Le duc de Médoc étant instruit de tout rêva quelque temps, après quoi prenant la parole il leur dit qu’on ne voyait pas qu’on dût faire aucun mystère de l’aventure à Valerio ; qu’il convenait que le comte étant honnête homme, l’infâme personnage que ses frères y avaient joué lui ferait beaucoup de peine ; mais aussi qu’il en serait bientôt consolé, surtout lorsqu’on lui ferait comprendre que c’était un bonheur pour lui que tous deux y fussent restés, et qu’ils eussent péri par la main de la justice divine qui laissait le champ libre à mettre leur réputation à couvert devant les hommes, que pour cela il fallait absolument nettoyer la forêt des bandits qui désolaient le pays, et les faire tous périr de quelque manière que ce fût, et que cet article regardant ses devoirs, il s’en chargeait ; ajoutant que si on pouvait en prendre quelqu’un en vie, il fallait les remettre entre les mains du lieutenant, qu’il les enverrait avec Pedraria sécher sur les grands chemins, et qu’il se chargeait encore de faire supprimer des informations tout ce qui chargeait Octavio et Don Pedre pour sauver leur mémoire d’infamie, et de faire substituer à la place de ce qui serait supprimé un aveu des criminels qui les auraient assassinés eux-mêmes sans les connaître, ce qui ne tournerait nullement à la honte de Valerio, qui jouirait tranquillement de leurs biens sans appréhender que le fisc y mît la main. […] Il l’obligea à regarder cet accident comme lui étant très favorable, et le fit même consentir qu’on allât enlever le corps de Don Pedre qui avait été tué par le valet de Deshayes, et qu’on le fît enterrer honorablement comme celui de son frère tué par des voleurs, ce qui fut fait le matin même, et Dorothée, Eugénie, le duc d’Albuquerque et Don Quichotte étant entrés dans la chambre en ce moment, n’eurent pas beaucoup de peine à le consoler, et ressortirent pour aller faire conduire les corps de Deshayes et de Don Pedre à leur dernière demeure. Le duc qui avait amené beaucoup de gens avec lui, en attendait encore d’autres, qu’il ne doutait pas qu’ils n’arrivassent incessamment, et tous ces hommes étant joints à ceux que le lieutenant avait amenés, et aux autres que Valerio pouvait fournir, on résolut de parcourir la forêt dès le lendemain, et de commencer à la pointe du jour, ce qui mit notre héros dans la plus grande joie qu’il eût eu de sa vie.
Il s’arrêta dans un espace assez large à plus de huit cents pas de l’entrée de la caverne, et y fit face à notre chevalier qui allait à lui l’épée à la main avec beaucoup de résolution. Ils se battirent quelque temps avec beaucoup de valeur, et ne furent séparés que parce que le jour leur manqua, c’est-à-dire que toutes les bougies furent éteintes, et dans l’instant un bruit effroyable de cris de victoire se fit entendre et fut suivi d’un concert de quelque sorte d’instruments. […] Ceux qui étaient commis à sa garde ne m’ont pas fait courir beaucoup de risque, et si tous tes démons ne sont pas plus méchants que ceux que j’ai trouvés dans mon chemin, je les défie, et jure par ma barbe de les défaire tous à coups de fouet.
Il les caressa néanmoins tous avec beaucoup de tendresse, et les reconnut parfaitement bien, dont ils tirèrent bon augure. […] Cet homme était le neveu du curé qui était venu la consoler du départ de Don Quichotte, et dans les visites duquel elle avait trouvé beaucoup d’agréments, comme aussi lui avait pris beaucoup de plaisir à sa conversation. […] — Oh Madame, répondit Thérèse, nous avons toujours bien vécu quoique avec beaucoup de peine, car on ne gagne guère ; nous n’avons pourtant pas demandé l’aumône, mais vingt-quatre heures font un jour, trente jours font un mois, et douze mois font un an ; et depuis que nous sommes mariés, chaque saint a amené sa fête, c’est-à-dire que nous avons trouvé de quoi nous nourrir jour par jour, et que nous ne sommes morts ni de faim ni de soif.
demanda le duc avec beaucoup de douceur. — Bouche close, interrompit Sancho, en parlant à son maître, et en se serrant les deux lèvres de ses deux doigts. — Eh quoi ! […] Ils se relevèrent, et ne se sentant point blessés, et voyant encore leurs chevaux qui n’avaient pas branlé, ils crurent effectivement que leurs armes étaient enchantées, et n’hésitèrent pas de se jeter dans cette caverne avec beaucoup de résolution.
Madame votre mère même était plus réservée que les autres ; ce qui faisait croire qu’elle avait beaucoup de part à votre éloignement. […] Elle a été mariée depuis, mais très mal, et si sa mère ne l’avait point violentée, elle serait encore fille, et vous auriez eu beaucoup de part à son célibat. […] Comme son proche voisin, j’y allai souvent, et la douceur de sa conversation me plut tellement, que sans être son amant, je lui rendis beaucoup de soins, et devins un de ses intimes amis. […] J’y vis une suite perpétuelle de pertes et de malheurs ; mais parmi tant d’infortunes et beaucoup de débauches, j’y remarquai un fonds de probité inépuisable. […] Je n’ai pas cherché ce Gauthier avec beaucoup de soin, parce que j’ai cru que la meilleure vengeance que j’en pouvais tirer, était de les mépriser l’un et l’autre.
Elle répondit toujours oui, avec beaucoup de résolution. […] Ils retiennent beaucoup de choses des Juifs : ils brûlent les morts comme les idolâtres. […] Cette île est pleine d’étangs, qui nourrissent quelque poisson, & beaucoup de canage sauvage. […] Il prit beaucoup de pierreries, & son dessein étant de venir à la foire de Beaucaire, il débarqua à Marseille, & se rendit à Nîmes. […] Qu’on croyait avec beaucoup de vraisemblance qu’ils avaient fomenté et nourri la révolte de Sévagi.
Mademoiselle Dupuis qui était charitable, en eut beaucoup de soin. […] Elle a beaucoup de lecture, et une mémoire excellente ; elle chante à charmer, danse fort bien, peint fort joliment en miniature : enfin elle est universelle. […] Cela faisait beaucoup de tort au parent de Mademoiselle de Vougy, dont la terre était d’autant diminuée, et qui, à toutes choses près, n’était qu’un pauvre gentilhomme de campagne, en comparaison de Madame de Contamine. […] Il eut beaucoup de peine à déterrer la maison, mais enfin à force de perquisition, il la découvrit et y alla. […] Comme il y avait là beaucoup de vraisemblance, et que cela cadrait avec les paroles de Madame de Cologny, ces filles la crurent de bonne foi, et ne s’en mirent pas plus en peine.
Il y a, sur notre même vaisseau, un nommé M. de La Chassée, qui commande une compagnie franche, et qui a été dans toutes les guerres de Hollande : il a de l’esprit infiniment, beaucoup de service, et bonne mémoire. […] Lorsque le mont Vésuve jette beaucoup de flammes, et porte l’inondation de ses feux plus loin qu’à l’ordinaire, c’est un signe, disent les Siciliens, que l’année ne sera pas bonne. […] Hurtain, qui paraissait se bien porter hier, ou du moins fort peu incommodé, a été pris sur les trois heures après-midi d’une très grande faiblesse, qui tenait beaucoup de l’évanouissement. […] Tout l’équipage a entendu la messe avec beaucoup de dévotion et de recueillement. […] Nous avons un autre passager qui a de l’esprit comme un démon, mais qui ne paraît pas avoir beaucoup de religion.
Il fut en même temps surpris et réjoui de voir la duchesse sa parente ; il frémit du péril qu’elle avait couru, et eut beaucoup de douleur de voir Sancho dans l’état affreux où il était.
Il ne refusa pourtant pas le choc, et alla au-devant de Sancho, qui venait à lui avec beaucoup de fureur, après avoir fait aussi une invocation mentale à sa Thérèse et à la comtesse.
Ils ajoutèrent, qu’ils convenaient qu’il y avait en France beaucoup de maîtresses et même d’épouses, qui trompaient cette confiance, et qui étaient véritablement infidèles ; mais qu’ils ne doutaient pas qu’il n’y en eût pour le moins autant en Espagne, étant le propre de tout le monde, et surtout des femmes, de se porter avec ardeur à tout ce qui est défendu, et de se dérober à un aussi dur esclavage, que celui où elles se voient réduites.
Don Quichotte qui savait l’histoire, le leur dit assez succinctement et assez juste, quoiqu’il y mêlât beaucoup de ses visions romanesques.
Ma maladie fut longue, et l’abattement où elle me mit ayant tempéré les ardeurs de ma rage, j’appris sans désespoir, mais avec beaucoup de surprise et de douleur, qu’elle avait épousé Deshayes. […] Elle vous les demande, Monsieur, et l’honneur de votre appui à la Cour en faveur de son époux que le vice-roi de Naples retient en prison avec beaucoup de dureté et fort peu de justice.
Mademoiselle de la Bastide qui avait la première fait connaissance avec l’hôtesse, était curieuse, comme le sont ordinairement les filles, de savoir quel était le sujet de ces visites si ponctuelles ; c’est pourquoi elle la sonda sur cet article, et n’eut pas beaucoup de peine à lui faire tout avouer.
Nous allâmes tenir cet enfant ; nous y fîmes les figures ordinaires, beaucoup de civilités pour le nom, et enfin comme c’était une fille, elle nomma. […] Je demandai promptement congé, et je l’obtins par le moyen de Monsieur le cardinal de Maldachini avec beaucoup de peine, parce que notre ambassadeur croyait avoir besoin auprès de lui de tous les Français qui se trouvaient à Rome, et surtout de ceux qui pouvaient y faire quelque figure. […] J’eus beaucoup de peine à gagner Grenoble avec le peu qu’ils m’avaient laissé par charité. […] Il nous témoigna avoir beaucoup de joie de savoir comme tout avait été. […] Elle savait que la querelle venait de moi ; elle se douta qu’il y avait quelque raison cachée qui me faisait agir, et elle s’en douta d’autant plus, que je n’avais jamais passé pour querelleur, surtout avec mes amis, pour qui j’avais ordinairement beaucoup de complaisance.
J’ai beaucoup de choses à te dire, lui dit-il, dont quelques-unes te seront agréables, et les autres te chagrineront ; mais ton courage te les doit faire prendre d’un visage égal.
Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées.
A ce mot le satyre alla à trois pas faire des gambades, et Sancho voyant tout d’un coup sortir à côté de lui une flamme subtile et bleue avec beaucoup de fumée, recula en tremblant, et la terre s’ouvrit sous les pieds du satyre, qui fondit, et la fumée se dissipant, le chevalier vit une table paraître couverte de belles serviettes, d’une belle nappe, d’assiettes et de plats d’argent, d’un poulet d’Inde en compote, d’un autre à la daube, de pâtés, de jambons, et de quantité d’autres viandes froides ; en un mot un service complet où rien ne manquait ; et pour la boisson, il vit retirer de dessous la table douze grosses bouteilles de vin, et des sièges.
Pour mon ami il ne me parut pas y prendre beaucoup de part ; au contraire, il me dit en particulier qu’il n’approuvait point la tyrannie de son père, qui voulait cloîtrer une partie de ses enfants pour avantager les autres. […] Etant dans ces sentiments, je n’eus pas beaucoup de peine à la résoudre de se laisser enlever ; mais afin de donner prétexte à cette démarche, je la fis demander en mariage avec le consentement de mes parents, qui eurent assez de peine à me le donner, quoique j’eusse pu m’en passer.
Il alla trouver cette femme, et s’informa d’elle si elle avait quelque chambre vide ; et comme elle lui dit que la seconde était à louer, le marché en fut bientôt fait ; il pria cette femme de lui dire quels étaient les autres gens qui logeaient chez elle, parce que, poursuivit-il, comme j’ai beaucoup de nippes et d’argent que j’ai apportés de la campagne, je suis fort aise de savoir avec qui je demeurerai ; et si ce sont d’honnêtes gens. — Vous n’avez rien à craindre, lui dit cette femme, je loge dans la salle en bas, la porte ferme toujours, et personne ne sort ni ne monte que je ne le voie ; outre cela, il n’y a pas grand monde ici.
Ces sortes de gens cherchent leur profit, et il avait espéré en trouver à la Ribeyra, où il avait appris qu’il y avait beaucoup de gens de qualité.
Le sermon sur une sincère conversion, et un vrai retour à Dieu, après beaucoup de désordres, fut poussé à fond, et en vérité l’air dont cet ecclésiastique et ce religieux parlaient, m’inspira de la dévotion ; et quoiqu’ils ne dissent que ce que j’avais mille fois entendu dire, cela alla si avant, que les larmes m’en vinrent aux yeux. […] Je n’en parle que sur un peu de lumière, et beaucoup de soupçon ; mais ce que j’en sais que je lui ai dit à lui-même, en présence de Monsieur Des Ronais, et un collier qu’on le soupçonne d’avoir pris…Il faut, interrompit Des Frans tout surpris, que celui qui vous a instruit soit plus qu’homme ! […] Je sais, comme vous voyez, beaucoup de vos affaires, sans que vous m’en ayez jamais rien dit.
Il me dit à son retour, qu’il l’avait fait demander, et qu’elle était venue ; mais que l’ayant reconnu, elle avait fait beaucoup de difficultés de prendre le paquet : qu’enfin elle l’avait pris, lui ayant dit qu’il lui était de grande conséquence. […] Une manière d’esprit jovial, et un peu libertin que je lui remarquai, qui avait beaucoup de sympathie avec le mien, m’attira auprès d’elle. […] J’avoue, repris-je, qu’il y a beaucoup de femmes qui se gouvernent mal : (je ne parle point des abandonnées, celles-là sont indignes qu’on songe à elles, j’entends seulement celles qui ne se donnent qu’à un amant, telle qu’est celle qui a donné lieu à la conversation, et qu’on dit ordinairement se gouverner mal ; quoique ce terme-là soit trop fort, et soit même outrageant pour une maîtresse fidèle. ) J’avoue que le nombre en est grand ; mais il ne serait point si scandaleux, si mille coquins qu’elles croient honnêtes gens, l’étaient assez pour du moins leur garder le secret, sous la bonne foi duquel ils ont triomphé de ces femmes. […] J’en reviens à nos lois : elles ont été faites avec beaucoup de prudence pour retenir dans le devoir des veuves, qui étant maîtresses de leurs actions, et leur étant permis de se choisir tel époux que bon leur semble, ou n’en prendre point du tout si elles ne veulent, donneraient assurément très grand scandale dans le monde, si la rigueur des lois ne les retenait pas. […] Je vous avoue qu’il y avait là-dedans de la folie : peut-être qu’un reste de fièvre chaude s’en mêlait, du moins il y avait beaucoup de fureur.
Beaucoup de gens ont prétendu que ce cardinal qui n’était point prêtre et qui même n’était pas dans les ordres avait plus contribué à sa naissance que Louis XIII. […] Comme cela fit du bruit, beaucoup de gens se firent un plaisir d’aller voir leur contenance. […] J’allai l’y joindre, et je vis dans une espèce de cour devant la porte de l’église beaucoup de gens assemblés de toute sorte, et qui riaient tous. […] Il gagna beaucoup de bien là, mais le contrôle général des Finances étant tombé comme je l’ai dit à Monsieur de Pontchartrain par la démission de M. […] Beaucoup de gens croient même que son mariage n’a été consommé avec le comte d’Evreux qu’elle a épousé que parce qu’il attend un million de présent pour le premier enfant qui en proviendra.
C’était un homme qui avait de la qualité, beaucoup de bien et sans contredit du mérite, si la jalousie ne l’eût jeté dans le ridicule.