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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Mais toi, poursuivit-il, qui prétends m’interroger, qu’as-tu fait de ton argent ? […] La princesse Dulcinée fut conduite dans la chambre qui lui était destinée ; et Balerme, Durandar, Montésinos, Merlin et Parafaragaramus conduisirent nos aventuriers dans celle qu’on leur avait préparée, et qui était d’une magnificence achevée : l’or et l’argent y brillant partout ; les glaces, qui en faisaient la tenture, rendaient la lumière qu’elles recevaient de deux lustres d’argent, chargés de vingt-quatre bougies, dont la réflexion était si vive qu’il était impossible d’y jeter les yeux sans être ébloui ; deux lits de brocard d’or avec leurs housses traînantes jusqu’à terre, garnies d’une grosse frange d’or à campanes, en faisaient l’ornement, et étaient accompagnés de deux fauteuils dorés, garnis comme les lits, et d’une table qui paraissait d’argent massif, qui tout ensemble faisaient à la vue un effet tout agréable. […] Il alla promptement l’ouvrir, et trouvant ses deux bourses dedans, et tout son argent, qu’il compta pièce à pièce, l’esprit acheva de lui en tourner de joie qu’il en eut. […] Troussons nos bras jusqu’au coude, la huche est grande, et il y a suffisamment de la pâte pour faire des galettes et des miches ; on ne jouit de l’argent que lorsqu’on l’emploie ; nous n’avons qu’à vivre à gogo ; vie de cochon courte et bonne. […] Il allait lui dire de quelle manière cela lui avait été donné lorsque le duc lui demanda s’il voulait troquer sa vaisselle contre son pesant d’argent monnayé et le dixième de plus pour la façon.

3. (1721) Mémoires

Cela montait en tout à vingt millions de livres en argent dispersé par tout le royaume. […] Bontems, aussi me coûte-t-elle bien de l’argent en espèces sur quoi il n’y a rien à perdre. […] L’argent monnayé fut donné aux pauvres qui étaient sur le perron de l’église. […] Il lui promet un cul d’argent. […] C’est à force d’argent que la guerre se fait.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Je donnai à Garreau une promesse de mariage signée de moi, il m’en donna une autre signée de lui : et comme l’argent me restait, la mienne portait un dédit du tiers de cet argent que j’emportais. […] Il savait que cette dame avait reçu beaucoup d’argent environ dix jours avant sa mort. […] Outre tout cet argent, elle me força de prendre encore presque toutes ses pierreries, qui valaient encore presque autant que l’argent qu’elle m’avait donné. […] Je revins chez ma mère prendre l’argent qui m’était nécessaire pour un long voyage, y ayant transporté une partie de l’argent de ma perfide, et mis le reste en sûreté. […] Voilà, poursuivit-elle, vos papiers et votre argent, je n’en ai aucun besoin.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Tout étant disposé pour partir, Sancho chargea Rossinante et Flanquine de tout le bagage de son maître et du sien, et se chargeant lui de l’argent qu’il avait pris aux bandits, il attacha les deux chevaux de voiture au derrière d’un fourgon. […] Sancho fut rapporté plus mort que vif ; et après avoir demeuré quelque temps sur le fourgon, il revint à lui, et son premier soin fut de chercher son argent. […] Marchand qui perd ne peut rire, disait-il, toutes vos consolations sont de la moutarde après dîner ; les messes ne servent de rien aux damnés, quand le pape même y ferait l’office ; tout ce que vous dites est bon, mais mon argent valait mieux ; quand la bourse est lâche le cœur est serré ; de me venir dire des fariboles, c’est chercher magnificat à matines, et midi à quatorze heures. […] Courage, mon Maître, dit-il à Don Quichotte, le diable n’est pas toujours à la porte d’un pauvre homme ; dans quatre jours vous aurez Dulcinée, et moi mon argent ; d’un échelon on vient à deux, et de deux au haut de l’arbre ; attendons seulement, et les alouettes nous tomberont toutes rôties dans la bouche ; nous n’aurons qu’à tirer, la vache est à nous ; le terme ne vaut pas l’argent ; quand j’y serai vous verrez de quel bois je me chauffe ; il ne faut pas jeter le manche après la cognée ; car quand on est mort on ne voit goutte ; n’est pas marchand qui toujours gagne ; mais le bon est qu’il n’y aura rien de perdu. […] Notre héros ne se sentait pas d’aise, et Sancho qui avait toujours sa bourse en tête, dit qu’il voudrait que la chose fût déjà faite et avoir rattrapé son argent.

6. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Quoi qu’il en soit, je ne regrette ni le temps ni l’argent qu’il m’en a coûté. […] Il ne s’est trouvé ni or, ni argent, ni monnaie, ni perles. […] L’or & l’argent n’y manquent point, & ils ont à souhait tout ce qu’il faut pour la vie. […] Arouard eut le front de lui demander où il avait pris cet argent. […] Il obligeait ces sujets du Mogol de lui montrer leur or, leur argent & leurs marchandises.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

On mit encore avec les armes un bon pâté, deux grosses bouteilles de cuir pleines de vin, un pain, et un gobelet d’argent ciselé sans aucune armoirie. […] Sancho qui vit que les gens de justice dépouillaient et fouillaient les morts, les imita, et heureusement pour lui, celui à qui il s’adressa, était le trésorier de la troupe, et avait tout l’argent que Don Pedre et Octavio lui avaient confié ; en sorte que Sancho trouva un sac plein d’écus d’or et de pis-toles d’Espagne. […] Sancho l’ayant rejoint lui fit rapport de sa bonne fortune, et il lui dit, qu’il ne savait pas combien il y avait d’argent dans le sac : mais qu’il était bien lourd. —  J’en ai de la joie, lui dit Don Quichotte, cela t’appartient de bonne guerre. —  Non pas à moi seul, Monsieur, lui dit le fidèle écuyer, car c’est celui que vous avez tué. —  Nous parlerons de cela une autre fois, ami Sancho, lui dit-il, toujours puis-je te dire, que je te sais bon gré de ton bon cœur, et je te donne le tout, à condition que tu ne me diras plus que nous faisons le métier d’archers ou de sergents : , cependant donne-moi à boire un coup, je t’avoue que j’ai soif. —  Et moi faim et soif, reprit Sancho ; mettons pied à terre, mon cher maître. —  Non, non, dit Don Quichotte, il faut voir la fin de l’aventure. […] Tenez, Monsieur, dit-il, j’aime mieux cet argent-là que tous les gouvernements du monde, et surtout ceux des îles Barataria ; car avec mon argent je trouverai de quoi vivre, à boire et à manger tout mon saoul, et dans mon gouvernement le docteur Pedro Rezio de Tirtafuera me voulait faire mourir de faiM. 

8. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

J’avais environ les deux tiers de l’argent qu’il me fallait, mais je m’étais engagé de fournir le tout en un seul paiement. […] Je cherchai de l’argent de tous côtés ; mais mon crédit n’était pas assez bien établi pour trouver assez tôt une somme si considérable, dans un temps où les banqueroutes étaient fort fréquentes, et l’argent très rare. […] Il emprunta de l’argent de tous côtés, mit même une partie de sa vaisselle d’argent en gage ; et enfin lorsque je m’y attendais le moins, je la vis entrer chez moi. […] Je vous avoue que cette générosité me toucha très sensiblement, surtout dans la nécessité où j’étais d’argent comptant ; car il m’envoya cet argent presque le midi, et c’était l’après-midi du même jour que je devais faire le paiement. […] Je donnais à mes gens leur argent à dépenser, et je mangeais avec cette dame.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Il n’y a que celui qui gagne de l’argent qui sache ce qu’il en coûte à gagner et qui l’épargne, et le sage enchanteur m’a conseillé de ne le pas donner à ma femme qui est une boute-tout-cuire ; vraiment si elle l’avait, elle en ferait passer la moitié par la vallée d’entonne, mais moi je prétends m’en servir à marier ma fille et à vivre paix et aise, et à ne rien faire, comme le seigneur de notre village. […] Le curé prit cet argent et se contenta de dire qu’il n’en donnerait pas un sol à personne sans son consentement. […] Cette créature qui aura sa part de l’argent, ne devrait-elle pas aussi prendre sa part de la peine que j’ai eu à le gagner ? […] En disant cela il se retira promptement dans sa chambre, où s’étant armé, il descendit à l’écurie, accommoda lui-même son cheval, et sortit dans la résolution de prendre le premier écuyer qu’il trouverait, et de revenir quérir Flanquine, son bagage et de l’argent. […] Je n’ai point d’argent ; mais n’importe, quitte pour jeûner, et je ne serai pas longtemps.

10. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Je lui promis d’être bientôt de retour avec tout l’argent comptant que je pourrais faire. […] Elle dit qu’elle ne voulait pas nommer ses créanciers, à qui elle voulait envoyer cet argent par son confesseur, ou tel autre qu’elle croirait secret ; et que même, afin d’être maîtresse de cet argent, et qu’on ne s’informât pas à qui, ni par qui elle l’envoierait, elle ne voulait signer que trois jours après l’avoir reçu, et qu’elle en eût disposé, crainte qu’on ne le lui ôtât, et qu’après elle signerait tout ce qu’on voudrait ; mais que si on tardait encore deux jours à lui donner cet argent, elle ne signerait rien du tout. […] Voici ce qu’elle fit de cet argent par une résolution déterminée, digne de notre amour réciproque. […] J’ai promis de signer cette requête, à condition de me donner l’argent que je leur ai demandé. […] Je me sers de cet argent pour vous envoyer un exprès qui je suis sûre vous donnera celle-ci en main propre.

11. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Tout y est très proprement servi en vaisselle d’argent, mais avec une grande frugalité. […] L’or ni l’argent n’y manquent point. […] Ils couvrent ce corps de linge et y jettent du bois aromatique, et même quelques-uns de l’argent et de l’or. […] Ils se vendent comme parmi nous argent comptant ou à crédit ou par troc. L’or et l’argent y roulent comme dans nos foires et nos marchés.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

Sancho persuadé que c’était la le véritable chemin de retrouver son argent l’imita en criant : Allons, ici mourra Samson et tous ceux qui sont avec lui. […] Je t’ai promis, dit Parafaragaramus à Don Quichotte, de t’ouvrir le chemin au désenchantement de la princesse Dulcinée, et je vais te tenir parole, et t’aider à en tenter l’aventure, si tu te sens assez de force et de courage pour cela ; en ce cas tu n’as qu’à me suivre et ton écuyer aussi, pour retrouver son argent, car l’un et l’autre sont en la puissance du sage Merlin qui doit commencer aujourd’hui à goûter un vrai repos en ne se mêlant plus des affaires du monde, pourvu que tu mettes à fin les aventures qui t’attendent, sinon il gardera les trésors dont il est en possession, jusqu’à ce qu’il se rencontre quelque chevalier plus heureux que toi. […] N’importe, poursuivit-il, l’homme propose et Dieu dispose, nous sommes bien équipés, après cela bon pied, bon œil, à bon jeu, bon argent ; j’aurai toujours le mien, quitte pour faire pénitence, aussi bien la faut-il faire dans ce monde ou dans l’autre. […] Le sage Merlin qui a vu le mauvais usage que ce méchant faisait de mon argent le lui a ôté, et vient de me le rendre, et je vous le donne.

13. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Elle me dit qu’il ne dépendait que de lui qu’elle reçût quelque argent qu’il avait fait saisir. […] Je crus que la meilleure explication était de parler d’argent. […] Tenez, voilà de l’argent, traitez-nous bien, ce sont mes noces ; il faut que je m’y divertisse : cette femme le lui promit et sortit. […] Un jupon de satin blanc, avec une dentelle et une frange d’argent, et une jupe de même étoffe que sa robe, avec une dentelle d’Espagne, et une campane d’argent. Un soulier de maroquin noir, avec une tresse d’argent, et une boucle de diamants.

14. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Que nous avions autant d’argent qu’il nous en fallait pour sortir de France, et n’y point rentrer qu’elle ne fût absolument maîtresse d’elle-même. […] Elle en mit les trois quarts dans un gobelet d’argent, versa de l’eau dessus et les brouilla. […] Il n’importe, dit-elle, j’ai de l’argent, et il faut tout risquer. […] Mes parents cessèrent de m’envoyer de l’argent, mais je n’en avais pas besoin ; au contraire, j’en avais plus qu’il ne m’en fallait. […] Mademoiselle Fenouil a fourni tout l’argent qui a été nécessaire, tant pour la garnir que pour la meubler entièrement.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Il alla trouver cette femme, et s’informa d’elle si elle avait quelque chambre vide ; et comme elle lui dit que la seconde était à louer, le marché en fut bientôt fait ; il pria cette femme de lui dire quels étaient les autres gens qui logeaient chez elle, parce que, poursuivit-il, comme j’ai beaucoup de nippes et d’argent que j’ai apportés de la campagne, je suis fort aise de savoir avec qui je demeurerai ; et si ce sont d’honnêtes gens. — Vous n’avez rien à craindre, lui dit cette femme, je loge dans la salle en bas, la porte ferme toujours, et personne ne sort ni ne monte que je ne le voie ; outre cela, il n’y a pas grand monde ici. […] Je viendrai ici le matin et en ressortirai le soir, parce que j’ai quelques affaires qui ne me permettent pas de paraître pendant le jour, ni de rester chez un parent où je couche ; ainsi, dit-il, je ne vous incommoderai pas beaucoup, que pour aller me faire apporter à manger, et dès demain matin je viendrai prendre possession de votre chambre ; et en même temps il lui donna de l’argent pour arrhes. […] Après cela Verville sortit, et dans la crainte où il était que Cléon et Justin ne changeassent de sentiment, il ne passa chez lui que pour prendre de l’argent et monter à cheval ; et depuis ce temps-là il n’a pas remis le pied dans la province, et n’a eu garde de l’y remettre tant qu’il a vécu.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

Les dignités étaient les récompenses des services et de la vertu, et ne s’acquéraient point à prix d’argent. Les arts étaient en vogue et en honneur ; l’ouvrier s’occupait et vivait du travail de ses mains, et on n’était point obligé d’acheter à prix d’argent la liberté de gagner sa vie ; les meilleurs ouvriers travaillaient le plus, parce qu’ils étaient les plus recherchés ; mais les autres n’étaient point obligés de travailler en cachette, ou de mendier leur pain.

17. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Que ce n’était pas cela, pourtant, qui me faisait le plus de peine ; parce que de quelque côté que nous pussions prendre terre, nous y trouverions des bœufs et des autres vivres que je paierais, l’argent de la Compagnie y étant destiné ; et que je n’épargnerais pas cet argent sous ses yeux, et sur son certificat. […] Pour boisson, on nous servit de belle eau claire dans des gobelets d’argent, sur des soucoupes de même métal, l’un et l’autre armoriés. […] Je compte mon argent perdu. […] Blondel a pris l’argent comptant, et la valeur du reste qui a été vendu dans la bonne foi. […] Il lui a ordonné de la casser et de la jeter à la mer, à l’exception de la poignée et de la chaîne d’argent, que le Conseil lui donnait pour sa peine de l’exécution.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

La fine Italienne s’offrit à le tirer de peine ; il la prit au mot, et lui confia le cadenas rompu pour servir de modèle, avec tout l’argent qu’elle voulut. Elle sortit de cette maison le jour même, et elle alla à la première ville, qui était celle de son quartier ; elle y reprit ses habits de cavalier, ne se découvrit à personne ; et comme à force d’argent on vient en France, comme ailleurs, à bout de tout, elle trouva un serrurier habile homme, qui lui donna toute satisfaction, en lui faisant un cadenas tout neuf et deux clefs. […] Je vous sacrifie tout, n’en croyez que mes actions et non pas mes paroles, dites-moi que vous voulez bien me suivre, et je vous mettrai entre les mains plus d’argent et de pierreries qu’il ne vous en faudra pour vous faire vivre ailleurs le reste de vos jours plus magnifiquement et plus heureusement que vous ne vivez ici.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »

Pour ne plus parler d’objets si affreux, justice fut faite d’eux tous, et ils furent envoyés border les grands chemins, excepté celui à qui le duc de Médoc avait promis la vie, et à qui non seulement il donna la liberté, mais encore une somme d’argent suffisante pour le conduire hors d’Espagne, et mener ailleurs un train de vie plus honnête ; on l’avait mis exprès dans un endroit d’où il lui fut facile de se sauver, et on dressa un procès-verbal de son évasion pour la décharge du geôlier et des autres qui pouvaient en être inquiétés.

20. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Je n’ai pas un sou, lui dis-je, il faut que j’aille tout présentement à Versailles, je viens de demander de l’argent à ma mère, elle m’en a refusé. […] Je ne parlai qu’à mon père : il me donna de l’argent, et me retint à dîner ; il fit même servir plus tôt qu’à l’ordinaire. […] Cet enfant fut mis en nourrice ; je l’ai élevé jusqu’à l’âge de six ans qu’il est mort de la petite vérole, ou d’une autre maladie que sa garde m’a donnée pour argent comptant ; et cette mort n’est arrivée que depuis environ deux ans. […] Elle me rendit mille services dans les occasions qui se présentèrent ; elle voulut cent fois m’obliger de prendre de l’argent d’elle pour m’acheter une charge ; mais je le refusai toujours, à moins qu’elle ne voulût m’épouser, et c’est ce qu’elle n’a pas voulu faire. […] Elle la regarda, l’examina et la reconnut, l’obligea de prendre de l’argent qu’elle lui donna, et la laissa aller sans lui dire ni faire autre chose.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Je vais rester sans appui et sans secours ; ainsi pour ne pas voir dans le monde tant d’objets d’horreur, j’emporte mes pierreries et quelque argent, dans le dessein de me jeter dans un couvent inconnu à Deshayes, où je puisse pleurer à jamais mes malheurs et mes infidélités pour Sainville, qui en sont la seule source. […] Ils revinrent à Paris pour faire de l’argent et mettre ordre à leurs affaires ; et la marquise, dont j’ai l’honneur d’être parente de fort proche, m’ayant fait connaître qu’elle souhaitait que je fusse de la partie, et y ayant consenti, nous montâmes en carrosse quatre de compagnie, c’est-à-dire la marquise, Sainville, une femme de chambre et moi, et nous partîmes quatre jours après le départ de Silvie.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Il s’était déclaré à l’hôtesse, à qui il avait donné de l’argent, non pas en valet, mais en homme de qualité très riche.

23. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Il se fit prendre la mesure, et lui laissa de l’argent pour lui faire un habit à la mode et riche pour le lendemain, et un autre à son valet, après quoi il sortit en disant au conseiller qu’il était au désespoir de le quitter si tôt ; car, ajouta-t-il, outre le plaisir que j’ai d’être avec vous, ce que vous m’avez dit de Gallouin me donne une envie de m’instruire de tout ce qui le regarde, que vous ne pouvez pas comprendre, parce que vous en ignorez le sujet, que je vous apprendrai moi-même.

24. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Il lui envoya une aiguière, deux plats, deux assiettes, deux cuillères, deux fourchettes, deux flambeaux et un bougeoir d’argent, et enfin tout le service qui pouvait servir à une femme malade. […] Dès le lendemain matin il lui fit porter un coffre fermé, et un quart d’heure après il en envoya la clef avec un billet, par lequel il la priait de l’ouvrir, sans que sa garde vît ce qui était dedans ; elle l’ouvrit donc seule, et trouva tout le reste d’un fort beau service d’argent, auquel rien ne manquait. […] Il lui porta le lendemain plus d’argent trois fois qu’il ne leur en fallait, et dit à Angélique que sitôt qu’elle serait vêtue, il la mènerait à sa maison, dont il avait réservé le premier appartement pour elle, et les pria en sortant de quitter le plus tôt qu’elles pourraient le quartier où elles étaient.

25. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

A ce mot le satyre alla à trois pas faire des gambades, et Sancho voyant tout d’un coup sortir à côté de lui une flamme subtile et bleue avec beaucoup de fumée, recula en tremblant, et la terre s’ouvrit sous les pieds du satyre, qui fondit, et la fumée se dissipant, le chevalier vit une table paraître couverte de belles serviettes, d’une belle nappe, d’assiettes et de plats d’argent, d’un poulet d’Inde en compote, d’un autre à la daube, de pâtés, de jambons, et de quantité d’autres viandes froides ; en un mot un service complet où rien ne manquait ; et pour la boisson, il vit retirer de dessous la table douze grosses bouteilles de vin, et des sièges.

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