/ 25
2. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Je vous donne à penser dans quels sentiments il laissa ses auditeurs qui s’éclatèrent de rire. […] Nous pleurâmes de joie l’un et l’autre ; je restai presque sans sentiment à ses pieds, et je m’aperçus qu’elle n’était guère mieux que moi. […] Vous ne la seriez pas, repris-je, et je vous dirai sincèrement devant Monsieur votre père, que vous n’êtes qu’une sotte de ne lui pas justifier par votre exemple, les sentiments qu’il a du général. […] Ce fut là que je vis dans un mourant une véritable et sincère résignation, et un véritable détachement de toutes choses ; enfin des sentiments tels que je souhaite les avoir, lorsque je serai dans le même état. […] SENTIMENTS DE DUPUIS MOURANT.

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Non Monsieur, dit-elle en riant, mes sentiments ne paraissent point dans l’air que je viens de chanter. […] Elle me fit relever, et je me remis sur un siège, où je restai plus d’une heure sans sentiment et comme hébété. […] Vous ne savez que trop quels étaient mes sentiments ; et j’étais au désespoir de voir Garreau mieux reçu que moi. […] Tant mieux, dit-elle, conservez ces sentiments-là ; vous y trouverez votre repos, votre honneur, et votre fortune. […] Dans ce sentiment je retournai dans sa chambre, la lettre de ma mère, dont je vous ai parlé, à la main.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Voilà quels sont mes sentiments ; conformez-y les vôtres. […] Procurez-moi un moment d’entretien seul à seul, vous débrouillerez les sentiments de mon cœur qui sont si confus que je ne puis les démêler moi-même. […] Les sentiments que vous me témoignez, répondit-elle, sont d’un parfaitement honnête homme. […] Angélique la remercia de ses bons sentiments, lui demanda pardon de s’être cachée d’elle, et lui raconta toute son histoire devant Contamine même, qui en certifia la vérité. […] La princesse avoua que tout parlait pour elle ; elle entra dans ses sentiments, elle se réjouit de sa bonne fortune ; elle lui témoigna du chagrin de lui avoir fait de la peine ; et par une bonté toute extraordinaire, lui promit de s’employer pour lui rendre service.

5. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Voilà, comme vous voyez, de beaux sentiments. […] À Dieu ne plaise, reprit la veuve, que je veuille vous inspirer de pareils sentiments. […] Ce n’a été que la connaissance que j’avais de vos sentiments qui m’a fait recourir à cette fourbe. […] Je suis fort aise pour l’amour de vous, dit-elle, que vous ayez changé de sentiment. […] Je ne sais quels sont à présent mes sentiments pour vous, donnez-moi le moyen de vous les expliquer.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux ; de ce qui leur arriva sur la route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. »

Les deux chevaliers, après avoir d’autant plus bu qu’ils s’imaginaient que chaque goutte ajoutait un nouveau degré de haine à leurs sentiments, se reposèrent sur l’herbe, et commencèrent à s’entretenir de la tranquillité qu’ils venaient de se procurer. […] A l’égard de Sancho, son instinct le porta d’abord à demander du vin, et il ne voulut jamais souffrir qu’on le saignât ; il but en arrivant deux ou trois pintes de vin presque tout d’une haleine, il se coucha et s’endormit, il continua le même remède, et se trouva parfaitement guéri au bout de trois jours, au lieu que Don Quichotte en suivant fort religieusement tous les avis du barbier, après huit saignées et grand nombre de bouteilles de tisanes, mourut entre les bras de son curé avec tous les sentiments d’un bon chrétien.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Il fut visité le premier comme le plus malade, et le chirurgien ayant eu ordre de venir rapporter au comte et à la comtesse l’état de la santé de leurs hôtes, il vint leur dire que Sainville était, comme Valerio, sans aucun danger pour la vie, et uniquement épuisé par la perte du sang ; mais que pour Deshayes il avait plus besoin d’un confesseur que de tout autre secours, et que c’était sûrement un homme mort dans vingt-quatre heures au plus tard ; ce fut aussi le sentiment du vieillard qui avait le premier pansé Valerio chez les chevriers. […] Comme les différents sentiments ne permettaient pas que les esprits fussent portés à la joie, on ne fit point prier Sancho de venir souper, et il resta avec l’officier dont les civilités bachiques lui plaisaient plus que la meilleure compagnie, outre que n’ayant pas tout à fait tenu parole à la comtesse, et se souvenant bien de l’état où elle l’avait vu dans l’hôtellerie, il ne cherchait pas à se présenter à ses yeux.

8. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Mes parents m’en ouvrent une voie, je l’accepte, dans l’espérance que les devoirs que je serai obligé de rendre à une femme, les dissipations d’un ménage, les occupations de ma profession ; et outre cela la nécessité où je me serai mis, d’étouffer dans mon cœur des sentiments qui n’y doivent point être pour mon repos, m’arracheront à ma première passion. […] Mes yeux, mes actions mon embarras auprès de vous, ont dû vous faire connaître que c’est vous-même qui m’avez inspiré des sentiments qui m’étaient inconnus avant que je vous eusse vue ; et ma bouche vous le dit pour la première fois. […] Lui voyant, poursuivit Des Frans, des sentiments si honnêtes, je lui dis que de ma part je pardonnais à Mademoiselle Fenouil le tort qu’elle était cause qu’il avait fait à Mademoiselle Grandet, parce qu’elle lui rendait justice, et faisait connaître qu’elle n’avait point mérité un traitement si indigne. […] C’était mon dessein de m’y prendre par cette voie, reprit Jussy, et je suis fort aise que tous nos sentiments s’accordent ; car si nous nous remettons dans les procédures, ce ne sera jamais fait.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Il serait à souhaiter pour nous, Seigneur chevalier, lui dit en riant la duchesse de Médoc, que nos maris fussent chevaliers errants, ou qu’ils eussent vos sentiments, nous en serions mille fois plus heureuses. — Ils en seraient plus heureux aussi devant Dieu et devant les hommes, reprit Don Quichotte ; devant Dieu, puisqu’ils lui tiendraient la promesse qu’ils lui ont faite à la face de ses autels de garder la fidélité à leurs épouses, comme ils veulent que leurs épouses la leur gardent ; et devant les hommes, parce qu’on ne verrait point parmi eux ces harpies invétérées qui passent de père en fils, et qui semblent être éternelles, contre les exprès commandements de Dieu. […] Monsieur, lui repartit le curé, sauf le respect que je dois aux dames qui m’écoutent, vous me permettrez de vous dire que votre sentiment choque celui de tous les théologiens et de tous les physiciens ou naturalistes, qui tous unanimement donnent la préférence à l’homme, conviennent que la femme n’est qu’un informe composé de la nature.

10. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Cette manière honnête attira mes honnêtetés, et dans ces sentiments pacifiques nous allâmes diner chez M. […] Mon sentiment n’est nullement d’entrer dans les disputes de M. […] Aristote, que l’École reconnaît pour le prince des philosophes, n’est-il pas mort dans ces sentiments ? […] Ce seul témoignage oculaire me fortifie dans mon sentiment sur l’éternité. […] I| est plus facile de comprendre que d’exprimer nos sentiments.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

En effet, ç’aurait été une chose digne de pitié, qu’un aussi honnête homme que notre héros fût mort dans ses imaginations ; mais avec ces favorables sentiments pour le maître, ils étaient bien résolus de fatiguer son malheureux écuyer de toutes manières, et d’en tirer tout le divertissement qu’un misérable paysan tel que lui, et avec cela fou à lier, peut donner à des gens de qualité. […] Je laisse à penser au lecteur quels étaient pour lors les sentiments du héros de la Manche et ceux de son écuyer.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Quoi qu’il en soit, le duc, qui le dit tout haut après le départ du courrier, témoigna en être fort content, et toute la compagnie qui eut les mêmes sentiments, en fit des compliments à Sancho qui ne se sentait pas de joie. […] Il ne se cacha point d’eux dans les sentiments qu’il avait pour la nièce de Don Quichotte, et qu’il n’avait point déguisés à son oncle le curé, lequel connaissant la vertu et le mérite de cette fille ne s’y était point opposé.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »

Le duc de Médoc, qui avait un très grand fond de probité et d’honneur, écouta tout ce qu’on lui dit avec une patience admirable, et sans répondre un seul mot ; mais après qu’on eut achevé de lui dire tout ce qui se pouvait dire sur cette matière, il prit la parole, et après avoir remercié toute la compagnie en général du soin que chacun en particulier avait témoigné pour sa personne, il ajouta que s’agissant de rendre service au comte de Valerio, et de sauver l’honneur d’une des meilleures maisons d’Espagne, il n’aurait pas eu l’esprit en repos si lui-même n’y avait été ; que de plus, chacun se faisait dans le monde un point d’honneur et de probité selon son humeur ; qu’il avouait que la recherche qu’on faisait de gens qu’on destinait au gibet, offrait à l’esprit quelque chose de bas et de rebutant, qu’ainsi il ne blâmait point les Français de ne s’y pas commettre, parce qu’ils croyaient que cela était indigne d’un grand cœur ; mais que pour lui il était d’un autre sentiment et qu’il ne croyait pas qu’il fût plus indigne d’un prince de faire la guerre à des voleurs et à des bandits qui désolaient toute une province et ses propres compatriotes, que de la faire à des étrangers ; qu’il croyait même que c’était plus utilement servir sa conscience et le public dans une guerre de cette nature, que dans une guerre réglée, parce que les ennemis qu’on combat dans celle-ci, ne sont pas des ennemis particuliers ni domestiques, puisqu’on peut s’en défaire par un traité de paix ; mais que les autres sont des ennemis d’autant plus cruels, qu’ils ne sont retenus par aucune digue ; de plus que la guerre avait ses lois inconnues aux scélérats, et que les ennemis qu’on combattait dans une guerre de prince à prince, étaient presque toujours des ennemis contraints par la volonté et par l’ambition de leur souverain, avec qui la vie était sauve, ou du moins ne courait pas tant de risque, qu’avec les autres, qui non seulement n’épargnaient personne, mais de qui même leurs propres amis et les gens de leur connaissance avaient plus à craindre que des étrangers ; qu’enfin dans une guerre ouverte on était en état d’attaquer et de se défendre, et que l’on n’était jamais surpris qu’on ne dût s’attendre à l’être ; mais que les voleurs de grands chemins étaient des gens qui mettaient leur sûreté dans les surprises qu’ils faisaient aux gens qui ne se défiaient nullement d’eux ; et qu’en un mot c’était des ennemis d’autant plus dangereux qu’ils empêchaient le commerce et la sûreté, et qu’il n’y avait avec eux ni paix ni trêve à espérer que par leur mort ; enfin des gens universellement regardés avec exécration ; ce qui était si vrai, qu’en France même, où les gens de distinction tenaient cette chasse si indigne d’eux, les bandits et les voleurs de grand chemin étaient punis du plus long et du plus rude des supplices, et privés même de la sépulture.

14. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Mais, poursuivis-je dans ce sentiment, pourquoi la mort de cette fille vous est-elle si sensible, puisque vous l’avez abandonnée pendant sa vie ? […] Je vous aurais priée de cacher vos sentiments, je les connais, ne les faites point connaître aux autres. […] Je vous rendrai réponse quand j’aurai tout disposé, vous pouvez même déclarer à votre mère les sentiments que nous avons l’un pour l’autre. […] Je suis bien persuadée, me dit-elle, que ce sont là vos véritables sentiments à présent : je suis même bien sûre, ajouta-t-elle languissamment, du moins je crois devoir l’être, que mes malheurs ne viendront jamais de vous, ni que vous n’y contribuerez pas ; mais je ne puis me figurer que je sois née pour être heureuse. […] Il n’y a, dit Des Ronais en parlant à Contamine, que les gens mal mariés qui peuvent être de votre sentiment, et nous ne voyons pas que vous ayez lieu de vous plaindre de votre choix.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVIII. De l’arrivée du duc de Médoc, et de la mort touchante de Deshayes. »

Les sentiments qu’il marqua dans ses derniers moments le firent regretter surtout de Sainville et de Silvie, dont le cœur était bon et bien placé.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Chacun pour appuyer ses sentiments par des faits raconta une histoire ; les Espagnols en contèrent d’Espagnols, qui avaient aimé jusques à la mort, et même par-delà ; et les Français, pour leur montrer que tous les Espagnols ne se ressemblaient pas, racontèrent à leur tour des histoires d’Espagnols qui avaient été inconstants.

17. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

J’en ai vu d’autres qui ont trouvé que cet endroit était le plus sensible et le mieux touché de tout l’ouvrage, et qui m’ont avoué même, qu’il rapportait des vrais sentiments de la plus grande partie de leur sexe.

18. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

[avril] Monsieur Hurtain se portant toujours de plus mal en plus mal a envoyé aujourd’hui à bord de l’Amiral et du Florissant afin d’avoir le sentiment des chirurgiens sur les accès de sa fièvre et qu’ils consultassent avec le nôtre des remèdes qui lui sont propres. […] Je le répète encore, dans tout ce discours, je n’ai prétendu que vous faire comprendre quel est le sentiment des idolâtres sur leurs idoles et cela par une comparaison que je n’attends pas tirer à conséquence et qui selon mon sens ne renferme aucun venin. […] Allons Monsieur, a-t-il poursuivi, mon sentiment était selon moi le plus sage, mais le vôtre est le plus brave, suivons-le, et allons au nom de Dieu. […] Il est très vrai que tout l’avantage nous en serait demeuré et que ces vaisseaux étaient perdus si le sentiment de Monsieur Du Quesne avait été suivi. […] Monsieur de Porrières lui a dit que son gouvernail étant en pitoyable état, c’était son sentiment d’aller à Négrades.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Comme je vous ai déjà dit que c’était une parfaitement honnête femme, vous pouvez juger de là quelle horreur elle eut des sentiments d’un tel gendre, qui soupçonnait le père et la fille d’un crime si exécrable. […] Sotain, qui n’ignorait pas les précautions que les Italiens prennent, se douta de ce que c’était, et crut que le Français en avait voulu prendre de pareilles ; dans ce sentiment il demanda à cette fausse veuve avec un ris forcé, si son mari lui avait fait présent d’une ceinture de chasteté.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Il le lui promit ; et afin qu’elle n’eût plus aucun soupçon sur Silvie, il la lui sacrifia en présence de tout le monde ; mais il le fit d’une manière que cette belle veuve aurait eu tort de s’en scandaliser, puisqu’en même temps qu’il la sacrifiait, et lui disait qu’il ne l’aimait plus, il lui faisait réparation des sentiments injurieux qu’il avait eu de sa vertu.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

Que d’abord Don Pedre avait voulu le tuer, mais que peu après il avait changé de sentiment, et lui avait fait promettre, que sitôt qu’il serait guéri des blessures qu’il avait reçues à la cuisse et au bras, il retournerait chez Valerio, et faciliterait l’entrée du château à lui et aux siens pour poignarder le comte, la comtesse et tous leurs gens, et piller toutes les richesses qui étaient chez eux.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

. — Non, Seigneur, répondit-elle en faisant semblant de pleurer, les sentiments que j’ai pour vous ne cadrent point avec les vœux que je vais faire ; n’entretenons point une blessure que nous devons l’un et l’autre tâcher de fermer, notre séparation en est le seul moyen.

23. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Allons, au nom de Dieu & de saint Louis, a-t-il poursuivi : mon sentiment me paraissait le plus sage ; mais, le vôtre est le plus brave : suivons-le. […] J’en ai dit mon sentiment à M.  […] J’ai donné dès le matin matière à une dispute, qui n’est pas prête à finir ; car personne ne veut faire céder son sentiment à celui d’autrui. […] Que de princes chrétiens, que de papes même ont été de ce sentiment !  […] Il voulait que les hérétiques lussent rebaptisés : saint Cyprien soutenait le contraire ; et un concile décida en faveur du sentiment de saint Cyprien.

24. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Etant dans ces sentiments, je n’eus pas beaucoup de peine à la résoudre de se laisser enlever ; mais afin de donner prétexte à cette démarche, je la fis demander en mariage avec le consentement de mes parents, qui eurent assez de peine à me le donner, quoique j’eusse pu m’en passer. […] Je ne doutais pas qu’elle ne m’appuyât fortement, je lui écrivais dans ce sentiment, et pour l’engager à tout faire, je lui mandais que la fille en question, qui était la même dont je lui avais déjà écrit, était prête de passer avec moi en Angleterre, et d’y embrasser la religion réformée.

25. (1721) Mémoires

Les Jésuites l’emportèrent sur le sentiment du reste. […] M.de La Faluère le remercia des bons sentiments que Louis et lui avaient pour lui, et en présence de tous les assistants il poursuivit, à leur étonnement, par dire qu’il avait assez vécu pour le monde ; qu’il était juste qu’il sacrifiât ce qui lui restait de vie à son salut et à lui-même ; qu’outre cela les choses étaient sur un pied que les premiers présidents n’étaient positivement que les esclaves de la volonté du prince, ce qui ne convenait point à un homme qui ne voulait pas se damner pour des intérêts qui ne le regardaient en rien. […] Elle lâcha ces mots d’un air que la princesse de Monaco et d’autres qui y étaient présents virent bien que la bouche expliquait les sentiments du cœur. […] Mais comme il en voulait aux communautés qu’il croyait lui avoir fait un vol public de ne consentir pas à cet établissement de franchise, il résolut de regagner le principal avec l’intérêt du gain qu’il avait espéré faire avec elles, et se servir de la connaissance qu’il avait de l’intérieur de ces communautés pour les ruiner ; et dans ce sentiment il fut l’indigne auteur des charges qui ont été créées sur elles, dont il a fait revenir des sommes immenses dans les coffres du Roi et les siens, ayant volé également le Roi et ces communautés. […] Comme je n’écris point dans le dessein que ceci paraisse pendant me vie, rien ne me doit empêcher de dire mon sentiment sur cet établissement, qui serait glorieux pour la France et très lucratif à l’entrepreneur si il était soutenu.

/ 25