Monsieur, voyez-vous, chacun sent son mal ; tous les souliers du monde paraissent bons et bien faits, et il n’y a que ceux qui les portent qui sentent où ils les blessent. — Mais, Chevalier Sancho, lui dit Eugénie, vous déchirez là les femmes sans pitié. — Eh non, Madame, reprit-il, je ne parle que de la mienne ; et en effet, il n’y a qu’elle qui me fasse enrager. — C’est votre faute, lui dit la belle Provençale, vous deviez étudier son humeur avant que de l’épouser. — Eh oui, oui, lui dit Sancho, t’y voilà laisse-t’y choir ; une fille qui a envie d’être mariée ne se déguise pas ? […] Toute la compagnie se faisait un plaisir d’augmenter l’embarras de Sancho, qui les divertissait ; mais enfin ennuyé de répondre à tout le monde, et sans parler à personne en particulier, il dit tout résolument et en colère, qu’il n’avait parlé que de sa Thérèse, et au bout du compte, ajouta-t-il, qui se sent morveux se mouche.
Cela commence à sentir mauvais. […] La chaleur se fait sentir bien fort et est cause que MM. […] Je n’ai point cette année senti aucune douceur du printemps : j’ai senti un froid terrible à la rade de Groix : en trois jours nous sommes passés dans une zone tempérée ; et trois autres jours ensuite, dans une température si chaude que, si je m’en étais cru, je me serais mis tout nu ; et cette chaleur augmente de jour en jour. […] Après qu’il l’a bien fleuré et senti, il l’avale, et y reste pris : on le tire à bord le plus vite qu’on peut, car ses dents couperaient le fer. […] Les pluies ne se font plus sentir, et la chaleur est considérablement diminuée.
Don Quichotte n’en sentit pas même le coup. […] Leurs chevaux, qui n’étaient ni Rossinante ni Flanquine, étaient extrêmement vifs et forts, et avaient la bouche tendre ; et si les coups de poing qui portaient à faux faisaient faire des contorsions et des demi-tours à droit, leurs montures qui en sentaient le contrecoup par le mouvement de leurs corps qui entraînaient leur bride, leur faisaient faire des saccades de la manière du monde la plus plaisante et la plus risible.
Quoi qu’il en soit, le duc, qui le dit tout haut après le départ du courrier, témoigna en être fort content, et toute la compagnie qui eut les mêmes sentiments, en fit des compliments à Sancho qui ne se sentait pas de joie. […] Tu as douté des ordres de l’enfer, tu nous as traités de traîtres et de trompeurs ; mais ce mépris ne sera pas sans punition, tu la sentiras lorsque tu y songeras le moins ; tu reverras ta femme en peu de temps, songe à t’acquitter des promesses que tu m’as faites sitôt que tu la verras, ou prépare-toi à redevenir un misérable paysan. […] La douleur qu’il en sentit achevant de le mettre tout de bon en colère, il se jeta sur sa femme de bonne guerre, et la rossa tant qu’il put, et qu’on lui en donna le temps.
J’ai dit qu’il avait le visage grillé et brûlé, en sorte que lorsqu’il se releva il était affreux, sa peau ressemblant à du vieil parchemin ridé et enfumé ; mais comme il ne sentait pas grand mal, bien loin de faire compassion, il ne faisait qu’exciter l’envie de rire. […] Sancho moulu de coups ne laissa pas de se lever et de le suivre la massue sur l’épaule ; mais à son grand étonnement il le vit tout d’un coup abîmé dans la terre et disparaître à ses yeux, ne laissant après lui qu’une grande flamme qui s’évanouit dans le moment, et qui fut suivie d’une noire et épaisse fumée qui sentait bien fort le soufre.
Tu sais bien ce qu’il t’en a coûté pour tes médisances, tes menteries et ton avarice ; et ce qu’il en doit coûter à ta femme, que tu dois payer sitôt que tu la verras, sous peine d’être étrillé encore en chien renfermé ; souviens-t’en bien ; on a sans doute oublié exprès la gloutonnie, mais prends-y garde, tu t’en sentiras dans peu de temps, si tu ne songes à te réformer. […] Il continua pendant une demi-heure toutes les imprécations qu’il avait lues dans ses romans ; et Cid Ruy Gomez dit qu’il les faisait de bon cœur, parce qu’il croyait avoir senti pour Alonza Lorenço une douceur de cœur et des émotions qui jusque-là lui avaient été inconnues.
Il a le goût d’un cochon qui commence à sentir et qui n’a point été salé. […] La chaleur s’évanouit, le froid se fait sentir. […] Nous commençons à sentir le chaud bien fort, ce sont ces calmes-ci qui en sont cause. […] Le chaud se fait sentir bien fort, les chaleurs de la Ligne m’épouvantent. […] On dit communément que quand le vent vient de cette île on sent à plus de dix lieues au large l’odeur de la cannelle dont elle abonde, pour nous nous n’en sentons rien moins.
Le père est honnête homme, qui me dit qu’il ne se sentait point offensé de la manière dont je l’avais pris, ni du mépris que j’avais fait de son fils en sa présence, qu’il donnait cela à la passion, et qu’il faudrait n’être pas raisonnable pour demander de la raison dans un amour au désespoir. […] Elle me dit ce qu’il avait fait, et qu’elle avait craint, lui voyant si promptement tant emprunter et tant vendre, (car elle croyait la vaisselle vendue) qu’il ne lui jouât quelque tour ; mais enfin qu’elle ne se sentait pas de joie, voyant quel dessein il avait eu. […] Quelque plaisir qu’elle sente, un reste de pudeur lui en fait dissimuler une partie. […] Le pauvre homme se sentait et se connaissait mieux que moi. […] Tous les jours opposés à de nouveaux malheurs ; Tous les jours exposés aux nouvelles douleurs D’un corps sujet à pourriture ; Se sentir de chagrin dévorer jusqu’aux os ; Voilà, faibles mortels, notre vive peinture ; Ce n’est point en vivant qu’on trouve du repos.
Dans le temps qu’elle tâchait d’étouffer dans son cœur les tendres sentiments qu’elle sentait pour lui, elle reçut une lettre de sa part, par laquelle il lui mandait, que ne voyant que des objets de douleur et de rage, il était résolu de quitter le pays et le royaume pour aller chercher une mort qui le délivrât tout d’un coup des supplices éternels où il était exposé dans le lieu de sa naissance, et la suppliait de lui donner un moment d’entretien particulier pour prendre congé d’elle ; après quoi, disait-il, il n’aurait plus de regret à sa vie. […] Le père qui sentit à cette vue les mouvements de la nature, tomba comme elle ; de sorte que c’était un triste spectacle que cette scène.
Les pressentiments de votre cœur me sont bien funestes ; mais ne sentez-vous rien dans ce cœur qui les combatte ? […] La sainteté du lieu où nous étions, ne m’empêcha pas de lui baiser la main, ni de la remercier avec des transports que je n’avais jamais sentis, et dont j’étais presque hors de moi. […] Nous étions dans l’action, lorsque je me sentis embrasser par un homme. […] Elle me pria de lui permettre d’accepter les offres que sa mère lui faisait d’aller faire ses couches chez elle : qu’elle sentait bien qu’elle n’en aurait pas pour huit jours : que ses sœurs et son frère sachant qu’elle était mariée sans savoir à qui, bien loin d’en être scandalisés, avaient toutes les envies du monde de la voir, et que le secret serait également gardé ; puisqu’elle se servait de la même sage-femme dont sa mère s’était autrefois servie. […] Mais, reprit Des Frans, je ne me suis jamais senti pour elle ces empressements vifs, et cette ardeur qui ne part que d’une véritable sympathie, tant requise dans les unions.
. — Ma foi, Monsieur, répondit le sincère chevalier, je n’y vais pas de trop bon cœur ; si c’était des chevaliers, passe ; mais des gens que l’on veut faire pendre, cela me sent l’alguazil, et franchement c’est un vilain métier. — Tu te trompes, ami Sancho, lui dit Don Quichotte, un chevalier et un sergent, ou un homme de justice, sont en tout différents ; l’un n’y va qu’attiré et poussé par la vue d’un gain sordide ; mais un chevalier errant n’y va qu’en vue de l’honneur, et pour délivrer les bons et les innocents des torts que ces bandits leur font. — Eh bon, bon, reprit Sancho, dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es.
La barbe, les sourcils, les yeux, les mains, tout s’en sentit, et le coup partant dans l’instant, le repoussa si bien, qu’il le jeta sur le dos les quatre fers en l’air, et le feu prit en même temps au reste de la poudre qui était dans la gibecière, si bien que le pauvre Sancho parut faire la cabriole au milieu du feu et des flammes, en criant comme un enragé.
Il n’a rien qui sente le mâle que la barbe : le bas du ventre est tout mangé, & bien plat. […] En entrant dans l’entre-deux-ponts, j’ai senti le brûlé. […] Il s’en sentira plus de deux mois. […] A-t-elle jamais fait rien brûler qui sentît plus le fagot que cette cérémonie ? […] Il commença son ouvrage, & sentit remuer quelque chose dans le talon du soulier qu’il tenait.
Je ne me sentis pas plus de vin que si j’avais été à jeun. […] Mais dites-moi, poursuivit-elle, vous sentez-vous assez fort pour résister à une absence ? […] Je me sentais en moi-même des répugnances terribles. […] L’horreur que j’avais pour elle redoubla, je ne fus point ému de pitié ; je n’en sentis pas même la moindre atteinte. […] Ce que je vous dis est certain, et il est certain encore que je n’ai jamais senti pour vous dans mon cœur qu’une véritable indifférence.
Il est vrai que je me sentais une espèce de confusion de lui dire de bouche ce que je voulais qu’il sût, et étant persuadée que le papier ne rougissait pas, je me fis un vrai plaisir de lui écrire, pour lui découvrir tout mon cœur. […] Quoique je ne me sentisse coupable en rien, j’avoue, Madame, que ces clefs et ces serrures m’épouvantèrent.
. — Ma foi, répondit Sancho, je m’y suis mis moi-même ; mais c’est ce diable de Parafaragaramus qui m’y a attaché par enchantement, car je n’en ai rien senti. — Et où est-il ?
La première personne avec qui je me suis senti était belle et bien faite, et n’avait pas plus de dix-neuf à vingt ans. […] Mes petits emportements la firent rire, je me sentis ému ; la nature est une grande maîtresse, je m’y pris bien ; elle me laissa faire, le moineau trouva son nid, et j’en sortis à sa satisfaction, puisqu’elle a bien voulu que j’y retournasse. […] À peine eus-je fait la première volte que je sentis un coup de chambrière tout à travers des reins qui vengea le page, et le fit rire à son tour à gorge déployée. […] Je le blessai ; son sang qu’il sentit couler le mit à mon égard dans la même situation où j’étais pour lui. […] Oui, Mademoiselle, continuai-je en me jetant à ses pieds, il m’a suffi de vous avoir vue pour sentir renverser dans mon âme, non pas la piété ni la dévotion, elles ne sont pas contraires à l’amour ardent que j’ai pour vous ; mais pour y sentir renverser tout à fait la résolution que j’avais prise d’abandonner le monde ; c’est vous seule qui m’y retenez.
Ses yeux, et assez souvent même ses actions me disaient qu’elle sentait pour moi ce que je sentais pour elle ; mais il y avait entre elle et moi tant de distance pour la fortune, que je n’osai profiter des occasions que j’avais de m’expliquer.
Après cela Sancho ayant été lâché reprit sa bourse avec tant de joie qu’il ne se sentait plus ni des coups de discipline, ni des poils de sa moustache, non plus que de ses oreilles.
Adam sentit l’effet de sa noire malice ; Son rude châtiment jusqu’à nous est passé. […] Ce peuple sent le coup, en reste consterné. […] Il ne crut pas son mal si grand qu’il était, d’autant plus qu’il ne sentait que peu ou point de mal. […] Je ne puis songer à cet endroit sans sentir renouveler dans mon cœur la rage et la colère où je fus lorsque j’appris l’aventure. […] Nous lui fîmes sentir nos plus superbes coups.
Il s’éleva une grille de fer autour de Parafaragaramus, de Don Quichotte, de Mon-tésinos, de Durandar, de Balerme et de ses filles ; le tonnerre gronda ; ils sentirent la terre trembler sous leurs pieds, et se baisser peu à peu jusqu’au niveau d’un tribunal, où ils virent à la lueur d’une sombre et triste lumière Pluton tout vêtu de rouge, d’un visage affreux, une couronne de fer sur la tête, une fourche d’une main, et un sceptre de fer de l’autre.
Notre héros ne se sentait pas d’aise, et Sancho qui avait toujours sa bourse en tête, dit qu’il voudrait que la chose fût déjà faite et avoir rattrapé son argent.
Elle voyait le hasard où elle s’exposait, soit de lui accorder quelque faveur qui l’aurait ruinée, à quoi elle n’avait que trop de penchant, comme elle nous l’a avoué, parce qu’elle l’aimait autant qu’elle en était aimée, soit de le perdre par des refus qui auraient senti le mépris, et qui auraient pu le rebuter. […] Il peut compter sur ma protection, et peut-être en sentira-t-il des effets plus tôt qu’il ne pense.
Sa femme, bien loin de lui reprocher le peu d’estime qu’il faisait d’elle et de sa vertu, reçut sa déclaration comme une preuve de son amour, le remercia de l’avoir tirée de son inquiétude, et lui demanda le plus honnêtement du monde, si elle avait eu le malheur de lui donner par quelques-unes de ses actions quelque sujet de soupçon, lui protesta qu’elle n’avait jamais aimé que lui, et qu’elle sentait bien qu’elle n’en aimerait jamais d’autre ; mais que pour lui mettre tout à fait l’esprit en repos, elle allait prendre un autre train de vie.
Je lui dis tout ce que je sentais pour elle ; je lui montrai mon désespoir de la voir renfermée ; et lui promis que pourvu qu’elle voulût y consentir, je trouverais les moyens de l’en tirer malgré grilles, serrures, murailles et parents.