/ 26
2. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Vous me flattez, interrompit Des Frans, je ne mérite pas l’attachement d’une aussi parfaite personne qu’elle. […] Je voudrais que toutes vos maîtresses eussent un vrai mérite, afin que leur sacrifice relevât le mien. […] Si je vous avais connu avant Monsieur Des Ronais, votre mérite m’aurait touchée ; mais vous n’avez paru à mes yeux qu’après que mon cœur a été tout rempli. […] Elle ne mérite pas qu’un honnête homme songe à elle ; mais n’étant pas prévenu comme vous je jurerais, qu’il y a là-dessous du malentendu. […] Je n’ai rien fait pour vous Madame, qui mérite tant de reconnaissance, reprit cette aimable fille, vous ne devez votre rang qu’à votre mérite ; vous êtes seule qui puisse me faire dire que la fortune seconde quelquefois la vertu.

3. (1721) Mémoires

Il se passa dans ce combat une chose qui mérite d’être rapportée. […] Il est certain que son entreprise mérite l’approbation de tout le monde. […] Mais il faut que cette destination se rapporte au mérite et à la capacité de l’élu. […] Choisissez qui de nous le mérite le mieux. […] Il s’y passa quelque chose qui mérite d’être su.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Je voulais que notre rupture fût un fruit de mon dégoût, et non pas de son inconstance ; il me semblait que mon mérite y était intéressé. […] Contentez-vous que j’oublie tout ce que j’ai fait, et que je ne porte pas ma vengeance jusqu’aux extrémités que mérite un aussi grand scélérat que vous. […] Nous sommes bons amis lui et moi, je connais sa manière de vie, et je puis vous assurer qu’elle ne mérite point une censure si aigre. […] Adieu, Monsieur, poursuivit-elle en se retournant vers moi, gardez toujours votre secret ; la discrétion est de mérite. […] Il faut que je vous achève mon portrait, me dussiez-vous regarder comme je le mérite.

5. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Mais parce que, belle Angélique, continua-t-il, en s’adressant à elle, vous pourriez croire que mes libéralités seraient intéressées, et que j’espérerais de vous quelque faveur contraire à votre vertu, et au respect que j’ai pour vous, je prie devant vous votre mère de ne vous point quitter de vue lorsque nous serons ensemble ; et je vous jure dès à présent de n’aller vous voir chez vous, que lorsqu’il vous plaira me le permettre, si rarement que mes visites ne vous causeront aucun scandale, et d’avoir pour vous autant de respect que si vous étiez élevée au-dessus de moi, autant que vous devriez l’être, si votre fortune se rapportait à votre mérite. […] Sauvez-lui sa réputation, elle mérite d’être conservée, et ce qu’elle demande de la princesse et de vous, doit par avance vous assurer que sa conduite est sage. […] Mademoiselle de Vougy a ordre de vous en assurer, et de vous répéter ce que cette princesse a fait pour vous, qui est assurément l’action d’une sainte, et qui mérite l’admiration de toute la terre. […] Cette princesse les retint toutes à dîner, où votre commère qui arrivait, se trouva ; et depuis ce jour-là, jusques à son mariage, Angélique n’eut point d’autre table ; honneur que cette princesse n’accordait qu’à des gens d’une vertu reconnue, et d’un mérite distingué. […] Tout ce que je puis vous en dire, c’est qu’elle est la plus heureuse de toutes les femmes, qu’elle a le secret de se faire aimer de tout le monde, et que qui que ce soit qui sait son histoire, ne porte envie à sa fortune, parce qu’il est constant qu’elle la mérite.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Il la destina à un des plus honnêtes hommes du monde, parfaitement bien fait et d’un vrai mérite, en un mot à un homme capable de se faire aimer de tout autre que d’un cœur prévenu. […] Les fréquentes conversations qu’elle eut avec lui, lui découvrirent tout son mérite ; mais son cœur était trop rempli pour lui accorder autre chose que de l’estime.

7. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Je ne me flatte pas, dit-elle, d’avoir ni assez de beauté ni assez de mérite pour avoir inspiré une passion si forte. […] Je lui laisse encore quelque argent comptant après ma mort, et une petite rente toute sa vie, ne lui disputez rien de mes présents, je vous en conjure tous deux, elle mérite que vous la considériez, et je vous la recommande. […] J’en suis dans une telle douleur, et une telle confusion qu’elle ne finira qu’avec ma vie, qui sera plus longue que je ne le souhaite, et trop courte pour expier tout ce que je mérite. […] Ne croyez pas que ma défaite soit un effet de votre mérite ni de vos persuasions, vous vous tromperiez vous-même : c’est un effet de l’aveuglement où Dieu voulait que je tombasse. […] Un homme d’un bien plus grand mérite que le vôtre, que j’aimais autant qu’on peut aimer, a bien plus vivement attaqué ma vertu que vous.

8. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Notre commandant n’est pas d’humeur à prodiguer son encens au faux mérite. […] Je n’ai vu aucun livre de pilotage qui fasse cette remarque ; c’est aux pilotes d’en faire leur profit : elle mérite leur réflexion, puisqu’elle peut contribuer à la perfection de leur art. […] Notre général a eu l’honnêteté de vous en demander : cela mérite déjà ce qu’il demande ; bien certain que vous êtes trop généreux pour le refuser. […] M. de Choisy a omis une circonstance qui méritait bien d’être rapportée, puisque c’est ce qui mérite le plus d’attention dans cette comédie. […] Le nom de ce gouverneur mérite d’être su.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

On m’a traité moi avec respect et comme un homme de conséquence, parce que j’en fais les actions, et on t’a traité toi comme un pilier de taverne, parce qu’on t’y a trouvé dans une posture indécente, qui ne mérite que du mépris.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

. —  Tu verras son portrait sur mon cœur, lui répondit le chevalier aux armes noires ; mais pour son nom tu ne mérites pas de le savoir de ma bouche, quoiqu’il ne te soit pas inconnu. —  Discourtois chevalier, lui dit Sancho, vous n’êtes qu’un incivil, et ne savez pas les règles de la Chevalerie. —  Je les sais mieux que toi, veillaque, lui repartit le furieux Don Quichotte. —  C’est ce que nous allons voir, lui répliqua Sancho ; faisons les conditions de notre combat. —  Je n’en veux point avec toi que celle de la mort, répondit-il.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Les Français en convinrent, et prétendirent que c’était un amour effectif qui leur inspirait cette pleine confiance, qu’ils se mettaient sur le pied de croire toute sorte de vertus dans leurs femmes et dans leurs maîtresses, et que d’ailleurs ils se flattaient d’avoir assez de mérite pour retenir un cœur qui s’était une fois donné à eux ; que dans cette persuasion, et surtout dans celle d’être parfaitement aimés comme ils aimaient, ils ne concevaient pas ces soupçons injurieux auxquels les Espagnols étaient sujets.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

Les femmes n’étaient servies que par des femmes ; le grand monde leur était inconnu ; leur domestique faisait toute leur occupation, et leur propre jardin bornait leur promenade ; assez parées de la seule nature, elles faisaient consister leur beauté dans leur vertu, et leur mérite dans leur attachement pour leurs époux, sans témoigner aucun empressement pour ces sortes de parures que la mode invente tous les jours ; leur honneur ne courait aucun risque ; armées de leur seule modestie et de leur pudeur, elles retenaient tout le monde dans le respect, et ôtaient la hardiesse de leur rien dire de malhonnête.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Je vous avoue que quoiqu’elle n’ait que ce qu’elle mérite, je ne laisse pas d’être sensiblement touché de son infortune, et que je voudrais la voir plus heureuse. —  Elle sait vivre, reprit la marquise, et je ne doute pas qu’elle ne me rende visite, quand ce ne serait que pour me remercier de la retraite que je lui ai donnée. […] La marquise qui est avec elle est une dame d’un vrai mérite, de très grande qualité, et en un mot digne de vos soins.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Nous retrouverons Don Quichotte dans peu de temps ; laissons-le courir la forêt sans fruit, il n’y fera rien qui mérite notre attention.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

Tout beau, Chevalier, dit-il à son maître, prenons toujours, nous ne savons qui nous prendra ; un bon tien vaut mieux que deux tu l’auras ; ceci mérite bien que nous nous arrêtions un peu, notre bon ami Parafaragaramus est trop civil pour nous laisser partir à jeun, et si cela est aussi bon qu’il a bonne mine, nous ne ferons pas mal de boire un coup à sa santé.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

J’aurais bien pu le garantir de la brûlure si j’avais voulu ; mais il ne mérite pas mes soins, n’étant pas digne du nom même de chevalier.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Seigneur Chevalier, lui dit Alonza Lorenço, les yeux tout humides, je sais ce que je vous dois pour tous les pénibles et glorieux travaux que vous avez entrepris pour m’acquérir ; je ne les méritais nullement, mais votre bon cœur a suppléé à mon peu de mérite ; vous n’avez paru à mes yeux que comme j’ai paru aux vôtres ; nous étions enchantés tous deux, vous pour moi, et moi pour vous.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

C’est d’avoir voulu violer les droits de l’hospitalité en voulant d’un lieu d’honneur où il était bien reçu en faire le théâtre de ses débauches, dont il mérite des reproches et des châtiments ; c’est d’avoir eu plus d’indulgence pour soi-même que pour autrui, c’est d’avoir été hypocrite, d’avoir voulu priver les autres des plaisirs infâmes où il tâchait de se souiller lui-même, d’avoir voulu sous les dehors d’une vie honnête et d’un mépris affecté des femmes cacher le penchant vicieux qu’il a pour elles ; c’est là vouloir imposer à Dieu et aux hommes, avoir deux mesures, l’une pour soi, l’autre pour autrui, c’est cela encore un coup dont on devait l’accuser ; il devait se souvenir de son proverbe ordinaire, Médecin guéris-toi toi-même.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Si vous avez eu le malheur de trouver une mauvaise tête, cela ne mérite pas d’en faire une thèse générale. — Ce n’est pas à vous à parler des femmes.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

— Madame, répondit Don Quichotte avec un air froid à glacer, et d’un ton tout magistral, si Altisidore avait été bien sage dans son cœur, les enchanteurs qui l’ont maltraitée auraient été ses défenseurs, et non pas ses bourreaux ; elle n’a que ce qu’elle mérite, et elle a tort de me demander vengeance d’eux, puisque j’aurais fait moi-même ce qu’ils ont fait ; Dieu bénit les bonnes intentions et punit toujours les mauvaises ; permettez-moi de ne vous en pas dire davantage ; elle peut s’expliquer elle-même.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Il ne se cacha point d’eux dans les sentiments qu’il avait pour la nièce de Don Quichotte, et qu’il n’avait point déguisés à son oncle le curé, lequel connaissant la vertu et le mérite de cette fille ne s’y était point opposé.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

C’était un homme qui avait de la qualité, beaucoup de bien et sans contredit du mérite, si la jalousie ne l’eût jeté dans le ridicule.

23. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

J’ai connu par ce qu’il m’a dit, qu’il en appréhende les suites, et je crois, Monsieur, que vous ne trouverez pas mauvais que j’aille au-devant de tout ce qui pourrait m’en faire un ennemi ; ainsi, quoique vos visites me fassent beaucoup d’honneur, et plus que Monsieur votre père ne croit que j’en mérite, je vous supplie de vous les épargner. […] Au pis-aller j’en serai quitte pour être grondée de ma mère : je l’ai été mille fois pour des bagatelles, et cette occasion-ci mérite bien que je le hasarde une fois de gaieté de cœur.

24. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Cela ne mérite pas un procès-verbal, qui pourrait effaroucher l’équipage ; mais c’est un advertatur. […] Pour rendre compte de tous nos acteurs, notre Messin, ou Juif, est resté aussi à Pondichéry : nous en sommes fâchés, à cause de son mérite ; & les mandarins siamois sont restés à Bengale. […] Le lecteur va me blâmer : je mérite de l’être. […] Je suis certain que M. de Seignelay vous donnera une audience favorable : non seulement par la confiance qu’il a en vous ; mais aussi parce que la matière le mérite, & qu’il aime le commerce ; persuadé, aussi bien que feu M.  […] Ainsi, les pasteurs ont le droit d’instruire les peuples, & les peuples ont le mérite de la foi.

25. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Votre maîtresse, lui dis-je, me fait connaître qu’il s’en trouve qui se distinguent ; j’en ai de la joie, puisque c’est pour un homme de mérite, et que je regarde comme ami.

26. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Le froid qu’il fait tue si peu qu’il nous reste de volailles et nous jeûnerons assurément sans aucun mérite devant Dieu si le vent continue à nous chagriner. […] Monsieur Martin directeur qui est lui-même gouverneur a mis les choses sur le pied qu’elles sont et par là vous pouvez voir que c’est un homme de mérite et propre aux armes comme à la plume.

/ 26