La peur de faire connaître à son époux qu’elle avait eu quelque considération pour Verville, ni même qu’elle connaissait sa personne, lui fit faire la plus grande faute qu’une femme puisse faire, qui est d’accepter un rendez-vous dans un lieu où un amant peut être le maître. […] Une femme qui accorde les dernières faveurs devient esclave de son amant favorisé. […] Après cela, en s’amusant à lire pour soulager son inquiétude, il attendit l’arrivée de sa femme et de son amant jusque vers les cinq heures du soir ; il les vit faire collation seul à seul, et tout ce qu’un homme et une femme peuvent faire ensemble. […] Cléon vit les caresses qu’ils se firent en s’abordant, et enfin voyant qu’ils se joignaient de fort près, il descendit promptement en tirant son gendre après lui ; ils entrèrent tous deux dans la chambre en même temps, et surprirent les deux amants. […] Pour son amant, je lui pardonne de tout mon cœur, et ne lui demande pour toute reconnaissance de la vie que je lui laisse, qu’un secret inviolable sur ce qui s’est passé.
Il était en effet de ses amis, mais non pas son amant, et n’a jamais parlé d’elle qu’avec vénération. […] Rien ne retient un amant conduit par l’Amour. […] Mon père, me dit-elle, joignant les mains toute surprise, vous a dit que j’avais un nouvel amant ? […] À l’égard de l’amant qu’il me donne, je ne sais sur qui jeter les yeux. […] Vouloir cacher quelque chose à un amant, c’est justement vouloir lui donner de la curiosité.
Je ne croyais pas qu’elle eût un amant déclaré et favorisé. […] Je ne veux de vous et de votre amant qu’un généreux pardon de mes folies et de mes médisances. […] Elle se raccommoda de bonne foi avec moi, et voulut même faire ma paix avec son amant. […] Elle ne se donne pas à tout amant, comme je vous l’ai dit, elle craint les conséquences. […] Ni presque leur dire que je suis l’amant du monde le plus tendre et le plus passionné ?
L’amant qu’on m’avait offert, m’avait inspiré de l’horreur pour tous les autres. […] N’admirez-vous point notre malheur, mon cher amant ? […] Je suis au désespoir de ce qui lui en coûte, mais un simple éclaircissement guérira son amant. […] Adieu mon cher amant, conservez chèrement mon souvenir ; n’imitez point mon désespoir, conservez-vous, c’est la seule grâce que je vous demande. […] Je sortis de ce couvent bien résolu d’en enlever Clémence, malgré tout le monde, à la barbe de son père, de sa sœur, de son amant, de toute sa famille et des religieuses.
Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées. […] Ce qui me choque, c’est qu’il me rompt en visière témoin une fille de son village qui allait se laisser aller à son amant lorsqu’il vint mal à propos leur rompre les chiens par sa présence, et qu’il leur dit quelque chose que cette fille a toujours contre lui sur le cœur, ce qui fait que depuis ce temps-là elle lui a toujours fait la mine.
Julia ayant pris ses précautions pour n’être point surprise par qui que ce fût, entra dans ce cabinet, et se jeta aux pieds de sa maîtresse, et avec une ardeur extraordinaire dans une femme, elle lui embrassa les genoux, lui offrit sa vie et tout ce qu’elle possédait pour la venger d’un époux si indigne ; et enfin voyant que Célénie ne l’interrompait pas, elle l’embrassa avec des transports que sa maîtresse n’avait point encore remarqués, et qui la surprirent ; mais elle fut encore bien plus étonnée quand la fausse Italienne parlant bon français se fit connaître à elle pour un amant tendre et passionné. […] Celle-ci qui ne lui avait pas dit un mot depuis sa dernière brutalité et qui ne s’était point encore déterminée sur la manière dont elle en devait user avec son amant, prit tout d’un coup le parti que sa vertu lui conseilla. […] Il fut plus d’un mois à son voyage, et pendant tout ce temps-là Célénie fut exposée à toutes les attaques qu’un amant ardent et passionné peut livrer à la vertu d’une femme. […] Célénie qui voyait la perte qu’elle allait faire s’abandonnait à sa douleur, et son amant qui n’était pas moins affligé qu’elle la secondait de tout son cœur. […] Tu mourras, perfide, cria-t-il en venant à Célénie l’épée à la main ; mais le cavalier furieux comme un amant qui voit ce qu’il aime en danger, se jeta à lui et le terrassa, et Célénie s’étant échappée il ne ménagea plus Sotain, et étant aussi animé et moins troublé que lui, il le désarma et lui portant à la gorge la pointe de sa propre épée, il le menaça de le tuer s’il faisait le moindre bruit.
La noblesse que je lui donnerais ne l’enlaidirait pas aux yeux de son amant. […] On déclarera qu’elle est ma fille ; on engagera l’amant à m’écrire, et à mettre lui-même les lettres à la poste, afin qu’il se doute moins du tour. […] Silvie et son amant viendront au carrosse au-devant de moi. […] Elle fit ses efforts pour me réchauffer ; je ne voulais pas éclater si tôt ; je voulais me venger de son amant avant que de me venger d’elle. […] On a retiré votre amant de mes mains ; mais vous ne m’échapperez pas, et vous me payerez pour tous deux ce que je dois à ma vengeance.
La manière différente dont les Français et les Espagnols traitaient cette passion, fut fort différente et fort spirituellement discutée, aussi bien que la fidélité des uns et des autres pour leurs maîtresses et leurs épouses, et des dames pour leurs amants et leurs maris. […] Les Français convinrent encore de cela ; mais ils ajoutèrent que ce n’était pas par un motif d’indifférence, que les amants et les hommes mariés abandonnaient en France leurs maîtresses et leurs épouses à la garde de leur seule bonne foi, puisque toutes leurs actions les touchaient autant qu’elles pouvaient toucher les Espagnols ; mais que cela provenait encore du fond inépuisable d’estime qu’ils avaient pour elles, et de leur confiance en leur vertu, qui les empêchait de croire qu’elles pussent faire aucune démarche contre la fidélité qu’elles leur avaient jurée, ni même avoir la moindre pensée dont ils pussent tirer aucun sujet légitime de se plaindre.
Presque tous les romans ne tendent qu’à faire voir par des fictions, que la vertu est toujours persécutée, mais qu’enfin elle triomphe de ses ennemis, en supposant néanmoins, comme eux, que la résistance que leurs héros ou leurs héroïnes apportent à la volonté de leurs parents, en faveur de leurs maîtresses ou de leurs amants, soit en effet une action de vertu. […] Celle de Jussy fait voir, qu’une fille qui a eu de la faiblesse pour un amant, doit, pour son honneur, soutenir son engagement toute sa vie ; n’y ayant que sa constance qui puisse faire oublier sa fragilité.
C’était un homme de grande qualité, parfaitement bien fait, et fort bel homme, de réputation, d’esprit ; en un mot un amant accompli. […] La maîtresse et son amant se firent mille questions. […] Lorsque nous fûmes seuls, c’est-à-dire l’amant et la maîtresse, Du Val, sa fille de chambre et moi, on tint conseil où chacun donna son avis. […] Son amant ne s’en fit pas prier davantage, et chacun s’étant apprêté pour lui donner attention, il commença en ces termes.
Sancho aurait continué ses impertinences si Parafaragaramus ne se fût retourné vers Balerme et son amant Durandar. […] Merlin et Parafaragaramus y prirent part ; et comme on avait dessein de griser tout à fait Sancho pour le faire mieux dormir, et d’endormir aussi Don Quichotte, Merlin leur dit qu’avant que de sortir de son palais, il fallait solemniser les noces des amants.
Je suis une des filles d’honneur de l’infortunée Balerme qui songe à pleurer Durandus son amant dont elle porte le cœur à la main, pendant que lui couché comme un veau, dort comme une toupie sans remuer non plus qu’un rocher. […] Elle tenait son cœur à sa main, et avec un canif elle ouvrit le côté de son amant et lui remit le cœur dans le ventre en présence de notre héros.
Nous étions huit joueurs, savoir les deux aînées, deux demoiselles du voisinage, et les amants de toutes quatre. […] Elle dit que non, et ajouta qu’elle et moi avions lu chez le libraire où sa mère nous avait trouvés le matin, une histoire de deux amants, à qui leur amour avait coûté la vie. […] Bien loin de la persuader, je m’en ferais une ennemie : une fille amoureuse ne consulte que son cœur et son amant. […] Madame de Londé, son amant, et tous les autres se joignirent à la conversation qui fut courte, parce qu’il était extrêmement tard, et qu’elle se faisait debout. […] Madame de Londé qui arriva avec son amant charma toute la compagnie.
La dépense est comme celle des valets ou pions, une roupie par mois en fait l’affaire : &, quand l’amant va voir la nymphe, il faut qu’elle le régale d’une poule au riz ; & malgré cette dépense, si elle n’a pas une pagne neuve à la fin du mois, il est en droit de lui demander ce qu’elle a fait de son argent. […] Une femme qui après la mort de son mari, gentil ou More, en prend un autre, passe pour une dénaturée, & se perd de réputation ; mais elle ne la perd pas pour avoir un amant. […] Accordez cela, si vous pouvez, avec leur coutume de punir de mort une femme adultère ; & voyez la patience de Coinda de n’avoir pas puni sa femme, aussi bien que son amant, & sa prompte réconciliation avec elle : car, pour moi, je n’y vois goutte, & je l’avoue. […] Sa femme était déjà à la fenêtre, qui donnait à son amant le passe-partout de la maison, attaché au bout d’une corde. […] Dans le dessein où elle était de quitter Paris, où elle était trop connue, & peut-être pour faire de nouveaux amants, les siens étant ou usés ou rebutés, elle promit de signer, & en effet signa tout ce qu’il voulut.
Elle lui fit connaître ces soupçons fort spirituellement et comme par plaisanterie ; mais il lui répondit fort sérieusement et fort galamment, qu’il ne connaissait et n’avait regardé Silvie que sur le pied d’une femme séparée d’avec son mari, et d’une femme qui avait un amant favorisé ; que sur ce fondement il avouait que les vues qu’il avait eues pour elle n’étaient pas fort à l’avantage de sa vertu, et qu’il n’avait commencé de la regarder sur le pied qu’elle méritait de l’être, que depuis qu’il savait son histoire ; qu’ainsi son amour n’était pas extrêmement violent, mais qu’il n’en était pas de même de celui qu’il avait pour elle, puisqu’il était accompagné de vénération, d’estime et de respect.
Ma cousine à qui j’ai dit que vous êtes arrivé, et que vous logez chez lui, vous supplie d’aller chez elle, elle croit que vous ne donnerez pas assez à la colère de son amant, pour lui refuser une visite.
La malicieuse Provençale, qui avait imaginé de concert avec le comte du Chirou le tour qui devait être joué le lendemain, avait à dessein tourné la conversation sur le défi de Sancho à tous les chevaliers errants, et afin que Don Quichotte en fût scandalisé, elle avait eu la malice de dire à son amant comme en secret, mais pourtant si haut que le héros de la Manche l’avait entendu : Le seigneur Sancho ne s’en dédit pas, et n’excepte pas même l’illustre princesse Dulcinée du Toboso.
La vengeance qu’ils prennent des amants de leurs femmes ne leur est pas plus honorable, parce que c’est ordinairement un assassinat.
Il est même certain qu’elle fut assez hardie, environ quinze jours après ses couches et deux mois après le mariage de son amant, de venir à Versailles en courrier, et de lui donner en présence même de la dauphine un paquet de papiers avec un billet de sa main sur l’enveloppe qui ne contenait que ces mots : C’est moi-même. […] Le dauphin, qu’on appelait Monseigneur tout court, écouta tout avec une patience de philosophe, et fut convaincu par lui-même que jamais maîtresse n’a dit de louanges de l’épouse de son amant, comme réciproquement jamais femme n’a parlé en bonne part de la maîtresse de son époux. […] Comme cette fille aimait son amant, et qu’elle aurait voulu que la cérémonie eût déjà été faite, et qu’elle la voyait reculée de jour en jour sous des prétextes où elle ne comprenait rien, elle entra dans une mélancolie épouvantable, et demanda une infinité de fois à Madame Deschiens la raison du retard de son mariage. […] Madame d’Aguesseau ne survéquit de guière de [sic] son amant, et M. de Pontchartrain, fort aise que le défunt se fût souvenu de lui dans son testament, accepta le legs qui y était porté en sa faveur. […] Nous ne nous servions point de ces fades douceurs Dont usent ces amants que l’on nomme fidèles.
Ceci fut encore une nouvelle matière de sermon, que le triste et fustigé Sancho écoutait avec plus de docilité qu’il n’avait fait de sa vie ; mais enfin son maître ayant cessé de parler, parce qu’il n’en pouvait plus de la gorge, Sancho reprit la parole et avoua qu’il avait tort d’avoir tenté Altisidore, qu’il savait bien qu’il suffisait pour perdre une fille de lui dire une fois qu’on l’aime, parce qu’après cela le diable le lui répète sans cesse ; et ma foi, Monsieur, poursuivit-il, toutes les filles et les femmes en sont là logées ; elles font toutes là-dessus les saintes mitouches ; mais les brebis du bon Dieu ont beau être gardées et comptées, le diable trouve toujours le secret d’en tondre quelqu’une s’il ne l’emporte pas tout à fait ; en un mot une étincelle fait un grand brasier, et fille qui jase avec un amant enfile la mère Gaudichon, comme un aveugle son oraison ; mais le jeu n’en vaut pas la chandelle, et s’il ne faut qu’un petit caillou pour faire verser une charrette, un fromage n’est pas longtemps entier quand on le laisse guigner au chat, et de nuit tous chats sont gris. — Tu seras toujours farci de proverbes, lui dit son maître. — Oh bien, reprit Sancho, je consens d’aller rôtir des châtaignes en enfer si j’ai jamais rien de commun avec aucune fille ni femme que la mienne, et je recevrai Altisidore en fille de bonne maison, si elle me vient davantage rompre la tête.
. — Je le crois, dit la duchesse, vous me paraissez trop sage pour faire entrer votre amant dans votre chambre, mais vous ne sauriez empêcher le monde de parler. — Tenez, Madame, lui dit Sanchia, Nicolas est un animal qui y va tout à la bonne foi comme un âne qui pète ; il est maigre comme un pic et court comme un daiM.
Mais, mon cher amant, mettez tout en œuvre pour achever d’unir deux cœurs qu’un penchant réciproque a déjà joints ; adressez-vous à Madame… elle peut tout sur l’esprit de ma mère, elle m’aime, et vous estime infiniment.
Avertissement L’ouvrage dont on fait part au public dans ces trois volume a été trouvé en manuscrit dans le cabinet de son auteur, après sa mort ; et, comme il est tout rempli de vérités extrêmement intéressantes pour certaines gens au ressentiment desquels on ne s’expose pas d’ordinaire impunément, il y a tout lieu de croire qu’il n’aurait jamais vu le jour si un des intimes amis de l’auteur ne s’en était adroitement emparé à l’insu de sa famille, et n’avait pris soin d’en procurer l’impression. On y verra un journal fort exact et très circonstancié d’un voyage fait aux Indes orientales, pour le compte et par ordre de la Compagnie des Indes orientales de France, et sous la conduite de M. du Quesne, chef d’une escadre de six vaisseaux, depuis le 24 février 1690 jusqu’au 20 août 1691. L’auteur ne se renferme pas tellement dans le simple détail de ce qui regarde son escadre en général, et son vaisseau en particulier, qu’il ne s’égaie de temps en temps sur divers sujets, tantôt de théologie, tantôt de philosophie, tantôt d’histoire, et même assez souvent de galanterie et de chronique médisante. Il aurait sans doute été plus à propos de faire main basse sur quelques-uns de ces derniers endroits que de les publier, parce que la pudeur n’y est pas toujours assez ménagée : mais, on n’en a point été le maître ; et la personne de qui l’on tenait le manuscrit n’a jamais voulu consentir qu’on en retranchât aucune des choses auxquelles l’auteur avait trouvé à propos d’y donner place. Il les a toujours traitées d’une manière également agréable et intéressante ; et, chemin faisant, il débite sur tous ces sujets ses propres opinions, qui sont quelquefois assez singulières, et assez dignes de la curiosité des lecteurs.
L’infidélité ou la bassesse d’un amant, l’indignation des parents, la crainte de passer pour infâmes peuvent pousser ces malheureuses à une si criminelle extrémité, laquelle est punie de mort lorsque les coupables sont découvertes ; mais ici cela n’est pratiqué que par une cruauté inouïe et qui est publiquement avouée, tolérée et suivie. […] La fornication chez les premiers est suivie du mariage, chez les derniers passe pour une bagatelle ; une femme qui après la mort de son mari convole en seconde noce perd sa renommée, mais ne la perd pas pour être simplement entretenue et avoir un amant, pourvu qu’il soit plus que n’était son mari.