Le duc de Médoc lui dit qu’il s’estimait bienheureux que ce fût chez lui où le destin eût fixé sa demeure, et il lui offrit tout ce qui dépendait de lui pour le bien divertir. […] Don Quichotte ne s’opposa point au dessein de la troupe, et Sancho qui mourait d’envie de se faire voir luisant et brillant dans son village, s’offrit à les aller quérir lui-même. […] Il ne se trompa pas, car sitôt qu’il fut connu de ces Messieurs, ils s’offrirent fort généreusement à lui rendre service. […] Tu m’avais offert ton service, et tu t’en dédis, continua-t-elle avec fureur. […] Don Quichotte le loua de sa continence et l’exhorta à persévérer. — Je n’aurai pas grande peine, lui répliqua Sancho, filles et femmes qui s’offrent perdent tout leur prix ; mais, Monsieur, c’est une diable d’affaire que l’amour dans le cœur d’une fille, il n’est qu’en dira-t-on qui tienne.
Avouez-le de bonne foi, ajoutai-je, vous vous ferez religieuse, mais ce seront les vœux de votre famille que vous offrirez à Dieu, et non pas les vôtres. […] L’amant qu’on m’avait offert, m’avait inspiré de l’horreur pour tous les autres. […] J’ai refusé un homme qu’on m’offrait, celui à qui je me suis offerte m’abandonne ! […] Il avait offert pour elle une dot si forte, que ces bonnes dames pour ne pas laisser échapper un si grand fonds, l’avaient persécutée et enfin l’avaient obligée de prendre l’habit. […] Je me sacrifierai à mon malheur, et ne ferai point le sacrilège d’offrir à Dieu une victime involontaire.
Je viens recevoir vos ordres Mademoiselle, dis-je en entrant, je viens savoir de vous ce qu’il vous plaît que je devienne, et quel est cet autre parti qui m’est offert ? […] J’étais convaincu qu’elle avait toutes les qualités qu’une honnête femme peut avoir pour rendre un homme heureux ; cependant ayant dessein de rompre, je n’en laissai pas échapper l’occasion que sa réponse m’offrait. Vous ne m’épouserez qu’avec répugnance, repris-je tout haut, je ne suis pas d’humeur à vous avoir malgré vous ; je vous en offre autant de ma part. […] Mille bourreaux assemblés pour me trouver un nouveau genre de supplice, n’offrent rien à mes yeux de si cruel pour moi que votre mort. […] Il fit plus, il amena avec lui un curé son parent, dont la paroisse n’était qu’à une petite lieue de Paris, qui offrit son ministère quand on voudrait.
Toute la difficulté était de vous brouiller avec Monsieur de Sainville pour qui nous avons connu le penchant que vous avez toujours eu ; nous en avons longtemps cherché le moyen, et nous commencions à désespérer de le trouver lorsque l’occasion me l’offrit. […] Silvie lui répondit qu’elle n’avait encore jeté les yeux sur aucun ; et pour lors la marquise lui offrit une retraite auprès d’une de ses sœurs abbesse d’un couvent fort éloigné de Paris. Silvie accepta son offre sur-le-champ, et la marquise lui ayant donné une lettre de recommandation pour cette sœur, à qui elle écrivit dans le moment, elles se séparèrent après s’être promis une correspondance secrète, et s’être fait l’une à l’autre mille amitiés. […] Elle y resta deux jours sans satisfaction, et enfin elle vit bien que le seul parti qu’elle avait à prendre, était de partir pour l’Espagne avec les recommandations qu’on lui offrait. Elle s’y résolut, et pria Sainville de ne la point abandonner, et lui qui n’avait rien à faire à Paris, dont ses chagrins lui rendirent même le séjour odieux, s’offrit avec plaisir à l’accompagner.
Je n’ai jamais été attaché au bien, lui dit Don Quichotte, mais puisque cela m’est donné de si bonne part, je le reçois de bon cœur, et vous offre le tout pour reconnaissance de votre protection. — Je t’en rends grâce, lui répondit Parafaragaramus, parce que j’en ai autant et plus qu’il ne m’en faut ; reçois ce qui t’est donné de la main des puissances, infernales. […] Don Quichotte se contenta de lui dire que tout lui appartenait, et la lui offrit. […] Don Quichotte qui se souvenait de l’ordre qu’on lui avait donné accepta l’offre sur-le-champ, et excepta seulement une paire de flambeaux de vermeil qu’il voulait, disait-il, garder par des raisons qu’il lui dirait.
Elle la consola néanmoins le mieux qu’elle pût, ou pour parler plus juste, elle s’affligea avec elle, et lui offrit de s’employer pour la faire séparer d’avec un homme si peu digne d’elle ; mais celle-ci qui aimait son mari, et qui se serait sacrifiée pour lui, la remercia de ses offres, et ne prit point d’autre résolution que de pleurer en secret son malheur et de le souffrir. […] Après cela Sotain lui avoua la maladie dont il était travaillé, et lui offrit toutes choses au monde pour avoir d’elle la ceinture qu’elle portait. […] La fine Italienne s’offrit à le tirer de peine ; il la prit au mot, et lui confia le cadenas rompu pour servir de modèle, avec tout l’argent qu’elle voulut. […] Julia ayant pris ses précautions pour n’être point surprise par qui que ce fût, entra dans ce cabinet, et se jeta aux pieds de sa maîtresse, et avec une ardeur extraordinaire dans une femme, elle lui embrassa les genoux, lui offrit sa vie et tout ce qu’elle possédait pour la venger d’un époux si indigne ; et enfin voyant que Célénie ne l’interrompait pas, elle l’embrassa avec des transports que sa maîtresse n’avait point encore remarqués, et qui la surprirent ; mais elle fut encore bien plus étonnée quand la fausse Italienne parlant bon français se fit connaître à elle pour un amant tendre et passionné. […] Il finit par lui offrir de la tirer de captivité si elle voulait se fier à sa conduite ; il ajouta que sa vie était entre ses mains ; qu’il savait bien qu’il était mort pour peu que son mari le soupçonnât ; qu’elle pouvait le livrer à sa vengeance ; mais il la supplia aussi d’examiner si Sotain méritait ce sacrifice, et si elle était résolue d’user sa jeunesse et sa vie dans toutes les douleurs et les amertumes que la folie de cet homme pouvait et devait lui faire prévoir.
Qu’à l’égard de son bien que j’offrais de lui laisser pendant sa vie, on ne l’entendait pas mal, de prétendre lui faire grâce, en lui laissant simplement l’usufruit d’une chose dont il avait la propriété. […] Que pour l’appui qu’on lui offrait dans son gendre, il n’en avait aucun besoin, ses affaires ne demandant ni protecteur, ni solliciteur ; qu’elles étaient claires et nettes, et qu’elles ne craignaient ni saisies ni procès, parce qu’il ne devait pas un sol à qui que ce fût. […] Je me jetai à ses pieds, et lui demandai sa fille toute nue, c’est-à-dire, que je m’offrais à la prendre sans bien, sans aucun engagement de sa part, et même sans aucune espérance de son côté. […] Non, lui répondis-je ; car elle n’a pas voulu rien prendre, quoique je lui en aie plusieurs fois offert. […] Si j’avais eu envie d’avoir un galant, j’en aurais bientôt trouvé, et sans aller trop loin, Monsieur Des Ronais que voilà, s’est plusieurs fois offert à mon service, et s’y offrirait bien encore, ou je suis fort trompée.
Je fus ébloui de sa beauté, et croyant ne donner qu’à la civilité, ce que je donnais aux premiers mouvements de mon cœur, je m’offris de les faire parler à lui. […] Je m’offris à son service. […] Acceptez le moyen que je vous offre d’être l’un à l’autre sans que personne puisse nous en empêcher. […] Il me dit qu’il avait une partie faite pour aller dîner à Meudon, et qu’il ne tiendrait qu’à moi d’être des leurs : j’acceptai l’offre. […] Je lui offris ma bourse, et ne parlai à sa fille devant elle, que pour m’informer des nouvelles de la société.
Elle m’a même offert cent louis d’or. […] Que je devais m’assurer un appui, et là-dessus ce galant homme s’était offert à moi. […] Elle me fit appeler, et me demanda si je trouverais bon qu’elle offrît sa table à Monsieur de Villeblain. […] Je traitai d’une fort belle, et offris d’en payer le prix comptant. […] Je m’en tiens aux conditions que Madame Des Frans nous offre, et je te prie de t’y tenir aussi.
Et ayant appris que ces dames et le gentillhomme dont il était question, avaient été attaqués le matin dans la forêt par des voleurs, Eugénie qui ne douta point que ce ne fût encore un coup de son beau-frère, comme en effet c’en était un, se crut obligée de lui offrir un asile dans son château, tant pour elle que pour sa compagnie ; ce que la Française ayant accepté, alla prendre ses dames, qui étaient la marquise, Silvie, et sa tante, et le blessé qui était Sainville ; et tous quatre s’étant mis dans le carrosse qui les avait amenés, et la damoiselle qui avait parlé, et deux filles de chambre étant montées en croupe derrière des cavaliers, ils suivirent le duc d’Albuquerque qui prenait le chemin du château de Valerio. […] Lorsqu’ils y arrivèrent ils le trouvèrent éveillé, fort en peine de son épouse qu’il avait envoyé chercher de tous côtés : comme elle s’en était doutée, elle avait concerté sur le chemin avec le duc d’Albuquerque et Dorothée ce qu’ils lui diraient pour ne point le chagriner en lui racontant la mauvaise action de son frère, ce qui aurait encore nui à sa santé, et c’était pour tenir ce petit conseil qu’elle avait empêché le duc d’offrir une place dans son carrosse à la demoiselle française qui lui avait demandé sa protection, comme la civilité semblait le demander ; ainsi étant prêts à répondre, ils lui dirent qu’ils s’étaient amusés à voir le chevalier Sancho en sentinelle, et prêt d’en venir aux coups avec le faux Parafaragaramus.
Celle-ci s’était offerte à rendre tous les services qu’il pouvait prétendre d’elle, et cela avec tant de zèle, qu’il avait cru s’y devoir confier. […] Que pour le comte du Chirou, ils n’avaient pas toujours été si bons amis qu’ils étaient parce qu’ils avaient aimé la même maîtresse à Gironne, que pourtant malgré sa concurrence, du Chirou n’avait jamais voulu le faire arrêter comme il le pouvait lorsqu’il allait dans cette place dont les Français étaient maîtres, pour voir incognito leur commune maîtresse ; mais qu’enfin tous deux ayant reconnu que non contente de les sacrifier l’un à l’autre, elle les sacrifiait encore tous les deux à un troisième, ils s’étaient joints d’intérêt pour avérer sa perfidie, et la prendre sur le fait ; qu’ils y avaient réussi, et que cette conformité d’aventures les ayant rendus fort bons amis, qu’ils s’étaient promis amitié et secours partout où ils se trouveraient, sauf le service de leur souverain et l’intérêt de leur honneur ; que même sitôt que la paix avait été faite entre la France et l’Espagne, du Chirou l’était venu voir à Barcelone, où il s’était fait porter blessé, et lui avait offert sa bourse, et tout ce qui pouvait dépendre de lui, pour lui rendre tous les services qui auraient pu lui être nécessaires dans l’état où il se trouvait.
La crainte qu’ils eurent du danger qu’il courait, les obligea de lui offrir place. Il acceptait leurs offres, et ne délibérait plus que du choix d’une des places qui lui étaient offertes, lorsque l’un de ces messieurs, vêtu d’une robe de Palais, l’appela plus haut que les autres.
Croyez-moi, ne leur offrez point de bougies : la cire & le coton en seraient perdus. […] Ils demandent la paix avec instance & offrent d’achever de raser ou de ruiner ce fort, ou de le lui céder. […] Martinon offrit de partager. […] On lui offrit à Paris plusieurs partis : il les refusa & fit mal. […] Qu’ils lui offrent des sacrifices, avec un petit crucifix sur eux bien caché ; qu’ils souffrent, du moins, que leurs prosélytes le fassent & par direction d’intention, qu’ils offrent au crucifix les prières & les cérémonies faites en l’honneur de ce saint Confucius.
Les Iroquois savaient le mauvais état où il était réduit, Cependant, après une harangue aussi fière que spirituelle, ils lui offrirent la paix. […] Mais comme il faut passer douze cents lieues de mer pour aller en Canada, je leur offre un témoin plus proche et à leur porte. […] Il lui offrit sa bourse, et lui mit le feu si vivement sous le ventre qu’il résolut la mère et le fils à partir incessamment. […] Mais je lui offre pour témoin Madame Deschiens, veuve de celui dont je viens de parler ; elle est encore en vie, et en bonne santé. […] M.Chamillart leur en offrit dix pour jouer leur tout.
Il m’offrit tout ce qui pouvait dépendre de lui, et même sa bourse. […] J’acceptai l’offre : ce commis vint dès le lendemain. […] Votre lettre m’offrait à tout moment un nouveau chagrin. […] Je les y laisse : cela m’offre une idée trop infâme pour m’y arrêter. […] Quand leurs tourments ne seraient pas cruels, leur seul aspect offre un supplice.
Je m’offris de la demander, et lui dis que je ne croyais pas qu’on me refusât. […] Les sûretés que je vous offre ne valent-elles pas bien celles que je vous ai emportées ? […] Je me suis flatté que le monde m’offrait un bonheur plus solide, et je me sens trop engagé au siècle, pour songer à le quitter. […] Je lui offris encore de l’épouser. […] Je lui ai offert et envoyé vingt fois la valeur de ce collier ; elle n’a jamais voulu rien recevoir qui vînt de ma part.
Pour la lui faire trouver meilleure, on lui en fit mille difficultés ; et enfin le Français ardent comme un Français, offrit un si beau présent, que le valet espagnol le prit au mot, et crut assez gagner au change, en lui donnant en même temps les mémoires de Ruy Gomez et ceux d’Henriquez.
Le duc de Médoc, qui avait un très grand fond de probité et d’honneur, écouta tout ce qu’on lui dit avec une patience admirable, et sans répondre un seul mot ; mais après qu’on eut achevé de lui dire tout ce qui se pouvait dire sur cette matière, il prit la parole, et après avoir remercié toute la compagnie en général du soin que chacun en particulier avait témoigné pour sa personne, il ajouta que s’agissant de rendre service au comte de Valerio, et de sauver l’honneur d’une des meilleures maisons d’Espagne, il n’aurait pas eu l’esprit en repos si lui-même n’y avait été ; que de plus, chacun se faisait dans le monde un point d’honneur et de probité selon son humeur ; qu’il avouait que la recherche qu’on faisait de gens qu’on destinait au gibet, offrait à l’esprit quelque chose de bas et de rebutant, qu’ainsi il ne blâmait point les Français de ne s’y pas commettre, parce qu’ils croyaient que cela était indigne d’un grand cœur ; mais que pour lui il était d’un autre sentiment et qu’il ne croyait pas qu’il fût plus indigne d’un prince de faire la guerre à des voleurs et à des bandits qui désolaient toute une province et ses propres compatriotes, que de la faire à des étrangers ; qu’il croyait même que c’était plus utilement servir sa conscience et le public dans une guerre de cette nature, que dans une guerre réglée, parce que les ennemis qu’on combat dans celle-ci, ne sont pas des ennemis particuliers ni domestiques, puisqu’on peut s’en défaire par un traité de paix ; mais que les autres sont des ennemis d’autant plus cruels, qu’ils ne sont retenus par aucune digue ; de plus que la guerre avait ses lois inconnues aux scélérats, et que les ennemis qu’on combattait dans une guerre de prince à prince, étaient presque toujours des ennemis contraints par la volonté et par l’ambition de leur souverain, avec qui la vie était sauve, ou du moins ne courait pas tant de risque, qu’avec les autres, qui non seulement n’épargnaient personne, mais de qui même leurs propres amis et les gens de leur connaissance avaient plus à craindre que des étrangers ; qu’enfin dans une guerre ouverte on était en état d’attaquer et de se défendre, et que l’on n’était jamais surpris qu’on ne dût s’attendre à l’être ; mais que les voleurs de grands chemins étaient des gens qui mettaient leur sûreté dans les surprises qu’ils faisaient aux gens qui ne se défiaient nullement d’eux ; et qu’en un mot c’était des ennemis d’autant plus dangereux qu’ils empêchaient le commerce et la sûreté, et qu’il n’y avait avec eux ni paix ni trêve à espérer que par leur mort ; enfin des gens universellement regardés avec exécration ; ce qui était si vrai, qu’en France même, où les gens de distinction tenaient cette chasse si indigne d’eux, les bandits et les voleurs de grand chemin étaient punis du plus long et du plus rude des supplices, et privés même de la sépulture.
La maîtresse de l’hôtellerie, qui avait été charmée du récit que Mademoiselle de la Bastide avait commencé à faire devant elle, était venue pour s’informer de sa santé, et lui offrir ses services ; et comme elle apprit qu’elle était dans la chambre d’un Français qui se mourait, elle y monta, et fut présente au récit que fit Deshayes devant plus de vingt personnes.
L’histoire de Rouvière, celle de Querville, et celles qui soutiendront le paradoxe que je fais avancer à Des Ronais, qu’il est plus avantageux à un honnête homme d’épouser une femme vertueuse, dont il est aimé, et qu’il n’aime pas, que d’en épouser une qu’il aime, et dont il n’est point aimé, offrent quelque chose digne de curiosité.
Et qu’ils auraient exécuté leur résolution dès la veille, s’ils n’avaient pas appris par ceux qui avaient été aux provisions, que le duc d’Albuquerque y était resté avec son monde, joint à cela qu’ayant su, que vous, Monseigneur, y étiez arrivé dès avant-hier avec un gros cortège, ils n’avaient différé leur dessein que jusques à votre départ de l’un ou de l’autre : qu’au reste ils étaient encore vingt-huit hommes, tous gens de sac et de corde, bien résolus, et tellement fermes dans leur résolution, qu’ils avaient envoyé un des leurs vers le fameux Roque, pour lui demander sa jonction, et lui offrir de partager le butin avec lui et ses gens ; mais qu’heureusement celui qui y était allé, était revenu la nuit même leur dire, que Roque avait été vendu et livré à la sainte Hermandad, et tous ses gens dissipés.
Il n’y a qui que ce soit qui ne soit sujet à être tenté, cela est même assez ordinaire ; mais quoiqu’il soit difficile, il n’est pas impossible de résister à la tentation et aux appétits désordonnés que peuvent donner une belle fille ou une belle femme qui vient s’offrir ; il faut appeler à son secours toute sa raison et l’idée de la dame de son cœur, et sans doute on en sortira à son honneur.
Il alla trouver Cléon, lui fit un rapport sincère de toute la conduite de sa fille, de ce qu’il en avait vu lui-même, et de tout ce qu’il en avait souffert, et conclut par offrir à son beau-père de lui faire voir les choses à lui-même de ses propres yeux, et le pria que cela fût ; faute de quoi il lui protesta de le faire voir à d’autres, pour s’en faire rendre justice malgré tout l’éclat que cela pourrait faire, au lieu que s’il voulait en être convaincu seul, et servir de juge à sa fille, cet odieux secret ne passerait pas sa famille, et n’en serait point diffamée.
Je lui ai offert mon service, et lui ai dit qu’elle trouverait en moi un coq qui chanterait autrement que mon maître.
En quoi l’intention de leurs premiers prêtres n’aurait point été suivie parce qu’ils auraient seulement voulu empêcher les pères de se tuer les uns les autres afin de multiplier et conserver la colonie, et c’est aussi peut-être par la même raison qu’afin de multiplier promptement il a été permis aux filles de s’abandonner, coutume qu’elles gardent encore inviolablement, la maxime étant certaine : Que la mère qui fut facile Ne fit jamais cruelle fille Et ce que je vous dis du libertinage de ces filles est tellement certain qu’il faudrait donner un démenti à Monsieur de Flacourt et à tous les Français qui y ont été pour ne pas croire que ce sont elles-mêmes qui s’offrent à quiconque leur paraît leur fait, et qu’outre cela, plaise ou non, on n’en est jamais refusé. […] Un des capitaines qui devait opiner le second, à qui les mains démangeaient et qui aurait déjà voulu être aux coups, dit qu’en attendant ce vent de la mer nous leur donnerions le temps de prendre leurs mesures pour se touer, et de se mettre en état de nous recevoir également de tous côtés ; que ces navires, étant des navires marchands, n’avaient que peu de canons et peu d’hommes ; que par conséquent leur nombre n’était pas considérable ; qu’à l’égard du feu de la forteresse, nous serions si peu de temps à nous emparer de ces navires qu’il ne pourrait pas nous faire grand tort ; et qu’enfin si on ne voulait pas y aller en corps il offrait d’y aller seul ; qu’il avait vu d’autres périls en sa vie et que celui-là ne l’épouvantait pas.