Sa blessure était si grande qu’on fut sur le point de le trépaner ; cependant le mal ne fut pas jusque-là, et il en fut quitte pour garder le lit plus de deux mois, avec des transports de temps en temps qui approchaient de la fièvre chaude, pendant lesquels il avait perpétuellement le nom de sa femme à la bouche, avec des transports d’amour si vifs, et qui donnaient à connaître un dessein si formé de mourir avec elle si elle mourait, que qui que ce soit ne put douter que ce ne fût d’amour qu’il fût malade. […] C’est-à-dire, reprit-il, que ce n’est pas assez pour vous de nous rendre tous deux malheureux, vous voulez encore que je meure ! […] C’est une folle, répondit Sotain, qui ne cherche qu’à éloigner d’elle tous ceux qui peuvent veiller sur ses actions ; mais elle n’y gagnera rien, et quand elle devrait mourir de chagrin, je veux que vous y restiez. — Ah ! […] ne voyez-vous pas, répliqua-t-il avec emportement, que si vous sortiez elle aurait ses coudées franches et que j’en mourrais de désespoir ? […] Vous jouez à vous perdre, Madame, lui dit l’amoureux cavalier ; au nom de Dieu ayez pitié de vous-même. — C’est vous qui causez ma perte, reprit-elle en pleurant, sortez d’auprès de moi, je vous le répète encore, si vous n’en prenez la résolution aujourd’hui, comptez que demain mon mari saura que vous êtes un homme, et mourir pour mourir j’aurai du moins la satisfaction d’avoir fait mon devoir ; c’est à quoi je me résous ; tous vos efforts ne me feront pas changer.
A peine y furent-ils retournés qu’on vint les prier de monter promptement dans la chambre d’un des Français, qui se mourait. […] La maîtresse de l’hôtellerie, qui avait été charmée du récit que Mademoiselle de la Bastide avait commencé à faire devant elle, était venue pour s’informer de sa santé, et lui offrir ses services ; et comme elle apprit qu’elle était dans la chambre d’un Français qui se mourait, elle y monta, et fut présente au récit que fit Deshayes devant plus de vingt personnes. […] Il dit qu’il mourrait content s’il pouvait embrasser Sainville, et le demanda avec tant d’empressement, qu’on fut obligé de le faire apporter. […] Il alla le voir aussi bien que les autres, et fut aussi témoin des pardons qu’il demanda derechef à Sainville et à son épouse, de l’ordre qu’il leur donna de s’épouser, et du don de son bien qu’il leur réitéra ; après quoi ayant prié sa femme qu’elle l’embrassât pour la dernière fois, il mourut entre ses bras avec toutes les dispositions d’un bon chrétien, et un repentir sincère.
Il avait épousé une fille fort riche qui mourut trois ans après son mariage, et ne lui laissa qu’une petite fille que je nommerai Silvie. […] L’amour se nourrit et s’augmente par l’espérance, mais il ne meurt pas par le désespoir. Verville pensa mourir de douleur et de rage, lorsqu’il ne put plus douter de ce fatal mariage. […] C’est encore ce qu’une femme ne doit pas faire, parce que ce sont des témoins convaincants qui ne meurent jamais, et qui ne peuvent être récusés. […] Je ne vous cache pas que c’est la joie la plus sensible que j’aie ressentie de ma vie ; je mourrai content si je vous vois réunis ; comme au contraire je mourrai de douleur si la réunion n’est pas parfaite.
Je pouvais mourir bientôt, et la laisser jeune et veuve. […] Je l’avoue avec Monsieur Des Ronais, on ne meurt point de douleur. […] Je n’avais pour lors autre dessein que de la faire mourir inconnue dans une prison éternelle. […] Nous allâmes ensemble à ce couvent où elle était morte. […] J’ai souffert tout ce qu’on peut souffrir sans mourir.
Je dirai dans la suite de quelle manière il mourut sur le point de rentrer en grâce. […] En effet il mourut en 1683, et l’édit ne fut supprimé qu’en 1685 environ deux ans après sa mort. […] Deschiens mourut comme il avait vécu, ne croyant en Dieu que par bénéfice d’inventaire. […] Ainsi mourut Le Gendre, morte praeciosa in conspectu diaboli. […] La personne qui lui servait de second mourut.
Elle est encore aujourd’hui à elle, aussi bien que le reste, que Contamine lui a donné depuis leur mariage ; car ils sont mariés séparés de biens ; et qu’il meure quand il voudra, elle est en état de soutenir l’air dont elle le porte à présent, quoiqu’elle ait toujours trois grands laquais derrière son carrosse, et le reste à proportion. […] Angélique resta comme morte dans le moment. […] Elle était effectivement dans un état qu’elle a avoué depuis, que le mépris que cette princesse avait fait d’elle, lui avait fait souhaiter de mourir dans le moment. […] Tout ce que vous pouvez me dire est inutile ; je mourrais de douleur si je ne la désabusais pas ; je mourrai de vous perdre, mais mourir pour mourir, souffrez du moins que je meure justifiée et innocente dans l’esprit de tout le monde. […] Il le fut aussi : le laquais lui dit que sa maîtresse avait pensé mourir la nuit, et qu’elle l’attendait avec beaucoup d’impatience.
Peu manger et mal nourrir, font bientôt l’homme mourir. […] Sur ce fondement ils avaient résolu de finir leurs enchantements, afin de faire évanouir les visions que le pauvre gentilhomme avait là-dessus, en ôtant la cause qui les produisait, et en tirant de lui tout le plaisir qu’ils en pourraient tirer, sans le jeter dans aucun danger, ni dans aucune raillerie visible, mais seulement en le traitant suivant ses idées chimériques, après quoi ils comptaient de lui remettre l’esprit peu à peu, en lui procurant la santé par tous les meilleurs aliments qu’on pourrait lui fournir, et de le renvoyer mourir chez lui en repos. […] Tout le domestique vint au-devant de la compagnie avec des flambeaux, et entre autres Altisidore, qui fit semblant de se pâmer à la vue de Don Quichotte, lequel poursuivant son chemin sans faire semblant de la voir, fut arrêté par les deux duchesses ; et comme la comtesse et les Françaises leur demandèrent ce que c’était que cet accident, la duchesse de Médoc leur dit que cette demoiselle mourait d’amour pour l’incomparable chevalier des Lions, dont elle n’avait pu ébranler la fidélité qu’il avait promise à la princesse Dulcinée. […] Ah, Seigneur chevalier, dit-elle au héros de la Manche, nous avons besoin de vous pour la pauvre Altisidore ; elle a été emportée cette nuit de son lit jusque dans l’étang du château où elle a pensé mourir de frayeur et de froid : les enchanteurs qui l’ont persécutée sans doute à cause qu’elle vous aime, l’ont traitée avec la dernière rigueur, elle est toute déchirée de coups de fouet, et on vient de la remettre dans sa première chambre plus morte que vive.
Mais comment peut-elle vous écrire, puisqu’elle est morte, poursuivis-je, à ce que tout le monde dit ? […] L’ordre que je vais avoir sera celui de ma mort ; mais je vous verrai du moins avant que de mourir. […] Mais non, je mourrais de douleur à vos yeux, si je n’y remarquais point d’amour et de tendresse ! […] Ces moments heureux sont passés pour moi, s’écria-t-il, je ne la verrai plus, elle est morte ! […] Je meurs aussi.
Quand tous ces idolâtres meurent, on les brûle. […] Leur mort est le fruit d’un zèle mal conduit ; mais cette mort est volontaire, puisqu’il ne dépend que de ces femmes de mourir ou de ne mourir pas. […] Que la femme meure devant où après la consommation, le mari cherche parti ailleurs ; je l’ai déjà dit. […] Enfin, elle mourut le matin du sixième jour de ses blessures entrant sur le sept. […] Qu’ils soient assommés, ou qu’ils meurent d’un autre genre de mort violente, ce sont des martyrs.
Le coup est là, Madame, lui dit Silvie, en mettant la main à l’endroit du cœur, mais du moins avant que de mourir, aurai-je la triste satisfaction d’inspirer à Sainville autant de pitié que de haine. — Il ne vous hait point, Madame, lui dit la marquise. — Quand il me haïrait, Madame, reprit tristement Silvie, sa haine m’est trop due pour m’en plaindre ; mais je puis dire qu’il y a dans mon procédé pour lui plus de faiblesse que d’inconstance et de malice ; on a surpris ma jeunesse ; on m’a inspiré une fierté hors de saison ; et de la plus heureuse de toutes les femmes que je serais à présent, si j’avais suivi les mouvements de mon cœur, on m’en a rendu la plus infortunée. […] Si on mourait de douleur je n’aurais pas assurément passé la nuit qui suivit cette malheureuse aventure sans expirer. […] Elle ne porta pourtant pas loin l’impunité de ses crimes ; car environ quinze jours après être sortie de prison, elle fut trouvée morte dans son lit, avec beaucoup d’apparence d’avoir été empoisonnée la veille, dans un endroit où elle avait soupé, et qu’on ignore encore. […] Mais, Madame, ce n’est pas là ce qui m’épouvante le plus, puisque je suis résolue à mourir mille fois plutôt qu’à me revoir jamais dans ses bras ; mais c’est la mort de ma mère que je crains, parce que cette nouvelle persécution de Deshayes ne manquera pas de la mettre aux abois. […] Silvie en pensa mourir de frayeur ; mais on la remit, en lui faisant connaître que nous étions dans un pays à couvert de ses violences, et outre cela en état de nous défendre contre lui.
Ma mère est morte il n’y a qu’un mois, elle a témoigné du regret à la mort de l’avoir si rudement traitée, aussi bien que d’avoir forcé l’aînée ; mais ce qui était fait ne pouvait pas se rétablir. […] J’espérais qu’il en mourrait, je demandais tous les jours à Dieu la fin de sa vie. […] J’ai été deux jours enfermée, on voulait à force de rigueurs exiger de moi mon consentement, grâce à mon amour, j’ai tenu bon, bien résolue de mourir plutôt, que d’être jamais à un autre que vous. […] Si je vous savais certainement infidèle, je vous accuserais de ma mort, et je veux pouvoir dire en mourant, que je ne meurs que parce que je ne puis vous appartenir. […] si le temps n’était point si court, je me flatterais de vous voir et de ne mourir pas !
Pardi pour une de morte mille retrouvées. […] Sitôt que Thérèse vint à paraître devant ses yeux : Ote-toi de là, lui dit-il, et me laisse en repos. — Eh mon pauvre mari, lui répondit-elle, je vous demande pardon, mourez en paix. — Tu n’as donc qu’à t’en aller, lui repartit Sancho, car une femme et la paix, c’est le feu et l’eau.
Don Quichotte qui la crut morte résolut de la venger : Ah maudits Sarrasins ! […] Celle-ci qui croyait la comtesse morte, pleurait, criait et s’arrachait les cheveux sans répondre une parole.
Don Quichotte ne s’opposa point au dessein de la troupe, et Sancho qui mourait d’envie de se faire voir luisant et brillant dans son village, s’offrit à les aller quérir lui-même. […] Tous les honnêtes gens de l’enfer sont réjouis que tu aies consenti à laisser partir Dulcinée, et disent que c’est la plus glorieuse victoire que tu aies jamais remportée sur toi ; persiste donc dans la résolution de te vaincre en cela, en ne songeant plus du tout à elle, ressouviens-toi des ordres du destin d’abandonner pour toujours la Chevalerie errante, et que c’est pour cela qu’au lieu de te rendre tes armes, on les a retenues dans le palais de Merlin ; demeure où tu es jusqu’à ce que tu t’y ennuies, et pour lors retire-toi dans ton domestique auprès de ta famille et de tes amis sans changer dorénavant ton train de vie ; observe la tranquillité que je t’ai recommandée, et le reste de ta vie tu seras heureux ; mais si tu en agis autrement, prépare-toi à mourir avec infamie et à succomber au malheur qui te suivra partout. […] Tiens, Sanchette, je te tordrais le col si je te voyais de même. — Eh ma mère, reprit la fille, laissez-la parler ; ne savez-vous pas bien que les envieux meurent et non l’envie ; mais tenez que si je trouve un Monsieur qui me fasse Madame, vous verrez si je ne plante pas là Nicolas comme une borne, et si je me soucie plus de lui que des neiges de l’année passée.
Je me rapprochai d’elle qui était plus morte que vive, et qui pleurait en pécheresse surprise sur le fait. […] Hé comment n’en mourrais-je pas, puisque tout libre que je suis, je n’ose me découvrir aux yeux qui m’ont charmé ? […] Pour Madame Morin, elle n’était plus en état de les entendre, je m’aperçus qu’elle était morte. […] J’y suis menacé de mourir pendu et étranglé. […] Je mourrai malheureux, mais du moins je mourrai satisfait, puisque vous saurez que je ne mourrai que pour vous.
La plupart des hommes vivent-ils comme prêts à mourir ? […] Je ne m’arrêterai point sur les disputes des écoles au sujet de l’état où cette âme reste comme morte, ou du moins assoupie avec le corps, jusqu’au jugement final. […] J’en ai vu mourir deux de ce caractère ; et je n’ai jamais vu de mourants plus agités de remords, ni plus timides. […] Il est, je crois, le seul homme du monde qui puisse les supporter sans mourir. […] Ces vers meurent dans l’eau, qui devient blanchâtre, à peu près comme du petit-lait.
Il était derrière nous ; il n’a point fait de signal pour nous faire attendre, ainsi nous avons cru que c’était un officier major qui s’était laissé mourir, et qu’on avait jeté à la mer. […] Il vient de mourir un matelot à qui j’ai parlé il n’y a pas une heure. […] dans ces cruels moments Pour bien mourir en Dieu, l’âme est-elle assez forte ? […] Nos volailles se meurent d’elles-mêmes : je dirais volontiers que c’est le scorbut qui les tue, plusieurs de nos gens en sont attaqués. […] Quand ils meurent on les brûle.
Don Quichotte, qui mourait d’impatience de se signaler, voulait brusquement entrer dans la forêt, mais le duc lui dit qu’il fallait qu’une partie de son monde en fît le tour, afin que qui que ce fût ne pût s’échapper, et qu’on se reconnaîtrait au son du cor que chaque troupe aurait. […] Tenez, Monsieur, dit-il, j’aime mieux cet argent-là que tous les gouvernements du monde, et surtout ceux des îles Barataria ; car avec mon argent je trouverai de quoi vivre, à boire et à manger tout mon saoul, et dans mon gouvernement le docteur Pedro Rezio de Tirtafuera me voulait faire mourir de faiM.
Madame votre mère est morte, dit le conseiller. […] Elle est morte, répondit Des Frans.
Et les contorsions qu’il faisait pour se tenir droit, faisaient mourir de rire les ducs et les autres qui le suivaient à pied. […] Il voulait par là le taxer sur ce qu’il avait dit de la beauté de la comtesse, sans en excepter Dulcinée ; mais Sancho n’avait pas l’esprit assez fin pour s’imaginer une chose à quoi il ne croyait pas que son maître songeât, c’est pourquoi il lui répondit selon son sens : Ma foi, Monsieur, j’avoue que ma main et ma langue vont trop vite, mais il faut que le renard meure dans sa peau, à moins qu’on ne l’écorche en vie, et puis il ne peut sortir d’un sac que ce qu’on y a mis.
Diable emporte si j’étais l’enchanteur je les laisserais tous mourir de faim par plaisir pour leur pénitence. […] Madame, lui dit le triste chevalier les larmes aux yeux, suppliez de ma part le sage enchanteur de me laisser combattre moi-même contre le maudit magicien Freston ; ma princesse l’incomparable du Toboso ne serait pas bien vengée si elle ne l’était par mon bras, et je mourrais de rage si un autre que moi le renvoyait en enfer.
Le maudit enchanteur Freston vient de la laisser presque morte des coups d’étrivières qu’il lui a donnés en ma présence, en haine d’un certain chevalier nommé Don Quichotte dont elle a toujours le nom à la bouche, et qu’elle appelle sans cesse à son secours, et son neveu ne me poursuit et ne m’a battue, qu’à cause que je n’ai pu souffrir une si grande barbarie sans prendre son parti. — Eh bon, bon, interrompit Sancho, les femmes ont toujours été ce qu’elles sont, elles ont toujours fourré leur nez dans les affaires d’autrui. […] Sancho persuadé que c’était la le véritable chemin de retrouver son argent l’imita en criant : Allons, ici mourra Samson et tous ceux qui sont avec lui.
Un gros chien qui appartenait au cocher d’Ivonne, vint lécher cette composition, et mourut un moment après. […] Vous m’avez empêchée de mourir devant vous, vous avez jeté le poison que je voulais avaler ; mais je suis fort aise que vous sachiez quelle est ma résolution. […] Je leur fis mettre dans la lettre, que ce garçon les en avait priés avant que de mourir ; ce qui était vrai.
A l’égard de Sancho, son instinct le porta d’abord à demander du vin, et il ne voulut jamais souffrir qu’on le saignât ; il but en arrivant deux ou trois pintes de vin presque tout d’une haleine, il se coucha et s’endormit, il continua le même remède, et se trouva parfaitement guéri au bout de trois jours, au lieu que Don Quichotte en suivant fort religieusement tous les avis du barbier, après huit saignées et grand nombre de bouteilles de tisanes, mourut entre les bras de son curé avec tous les sentiments d’un bon chrétien.
Après quoi on lui montra le résultat du destin en cas qu’il n’y voulût pas consentir, et qui était conçu en ces termes : Et si le chevalier des Lions n’y consent pas, elle ne sera pourtant jamais à lui, parce qu’elle tombera morte à ses pieds devant le prêtre qui voudra les marier ; ainsi la vie et la mort de cette princesse seront entre ses mains.
L’amour dans le cœur d’une femme est toujours plus impétueux et plus violent que celui d’un homme ; et pour preuve de cela, c’est qu’on voit peu d’hommes, mais plusieurs femmes mourir d’amour, témoin Didon pour Enée, Isabelle pour Zerbin, et mille autres que je passe sous silence.