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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

. — Pardi, Madame, ne le voyez-vous pas bien ? […] — Hélas, Madame ! […] — En bonne foi, Madame, dit Thérèse, vous êtes bien instruite. […] — Jour de Dieu, Madame, répondit Thérèse, nous sommes deux, et quand il a une fois commencé, je tâche d’achever, et cela dérange un peu notre ménage, car nous cassons tout en nous le jetant à la tête. […] — Il se trouve ici un fort bon parti, continua la duchesse sans faire semblant d’avoir pris garde à ce que la mère et la fille s’étaient dit ; mais on dit que votre fille a une amourette et qu’un certain homme ou garçon nommé… — Non, non, Madame, interrompit la mère, jour de Dieu, Nicolas a sauté par la fenêtre avant jour sitôt qu’il m’a entendu(e], et personne n’en peut parler, puisque personne ne l’a vu, et que Sanchette couche à mes côtés. — On le sait pourtant, comme vous voyez, dit la duchesse d’Albuquerque. — Oh bien, Madame, répondit la fille en colère, qu’on le sache ou qu’on ne le sache pas, je n’y ai fait aucun mal ; honni soit qui mal y pense, bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée.

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Le marchand qui ne regardait que l’apparence l’appelait Madame. […] Vous êtes dans un état bien magnifique, Madame, lui dit-elle. […] Je suis encore fille, Madame, poursuivit-elle, d’un air fort embarrassé. […] Ah, Madame, reprit-il se jetant à ses pieds, je vous supplie de n’en rien faire. […] Êtes-vous fâchée de m’y voir, Madame, reprit-il d’un grand sérieux ?

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Voilà votre éventail, Madame, lui dis-je en le lui rendant. […] Il faut vous le dire, Mesdames. […] Est-ce pour vivre en religieuse que Madame s’est mariée ? […] Mais Madame, à tout péché miséricorde. […] Vous le voulez, Madame, lui dis-je, vous serez obéie.

5. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

En doutez-vous Madame, lui dis-je en riant ? […] Je mangeais ordinairement seule avec Madame. […] Vous avez raison, Madame, dit-il, j’ai eu tort de vous nommer Mademoiselle. […] Oui, Madame, reprit le commandeur. […] Allons Mesdames, reprit Contamine en se levant.

6. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Il achève une lettre, Madame, dit ce laquais. […] Avez-vous fini, Madame, interrompit Dupuis, les deux bras croisés sur l’estomac ? […] Très volontiers, Madame, lui dit-il, et si la compagnie le veut bien, chacun en va être instruit. […] Eh bien, Madame lui dit-il, ai-je gain de cause à la fin ? […] Ce sera pour moi lorsque Madame le voudra, reprit Dupuis.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Vous n’avez fait que me prévenir, Monsieur, lui dit-il, car j’allais parler à Madame avec la même sincérité que vous avez fait, et j’aurais ajouté que ce qui me surprend le plus, c’est que les maris espagnols veulent que toute la raison soit de leur côté, et tout le tort de celui des femmes ; cependant s’ils s’examinaient bien, ils verraient que ce n’est que leur amour propre qui les joue en leur persuadant une chose si fausse : je m’explique. […] — Pardi, Madame, répondit Sancho, elle est tout comme les autres femmes. — Comment comme les autres femmes ? […] — Mon Dieu, Madame, lui répliqua Sancho, ne remuons point l’eau qui dort, laissons là les femmes telles qu’elles sont, et la mienne comme les autres. […] Mais quand le oui est dit, et qu’elle voit bien qu’un mari ne peut plus s’en dédire, c’est pour lors qu’elle ne se contraint plus, et qu’elle met le diable à la maison. — Mais, Sancho, lui dit la duchesse, il semble que vous vouliez faire entendre que toutes les femmes fassent désespérer leurs maris. — Non pas toutes, Madame, répondit-il ; il y en a qui sont bien douces ; mais en récompense il y en a aussi qui ne le sont guère, et d’autres qui ne le sont point du tout. […] Un valet de pied de Madame la comtesse, poursuivit-il, lisait tout haut l’autre jour auprès de mon lit l’histoire du bonhomme Job, il dit que Dieu avait donné le pouvoir au démon de le persécuter, et de lui ôter tout ce qu’il avait.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

—  Je vous le dirai, Madame, répondit-il ; mais déjeunons auparavant. […] Vous venez de nous dire que vous vous êtes engagé à soutenir que la beauté de Madame la comtesse surpasse celle de toutes les dames de tous les chevaliers errants qu’il y a dans le monde, Mores, Indiens, Grecs et tout ce qu’il y a dans l’Andalousie et dans les Alpuchares. […] Parafaragaramus est comme vous voyez intime ami de Madame la comtesse ; il n’a pu souffrir que vous ne vous acquittassiez pas d’une promesse dont l’honneur devait lui revenir, et c’est assurément pour la venger et vous punir qu’il vous a abandonné à tous les accidents qui vous sont arrivés. […] La beauté de Madame la comtesse vous donnera la victoire sur tous les chevaliers comme elle l’a sur toutes leurs dames à ce que vous dites. […] Je veux dire que Madame la comtesse n’en est pas moins belle, quoique sa beauté ne fasse pas tant de bruit ni d’éclat qu’elle en fera, lorsque j’aurai tué trente ou quarante chevaliers errants.

9. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Madame votre mère même était plus réservée que les autres ; ce qui faisait croire qu’elle avait beaucoup de part à votre éloignement. […] Vous ne reconnaissez pas Madame, lui dit la belle Dupuis, vous ne la regardez qu’avec indifférence. […] Je demande pardon à Madame, dit-il, si je ne la remets pas d’abord. […] Est-il possible Madame, reprit-il, que ce soit vous que j’ai vue autrefois si différente de vous-même ? […] Madame, reprit promptement Des Frans, est-il possible que ce que Mademoiselle Dupuis me dit, soit une vérité ?

10. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

J’aime dans une belle femme comme vous, Madame, reprit-il, cette charmante impatience, elle témoigne que vous êtes curieuse de la conclusion et des bons endroits. […] Je m’en rapporte à vous Madame, lui répliquai-je. […] Il en a, Madame, reprit Des Frans, son mariage avec Madame de Londé en est une preuve. […] En vérité, Madame, reprit Des Frans sur le même ton railleur, vous êtes une femme bien dangereuse. […] morbleu, Madame reprit-il, en affectant comme elle un air de colère, et en la faisant rasseoir, vous êtes aujourd’hui en train de quereller.

11. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

On n’y voyait point de femmes de secrétaires, de procureurs, de notaires ou de marchands un peu aisés, se faire nommer Madame. Les gens de bon sens voudraient bien savoir, si ces femmes prétendent être Madame à carreau, ou Madame à chaperon ?

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Votre patience à souffrir ne servira qu’à le rendre plus intraitable et à l’aigrir ; et ce ne sera pas par cette voie-là que vous le remettrez dans son bon sens ; plaignez-vous une fois en public, faites connaître à toute la terre ses extravagances, et vous en serez délivrée : Madame votre mère vous l’a conseillé, toute la terre vous le conseillera, et toute la terre vous prêtera la main pour cela ; pouvez-vous prévoir à quelles extrémités sa folie le portera ? […] Venez, continua-t-il en la reconduisant dans la chambre de Célénie, voilà Julia que je ramène, Madame, lui dit-il, nous sommes étonnés de votre empressement à la faire sortir ; vous la haïssez, et c’est assez pour qu’elle reste malgré vous, puisque je le veux ; et si par vos airs rebutants vous l’obligez à se retirer, comme elle en a dessein, comptez qu’une chambre bien fermée me vengera de vous comme d’une bête féroce. […] Vous jouez à vous perdre, Madame, lui dit l’amoureux cavalier ; au nom de Dieu ayez pitié de vous-même. —  C’est vous qui causez ma perte, reprit-elle en pleurant, sortez d’auprès de moi, je vous le répète encore, si vous n’en prenez la résolution aujourd’hui, comptez que demain mon mari saura que vous êtes un homme, et mourir pour mourir j’aurai du moins la satisfaction d’avoir fait mon devoir ; c’est à quoi je me résous ; tous vos efforts ne me feront pas changer. […] Je sors de chez vous, Madame, continua-t-il, mais j’en sors dans le dessein d’en arracher votre indigne époux d’une manière ou d’une autre. […] Pour ce que j’ai à craindre de lui, Dieu en est le maître, j’espère qu’il ne m’abandonnera pas ; il faut attendre un de ces revers qu’il sait faire naître lorsqu’on les espère le moins. —  Je ne vous promets rien, Madame, répliqua-t-il, l’état où je suis est trop douloureux pour ne pas m’engager à chercher les moyens d’en sortir.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

—  Oui, Madame, répondit Sancho. —  Et je ne vois ici personne de ses gens, dit-elle. […] demanda la marquise. —  Non, non, Madame, répondit Sancho, ils sont trop heureux pour avoir des femmes, et ont trop d’esprit pour en prendre ; celui dont je parle est fils d’une maîtresse, et ces femmes-là sont commodes, car on les change quand on veut. —  Je sais qui c’est, interrompit Don Quichotte avec tranquillité, c’est lui qui m’a emporté mon cabinet, où étaient les histoires de tout ce qu’il y a eu de chevaliers errants dans le monde ; mais que lui et son fils viennent quand ils voudront, je ne les crains ni l’un ni l’autre. […] Madame, lui dit le triste chevalier les larmes aux yeux, suppliez de ma part le sage enchanteur de me laisser combattre moi-même contre le maudit magicien Freston ; ma princesse l’incomparable du Toboso ne serait pas bien vengée si elle ne l’était par mon bras, et je mourrais de rage si un autre que moi le renvoyait en enfer.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

. — Est-il riche, Madame ? […] Ecoute, Sanchette, lui dit sa mère en présence de toute la compagnie, Madame la duchesse veut te marier avec ce jeune homme-là ; si c’était moi, j’aurais bientôt dit oui, mais c’est pour toi, fais comme tu voudras, au moins si dans la suite il te frotte un peu l’échine, ne me viens pas étourdir les oreilles, car je ne te force pas ; si tu dis oui, à la bonne heure ; si tu dis non, tant pis pour toi, il a la mine de ne pas manquer de femmes.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

—  Vous avez raison, Madame, lui répondit Don Quichotte, je ne dois point avoir d’autre volonté que la vôtre. […] Pour moi je t’avoue que je suis fort satisfait de la mienne. —  Je le crois, répondit Sancho, on dit que vous valez vous seul plus de cent Amadis, que vous avez mis en fuite l’armée des ennemis, et que vous avez sauvé Madame la comtesse. —  Cela est vrai, répondit Don Quichotte, et s’ils n’avaient pas fui, je n’en aurais pas laissé un en vie.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Ne continuez pas vos impostures davantage, Madame, lui dit-il avec un ris moqueur, elles me font peine à moi-même ; que n’avouez-vous tout d’un coup que vous avez été seule avec Verville vous promener à tel endroit. […] Je vous reprends, Madame, lui dit enfin son époux, je consens d’oublier tout ce qui s’est passé, et je l’oublie bien sincèrement, oubliez-le de même, et tâchons vous et moi, de ne nous donner jamais l’un à l’autre sujet de nous en souvenir. […] Puisque Madame et ces Messieurs, reprit le duc de Médoc après que la marquise eut cessé de parler, nous ont avoué avec sincérité le génie de leur nation, il est juste de leur rendre le change, et d’avouer qu’il est bien plus chrétien de pardonner que de se venger, et qu’ainsi leurs maximes sont préférables aux nôtres ; cependant nous ne sommes pas les seuls qui nous servions du poignard lorsque nous surprenons nos femmes en flagrant délit, les Français aussi bien que nous s’en servent assez souvent, et quoique cela soit absolument condamnable, il semble qu’il soit permis de le faire, parce qu’on suppose qu’un homme n’a pas pu résister aux mouvements impétueux de la nature, ni à la rage qu’un pareil objet lui a inspiré.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Ah pardi, Madame, lui répondit Sancho, nous voilà bien dedans. […] Cet homme qu’on apportait tendait faiblement les bras à Silvie : Je ne suis plus votre ennemi, Madame, lui dit-il d’une voix mourante, et en même temps tomba en faiblesse.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Mais, mon enfant, il faut prendre ton mal en patience, et ne faire semblant de rien, parce qu’on se moquerait de toi, et que Monsieur le duc et Madame la duchesse seraient choqués, s’ils savaient que tu eusses voulu souiller leur château par tes impuretés. […] — Madame, répondit Don Quichotte avec un air froid à glacer, et d’un ton tout magistral, si Altisidore avait été bien sage dans son cœur, les enchanteurs qui l’ont maltraitée auraient été ses défenseurs, et non pas ses bourreaux ; elle n’a que ce qu’elle mérite, et elle a tort de me demander vengeance d’eux, puisque j’aurais fait moi-même ce qu’ils ont fait ; Dieu bénit les bonnes intentions et punit toujours les mauvaises ; permettez-moi de ne vous en pas dire davantage ; elle peut s’expliquer elle-même.

19. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Voilà, Mesdames, poursuivit Dupuis, de quelle manière Des Prez me conta son histoire, et je ne sais point lire dans les yeux d’un homme, si sa douleur n’était très sincère. […] Vous voyez bien Mesdames, poursuivit Contamine toujours d’un ton goguenard, que je ne le fais pas dire à ma femme. […] Oui, répondit Des Frans, et sa femme est une héroïne de vertu, comme Madame en est une de constance. […] Non, Madame, continua-t-il, le désordre ne me plairait nullement ; j’y mourrais de chagrin, mais je veux dire que souvent la tendresse d’une femme est à charge à son époux : suivons toujours mon exemple. […] Ma foi, Mesdames, dit Dupuis en prenant la défense de son ami, il n’a pas lieu d’être content des femmes.

20. (1721) Mémoires

Madame, lui dit cette femme d’un ton tout naïf, vous perdrez vos pas car le chanoine qui les faisait est mort il y a plus de trois semaines. […] Ce ne fut point à moi qu’il le disait, c’était à Monsieur le duc d’Arpajon dont nous avons vu la veuve première dame d’honneur de madame la dauphine Victoire de Bavière. […] Boucherat M. de Pontchartrain fut revêtu de la dignité de chancelier, Madame la princesse de Monaco alla en féliciter Mad[am] e de Pontchartrain sa bonne amie. […] Sa femme, pour lors madame du plus bas étage, et depuis madame à carreau, avait une chaudière où elle faisait cuire des morceaux de viande coupés pour les ouvriers, de la bière et de la tisane pour désaltérer les passants et eux, le tout à juste prix. […] Madame, lui dit son fils, c’est vous qui avez fait mon mariage, ne m’en dégoûtez pas si tôt.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux ; de ce qui leur arriva sur la route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. »

Je sais bien que Madame la duchesse n’épargne rien pour m’en rendre le séjour agréable ; mais dans la situation où se trouve mon cœur et mon esprit, il me semble que le Toboso me convient mieux que tous les autres lieux du monde.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

. —  Chevalier, lui dit Sancho, puisque je suis ici, ce n’est que pour y combattre à outrance, préparez-vous-y, ou avouez que Madame la comtesse Eugénie est plus belle que toutes les dames des chevaliers errants qui sont dans le monde, de quelque pays et de quelque qualité qu’ils soient. —  Nous ne sommes pas prêts à nous accorder, répondit le chevalier aux armes noires, puisque je prétends te faire avouer qu’une dame, que je ne veux pas te nommer, est non seulement plus belle que toutes les dames que tu viens de dire, mais aussi plus belle que la plus belle de toutes les belles dames du monde. —  Chevalier, reprit Sancho, j’ai eu la courtoisie de vous nommer la dame pour qui je suis en champ, nommez-moi aussi la vôtre, s’il vous plaît. —  Tu verras son portrait sur mon cœur, lui répondit le chevalier aux armes noires ; mais pour son nom tu ne mérites pas de le savoir de ma bouche, quoiqu’il ne te soit pas inconnu. —  Discourtois chevalier, lui dit Sancho, vous n’êtes qu’un incivil, et ne savez pas les règles de la Chevalerie. —  Je les sais mieux que toi, veillaque, lui repartit le furieux Don Quichotte. —  C’est ce que nous allons voir, lui répliqua Sancho ; faisons les conditions de notre combat. —  Je n’en veux point avec toi que celle de la mort, répondit-il.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

Tenez, Monsieur, ajouta-t-il, c’est madame la duchesse qui m’attire tout ceci, car si je n’avais pas voulu tirer aussi bien que les autres pour lui faire plaisir, je n’aurais pas mis la main où je n’avais que faire ; oui mardi, c’est elle qui me cause tout ce beau ménage ; au diable les femmes, elles m’ont toujours porté guignon.

24. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Madame votre mère est morte, dit le conseiller.

25. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Le tout sans Monsieur ni Madame. […] Céberet secrétaire du Roi, l’un des premiers intéressés dans la Compagnie de Guinée, qu’il a toujours aime la marine, qu’il a fait plusieurs voyages de long cours, et a épousé à la Martinique une parente de Mme la marquise de Maintenon. […] Il lui dit qu’il ne savait à quoi il tenait qu’il ne l’envoyât pourrir en prison, et que si les vaisseaux n’étaient pas sur le point de partir, il l’y enverrait, du moins, jusqu’à ce qu’il eût eu réponse de Mme la marquise de Maintenon. […] Frémont, garde du Trésor royal ; et ainsi cousin germain de Mme la maréchale de Lorges. […] Que ses conclusions lui auraient été adjugées si le Conseil n’avait sagement réfléchi que tous messieurs les lieutenants en auraient été au désespoir, et que Mme la marquise de Maintenon trouverait peut-être mauvais qu’on eût traité à la dernière rigueur une de ses créatures, tout indigne qu’elle était de sa protection ; que si le soldat mourait, on reconduirait Bouchetière en France, toujours aux arrêts, et qu’on le mettrait dans les prisons royales de la ville où on arriverait avec son procès, dont on envoierait copie en cour ; et que si ce soldat ne mourait pas, Bouchetière était assez puni par ce qui venait de se passer.

26. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Pelé est un vilain pelé, & un aussi laid mâtin que le chien de votre cocher, que Madame trouve beau, parce qu’il est épouvantable. […] Madame, lui disait-elle, le malheureux heume le pain comme le vent : il ne fait d’un gros morceau qu’une becquée. […] On l’appelle ici Madame tout court, ou on y joint la générale ; & la fille est très avantageusement mariée & est très heureuse.

27. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Il est neveu du grand Monsieur du Quesne, et on joint à son nom celui de Guitton, qui est le nom de Madame sa femme, petite-fille du grand Guitton, maire de La Rochelle, qui défendit si bien et si longtemps cette ville lorsque Louis XIII y mit le siège et la prit en 1628. […] Madame la directrice sa femme nie paraît avoir été une très belle femme. […] Madame, lui disait-elle, ce malheureux heume le pain comme le vent.

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