Oui, Monsieur, dans un corps provenu d’une naissance que les lois ont déclarée infâme, j’ai conservé toute la probité du sang qui m’a donné l’être. […] Elle s’est donnée à moi par l’ordre de cette dame, et respecte dans ma personne un sang qui lui a été toujours précieux. […] J’en achèterais l’occasion aux dépens de tout mon sang, et de tout ce que j’ai de plus cher au monde. […] Mon sang et le vôtre ont trop de distance pour se mêler jamais ; mais enfin c’est le motif de vos avis, je suis fort aise de le savoir. […] De quel sang est-elle donc, Monsieur, interrompis-je ?
Je le blessai ; son sang qu’il sentit couler le mit à mon égard dans la même situation où j’étais pour lui. […] Notre sang et la colère nous rendaient affreux, et ne nous permettaient pas d’examiner ni nos paroles, ni nos actions. […] Elle me sauta aux yeux, et m’égratigna tellement, que dans un moment j’eus le visage tout en sang. […] Je sais que ce n’est que pure vanité, et outre cela ma religion s’y oppose, et je suis d’un sang qui est à couvert de la corde. […] Mon sang coulait comme de deux fontaines.
L’inquiétude de la duchesse ne l’empêcha pas de rire d’un si beau saut, mais elle se retint en voyant la rage et la fureur qui montèrent tout d’un coup au visage de Don Quichotte, qui courut à son écuyer, et le trouva, comme j’ai dit, presque mort, grillé, roussi et rôti, et la mâchoire toute en sang. […] Il crachait plus de sang qu’il ne disait de paroles, et ne pouvait pas ouvrir les yeux.
Mais non, contre les commandements de Dieu, la charité et les obligations du sang, il leur a été permis de devenir impies et barbares. […] Je le répète encore, je prévois que le traité d’Utrek coûtera bien du sang, ou que la Nouvelle France fera bientôt partie de la Nouvelle Angleterre. […] Fouquet, et par conséquent le vengerait sans effusion de sang, et sans même qu’il parût avoir part à ce rappel. […] Êtes-vous pas résolus de sacrifier jusques à la dernière goutte de votre sang pour des intérêts si chers ? […] Celui-ci arrêta, et Legendre retourna chez Monsieur de Pontchartrain sans s’apercevoir, tant il était animé, qu’il était plein de sang.
Son cheval s’abattit de ses blessures, et notre héros, à qui le péril n’était rien, de son sang froid se trouva sur ses pieds. Cependant tant d’ennemis en seraient bientôt venus à bout, si Deshayes et son valet ne les avaient écartés ; mais leurs forces étant épuisées, tant par leur lassitude, que par le sang qu’ils perdaient, surtout Deshayes, ils auraient assurément succombé tous trois, si les scélérats n’avaient tout d’un coup quitté le combat pour courir avec Don Pedre, leur chef, après deux femmes qui fuyaient de toute leur force.
Ils prirent un poulet noir en vie, de ceux dont j’ai parlé, qui ont les yeux, le sang, la chair & le reste comme encre. […] Le sang & la cervelle se sont répandus de tous côtés : le visage de M. de Porrières en a été couvert. […] Il fit une infinité de bonds, & enfin la perte de son sang le fit tomber sur le dos. […] La rivière fut bientôt rougie de leur sang. […] La maxime de Mahomet les aurait d’abord éteintes dans le sang des hérésiarques ; & c’eût été sagement fait.
La longue traite qu’ils avaient faite pour se sauver, et le sang qu’ils avaient perdu ayant tout à fait épuisé leurs forces, ils furent pris vifs et remis entre les mains des gens du lieutenant, qui, avec du vin leur raffermirent le cœur, et après cela les firent porter dans une charrette, qu’on envoya quérir à la même prison où était Pedraria. […] Ils étaient tous six ensemble, bien résolus de se défendre jusques à la dernière goutte de leur sang.
Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées. […] Il en eut la mâchoire gauche ébranlée et la joue toute déchiquetée en dedans, de sorte qu’il crachait du sang en très grande quantité.
La clarté reparut peu de temps après plus belle et plus vive qu’auparavant, et fit voir à notre héros son ennemi terrassé et rendant le sang de tous côtés, ou plutôt il crut le voir, car Passamont était disparu, et c’était une figure d’homme armé qu’on avait jetée à sa place. On avait mis dans la représentation de ce corps des vessies pleines d’une liqueur rouge comme du sang, et on les avait percées de sorte que le héros de la Manche crut avoir tué le neveu de Freston, et avoir déjà commencé à se venger de son ennemi.
Cid Ruy Gomez dit que la douleur acheva de le faire devenir fou, et que si l’effusion du sang ne lui avait pas fait peur, il se serait passé son épée dans le corps, mais qu’il n’avait différé sa mort que jusqu’à ce qu’il eût trouvé une corde et un arbre pour s’y pendre. […] Ils le lièrent comme un criminel, lui mirent un bâillon, après quoi ils lui ôtèrent de dessus le corps l’habit et la chemise, et à grands coups de verge dont ils le frappaient par mesure, ils le mirent en un moment tout en sang.
Les gens du château, qui n’en pouvaient plus de rire, vinrent enfin les séparer ; mais les parties étaient trop échauffées, et Sancho qui était tout en sang, s’était mis en colère tout de bon ; mais ayant trouvé le moyen de donner encore à Thérèse un coup en traître, il s’apaisa, et se mit à crier : C’est à ce coup-là, ma Thérèse, qu’il faut nous réconcilier et demeurer bons amis, car voilà qui est fait. […] Comme il est naturel à tout animal de vouloir se retenir à quelque chose, et surtout à un chat, celui-ci étendit ses griffes, et les appliqua sur le visage de Sancho d’une manière qu’il le mit tout en sang.
Sera-ce dans le sang ? […] Si on ne fait que le blesser, ils vont tous à la trace du sang, et ne le quittent point qu’ils ne l’aient dévoré. […] Son sang se fige et se congèle de même. […] Le sang qu’on lui a tiré ne plaît nullement à notre chirurgien. […] il lui a donné sur la tête un coup de canne si fort qu’il l’a jeté tout en sang les quatre fers en l’air.
Ils le portèrent au château si moulu de coups, qu’il ne pouvait remuer ni pieds ni pattes ; il jetait le sang de tous côtés, et avait la tête fracassée en plusieurs endroits ; de sorte que les chirurgiens qui le visitèrent dirent d’abord que sa vie était en danger.
Le comte demeura comme frappé de la foudre à ce discours ; mais le duc sut si bien le tourner et le convaincre, qu’il lui rendit sa tranquillité d’esprit, à la confusion près, d’être d’un sang qui avait pu produire de si mauvais garnements.
Sancho, prévenu qu’il n’avait rien à craindre, fut le premier à tirer du sang, et se défit d’un qui tâchait de ne le point ménager.
Dès ce temps-là la saignée était en usage pour les pleurésies, et maître Nicolas, malgré l’expérience, qui devait lui avoir appris que les fréquentes saignées emportent plus de pleurétiques qu’elles n’en sauvent, ouvrit la veine à Don Quichotte, et lui tira dès la première fois quatre bonnes palettes de sang.
C’est moi qui ai fait rompre vos lances dans vos mains ; c’est moi qui ai enchanté vos épées pour vous empêcher l’un et l’autre de répandre un sang que vous regretteriez avec amertume.
Le dedans du corps est composé de même que celui d’un cochon, mais plus long trois fois ; il a des veines qui portent le sang par tout le corps et qui répondent au cœur. Ce sang est chaud et caille en froidissant. […] Ils ont des poules comme celles de France, mais il y en a aussi d’une certaine espèce dont le sang, les os et la chair sont noirs comme de l’encre, et ce sont celles qui sont de meilleur goût, les autres étant insipides et couriaces. […] Cette viande veut être promptement mangée parce qu’elle se corrompt d’un jour à l’autre ; peut-être comme on le dit à cause que ne perdant pas tout son sang par les trous des balles, ce qui en reste dans le corps s’empuantit facilement à la chaleur qu’il fait ici. […] Ce n’est donc ni le sang qui peut rester dans le corps ni la chaleur qui en est la seule cause, quoiqu’elle y contribue : c’est donc l’humidité que ces animaux contractent par leur nourriture dans une terre grasse et humide où ils ne vivent que d’herbes fort spongieuses.
Cette Parisienne espagnolisée conservait toujours beaucoup d’amitié pour les Français, et surtout pour le sang de son maître.
Que son procès qui lui tenait tant au cœur, ne serait pas gagné pour cela ; et que mon père, qui avait de l’honneur et de la probité, bien loin de lui savoir gré de son lâche et indigne sacrifice, la regarderait comme une furie et comme une mégère, qui avait sacrifié son honneur et son propre sang à un intérêt sordide. […] Elle envoya sur le champ chercher une autre chaise à porteur, et toute évanouie et toute en sang qu’était ma pauvre femme, elle la fit prendre par ces hommes rustiques, qui la portèrent dedans par les pieds et les bras, comme une bête morte ; et dans cet état, elle l’envoya à l’Hôtel-Dieu. […] Peut-on plus cruellement sacrifier son propre sang à la peur de perdre son bien ! […] Elle mit au monde un enfant mort, et un quart d’heure après, elle expira dans les douleurs, et noyée dans son sang, sans avoir dit une seule parole contre qui que ce fût.
Tu vois bien par là que le plus lâche coquin du monde, bien caché et à couvert, peut terrasser le plus vaillant et le plus brave de tous les chevaliers ; mais qu’il est indigne d’en être loué, et ne doit pas s’applaudir d’une victoire qui ne lui coûte ni sang ni péril.
Vous n’êtes pas le seul qui m’ayez offert votre secours, d’autres en ont fait autant ; mais mon confesseur et mon sang, m’ont toujours dit, que la pauvreté n’était point un vice, et que devant Dieu et devant les hommes, une fille pauvre et sage, est plus estimable et mieux reçue, qu’une riche libertine. […] Je vous laisse à penser si elle ne bénit pas la confusion qu’elle a eue au faubourg Saint-Germain à la Foire ; puisque c’est de là que vient tout son bonheur et son établissement, aussi bien que l’appui que son mari a encore : car il est certain, que quand il aurait l’honneur d’être du sang de la princesse, elle ne prendrait pas plus hautement ses intérêts.
Il fut en un moment tout couvert de son sang, et le chirurgien qui fut appelé pour le panser eut une très mauvaise opinion de sa blessure ; on le mit au lit toujours gardé à vue, et lui toujours prévenu de la mort de sa femme, fit en sorte en se tourmentant de défaire les ligatures de sa tête, et ne voulut jamais qu’on y remît la main qu’après qu’on lui eut dit que sa femme se portait mieux.
La vue de mon sang me mit en fureur à mon tour ; et quoi qu’on pût faire pour nous séparer, je lui portai deux coups dans le corps dont le dernier le terrassa.
Que l’expérience journalière faisait voir que les enfants qui naissaient d’un pareil mariage, aussi bien que ceux qui venaient de père et de mère, parents de sang, étaient toujours malheureux dans leur fortune, et souvent corrompus dans leurs mœurs.