangers ; qu’enfin dans une guerre ouverte on était en état d’attaquer et de se défendre, et que l’on n’était jamais surpris qu’on ne dût s’attendre à l’être ; mais que les voleurs de grands chemins étaient des gens qui mettaient leur sûreté dans les surprises qu’ils faisaient aux gens qui ne se défiaient nullement d’eux ; et qu’en un mot c’était des ennemis d’autant plus dangereux qu’ils empêchaient le commerce et la sûreté, et qu’il n’y avait avec eux ni paix ni trêve à espérer que par leur mort ; enfin des gens universellement regardés avec exécration ; ce qui était si vrai, qu’en France même, où les gens de distinction tenaient cette chasse si indigne d’eux, les bandits et les voleurs de grand chemin étaient punis du plus long et du plus rude des supplices, et privés même de la sépulture.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVIII. De l’arrivée du duc de Médoc, et de la mort touchante de Deshayes. »

Le duc d’Albuquerque assura la marquise qu’elle n’avait rien à craindre pour la vie de son époux, le Conseil d’Espagne ayant trop de lenteur pour décider rien sur une première lettre, et sans avoir fait des informations exactes, surtout s’agissant d’un homme de qualité, avoué de son roi ; et qu’avant qu’on pût en rien résoudre, il se faisait fort que le duc de Médoc écrirait en sa faveur au marquis de Pécaire, vice-roi de Naples, son beau-frère ; qu’il l’attendait le jour même, et que ce serait par là qu’il l’obligerait de commencer aussitôt qu’il serait arrivé, et que dans le moment on ferait partir un courrier pour Naples.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »

Mais, Monsieur, il faut être demain matin de bonne heure sur pied, dormons, ou me laissez dormir, car le diable m’emporte si je réponds ; un bon payeur ne craint point de donner des gages.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »

Sancho, prévenu qu’il n’avait rien à craindre, fut le premier à tirer du sang, et se défit d’un qui tâchait de ne le point ménager.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

Leurs pistolets étant vides, Don Pedro et sa suite, qui ne craignirent plus le feu, fondirent sur eux l’épée à la main ; ils les reçurent en braves gens, et s’étant acculés, ils firent face de tous côtés ; cependant étant enveloppés de six hommes, ils auraient infailliblement succombé, si on ne fût venu à leur secours.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

Il ne craignait que la soif et la faim ; mais il se flatta que Parafaragaramus y pourvoirait, et sur cette croyance il sortit avec un air si délibéré qu’il fit croire à Don Quichotte qu’il y aurait de la peine à le vaincre ; il s’en réjouit néanmoins, parce qu’il se figura que la gloire en serait plus grande.

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

. —  Mardi, Monsieur, lui répondit Sancho, vous parlez toujours le mieux du monde, vous n’avez rien à craindre, et vous ne voulez pas me laisser démanger où il me cuit ; que diable ferai-je contre un enchanteur, sur qui une épée ne fera rien, et qui me va percer de la sienne comme un crible ?

25. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Il connut pourtant bien ce qui en était, continua Dupuis : je suis plus informé de vos affaires que vous ne pensez, mais ne craignez rien, votre secret n’est su que de moi, et ne le sera jamais d’autre sans votre aveu.

26. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

. —  Eh bien, répondit hautement Sancho, qu’elles viennent à présent que j’ai mes armes, diable emporte qui les craint, ni personne du monde ; je les défie tous, et les enchanteurs les premiers, hormis Parafaragaramus.

27. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

On avait craint que le héros de la Manche par la citation de ses romans ne se jetât dans les abîmes sans fond de la Chevalerie errante ; mais loin de cela il raisonna toujours, comme on le voit, de fort bon sens.

28. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Abrenuncio, abrenuncio, vade Satanas, lui dit-il, arrière de moi tison d’enfer, chat échaudé craint l’eau froide ; à quelque chose malheur est bon ; le dé en est jeté, et si vous voulez vivre longtemps, il faut que vous soyez plus saine de corps que vous n’êtes de la conscience ; je tomberais encore de la poêle au feu ; je ne suis pas d’humeur à vous flatter, tirez, tirez pays, et que je ne vous voie jamais. — Quoi traître, lui dit-elle avec colère, après m’avoir presque déshonorée tu me planteras là pour reverdir ?

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