Chacun pour appuyer ses sentiments par des faits raconta une histoire ; les Espagnols en contèrent d’Espagnols, qui avaient aimé jusques à la mort, et même par-delà ; et les Français, pour leur montrer que tous les Espagnols ne se ressemblaient pas, racontèrent à leur tour des histoires d’Espagnols qui avaient été inconstants. Les Espagnols leur repartirent par une foule d’histoires de Français qui avaient été infidèles, et les Français par réciproque en citèrent d’autres de Français qui n’avaient jamais changé. Ces conversations qui furent poussées fort loin avec beaucoup d’esprit et de politesse, avaient assurément quelque chose de curieux aussi bien que les histoires qui furent récitées pour et contre ; mais pour tout cela ni les uns ni les autres ne changèrent point d’opinion, et chacun donna toujours la préférence à sa nation. […] Pour montrer la différence qu’il y a entre ces divers procédés de gens qui ont des épouses infidèles, dit Sainville, et qu’il y en a qui sont plaints par le public, ou dont on ne parle seulement pas, et d’autres moqués et raillés avec juste raison, pour faire voir en même temps que ce point d’honneur qu’on y attache dépend beaucoup plus de la conduite du mari que de celle de la femme, quoique ce soit elle qui fasse le crime, pour montrer que ce ne sont pas ceux qui examinent la conduite de leurs épouses avec le plus de vigilance qui sont le plus à couvert de leur infidélité, et que c’est cette conduite qui les y pousse, je crois qu’il est à propos que chacun de nous raconte quelque aventure qu’il sache certainement être arrivée de notre temps en France même, afin de ne point mêler d’histoires étrangères dans nos entretiens ; et pour cet effet, je vais, poursuivit-il, en conter une qui montrera que les précautions d’un jaloux donnent déjà de lui un sujet de risée, qui est encore augmenté lorsqu’il a affaire à des gens qui ont l’esprit de les rendre inutiles, et de les tourner contre lui-même, et qui prouvera en même temps, que la jalousie est en effet un poison mortel pour ceux qui s’y abandonnent.
Cid Ruy Gomez, l’ami à qui Zulema, ou Henriquez de la Torre, avait confié ce qu’il avait pu ramasser de l’histoire admirable de Don Quichotte, et qu’il avait prié de la continuer, était un de ces hommes particuliers, qui ne sont bons que pour eux- mêmes, ou tout au plus pour quelques-uns de leurs amis, et qui ne comptent pour rien le reste du monde, surtout le public, qu’ils regardent, sinon avec mépris, du moins avec beaucoup d’indifférence. […] Mais un valet, qui avait lu une partie de l’histoire, les ramassa ; et de celui-ci ils sont passés à un autre, qui vint avec son maître au-devant de Philippe V ci-devant duc d’Anjou, et à présent roi d’Espagne. […] Quelques Espagnols lui jurèrent l’affirmative, et le maître de celui qui avait la suite de l’histoire, dit au Français, que tout ce qu’on en avait écrit, et qui était devenu public, n’était que des bagatelles en comparaison du reste.
Nous l’avons laissé qui écoutait l’histoire de Sainville, et il n’y a pas un lecteur qui ne s’imagine qu’il n’en avait pas perdu un mot. […] Sancho aurait plus longtemps continué ses extravagances, s’il n’eût été interrompu par une demoiselle qui était la même qui avait commencé l’histoire de Sainville, laquelle ayant appris la qualité du duc d’Albuquerque, son crédit et la figure qu’il faisait en Espagne, le vint aborder fort civilement, et lui demanda sa protection pour deux dames françaises, et pour un gentilhomme qui en avaient besoin. […] Ainsi elle recommença l’histoire de Silvie et de Sainville comme elle l’avait déjà racontée dans l’hôtellerie ; et lorsqu’elle fut dans l’endroit où elle avait été interrompue, elle poursuivit en ces termes, en faisant parler Sainville en personne.
Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. […] Les histoires sacrées et profanes lui sont familières. […] Je ne vous interromps point, Monsieur, reprit cette dame en riant, nous aurons du temps pour parler de tout ; achevez l’histoire de Monsieur de Jussy, toute la compagnie vous en prie. […] Madame, reprit-il, ce n’est point à vous que je m’adresse ; il est permis à un malade de se plaindre, vous saurez demain le sujet que j’en ai ; pour aujourd’hui, laissez-moi poursuivre l’histoire de Jussy. […] Quand vous saurez mon histoire, peut-être ne me blâmerez-vous pas tant.
Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. […] Elle dit que non, et ajouta qu’elle et moi avions lu chez le libraire où sa mère nous avait trouvés le matin, une histoire de deux amants, à qui leur amour avait coûté la vie. […] Cette dame rougit, et témoigna avoir envie d’apprendre cette histoire. […] Pour moi je vous dirai comment je sais ce que je sais, lorsque je raconterai à mon tour mon histoire, comme Madame de Contamine m’y engagea hier. Toute la compagnie avait en effet impatience de savoir une histoire dont le peu de lumière qu’on en avait, paraissait si surprenant.
Un valet de pied de Madame la comtesse, poursuivit-il, lisait tout haut l’autre jour auprès de mon lit l’histoire du bonhomme Job, il dit que Dieu avait donné le pouvoir au démon de le persécuter, et de lui ôter tout ce qu’il avait. […] On lui demanda à quel dessein, et il répondit avec plus d’esprit qu’on ne pensait, qu’il y avait quelque temps que son maître étant en conversation avec le curé de son village et son neveu, ils avaient trouvé à redire aux choses inutiles qu’on mettait dans les livres, et que peut-être le sage enchanteur qui écrivait leur histoire, et qui n’en oubliait pas une circonstance, serait embarrassé d’entendre des choses qu’il n’entendait pas lui-même ; qu’on ne parlait que pour se faire entendre, et que cela étant, on n’avait que faire de se servir de termes obscurs ; par exemple, ajouta-t-il, au lieu de dire que les saphirs… — Il faut zéphirs, lui dit la duchesse en l’interrompant. — Eh bien, reprit-il, au lieu de dire que les zéphirs, puisque zéphirs y a, se jouaient dans les cheveux de la dame dont Monseigneur et Maître parlait, et les faisaient voltiger, je ne sais comme il a dit, ne valait-il pas mieux dire tout d’un coup que le vent les soufflait ; cela aurait été plus court, et je l’aurais mieux entendu. Tout le monde se mit encore à rire de cette belle expression de San-cho, à qui son maître fit signe de se taire, et continua son histoire, qui ne fait rien à celle-ci, puisqu’elle est écrite ailleurs.
Le duc d’Albuquerque lui dit qu’il y avait pourvu ; que l’histoire que la Française leur avait racontée le soir, lui avait donné l’idée de ce qu’il avait à faire ; c’est-à-dire de mander au duc de Médoc qui était son parent, l’état de toutes choses, et le prier de venir lui-même sur les lieux mettre ordre à tout par son autorité ; ce qu’il pouvait facilement, étant gouverneur de la province ; qu’il ne doutait pas qu’il ne lui accordât sa demande, et que quand il y serait, on prendrait avec lui des mesures pour faire en même temps tout savoir à Valerio, et ne rendre public que ce qu’on voudrait bien qui fût su pour mettre l’honneur d’Octavio et de Don Pedre à couvert, et que jusqu’à son arrivée, on ne devait faire autre chose que tâcher de divertir le comte Valerio, et avoir soin des Français qui étaient dans le château. […] Mademoiselle de la Bastide avait dit au duc de Médoc ce que c’était que ce Français et lui en avait succinctement raconté l’histoire.
Leur religion est pleine de pareilles sottises & ils donnent à leurs idoles des histoires toutes différentes. […] Beau sujet de roman pour de Visé, digne auteur du Mercure galant, & de la ridicule histoire de Cara Mustapha. […] Martin, qu’il n’aurait jamais eu ni l’un ni l’autre de mes journaux s’ils avaient été chargés de sa propre histoire, que je donne ici pour très vraie. […] Cette histoire est rapportée à la page 40. […] Nos histoires, tant anciennes que modernes, en sont des garants qu’on ne peut pas ni démentir ni récuser.
Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. […] Je m’en souviens, reprit Des Frans, j’en ai entendu conter l’histoire par un Parisien à Lisbonne. […] Je ne veux entendre ni vos si ni vos mais, je veux seulement que vous m’appreniez l’histoire de Madame de Contamine. […] Je vous parlerai une autre fois de Mademoiselle Dupuis : je ne sais pas bien moi-même ce que j’en pense à présent, et si vous voulez m’entendre, vous allez apprendre l’histoire que vous avez envie de savoir. […] Je l’ai reconduit à son carrosse, dans lequel j’ai vu son épouse, qui m’a paru une très belle personne, et qui m’a donné beaucoup d’envie d’apprendre leur histoire.
Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. […] Le marquis de Querville, beau-frère de Monsieur Des Prez, dont vous savez l’histoire, arriva. […] Il me conta l’histoire de Silvie mot pour mot. […] Nous pourrons en rire un de ces jours, à présent continuez votre histoire. […] La suite de l’Histoire de Silvie est plus bas vers la fin de celle de Mr.
Le jaloux trompé Histoire Pour ne point causer de scandale, vous me permettrez de vous cacher le nom des gens à qui l’aventure que je vas dire est arrivée, et même le lieu et la province où elle s’est passée, il suffit que ce soit en France et que le héros soit français. […] Il n’importe, cette histoire prouve toujours deux vérités ; l’une qu’une femme n’est jamais mieux gardée que par elle-même, et l’autre que quelques précautions qu’un jaloux puisse prendre, quelques clefs et quelques serrures qu’il emploie, sa femme trouvera toujours les moyens d’être infidèle sitôt qu’elle aura envie de l’être. Je dois une histoire, poursuivit-elle, je vais m’en acquitter et vous parler d’un homme qui s’est fait plaindre et admirer par le petit nombre de gens qui ont su ce qui lui est arrivé, et qui n’a point donné aux autres matière de rire à ses dépens. […] Ensuite elle commença dans ces termes l’histoire qu’elle voulait conter.
Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. […] Nous allâmes en Flandres, je ne vous dirai point ce qui s’y passa, ce n’est point une relation que vous attendez de moi, c’est mon histoire particulière et celle de ma femme. […] Cela suffit Monsieur, interrompit Des Ronais, je suis très persuadé de l’innocence de ma belle maîtresse, et ce n’était point tant le dessein d’entendre votre histoire, et sa justification, qu’un véritable repentir qui m’a amené ici. […] Cette histoire donna matière à la compagnie d’une assez longue, et fort bonne conversation, parce qu’elle se faisait entre gens d’esprit ; et comme il commençait à être tard, et que Monsieur et Madame de Terny devaient aller souper à Versailles, ils prirent congé de la compagnie, et partirent. […] Vous nous avez promis, poursuivit-il, de nous conter son histoire à Monsieur Dupuis et à moi.
Histoires Véritables. […] Il a enfin épousé sa maîtresse la belle Babet Fenouil : il m’a conté une partie de son histoire, et j’ai vu le reste.
Ceux qui aiment l’Histoire pourront trouver ici beaucoup d’endroits secrets, et que je sais d’original, qui pourraient tant en bien qu’en mal servir d’anecdotes à l’Histoire de Louis XIV ; et je puis dire que ce que j’en dis est également curieux et vrai. […] Frère Paul ou Fra Paolo, religieux servite qui a fait l’histoire du concile de Trente, a pillé Jean Gerson en tout, et n’a pourtant rien dit que de vrai. […] Je sais cette histoire de M. […] Celle-ci blâma l’indiscrétion de la nourrice, et lui avoua qu’elle lui avait dit vrai ; lui conta l’histoire de sa naissance, et ajouta que c’était ce qui avait retardé son mariage. […] Il parla à ce procureur, lui dit toute son histoire, et lui demanda sa fille en mariage.
Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. […] Cette femme était la baronne de… dont l’histoire a depuis peu fait trop de bruit dans le monde pour être ignorée de vous ; mais il n’est pas encore temps de vous dire la part que je fus obligée de prendre dans une des dernières aventures de sa vie. […] Epargnez-moi, Madame, poursuivit Silvie en s’interrompant elle-même, le reste de la narration de la baronne qui regarde mes tantes, elle aurait mauvaise grâce dans ma bouche ; contentez-vous de savoir qu’elle me répéta tout ce qui avait été dit contre elles dans les tribunaux, à quoi elle ajouta mille histoires scandaleuses qui n’ont aucun fondement, mais dont elle faisait Sainville auteur pour le perdre dans l’esprit de mes tantes qui écoutaient ce qu’elle me disait ; cette perfide le savait, mais elle n’en faisait pas semblant : mes tantes ignoraient qu’elle sût qu’elles fussent présentes, et furent extrêmement surprises d’entendre ce qu’elles entendaient, surtout comme venant d’un homme qui n’avait jamais passé pour médisant.
Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. […] Ensuite elle lui conta toute son histoire qui la surprit étrangement, comme vous pouvez croire. […] Angélique la remercia de ses bons sentiments, lui demanda pardon de s’être cachée d’elle, et lui raconta toute son histoire devant Contamine même, qui en certifia la vérité. […] Elle se fit conter par elle-même jusqu’à la moindre circonstance de son histoire, qu’Angélique poursuivit par lui faire comprendre qu’elle n’avait pu en user autrement, à moins que de vouloir rester toujours malheureuse, et renoncer sans retour au bonheur qui semblait la venir chercher ; car Madame, ajouta-t-elle, pouvais-je refuser les présents qu’il me faisait, et qu’il m’avait destinés de longue main, à moins que de vouloir rompre avec lui ? […] Tout ce que je puis vous en dire, c’est qu’elle est la plus heureuse de toutes les femmes, qu’elle a le secret de se faire aimer de tout le monde, et que qui que ce soit qui sait son histoire, ne porte envie à sa fortune, parce qu’il est constant qu’elle la mérite.
Le mari prudent Histoire Cléon fut un des premiers d’une des plus riches provinces de France ; son bien égalait sa naissance, et ses emplois étaient dignes de l’un et de l’autre. […] Voilà, Messieurs, continua la marquise, l’histoire que je vous avais promise, et à laquelle je n’ai ajouté aucune circonstance de mon invention.
Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. […] Son histoire ne fait rien à celle-ci. […] À cela près achevez votre histoire, et dorez toujours la pilule. […] Nous en parlerons une autre fois, pour le présent poursuivez votre histoire. […] Suite de l’Histoire de Silvie.
Chacun se retira donc : la marquise coucha avec sa parente qui avait raconté l’histoire de Silvie, et que nous nommerons désormais Mademoiselle de la Bastide, Silvie coucha avec sa tante, le duc et la duchesse d’Albuquerque eurent le plus bel appartement ; et comme le château de Valerio était vaste et parfaitement bien meublé, tout le monde fut logé commodément et sans embarrasser le maître ni la maîtresse.
Nous avons vu de quelle manière fut interrompue la demoiselle française qui racontait l’histoire de Sainville et de Silvie.
Don Quichotte qui savait l’histoire, le leur dit assez succinctement et assez juste, quoiqu’il y mêlât beaucoup de ses visions romanesques.
Elle lui fit connaître ces soupçons fort spirituellement et comme par plaisanterie ; mais il lui répondit fort sérieusement et fort galamment, qu’il ne connaissait et n’avait regardé Silvie que sur le pied d’une femme séparée d’avec son mari, et d’une femme qui avait un amant favorisé ; que sur ce fondement il avouait que les vues qu’il avait eues pour elle n’étaient pas fort à l’avantage de sa vertu, et qu’il n’avait commencé de la regarder sur le pied qu’elle méritait de l’être, que depuis qu’il savait son histoire ; qu’ainsi son amour n’était pas extrêmement violent, mais qu’il n’en était pas de même de celui qu’il avait pour elle, puisqu’il était accompagné de vénération, d’estime et de respect.
. — Je sais qui c’est, interrompit Don Quichotte avec tranquillité, c’est lui qui m’a emporté mon cabinet, où étaient les histoires de tout ce qu’il y a eu de chevaliers errants dans le monde ; mais que lui et son fils viennent quand ils voudront, je ne les crains ni l’un ni l’autre.
L’auteur ne se renferme pas tellement dans le simple détail de ce qui regarde son escadre en général, et son vaisseau en particulier, qu’il ne s’égaie de temps en temps sur divers sujets, tantôt de théologie, tantôt de philosophie, tantôt d’histoire, et même assez souvent de galanterie et de chronique médisante. […] J’en rapporterai l’histoire lorsque nous serons au Cap : elle sera mieux qu’ici. […] Hurtain, de voir que votre écrivain est honnête homme, et Albus un faquin, à qui je promets d’écrire toute cette histoire-ci à M. de Seignelay si le pain qui m’est nécessaire n’est pas embarqué dans le Sans-Pareil demain avant midi. […] Il faut lire ce qu’en disent le scélérat Machiavel, Mézeray, Maimbourg, Varillas et les autres, qui ont écrit l’histoire du temps de ces papes. […] Qu’on lise l’histoire de Hollande, on verra que Philippe duc de Bourgogne, dit le Bon, auquel ces pays appartenaient, fournissait de ses deniers sans intérêts aux marchands qui se jetaient dans le commerce de mer, pour leur faciliter les moyens de faire des entreprises plus fortes.
Leur religion est pleine de pareilles sottises, et ils donnent à tous leurs idoles des histoires différentes. […] Il faut absolument que ces peuples-ci aient eu autrefois quelque teinture du christianisme et de la naissance de Jésus-Christ, et c’est sans doute saint Thomas, comme dit Monsieur Godeau dans son Histoire de l’Eglise, qui est venu dans ce pays-ci, qui leur en avait donné connaissance en y prêchant l’Evangile, mais dont il ne leur reste plus qu’une idée fort confuse. […] J’ai aussi appris que Monsieur Godeau dit vrai dans son troisième siècle de l’Histoire de l’Eglise, quand il dit au sujet du différend qui était entre saint Cyprien et le pape saint Etienne, que les saints qui sont encore sur la terre sont hommes et que le zèle fait souvent faillir les plus sages.