Il revint donc à son écuyer qu’il trouva tout réjoui, non seulement de la fuite de l’enchanteur, qui lui avait laissé l’honneur du combat, mais aussi du recouvrement de son bon cheval et de ses armes. […] Il sortit et alla seul se promener dans les jardins pour rêver aux moyens de tirer ses armes du château, sans que personne s’en aperçût, du moins ce qu’on lui entendit dire fit juger que c’était son intention. […] Il retourna dans sa chambre où il visita ses armes, et voyant qu’elles n’étaient pas assez noires à son gré, il en fut dans une peine terrible. […] N’est-il pas vrai, Sancho, et ne l’as-tu pas vu toi-même quand nous avons attaqué la caverne des voleurs, ni toi ni moi ne les voyions pas lorsqu’ils nous ont voulu tuer, comme ils auraient fait sans nos armes enchantées ? […] Que maudit soit de Dieu et de ses saints, ajouta-t-il, celui qui a inventé cette arme d’enfer. — Ce n’est pas d’aujourd’hui, reprit Don Quichotte, que cette sorte d’arme a paru sur terre ; et il me souvient d’avoir entendu dire, qu’un malheureux magicien ou enchanteur du genre humain, ayant apporté des enfers les premières qu’on ait jamais vues, le brave chevalier Roland les jeta dans la mer, d’où elles ont été depuis retirées par un moine allemand.
On mit encore avec les armes un bon pâté, deux grosses bouteilles de cuir pleines de vin, un pain, et un gobelet d’argent ciselé sans aucune armoirie. […] Ils furent charmés de la beauté des armes, qui étaient si polies et dorées si proprement, que rien n’y manquait. […] Il parla encore pendant le repas de la pesanteur de ses armes. […] mon enfant, lui dit Don Quichotte, ne sais-tu pas bien qu’on ne combat jamais mieux les méchants qu’avec leurs propres armes ? […] Le duc les questionna sur leurs armes et leurs chevaux qui étaient en bon ordre, et leur dit qu’il soupçonnait là-dedans de la nécromancie.
Je ferai reporter tes armes au château d’Eugénie, et j’y ferai conduire ton cheval sans que personne le voie rentrer. […] Pour quelque petite affaire pendable Pluton m’avait fait enchaîner, mais enfin il m’a rendu la liberté, à la charge de me battre à armes pareilles avec ce chevalier des Lions. […] où sont tes armes ? […] Il s’arma de pied en cap, bien résolu de ne mettre point les armes bas qu’il n’eût trouvé l’insolent enchanteur Freston, et de ne plus s’exposer à ses impertinentes railleries, sans être en état de l’en faire repentir. […] C’était au sujet de son épée, qui avait été enchantée par ce méchant Freston, malgré ce que Parafaragaramus lui avait dit que toutes ses armes étaient à l’épreuve des enchantements.
Il gagna la forêt, où il alla se couvrir de ses armes noircies, croyant être si bien déguisé que le diable lui-même l’aurait pris pour un autre. […] Jamais étonnement ne fut pareil au sien lorsqu’il se vit désarmé de la première arme de la Chevalerie. […] demanda le chevalier aux armes noires. — Vous n’avez qu’à avouer ce que je vous ai dit, répondit Sancho, et passer votre chemin. — J’avouerais plutôt que je suis Turc, répondit Don Quichotte. — Eh mardi ! […] Le chevalier aux armes noires qui savait bien que Sancho était plus robuste que lui, et savait mieux faire le coup de poing, aurait bien voulu combattre avec d’autres armes ; mais se sentant frappé le premier, lui qui avait coutume de prévenir les autres, il n’eut plus de considération, et risqua le tout pour le tout ; il rendit donc à Sancho son coup de poing le mieux qu’il put. […] Pour toi, Chevalier aux armes noires, qui ne veux pas être connu, continua-t-il en s’adressant à Don Quichotte, je t’assure de ma discrétion et du secret, mais ne t’avise pas une autre fois d’entreprendre une querelle sans fondement.
Des armes enchantées que les deux chevaliers reçurent de Parafaragaramus, avec des chevaux infatigables. […] Tu trouveras demain à l’entrée de la forêt, au même endroit où tu as retiré la comtesse des mains de ses ravisseurs, un cheval que je te destine, que monta autrefois le fameux Largail, des armes dont se servit Rodomont, et l’épée de Roger ; elles te serviront contre tous les enchantements, et par elles tu seras toujours victorieux dans les plus grandes aventures de ta vie. Le chevalier Sancho trouvera aussi un cheval, des armes et l’épée de Pinabel. […] Il connaissait assez la bravoure et l’intrépidité de notre héros, pour savoir jusques où son courage le porterait dans la forêt ; il prévoyait bien aussi que Sancho ne le quitterait pas d’un pas ; il aurait bien voulu ne les point exposer contre des bandits ; mais dans le fond, outre que Don Quichotte n’aurait pas trouvé bon que l’affaire se fût passée sans lui, le duc voyait bien qu’il lui serait d’un grand secours, et qu’après tout c’était la mort la plus glorieuse qui pût arriver à deux fous, que de perdre la vie en servant le public ; d’un autre côté il voyait bien que l’occasion serait chaude et de fatigue, et que les chevaux de nos aventuriers n’étaient point assez forts pour la supporter, ni leurs armes assez bonnes pour résister au mousquet et au pistolet ; ainsi il avait jugé à propos de les armer par cette voie étant bien persuadé que l’estime qu’ils feraient de leurs armes et de leurs chevaux, qu’ils croiraient tenir de la main d’un enchanteur, leur ami, les animerait davantage, et relèverait le courage, surtout de Sancho, qui lui paraissait abattu par la conversation qu’il avait eue avec Don Quichotte, et que lui et Parafaragaramus avaient écoutée.
Viens, dit-il au chevalier, si tu oses descendre à armes égales, je pourrai te satisfaire, et mon écuyer se battra contre le tien. […] Celui-ci était adroit comme un filou, et outre cela il avait mis lui-même ses armes à l’épreuve du coup. […] Il t’avait permis d’attaquer ce chevalier sur terre à armes égales, et quand il est en disposition de combattre contre toi, tu te rends invisible, de peur d’en être vaincu. […] Il avait la tête couverte d’un casque plus gros qu’un tambour, ses épaules étaient chargées de deux grandes peaux de lion par-dessus ses armes ; il avait sur l’estomac une figure de diable en relief dont les yeux éclataient comme des chandelles ; en un mot c’était une figure capable de faire peur à tout autre qu’au chevalier de la Manche. […] Je conviens que le terme est expiré, aussi n’est-elle plus retenue par le temps ; mais tu sais aussi que son enchantement doit être rompu non pas par la force des armes, puisqu’elle n’avait été enchantée que pour empêcher des batteries et des combats, mais par la pénitence que devait faire pour elle le plus gourmand de tous les écuyers de la Chevalerie errante.
De l’accident qui arriva au chevalier Sancho, en tirant une arme à feu. […] Otez-moi ces armes infernales, Chevalier, dit-il à son maître, je suis mort. […] Que maudit sois-tu de Dieu et de ses saints, malheureux instrument, dit-il en le cassant sur une roche de toute sa force, arme de l’invention du démon et de ses mauvais anges.
Ce discours de guerre les fit tomber sur les armes qui étaient alors en usage : Durandar et Montésinos feignirent de ne savoir pas ce que c’était que des canons, des mousquets, de la poudre et d’autres instruments de guerre, et prièrent Don Quichotte de le leur expliquer. […] Sancho se mêla de la conversation, et maudit mille fois ces armes diaboliques, dont il portait encore des marques. […] On n’y faisait point la guerre par le vide de l’air, les armes étaient simples et naturelles ; le nombre des combattants n’était point si grand, mais ils étaient plus braves ; on ne faisait point consister l’habileté d’un général d’armée dans la surprise qu’il peut faire à son ennemi ; elle consistait à bien ranger ses troupes dans un combat, à secourir à propos les endroits faibles, à rendre ses gens obéissants, et à les faire vivre partout avec discipline et modération, et à ne pas souffrir qu’ils fissent la guerre aux amis aussi bien qu’aux ennemis.
On avait ôté aux six bandits qui l’avaient attaqué[e], leurs armes et leur poudre ; ainsi elle ordonna à ses gens de s’en servir pour tirer coup sur coup. Ils le firent, et Sancho qui voulut à contretemps faire l’officieux, se mit de la partie malgré son serment, de ne rien avoir à démêler avec une arme infernale.
Ces armes-là n’étant pas de la Chevalerie errante, il ne savait quel parti prendre, parce qu’il était à pied ; mais le cliquetis des épées lui faisant connaître qu’il n’y avait pas d’armes à feu à redouter, il se leva, et vit, non sans indignation, un combat si inégal.
Il se leva tout en jurant ; mais il aurait bien voulu retenir ses paroles à la surprise agréable qu’il eut de voir aux pieds de son lit ses armes en bon état, ses habits ordinaires, deux autres habits fort propres, sa robe blanche, et par-dessus le tout, un petit coffre d’ébène garni de lames d’argent, et la clef à la serrure. […] Don Quichotte trouva dans sa revue trois habits complets et superbes, du linge très beau et très fin, une grande bourse dans laquelle il y avait cinq cents pistoles d’or et pour plus de dix mille écus de vaisselle d’argent, mais il ne trouva point ses armes.
C’était après leur départ que Sancho s’était battu contre un enchanteur pour regagner ses armes, et que Don Quichotte avait été si maltraité de paroles par le méchant Fres-ton, après s’être battu contre Sancho à coups de poings. […] Prépare-toi à cette aventure, qui sera pour toi la plus glorieuse et la plus laborieuse, mais aussi la plus lucrative de ta vie ; va reprendre tes armes et tes habits, et ne monte sur aucun cheval, parce que les tiens sont enchantés.
Il s’en aperçut bien, et voulut recourir à une autre arme, mais Sancho ne lui en donna pas le temps, et poussa son cheval sur l’agresseur, et le lui fit passer sur le corps, après l’avoir blessé et terrassé d’un coup de lance.
Don Quichotte et Sancho Pança ne furent pas plutôt seuls dans leur chambre, que notre chevalier visita ses armes de tous côtés, et examina une nouvelle épée que Valerio lui avait donnée à la place de la sienne, qui s’était cassée, comme on a vu, en délivrant Eugénie.
Il s’y résolut néanmoins, parce qu’il ne pouvait pas faire autrement, en se flattant du moins qu’étant couvert de ses bonnes armes on ne pourrait plus lui faire ni mal ni peur, puisqu’à leur faveur il était à l’abri des enchantements.
Les ustensiles de la cuisine leur servaient d’armes ; ils s’étaient barbouillés avec le noir du cul d’une poêle. […] Vous pouvez voir par là combien ces gens craignent les armes à feu. […] Elle avait quelques coffres d’armes, beaucoup de médicaments pour les mêmes endroits, et beaucoup d’argent pour payer les gens que la compagnie hollandaise y emploie. […] Je suis à couvert d’un pareil réméré, mais Monsieur Du Quesne dit que si je n’ai pas pillé j’ai fait autre chose ; il veut parler de son capitaine d’armes sur qui j’ai mis la main. […] Ce gouverneur est fort bien accompagné et peut mettre sous les armes autant de monde que bon lui semble ou qu’il y a d’hommes capables de les porter.
Il jeta au plus vite son masque, ses armes et sa mandille, et entra dans la chambre où était sa maîtresse, bien fâché de la voir dans un lieu si indigne d’elle, et du sujet qui l’y avait fait venir.
Il l’a changée de main passant près du corps, et la traînant de sa main gauche la pointe en bas en arrière : le capitaine d’armes et le sergent en ont fait autant de leurs hallebardes, et les soldats de leurs fusils ; pendant que le tambour frappait un seul coup de temps en temps. […] Il a dit à M. de La Chassée que les armes des soldats n’étaient pas propres, et qu’il fallait les faire nettoyer. […] Ensuite du dîner, il a été visiter le vaisseau d’un bout à l’autre : il est descendu dans les soutes au pain et aux poudres, et même dans la fosse au lion : il a visité les canons, les armes ; en un mot, rien ne lui est échappé. […] Hurtain, sa canne, et lui a fait défendre de sortir de sa chambre, à la porte de laquelle le capitaine d’armes a posé une sentinelle, avec ordre de le percer s’il entreprend d’en sortir. […] Elle se sert du temps d’une paix nouvellement faite, et d’une réforme, pour choisir les officiers et les soldats qui se sont distingués et qui n’ont point d’autre métier que celui des armes.
Je les laissai passer, & fis bien, puisque deux jours après un seul de ces animaux a terrassé le capitaine des matelots & le capitaine d’armes de l’Oiseau, deux grands hommes robustes & forts, dont le dernier, qui avait tiré son coup, a le ventre crevé d’un coup de corne & très en danger de la vie ; le moins qui lui en peut arriver étant de rester eunuque le reste de ses jours : l’autre en a été quitte pour une cabriole en l’air & un bras démis en tombant. […] Ce gouverneur de Bengale est toujours fort bien accompagné, & peut mettre sous les armes autant d’hommes que bon lui semble ou qu’il y a de sujets du Mogol capables de les porter. […] Que ces deux nations jointes ensemble pourraient conduire du canon, ou surprendre si bien les Français que ceux qui seraient à la garde de cette batterie de dix-huit pièces n’auraient pas le temps de la retirer dans le tort ; & qu’ainsi les ennemis trouveraient une batterie toute dressée, dont ils se serviraient utilement pour foudroyer le fort, qui, n’étant ni flanqué ni couvert, en un mot hors d’état de défense, serait réduit & forcé à succomber sous les armes que lui-même aurait préparées pour sa perte. […] Colbert, à M. de Seignelay, & à la Compagnie ; que dans un temps de guerre six vaisseaux armes, & rôdant en armateurs & en corsaires dans ces mers des Indes, rétabliront en même temps la réputation de la France, la feront craindre & respecter de toutes les nations orientales, feront plus de tort aux Hollandais & aux Anglais dans leur commerce, en moins de quatre ans, que trente années de guerre en Europe, & soixante vaisseaux dans les mers de l’Europe ne sauraient taire. […] Que j’avais bien pu voir par mes yeux à mon embarquement en Europe, & à notre débarquement ici, que les cinquante-huit ballots, dont le moindre était plus gros qu’aucun de ceux de la Compagnie, & qui avaient été distribués sur toute l’escadre, n’étaient pas remplis de reliquaires, de chapelets, d’Agnus Dei, ni d’autres armes de mission apostolique.
Tous les honnêtes gens de l’enfer sont réjouis que tu aies consenti à laisser partir Dulcinée, et disent que c’est la plus glorieuse victoire que tu aies jamais remportée sur toi ; persiste donc dans la résolution de te vaincre en cela, en ne songeant plus du tout à elle, ressouviens-toi des ordres du destin d’abandonner pour toujours la Chevalerie errante, et que c’est pour cela qu’au lieu de te rendre tes armes, on les a retenues dans le palais de Merlin ; demeure où tu es jusqu’à ce que tu t’y ennuies, et pour lors retire-toi dans ton domestique auprès de ta famille et de tes amis sans changer dorénavant ton train de vie ; observe la tranquillité que je t’ai recommandée, et le reste de ta vie tu seras heureux ; mais si tu en agis autrement, prépare-toi à mourir avec infamie et à succomber au malheur qui te suivra partout.
Il est vrai qu’il nous reste Strasbourg, mais il l’a acquis par l’argent et non par la force des armes. […] On a dit du premier qu’i[l] n’aimait que le bruit des armes... […] Lorsque ces peuples font la guerre, celui qui les commande porte une hache à son côté, outre celle qu’il a à la main avec ses autres armes, arc et flèches, ou fusil, et épée emmanchée. […] Comme cette fontaine lui était due, l’architecte qui fut chargé de la construction voulut lui faire sa cour et y mettre ses armes. […] Son père à lui, Jean-Jacques de Mesmes, président à mortier, n’avait eu qu’un frère qui s’était jeté dans les armes, et qui fut tué à Rocroi sous le grand Condé.
Il avait pendant plus de dix ans porté les armes, et acquis la réputation d’un fort brave homme ; il était d’une des premières Maisons de la province, bien fait de sa personne, d’une conversation fort aisée et agréable, et n’avait pas plus de trente ans lorsqu’il se retira chez lui et quitta le service.
Quoique nous fussions à plus de quinze jours après Pâques, le temps n’était pas propre à porter des habits légers ; et pendant que nous avions été dehors ce prêtre et moi, elle s’était coiffée ; de sorte qu’au retour nous la trouvâmes sous les armes, et dans l’état d’une femme qui veut plaire. […] Des Frans et Jussy dans le même carrosse : Dupuis alla prendre Madame de Londé ; et Des Ronais ne partit qu’avec Madame de Jussy, qui fit accommoder quelque chose à ses ajustements, pour être tout à fait sous les armes.
J’étais fort jeune lorsque mon père m’envoya ici apprendre mes exercices, les fortifications, et tout ce qui peut servir à un jeune homme qu’on destine aux armes.
Je me mis de moi-même à apprendre à faire des armes, et à monter à cheval : c’était mon inclination. […] Il me semblait qu’il m’était honteux, fils d’un homme brave, mort au service de son prince, de passer ma vie dans un fond de province, relégué dans la crasse d’un bureau, pendant que les jeunes gens de ma naissance étaient ou dans les mousquetaires, ou dans d’autres postes à acquérir de l’honneur par la voie des armes, qui était toute mon inclination.
Elle le portait de cet air, parce que lui-même le voulait, et qu’il l’en avait mille fois priée ; car si elle avait suivi sa volonté, elle l’aurait porté bien moins leste ; et cette fois-là elle s’était mise le plus magnifiquement qu’elle avait pu, parce qu’il devait se trouver à la Foire avec de ses parents, à qui il était bien aise de la faire voir comme par rencontre, et qu’il l’avait priée d’y venir sous les armes.
J’apprenais à faire des armes chez un maître où quantité de bretteurs de Paris se rendaient. […] Il avait dit qu’il avait trouvé ma belle veuve en négligé, mais qu’il ne doutait pas qu’elle ne changeât de figure et ne se mît sous les armes.