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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

Cependant tant d’ennemis en seraient bientôt venus à bout, si Deshayes et son valet ne les avaient écartés ; mais leurs forces étant épuisées, tant par leur lassitude, que par le sang qu’ils perdaient, surtout Deshayes, ils auraient assurément succombé tous trois, si les scélérats n’avaient tout d’un coup quitté le combat pour courir avec Don Pedre, leur chef, après deux femmes qui fuyaient de toute leur force. […] Don Pedre qui avait le visage tourné vers leur chemin, ne vit pas plutôt sa belle-sœur, qu’il courut à elle, et tous ses gens le suivirent. […] Don Quichotte qui était à pied, profitant de l’occasion, sauta sur ce cheval, et courut après Don Pedre à bride abattue. […] Il y vint et s’attacha à Don Pedre ; notre héros qui vit ce scélérat assez occupé, le laissa dans un combat seul à seul pour courir après les ravisseurs d’Eugénie.

3. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Nous retrouverons Don Quichotte dans peu de temps ; laissons-le courir la forêt sans fruit, il n’y fera rien qui mérite notre attention. […] Elle poussa la porte, et la première chose qu’elle vit fut le chevalier Sancho dans l’état où l’enchanteur l’avait mis ; malgré toute sa modestie elle ne put s’empêcher d’en rire ; le duc qui lui donnait la main, Dorothée et Gabrielle qui les suivaient, et qui eurent la même vision, en rirent aussi à gorge déployée ; l’officier était sur les épines dans la crainte que le scandale ne lui fît des affaires, mais voyant que tout le monde en riait, il en rit aussi et courut détacher le patient qui suait à grosses gouttes. […] Ce valet était un officier déguisé qui aimait Silvie depuis longtemps, et qui croyant, comme beaucoup d’autres, que Sainville l’avait enlevée, s’était mis avec Deshayes pour courir après, dans la résolution de venger sur son rival son amour méprisé, et pourtant de sauver la vie de sa maîtresse en la dérobant à la rage de son mari qui était parti dans la résolution de la poignarder partout où il pourrait la trouver. […] Cette pensée lui était tout à fait entrée dans l’esprit, et elle était d’autant mieux fondée que ces assassins n’avaient point demandé la bourse, et avaient tout d’un coup attaqué la vie ; il crut même que Don Pedre était Sainville qui s’était déguisé, et cela avait été cause que sans s’amuser à courir après les ravisseurs d’Eugénie, il s’était opiniâtrement attaché à lui.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Dupuis, comme vous savez, était homme d’épée, qui avait beaucoup couru le monde. […] Cependant comme celui-ci avait de l’esprit, et que sa mésintelligence avec sa femme était connue, il craignit qu’on ne lui fît quelque affaire, d’autant plus qu’il commençait à courir des bruits de poison. […] Que pour lui il répondait devant Dieu que sa fille ne lui manquerait jamais de parole de ce côté-là, étant bien résolu de n’en point courir les risques. […] Qu’à l’égard des lettres et des billets doux, il les laisserait volontiers courir, parce qu’il savait fort bien que ce n’était pas là ce qui multipliait l’espèce. […] Ainsi sans courir aucun risque, il se donnait une comédie dont les acteurs étaient d’autant plus inimitables qu’ils étaient naturels, et que leur rôle n’était point fardé ni étudié.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »

Cela donna lieu à la duchesse de Médoc de dire à son époux en présence des autres Espagnols et des Français, qu’il avait eu tort de se tant exposer, et que ces informations, en lui faisant connaître le péril qu’il avait personnellement couru d’être assassiné, devaient lui faire faire une bonne résolution de ne plus se hasarder contre des gens déterminés, si le malheur du pays voulait qu’il fût encore infecté de cette canaille. […] Le duc de Médoc, qui avait un très grand fond de probité et d’honneur, écouta tout ce qu’on lui dit avec une patience admirable, et sans répondre un seul mot ; mais après qu’on eut achevé de lui dire tout ce qui se pouvait dire sur cette matière, il prit la parole, et après avoir remercié toute la compagnie en général du soin que chacun en particulier avait témoigné pour sa personne, il ajouta que s’agissant de rendre service au comte de Valerio, et de sauver l’honneur d’une des meilleures maisons d’Espagne, il n’aurait pas eu l’esprit en repos si lui-même n’y avait été ; que de plus, chacun se faisait dans le monde un point d’honneur et de probité selon son humeur ; qu’il avouait que la recherche qu’on faisait de gens qu’on destinait au gibet, offrait à l’esprit quelque chose de bas et de rebutant, qu’ainsi il ne blâmait point les Français de ne s’y pas commettre, parce qu’ils croyaient que cela était indigne d’un grand cœur ; mais que pour lui il était d’un autre sentiment et qu’il ne croyait pas qu’il fût plus indigne d’un prince de faire la guerre à des voleurs et à des bandits qui désolaient toute une province et ses propres compatriotes, que de la faire à des étrangers ; qu’il croyait même que c’était plus utilement servir sa conscience et le public dans une guerre de cette nature, que dans une guerre réglée, parce que les ennemis qu’on combat dans celle-ci, ne sont pas des ennemis particuliers ni domestiques, puisqu’on peut s’en défaire par un traité de paix ; mais que les autres sont des ennemis d’autant plus cruels, qu’ils ne sont retenus par aucune digue ; de plus que la guerre avait ses lois inconnues aux scélérats, et que les ennemis qu’on combattait dans une guerre de prince à prince, étaient presque toujours des ennemis contraints par la volonté et par l’ambition de leur souverain, avec qui la vie était sauve, ou du moins ne courait pas tant de risque, qu’avec les autres, qui non seulement n’épargnaient personne, mais de qui même leurs propres amis et les gens de leur connaissance avaient plus à craindre que des étrangers ; qu’enfin dans une guerre ouverte on était en état d’attaquer et de se défendre, et que l’on n’était jamais surpris qu’on ne dût s’attendre à l’être ; mais que les voleurs de grands chemins étaient des gens qui mettaient leur sûreté dans les surprises qu’ils faisaient aux gens qui ne se défiaient nullement d’eux ; et qu’en un mot c’était des ennemis d’autant plus dangereux qu’ils empêchaient le commerce et la sûreté, et qu’il n’y avait avec eux ni paix ni trêve à espérer que par leur mort ; enfin des gens universellement regardés avec exécration ; ce qui était si vrai, qu’en France même, où les gens de distinction tenaient cette chasse si indigne d’eux, les bandits et les voleurs de grand chemin étaient punis du plus long et du plus rude des supplices, et privés même de la sépulture.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIII. De l’accident qui arriva au chevalier Sancho, en tirant une arme à feu. Remède pire que le mal. »

L’inquiétude de la duchesse ne l’empêcha pas de rire d’un si beau saut, mais elle se retint en voyant la rage et la fureur qui montèrent tout d’un coup au visage de Don Quichotte, qui courut à son écuyer, et le trouva, comme j’ai dit, presque mort, grillé, roussi et rôti, et la mâchoire toute en sang. […] Il fut en même temps surpris et réjoui de voir la duchesse sa parente ; il frémit du péril qu’elle avait couru, et eut beaucoup de douleur de voir Sancho dans l’état affreux où il était.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

Les femmes n’étaient servies que par des femmes ; le grand monde leur était inconnu ; leur domestique faisait toute leur occupation, et leur propre jardin bornait leur promenade ; assez parées de la seule nature, elles faisaient consister leur beauté dans leur vertu, et leur mérite dans leur attachement pour leurs époux, sans témoigner aucun empressement pour ces sortes de parures que la mode invente tous les jours ; leur honneur ne courait aucun risque ; armées de leur seule modestie et de leur pudeur, elles retenaient tout le monde dans le respect, et ôtaient la hardiesse de leur rien dire de malhonnête. […] Les moines ne sortaient point de leur couvent pour courir parmi le monde, et s’y mêler de mille choses qui ne les regardent pas, surtout de mariages et de procès.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Je n’ai jamais couru que pour toi, et en vérité je suis entière et nette comme un beau petit denier ; viens, mon cœur, continua-t-elle en faisant semblant de s’apaiser et de pleurer, je te donnerai un habit tout neuf. — Eh non, non, j’ai été trop bien étrillé en enfer, j’aime mieux porter ma peau sur mon col en paradis comme saint Barthélémy, que d’aller en enfer bien chauffé et bien vêtu. […] Il va me chercher de l’eau à la fontaine pour laver mon linge, et à cause de cela on en dit du mal dans le village. — Un aveugle veut voir clair dans les affaires d’autrui, reprit la mère ; c’est la grosse Marie qui fait courir tous ces bruits-là, à cause qu’il ne lui fait plus les doux yeux, et qu’il ne va plus dormir dans sa grange. […] Elle courut au plus vite avec sa fille du côté de la forêt, où on lui avait dit qu’il était.

9. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Les bruits qui pourraient courir de votre engagement avec moi, ne seraient-ils pas pleinement justifiés ? […] Ah mon Dieu soit, répondis-je, et en même temps je courus fermer la porte au verrouil. […] Que ne le laissez-vous courir ? […] Si c’est à ce prix, dit-elle, que vous mettez votre secret, nous courons risque de remporter chacun le nôtre.  […] Au lieu de me rendre mon épée, elle courut appeler du secours.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Te souviens-tu bien qu’un bûcheron te dit qu’ils appartenaient à un jeune homme qui courait dans la forêt ? […] Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées.

11. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Nous étions dans le Nord-Nord-Ouest à lui, et nous courons le Sud ; c’est le moyen de le voir demain à pleine vue. […] Nous courrons demain l’Ouest quart de Sud-Ouest. […] Nous courons l’Ouest pur, étant justement par la hauteur de ses îles. […] Il a couru au pot au noir sans qu’on ait prévu ce qu’il voulait faire. […] La hauteur à midi était de même : nous courons l’Est.

12. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Ils se retournèrent, & virent que cette Mme Martin, qu’on appelait, avait un éventaire devant elle, dans lequel elle portait des carpes & des anguilles, comme ces petites revendeuses de poisson qui courent Paris. […] Les noirs coururent se plaindre à M.  […] Ils ont eu le temps de s’équiper & de nous attendre au passage ; mais on ne le croit pas : on ne doute point qu’ils n’en fassent courir le bruit uniquement pour conserver leur réputation. […] Ceux des jésuites qui courent au diable de vauvert (ce sont les propres mots de M.  […] Je les rendis à notre capucin qui courut au plus vite à sa chapelle pour voir si on n’en avait rien emporté.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

Don Quichotte qui croyait n’être pas éloigné de l’endroit d’où cette voix sortait, y courut et entendit distinctement une femme qui se plaignait et qui criait au secours. […] Ceux qui étaient commis à sa garde ne m’ont pas fait courir beaucoup de risque, et si tous tes démons ne sont pas plus méchants que ceux que j’ai trouvés dans mon chemin, je les défie, et jure par ma barbe de les défaire tous à coups de fouet.

14. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Car afin qu’elle pût être moins obsédée, et plus libre, nous avons jugé à propos de faire courir ce bruit. […] Le hasard voulut qu’étant en Espagne, je trouvai à Madrid, entre autres Français, un jeune homme qui s’appelait de Jussy, comme moi, qui était parisien, qui courait le pays comme moi, et qui n’était ni de la suite de Monsieur l’ambassadeur, ni marchand. […] Je me couchai plus las et plus fatigué que si j’avais couru quinze jours la poste.

15. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

A moitié chemin, on trouve un ruisseau qui peut avoir trois pieds de large sur deux de haut, dont l’eau est très bonne, qui vient de source et par conséquent qui ne tarit jamais, et afin que cette eau ne se perdît pas, les noirs y ont fait des levées qui la font courir dans un lit droit et uni. […] Si je lui avais donné son argent lorsqu’il me le demanda, j’aurais couru risque de revenir à pied ; du moins on me l’avait fait craindre, et je crois qu’il en eût été ainsi, car je ne l’ai point vu depuis le moment que je l’ai payé. […] Nous voyons des cerfs courir à terre, tant mieux nous en voirons quelqu’un dans le plat. […] Il envoya au plus vite un lieutenant avec dix soldats français et quelques lascaris ou maquois courir après les pillards, lesquels d’abord qu’ils les virent se mirent à fuir à toute bride sans oser les attendre, quoique, incomparablement plus forts en nombre étant cinquante cavaliers. […] On ne doute pas qu’ils n’en fassent courir le bruit, plus pour conserver leur réputation, que pour aucune envie de se venir faire chauffer.

16. (1721) Mémoires

Cette malhureuse courait après eux ; et ses plaintes, ses cris et ses lamentations obligèrent une infinité de gens de se rendre spectateurs. […] Comme ceux qui pourront lire ces mémoires ne savent pas ce que c’est que courir l’allumette, il est juste de les en instruire. […] Voilà ce que c’est que courir l’allumette, usage que les pères de la Société ont voulu empêcher sans en venir à bout, et usage aussi qu’ils ont à la fin trouvé de leur goût. […] Cette fille courut tout aussitôt dans l’appartement de Madame Deschiens à qui elle demanda justice d’une pareille insolence. […] Il franchit la porte, et, suivi de ces domestiques et de canaille qui s’attroupait à leurs cris, il se mit à courir à toutes jambes pour gagner le Palais-Royal.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Il eut d’elle tous les soins imaginables, et devant le monde et sa famille il la traitait comme il l’avait toujours traitée, mais dans le particulier il était toujours enseveli dans son humeur sombre ; ce qui fit que bien loin de recouvrer sa santé, elle courut risque de la vie. […] Elle lui répondit qu’elle venait de Florence, et allait trouver une dame de qualité qu’elle lui nomma, au service de qui elle était, et qui s’était sauvée des mains des bandits qui couraient les Alpes, où elle qui parlait était demeurée avec le reste du train, parce qu’elle n’était pas si bien montée que sa maîtresse ; elle ajouta qu’elle espérait que cette dame aurait soin d’elle, parce que son mari était mort en la défendant ; ou que du moins les parents de son mari, qui étaient à Paris, ne la laisseraient manquer de rien, dans un pays où elle ne connaissait personne. —  Vous êtes donc veuve, lui dit Sotain. —  Oui, Seigneur, lui répondit-elle, et veuve d’un Français que j’aimais beaucoup, et dont la mémoire me sera toujours chère, parce que c’est à ses soins que je dois la conservation de mon honneur, que les bandits m’auraient ravi, si lui-même ne l’avait pas mis à couvert de leur violence. —  C’est donc en vous défendant qu’il a été tué ?

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

Sancho ne cria point, et quoique les coups lui tombassent sur le corps dru comme grêle, il se releva, et courut se saisir de la massue que l’enchanteur avait cachée, et il la levait pour la lui décharger sur la tête, s’il avait pu, mais il n’en eut pas le temps.

19. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Il vint, et pour commencer à entrer en matière, je lui donnai à écrire des lettres galantes qui couraient dans ce temps-là, et lui recommandai le secret. […] Vous ne vous moqueriez pas de Dieu impunément ; ainsi il faut vous résoudre à courir avec elle tous les risques où vous l’engagez, et à ne l’abandonner jamais, quoi qu’il en puisse arriver. […] C’est cela qui a fait courir le bruit que j’avais abandonné ma pauvre femme, qui de son côté fut bien plus maltraitée que moi. […] Chacun jeta les yeux du côté qu’elle venait, et on reconnut Monsieur de Contamine que sa femme courut embrasser.

20. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

La crainte qu’ils eurent du danger qu’il courait, les obligea de lui offrir place.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

Songez-y sérieusement et vous acquittez de votre promesse, car si vous y manquez, vous aurez peut-être d’autres risques à courir.

22. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Je me raillais quelquefois de lui et ne trouvais pas bon qu’il s’amusât à courir toute la nuit comme il faisait fort souvent. […] Clémence croyait, comme beaucoup d’autres que cette fille était sortie du couvent pour aller dans un autre, comme on en faisait courir le bruit.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Il alla se promener dans le parc jusqu’à l’heure du rendez-vous ; il voyait toujours de la lumière dans la chambre d’Altisidore, et comme il en vit enfin ouvrir la jalousie, il courut à ce signal ; mais il ne put le faire si doucement qu’il ne fût entendu de deux gros chiens qu’on avait lâchés exprès pour lui faire les premières civilités.

24. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

On m’y disait que je croyais aimer une vestale et une fille de bonne famille, que l’engagement où je me précipitais faisait horreur à des gens qui prenaient intérêt dans moi : que mon attachement était honteux de toutes manières : qu’on avait pitié de me voir la dupe d’une fille qui le méritait si peu : qu’elle n’avait jamais connu ni père ni mère : qu’elle devait son éducation à la même maison où nous avions tenu un enfant ensemble : qu’elle avait été abandonnée de ses parents dès le moment de sa naissance, et exposée sur une porte, et de là portée aux Enfants-Trouvés, où elle était restée jusqu’à l’âge de huit ans : qu’on ne pouvait pas disconvenir qu’elle ne fût belle, que c’était cette raison qui avait obligé feu Madame la duchesse de Cranves, qui n’avait jamais eu d’enfants, de la demander à cet hôpital : qu’elle avait été élevée chez elle jusqu’à l’âge de dix-huit ans : qu’elle s’y était tout à fait formée, et y avait appris tout ce qu’une fille pouvait savoir : que quoiqu’elle n’eût vu là que des exemples de vertu, sa conduite avait été soupçonnée ; mais qu’on n’osait pas assurer qu’elle fût criminelle ; que pourtant Madame de Cranves avait paru n’en être pas fort contente ; puisqu’au lieu de lui faire par son testament autant de bien qu’elle avait promis de lui en faire, elle ne lui avait laissé que peu d’argent comptant, quelques meubles, et une rente viagère ; que le bruit courait que Silvie de concert avec la Morin, ci-devant l’une des femmes de chambre de Madame de Cranves, et celle à qui elle se confiait le plus, avec qui Silvie demeurait pour lors, et qu’elle faisait passer pour sa tante, avait fait sa main : qu’elle avait pris bien des pierreries et beaucoup d’argent comptant que cette dame avait peu devant sa mort, et qu’on n’avait pas trouvé dans ses coffres : qu’on disait qu’elle avait fait ce coup-là par le conseil d’un jeune homme nommé Garreau, qui était secrétaire et intendant de cette dame, et qui faisait ses affaires, qui leur avait indiqué l’endroit où était cet argent : que ce jeune homme lui avait promis de l’épouser : que c’était le même avec qui on prétendait qu’elle avait eu quelque amour criminel ; mais que tout cela était demeuré un simple soupçon, parce que Garreau était mort en prison, où les héritiers de cette dame l’avaient fait mettre sur de très grands indices du vol. […] Garreau avait pour moi des assiduités très grandes, et c’est ce qui a donné lieu aux bruits qui ont couru de notre commerce ; parce que Madame de Cranves m’ayant dit qu’elle me le destinait pour époux, je ne pouvais me dispenser de recevoir ses visites, d’autant plus fréquentes que nous demeurions tous deux dans le même hôtel, et que Madame de Cranves les approuvait, sans que qui que ce fût le sût que Madame Morin, parce que nous avions ordre d’en cacher le motif : à quoi on était encore incité par l’envie que tous les domestiques me portaient, à cause qu’étant venue dans l’hôtel par une voie si oblique, j’étais traitée comme l’aurait pu être la fille de Madame de Cranves si elle en avait eu une, quoique je n’eusse jamais rendu aucun service : à quoi ils étaient encore poussés par un nommé Valeran, maître d’hôtel de Madame de Cranves, qui m’avait obligée de porter mes plaintes à sa maîtresse du peu de respect qu’il avait eu pour moi : ce qui l’avait une fois fait sortir de l’hôtel, et lui attira une sévère réprimande. […] Pourquoi le faisiez-vous courir ? […] Je fus volé et blessé par les bandits qui courent les Alpes et les montagnes de Savoie ; je fus dépouillé jusqu’à la chemise.

25. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Sa mère courait risque faute de secours. […] Contentez-vous de savoir que la lettre qui vous a rendu fou à courir les champs, était pour moi.

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