Si vous l’avez fait, ne me l’avouez pas, je tâcherai de me tromper moi-même. […] Je croyais aller avoir une querelle sur les bras, je fus trompé. […] Me trompé-je, continua-t-il, parlant à moi ? […] Car quelque mine qu’il fasse de me haïr, le pauvre garçon se trompe. […] Vous ne vous trompez pourtant pas, reprit cette dame.
Croyez-moi, ajouta-t-elle, adressez-vous en lieu plus avantageux : vous croyez m’aimer, vous vous trompez : et je me tromperais moi-même si je le croyais. […] N’est-ce pas assez pour vous de tromper si cruellement cet homme, sans y ajouter encore l’infamie ? […] Il lui dit qu’au contraire cet article l’aurait trompée elle-même. […] Je ne m’étais point trompé, n’ayant pas voulu croire qu’elle eût rien fait d’indigne d’elle. […] Je fus agréablement trompé, lorsque je lui déclarai ma crainte.
Il s’était figuré que ce château lui portait malheur, et il ne se trompait pas tout à fait comme on l’a vu, aussi aurait-il bien mieux aimé aller ailleurs ; mais il n’en était pas le maître, et il fallait suivre la compagnie. […] Ils ajoutèrent, qu’ils convenaient qu’il y avait en France beaucoup de maîtresses et même d’épouses, qui trompaient cette confiance, et qui étaient véritablement infidèles ; mais qu’ils ne doutaient pas qu’il n’y en eût pour le moins autant en Espagne, étant le propre de tout le monde, et surtout des femmes, de se porter avec ardeur à tout ce qui est défendu, et de se dérober à un aussi dur esclavage, que celui où elles se voient réduites. […] Les Espagnols ne s’inscrivirent point en faux contre un si bon auteur, mais ils prétendirent encore que l’amour des Français n’était point si violent que celui des Espagnols, parce que, disaient-ils, on ne voyait point de Français se jeter, pour l’infidélité de leurs épouses, dans le dernier désespoir, comme on le voyait souvent en Espagne, surtout en Portugal, où un mari trompé se venge sur lui-même, et attente à sa vie de rage et de dépit.
Vous ne vous trompez point, me dit-il, elle est d’elle en effet. […] Elles ont trompé tout le monde, dit-il, il m’est indifférent de le désabuser. […] Ce ne serait point elle que vous tromperiez, ce serait vous-même. […] Cela me mettait au désespoir ; mais je me trompais, c’était tout le contraire. […] Vous vous trompez, lui dit Des Frans, ce n’est pas celle dont nous parlons, c’est sa bru.
j’en fus au désespoir ; je me figurai qu’on l’avait ensorcelée ; je la plaignis de son aveuglement ; je me persuadai qu’on la trompait ; l’amour que j’avais pour elle la justifiait encore dans mon cœur ; je redoublai tous mes efforts pour la désabuser, et pour avoir un éclaircissement avec elle j’épuisai inutilement mon imagination ; je tentai toute sorte de moyens, mais son obstination fut plus forte que mes soins ; elle ne voulut jamais entendre parler de moi, ni lire mes lettres. […] Je ne sais si c’est la seule curiosité qui m’occupe, ou si c’est l’intérêt que je prends dans votre commun malheur, mais il me semble que vous auriez dû vous instruire avec elle des impostures qu’elle dit vous avoir été faites, quand ce ne serait qu’afin de prendre des mesures pour l’avenir : car je suis fort trompée si l’aventure n’est poussée plus avant, et elle ne me paraît pas aux termes d’en demeurer où elle en est. — Je le crains comme vous, lui répondit tristement Sainville. […] Lorsqu’elle sera ici, je l’obligerai à me parler de vous à fond, et je ne crois pas qu’elle me refuse de s’expliquer, surtout après m’avoir dit qu’elle avait mille choses à m’apprendre, qui ne peuvent, ou je serais trompée, regarder que vous, et je vous promets de vous redire tout ce qu’elle m’aura dit. […] Vous êtes jeune, Mademoiselle, poursuivit-elle ; c’est la plus belle qualité que puisse avoir une personne de notre sexe quand elle est jointe à autant de beauté et d’esprit que vous en avez ; mais c’est celle aussi qui donne plus de moyen de la tromper, parce qu’à cet âge, où l’expérience manque, on est rempli des illusions de l’amour propre qui persuade que tout est, et sera en effet comme on le désire. […] Comme par votre conversation Deshayes avait appris qu’il ne connaissait point votre écriture, il nous fut aisé de le tromper.
Elle n’avait garde d’en rien témoigner ; mais elle ne se trompa pas. […] Il se trompa, elle n’avait pas dessein de lui faire aucune avance. […] Mademoiselle Dupuis crut se méprendre ; mais le nom de la Bustelière, dont on la nomma, qui était le nom de son père, lui fit voir qu’elle ne se trompait pas. […] Je me trompais cependant ; car il est certain qu’elle est trop sage. […] Je devine que non, dit Dupuis, me trompé-je ?
Il lui indiqua une maison écartée, où elle se rendit sans en prévoir la conséquence, et seulement dans l’intention de recevoir ses adieux et de lui faire les siens ; mais sa faiblesse la trompa aisément. […] Il revenait un jour avec un de ses amis où il avait été dîner, et d’où il sortait avec lui dans son carrosse ; en passant dans une rue détournée, et dans laquelle il ne demeurait que du menu peuple, il vit entrer sa femme déguisée dans une maison de peu d’apparence, il eût eu de la peine à la reconnaître, et aurait cru s’être trompé, s’il n’avait pas vu sa femme de chambre avec elle. […] Il se contenta de l’écouter, et de lui dire qu’il ne s’y fiait plus après avoir été une fois trompé ; que désormais elle pouvait agir à sa manière, et qu’il ne la considérait plus assez pour prendre part par la suite à ses actions ; que tout ce qu’il lui demandait était de faire l’amour sans conséquence, et de sauver sa conduite par les apparences ; qu’en son particulier pour éviter l’éclat et le scandale, il ne prendrait point d’autre vengeance d’elle que de la mépriser comme une malheureuse.
Le voleur ne trompe pas la bonne foi, parce que personne ne s’y fie ; le marchand trompe la bonne foi, & ses amis les premiers. […] La suite me fera connaître si je me suis trompé ou si je suis juste ; mais je crois ne me pas tromper. […] sa modestie a été trompée ! […] Donc les saints sur terre sont encore hommes, & peuvent se tromper. […] me voilà bien lourdement trompé !
Les yeux qu’elle avait gros, humides et rouges, me firent croire qu’elle avait pleuré ; je ne me trompais pas. […] Mais j’ai cru devoir les tromper les premiers, afin qu’ils aidassent de bonne foi à tromper les autres. […] Outre cela, quand vous ne nous amèneriez pas Monsieur et Madame de Jussy pour l’amour de Madame de Mongey, je vous prie de les amener pour Madame de Contamine et pour moi ; je suis fort trompée si elle n’a aussi bien que moi, envie de voir un homme si extraordinaire.
Écoutez, je m’engagerai, me dit-il, par tous les serments que vous voudriez exiger de moi, que je vous servirai en tout et partout, envers et contre tous, que je vous garderai un secret inviolable, que je faciliterai son enlèvement, s’il est nécessaire d’en venir jusque-là, pour vous la mettre entre les bras ; mais je veux que vous me juriez aussi de ne l’engager à rien sans ma participation ; car de l’humeur entreprenante comme elle est, si vous étiez assez fourbe pour la tromper, vous en viendriez facilement à bout (et cela ne se terminerait que par ma vie ou la vôtre.) […] Votre déguisement me passe ; comment des indifférents vous auraient-ils reconnu, puisque je m’y suis trompée ? […] Je crus avoir tout lieu d’espérer qu’elle serait à moi du consentement même de son père, et je revins à Paris dans cette pensée qui me trompa. […] Je me trompais, il ne pouvait pas vivre sans faire de mal. […] Mais non, je me trompe, on a voulu m’abuser, on en a trop fait pour me faire croire qu’on agissait sans passion.
Il vit bien qu’il ne se trompait pas, lorsqu’il recommença à crier, en se jetant presque tout le corps hors de la portière. […] Des Frans entendit cet ordre général, et remercia ces messieurs d’un air qui leur fit connaître qu’ils ne se trompaient pas dans la bonne opinion qu’ils avaient de lui.
Je cite les athées, quoique je sois convaincu qu’il n’y en a point : je dirais même qu’il ne peut pas y en avoir ; et je crois que je ne me tromperais pas. […] Je me trompais : c’est un feu effectif, que vomit une montagne qui est dans l’Ouest-Sud-Ouest, à quinze lieues d’ici, qui pour cette raison est appelée l’île de Feu. […] Nous avons tous été trompés. […] Ses vers sont très beaux et très harmonieux, mais il s’est souvent trompé. […] On se tromperait de le croire : elle n’en jouit que dans les Indes ; et non en Europe, où la majesté et l’autorité des États est conservée.
En effet, il ne se trompait pas ; car Minos ayant fait semblant de recueillir les voix, se mit gravement sur son siège, et prononça hautement la sentence qui condamnait le pauvre écuyer à être de nouveau fustigé. […] Après quoi il s’adressa à l’infortuné Sancho : Perfide, lui dit-il, toi qui as tâché de nous tromper, et qui n’as pas eu pitié de ton prochain, prépare-toi à recevoir vingt-quatre coups de fouet bien appliqués.
Il ne se trompa pas, car sitôt qu’il fut connu de ces Messieurs, ils s’offrirent fort généreusement à lui rendre service. […] Il lui disait que s’il était à sa place, il exécuterait au plus tôt les ordres de Pluton, qu’il remettrait tout l’argent entre les mains du curé, comme il l’avait promis, et qu’au lieu de six coups de bâton à sa mauricaude, il lui en donnerait plus de vingt, afin de n’avoir rien à se reprocher sur cet article, et de peur que les démons ne le fissent encore payer pour elle. — J’y suis bien résolu, disait Sancho, et si je ne me trompe au compte, ce ne sera que sur le plus, car pour le moins, j’y mettrai bon ordre.
Vous connaissez Monsieur Gouault : je le regrettais, je n’espérais pas trouver en Monsieur Céberet ce que j’avais perdu, j’ai été agréablement trompé. […] Nous nous sommes trompés ; nous lui avons parlé sur les deux heures après midi, c’est un mandarin à qui on a donné sépulture qui était mort le soir auparavant. […] On ne m’a point trompé, Monsieur le commandeur de Porrières est un fort honnête homme avec lequel on a toutes sortes de libertés honnêtes. […] Nous jeûnerons avant que d’être de retour en France ou me je trompe bien fort, ainsi soit-il. […] Nous avons donné dessus, et nous espérions bien en prendre quelqu’un, nous nous trompions.
Quoique l’Espagnol crût avoir pris le Français pour dupe, celui- ci ne se crut point trompé ; et en effet, s’il l’a été, ce n’est pas de beaucoup ; du moins, supposé qu’il ait fait une folie, le public lui en aura obligation, étant très certain que sans lui les mémorables aventures de l’incomparable Don Quichotte, et celles du chevalier Sancho Pança, ci-devant son écuyer, seraient restées dans l’oubli, quoiqu’elles soient dignes de la curiosité des gens qui n’ont rien de meilleur à faire que d’employer leur temps à une lecture fort inutile, sans en excepter la morale du savant Don Quichotte, dont personne ne profite, ou du moins très peu de gens.
Le duc d’Albuquerque à qui l’agréable Française avait adressé la parole, la remercia au nom de toute la compagnie de la peine qu’elle s’était donnée ; il l’assura de faire ses efforts et d’employer toutes choses pour ne point tromper la bonne opinion qu’elle, la marquise, et Silvie avaient de lui.
Il parla fort longtemps pour un homme aussi bas qu’il paraissait être ; il avoua toutes les fourberies qu’il avait faites à Silvie et à Sainville, et leur en demanda pardon, aussi bien qu’à la tante de Silvie, qu’il pria d’obtenir son pardon de ses deux autres soeurs, qu’il avait trompées les premières ; il confessa que la baronne n’avait rien dit contre elles en leur présence dont il ne fût l’inventeur, et non pas Sainville, qui n’avait jamais parlé qu’avec vénération de Silvie et de sa famille ; il avoua son commerce criminel avec cette femme, et fit entendre en termes obscurs qu’il l’avait empoisonnée.
. — Tu te trompes, ami Sancho, lui dit Don Quichotte, un chevalier et un sergent, ou un homme de justice, sont en tout différents ; l’un n’y va qu’attiré et poussé par la vue d’un gain sordide ; mais un chevalier errant n’y va qu’en vue de l’honneur, et pour délivrer les bons et les innocents des torts que ces bandits leur font. — Eh bon, bon, reprit Sancho, dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es.
Il avait mis pied à terre pour aider à la duchesse à descendre de carrosse, et Sancho n’était point encore remonté sur son cheval, lorsque la duchesse, qui s’informa du duc son époux, ayant appris qu’il était lui-même dans la forêt à la quête des bandits, en eut une vive douleur, craignant qu’il ne s’en trouvât quelqu’un assez déterminé pour aller à lui, comme il en était venu à elle, et cherchant dans sa tête le moyen de le retirer d’un lieu où il courait tant de péril, elle n’en trouva point de meilleur ni de plus facile, que celui de faire tirer plusieurs coups de mousquet, ne doutant pas qu’il ne vînt au feu, comme en effet elle ne se trompa pas.
Il faut dire à sa louange que quelque remontrance qu’il pût faire à Louis le domaine d’Occident passa, parce que ce monarque fut trompé par ses flatteurs. […] Toute la cour crut que cette réception était un effet de sa fierté naturelle, les gazettes mêmes en ont parlé, et tout le monde se trompait. […] Celui-ci croyait son affaire faite, mais il se trompait, parce qu’il ne savait pas que cette fenêtre avait un porte-voix qui répondait à un cabinet où se trouvait à point nommé un scribe qui écrivait aussi vite que M. […] Je savais bien que je ne m’étais pas trompé, lui disait M. […] Pelletier, Legendre espéra nager en grande eau et ne se trompa pas.
Le lecteur se trompe cependant.
Le jaloux trompé Histoire Pour ne point causer de scandale, vous me permettrez de vous cacher le nom des gens à qui l’aventure que je vas dire est arrivée, et même le lieu et la province où elle s’est passée, il suffit que ce soit en France et que le héros soit français. […] Le cavalier n’en demanda pas davantage pour cette fois-là, espérant que le temps ferait le reste ; mais il se trompa, il avait à faire à une femme à qui la mauvaise conduite de son mari ne donnait aucun privilège ; elle pouvait bien être rebutée de ses manières, et ne le regarder qu’avec indifférence, et même avec horreur ; mais elle avait trop de vertu pour se venger de ses soupçons autrement qu’en les méprisant.
La belle La Bastide commençant, sans savoir pourquoi, à s’intéresser pour ce Français, eut envie de le voir, et le plaignit dans son cœur de s’être adressé à une femme préoccupée pour un autre ; elle en parla à Silvie, qui tout d’un coup devina que c’était le comte du Chirou, et ne se trompa pas.
Sancho ne sachant à la fin comment accorder cet enchantement de Dulcinée avec ce qu’il avait fait, se figura que c’était lui-même qui s’était trompé, et que Dulcinée était véritablement enchantée ; et la plus forte raison qu’il avait pour le croire, était que Parafaragaramus était trop honnête enchanteur pour lui en avoir parlé à lui-même si ce n’avait pas été une vérité.