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2. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Quoiqu’elle ait vécu assez longtemps avec le père de Contamine dans une union parfaite, ils n’ont pourtant jamais eu qu’un seul enfant, qui est celui dont nous parlons. […] Elle croira sur ce pied-là, que vos visites seront d’un bon parent ; et j’espère que vous vivrez avec moi aussi sagement que si j’avais en effet l’honneur d’être votre cousine. […] Il vivait devant cette garde, comme si il avait été en effet son cousin ; et comme il n’y allait que fort tard, il ne fut jamais ni vu ni connu de personne. […] Lorsque je l’épous[er] ai cela me reviendra ; et si par ma mort je ne l’épouse pas, elle aura toujours de quoi vivre le reste de ses jours dans un état assez honnête. […] J’aime, lui dit-elle, en la relevant et en la baisant, à voir que vous savez vivre.

3. (1721) Mémoires

Deschiens mourut comme il avait vécu, ne croyant en Dieu que par bénéfice d’inventaire. […] Bourvalais pria cette sœur de supplier sa maîtresse de lui procurer quelque emploi pour vivre. […] Le Gendre mourut comme il avait vécu, c’est-à-dire comme un chien, sans foi, sans conscience et sans religion. […] Cette réponse paraît d’un homme qui veut bien vivre avec sa femme. […] Défendez-vous contre vos ennemis, vous vivrez après en repos.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Ils n’eurent rien à me reprocher, et depuis ce temps-là nous avons bien vécu ensemble. […] Je lui fis remarquer leurs caresses, et lui dis que les animaux nous montraient à vivre. […] J’ai vécu, poursuivit cette veuve, comme doit vivre une femme d’honneur avec son époux. […] Depuis ce temps-là, j’ai vécu d’une manière digne de pitié. […] Est-ce pour vivre en religieuse que Madame s’est mariée ?

5. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

C’est un très honnête homme, bien de mes amis, et avec lequel j’espère bien vivre. […] A-t-on enlevé des vivres ? […] La plupart des hommes vivent-ils comme prêts à mourir ? […] Ils vivent misérablement. […] Il ne restait plus que les vivres.

6. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Elle ne fit point ces façons qui s’observent parmi les précieuses, et celles qui savent assez peu vivre pour faire à contretemps les civiles. […] Qu’elles vivaient fort retirées, et que j’étais le seul homme qu’on y eût vu entrer depuis. […] Adieu, Monsieur, ne songez plus du tout à moi, vous en vivrez plus content : je prie Dieu qu’il vous comble de ses grâces, et me prenne pour votre victime. […] j’avais toujours vécu innocente ; ma vie s’était coulée dans un calme qui m’avait endormie ! […] Vivez heureux dans le monde, si vous y pouvez vivre : mais songez qu’il faut que Dieu soit irrité contre vous, puisqu’il vous a choisi pour être l’instrument de la perte de mon innocence.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Abrenuncio, abrenuncio, vade Satanas, lui dit-il, arrière de moi tison d’enfer, chat échaudé craint l’eau froide ; à quelque chose malheur est bon ; le dé en est jeté, et si vous voulez vivre longtemps, il faut que vous soyez plus saine de corps que vous n’êtes de la conscience ; je tomberais encore de la poêle au feu ; je ne suis pas d’humeur à vous flatter, tirez, tirez pays, et que je ne vous voie jamais. — Quoi traître, lui dit-elle avec colère, après m’avoir presque déshonorée tu me planteras là pour reverdir ? […] Il n’y a que celui qui gagne de l’argent qui sache ce qu’il en coûte à gagner et qui l’épargne, et le sage enchanteur m’a conseillé de ne le pas donner à ma femme qui est une boute-tout-cuire ; vraiment si elle l’avait, elle en ferait passer la moitié par la vallée d’entonne, mais moi je prétends m’en servir à marier ma fille et à vivre paix et aise, et à ne rien faire, comme le seigneur de notre village. […] Vivez-vous bien ensemble ? — Oh Madame, répondit Thérèse, nous avons toujours bien vécu quoique avec beaucoup de peine, car on ne gagne guère ; nous n’avons pourtant pas demandé l’aumône, mais vingt-quatre heures font un jour, trente jours font un mois, et douze mois font un an ; et depuis que nous sommes mariés, chaque saint a amené sa fête, c’est-à-dire que nous avons trouvé de quoi nous nourrir jour par jour, et que nous ne sommes morts ni de faim ni de soif.

8. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

J’ai vécu avec elle avec assez de tranquillité, parce qu’il y fallait vivre : mais sans la considération de ma fille, que j’ai toujours aimée et que j’aime encore, sa mère aurait assurément mal passé son temps. […] Qu’il était inébranlable dans sa résolution ; et que si nous nous obstinions à vouloir l’en faire changer, nous nous nuirions à nous-mêmes, et que pour lui il ne lui en parlerait jamais, vécût-il cent ans. […] Nous n’espérions plus rien de favorable que du temps ; et cependant je mourais de chagrin de voir vivre quelqu’un. […] Enfin après avoir vécu longtemps de cette sorte, Dupuis tomba tout d’un coup dans une très grande faiblesse. […] Il avait assez vécu pour songer à la mort.

9. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Racine, c’est le moyen de vivre content. […] Du moins les écrivains ont donné au commissaire, par l’ordre de Monsieur Du Quesne, un état des vivres nécessaires à leurs équipages pendant ce temps-là, lesquels vivres Messieurs de Balassor ont promis de fournir. […] Nous verrons s’ils vivront plus tranquillement à l’avenir que par le passé. […] Le dégât que Remraja a fait faire partout a fait renchérir les vivres à Pondichéry. […] N’avais-tu pas assez de riz pour vivre ?

10. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Ils devraient y vivre chrétiennement, & surtout chastement, du moins pour leur santé. […] Il est bien fâcheux pour un homme de bon sens d’avoir à vivre avec des brutaux, des fous & des bigots. […] Les lois les y condamnent, mais les magistrats, coupables eux-mêmes de ces crimes, se bouchent les yeux sur les déportements des autres & les laissent vivre là-dessus en pleine liberté, comme eux-mêmes y vivent. […] Le dégât que Remraja a fait faire a fait extrêmement renchérir les vivres à Pondichéry. […] Avais-tu pas assez de riz pour vivre ?

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Il ne l’aurait cependant pas obligée à l’accepter, si elle lui eût déclaré qu’elle ne pouvait vivre heureuse qu’avec Verville ; mais outre la pudeur qui s’opposait à une telle déclaration, elle craignit que son père n’approuvât pas d’autres vues que les siennes. […] Après cela Verville sortit, et dans la crainte où il était que Cléon et Justin ne changeassent de sentiment, il ne passa chez lui que pour prendre de l’argent et monter à cheval ; et depuis ce temps-là il n’a pas remis le pied dans la province, et n’a eu garde de l’y remettre tant qu’il a vécu. […] Comme elle était véritablement changée, elle fut ravie de demeurer dans un endroit qui pût lui servir auprès son époux de caution de sa conduite ; elle n’avait pas plus de dix-neuf ans lorsque cette réconciliation se fit ; ainsi on ne peut pas dire que ce fût l’âge qui l’eût retirée ; on ne peut pas dire non plus que ce fût le regret de la mort de son amant, puisqu’il ne fut tué à l’armée que dix ans après, et depuis ce temps-là, c’est-à-dire depuis plus de vingt-cinq ans, elle a vécu et vit encore d’une manière toute sainte ; en sorte qu’on la regarde comme un modèle de perfection ; tous les gens qui la connaissent la regardent avec admiration.

12. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Sa fille et moi avions vécu ensemble avec tant de réserve, et l’on avait vu si peu de particulier entre nous, qu’il était impossible d’en soupçonner. […] Je sais le compliment que Mademoiselle votre mère me prépare, je ne l’éviterai pas aujourd’hui, parce qu’il m’est impossible de vivre sans vous voir. […] Elle se plaignait de la misère du temps ; que son mari et elle ne gagnaient plus rien, et qu’ils avaient bien de la peine à vivre. […] Avez-vous peur de n’avoir pas de quoi vivre, ou de n’en pas gagner, que vous voulez jurer d’en gueuser ? […] Il était impossible de croire que deux personnes qui vivaient publiquement comme nous vivions elle et moi, fussent mari et femme, et c’était assurément quelque chose de singulier de passer l’un auprès de l’autre, comme cela nous arrivait souvent, et de nous saluer comme on salue le reste du monde, un quart d’heure après ou devant des embrassements de la dernière tendresse.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Je vous sacrifie tout, n’en croyez que mes actions et non pas mes paroles, dites-moi que vous voulez bien me suivre, et je vous mettrai entre les mains plus d’argent et de pierreries qu’il ne vous en faudra pour vous faire vivre ailleurs le reste de vos jours plus magnifiquement et plus heureusement que vous ne vivez ici. […] J’ai assez d’amis en Cour pour le rengager malgré lui dans le service ; et si je ne puis en venir à bout, je périrai par sa main ou je vous vengerai par la mienne ; vos souffrances me mettent au désespoir, je ne pourrais pas vivre éloigné de vous et toujours dans la crainte de vous voir périr par la main d’un brutal. —  Plaignez-moi, lui dit-elle les larmes aux yeux, aimez-moi ou du moins laissez-moi le croire, c’est la seule consolation que je vous demande ; mais ne vous avisez pas de rien entreprendre contre lui, je vous le défends, sous peine de ne vous plus jamais voir ; et si vous m’obéissez en cela, il se pourra arriver des changements qui me permettront d’avoir pour vous de la reconnaissance. […] On la chercha vainement de tous côtés pendant plus de trois mois, que son mari toujours idolâtre d’elle, furieux et jaloux, resta en vie : enfin ne pouvant plus résister au chagrin de sa perte, ni au désespoir d’être l’objet des railleries publiques, il mourut comme il avait vécu les dix-huit derniers mois de sa vie, dans les agitations d’une fièvre chaude qui l’emporta.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

Qu’il lui avait tout promis pour éviter la mort présente ; mais que quatre jours après, plusieurs de ces bandits, qui étaient allés chercher des vivres, étaient revenus bien blessés, et qu’il avait appris d’eux, qu’ayant voulu attaquer un carrosse plein de femmes et l’amener, pour avoir les chevaux dont ils manquaient, ils s’étaient battus à deux reprises contre des Français, et un démon sous la figure d’un homme qui leur avait repris le carrosse, ôté Eugénie qu’ils tenaient encore, et tué huit de leurs camarades, et entre autres Don Pedre. […] Tenez, Monsieur, dit-il, j’aime mieux cet argent-là que tous les gouvernements du monde, et surtout ceux des îles Barataria ; car avec mon argent je trouverai de quoi vivre, à boire et à manger tout mon saoul, et dans mon gouvernement le docteur Pedro Rezio de Tirtafuera me voulait faire mourir de faiM. 

15. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Nous nous fîmes chacun une promesse de mariage, et un morceau de papier nous tenant lieu de tout, nous nous jurâmes une fidélité éternelle, et vécûmes dès ce jour-là comme mari et femme. […] Elle a vécu tout à fait retirée du monde, et paraissait être tout à fait dans la dévotion. […] Elle a été obligée, pour n’être plus importunée de ce côté-là, de déclarer tout haut, qu’elle ne se marierait jamais, et vivrait à son particulier. […] Je vous ai déjà dit, Madame, répondit-il, que je vous regarde toutes comme des saintes à miracles dans le siècle où nous vivons.

16. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Voulez-vous que nous vivions sans façon, lui dit Des Frans ? […] Il est rare, reprit Des Ronais, d’en trouver parmi les femmes dans le siècle où nous vivons.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

C’est là le fait des chevaliers errants qui doivent vivre dans les périls, et qui ne doivent rien devoir qu’à eux-mêmes, et ceux qui se servent de ces maudits bâtons à feu dont on tue son ennemi de loin, et souvent sans être vu, sont indignes d’être loués, et ne doivent passer que pour des lâches. […] Tenez, Monsieur, lui dit-il, bien du monde s’en plaint, et moi qui vous parle, je n’ai point de sujet de m’en louer, car une fois que j’avais grondé avec ma mauricaude, un moine se mêla de nous raccommoder ensemble, et puis après cela il venait nous voir tous les jours, afin de voir, disait-il, si nous vivions bien ensemble.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIII. Comment on a découvert ces nouvelles aventures qu’on donne au public. »

Le Français nomma Don Quichotte, et demanda avec une simplicité de badaud, s’il avait véritablement vécu, et si les aventures qu’on en lisait lui étaient effectivement arrivées.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

Quand on vend pour vivre, on ne mange pas de bon cœur, et le rire et la faim ne sont pas bien ensemble.

20. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Le peu que j’ai vu du monde, qui ne m’a pas trop plu et les religieuses qui m’en ont entretenue, m’ont si bien fait voir la différence qu’il y a de la tranquillité où elles vivent, aux désordres et aux embarras qu’on y voit, que j’en suis dégoûtée. […] Je me trompais, il ne pouvait pas vivre sans faire de mal. […] Je n’ai vécu que pour vous.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

On a vu dans le cinquième tome de quelle manière le hardi Don Quichotte avait traité les forgerons, et que ces gens de sac et de corde s’étaient enfuis dans la forêt, où ils s’étaient joints aux scélérats que Don Pedro Carrero, frère de Valerio, commandait ; et tous ensemble, tant pour se venger, que pour vivre, continuaient leurs brigandages.

22. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

Les gens dont je parle vivaient dans un temps, où on observait un niveau plus juste.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Je crus que c’était un assez grand malheur pour elle d’avoir épousé Deshayes, pour me croire encore trop vengé de son infidélité ; ainsi je bornai toute ma vengeance à les laisser vivre ensemble, à les mépriser également tous deux, et surtout à ne lui parler de ma vie. […] Je vous avoue que quoiqu’elle n’ait que ce qu’elle mérite, je ne laisse pas d’être sensiblement touché de son infortune, et que je voudrais la voir plus heureuse. —  Elle sait vivre, reprit la marquise, et je ne doute pas qu’elle ne me rende visite, quand ce ne serait que pour me remercier de la retraite que je lui ai donnée.

24. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Troussons nos bras jusqu’au coude, la huche est grande, et il y a suffisamment de la pâte pour faire des galettes et des miches ; on ne jouit de l’argent que lorsqu’on l’emploie ; nous n’avons qu’à vivre à gogo ; vie de cochon courte et bonne.

25. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Le bon curé lui dit que ce n’était point jeûner que de se remplir comme il faisait ; qu’on ne devait jamais manger et boire que pour vivre ; mais qu’on devait les jours de jeûne se priver d’une partie de sa subsistance ordinaire, et non pas manger et boire dans un seul repas autant qu’on buvait et mangeait dans deux ; qu’en un mot, pour bien jeûner il fallait dérober quelque chose à la nature.

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