Ils disent qu’il leur est impossible de résister à la tentation, et veulent que des femmes y résistent, quoiqu’ils les estiment remplies de faiblesses ; ils prétendent que la vue d’une belle se rend tout d’un coup si bien maîtresse de leur cœur, qu’ils ne peuvent se défendre de ses caresses empoisonnées, et ôter de leur esprit l’idée que leurs charmes y ont imprimée. […] Un valet de pied de Madame la comtesse, poursuivit-il, lisait tout haut l’autre jour auprès de mon lit l’histoire du bonhomme Job, il dit que Dieu avait donné le pouvoir au démon de le persécuter, et de lui ôter tout ce qu’il avait. Celui-ci lui ôta ses maisons, ses troupeaux, ses enfants ; en un mot tout ce qu’il aimait et lui donnait de la satisfaction ; mais il avait trop d’esprit pour lui ôter sa femme ; il savait bien qu’elle seule ferait plus enrager le bonhomme Job par son babil et ses reproches, que toutes les pertes qu’il avait faites.
La chaleur qu’il faisait l’avait obligée d’ôter son loup. […] Nous repassâmes sur le pont où nous trouvâmes des rieurs que j’accommodai si bien, que j’ôtai l’envie de rire aux autres. […] N’êtes-vous pas le plus fourbe de tous les hommes, non seulement de m’avoir trompée, mais encore de m’avoir ôté les moyens de faire voir votre perfidie ? […] Ne m’avez-vous pas par là ôté les moyens de vous écrire, et de vous faire savoir ce qui m’arrivait ? […] Sa colère alla si loin que je fus obligé de lui ôter de force mon épée des mains pour l’empêcher de me tuer, ou de se tuer elle-même.
L’officier le laissa avec des gens capables de lui tenir tête à boire, et lui par un trou qui répondait du grenier à la chambre de nos aventuriers, ou plutôt par une planche du grenier qu’il enleva, il y descendit ; il attacha toutes les armes de Sancho pièce par pièce avec de la ficelle qui répondait au haut du plancher, qu’on pouvait ôter et remettre sans bruit, et afin que les armes n’en fissent point en les enlevant, il mit du coton où il en fallait pour les soutenir. […] Nos chevaliers fermaient toujours la porte de la chambre sur eux, en ôtaient la clef, et après cela se couchaient et dormaient, si les visions de Don Quichotte le leur permettaient.
En attendant son arrivée toute la troupe autour de Sancho se mit à le questionner, et pendant qu’il répondait, un satyre lui ôta son épée enchantée, et lui en remit une autre d’une garde pareille, sans qu’il s’en aperçût. […] Il prit son épée, et l’ôta du fourreau sans aucune peine, et la laissa nue pour n’être pas pris au dépourvu.
La fantaisie qu’il avait dans la tête ne lui avait point ôté l’amour qu’il avait pour elle ; on peut dire même que plus il la persécutait, plus il l’aimait, ou pour parler plus juste, il ne la persécutait que parce qu’il l’aimait ; ainsi il ne la vit pas plutôt hors de danger que son désespoir parut par toutes les marques qu’on peut en donner ; jusque-là que sa femme ayant eu une crise, et quelqu’un ayant crié mal à propos qu’elle venait d’expirer, il voulut se passer son épée au travers du corps ; mais en ayant été empêché par ceux qui étaient dans la chambre de sa femme, il en sortit et alla se jeter par une fenêtre, disant qu’il ne voulait pas lui survivre. […] La feinte Italienne ne se fit pas presser sur le prix, mais elle fit mille difficultés sur la manière de l’ôter de dessus son corps, où elle ne voulait pas, disait-elle, qu’aucun homme ne portât ni les mains ni les yeux. […] Julia ne lui dit rien que d’avantageux, et l’assura que depuis qu’il était parti elle ne l’avait point quittée de vue, qu’elle avait tous les soirs fermé leur porte en dedans aux verrous et à double tour, qu’elle en avait ôté la clef, qu’elle n’avait ni écrit, ni parlé à qui que ce fût de dehors, et en un mot, qu’elle ne s’était point aperçue qu’elle eût aucun commerce avec personne ; mais qu’elle ne savait point aussi par quel endroit elle avait pu mériter sa haine, d’autant moins qu’elle avait fait son possible pour s’en faire aimer ; que tout ce qu’elle en pouvait croire était que son assiduité commençait à lui déplaire.
A peine fut-il dans la salle, qu’il aurait bien voulu n’être pas tant avancé, et il aurait retourné en arrière s’il n’avait pas été saisi par deux démons qui lui firent une si grande peur qu’il n’eut pas la force de soutenir son épée qui lui fut ôtée, et parut de la main s’aller rendre elle-même dans celle d’un géant de plus de quinze pieds de haut, qui paraissait au milieu d’une grande salle, assis sur un cube, l’épée de Sancho d’une main et une grosse massue de l’autre, sur laquelle il s’appuyait. […] Le sage Merlin qui a vu le mauvais usage que ce méchant faisait de mon argent le lui a ôté, et vient de me le rendre, et je vous le donne.
Ils le lièrent comme un criminel, lui mirent un bâillon, après quoi ils lui ôtèrent de dessus le corps l’habit et la chemise, et à grands coups de verge dont ils le frappaient par mesure, ils le mirent en un moment tout en sang. […] Il le reconnut, le délia, lui ôta le bâillon et lui demanda qui l’avait mis là, et lui avait si bien moucheté le corps et les épaules.
Ce fut ainsi qu’en s’accommodant aux visions du chevalier on lui ôta de l’esprit l’idée de l’enchantement et de la conquête de l’imaginaire Dulcinée. […] Ils cherchaient les moyens de le faire partir de son bon gré, afin d’ôter de devant les yeux du pauvre gentilhomme tout ce qui pouvait entretenir ou réveiller ses visions sur le fait de la Chevalerie errante ; ils étaient même résolus d’emmener avec eux son écuyer à Madrid, tant pour s’en divertir que pour ne pas le laisser auprès de son maître, à la santé de qui chacun tâchait de contribuer ; mais le destin en ordonna autrement ; comme on le verra bientôt.
Pour vous ôter tout à fait de l’esprit, me dit-il, les fausses impressions que le public peut y avoir faites, je n’ai qu’à vous faire un récit fidèle de tout ce qui m’est arrivé avec Mademoiselle de l’Épine ; vous connaîtrez en même temps mon innocence, le malheur de cette pauvre femme, et le mien. […] La présence de tant de gens dont vous êtes éternellement obsédée, et votre application à m’ôter les moyens de vous parler, m’ont obligé à me taire. […] Deux laquais qui me connaissaient et qui attendaient leur maître qui était dans un jardin proche de là, l’étrillèrent en chien renfermé, et lui ôtèrent, je crois, l’envie d’aller jamais troubler personne en pareil état. […] Je remontai ensuite ; je fermai la porte à double tour, et en ôtai la clef, sans qu’elle s’en aperçût. […] Mais sitôt que j’entrai dans cette chambre, je me trouvai saisi par quatre grands coquins, qui commencèrent par m’ôter mon épée.
On en saura plus d’eux que je n’en pourrais dire, supposé qu’ils disent la vérité ; ce que je ne crois pas : elle ne leur ferait aucun honneur, & pourrait leur ôter un gros profit. […] L’obscurité de la nuit nous l’avait donné, & notre négligence nous l’a ôté. […] Environ une heure après, M. de Porrières lui fit ôter son petit. […] Il avoua que c’était un présent : il l’ôta de son doigt & voulut le rendre ; &, sur le refus de l’Arménien de le reprendre, il le jeta à ses pieds. […] Lorsque cela est fini, ils ôtent de dessus le corps le linge qui lui couvrait la tête et la bouche, et qui a retenu le riz qui a été jeté dessus.
Je me relevai enfin, et sans lui rien dire, je lui présentai sa bague que j’avais ôtée de mon doigt ; mais elle ne voulut pas la reprendre. […] Au contraire je tâche à paraître tout à fait dégagé de Silvie, pour lui ôter de l’esprit tout soupçon. […] Je partis de Paris sans la voir ; mais pour lui ôter tous les soupçons qu’elle eût pu prendre, je lui écrivis la lettre la plus tendre que j’aie écrite de ma vie, et d’autant plus tendre qu’elle l’était moins, parce que je l’avais étudiée. […] Il me semblait que Gallouin venait me l’arracher, et que ne pouvant me l’ôter, il la poignardait entre mes bras. […] Je l’ôtai des mains de mon laquais, je le baisai les larmes aux yeux.
Dieu vous a ôté la vôtre, c’est une grâce qu’il vous a faite, et qu’il ne fait pas à mille honnêtes gens qui la lui demandent tous les jours ; vous devez l’en remercier, plutôt que de la porter en terre avec tant de chagrin.
Je fis ce que je pus pour ôter de l’esprit de cette femme, toutes les impressions qu’elle pouvait avoir de m’avoir entendu parler avec tant de feu ; mais je ne réussis pas. […] Quand je serai à vous, vous pourrez lui faire rendre compte de mon bien ; il ne peut plus m’ôter celui de ma mère. […] Elle dit qu’elle ne voulait pas nommer ses créanciers, à qui elle voulait envoyer cet argent par son confesseur, ou tel autre qu’elle croirait secret ; et que même, afin d’être maîtresse de cet argent, et qu’on ne s’informât pas à qui, ni par qui elle l’envoierait, elle ne voulait signer que trois jours après l’avoir reçu, et qu’elle en eût disposé, crainte qu’on ne le lui ôtât, et qu’après elle signerait tout ce qu’on voudrait ; mais que si on tardait encore deux jours à lui donner cet argent, elle ne signerait rien du tout.
Arrête, Sancho, dit-il en retenant son écuyer, qui avait déjà ôté son bonnet pour boire dedans, arrête, mon ami, tu ne connais point la propriété de cette eau.
Puisque le voyage est en train, et qu’on ne peut plus nous ôter le fruit de l’économie de M. […] Seize et huit, ou huit et seize, font toujours vingt-quatre : ainsi le soleil, en s’en retournant l’hiver, ôte peu à peu ce que son approche avait donné peu à peu en été. […] Pour remplacer celui-ci, il m’a aujourd’hui ôté le sieur du Hamel qui était mon second. […] Je tenais un verre, j’allais le vider, M. de Quistillic me l’a ôté de la main, M. de Chamoreau m’a enlevé mon assiette et le diable de La Chassée m’a ôté ma chaise : le maître d’hôtel est venu pour prendre ma serviette ; et le père Tachard, notre aumônier, et Landais, riaient de toute leur force. […] Ôtez-vous de là ; et sachez qu’un homme tel que vous n’a point de rang devant moi.
Les femmes n’étaient servies que par des femmes ; le grand monde leur était inconnu ; leur domestique faisait toute leur occupation, et leur propre jardin bornait leur promenade ; assez parées de la seule nature, elles faisaient consister leur beauté dans leur vertu, et leur mérite dans leur attachement pour leurs époux, sans témoigner aucun empressement pour ces sortes de parures que la mode invente tous les jours ; leur honneur ne courait aucun risque ; armées de leur seule modestie et de leur pudeur, elles retenaient tout le monde dans le respect, et ôtaient la hardiesse de leur rien dire de malhonnête.
Il y représente avec sincérité la misère du peuple, l’impossibilité où il était de cultiver et de semer les terres faute de grains et d’animaux de labour, qu’on lui ôtait comme je viens de le dire. […] Bel et terrible exemple pour les gens qui ôtent aux pauvres leur nécessaire pour l’employer à entretenir leur superflu. […] Il fit ôter toutes les vitres et les portes qui répondaient à sa salle d’audience. […] Si Dieu permettait que les éléments insensibles partageassent ainsi la vengeance des pauvres, les maltôtiers songeraient plus qu’ils ne font à leur ôter leur nécessaire. […] Ensuite il vira à bâbord et donna si proche toute sa volée de tribord à celui qui nous tenait du même côté qu’il ne perdit pas un coup, et ôta l’envie à l’Anglais d’attendre une nouvelle charge.
Qu’il lui avait tout promis pour éviter la mort présente ; mais que quatre jours après, plusieurs de ces bandits, qui étaient allés chercher des vivres, étaient revenus bien blessés, et qu’il avait appris d’eux, qu’ayant voulu attaquer un carrosse plein de femmes et l’amener, pour avoir les chevaux dont ils manquaient, ils s’étaient battus à deux reprises contre des Français, et un démon sous la figure d’un homme qui leur avait repris le carrosse, ôté Eugénie qu’ils tenaient encore, et tué huit de leurs camarades, et entre autres Don Pedre.
Rompez l’engagement où vous êtes avec Mademoiselle Grandet, mais rompez-le d’une manière qui m’ôte toute crainte de retour, j’en serai informée, et je vous promets de vous en tenir compte. […] Je ne lui dis point mon nom, je me crus seulement obligé, à cause de la patrie, de lui donner quelque avis sur sa conduite, qui était extrêmement libertine, surtout dans un pays où la jalousie règne, et où les maris se croient tout permis pour venger l’honneur qu’ils croient qu’on leur ôte, par le commerce qu’on peut avoir avec leurs femmes, ou avec une autre de leur famille.
Astres ennemis, s’écria-t-il, fallait-il me montrer cette merveille pour me l’ôter sitôt !
C’était à moi que cet argent aurait appartenu ; mais je ne voulus pas te l’ôter dans le moment, dans la pensée que tu aurais assez de probité pour le rendre à Cardénio après qu’il serait rentré dans son bon sens et qu’il aurait retrouvé sa chère Lucinde.
J’ai été à bord de l’amiral où j’ai appris que Monsieur du Quesne avait ôté à son écrivain ce qu’il avait pris à la flûte. […] L’obscurité qu’il a fait cette nuit nous l’avait donné, notre négligence nous l’a ôté. […] Monsieur Joyeux désirant d’ôter de son bord cette pierre d’achoppement, si je puis nommer ainsi un obstacle à la tranquillité publique, s’est accommodé avec Monsieur le chevalier d’Aire pour lui donner sur son navire ce Monsieur de La Ragotterie et prendre de lui M. […] Ensuite on relève le corps de terre et on le pose sur le foyer étendu tout de son long sur le dos, ôtent les pagnes et le couvre (sic) tout de toile blanche, les pagnes étant de couleur. […] Lorsque cela est fini ils ôtent de dessus le corps le linge qui y était et le riz, et retournent le corps sur le ventre.
Une demi-heure ou environ après, Silvie entra enveloppée dans une cape telle qu’on en portait en ce temps-là, une jupe retroussée, et enfin si bien déguisée, que Cléon ne put la reconnaître que lorsqu’elle eut ôté sa cape, et laissé tomber sa jupe.
Vous me jouez, dit-il, vous ne me faites ces belles propositions que pour m’obliger à travailler moi-même à m’ôter les moyens de vous voir ; et quand vous aurez ce que vous demandez, vous vous moquerez de moi. […] Il était pour lors mon amant, il est à présent mon époux ; et pour vous ôter tout scrupule, nous consentons à vous dire pourquoi Mademoiselle Dupuis recevait des lettres qui n’étaient pas pour elle.
Que ce témoin convaincant l’avait surprise au dernier point, qu’elle s’était servie de toute son autorité sur l’esprit de Sainville, pour lui ôter cette lettre des mains, en lui promettant de la lui rendre ; mais qu’elle m’aimait trop pour lui laisser une preuve si forte de mon attachement pour lui.
Elle s’est enfin laissé mourir, et franchement elle m’a fait plaisir ; et il est si vrai que je ne l’aimais plus lorsque je l’ai épousée, qu’une heure après la bénédiction, je fis mon testament, par lequel je ne lui laissais que très peu de chose pour vivre, et lui ôtais le maniement du bien que je laissais à son enfant.